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Assainissement et risques socio-sanitaires et environnementaux dans la commune d'arrondissement de Wakhinane Nimzatt (Guédiawaye )au Sénégal

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par Tapsirou Hamath BA
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Master 2  2010
  

Disponible en mode multipage

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ANNEE ACADEMIQUE 2010-2011

UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR

FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES
DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE

MASTER 2 : ESPACES, SOCIETES ET DEVELOPPEMENT
PARCOURS : ENVIRONNEMENTS, TERRITOIRES, POPULATIONS ET SANTE

ASSAINISSEMENT ET RISQUES SOCIO-SANITAIRES ET
ENVIRONNEMENTAUX DANS LA COMMUNE
D'ARRONDISSEMENT DE WAKHINANE NIMZATT
(GUEDIAWAYE)

PRESENTE PAR DIRECTEURS DE MEMOIRE

Tapsirou Hamath BA Professeur Gérard SALEM

Dr Aminata NIANG DIENE
Maître-assistante

SOMMAIRE

SIGLES ET ABREVIATIONS

.. P.3

INTRODUCTION

..... P.4

PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE

.... P.7

Chapitre I : CADRE THEORIQUE

P.8

Chapitre II : CADRE METHODOLOGIQUE .

P.15

DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION DU CADRE D'ETUDE

.... P.19

Chapitre III : PRESENTATION DE LA CA DE WAKHINANE-NIMZATT

P.20

Chapitre IV : GESTION DES EAUX USEES

P.30

TROISIEME PARTIE : RISQUES SOCIO-SANITAIRES ET ENVIRONNEMENTAUX

......... P.41

Chapitre V : RISQUES SANITAIRES LIES AU DEFICIT D'ASSAINISSEMENT
P.42

Chapitre VI : IMPACTS DE L'ASSAINISSEMENT SUR LE CADRE DE VIE ET SUR

L'ENVIRONNEMENT

P.54

CONCLUSION

.... P.69

BIBLIOGRAPHIE

P.70

LISTE DES CARTES, GRAPHIQUES, TABLEAUX ET PHOTOS P.74

ANNEXES P.76

Merci du fond du coeur à :

ü M. Gérard SALEM et Mme Aminata Niang DIENE pour avoir encadré ce mémoire ;

ü Mme Fatou Maria DRAME, pour son soutien sans faille ;

ü Ma mère Faty Ibrahima SY, sans qui ce travail ne verrait jamais le jour.

ü Tous les enseignants du master ETPS : M. Ibrahima SY, M. Cheikh FALL, M. Ibrahima SYLLA, M. Yakham DIOP, M. Samba NDIAYE, M. Sylvain Landry FAYE et M. Mor NDAO ;

ü L'ensemble du corps professoral et du personnel administratif du département de Géographie de l'UCAD et de la section de Géographie de l'UGB ;

ü M. Mamadou NIANE, secrétaire municipal de la mairie de Wakhinane-Nimzatt ;

ü M. Oumar DIOP, superviseur des soins de santé primaires du district sanitaire de Guédiawaye ;

ü Mesdames et messieurs les ICP de Darourahmane, Nimzatt, Wakhinane et Daroukhane, je veux nommer Mme Bassiratou DIAWARA, Mme Habibatou DIALLO, M. Ousmane GAYE et M. Moussa DIALLO ;

ü Aïssata DIA, pour sa gentillesse et sa générosité indéfectibles ;

ü Alpha BA, pour m'avoir soutenu tout le long de mon cursus à l'UGB ;

ü Mamadou, Dédé Aminata, Maïrame, Moutar, Haby, Racky, Babali, Mayali, Issa, Malal, Gogobal, Ablaye, Tiké et tous mes parents et proches, pour leurs précieux conseils et prières ;

ü Malal Silla KA, pour la traduction du résumé du mémoire en anglais ;

ü Saliou DIOP, mon premier voisin de chambre à l'UGB, pour sa relecture incontournable ;

ü Cheikh AW, Ballé BA, Alassane DIALLO, Mamadou Lamine DIATTA, El Hadj FAYE, Abdoul NDONGO, Aly THIAM, pour leurs encouragements ;

ü Mariame AIDARA, Oumou Hany SY et Awa SARR ;

ü Mes camarades de promotion à l'UGB et à l'UCAD.

Je dédie ce travail à mon cher père Hamady Oumar BA. Que la terre lui soit légère.

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

ANSD : Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie APRODAK : Agence pour la Propreté de Dakar

CA : Commune d'Arrondissement

DSRP : Document Stratégique de Réduction de la Pauvreté ICP : Infirmier Chef de Poste

IRA : Infection Respiratoire Aigue

OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement OMS : Organisation Mondiale de la Santé

ONAS : Office Nationale d'Assainissement du Sénégal

PEPAM : Programme d'Eau Potable et d'Assainissement du Millénaire

RGPH : Recensement Général de la Population et de l'Habitat SDE : Sénégalaise Des Eaux

TER : Thème d'Etude et de Recherche

UNICEF : United Nations International Children Emergency Fund ou Fonds des Nations

unies pour l'enfance.

USA : United States of America ou Etats-Unis d'Amériques WC : Water-closet

INTRODUCTION

Les pays en voie de développement rencontrent d'énormes difficultés pour l'évacuation de leurs eaux usées. Selon le Water and Sanitation Program, une branche de la Banque Mondiale, en 2002, la couverture de l'assainissement de base dans les pays en développement atteignait 73 % dans les zones périurbaines et 31 % dans les zones rurales pour une moyenne de 48 %. Cependant, seuls 18 % des foyers disposaient d'une connexion à un égout. Dans les pays moins avancés, la couverture tombe à 57 % dans les zones urbaines et 27 % dans les zones rurales pour une moyenne de 35 %, et 2 % de connexion à un égout. Au total, cela représente plus de 2,5 milliards de personnes non desservies par un système amélioré dans l'ensemble des pays en voie de développement.

A cela s'ajoute la mauvaise gestion des eaux pluviales. Avec la rapide croissance urbaine de la seconde moitié du siècle dernier, les villes du tiers monde en général et les villes africaines à forte pluviométrie en particulier sont exposées au problème de l'assainissement pluvial sans avoir ni suffisamment de temps ni de moyens pour y faire face. C'est dans ce contexte, que ce travail est engagé, en partant du constat des nombreux problèmes préoccupants et complexes liés à l'assainissement des eaux usées dans la Commune d'Arrondissement [CA] de Wakhinane-Nimzatt. En effet, l'absence d'ouvrages d'assainissement collectifs, la configuration morphologique des espaces inondables, le caractère irrégulier de certains quartiers font que les populations vivent dans des conditions d'insalubrité préoccupantes. Ce qui laisse présager que les habitants de la CA sont exposés à des risques socio-sanitaires et environnementaux.

Ainsi, pour apporter plus d'éclaircissement sur ce sujet, nous avons divisé notre travail en trois grandes parties.

La première partie est réservée au cadre théorique et méthodologique. Nous aborderons dans le premier chapitre, la problématique de l'étude et la présentation des concepts. Dans le deuxième chapitre intitulé cadre méthodologique, nous traiterons des méthodes et outils de collecte et de traitement des données.

La deuxième partie est, quant à elle, consacrée à la présentation du cadre d'étude. Il sera donc question d'étudier au chapitre 3 la situation géographique et l'organisation administrative de la CA de Wakhinane-Nimzatt, ses caractéristiques physiques, humaines et socio-sanitaires ainsi que le mode d'occupation de l'espace. Au chapitre 4, nous étudierons la gestion des eaux usées.

Enfin, dans la troisième partie, nous procéderons à l'analyse des risques socio-sanitaires et environnementaux. Dans le cinquième chapitre, nous traiterons des risques sanitaires liés au déficit d'assainissement de la CA. Et dans le chapitre 6, il s'agira d'étudier les impacts de l'assainissement sur le cadre de vie et sur l'environnement à Wakhinane-Nimzatt.

Réalisée par : BA.T.H (2011)

Cette zone a été créée dans les années 1970. Elle était a l'époque dominée par des constructions en baraque. Mais elle connalt, depuis les années 1990, une évolution spectaculaire avec des constructions en dur et des maisons a étage.

Assainissement et risques socio-sanitaires et environnementaux dans la CA de Wakhinane-Nimzatt

2010-2011

X

X

Cette zone date des années 1990. Elle est caractérisée par des maisons a étage, des constructions en phase d'achèvement et des terrains inoccupés destinés a l'habitat.

Carte 1 : localisation de la CA de Wakhinane-Nimzatt

PREMIERE PARTIE : Cadre théorique et méthodologique

CHAPITRE I : Cadre théorique

Ce chapitre sera consacré à la problématique de l'étude et à la présentation des concepts. 1- Problématique

La communauté internationale s'est fixée, dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le Développement [OMD], l'horizon 2015 comme délai de rigueur pour réduire de moitié le pourcentage de populations n'ayant pas accès de façon durable à un système d'assainissement de base. En 2004, seulement 59 % de la population mondiale avait accès à une installation d'assainissement. Autrement dit, « 4 personnes sur 10 dans le monde n'avaient pas accès à un assainissement amélioré » (OMS, UNICEF, 2007). Le monde est ainsi loin du compte. Car selon l'Organisation Mondiale de la Santé [OMS] en 2008, 2,6 milliards de personnes n'avaient toujours pas accès à des toilettes hygiéniques ou à des latrines sûres.

Cette situation est à l'origine de nombreuses épidémies causant à cet effet des millions de décès par an, qui pourtant auraient pu être évités, surtout chez les enfants.

Les maladies provoquées par les déficits d'assainissement sont également sources d'absentéisme à l'école et au travail et entraînent par conséquent des pertes considérables en termes de niveau scolaire et économique. L'accès à un assainissement de qualité constitue ainsi un moyen de garantir la dignité des populations, de contribuer à l'essor des pays en voie de développement et de lutter contre la pauvreté.

En Afrique, la situation est encore plus inquiétante au vu de la proportion de populations ayant des installations d'assainissement améliorées qui n'est passée que de 30 % en 1990 à 34 % en 2008 (OMS, 2011).

Les mêmes problèmes sont également notés au Sénégal. C'est ainsi que les autorités ont mis l'accent sur le Programme d'Eau Potable et d'Assainissement du Millénaire [PEPAM] pour atteindre les OMD. Le PEPAM constitue le cadre global de programmation. Et l'ensemble des interventions réalisées au Sénégal doivent à l'avenir s'y inscrire, en vue de contribuer à l'atteinte des objectifs nationaux fixés pour 2015 : pour l'eau potable, l'accès universel en milieu urbain et un taux d'accès de 82 % en milieu rural, et pour l'assainissement, un taux d'accès de 78 % en milieu urbain et de 59 % en milieu rural.

A Dakar, la gestion de l'assainissement est assurée par l'Office Nationale d'Assainissement du Sénégal [ONAS] et l'Agence pour la Propreté de Dakar [APRODAK]. L'ONAS est chargée de la gestion à travers la collecte, le traitement, la valorisation et l'évacuation des déchets liquides tels que les eaux usées et les eaux pluviales en zone urbaine

et périurbaine. Au niveau du centre ville, les eaux pluviales sont évacuées vers la mer. A cela s'ajoute un réseau d'égouts qui permet de desservir le Plateau, la Médina, Grand Dakar, Sicap et HLM.

A Guédiawaye, ville située à la périphérie de Dakar, la situation est toute autre. La ville ne dispose toujours pas de réseau d'assainissement collectif et les populations sont obligées de construire elles-mêmes des fosses septiques dans lesquelles seront évacués les déchets liquides.

La Commune d'Arrondissement de Wakhinane-Nimzatt, est un exemple pertinent de cette situation. En effet, du fait de l'absence de système collectif d'évacuation des eaux usées, les populations ont mis en place un système autonome, individuel avec des latrines disposant de fosses plus ou moins étanches et des puisards à défaut de déverser directement les eaux usées dans les rues. L'autre problème non négligeable relatif à l'assainissement demeure l'évacuation des eaux pluviales surtout dans la partie Est et Sud-est de la Commune d'Arrondissement où les populations du fait de la pression démographique et foncière se sont installées dans des cuvettes inondables. Ainsi, le retour des fortes précipitations enregistrées depuis les années 2000 accompagné par le pompage de la nappe phréatique explique en partie les inondations récurrentes auxquelles les habitants de Wakhinane-Nimzatt sont confrontés d'où l'importance de prendre en compte le volet assainissement dans toutes les politiques de développement de la Commune d'Arrondissement de Wakhinane-Nimzatt.

a- Objectifs de la recherche

- Objectif général : l'objectif de ce travail est d'étudier la gestion des eaux usées dans la CA de Wakhinane-Nimzatt et d'analyser ses impacts socio-sanitaires et environnementaux.

- Objectifs spécifiques : notre étude consistera à :

> Faire un état des lieux des installations d'assainissement dans la Commune d'Arrondissement de Wakhinane-Nimzatt ;

> Etudier la gestion des eaux usées domestiques;

> Analyser les questions relatives à l'évacuation des eaux pluviales ;

> Etudier les impacts de l'assainissement sur l'environnement et le cadre de vie des populations ;

> Déterminer les risques sanitaires que présente le déficit d'assainissement de la CA.

b- Hypothèses de recherche

Notre thème d'étude revêt une importance toute particulière au vu de la situation sur le plan de l'assainissement de la CA de Wakhinane-Nimzatt. Pour mieux élucider ces faits relatifs à l'assainissement, deux hypothèses constitueront les axes autour desquels vont être construites les formulations de réponse à nos éléments de problématique.

Hypothèse 1 : Le manque de planification en matière d'assainissement est à l'origine du déversement des eaux usées dans les rues de Wakhinane-Nimzatt.

Hypothèse 2 : Ce système d'évacuation provoque des nuisances et présente des risques sanitaires chez les populations.

A partir de ces hypothèses nous avons déterminé un certain nombre d'indicateurs et de sources de données qui nous permettront de vérifier nos éléments de problématique.

Tableau 1 : Relation entre hypothèses, indicateurs et sources :

Hypothèses

Indicateurs

Sources

 
 

I

Type d'équipements

individuels ;

+

Municipalité ;

Hypothèse 1:

 
 

+

enquêtes spécifiques ;

 

I

Nombre d'équipements

 
 

Le manque de planification en
matière d'assainissement est à
l'origine du déversement des

I

individuels ;

Mode d'évacuation des

+

ONAS

eaux usées dans les rues de

 

eaux usées domestiques ;

+

Municipalité ;

Wakhinane-Nimzatt.

 
 
 
 
 

I

Mode d'évacuation des

eaux pluviales.

+

enquêtes spécifiques ;

 
 
 

+

ONAS

Hypothèse 2:

I Niveau de pollution du

cadre de vie ;

I Niveau de pollution de

+
+

Municipalité Enquêtes spécifiques

 

Ce système d'évacuation

provoque des nuisances et

l'environnement ;

+

District sanitaire de

Guédiawaye

présente des risques sanitaires

I

Ampleur et conséquences

 
 

chez les populations.

 

des inondations.

+

Municipalité

 
 
 

+

Les postes de santé de la

 

I

Morbidité liée aux déficits

 
 
 
 

d'assainissement ;

 

CA

 
 
 

+

Enquêtes spécifiques

c- Intérêts de la recherche

Notre étude sur l'assainissement dans la CA de Wakhinane-Nimzatt a pour intérêt la participation à l'amélioration des travaux scientifiques traitant des questions liées à la salubrité. Ayant pensé que la CA n'a pas fait l'objet de recherches particulières allant dans ce sens, l'on trouve intéressant de s'adonner à cet exercice dans le but de produire un document scientifique sur lequel pourront s'appuyer les chercheurs et les responsables des politiques d'assainissement du Sénégal voire du monde. Cette étude permettra de montrer l'importance de l'assainissement dans la vie de la population de Wakhinane-Nimzatt.

L'étude consistera à :

+ Analyser la gestion des eaux usées par l'étude du mode d'évacuation des eaux usées ménagères, des eaux vannes et des eaux pluviales.

+ Etudier les risques sanitaires liés aux inondations et aux eaux usées déversées dans les rues.

+ Connaître les vrais problèmes que pose le déficit d'assainissement sur

l'environnement et le cadre de vie des populations de Wakhinane-Nimzatt.

Ainsi par exemple, le fruit de ce travail pourrait permettre de faciliter la mise en oeuvre des politiques de construction de système collectif d'évacuation des eaux pluviales et des eaux usées en milieu urbain notamment dans les zones à habitat spontané régulier comme irrégulier à l'image de Wakhinane-Nimzatt.

2- Présentation des concepts

Plusieurs concepts sont utilisés dans cette étude. Il est alors préférable de les définir dans le but de lever toute équivoque dans leur perception. Les concepts clés sont : assainissement, cadre de vie, eaux usées domestiques, eau pluviale, environnement, pollution, risque sanitaire et risque environnemental.

· L'assainissement est un processus par lequel l'être humain modifie son environnement afin de le rendre plus sain, c'est-à-dire de l'adapter pour limiter les risques liés à sa propre activité (excréments, pollutions, déchets,...) ou à l'environnement lui-même (épidémies, eaux pluviales, inondations...). Il s'agit ainsi d'une démarche visant à améliorer la situation sanitaire globale de l'environnement dans ses différentes composantes. Il comprend la collecte, le traitement et l'évacuation des déchets liquides, des déchets solides et des excréments. Nous traiterons dans cette étude de l'assainissement des eaux usées domestiques (eaux usées ménagères et eaux vannes) et des eaux pluviales.

· Le cadre de vie est le lieu ou le contexte social dans lequel les individus vaquent à leurs activités quotidiennes et où les facteurs environnementaux, organisationnels et personnels influent les uns sur les autres et ont ainsi des effets sur la santé et le bienêtre. Le cadre de vie est aussi un lieu où des personnes utilisent activement ou façonnent l'environnement et ainsi créent ou résolvent des problèmes relatifs à la santé. Normalement, les cadres de vie se caractérisent par des frontières physiques, diverses personnes ayant des rôles définis et une structure organisationnelle (OMS, 1999).

Le cadre de vie que nous allons étudier correspond aux lieux d'habitation et à leur environnement immédiat (rues et routes) où les modes de gestion des eaux usées influent sur le bien-être et/ou la santé des populations.

· Les eaux usées domestiques correspondent à l'eau que nous consommons à la maison pour les différents besoins quotidiens. On distingue deux catégories d'eaux usées domestiques :

o Les eaux usées ménagères qui ont pour origine les salles de bain, les cuisines... Elles contiennent des solvants, des graisses et des débris organiques.

o Les eaux vannes qui s'appliquent aux rejets des toilettes. Elles sont chargées de diverses matières organiques azotées et de germes fécaux.

· L'eau pluviale est le nom que l'on donne à l'eau de pluie après qu'elle a touché le sol ou une surface construite ou naturelle susceptible de l'intercepter ou de la récupérer (toiture, terrasse, arbre...). Les eaux pluviales qui s'écoulent là où le sol est rendu imperméable par la construction de routes et de bâtiments, dites alors eaux de ruissellement, se polluent.

L'assainissement vise donc à évacuer ces eaux vers le milieu naturel, tel que les cours d'eau ou dans les zones où l'infiltration est possible. Il est installé des bassins de rétention d'eaux, des ouvrages de régulation du débit et des stations de pompage anticrues visant à assurer la protection du milieu naturel, des biens et des personnes contre les inondations et les éboulements.

· L'environnement est défini comme l'ensemble des éléments (biotiques ou abiotiques) qui entourent un individu ou une espèce et dont certains contribuent directement à subvenir à ses besoins, ou encore comme l'ensemble des conditions naturelles (physiques, chimiques, biologiques) et culturelles (sociologiques) susceptibles d'agir sur les organismes vivants et les activités humaines (Le grand Robert, 2001). Dans le cadre de cette étude, nous nous intéresserons aux effets des eaux usées sur l'environnement que nous considérons ici comme étant le sol, l'eau et l'air.

· La pollution désigne l'introduction directe ou indirecte, par suite de l'activité humaine, de substances ou de chaleur dans l'air, l'eau ou le sol, susceptibles de porter atteinte à la santé humaine ou à la qualité des écosystèmes aquatiques ou des écosystèmes terrestres. La pollution, ou contamination, atteint un niveau seuil où elle produit des dommages, des déséquilibres ou des effets nocifs et interfère avec le bienêtre des organismes vivants (Dictionnaire environnement et développement durable, 2010).

Nous traiterons dans ce travail de la pollution de l'environnement (contamination du sol, de la nappe phréatique et de l'air) par les eaux usées.

· Le risque environnemental désigne, selon le dictionnaire environnement et développement durable (en ligne), la possibilité de survenance d'incidents ou accidents générés par l'activité d'une entreprise pouvant avoir des répercussions nuisibles et significatives sur l'environnement. Le risque environnemental est évalué en tenant compte de la probabilité d'occurrence d'un événement (aléa) et du niveau de

danger. Dans cette étude, le risque environnemental désignera l'ensemble des effets nocifs des eaux usées sur l'environnement qui expose de manière directe ou indirecte les populations à des risques sanitaires.


· Le risque sanitaire est un risque, immédiat ou à long terme, plus ou moins probable auquel la santé publique est exposée. L'identification et l'analyse des risques liés à un phénomène (inondation, contamination, ...) permettent généralement de prévoir l'impact d'un risque sanitaire sur la santé publique (Dictionnaire environnement et développement durable, 2010). Ce terme désigne dans ce travail l'ensemble des facteurs découlant de la mauvaise gestion des eaux usées susceptibles de porter atteinte à la santé des individus.

CHAPITRE II : Cadre méthodologique

Nous aborderons dans ce chapitre les outils et les méthodes de collecte de données utilisés dans le cadre de cette étude. Il s'agit de la recherche documentaire, de l'observation du milieu, des entretiens et des questionnaires. Nous terminerons par l'analyse et le traitement des données notamment par la réalisation de tableaux, figures et cartes.

1- La recherche documentaire

Etant exigée pour tout travail scientifique, la recherche documentaire permet de recueillir diverses informations ayant trait à un thème d'étude bien défini.

Dans le cadre de ce travail, nous nous sommes d'abord intéressés à des ouvrages traitant des questions relatives à l'assainissement. Ensuite, nous avons recouru à d'autres sources d'informations notamment les TER tels que les mémoires pour mieux connaître notre zone d'étude.

QUELQUES OUVRAGES DE REFERENCE

a- « Assainissement et propreté pour un environnement sain. », (2005), écrit par Jeff CONANT et publié par la Fondation HESPERIAN en collaboration avec le PNUD. Cet ouvrage aborde les divers besoins des femmes et des hommes en matière d'assainissement et d'hygiène. Il fournit des informations sur la façon dont on peut améliorer l'assainissement.

b- « Eau, Assainissement et impact sur la santé : étude de cas d'un écosystème urbain à Yaoundé. », (2007), traité par E. NGNIKAM., B. MOUGOUE et F. TIETCHE. L'étude montre les liens qui existent entre les modes d'organisation sociale, les comportements quotidiens des populations et le taux de morbidité vis-à-vis de la diarrhée, des parasitoses intestinales et de l'état nutritionnel des enfants.

c- « Evaluation de l'effet sur la santé : Approvisionnement en eau, assainissement et Hygiène. », (1987) publié par John BRISCOE, Richard G. FEACHEM et M. Mujibur RAHAMAN. Cet ouvrage a essayé de mettre en relation la mortalité causée par les maladies diarrhéiques, l'état nutritionnel, l'infestation par les nématodes intestinaux, les maladies oculaires, les maladies cutanées, etc. et les questions relatives à l'eau, à l'assainissement et aux problèmes d'hygiène.

d- « La gestion de la salubrité à Rufisque (SENEGAL) : enjeux sanitaires et pratiques urbaines. », (2006), thèse présentée par Ibrahima SY. Il s'est intéressé à la salubrité à Rufisque en rapport avec les maladies diarrhéiques.

e- « Développement Durable et Gouvernance Locale à Guédiawaye : l'exemple de la gestion du littoral. », (2004), mémoire de maîtrise présenté par Cheikh DIOP. Ce dernier s'est intéressé aux caractéristiques physiques et socioéconomiques de la ville de Guédiawaye ainsi qu'à l'assainissement dans la ville.

f- « Les usages d'internet dans la banlieue de l'agglomération urbaine de Dakar : le cas de la Commune d'Arrondissement de Wakhinane-Nimzatt. », (2011), présenté par Oumou Haïry DIOUF où elle a fait la présentation physique et socioéconomique de la commune de Guédiawaye et celle de Wakhinane-Nimzatt.

2- La pré-enquête

Elle s'est déroulée du 22 au 26 août 2011. Elle est la phase qui précède l'enquête proprement dite. Elle permet de mieux comprendre de manière générale le cadre d'étude et de rencontrer quelques unes de nos personnes ressources.

Cette étape nous a permis de constituer notre base cartographique surtout sur le plan assainissement et de nous familiariser davantage avec notre zone d'étude. Grâce à la documentation, nous avons eu une idée des données dont nous avions besoin ainsi que les personnes ressources qui pourraient nous aider à collecter ces informations. Nous les avons donc contactées pour avoir leur accord avant d'entamer l'enquête proprement dite.

3- L'échantilonnage

La recherche documentaire que nous avons effectuée nous a permis d'avoir une idée des données dont nous avions besoin. Ainsi, toutes les neuf (9) zones qui composent la Commune d'Arrondissement feront l'objet d'enquête. Nous interrogerons pour chaque zone, les chefs de ménages ou leurs représentants. Nous avons prévu 11 questionnaires pour chaque zone. Ce qui fera un total de 99 questionnaires-ménages.

4- L'enquête proprement dite

Elle a eu lieu entre le 12 et le 24 septembre 2011. Nous avons utilisé des entretiens et des questionnaires pour recueillir les informations dont nous avions besoin. Les entretiens étaient destinés au secrétaire municipal de la Commune d'Arrondissement et aux ICP des postes de santé de Wakhinane, Daroukhane, Nimzatt et Darourahmane. Tandis que les questionnaires étaient réservés à l'enquête auprès des ménages.

Nous avons abordé des thèmes qui ont tourné autour de l'accès aux services d'assainissement, du type d'équipements existants, du mode d'évacuation et de gestion des eaux usées domestiques et pluviales, du niveau de pollution du cadre de vie et de l'environnement, de la morbidité liée aux problèmes d'assainissement ainsi que de l'ampleur et des conséquences des inondations pendant l'hivernage.

5- Les outils de collecte

Nous avons précisément adopté trois méthodes à savoir l'observation, l'entretien et le questionnaire pour collecter des données à la fois quantitatives et qualitatives.

L'observation du milieu nous a permis de recueillir des informations et d'avoir une idée précise sur ce qui se passe réellement sur le terrain. Nous avons procédé à l'observation directe afin de nous rapprocher davantage de notre champ d'étude et surtout de nos enquêtés. Nous avons aussi fait usage des entretiens pour collecter des données utiles à notre recherche. L'entretien que nous avons utilisé est de type semi-directif. La durée des interviews varie entre 10 et 20 minutes.

Nous avons terminé par les questionnaires qui nous ont permis d'avoir des données sociologiques (âge, lieu de résidence, ethnie, situation matrimoniale, niveau d'instruction, activités socioprofessionnelles, etc.) des personnes à interroger et des informations relatives à l'assainissement dans leurs quartiers.

6- Traitement et analyse de données

Le traitement des données s'est fait avec Microsoft Excel 2007. Cet environnement de travail nous a en effet permis, après le dépouillement, de rassembler les données dans des tableaux. Nous avons ensuite, à partir de ces tableaux, réalisé des diagrammes de diverses natures pour faciliter la lecture des informations fournies. La saisie du texte s'est faite grâce à Microsoft Word 2007. Nous avons également fait recours aux logiciels de système d'information géographique pour confectionner nos cartes. Nous avons entre autres utilisé MapInfo Professional 7.8 et ArcGIS 9.3.

Le logiciel MapInfo nous a permis de digitaliser notre carte et de faire le géo-référencement. Grâce à son traducteur universel, nous avons pu convertir les fichiers de format MIF (MapInfo :) en format SHP (Shape).

Nous avons ensuite pu utiliser ces données sous ArcGIS 9.3 et effectuer des analyses thématiques.

7- Difficultés rencontrées

Notre travail n'a pas été exempt de difficultés. Le premier problème auquel nous avons été confrontés est l'indisponibilité des ouvrages en rapport avec notre zone d'étude. C'est pourquoi nous avons eu des problèmes pour faire la monographie de notre champ d'étude. Mais la plus grande difficulté réside dans le fait que les ICP aient refusé de mettre à notre disposition les registres de consultation et les données dont ils disposent malgré l'accord du superviseur des soins de santé primaires du district sanitaire de Guédiawaye qui a même appelé certains d'entre eux. Seul l'ICP de Daroukhane a accepté de nous fournir quelques données et celles-ci datent de janvier-février-mars 2011.

Nous avons alors essayé de compenser ce manque en demandant à nos enquêtés le type de maladies enregistrées dans le ménage durant les trois mois qui ont précédé l'enquête même si l'on sait que ce genre d'informations peut comporter des biais.

Nous avons également eu quelques difficultés à faire parler toutes les personnes abordées dont certaines étaient très méfiantes et d'autres très timides.

DEUXIEME PARTIE : Présentation du cadre d'étude

CHAPITRE III : Présentation de la CA de Wakhinane-Nimzatt

La Commune d'Arrondissement de Wakhinane Nimzatt est l'une des cinq communes d'arrondissements de la commune de Guédiawaye. Elle est créée par le décret 96-745 du 30 août 1996 portant création des communes d'arrondissement des villes de Dakar, Pikine Guédiawaye et Rufisque.

1- Situation géographique et organisation administrative

Carte 2 : Découpage administratif de la CA de Wakhinane-Nimzatt

Wakhinane-Nimzatt est situé en bordure de la grande côte dont elle est séparée au nord par une bande de filaos qui constitue un rideau de protection contre le vent et l'avancée des dunes. Elle s'étend sur une superficie de 3,6 Km2. Elle est limitée à l'ouest par la CA de Ndiaréme-Limamoulaye, au sud-ouest par la CA de Medina Gounass et enfin au sud est et à l'est par la CA de Yeumbeul Nord.

La Commune d'Arrondissement de Wakhinane Nimzatt est découpée en 9 zones. Chaque zone est composée de 4 ou 5 quartiers.

Il s'agit de :

1. Angle Mousse

2. Kawsara

3. Nimzatt

4. Wakhinane

5. Touba-Guédiawaye

6. Baye Laye-Daroukhane

7. Darourahmane

8. Wakhinane 4

9. Comico-Gadaye.

2- Caractéristiques physiques et humaines

La CA est située en bordure de la grande côte de Dakar à Saint-Louis, qui correspond à la zone inter dunaire des Niayes.

La nappe phréatique y est peu profonde. Son climat est caractérisé par des hivers relativement doux, des étés chauds et humides.

Sur le plan démographique, Wakhinane-Nimzatt est caractérisé par une population très jeune (près de 68%1) et une prédominance des femmes en termes d'effectif de population.

Tableau 2 : Données démographiques de la CA (RGPH, 2002)

CONCESSIONS

MENAGES

HOMMES

FEMMES

POPULATION

5 288

7 915

31 044

31 992

63 036

Source : ANSD (2011)

1 Données de l'ANSD

La population de Wakhinane-Nimzatt s'élevait à 63 036 habitants lors du dernier recensement de 2002. La population masculine était estimée à 31 044 contre 31 992 pour la population féminine. Le taux de masculinité était donc de 49,2 %. Le nombre de concession était, à l'époque, égal à 5 288. Tandis que l'effectif des ménages était estimé à 7 915.

En 2002, la densité de populations de la CA était égale à 17 510 hts/Km2 contre 21 590 hts/Km2 pour le département de Guédiawaye et 4 433 hts/Km2 pour toute la région de Dakar (DSRPII 2005).

Diagramme 1 : Densités de populations de la CA de Wakhinane-Nimzatt, du département de Guédiawaye et de la région de Dakar.

Source : DSRPII, 2005 et RGPH 2002

Les données représentées sur ce diagramme font état d'une densité de populations très élevée tout à fait à l'image de Guédiawaye dont la densité n'est que légèrement supérieure à celle de Wakhinane-Nimzatt. Chacune de ces deux entités territoriales prise individuellement a une densité 4 fois supérieure à celle de la région de Dakar.

Cette forte densité de populations de la CA de Wakhinane-Nimzatt se manifeste aussi à travers la taille moyenne des ménages. Elle est en effet égale à 8 hts/ménage généralement dans des parcelles de logement de 15 mètres sur 10. Elle est supérieure à celles de la région de Dakar (7,5 hts/ménage) et du département de Guédiawaye (7,8 hts/ménage).

Cette population de Wakhinane-Nimzatt est inégalement répartie dans l'espace. En effet, les quartiers qui font partie de la zone d'habitat spontané ou encore « quartiers populaires » ont

une population qui est largement supérieure à celle des quartiers qui se trouvent dans la zone de type coopérative d'habitat. C'est ainsi que des quartiers tels que Daroukhane ou encore Wakhinane ont une population avoisinant les 3000 hts. Alors que dans les quartiers tels que la cité Cour Suprême et la Cité Air Afrique, la population atteint à peine 100 hts (Mairie de Wakhinane-Nimzatt, 2011).

Cette forte densité de populations dans les quartiers et dans les ménages peut avoir des impacts considérables sur l'assainissement. En effet, la taille des ménages joue fortement sur la quantité de déchets solides ou liquides produits quotidiennement. En principe, plus les ménages sont denses, plus les quantités de déchets qu'ils produisent augmentent. Et cela pose l'épineuse question de la gestion des déchets, notamment des eaux usées aussi bien dans les ménages que dans les quartiers. Il s'y ajoute que tous les membres du ménage utilisent le plus souvent les mêmes toilettes. Ce qui les expose à des risques d'épidémies non négligeables.

3- Caractéristiques socio-sanitaires

A l'instar de la ville de Guédiawaye dans laquelle elle se trouve, la classification socioprofessionnelle de la CA de Wakhinane-Nimzatt relève très peu de fonctionnaires, d'ingénieurs, d'ouvriers qualifiés et une très forte proportion de travailleurs du secteur informel (Mairie de Wakhinane-Nimzatt, 2011). C'est ce qui explique la faiblesse des revenus et le niveau de pauvreté générale des populations dans les quartiers les plus défavorisés. Les principales recettes proviennent du commerce et de l'artisanat qui constituent la source principale d'occupation de la population active.

Par ailleurs, les transferts financiers venus des émigrés de Wakhinane-Nimzatt (l'émigration en Europe et aux USA) représentent aujourd'hui une rente non négligeable.

La situation économique d'une population peut jouer en faveur ou en défaveur de l'assainissement. La capacité financière est étroitement liée à celle de la gestion des déchets. Si pour les ordures ménagères les autorités ont mis en place un système de collecte et d'évacuation des ordures2 à Wakhinane-Nimzatt, il n'en est pas de même pour les eaux usées. Les populations s'occupent elles-mêmes de la construction des fosses, de leur entretien et de leur vidange. Rien que pour vider leurs fosses, les populations sont obligées de débourser une somme considérable. Si elles font appel aux camions citernes, elles payent entre 30 000 et

2 Ce système est souvent décrié par les populations. Les camions restent parfois des jours sans passer. Ainsi, les populations sont obligées de payer aux conducteurs de charrettes une somme variant entre 100 et 500 francs CFA pour évacuer les ordures ou lorsque ces derniers se font rares les enfouir dans la rue.

35 000 francs FCA. C'est la raison pour laquelle beaucoup de ménages préfèrent vider leurs fosses dans la rue faute de moyens.

Sur le plan sanitaire, la commune ne compte que 4 postes de santé publics donnant une desserte de 15 759 hts pour un poste de santé. Ce chiffre est relativement élevé si on le compare à la norme de l'OMS qui est de 10 000 hts pour un poste de santé.

Carte 3 : Localisation des postes de santé à Wakhinane-Nimzatt

Il est également intéressant de noter le déficit en maternité dans la Commune d'Arrondissement. En effet, seule la maternité de Nimzatt est fonctionnelle. Celle de Wakhinane est en phase d'achèvement à cause d'un manque de matériels et d'équipements. L'équipement de la maternité de Wakhinane en mobiliers (lits, matelas, armoires de rangement, berceau, matériels médicaux etc.) aidera à l'ouverture prochaine de cette structure indispensable à la santé reproductive des populations essentiellement composées de femmes.

L'exiguïté et la promiscuité des quartiers, surtout dans la zone irrégulière, posent des problèmes d'évacuation des malades vers les structures sanitaires. Il faut enfin souligner que la question de l'hygiène publique demeure encore préoccupante. En effet, la CA connaît beaucoup de problèmes dans le domaine de l'enlèvement des ordures ménagères et de l'évacuation des eaux usées et pluviales surtout dans les zones difficiles d'accès. Pendant l'hivernage, l'insalubrité demeure une question centrale dans la lutte contre les maladies endémiques telles que le paludisme, le choréa etc.

4- Occupation de l'espace

Le mode d'occupation de l'espace à Wakhinane-Nimzatt peut justifier les problèmes d'assainissement notés dans cette zone surtout ceux relatifs aux inondations.

Carte 4 : Occupation du sol de la CA de Wakhinane-Nimzatt.

La CA peut-être divisée en trois sous-ensembles :

v' Une zone régulière non inondable qui représente 76,7 % du territoire. Cette zone se trouve sur les plateaux dunaires. Cet espace est dominé par un sable perméable qui facilite l'infiltration de l'eau. Ce sous-ensemble concerne les zones de ComicoGadaye, Kawsara, Touba-Guédiawaye, Baye Laye-Daroukhane, Wakhinane et Nimzatt.

L'habitat y est plus ou moins organisé avec des rues plus larges. On y distingue deux types d'habitats : un de type coopérative d'habitat communément regroupé sous le nom de cité et un autre de type auto-construction.

Le premier se situe dans la zone de Comico-Gadaye et un peu dans le nord de ToubaGuédiawaye et celui de Baye Laye-Daroukhane. Il s'agit en réalité des quartiers situés à quelques mètres de la plage de Guédiawaye.

Et le second concerne le reste des quartiers sis dans cette zone régulière non inondable.

1' Une Zone régulière inondable représentant 11,4 % de l'espace communal. Elle se trouve entre les plateaux et les dépressions. Le sable y est un peu saturé à cause de la proximité de la nappe phréatique. Ce qui le rend un peu moins perméable. Ce sousespace concerne toute la zone de Angle Mousse, la partie ouest de Darourahmane et la partie sud de Wakhinane 4.

Tout comme dans la zone régulière non inondable, l'habitat dans cet espace est plus ou moins bien organisé. Les rues sont assez larges et les maisons bien loties. Il s'agit de quartiers spontanés dominés par un habitat de type auto-construction.

1' Une zone irrégulière inondable qui se trouve dans des espaces marécageux où la nappe phréatique affleure. Cette zone représente 11,9 % du territoire et est fortement secouée par les inondations aggravées par la remontée de la nappe phréatique. Cet espace concerne les parties est, nord-est et sud-est de Darourahmane et la partie nord de Wakhinane 4.

L'installation des maisons n'obéit à aucune norme d'urbanisation. Il s'agit de quartiers spontanés irréguliers. Les rues sont étroites et souvent inaccessibles pour les véhicules. Ce qui pose un réel problème pour le transport des malades vers les structures de santé, pour l'évacuation des ordures ménagères et des eaux usées, et pour les interventions d'urgence par exemple en cas d'incendie.

Cette organisation de l'espace est étroitement liée à l'histoire de la Commune d'Arrondissement. Plusieurs vagues d'installations se sont succédées pour aboutir à ce résultat actuel.

Carte 5 : Les différentes vagues d'implantation des populations à Wakhinane-Nimzatt

Suite aux opérations de déguerpissement organisées par les pouvoirs publics, certaines populations qui habitaient les anciens bidonvilles de Dakar ont été relogées dans la Commune d'Arrondissement de Wakhinane-Nimzatt. Cet espace était à l'origine un site de recasement de ces déguerpis. C'est par la suite que d'autres populations sont venues s'implanter dans la zone. L'occupation de l'espace dans cette CA est ainsi marquée par trois phases.

v' La première vague concernait uniquement les déguerpis. Ces derniers ont été installés dans la zone régulière non inondable de la CA dans les années 1970. Seul Angle Mousse se trouve dans une zone inondable. Les populations qui y habitent ont un niveau d'instruction moyen qui tourne autour de 60 %. Le niveau d'équipement et le niveau de vie des populations de cette zone peuvent être également classés de moyen avec des revenus qui tourneraient autour de 160 000 francs CFA par mois (Oumou Khairy DIOUF, 2011).

v' La deuxième vague s'est installée à Wakhinane 4 dans la zone régulière inondable. Ces populations qui habitaient Wakhinane-Dakar (Colobane) ont eu la mal chance d'être déguerpies un peu tardivement que leurs voisins qui habitent actuellement Wakhinane-Guédiawaye et d'être relogées dans cette zone inondable. Elles présentent pratiquement les mêmes caractéristiques socioéconomiques que les populations qui habitent dans la zone régulière non inondable.

v' La troisième vague s'est implantée à Wakhinane-Nimzatt dans les années 1990. Elle est constituée de populations habitant les cités et de populations vivant dans la zone irrégulière inondable.

Les premiers sont dans leur grande majorité des cadres moyens ou des fonctionnaires qui présentent un niveau d'équipements et de confort assez élevé comparé aux autres. Les seconds sont généralement des personnes assez démunies qui ont des revenus moyens mensuels qui tournent autours de 75 000 francs CFA (Oumou Khairy DIOUF, 2011).

CHAPITRE IV : Gestion des eaux usées

La gestion des eaux usées dans la CA de Wakhinane-Nimzatt reste encore problématique. La CA ne dispose d'aucun ouvrage collectif. Ainsi, les populations n'ont qu'une seule perspective, celle d'utiliser les équipements individuels malgré les nombreuses difficultés que pose ce système d'évacuation des eaux usées.

1- Les ouvrages individuels

Les équipements individuels enregistrés dans cette zone sont essentiellement composés de WC avec fosses septiques, de bacs à laver ou puisards raccordés à une fosse septique ou fosse à fond perdu. Ces ouvrages servent à évacuer les eaux usées domestiques et les eaux vannes. En revanche, les populations de la CA ne disposent d'aucun ouvrage destiné à l'évacuation des eaux pluviales.

a- Ouvrages individuels pour l'évacuation des eaux usées ménagères

Dans la CA de Wakhinane-Nimzatt, étant donné qu'aucun système d'évacuation des eaux usées n'est disponible, seules deux possibilités s'offrent aux habitants :

+ L'évacuation des eaux dans les rues et

+ L'utilisation des puisards.

Tableau 3 : Mode d'évacuation des eaux usées ménagères

Variables

Puisard

Rue

Puisard et
rue

Angle Mousse

0

100

0

Baye Laye-Daroukhane

27,3

72,7

0

Comico-Gadaye

0

100

0

Darourahmane

0

100

0

Kawsara

27,3

63,6

9,1

Nimzatt

18,2

63,6

18,2

Touba-Guédiawaye

9,1

90,9

0

Wakhinane

27,3

54,5

18,2

Wakhinane 4

0

100

0

CA de Wakhinane-Nimzatt

12

83

5

Source : Données de l'enquête (2011)

Les ménages de Angle Mousse et de Wakhinane 4 situés en zone inondable et ceux de Comico-Gadaye3 et de Darourahmane situés en zone non inondable déversent tous, leurs

3 A Comico-Gadaye, presque tous les ménages ont mis en place un dispositif leur permettant d'évacuer les eaux usées dans la rue sans sortir de la maison. Tout ce fait par l'intermédiaire d'un tuyau.

eaux usées dans la rue. Les seules zones où les habitants disposent de puisards sont Baye Laye-Daroukhane, Kawsara, Nimzatt, Touba-Guédiawaye et Wakhinane. Celles-ci se trouvent dans l'espace régulier non inondable.

Mais, tous les ménages n'utilisent pas de la même façon ces puisards. En effet, 27,3 % des ménages enquêtés à Baye Laye-Daroukhane, Kawsara et Wakhinane disent ne jamais déverser les eaux dans la rue contre 18,2 % à Nimzatt et 9,1 % à Touba-Guédiawaye. D'autres par contre, tout en utilisant les puisards déversent en même temps leurs eaux usées dans la rue. Cette pratique concerne Nimzatt et Wakhinane avec 18,2 % des ménages ainsi que la zone de Kawsara dont 9,1 % des ménages utlisent à la fois la rue et les puisards comme moyen d'évacuation des eaux usées.

Ainsi dans l'ensemble, 12 % des ménages de la CA utilisent les puisards, 5 % déversent leurs eaux usées à la fois dans la rue et sur les puisards et le reste c'est-à-dire 83 % évacuent leurs eaux dans la rue.

Le déficit d'assainissement de la CA amène donc les populations à déverser leurs eaux usées dans les rues. Des espaces généralement non aménagés servent de déversoirs d'eaux usées. Ils se localisent dans la rue et constituent des lieux d'évacuation quotidienne des eaux usées domestiques. Très peu de ménages optent pour l'utilisation des puisards dont le coût de l'entretien est, pour ces populations à revenu modeste, très élevé. Il est ressorti de nos enquêtes que des chefs de ménages ont tout bonnement décidé d'éliminer leurs puisards pour ne plus les utiliser. D'autres par contre, ont fini par les abandonner parce qu'ils devenaient de plus en plus impratiquables.

L'ampleur des déversements d'eaux usées dans les rues est représenté par le diagramme suivant.

b- Ouvrages individuels pour l'évacuation des eaux vannes

Dans la CA, la quasi-totalité des ménages disposent d'ouvrages pour l'évacuation des matières fécales. Ces déchets qui proviennent des toilettes sont appelés eaux vannes. Elles sont collectées dans des fosses septiques ou des fosses à fond perdu. Et lorsque celles-ci sont pleines, les habitants font appel aux camions de vidange s'ils ne creusent pas un trou dans la rue pour y vider leurs fosses.

Diagramme 2 : Nombre de WC dans les ménages selon les zones

Tableau 4: Mode d'évacuation des eaux vannes

Variables

Fosse septique uniquement

fosse à fond perdu uniquement

Fosse septique et fosse à fond perdu

Angle Mousse

85,7

0

14,3

Baye Laye-Daroukhane

81,8

18,2

0

Comico-Gadaye

100

0

0

Darourahmane

72,7

0

27,3

Kawsara

100

0

0

Nimzatt

63,6

18,2

18,2

Touba-Guédiawaye

100

0

0

Wakhinane

90,9

0

9,1

Wakhinane 4

81,8

0

18,2

CA de Wakhinane-Nimzatt

86

4

10

Source : Données de l'enquête (2011)

Les WC sont reliés à des fosses septiques ou à des fosses à fond perdu par des tuyaux à travers lesquels les eaux vannes sont évacuées.

Les fosses septiques dominent avec 86 % des ménages qui les utilisent seules. Les ménages qui utilisent uniquement les fosses à fond perdu représentent 4 % contre 10 % pour ceux qui utilisent les deux à la fois (fosses septiques et fosses à fond perdu).

On retrouve les ménages qui ne disposent que des fosses septiques dans les zones de ComicoGadaye, Kawsara et Touba-Guédiawaye. Ceux qui utilisent les fosses à fond perdu uniquement habitent les zones de Baye Laye-Daroukhane et Nimzatt avec pour chacun 18,2 %.

Les ménages qui utilisent en même temps les fosses septiques et les fosses à fond perdu se localisent à Angle Mousse, Darourahmane, Nimzatt, Wakhinane et Wakhinane 4. Ils représentent respectivement 14,3 %, 27,3 %, 18,2 %, 9,1 % et 18,2 % des ménages visités. Etant donné que la CA ne dispose pas encore de réseaux d'assainissement collectifs, les populations utilisent les systèmes d'assainissement autonomes tels que les fosses septiques et les fosses à fond perdu.

Ces ouvrages constituent le seul moyen d'évacuation des eaux vannes. Ils sont construits par les propriétaires des maisons généralement en même temps que l'édification de celles-ci. Ces fosses peuvent rester une dizaine d'années après leur construction sans jamais être vidées. Le remplissage des fosses est fortement tributaire de la taille des ménages qui est en moyenne de

8 hts par ménage, de la dimension des fosses et de leur âge. En effet, les vieilles fosses se remplissent plus facilement que les nouvelles.

Les maisons construites dans des endroits où la nappe affleure connaissent plus de difficultés. Les populations de Darourahmane sont confrontées à ce genre de problème. En période d'hivernage, la vidange des fosses se fait de manière quotidienne.

Diagramme 3 : Durée de remplissage des fosses

largement de la situation économique des ménages, de l'accessibilité des rues et de la proximité de la nappe phréatique.

Diagramme 4 : Mode de vidange des fosses

Ceux qui font appel aux camions de vidange représentent 72,7 % des ménages de la zone. Cette forte utilisation de la technique mécanique s'explique en partie par le fait que ces populations ont un niveau de vie assez élevé comparé aux autres et qu'elles ont les moyens financiers de recourir aux services des camionneurs.

Cependant, dans la zone régulière non inondable, beaucoup de ménages enfouissent leurs eaux usées dans les rues. Les plus distingués vivent à Wakhinane (81,8 %), à ToubaGuédiawaye (72,7 %), à Baye Laye-Daroukhane et à Kawsara avec chacun 63,6 % des ménages. Dans ces quartiers, les rues sont généralement larges et sablonneuses à tel point qu'on peut y creuser des trous très profonds sans atteindre la nappe.

La zone de Darourahmane, quant à elle, se singularise encore une fois. 81,8 % des ménages évacuent leurs eaux vannes dans la rue. Les uns creusent de petits trous devant leurs maisons ou à côté, les autres déversent directement les eaux vannes dans les maisons abandonnées ou dans les espaces non occupés.

La vidange manuelle est donc la technique la plus répandue non seulement parce que son coût est abordable mais aussi parce qu'elle est plus efficace car permettant d'évacuer les boues. Les camions se limitent à l'évacuation des liquides.

La vidange manuelle est pratiquée par des professionnels qui en ont fait un métier ou par les membres des ménages qui ne veulent pas ou qui ne peuvent pas recourir aux services des camionneurs ou à ceux des éboueurs.

Les populations de la CA rencontrent ainsi beaucoup de difficultés pour se débarrasser de leurs eaux vannes lorsque leurs fosses sont pleines. Tous les ménages ont pratiquement mentionné cet état de fait.

Diagramme 5: Difficultés liées à la vidange des fosses

Les ménages qui ont soutenu avoir éprouvé des difficultés pour la vidange représentent 56 % contre 36 % pour ceux qui ont dit le contraire. La proportion des nonréponses correspond souvent aux ménages qui n'ont jamais vidé leurs fosses. Ces derniers représentent 8 % et soutiennent qu'ils n'ont pas encore été confrontés à ces difficultés.

L'origine des problèmes diffère selon les ménages et selon la zone. En effet, 85,7 % et 63,6 % des ménages situés respectivement à Angle Mousse et à Wakhinane 4 -zones inondables- disent rencontrer des difficultés pour la vidange. Les raisons évoquées vont des problèmes financiers à l'impossibilité de creuser un trou dans la rue du fait de la proximité de la nappe.

Quant aux ménages situés dans la zone régulière non inondable plus précisément à ComicoGadaye (72,7 %), Wakhinane (72,7 %), Touba-Guédiawaye (63,6 %) et Baye LayeDaroukhane (54,5 %), les difficultés soulignées sont entre autres la cherté du coût de la vidange qui varie entre 30 000 francs CFA et 35 000 francs CFA pour le camion et entre 15 000 francs CFA et 20 000 francs CFA pour ceux qui creusent les trous dans les rues et la pénibilité du travail5. L'autre difficulté évoquée par ces ménages concerne les camionneurs qui ont du mal à accéder à certains domiciles à cause du sable.

Seuls les habitants de Kawsara (zone régulière non inondable) et de Darourahmane (zone irrégulière inondable) ont soutenu éprouver moins de difficultés.

En effet, 63,6 % des ménages de Kawsara disent ne pas avoir de difficultés. Pour eux, il suffit juste d'appeler le camion de vidange ou de creuser un trou devant leurs demeures et d'y vider la fosse.

La situation à Darourahmane est assez semblable à celle de Kawsara. 81,8 % des ménages ont soutenu ne pas avoir de problèmes. Mais la différence réside dans le fait qu'ici, on est en zone irrégulière inondable où les rues sont très étroites à certains endroits et où la nappe affleure. La vidange mécanique y est pratiquement impossible à cause de l'inaccessibilité de la zone. Mais les habitants ont la « chance » de vivre à proximité de maisons abandonnées à cause des inondations ou de terrains inoccupés. Ils vident manuellement leurs fosses et déversent les eaux vannes dans ces espaces abandonnés ou inoccupés.

5 Les gens qui s'occupent eux-mêmes de la vidange de leurs fosses préfèrent le faire en début de Week-end afin de pouvoir bien se reposer le dimanche, jour de congé.

2- Evacuation des eaux pluviales

La gestion des eaux pluviales est une composante essentielle de l'assainissement. Mais elle est peu prise en compte par les autorités. Ce manque de planification est en partie à l'origine des nombreux problèmes que connaissent les habitants de la CA de WakhinaneNimzatt en termes d'évacuation des eaux pluviales. En effet, la CA ne dispose d'aucun système d'évacuation des eaux pluviales.

Les autorités publiques n'avaient pas intégré le volet assainissement collectif dans leurs politiques de relogement des populations issues de certains bidonvilles de Dakar.

Ainsi, la CA de Wakhinane-Nimzatt qui est née de ces opérations de déguerpissement n'a bénéficié ni d'un système d'égouts pour l'évacuation des eaux usées ménagères, ni d'un système de canalisation pour l'évacuation des eaux pluviales.

Face à cette situation, les populations mettent en place un dispositif avec des tuyaux qui donnent à l'extérieur, pour évacuer les eaux dans la rue. Mais une fois dehors, aucun suivi n'est fait pour éviter que l'eau ne stagne ou ne vire chez les voisins.

Cependant, depuis quelques années, des mesures allant dans le sens de réduire les risques d'inondation auxquels certains habitants de la CA font péniblement face sont prises par les autorités étatiques. Des bassins de rétention et des canalisations sont construits dans le cadre de la lutte contre les inondations.

Photo 1 : Construction en cours d'une canalisation dans la CA

Cette photo a été prise à quelques mètres de la mairie de Wakhinane-Nimzatt. Elle montre les efforts consentis par les autorités publiques pour faciliter la gestion des eaux pluviales.

Source : BA.T.H (2011)

Cette nouvelle canalisation devrait en effet permettre d'évacuer vers la mer les eaux pluviales qui stagnent le long de la voirie.

Mais pour l'heure, ce manque de planification a entraîné la création de quartiers spontanés inondables réguliers comme irréguliers à Wakhinane-Nimzatt. Ces quartiers ont été construits pour la plupart du temps dans des zones marécageuses. Ils sont devenus surpeuplés et sources de problèmes qui exposent les populations aux inondations.

Carte 6 : Niveau d'inondation des différentes zones de la CA de Wakhinane-Nimzatt

Cette carte reflète la perception des ménages du niveau d'inondation de leurs quartiers. Elle fait ressortir trois tendances : des zones très inondables à l'image de Darourahmane, Wakhinane 4 et Angle Mousse ; des zones temporairement inondables que sont Baye Laye-Daroukhane, Touba Guédiawaye, Wakhinane et Nimzatt et des zones non inondables comme Comico-Gadaye et Kawsara.

Les zones très inondables sont caractérisées par la présence des eaux de pluie même en dehors de l'hivernage. C'est aussi le théâtre de déguerpissements fréquents comme c'était le cas en 2009 à Wakhinane 4 et en 2010 à Angle Mousse.

Par contre dans les zones temporairement inondables, tous les ménages qui ont dit que leurs quartiers étaient inondables ont soutenu que la stagnation des eaux ne dure pas plus de 30 minutes après les précipitations sauf au niveau des routes inondables.

Les zones non inondables, quant à elles, ne manifestent d'après les ménages visités aucun problème d'inondation.

Contrairement aux quartiers inondables, les populations des zones précitées n'ont jamais été confrontées à des déplacements forcés dus aux inondations.

Les raisons évoquées par les habitants de la CA pour expliquer les causes des inondations sont entre autres l'occupation de l'espace, les caractéristiques physiques du milieu et le défaut d'ouvrage d'assainissement.

+ L'occupation de l'espace est reconnue par 27,4 % des ménages visités comme étant à l'origine des inondations. Cette occupation se manifeste par des quartiers irréguliers à Darourahmane et à Wakhinane 4, des maisons situées sur des pentes au bout desquelles les eaux se rassemblent et forment des flaques d'eau, etc.

+ Les caractéristiques physiques du milieu en termes de texture du sol sont indexées par les ménages à 15,8 % comme étant la cause des inondations. La texture du sol ainsi que la forme du relief facilitent la rétention de l'eau de pluie dans les zones de Darourahmane, Wakhinane 4 et Angle Mousse.

+ Le défaut d'ouvrage d'assainissement est, quant à lui, évoqué par 85,3 % des ménages interrogés. Tous se sont accordés sur le fait que seul le système de canalisation est en mesure de réduire pour ne pas dire d'éradiquer les inondations.

CONCLUSION PARTIELLE

Les habitants de Wakhinane-Nimzatt, ne disposant pas de système d'assainissement collectifs, utilisent des ouvrages individuels tels que les fosses septiques, les fosses à fond perdu raccordées à des WC, des puisards, des bacs à laver etc. Mais la plupart d'entre eux déverse leurs eaux usées dans les rues. En effet, 83 % des ménages rencontrés évacuent leurs eaux usées ménagères dans la rue et 49,6 % vident leurs fosses devant leurs maisons. Les populations de la CA sont aussi confrontées aux problèmes d'inondation à cause de la mauvaise gestion des eaux pluviales. Les zones les plus touchées sont Darourahmane, Angle Mousse et Wakhinane 4 où les déguerpissements sont fréquents et où le niveau d'insalubrité est très avancé.

TROISIEME PARTIE : Risques socio-sanitaires et environnementaux

CHAPITRE V : Risques sanitaires liés au déficit d'assainissement

Le lien entre l'assainissement et la santé est difficilement mesurable mais il est indiscutable. Notre travail ne consiste pas à montrer le lien entre l'état de santé des populations de Wakhinane-Nimzatt et le déficit d'assainissement de cette CA. Mais, il s'agit plutôt de mettre en relief les risques sanitaires auxquels elles sont exposées.

Le déficit d'assainissement est à l'origine de l'insalubrité constatée dans les quartiers de Wakhinane-Nimzatt. La quasi-totalité des ménages déversent leurs eaux usées dans les rues. De la même façon, ils vident leurs fosses pleines devant leurs maisons par le creusement de trous. Cette situation de manque d'hygiène ajoutée aux problèmes d'inondation est souvent associée par les populations à tort ou à raison à des pathologies diverses.

1- Effets sanitaires liés aux eaux usées

La perception des ménages est un indicateur très important pour comprendre le vécu quotidien des populations. Leur point de vue sur le lien entre les eaux usées et les maladies les plus fréquentes de la zone permet d'avoir une idée sur les problèmes sanitaires auxquels elles font face.

Diagramme 6 : Perception des ménages sur l'effet des eaux usées sur la santé

Touba-Guédiawaye et Wakhinane ont aussi reconnu l'existence de ce lien à 90,9 % contre 81,8 % à Darourahmane et 71,4 % à Angle Mousse.

Tous les ménages enquêtés, qu'ils soient situés en zone inondable ou en zone non inondable, ont dans leur grande majorité indexé le défaut d'assainissement de leurs quartiers comme étant la source de beaucoup de maladies.

Les pathologies dont ils font référence vont du paludisme aux maladies diarrhéiques en passant par les dermatoses entre autres.

Diagramme 7 : Pathologies recensées dans les ménages durant les trois mois qui ont précédé l'enquête

Autres : Maux de ventre, grippe, rhume, méningite, tuberculose, toux.

Source : Données de l'enquête (2011)

Le paludisme est la maladie la plus citée par les ménages de la CA. Il représente 76 % contre 51 % pour la diarrhée et 34 % pour les dermatoses.

Pour le paludisme, d'après les informations recueillies et représentées sur ce diagramme, les populations les plus atteintes sont celles de Comico-Gadaye avec 90,9 %, Baye LayeDaroukhane, Nimzatt, Touba-Guédiawaye et Wakhinane 4 (zone inondable) avec chacun 81,8 %. Les habitants des zones inondables en l'occurrence Angle Mousse et Darourahmane et ceux de Wakhinane et Kawsara situés en zone non inondable semblent moins affectés avec respectivement 71,4 %, 72,7 %, 63,6 % et 54,5 %.

Carte 7 : Géographie du paludisme dans la CA

Ces données recueillies auprès des ménages ne permettent pas de déterminer le lien entre le degré d'inondation des différentes zones et l'apparition du paludisme chez les populations.

Cette situation pourrait s'expliquer par le fait que l'agent vecteur qui est à l'origine de la transmission de cette pathologie ait une aire d'activité plus ou moins étendue. Les collections d'eau sont certes favorables au développement et à la prolifération des moustiques mais ces derniers peuvent migrer vers d'autres horizons moins humides à la recherche de leurs repas sanguins. Ce qui expose les populations sur place au risque palustre. De plus, le

comportement des habitants joue un rôle considérable. L'utilisation de moustiquaires imprégnées pourrait limiter la transmission du paludisme dans les zones à risque. L'exposition aux moustiques étant plus élevée dans ces espaces et les populations ayant conscience du danger qui leur guette prennent mieux leurs dispositions que celles qui vivent dans les endroits où la présence des moustiques est moins importante. A cela s'ajoute la densité de populations qui est un facteur de dilution des piqûres des moustiques qui est très élevée dans les zones inondables.

Donc, les conditions biogéographiques ne constituent pas à elles seules les facteurs de risques de contamination.

Pour les maladies diarrhéiques, les zones les plus affectées sont Wakhinane 4 (zone inondable) avec 81,8 % et Kawsara situé en zone non inondable avec 72,7 %. Arrivent ensuite les zones de Baye Laye-Daroukhane, Comico-Gadaye, Touba-Guédiawaye sises en zone régulière non inondables et Darourahmane (zone irrégulière inondable) avec chacun 54,5 %. Les populations les moins touchées sont celles de Angle Mousse (zone régulière inondable) avec 42,9 %, Nimzatt et Wakhinane avec respectivement 27,3 % et 18,2 %.

Carte 8 : Géographie des maladies diarrhéiques dans la CA

L'apparition des cas de diarrhées ne peut pas être corrélée au niveau d'insalubrité des zones étudiées. En effet, des environnements réputés favorables au développement des maladies diarrhéiques à l'image de Angle Mousse ont été identifiés comme moins affectés alors que des espaces plus salubres considérés comme moins propices à l'éclosion des diarrhées à l'image de Kawsara semblent plus atteints.

Plusieurs raisons peuvent être avancées pour expliquer ce phénomène. Les comportements des populations surtout en matière d'hygiène peuvent fortement influencer les taux de morbidité diarrhéique. Les pratiques d'hygiène diffèrent d'un espace à un autre, d'un individu à un autre et par extension d'une population à une autre.

Les modes alimentaires et les techniques de stockage de l'eau de boisson ajoutés à l'importance en termes d'effectif des enfants de moins de cinq ans au sein des ménages pourraient aussi être à l'origine des disparités constatées entre les différentes zones de la CA.

Les dermatoses, quant à elles, sont enregistrées à Touba-Guédiawaye avec 63,6 %, à Darourahmane (zone irrégulière inondable) avec 54,5 %, à Nimzatt avec 45,4 %, à Wakhinane et Kawsara avec chacun 36,4 %, à Angle Mousse avec 28,6 %, à Baye LayeDaroukhane, Comico-Gadaye et Wakhinane 4 (zone régulière inondable) avec chacun 18,2 %.

Carte 9 : Géographie des dermatoses dans la CA

Les zones les plus touchées par les dermatoses sont Darourahmane situé en zone inondable et Touba-Guédiawaye. Elles sont suivies de Kawsara, Wakhinane, Nimzatt et Angle Mousse (zone inondable). Les espaces les moins atteints sont Comico-Gadaye, Baye LayeDaroukhane et Wakhinane 4 (zone inondable).

Les informations que reflète cette carte ne permettent pas de dire sans se tromper que les dermatoses sont dues au déficit d'assainissement de la CA car des espaces réputés salubres comme Kawsara et Nimzatt sont plus frappés que Wakhinane 4 qui pourtant se trouve en zone inondable considéré par la plupart des ménages comme sale voire très sale.

Tout comme pour le paludisme et les maladies diarrhéiques, le lien entre le mauvais assainissement et les dermatoses est très difficile à établir.

Le comportement des populations pourrait aussi expliquer ces disparités. De plus, certaines maladies de la peau sont signes d'une autre pathologie qui se cache derrière comme par exemple les boutons qui accompagnent la rougeole ou les taches dues à la malnutrition. Il existe aussi des boutons et des plaies qui sont signes d'une maladie grave comme la tuberculose et la syphilis.

Les chiffres obtenus ne permettent pas d'identifier des zones particulièrement vulnérables. Le lien entre ces maladies et le défaut d'assainissement des eaux usées n'est pas clairement défini dans cette étude.

Cependant, on retrouve un lien entre les pathologies évoquées par les ménages et celles effectivement déclarées au niveau du poste de santé de Daroukhane.

Diagramme 8 : Nombre de consultations entre janvier et mars 2011 au poste de santé de Daroukhane

Source : Poste de santé de Daroukhane.

Une analyse des données collectées dans cette structure sanitaire montre que les risques sanitaires liés aux eaux usées sont très élevés.

Les IRA et la grippe viennent en première position avec respectivement 249 et 326 consultations. Les dermatoses suivent avec 241 consultations. Arrivent enfin les diarrhées avec 91 cas recensés, les parasitoses avec 71 consultations et le paludisme avec 46 cas.

Ce chiffre est inquiétant car il révèle que même en dehors de l'hivernage, les populations sont exposées et atteintes par le paludisme. Dès lors, on peut se poser la question de savoir si l'inondation qui perdure dans certaines zones de la CA de Wakhinane-Nimzatt après la saison des pluies ne constitue pas un facteur aggravant.

Dans tous les cas, les risques sanitaires encourus par la population sont réels et nécessitent une surveillance particulière pour éviter que la situation ne s'aggrave suite à d'éventuels changements de comportement des individus.

2- Risques sanitaires liés aux eaux usées déversées dans les rues

Les eaux usées déversées dans les rues de Wakhinane-Nimzatt sont en partie à l'origine de l'insalubrité constatée dans les quartiers de la CA. Le manque d'hygiène individuel et collectif est un élément essentiel dans le développement des pathologies recensées dans la zone. Nous n'en retiendrons que quelques unes à savoir la diarrhée, les dermatoses et les parasitoses pour montrer en quoi les eaux usées déversées dans les rues constituent-elles des risques sanitaires.

a- La rue, l'espace de jeu favori des enfants

Les enfants de la CA ne jouent généralement que dans la rue. Les maisons étant très souvent étroites, les enfants préfèrent aller dans la rue pour avoir plus de liberté d'action et parfois jouer sans être surveillés. Dès fois aussi, pour ne pas être dérangés, les parents demandent eux-mêmes à leurs enfants d'aller jouer dehors.

Dans les rues sales, les enfants pratiquent différentes sortes de jeux que l'on pourrait qualifier à risque. Nous pouvons citer à titre d'exemple le football, la bille et le « sol buteel6 ». Tous ces jeux se font dans la rue en présence des saletés. Pour la bille, les enfants choisissent les déversoirs d'eaux usées qu'ils considèrent plus appropriés à la pratique de ce jeu. Ils y restent quasiment toute la journée. Ils ne rentrent chez eux qu'au moment du déjeuner avec les mains et parfois tout le corps remplis de sable et de saleté.

6 Le sol bouteel, qui signifie remplir une bouteille, est un jeu d'enfant qui consiste à remplir une bouteille de sable tout en évitant la balle lancée par les adversaires.

Ainsi, si leurs parents ne prennent pas les précautions nécessaires pour que les enfants se lavent bien les mains avant de manger, ils peuvent contracter la diarrhée ou les parasitoses intestinales.

Si on y ajoute le fait que les enfants aient l'habitude de manger dehors généralement avec les mains bien souillées, on est tenté de dire que les enfants constituent la frange de la population la plus vulnérable face aux risques sanitaires liés aux eaux usées déversées dans les rues.

C'est ce qui explique peut-être la fréquence des maladies diarrhéiques, des dermatoses et des parasitoses intestinales dans la CA.

Les diarrhées, les dermatoses et les parasitoses intestinales sont des maladies qui frappent le plus souvent la population infanto-juvénile c'est-à-dire les enfants de moins de 15 ans.

Selon Zeyni El Abidine SY et Soulèye WADE (2007) « cette frange de la population est la plus vulnérable et la plus sensible aux mauvaises conditions de vie, d'autant plus que l'enfant jusqu'à un certain âge n'est pas directement responsable de sa santé ».

Néanmoins, les adultes ne sont pas pour autant épargnés.

b- Les adultes, une catégorie d'âge moins exposée mais vulnérable

De retour à la maison, les enfants reviennent avec les mains pleines de saletés. Ils peuvent ainsi transmettre ces souillures aux adultes par l'intermédiaire de trois facteurs :

· Le contact direct par le toucher (salutation) ;

· Le partage des objets familiers (les pots d'eau) ;

· Le partage des aliments.

Au Sénégal, la coutume veut que les enfants qui reviennent à la maison saluent leurs aînés en leur serrant la main. C'est une pratique qui vise à enseigner à l'enfant l'importance du respect surtout envers les personnes plus âgées, mais elle n'est pas exempte de risques surtout lors d'une épidémie de diarrhée. Si l'enfant est porteur sain ou malade, il peut répandre la maladie dans la famille. C'est presque la même chose avec certaines dermatoses contagieuses comme la gale qui peut se transmettre très facilement, au seul contact physique, d'une personne à une autre. La salutation par le serrement de mains peut aussi être à l'origine de la diffusion des parasitoses intestinales et des IRA au sein de la famille.

Il n'est pas rare de voir des ménages qui partagent le même pot (pour la boisson) et manger ensemble avec la main. Cela devrait en quelque sorte leur inculquer le sens du partage. Mais en présence de certains facteurs de risques, cela pourrait être l'élément déclencheur du développement, de la transmission et de la diffusion des maladies contagieuses.

Les pathologies ayant généralement un caractère multifactoriel, il ne serait pas très prudent de lier le développement d'une maladie à un seul facteur de risques en présence comme le déficit d'assainissement. C'est surtout « les facteurs sociologiques en rapport aux modes de vie et de comportements à risque des populations qui déterminent le plus, le niveau de risque sanitaire » (Zeyni El Abidine SY et Soulèye WADE, 2007).

3- Risques sanitaires liés aux inondations

Les inondations constituent un phénomène très difficile à maîtriser surtout dans les pays du sud. Elles peuvent être à l'origine de la transmission de beaucoup de maladies. Elles participent à la dispersion des oeufs des parasites tels que les ascaris et les ankylostomiases et favorisent leur développement. Lorsque ces oeufs sont en contact direct avec l'eau ou les aliments consommés, ils peuvent entraîner des parasitoses intestinales.

Les inondations sont aussi sources de collections d'eau favorables au développement et à la prolifération de moustiques dans la CA de Wakhinane-Nimzatt. Et, c'est à ce niveau que le problème se pose le plus dans la mesure où ils constituent les vecteurs du paludisme. Cette maladie peut s'avérer très dangereuse. Elle est due à des parasites du genre plasmodium transmis à l'homme par des piqûres de moustiques infectés. Selon l'OMS, en 2008, "on a noté 247 millions de cas de paludisme qui ont causé près d'un million de décès - principalement chez des enfants vivant en Afrique. En Afrique, un enfant meurt toutes les 45 secondes du paludisme et cette maladie est à l'origine de près de 20 % de l'ensemble des décès d'enfants". Ces chiffres montrent la gravité de la situation en Afrique. Les populations les plus vulnérables sont essentiellement les enfants et les femmes enceintes.

En effet, les jeunes enfants vivants dans des zones de transmission stable qui n'ont pas encore développé une immunité les protégeant contre les formes les plus sévères de la maladie, sont les plus exposés. En termes de mortalité, ce sont eux qui paient le plus lourd tribut au paludisme à travers le monde.

Chez les femmes enceintes, le paludisme entraîne des taux élevés de fausses couches. Cellesci peuvent atteindre jusqu'à 60 % en cas d'infection à Plasmodium falciparum. Les taux de décès maternels dus au paludisme sont également élevés et peuvent atteindre 10 à 50 % (OMS, 2010). Dans les régions de forte transmission, le paludisme peut non seulement entraîner des fausses couches mais aussi un faible poids de naissance chez les nouveau-nés, en particulier lors de la première et de la seconde grossesse. L'OMS estime que 200 000 nouveau-nés meurent chaque année des suites d'une infection palustre au cours de la grossesse.

Le risque sanitaire lié aux inondations est donc très élevé à Wakhinane-Nimzatt. Les zones inondables telles que Darourahmane, Angle Mousse et Wakhinane 4 constituent ainsi les espaces à risque. La présence quasi permanente des eaux stagnantes dans ces zones occasionnant la prolifération des moustiques est un facteur de risques non négligeable. Toutes les populations de la CA sont exposées aux piqûres des moustiques et donc au paludisme dans la mesure où ces insectes ne se limitent pas seulement dans les endroits inondés. Ils peuvent parcourir des distances assez importantes, jusqu'à sortir de la zone favorable à leur développement, à la recherche de leurs repas sanguins.

CHAPITRE VI : Impacts de l'assainissement sur le cadre de vie et sur
l'environnement

L'assainissement déficitaire dans la CA de Wakhinane-Nimzatt est perçu par les ménages comme ayant des impacts considérables sur le cadre de vie des populations et sur l'environnement. La mauvaise gestion des eaux usées peut-être à l'origine de l'insalubrité notée dans les maisons et dans les quartiers, de la dégradation du patrimoine bâti (maison, voirie...), de la pollution des ressources naturelles (sol, eau, air...), etc.

Diagramme 9 : Perception des ménages sur les impacts des eaux usées.

a- Les dégâts enregistrés dans les maisons

La gestion des toilettes au sein des ménages ne se fait pas toujours sans difficulté. Des WC mal entretenus sont souvent synonymes de manque d'hygiène inquiétant. Ils sont généralement le théâtre d'odeurs nauséabondes qui viennent des fosses septiques. Les mauvaises odeurs sont sources de gêne pour les membres du ménage et pour les voisins. Ils sont aussi propices au développement des mouches et des cafards. La présence de ces derniers explique celle des margouillats dans les toilettes. En effet, ces petits reptiles adorent se nourrir des cafards. Le même scénario peut être observé entre les mouches et les araignées. Ces arthropodes fabriquent des pièges que l'on appelle toiles d'araignée pour capturer les mouches et les manger.

De plus, les fosses septiques sont favorables au développement des vers qui remontent au niveau des WC pendant les périodes de forte chaleur ou lorsque les fosses sont pleines. Tous ces petits animaux sont suspectés par les populations d'être à l'origine de maladies. Dans les endroits insalubres, les mouches sont susceptibles de véhiculer par leurs pattes des milliers de micro bactéries. Ainsi, en se posant sur des matières fécales puis sur la nourriture, les mouches peuvent transmettre aux populations des agents pathogènes responsables de maladies graves comme la fièvre typhoïde, la dysenterie, le choléra etc. La contamination peut donc se faire par contact direct ou à travers les aliments souillés.

Au niveau des zones inondables, en plus des problèmes cités, les populations souffrent de la mauvaise gestion des eaux pluviales. Les inondations sont sources de collections d'eau favorables au développement et à la prolifération des mouches et des moustiques responsables de la transmission du paludisme. Dans les espaces inondables comme à Darourahmane, les eaux vannes se mélangent avec celles de la nappe phréatique. Lors de la remontée de la nappe, les eaux issues des fosses septiques refont en même temps surface. Ce qui accentue l'insalubrité dans ces zones.

N'ayant pas toujours les moyens d'aller ailleurs, les populations restent dans ces maisons inondées. Ainsi, elles vivent, cuisinent, mangent et dorment dans les eaux. Elles ne quittent les lieux que lorsque la situation devient insoutenable ou lorsque les pouvoirs publics décident de les reloger dans d'autres endroits plus hospitaliers.

Photos 2 et 3 : Des maisons abandonnées à cause des inondations

Photo 2 : Maison abandonnée à Darourahmane

Photo 3 : Maison abandonnée à Angle Mousse

Ces photos permettent d'apprécier les dégâts que provoque le déficit d'assainissement sur le cadre de vie des populations de Wakhinane-Nimzatt notamment au sein des maisons. L'inondation dans ces espaces entraîne souvent des déplacements forcés de populations.

Source : BA.T.H (2011)

Les inondations entraînent également des pertes financières considérables. Les populations dépensent des fortunes pour le remblaiement des maisons. Elles achètent du sable, des gravats et parfois des ordures de tous genres pour mettre leurs maisons hors de portée des eaux. Le remblaiement des maisons avec des ordures aggrave le niveau d'insalubrité déjà préoccupant des habitats.

A cela s'ajoute la psychose de perdre, du jour au lendemain, sa maison. Cette situation peut occasionner des dépressions chez les propriétaires qui ont investi des dizaines de millions de francs CFA pour l'achat ou la construction des maisons.

D'autres par contre, déménagent le temps de retaper leurs maisons pour ensuite revenir faute de mieux.

b- Les nuisances constatées dans les rues

L'assainissement déficitaire a fait que les populations, dans leur grande majorité, déversent leurs eaux usées ménagères dans les rues. A cela s'ajoutent les eaux pluviales qui stagnent dans certains quartiers de la CA. Cette situation est la cause de l'insalubrité constatée à Wakhinane-Nimzatt.

Diagramme 10 : Perception des ménages sur le niveau de salubrité de leurs quartiers

Alors que dans les zones inondables, c'est plutôt la stagnation des eaux pluviales qui constitue la véritable cause d'insalubrité des quartiers.

Sur le plan de l'esthétique, les eaux usées déversées dans les rues de la Commune d'Arrondissement de Wakhinane-Nimzatt ainsi que l'inondation dans certains quartiers ternissent l'image de la CA.

Photos 4, 5, 6, 7 : Insalubrité dans les rues de la CA de Wakhinane-Nimzatt

Photo 7 : Eaux stagnantes à Angle Mousse

Photo 6 : Eaux stagnantes à Darourahmane

Photo 4 : Déversoir d'eaux usées à Wakhinane 4

Photo 5 : Déversoir d'eaux usées à Wakhinane

Ces photos permettent d'apprécier le niveau d'insalubrité dans les rues de Wakhinane-Nimzatt. Les deux premières reflètent l'ampleur du déversement des eaux usées ménagères dans les rues de Wakhinane-Nimzatt. Tandis que les deux dernières montrent les conséquences des inondations sur le cadre de vie des populations.

Source : BA.T.H (2011)

Ce phénomène ne touche pas que les rues. En effet, en période d'hivernage, beaucoup de routes situées dans la CA s'inondent. Les eaux pluviales peuvent y stagner pendant toute la saison des pluies. Le tournant Baye Laye et le marché Boubess ou marché Nimzatt sont les plus frappés par les inondations.

L'inondation des routes participe à la destruction progressive de celles-ci. En cas d'inondation, elles deviennent impraticables et limitent les possibilités de circulation des personnes et des biens. C'est ce qui explique que les autorités municipales mettent à la disposition des populations des motopompes pour évacuer les eaux pluviales qui stagnent au niveau de la voirie.

Photo 8 : Inondation sur la route qui mène au tournant Baye Laye

Cette photo a été prise à quelques mètres du collège Pikine-Est A. Elle montre le niveau d'insalubrité très avancé de cet espace pendant la saison des pluies. Après l'hivernage, lorsque les eaux disparaissent, cette route est nettoyée pour le grand bonheur des usagers et des élèves qui étudient juste à côté.

Source : BA.T.H (2011)

Mais le problème avec les motopompes c'est que, si le niveau de l'eau baisse, elles sont arrêtées pour ne pas qu'elles aspirent les résidus solides comme le sable. Sinon, elles risquent de tomber en panne. Ce qui n'est pas en soi une solution efficace car il suffit juste que la pluie revienne pour que la route redevienne inondée. De plus, ces résidus dégagent des odeurs nauséabondes qui gênent la respiration des passagers et des riverains.

Cette situation est, à un degré près, semblable à celle du Marché Nimzatt. Le marché se situe de part et d'autre d'une route inondable. Les vendeurs, n'ayant pas le choix, sont obligés d'exercer leurs activités dans cet environnement mal sain. A cela s'ajoute le fait que les habitants fassent des détours considérables pour accéder au marché fuyant ainsi les saletés et les odeurs. Ce qui constitue des pertes inestimables en termes de temps et d'énergie.

Photo 9 : Inondation au marché Nimzatt

Cette photo reflète les impacts des inondations sur le marché Nimzatt. Le niveau d'insalubrité dans cette zone est très élevé. Ces eaux noirâtres que nous montre cette photo couvrent totalement la route qui devient impraticable pendant toute la saison des pluies malgré les nombreux efforts des autorités pour pomper l'eau.

Source : BA.T.H (2011)

La voirie dans cet espace très fréquenté de la CA est la plus frappée par les inondations et les odeurs nauséabondes. Toutes ces images permettent de constater à tel point certaines rues sont gagnées par l'insalubrité qui est tantôt due aux eaux usées déversées dans les rues tantôt aux inondations. C'est un spectacle désolant qui s'offre aux visiteurs et aux habitants. L'origine de ce problème a été identifiée par les populations. Elle découlerait, selon elles, du déficit d'assainissement de la CA de Wakhinane-Nimzatt (85,3 % des ménages ont mentionné cet état de fait).

2- La pollution de l'environnement

L'assainissement déficitaire à Wakhinane-Nimzatt, qui est à l'origine du déversement des eaux usées dans les rues et des inondations dans certains quartiers, ne fait pas que des dégâts sur le cadre de vie des populations. Il affecte également l'environnement par la contamination de la nappe phréatique, du sol, et de l'air.

a- La contamination de la nappe phréatique

La pollution de la nappe phréatique n'est pas facile à évaluer. Une telle étude nécessite des moyens financiers et techniques importants. Les mesures doivent être effectuées au niveau des laboratoires spécialisés dans ce domaine. L'étude de la qualité de l'eau en rapport avec l'assainissement s'intéresse davantage à la présence des nitrates dans les eaux souterraines.

Une étude sur la qualité de l'eau de robinet et celle de la nappe phréatique dans les différentes communes d'arrondissement du département de Guédiawaye, réalisée par Cheikh Fall en 2007, nous a permis d'avoir des informations sur la teneur en nitrate de la nappe phréatique à Wakhinane-Nimzatt.

En effet, d'après cette étude, les résultats d'échantillons prélevés sur le robinet villa n°1408 et la pompe Diambar Raby Sy à Wakhinane-Nimzatt, révèlent que la concentration en nitrate de l'eau du robinet est égale à 8,64 mg/L alors que celle de l'eau de la nappe est estimée à 184,34 mg/L. La forte teneur en nitrate pourrait s'expliquer par la forte présence des fosses septiques et fosses à fond perdu dans la CA. En effet, 86 % des ménages visités utilisent des fosses septiques et 49,6 % vident leurs fosses dans la rue. La pollution de la nappe phréatique qui affleure à certains endroits (Darourahmane, Angle Mousse et Wakhinane 4) pourrait donc être liée à la forte utilisation des systèmes individuels.

« La norme retenue par l'O.M.S. est de 50 mg/litre pour l'eau de boisson, ce qui constitue de l'avis des spécialistes, un seuil très prudent, quelques dizaines de milligrammes ne constituant pas à proprement parler une pollution » Gérard SALEM (1998).

La forte concentration en nitrate de la nappe rend l'utilisation de son eau impropre à la consommation humaine. Cette situation peut s'avérer inquiétante. Car même si la majeure partie des habitants de la CA utilise l'eau desservie par la Sénégalaise Des Eaux [SDE], d'autres, par contre, préfèrent l'eau de la nappe.

Tableau 5 : Principales sources d'approvisionnement en eau de boisson dans les différentes CA du département de Guédiawaye.

Approvisionnement
en eau de boisson
des ménages

C.A de
Sahm
Notaire

C.A
de
Golf

C.A de
Wakhinane-
Nimzatt

C.A de
Médina
Gounass

C.A de
Ndiarème
Limamoulaye

Robinet

100%

96%

94%

100%

98%

Nappe

0%

4%

6%

0%

2%

Source : Cheikh FALL, 2007.

D'après les résultats présentés dans ce tableau, 94 % des ménages de la CA de Wakhinane-Nimzatt consomment, pour leur boisson, l'eau du robinet. Le reste préférant s'approvisionner en eau souterraine.

L'eau que consomment les habitants de la CA via le réseau de la SDE provient pour l'essentiel de la conduite de Bonna (Pout Sud). Compte tenu de la forte demande en eau de robinet au sein du département de Guédiawaye, du fait des fortes densités de populations qu'on y recense, la SDE mélange l'eau en provenance de Bonna avec celle des forages de Thiaroye. A partir de Pout, l'eau subit une désinfection au chlore entre Sébikhotane et Rufisque pour éviter une contamination de l'eau par des bactéries et d'autres germes pathogènes. Après le mélange avec les eaux des forages de Thiaroye, l'eau subit une deuxième désinfection au chlore au niveau de l'usine de Thiaroye, et c'est cette eau qui sert à alimenter la CA de Wakhinane-Nimzatt (Cheikh FALL, 2007).

En principe, l'utilisation de cette eau ne comporte pas de risques majeurs comparée à celle de la nappe. Celle-ci est actuellement utilisée grâce aux pompes Diambar.

Photo 10 : Exemple de Pompe Diambar

On retrouve un nombre important de ces pompes au niveau de Gadaye. Dans cette zone, l'eau de la nappe est surtout utilisée pour la construction des bâtiments. Mais dès que les gens aménagent, ces pompes changent de fonctions et leur eau est utilisée pour les besoins ménagers et pour la boisson tout comme dans les autres zones de la CA.

Source : BA.T.H (2011)

On assiste depuis quelques années à une multiplication des ces pompes. Elles sont faciles à installer. La proximité de la nappe aidant, elles commencent à connaître un réel succès auprès des habitants de la CA. Ces derniers utilisent l'eau de la nappe pour les travaux de construction qui nécessitent beaucoup d'eau, les travaux domestiques (linge, nettoyage, cuisine etc.) et surtout pour la boisson.

Les habitants de la CA bien que disposant de robinet, sont très souvent obligés de recourir à ces pompes du fait des dysfonctionnements fréquents du réseau de la SDE. Lesquels dysfonctionnements qui privent des milliers d'individus de cette ressource incontournable.

Ainsi, si les précautions nécessaires pour rendre l'eau potable ne sont pas prises, les personnes utilisant cette eau peuvent être sujettes à de nombreux risques sanitaires.

Les nitrates ne sont pas en soi toxiques. Ils ne le sont qu'à deux conditions : " s'il y a ingestion vraiment massive de ces composés ou s'ils sont transformés en nitrites par la microflore digestive au sein de l'organisme " (Laila IDRISSI, 2006).

Une fois ingérés, les nitrates sont rapidement absorbés au niveau de l'intestin grêle puis distribués dans tout l'organisme. Une partie des nitrates absorbés est secrétée dans la salive et transformée en nitrites. Ainsi, "Les nitrites, dérivés des nitrates par réduction microbiologique intestinale, sont toxiques pour les nourrissons. Ils sont la cause de méthémoglobinémies qui peuvent entrainer la mort si elles ne sont pas correctement et précocement soignées" (Gérard SALEM, 1998).

La méthémoglobinémie ou syndrome du bébé bleu est provoquée par l'ingestion de nitrites ou nitrates. Selon Laila IDRISSI (2006), la présence de ces ions interfère avec la capacité du sang à transporter l'oxygène. Ils ont la faculté de transformer l'hémoglobine sanguine en méthémoglobine par le phénomène de l'oxydation. Cette mutation entraîne une hypoxie (cause des troubles et de la mort provoqués par l'asphyxie) au niveau des tissus. L'organisme d'un adulte a la possibilité de lutter contre ce phénomène. Il est équipé d'un système enzymatique capable d'effectuer la réaction inverse à savoir la transformation de la méthémoglobine en hémoglobine réduite. Par contre, l'organisme de l'enfant ne dispose pas de ce système. Ce qui l'expose à des risques d'intoxications graves. Cette pathologie se manifeste par la cyanose (décoloration bleutée de la peau et de la bouche), la difficulté de respirer et la fatigue.

" Chez l'adulte, la formation de composés aminés, les nitrosamines, sont des facteurs cancérigènes à moyen terme, surtout de l'appareil digestif " Gérard SALEM, 1998.

En effet, la formation des nitrosamines à pouvoir cancérigène est possible à partir des nitrites et d'amines secondaires et tertiaires et se produit dans le tube digestif de la personne concernée.

La pollution de la nappe phréatique à Wakhinane-Nimzatt qui se manifeste par la forte présence des nitrates dans l'eau constitue ainsi un facteur de risques sanitaires pour les populations de la CA.

b- La contamination du sol

Les eaux usées ménagères, les eaux vannes et les eaux pluviales peuvent être à l'origine de la pollution du sol de différentes manières.

Pour les eaux pluviales, la contamination se fait par le transfert de polluants lors du
ruissellement. Les eaux transportent avec elles divers produits solides comme les déchets

toxiques ou non toxiques. Lorsque ces eaux qui se mélangent avec ces débris solides se retirent, elles laissent sur place des résidus de tous genres. Les eaux pluviales peuvent aussi déposer sur le sol des substances chimiques à travers le ruissellement.

Photo 11 : Sol pollué par les eaux pluviales au marché Nimzatt

Cette photo est l'image typique d'une cohabitation entre un sol pollué par les eaux usées et la population. Ces enfants que l'on voit à gauche de la photo et ces vendeurs qui exercent leurs activités dans cet espace mal sain montrent dans une certaine mesure le niveau élevé de risques sanitaires auxquels certains habitants de la CA font face.

Source : BA.T.H (2011)

Les eaux usées contiennent aussi des contaminants microbiologiques, des bactéries, des virus pathogènes et des parasites.

Le rejet de ces eaux usées à proximité des lieux d'habitation qui est également l'espace de jeu des enfants constitue un risque sanitaire pour les populations de la CA de WakhinaneNimzatt.

Les contaminations bactériennes et parasitaires sont généralement les plus courantes. Nous n'en retiendrons que les parasites intestinaux qui sont aussi sources de beaucoup d'autres pathologies qui peuvent être bénignes ou très graves.

Le sol contaminé par les eaux usées peut en effet contenir des parasites intestinaux qui peuvent entraîner divers types de pathologies. La transmission se fait par différentes voies notamment les mains, les eaux et les aliments.

Les oeufs d'ascaris, par exemple, lorsqu'ils sont transmis à l'homme, deviennent des vers qui vont dans le sang, puis aux poumons, causant des démangeaisons dans tout le corps ou une toux sèche. Parfois, ils peuvent causer une pneumonie ou une toux accompagnée de sang. Les grand vers logés dans les intestins peuvent causer des maux de ventre, des vomissements ou un affaiblissement. Tout comme l'ascaris, les trichocéphales sont transmis à l'homme par manque d'hygiène. Ils ne causent généralement pas de maladies. Mais lorsqu'ils sont nombreux, ils peuvent provoquer des diarrhées.

Les ankylostomes, par contre, entrent par les plantes des pieds d'une personne qui marche pieds nus. Quelques jours après, ils gagnent les poumons par le sang, entraînant une toux sèche parfois accompagnée de sang. Ainsi, lorsque la personne tousse, les vers montent jusqu'à la gorge et sont avalés ; ce qui provoque quelques jours après des maux de ventre et des diarrhées. Ces vers, arrivés au niveau des intestins, se nourrissent du sang de la personne atteinte, causant ainsi une anémie qui peut-être très grave. Ces trois exemples permettent, en quelque sorte, de comprendre le danger qui guette les populations de la CA de WakhinaneNimzatt surtout les enfants qui constituent la frange la plus exposée. Les agents pathogènes contenus dans le sol contaminé par les eaux usées sont donc sources de beaucoup de maladies à l'image des diarrhées, des maux de ventre, des vomissements, des dermatoses, des toux, de l'anémie etc. Le risque sanitaire est ainsi très élevé dans les maisons et en dehors des lieux d'habitation du fait de la forte présence des eaux usées dans ces espaces.

c- La contamination de l'air

L'usage des installations d'assainissement individuelles dans la CA de Wakhinane-Nimzatt pose beaucoup de problèmes aux habitants. Les WC mal gérés et les fosses septiques dégagent généralement de mauvaises odeurs tout comme les espaces inondés à l'image du marché Nimzatt, du tournant Baye Laye et de certaines parties de Darourahmane.

Ces odeurs sont perçues par les populations comme étant à l'origine de la contamination de l'air. Elles sont souvent considérées, à tort ou à raison, comme étant nuisibles à la santé humaine. En effet, parmi les ménages qui ont soutenu que les eaux usées avaient des impacts sur l'environnement, 22 % ont mentionné l'existence d'odeurs infectes dans leurs domiciles ou dans leurs quartiers.

Elles sont donc associées à la pollution et gênent les habitants de la CA vivant à proximité des sources d'émission. Elles contribuent souvent à l'inquiétude de la population quant à la qualité de l'air.

Les odeurs constituent en effet un bon indicateur de la qualité de l'air. Celles qui sont nauséabondes ont un impact considérable sur le mode de vie et le bien-être des personnes. Les odeurs sont non seulement désagréables mais aussi agaçantes. Elles peuvent également être sources de complications telles que les nausées qui entraînent des vomissements.

Une nuisance olfactive peut donc affecter la santé des gens si l'on se réfère à la définition de la santé de l'OMS de 1946 qui dit que " la santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladies ou d'infirmités ". Les odeurs qui découlent des eaux usées et qui sont perçues par les habitants de la CA de Wakhinane-Nimzatt comme nuisibles à leur santé constituent effectivement un facteur de risques important. La population à risque étant celle qui vit dans le voisinage des sources émettrices et qui se voit incommodée par ces odeurs non désirées.

Tout le monde n'est pas affecté de la même manière. Les réactions sont individuelles. Mais certaines odeurs, comme celles que provoquent les eaux usées, ne laissent personne indifférente. "Les principales conditions médicales impliquées dans ce mécanisme sont l'asthme, la bronchite, la grossesse, certains troubles psychosomatiques et certaines dysfonctions olfactives" (Benoit GINGRAS et alii, 2003).

Ces auteurs ont aussi montré dans le cadre de leur étude sur les nuisances olfactives que les odeurs entraînent un état de stress associé au sentiment d'altération de l'environnement auquel s'associent des sentiments de perte de jouissance des lieux et de perte de valeur de la propriété. De plus, le système immunitaire pourrait être perturbé par les odeurs via le stress, l'altération de l'humeur ou les réactions dépressives qui pourraient en résulter. Ce qui pourrait prédisposer certaines populations de la CA de Wakhinane-Nimzatt à d'autres problèmes de santé comme l'incidence ou la durée de maladies infectieuses ou des cancers.

Benoit GINGRAS et compagnie ont aussi trouvé dans plusieurs études "une corrélation entre les symptômes rapportés et l'exposition aux odeurs environnementales, même si les concentrations des contaminants étaient bien inférieures aux niveaux considérés comme toxiques". Les symptômes cardiovasculaires, pulmonaires, nerveux et digestifs ont été les plus rapportés. D'autres symptômes plus généraux tels que la fatigue, des céphalées et le manque d'appétit ont aussi été signalés.

L'exposition aux odeurs nauséabondes qui découlent des eaux usées peut ainsi avoir des effets variés, de nature psychologique sur les populations de la CA. Lesquels effets pouvant se manifester par des atteintes de l'humeur, de l'anxiété et diverses réactions

émotives. Ces odeurs désagréables constituent une nuisance sensorielle et affectent la qualité de vie de certains habitants de Wakhinane-Nimzatt. Par conséquent, si l'on se fie à la définition de la santé de l'OMS de 1946 citée un peu plus haut, l'on est tenté de dire que certaines populations de la CA vivant à proximité des sources d'émission courent de graves risques sanitaires.

CONCLUSION PARTIELLE

La gestion des eaux usées à Wakhinane-Nimzatt constituent un réel problème de santé publique. Elle est à l'origine du déversement des eaux usées dans les rues et des inondations qui sont sources collections d'eaux favorables à la prolifération des moustiques responsables du paludisme.

Le mode d'évacuation des eaux usées a aussi des impacts considérables sur le cadre de vie des populations et sur l'environnement. Les dégâts sont aussi bien visibles dans les maisons que dans les rues et les routes inondables. Le déficit d'assainissement contribue également à la contamination de la nappe phréatique par les nitrates, la contamination du sol par les bactéries, les parasites et les virus entre autres, et la contamination de l'air par les mauvaises odeurs. Ce qui ne manque pas d'avoir des effets sur la santé des habitants de la CA de Wakhinane-Nimzatt.

CONCLUSION

Pour rendre effective notre étude menée sur le thème « Assainissement et risques socio-sanitaires et environnementaux à Wakhinane-Nimzatt (Guédiawaye) », deux hypothèses de recherche ont été formulées : le lieu de prédilection pour l'évacuation des eaux usées à Wakhinane-Nimzatt est la rue ; ce système d'évacuation provoque des nuisances et présente des risques sanitaires chez les populations. Ces hypothèses étaient des réponses déclarées par anticipation à notre question de recherche. Elles ont alors été confrontées à la réalité du terrain dans lequel s'est portée notre étude.

Pour ce, nous avons d'abord procédé à la présentation de notre cadre d'étude. Nous avons ensuite étudié le mode de gestion des eaux usées au sein des ménages et dans les quartiers.

Et, nous avons terminé par l'analyse des risques socio-sanitaires et environnementaux liés à la mauvaise gestion des eaux usées. Ces résultats nous ont alors permis de vérifier nos hypothèses.

Il n'existe dans la CA de Wakhinane-Nimzatt aucun système d'assainissement collectif, les populations sont obligées de prendre elles-mêmes des mesures pour évacuer leurs eaux usées. Le mode d'évacuation le plus répandu est le déversement des eaux usées ménagères dans les rues. 83 % des ménages de la CA sont concernés par cette pratique. A cela s'ajoute le fait que la plupart des ménages (49,6 %) vident leurs fosses dans un trou creusé dans la rue. De même, l'hypothèse qui prônait que le système d'évacuation des eaux usées dans la CA provoque des nuisances et présente des risques sanitaires chez les populations a été confirmée. Car l'évacuation des eaux usées dans les rues et l'inondation dans certains endroits de Wakhinane-Nimzatt contribuent à la dégradation du cadre de vie des populations et à la contamination des ressources naturelles (eaux souterraines, sol et air). Elles constituent également des risques sanitaires parce que pouvant être à l'origine de beaucoup de maladies notamment les dermatoses, les parasitoses intestinales, les maladies diarrhéiques, le paludisme, les IRA etc.

En définitive, nous pouvons dire que les risques socio-sanitaires et environnementaux liés à l'évacuation des eaux usées sont très élevés dans la CA de Wakhinane-Nimzatt. Il est alors important de les étudier en profondeur et d'essayer d'en apporter des solutions dans le but d'améliorer l'état de santé des populations de la CA.

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31. http://fr.ekopedia.org/w/index.php?oldid=89471

32. http://fr.wikipedia.org/w/index.php?oldid=68375324

LISTE DES CARTES, GRAPHIQUES, TABLEAUX ET PHOTOS

CARTES

Carte 1 : Carte de localisation de la CA de Wakhinane-Nimzatt .. P.6

Carte 2 : Découpage administratif de la CA de Wakhinane-Nimzatt P.20

Carte 3 : Localisation des postes de santé à Wakhinane-Nimzatt P.24

Carte 4 : Occupation du sol de la CA de Wakhinane-Nimzatt .. P.26 Carte 5 : Les différentes vagues d'implantation des populations à Wakhinane-Nimzatt ... P.28 Carte 6 : Niveau d'inondation des différentes zones de la CA de Wakhinane-Nimzatt ..... P.39

Carte 7 : Géographie du paludisme dans la CA .. P.44

Carte 8 : Géographie des maladies diarrhéiques dans la CA . P.46

Carte 9 : Géographie des dermatoses dans la CA P.48

GRAPHIQUES
Graphique 1
: Densités de populations de la CA de Wakhinane-Nimzatt, du département de

Guédiawaye et de la région de Dakar

.... P.22

Graphique 2 : Nombre de WC dans les ménages, selon les zones

P.32

Graphique 3 : Durée de remplissage des fosses

P.34

Graphique 4 : Mode de vidange des fosses

P.35

Graphique 5 : Difficultés liées à la vidange des fosses

. P.36

Graphique 6 : Perception des ménages sur l'effet des eaux usées sur la santé

. P.42

Graphique 7 : Pathologies recensées dans les ménages durant les trois mois qui ont précédé l'enquête P.43 Graphique 8 : Nombre de consultations entre janvier et mars 2011 au poste de santé de

Daroukhane P.49

Graphique 9 : Perception des ménages sur les impacts des eaux usées P.54

Graphique 10 : Perception des ménages sur le niveau de salubrité de leurs quartiers P.57

TABLEAUX

Tableau 1 : Relation entre hypothèses, indicateurs et sources .

P.10

Tableau 2 : Données démographiques de la CA (RGPH, 2002)

P.21

Tableau 3 : Mode d'évacuation des eaux usées ménagères

P.30

Tableau 4 : Mode d'évacuation des eaux vannes .

P.33

Tableau 5 : Principales sources d'approvisionnement en eau de boisson dans les différentes CA du département de Guédiawaye P.62

PHOTOS

Photo 1 : Construction en cours d'une canalisation dans la CA P.38

Photos 2 et 3 : Des maisons abandonnées à cause des inondations P.56

Photos 4, 5, 6, 7 : Insalubrité dans les rues de la CA de Wakhinane-Nimzatt . P.58

Photo 8 : Inondation sur la route qui mène au tournant Baye Laye . P.59

Photo 9 : Inondation au marché Nimzatt . P.60

Photo 10 : Exemple de Pompe Diambar P.63
Photo 11
: Sol pollué par les eaux pluviales au marché Nimzatt . P.65

ANNEXES

QUESTIONNAIRE POUR LES MENAGES

1- Age

 

2- Sexe

M

N

3- Lieu de résidence

 

4- Ethnie

 

5- Situation Matrimoniale

Marié(e)

Célibataire Veuf (ve)

6- Niveau d'instruction

 
 

7 - Activité socioprofessionnelle

 

8-Type d'habitat

Dur

Semi-dur Plancher

9- Votre logement dispose-t-il de WC ?

OUI

NON

10- Votre logement est-il branché à un réseau d'eaux usées ?

OUI

NON

11- Quel est le mode d'évacuation des eaux usées domestiques ?

Puisard

Fosse septique

Fosse à

fond perdu

Autres

12- Quel est le mode d'évacuation des eaux vannes ?

Puisard

Fosse septique

Fosse à

fond perdu

Autres

13- Où se trouve la fosse ?

Dans la maison

Hors de la maison

14- Quelle est la durée moyenne de remplissage de la fosse ?

1 mois

3 mois

1 an

Plus

15- Qui est ce qui s'occupe de la
vidange ?

Municipalité

Société privée

Membre (s) de la famille

Autres

 

16- Avez-vous des difficultés pour la vidange des fosses ?

OUI

NON

17- Si oui lesquelles ?

 

18- Comment considérez-vous votre
quartier ?

Très propre

Propre

Assez propre

 

Sale

Assez sale

19- Pourquoi ?

 

20- Qui s'occupe du nettoyage de votre quartier ?

Municipalité

Habitants

Autres

21- Est-ce que les eaux pluviales posent dans votre quartier des problèmes
d'inondation ?

OUI

NON

22- Comment ressentez-vous ces
problèmes ?

 

23- Qu'est-ce qui est à l'origine de ce phénomène ?

 
 

24- Comment réagissez-vous ?

 

25- Pensez-vous qu'il y a des effets négatifs liés aux eaux usées ?

OUI

NON

26- Si oui, quels sont les effets liés aux eaux usées domestiques ?

 

27- Si oui, quels sont les effets liés aux eaux vannes ?

 

28- Si oui, quels sont les effets liés aux eaux pluviales qui entraînent les
inondations ?

 

29- Avez-vous connu au sein de votre ménage un ou des cas de maladies durant ces trois derniers mois ?

OUI

NON

30- Si oui lequel ou lesquels ?

 

31- Quelles solutions préconisez-vous pour un bon assainissement de votre quartier ?

 
 

ENTRETIEN A ADMINISTRER AUX ICP

1- Nom

 

2- Prénom

 

3- Sexe

M

N

4- Fonction

 

5- Quelles sont les dix premières affections
de morbidités à Wakhinane-Nimzatt ?

1.

6.

2.

7.

3.

8

4.

9.

5.

10.

 

6- Quelle est le nombre de consultations pour chaque type de pathologie ?

1.

6.

2.

7.

3.

8.

4.

9.

5.

10.

 

7- Quelle est la population la plus vulnérable pour chaque type de maladie ?

1.

6.

2.

7.

3.

8.

4.

9.

5.

10.

8- Existe-t-il des maladies qui sont

spécifiques à certains quartiers de la

Commune d'Arrondissement de
Wakhinane-Nimzatt ?

OUI

NON

9- Si oui lesquelles ?

 

10- Ces pathologies recensées ont-elles des liens avec le déficit d'assainissement de Wakhinane-Nimzatt?

 

11- Si oui comment ?

 

12- Quelles solutions préconisez-vous pour limiter les risques de maladies liées au déficit d'assainissement ?

 

ENTRETIEN A ADMINISTRER AUX RESPONSABLES MUNICIPAUX

1- Nom

 

2- Prénom

 

3- Sexe

M

F

3- Quel est votre Fonction ?

 

4- Quelles sont vos compétences en matière d'assainissement ?

 

5- Quels sont les quartiers qui composent la Commune d'Arrondissement ?

 

6- Combien de Ménages avons-nous dans chaque quartier ?

 

7- Quels sont dans l'ordre les quartiers les mieux assainis ?

 

8- Quel est le nombre de ménages qui disposent d'installations sanitaires de base ?

 

9- Dans quels quartiers se trouvent ceux qui n'en disposent pas ?

 

10- Quels sont les types d'équipements individuels qu'utilisent les populations ?

 

11- Existe-t-il un système d'assainissement collectif à Wakhinane-Nimzatt ?

OUI

NON

12- Quel est le mode d'évacuation des eaux usées domestiques ?

 

13- Quel est le mode d'évacuation des eaux pluviales ?

 
 

14- Quels sont les quartiers les plus

concernés par les inondations à
Wakhinane-Nimzatt ?

 

15- Quelles sont les mesures mises en oeuvre pour lutter contre les inondations ?

 

16- Quels sont les conséquences des
problèmes d'assainissement sur le cadre de vie des populations ?

 

17- Quels sont les conséquences des
problèmes d'assainissement sur la santé des populations ?

 

18- Que comptez-vous faire en tant qu'élus locaux pour améliorer le niveau
d'assainissement à Wakhinane-Nimzatt ?

 
 

RESUME

L'assainissement des eaux usées dans la CA de Wakhinane-Nimzatt est assez problématique. Les populations de cette localité ne disposent pas de systèmes d'assainissement collectifs. Elles utilisent des ouvrages individuels tels que les fosses septiques et les fosses à fond perdu raccordées à des WC, des puisards, des bacs à laver etc. Mais la plupart d'entre elles déverse leurs eaux usées dans les rues. Ce qui constitue un facteur de risques important. Les enfants sont les plus exposés car étant en permanence en contact avec ces eaux.

Ils peuvent ensuite, par l'intermédiaire de trois voies, transmettre les agents pathogènes à leurs aînés : le contact direct, le partage de certains objets familiaux et le partage des aliments.

Les inondations, dues en partie à la mauvaise gestion des eaux pluviales, constituent un autre problème de santé publique à Wakhinane-Nimzatt. Elles sont à l'origine des collections d'eaux favorables à la prolifération des moustiques responsables du paludisme et les zones les plus frappées sont Darourahmane, Wakhinane 4 et Angle Mousse.

Le mode d'évacuation des eaux usées a aussi des impacts considérables sur le cadre de vie des populations et sur l'environnement. Les dégâts sont à la fois visibles dans les maisons, les rues et les routes inondables. La mauvaise gestion de ces eaux contribue également à la pollution de la nappe phréatique par les nitrates, la contamination du sol par les bactéries, les parasites et les virus entre autres, et la pollution de l'air par les mauvaises odeurs. Ce qui constitue un autre facteur de risques pour les habitants de la CA de Wakhinane-Nimzatt.

ABSTRACT

The improving of the sanitation of waste water in the commune of Wakhinane Nimzatt is quite a set of problems. The population in the locality does have systems of collective drainage. It uses individual works such as the sceptic pits and the pits of lost bottoms connected to lavatories, sumps, wash tubs and so on. But most of them pour their waste water on the streets. That is a factor of important risks.

Children are the most exposed for being mostly in touch with this waste water. They, afterwards, can transmit through three ways the pathogenic factors to their elders: the direct contact, the sharing of certain family things and the sharing of food.

The flood caused by the mismanagement of the rain water is another public sanitation problem in Wakhinane Nimzatt. It is the origins of the collection of water, making easy the multiplication of mosquitoes responsible of malaria. And the most affected areas are Darourahmane, Wakhinane 4 and Angle Mousse.

The draining way of waste water has also some considerable impacts on the environment of the population and the environment in general. The damages are at the same time visible in the houses, the streets and the flooded roads. The mismanagement of these waters takes also part of the pollution of the water table through the nitrates, the infection of the land by bacteria, parasites and virus among others; and the air pollution by nasty smell. That is another factor of risks for the inhabitants in the commune of Wakhinane Nimzatt.






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