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La réduction de la pauvreté, une priorité dans la planification budgétaire: étude de cas du Burundi

( Télécharger le fichier original )
par Joseph NIGEZE
University of Antwerp - Master's degree in development evaluation and management  2009
  

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CHAPITRE 1 : POLITIQUE DE REDUCTION DE LA PAUVRETE AU BURUNDI

1.1. Présentation de la situation politique et socio-économique.

Sur le plan politique, le Burundi vient de sortir d'une guerre civile qui a commencé en 1993. La signature des accords de paix d'Arusha en 2000 a marqué le début de l'espoir de retour à la paix et la restauration de la démocratie. Après trois ans de transition, une nouvelle constitution a été promulguée et des élections ont été organisées en 2005. Les institutions issues des élections démocratiques de 2005 se sont ensuite engagées dans un programme de reconstruction et de réhabilitation du pays tout en continuant les négociations avec le dernier groupe rebelle à savoir les Forces Nationales de Libération (FNL). Le contexte général plus apaisé a été conforté par l'amélioration très significative de la situation sécuritaire avec la cessation définitive des hostilités entre le gouvernement et le dernier groupe rebelle en décembre 2008 et par l'intégration des éléments de ce mouvement dans les différentes institutions du pays.

De nouvelles élections viennent d'être organisées du 23 juin au 28 juillet 2010 avec l'appui de la communauté internationale et en présence des observateurs internationaux. Dans l'ensemble, le scrutin s'est bien déroulé mis à part quelques irrégularités constatées par les observateurs internationaux, notamment l'utilisation des véhicules de l'Etat, le manque de transparence par le non affichage des procès verbaux des résultats sur les bureaux de vote et la perturbation de la sécurité dans certains coins du pays. A l'issu des résultats, le parti au pouvoir (CNDD-FDD) a largement gagné les élections avec le retrait de douze partis de l'opposition de la course électorale. Ce retrait trouve son origine dans les irrégularités précédemment signalées. Le Burundi se prépare donc à mettre en place des nouvelles institutions issues des élections de 2010.

Sur le plan social, l'amélioration de la situation sécuritaire et politique s'est accompagnée d'un retour massif des rapatriés. Beaucoup de problèmes se sont se posés pour l'intégration social des rapatriés qui n'ont pas pu retrouver leurs terres. Cette situation s'est accompagné des conflits fonciers, en plus des problèmes du genre en matière de droit à l'héritage et succession au niveau familial. Une « Commission Nationale Terres et Autres Biens », a été mise en place pour régler des litiges fonciers et autres cas de contentieux liés au rapatriement.

Sur le plan économique, l'économie burundaise est basée sur le secteur agricole. Ce dernier représente environ la moitié du Produit Intérieur Brut (PIB). Le café constitue le produit le plus important dans les recettes d'exportation, suivi du thé. Ces cultures sont confrontées aux variations des conditions climatiques et au sous-investissement causé par les retards de privatisation des filières. Pour diversifier les sources des recettes d'exportation, des actions exploratoires sont envisagées pour les produits non traditionnels comme l'huile de palme, les fruits et légumes, les fleurs et plantes ornementales, les plantes aromatiques et médicinales et le macadamia, ainsi que des produits manufacturés. Le développement des secteurs secondaire et tertiaire reste limité et handicapé par l'enclavement du pays, la guerre civile et le bas niveau de d'investissement résultant du manque d'accès au crédit, du mauvais état des infrastructures et d'une faible capacité de production énergétique.

Estimée au taux de 3,5% en 2009 (FMI, 2010), la croissance économique a été affectée par une série de facteurs notamment la guerre civile, l'instabilité politique, la perturbation de la production agricole sujette aux aléas climatiques et les chocs extérieurs. Avec une population de 7.8 million, Le PIB par habitant a sensiblement diminué passant de 154 $US en 1994 à 106$ en 2005, soit une diminution d'environ 30% (Banque Mondiale, 2008). Dans la situation actuelle du PIB par habitant, le Burundi est classé comme l'un des pays les plus pauvres du monde. Selon les statistiques du Rapport sur le Développement Humain (PNUD, 2009), le classement du Burundi s'est dégradé en passant de la 167ième sur 177 pays en 2007 à la 174ième sur 182 pays en 2009.

De façon générale, le Burundi reste dans un état relativement fragile suite aux séquelles d'une guerre civile qui a perduré pendant 15 ans et se trouve ainsi confronté à des difficultés pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) à l'horizon 2015. Avec un taux de pauvreté estimé à 67% (République du Burundi, 2009a), les défis majeurs posés pour réussir la mise en oeuvre du Cadre Stratégique Lutte contre la Pauvreté exigent, à terme, un recentrage opérationnel des activités directement porteuses de croissance en vue d'accroître les capacités nationales à générer des emplois et des revenus.

Avec le soutien des bailleurs de fonds, le Burundi est engagé dans la direction d'une économie de développement à travers une gestion rationnelle des finances publiques. Des réformes sont déjà entamées pour dégager un espace fiscal nécessaire pour le financement des programmes sociaux et économiques prévues dans le document stratégique de réduction de la pauvreté.

Tableau n° 1 : Quelques indicateurs de la balance des paiements

Année 2006 2007 2008 2009

en pourcentages du PIB

Solde extérieur courant (a+b+c+d)

-14,5

-15,7

-12,2

-12,1

a.Balance commerciale

-20,3

-24,8

-24,1

-15,7

Exportations, fob

6,4

5,4

5,2

5,2

dont: café

4,3

3,3

3,4

3,3

Importations, fob

-26,6

-30,3

-29,4

-20,8

dont: produits pétroliers

-6,3

-6,0

-9,0

-5,6

b.Services net

-18,3

-14,9

-16,0

-16,6

c. Revenu (net)

-1,0

-0,6

-0,4

0,5

d. Transferts courants (nets)

24,9

24,6

28,3

19,7

 

Compte d'opérations en capital

7,6

13,1

12,4

92,7

dont: Allègement IPPTE

3,9

4,0

3,4

76,1

Remise de dettes

0,0

-

-

-

Autres transferts(IADM)

-

0,0

0,0

3,9

Compte d'opérations financières

9,7

8,7

15,1

-76,3

Investissements directs

0,0

0,1

1,2

0,7

Autres investissements

9,7

8,6

13,9

-77,0

Erreurs et omissions

-1,2

-3,0

-7,9

0,0

Solde global

1,4

3,0

7,3

4,4

Financement

-1,4

-3,0

-7,3

-4,4

Source : Elaboré par l'auteur à partir des rapports des services du FMI (2008 et 2010)

Le tableau ci-dessus montre les flux entre le Burundi et le reste du monde en pourcentages du PIB au cours de la période 2006-2009. Dans l'ensemble, les flux de la balance des paiements sont caractérisés par un déficit qui se dégage chaque année. Comme le montre ce tableau, la balance d'opérations courantes au cours des quatre dernières années traduit bien la tendance générale et la fragilité de l'économie burundaise.

Table 2 : Composition du budget de l'Etat

Année

2006

2007

2008

2009

 

Prév

Réal

taux

Prév

Réal

Taux

Prév

Réal Taux

Prév

Réal

Taux

 

en pourcentages du PIB

Impôts sur le revenu

4,36

4,72

108,35

4,29

5,02

116,87

4,35

5,29

121,63

4,25

4,95

116,37

Taxes/biens et services

9,04

8,93

98,81

9,17

8,72

95,11

9,06

8,38

92,48

8,11

8,61

106,11

Taxes/Com International

3,88

3,23

83,07

3,53

2,97

83,96

3,19

2,77

86,89

3,65

2,60

71,22

Autres rec. d'impôts

0,29

0,14

48,96

0,38

0,24

64,23

0,30

0,15

50,27

0,27

0,13

47,77

Recettes non fiscales

1,95

1,91

98,13

2,35

1,58

67,43

1,47

2,10

143,05

1,60

1,64

102,42

Dons

18,38

13,59

73,93

20,74

15,56

75,05

21,84

14,52

66,48

23,00

6,24

27,12

Total/ressources (y compris les dons)

37,91

32,53

85,81

40,46

34,09

84,27

40,21

33,21

82,60

40,89

24,17

59,10

Salaires

10,70

9,94

92,88

13,14

10,75

81,83

10,18

11,37

111,68

11,02

10,75

97,53

Biens et services

10,09

6,75

66,93

5,59

5,97

106,81

7,58

7,31

96,56

6,07

6,27

103,24

Transferts et subsides

4,40

3,60

81,85

4,49

3,98

88,76

5,39

5,15

95,54

5,81

5,93

102,20

Intérêts/payement

2,91

2,40

82,44

2,68

2,82

105,23

2,09

1,94

92,85

1,86

2,19

117,55

Dépenses/Fonds

0,40

0,64

158,45

0,36

0,43

119,02

0,35

0,46

131,47

0,62

0,50

80,35

Dépenses d'équip. et prêts nets

15,57

9,59

61,58

15,90

11,70

73,60

17,36

18,00

103,68

23,00

5,49

23,87

Total/dépenses

44,07

32,92

 

42,16

35,66

84,58

42,96

44,24

102,99

48,38

31,13

64,35

Solde global

- 6,17

- 0,39

 

- 1,70

-1,56

 

- 2,75

- 11,03

 

- 7,49

-6,97

 

Financement

6,17

0,39

 

1,70

1,56

 

2,75

11,03

 

7,49

6,97

 

1. Financement extérieur net

0,01

 
 

- 0,86

 
 

0,03

 
 

2,17

 
 

dont : Tirage/dette

4,28

 
 

2,19

 
 

2,75

 
 

4,49

 
 

Rbst dette

- 4,27

 
 

- 3,05

 
 

- 2,71

 
 

- 2,32

 
 

2. Financement intérieur net

6,16

 
 

2,56

 
 

2,72

 
 

5,32

 
 

-Avances BRB et bons du trésor

3,06

 
 

0,16

 
 

-

 
 

1,34

 
 

- Allègement dette

4,15

 
 

2,79

 
 

3,27

 
 

4,61

 
 

dont PPTE

-

 
 

2,79

 
 

2,97

 
 

2,91

 
 

-Rbst dette intérieure

- 1,24

 
 

- 0,53

 
 

- 0,60

 
 

- 0,69

 
 

3. Erreurs et omissions

0,19

 
 

0,14

 
 

0,05

 
 

0,07

 
 

Source: Elaboré par l'auteur à partir des données du Ministère des Finances (Règlement des comptes de la République du Burundi 2006-2009 et Loi des Finances 2006-2009)

Pour les calculs des données ci-dessus, nous avons utilisé les valeurs du PIB qui se trouvent dans les principaux indicateurs économiques et financiers du Burundi (FMI, 2010). Elles sont de 918 milliards du FBU (2006), 1060 milliards de FBU (2007), 1386 milliards de FBU (2008) et 1711 milliards de FBU (2009). Le tableau ci-dessus présente l'évolution des ressources et des dépenses de l'Etat sur quatre ans. Du côté des ressources, elles se répartissent entre les ressources intérieures et extérieures. Au cours de la période 2006-2009, les ressources prévues dans le budget en pourcentages du PIB ont évolué dans les limites de 37,9 en 2006 à 40,9 en 2009. Du côté des dépenses, elles se répartissent entre les dépenses de fonctionnement et les dépenses d'équipement. Le solde global est négatif pour toute la période considérée. Nous avons tenu compte des erreurs et omissions dans la ventilation du solde global. De façon générale, le solde du budget est financé par le financement intérieur et le financement extérieur. Le premier comprend les avances de la Banque Centrale, les bons du trésor et les allègements de la dette. Le second inclut les tirages sur la dette extérieure. Nous tenons à souligner que les montants des PPTE contenus dans les tableaux ci-dessus sont différents parce qu'ils ne proviennent pas d'une méme source.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus