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La réduction de la pauvreté, une priorité dans la planification budgétaire: étude de cas du Burundi

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par Joseph NIGEZE
University of Antwerp - Master's degree in development evaluation and management  2009
  

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4.3. Part des dépenses pro-pauvres dans le budget

La prise en compte de la stratégie de réduction de la pauvreté dans le budget se traduit par l'allocation des budgets en tenant compte des priorités fixées dans le CSLP. La distinction entre les dépenses pro-pauvres des autres dépenses permet aux ministères techniques, de faire d'une part une allocation des ressources budgétaires mieux axée sur les préoccupations de la population pauvre, et d'autre part, d'établir, durant la phase préparatoire du budget, une prévision systématique des dépenses qui prend explicitement en compte les programmes sectoriels de réduction de la pauvreté.

4.3.1. Critères de reclassification des dépenses pro pauvres

Selon les échanges faits avec le Chef du service du Budget au Ministère des Finances, les
dépenses pro pauvres ont été initialement déterminées par consensus. Une reclassification a
été par la suite mise en place par un groupe de travail en collaboration avec la Banque

Mondiale. Les critères retenus se basent sur l'impact direct des dépenses du budget sur les populations pauvres.

1°) le caractère social des actions et missions du Ministère : cette définition s'appuie étroitement sur la classification qui avait été initialement proposée pour la mise en oeuvre du CSLP et le budget. Il a été considéré que le caractère de « service social » peut être appliqué soit en totalité ou partiellement aux dépenses du ministère. Il a été ainsi retenu de prendre en compte systématiquement, les dépenses effectuées au niveau:

a) de tous les ministères classés dans la catégorie des services sociaux. Il s'agit donc des dépenses relatives à l'éducation, santé et lutte contre le SIDA, solidarité et rapatriement des réfugies, réintégration sociale et droits de la personne humaine.

b) des ministères classés dans la catégorie des services généraux et des services économiques après analyse consensuelle sur leur caractère social

2°) Alignement sur les axes du CSLP : pour les ministères et institutions ne répondant pas entièrement au critère de « service social», les dépenses sont examinées au regard de leur alignement aux axes du CSLP, à savoir (a) bonne gouvernance, (b) croissance durable et équitable, (c) développement du capital humain, (d) lutte contre le VIH/SIDA.

En nous référant à la classification des dépenses proposées dans les lois budgétaires des années 2006-2009, les dépenses du budget se répartissent comme suit.

Tableau n°12 : Proportions des dépenses pro pauvres dans le budget (en% du budget)

Année

2006

2007

2008

2009

 

PP

NPP

Tot

PP

NPP

Tot

PP

NPP

Tot

PP

NPP

Tot

 

en pourcentages du budget annuel

Salaires

14,8

17,4

32,2

18,4

25,8

44,2

16,6

18,2

34,8

18,6

18,0

36,5

Biens et services

5,7

24,7

30,3

4,2

14,6

18,8

6,5

19,4

25,9

2,7

17,4

20,1

Transferts et subsides

8,9

4,3

13,2

10,6

4,5

15,1

12,8

5,7

18,4

13,4

5,8

19,3

Intérêts/payement

-

8,8

8,8

-

9,0

9,0

-

7,2

7,2

-

6,2

6,2

Dépenses/Fonds

1,2

-

1,2

1,2

-

1,2

1,2

-

1,2

2,1

-

2,1

Dépenses d'équip

13,9

0,4

14,4

11,0

0,7

11,7

11,7

0,8

12,5

14,0

1,8

15,8

Total dépenses

44,5

55,5

100

45,5

54,5

100

48,8

51,2

100,0

50,8

49,2

100

PP : dépenses pro pauvres, NPP : dépenses non pro pauvres

Source : Elaboré par l'auteur à partir des données du Ministère des Finances (Lois des Finances 2006- 2009

Le tableau ci-dessus constitue une synthèse élaborée à partir les prévisions annuelles fournies par les états budgétaires du Département du Budget. Ces états présentent les dépenses suivant la classification combinée (économique et administrative). En considérant le critère de classification économique, nous avons procédé par des regroupements des dépenses tout en dégageant chaque fois des sous-totaux par nature de la dépense. Nous n'avons pu pas présenter une répartition des dépenses basée sur les réalisations suite aux contraintes que nous avons évoquées au chapitre trois (au point 3.3.1.). A titre de rappel, des écarts se dégagent entre les données de la balance générale et celles des balances auxiliaires au niveau du Service de la Reddition des Comptes. Ces écarts sont imputables aux insuffisances de paramétrage du système SIGEFI et ne permettent pas une ventilation complète des dépenses pro pauvres et non pro pauvres. Le paramétrage du système SIGEFI nécessite des améliorations pour la ventilation convenable des dépenses au niveau de la Reddition des Comptes.

L'analyse du tableau ci-dessus montre un accroissement des dépenses pro-pauvres dans le budget qui passent de 44,5% en 2006 à 50,8% en 2009. L'augmentation du budget alloué aux secteurs sociaux se justifie certainement par la volonté du gouvernement de mettre en avant les programmes du SCLP avec le soutien des bailleurs de fonds. Parallèlement, les dépenses non pro pauvres diminuent progressivement de 55,5% en 2006 à 49,2% en 2009. Avec la démobilisation des anciens militaires et combattants, les effectifs ont été revus à la baisse au niveau de l'armée et de police. Le Burundi ayant bénéficié des remises de la dette extérieure dans le cadre de l'Initiative en faveur des Pays Pauvres Très Endettés (PPTE), la grande partie de fonds provenant de cette initiative ont été affectés dans les services sociaux. La diminution des dépenses non pro pauvres a servi au financement des dépenses pro pauvres qui se sont vues augmentées spécialement pour les secteurs de l'éducation et de la santé.

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