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Conservation des entités forestières au Burkina Faso

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par Armel Saà¯dou BAKAYOKO
Université de Ouagadougou (Burkina Faso ) - Maà®trise en géographie 2012
  

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3- LA GESTION DES TERRES ET LES REGIMES FONCIERS

L'Etat burkinabé est également soucieux de la préservation de son environnement. C'est pourquoi l'Assemblée Nationale a adopté des lois portant sur les principes généraux de gestion et de protection de l'environnement. Elle a également définit les responsabilités des uns et des autres dans la gestion de l'environnement, des terres et des forêts classées.

A cet effet, il nous faut retenir la loi n°005/97/ADP du 30 janvier 1997, portant sur le code de l'environnement, la loi n°034/2009 du 16 juin 2009 portant sur le régime foncier rural et la loi n°055-2004 du 21 décembre 2004 portant sur le code général des collectivités territoriales au Burkina Faso. Cette dernière loi reconnaît, à la région, plusieurs compétences en matière de gestion de l'environnement et des aires protégées.

La Loi n°034/2009 du 16 juin 2009, portant régime foncier rural, se donne, entre autres, pour objectif, de favoriser la gestion durable et rationnelle des ressources naturelles (article 1). Elle s'applique aux terres rurales, entendues comme celles situées à l'intérieur des limites administratives des communes rurales et destinées aux activités de production et de conservation (article 2). Elle consacre le domaine foncier rural de l'Etat, le domaine foncier rural des collectivités territoriales et le patrimoine foncier rural des particuliers (article 5).

4- LA TYPOLOGIE DES AIRES FAUNIQUES DE PROTECTION DU BURKINA FASO

La Loi n°006/97/ADP du 31 janvier 1997 portant Code forestier du Burkina Faso, expose les différentes aires de protection faunique instituées sur le territoire national (article 77) et donne une définition de chacune d'entre elles.

Les parcs nationaux

« Un parc national est une partie du territoire national classée au nom de l'Etat en vue de la conservation de la flore, de la faune, des eaux, des sols, des paysages ou des formations géologiques ayant une valeur scientifique ou esthétique. » (Article 85 du Code forestier).

Les activités telles que le pâturage, le défrichement, le dépôt des déchets, les activités polluantes, la chasse, l'exploitation agricole forestière ou minière sont interdites. Par contre la péche peut être autorisée par les plans d'aménagement.

Les conditions particulières d'entrée, de circulation, et de séjour, les modalités de participation des populations à la gestion sont réglementées par le texte constitutif. L'aménagement ainsi que la valorisation des parcs à des fins touristiques peuvent faire l'objet de protocoles conclus entre l'Etat et les personnes physiques ou morales de droit privé

Le Burkina compte deux parcs nationaux :

- Le Parc national du W : Ce parc transfrontalier du W a été créé en 1957 et couvre une superficie de 1 033 920 ha dont 350 000 ha au Burkina, 221 142 ha eu Niger, 577 235 ha au Bénin. Il est érigé en réserve de Biosphère.

- Le Parc national de Pô dit « parc national Kabore Tambi » : classé en 1976, il couvre une superficie de 155 500 ha.

- Un troisième parc national est en voie de possible constitution, le parc national d'Arly, d'une superficie de 93 000 ha et situé dans l'Est du Burkina Faso.

Les réserves de faune

Ce sont des « aires classées au nom de l'Etat pour la conservation et la propagation de la vie sauvage et l'aménagement de leur habitat »Elles relèvent du domaine forestier classé. Les réserves de faunes à statut national peuvent être totales ou partielles.

« Les réserves totales de faune sont établies pour la protection de toutes les espèces de faune; les activités de chasse y sont interdites. » (Article 92 du Code forestier).

Ce type d'aire protégée est plus strictement encadré que les parcs nationaux. Si les activités humaines y sont également totalement proscrites, la pêche est interdite et la présence humaine, à l'exception du personnel de la réserve et des missions scientifiques munies d'autorisations spéciales, n'y est pas autorisée.

Le Burkina compte quatre réserves totales de faune :

- la réserve totale de faune d'Arly, d'une superficie de 76 000 ha, classée en 1954 et située dans la province de la Tapoa (Est) ;

- la réserve totale de faune de Madjoari, d'une superficie de 17 000 ha, classée en 1970 et située dans la province de la Tapoa (Est) ;

- la réserve totale de faune du Singou, d'une superficie de 192 600 ha, classée en 1955 et située dans la province de la Kompienga (Est) ;

- la réserve totale de faune de Bontioli, d'une superficie de 12 700 ha, classée en 1957 et située dans la province de la Bougouriba (Sud-ouest).

« Les réserves partielles de faune sont établies pour la protection particulière de certaines espèces ; les activités de chasse y sont autorisées. » (Article 92 du Code forestier).

La chasse est alors autorisée dans cette catégorie de réserve pour les espèces non protégées, dans le respect des règles générales de la chasse.

Les réserves partielles de faune sont au nombre de quinze dont cinq ont été classées initialement et spécifiquement à ces effets. Il s'agit de :

- la réserve partielle de faune d'Arly (90 000 ha), - la réserve partielle de faune Pama(223 700 ha), - la réserve partielle de faune Bontioli(29 500 ha), - la réserve partielle de faune Nabéré(36 500 ha), - la réserve partielle de faune Kourtiagou(51 000 ha).

Les dix autres ont été constituées accessoirement et n'ont pas été classées au départ pour cette affectation, qui est intervenue par la suite. Il convient de mentionner la réserve sylvopastorale et partielle de faune du Sahel (1 600 000 ha), constituée en 1970.

Une combinaison de statuts d'aire protégée a été réalisée ces dernières décennies. Cette procédure offre l'avantage de cumuler des dispositions relatives à la gestion des foréts (livre 1 du Code forestier) et celles relatives à la faune (livre II du Code) en élargissant les domaines de valorisation des ressources d'une aire classée tout en poursuivant les objectifs de conservation. A titre d'exemple :

- La forêt classée et ranch de Gibier de Nazinga d'une superficie de 91 300 ha classée en 2000;

- La forêt classée et réserve partielle de faune de la Comoé-Léraba, d'une superficie de 124 500 ha;

- La forêt classée et réserve partielle de faune de Gonsé (6 500 ha).

Les réserves de la biosphère

« Une réserve de la biosphère est une réserve nationale déclarée comme bien du patrimoine mondial en raison de ses spécificités biologiques, écologiques, culturelles ou historiques » (Article 81 du Code forestier).

Ce sont des réserves de la biosphère à statut international dans le cadre du programme Man and Biosphere (MAB) de l'UNESCO. Leur objectif est de concilier la conservation des ressources naturelles avec une utilisation durable par les habitants de la zone.

Le Burkina Faso participe à ce programme à travers la Réserve de Biosphère de la « Mare aux hippopotames », (19 200 ha), située dans la province du Houet et classée depuis 1937. Cette zone a été érigée en réserve de biosphère en 1977. Le parc national « W » a lui aussi été érigé au titre des réserves de biosphères en 2002

Les sanctuaires

« Un sanctuaire est une aire affectée à la protection de communautés végétales ou animales ou de sites caractéristiques particulièrement menacés » (Article 82 du Code forestier).

Deux sanctuaires ornithologiques verront prochainement le jour au Sahel, autour de la Mare d'Oursi déjà inscrite sur la liste Ramsar (45 000 ha) et de la rivière Béli (160 000 ha).

Les refuges locaux

« Les refuges locaux sont des aires protégées, classées au nom des collectivités territoriales décentralisées et réservées par elles en vue de valoriser la reproduction, la propagation et l'exploitation d'espèces fauniques sur leur territoire, ainsi que la conservation des habitats nécessaires à la survie de ces espèces. » (Article 95 du Code forestier).

Il s'agit d'une portion du terroir villageois consacrée par les populations villageoises aux activités d'exploitation de la faune. Les activités étant autorisées à l'intérieur sont déterminées par la collectivité locale en collaboration avec les services techniques étatiques. La loi fait obligation aux collectivités territoriales de favoriser la gestion de ces aires protégées, par les communautés à la base, conformément au principe de participation.

En effet, aux termes de l'article 97 du Code forestier « les collectivités territoriales prennent toutes les mesures nécessaires en vue d'assurer la participation effective des représentants des communautés concernées à cette gestion. En particulier, elles peuvent mettre en place des structures ad hoc de gestion fondées sur le partenariat ».

Les zones villageoises d'intérêt cynégétique (ZOVICf

« Une zone villageoise d'intérêt cynégétique est une partie du terroir d'une communauté de base affectée par elle à l'exploitation des ressources cynégétiques. » (Article 99 du Code forestier).

Au Burkina Faso, il n'y a pas de statut particulier reconnaissant les aires protégées communautaires. Cependant, ce mode de gouvernance est reconnu par l'Etat et les aires protégées peuvent être gérées par des communautés ayant obtenu une concession pour la gestion.

Dans le contexte de la décentralisation, les collectivités territoriales et en particulier les communes peuvent identifier une partie de leur territoire qu'elles peuvent dédier à la conservation (refuges locaux ou ZOVIC). Ces espaces sont donc reconnus au niveau local par un arrêté communal. Les territoires restent la propriété de la communauté dans la mesure où un procès verbal de constatation vient établir la possession foncière.

Les ranchs de gibier

A coté de ces aires protégées, existe un autre type de protection, dont le régime ]uridique reste flou : les ranchs de gibier.

« Le ranching est une activité de production et d'exploitation faunique en milieu naturel ouvert, consistant en la réalisation d'aménagements spéciaux destinés à favoriser le développement des animaux sauvages et leur attachement à leur territoire naturel. » (Article 142 du Code forestier).Le ranching peut être géré à la fois par des personnes publiques mais également privées, en quel cas une autorisation préalable est nécessaire (article 142 du Code forestier).

Si le droit burkinabé considère ce type d'aire en tant qu' « aire de protection faunique » aux termes de l'article 77 du Code forestier, dans les faits il est moins aisé de qualifier juridiquement ce type d'aire. En effet, le but principal est ici la protection en vue de l'exploitation par la chasse et le tourisme lié à la chasse. Ces ranchs sont des aires de protection dont le régime ]uridique reste flou.

Carte n°1 : Location de 25 entités forestières protégées au Burkina Faso

Source : UICN (2009)

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