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La réduction de la pauvreté, une priorité dans la planification budgétaire: étude de cas du Burundi

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par Joseph NIGEZE
University of Antwerp - Master's degree in development evaluation and management  2009
  

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2.2. Flux de l'aide au Burundi

Suite aux effets de la crise sociopolitique au Burundi, l'aide publique au développement a sensiblement diminué depuis 1993. En effet, pendant la période de la guerre civile, l'aide a continuellement baissé mais a aussi changé de nature, passant de l'aide au développement à l'aide humanitaire. En 1997 par exemple, 62 % du montant de l'aide ont été consacrés à l'assistance humanitaire (République du Burundi, 2001). La plupart des bailleurs qui

soutenaient le Burundi ont suspendu les financements. La Banque Mondiale, avec des fonds sensiblement diminués, est restée dans le cadre du projet d'appui au développement du secteur privé. Cette diminution de l'aide extérieure a eu comme conséquence l'instabilité macro-économique du Burundi dont le budget est passé d'un surplus de 4,8 % du PIB en 1991 à un déficit de 1,6% du PIB en 1997. L'évolution des flux de l'aide est illustrée par les figures ci-dessous:

Figure n°1 : Evolution des flux nets de l'aide de 1993 à 2008

Source : Hannah, N. et Dorsati, M. (2010).

Figure n°2 : Evolution des flux bruts et nets de l'aide de 2001 à 2008

Source : Hannah, N. et Dorsati, M. (2010).

Le niveau de l'aide au développement au Burundi augmente à partir de l'année 2000 avec la signature des accords de paix d'Arusha en Tanzanie. Ces accords de paix ont marqué le début de l'espoir de retour à la paix et la restauration de la démocratie. C'est le début de la relance de la Coopération Internationale. Les figures ci-dessus montrent une augmentation spectaculaire des flux de l'aide à partir de 2005. En effet avec la mise en place des institutions issues des élections démocratiques de 2005, les bailleurs de fonds ont relancé de façon très significative l'aide au Burundi. En Mai 2007, une Table Ronde Internationale a été tenue au Burundi pour la mobilisation des fonds pour le financement des programmes du CSLP.

2.3. Absorption et utilisation de l'aide au Burundi

En consultant différents ouvrages sur l'absorption et la dépense de l'aide, nous constatons que l'augmentation des flux d'aide occasionne pour le pays bénéficiaire l'accroissement de la consommation et l'investissement. A priori, l'aide permet de réduire la pauvreté, d'améliorer le niveau de vie et d'avoir une croissance soutenue. De même, l'utilisation efficace des apports supplémentaires d'aide provoque des défis. Une telle situation nécessite d'élaborer et de gérer des projets utiles, d'une part, décider et appliquer les modalités régissant l'aide budgétaire, d'autre part (Berg et al, 2006). Tenant compte des conséquences macroéconomiques de l'aide, celle-ci peut au bout du compte financer les importations nettes ou financer les dépenses intérieures au lieu de faire recours aux ressources intérieures. Cette section présente quatre scénarios possibles qui ont été élaborés par Berg et al (2006) sur la réaction de l'Etat face aux apports de l'aide.

2.3.1. Notion d'absorption et de dépense de l'aide

Comme annoncé ci-haut, il existe quatre cas de figures sur la réaction de l'Etat en cas d'apports de l'aide.

1°) Aide absorbée et dépensée : Il s'agit ici d'une situation où les devises sont vendues par la banque centrale et absorbées par l'économie, et les autorités dépensent les ressources ainsi obtenues.

2°) Aide ni absorbée, ni dépensée : Ici, les autorités choisissent l'utilisation des flux d'aide pour constituer des réserves extérieures, sans toutefois augmenter les dépenses publiques ni réduire les impôts. Dans ce cas, l'aide n'a pas d'effet sur la demande globale, et n'exerce pas de pression sur les prix.

3°) Aide absorbée et non dépensée : Pour ce 3ème cas, les autorités choisissent la vente des devises issues des flux plus élevés d'aide de façon à stériliser l'effet monétaire des déficits budgétaires financés par l'économie nationale, démarche qui entraînera généralement une appréciation du taux de change et un recul de l'inflation. Il se peut que la demande globale augmente à mesure que le taux d'inflation diminue, du fait de l'accroissement de la consommation privée et des investissements.

4°) Aide non absorbée, mais dépensée : La quatrième possibilité est que l'augmentation de l'aide amène une hausse des déficits budgétaires, mais que les autorités ne vendent pas les devises nécessaires pour financer les importations nettes supplémentaires. En effet, les retombées macroéconomiques d'une expansion budgétaire sont analogues à celles d'une augmentation des dépenses publiques en l'absence d'aide, si ce n'est que les réserves de change sont supérieures. La hausse des déficits injecte de l'argent dans l'économie. En l'absence de vente de devises, les options en matière de politique monétaire sont les mémes que dans le cas d'une expansion budgétaire non liée à l'aide.

2.3.2. Analyse de l'absorption et de dépense de l'aide au Burundi de 2001 à 2008. Considérant les flux de l'aide au Burundi, il est question d'analyser dans cette sous-section la gestion macro-économique des entrées de l'aide en termes de dépense et d'absorption. Lors de notre travail, nous avons constaté que les chiffres varient selon les différents documents consultés en termes de données de la balance des paiements et du budget. Certaines données sont basées sur des estimations tandis que d'autres sont des projections. Pour des raisons de fiabilité et pour harmoniser notre analyse avec les figures ci-dessus, nous avons pris l'option d'utiliser les données se trouvant dans le document de Hannah Nielsen et Dorsati Madani (2010) produit sur base des données du FMI. Ces auteurs ont cependant tenu à souligner que les chiffres sur l'aide au Burundi peuvent être différents selon les sources dont ils proviennent. Les détails sur les tableaux ci-dessous et les chiffres de l'année 2009 n'ont pas été disponibles au moment de notre travail. En effet, l'un des auteurs (Hannah Nielsen) nous a signifié qu'ils n'ont pas l'accord de publier les données du FMI. Le temps matériel ne nous a pas permis de contacter les services du FMI.

La période considérée est scindée en deux en considérant la période de flux ou non de l'aide. Les données à notre disposition montrent que la période 2001-2004 n'a pas connu beaucoup d'entrées de l'aide comparativement à l'intervalle de 2005 à 2008 où les flux d'entrées sont très élevés.

Tableau n°4: Identité de la balance des paiements 2001-2008 (en pourcentages du PIB)

Burundi

Période d'avant
les flux d'aides
2001-2004

Période avec
flux d'aides
2005-2008

Différence

Absorption ou
non de l'aide
additionnelle

Flux d'aide nets

14,9

32,0

17,1

La plupart de l'aide additionnelle a

été absorbée (86%)

Non aide du compte courant

-18,1

-32,9

-14,7

Non-Aide du compte des opérations en capital

-1,4

1,2

2,6

Change en Réserves

4,6

-0,3

-4,9

Source: Hannah, N. and Dorsati, M. (2010).

L'absorption est donnée par le ratio obtenu à partir de la variation du déficit de la non aide du compte courant par rapport à la variation nette de l'aide. L'absorption de 86% montre qu'une grande partie des devises additionnelles reçues par le Burundi sous forme d'aide ont été vendues et utilisées pour financer les importations. Dans le tableau ci-dessus, l'augmentation des importations suite à l'utilisation des devises de l'aide provoque une augmentation du déficit du compte courant de 14,7% du PIB.

Tableau n°5 : Identité du budget 2001-2008 (en pourcentages du PIB)

Burundi

Période d'avant
les flux d'aides
2001-2004

Période avec
flux d'aides
2005-2008

Différence

Dépense ou non
de l'aide
additionnelle

Flux nets de l'aide budgétaire

9,3

21,7

12,3

La plupart de l'aide additionnelle a

été dépensée (75%)

Recettes (dons exclus)

20,4

19,1

-1,2

Dépenses (intérêts extérieurs exclus)

30,3

38,4

8,1

Solde global avant l'aide

-9,9

-19,2

-9,3

Source: Hannah, N. and Dorsati, M. (2010).

La dépense de l'aide est donnée par le ratio obtenu à partir de la variation du déficit de la non aide budgétaire par rapport à la variation nette de l'aide budgétaire. La dépense de 75% signifie qu'une importante de l'aide additionnelle a été dépensée. Le niveau des dépenses exclus des intérêts de paiements a augmenté passant de 30,3 à 38% du PIB entre les périodes 2001-2004 et 2005-2008. Par contre, le niveau des revenus a diminué de 1,2% du PIB pour les mêmes périodes.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci