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Etude de la fréquence des Urgences obstétricales à  l'Hôpital Général de Référence de Kamina RDC

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par Boyoma Bwana Masala
Université de Kamina RDC - Licence en santé publique 2011
  

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CHAP V. DISCUSSION

Les résultats relatifs à l'âge ont révélé que parmi les femmes enregistrées ont à 53% un âge supérieur à 25 ans et à 47% un âge inférieur ou égale à 25 ans. Sidiki B. Guindo pour sa part a montré que femmes ayant un âge inférieur à 20 ans représentaient 21,28% alors que celles dont l'âge était compris entre 20 à 34 ans représentaient 63,86%, alors que celles dont l'âge était supérieur à 34 ans représentaient 14,85%. Coulibaly Moustapha Souleymane a trouvé que l'âge compris entre 20 ans et 29 ans était l'âge le plus rencontré avec 161 cas soit 46,8% suivi de l'âge compris entre 30 ans et 39 ans avec 103 cas soit 29,9%. Nos résultats peuvent s'expliquer par le fait que les femmes entre 20 ans à 34 ans constituent la période d'hyperactivité génitale intense ainsi que le mariage de manière précoce dans notre milieu.

Les résultats du graphique 1, montrent que les cultivatrices ont été plus enregistrées dans cette étude avec 36,80%, suivi des étudiantes et élèves avec 21,1% puis des vendeuses aux marchés avec 18,4%. Ceci s'explique par le fait que la majorité de la population de Kamina, pratique l'agriculture pour l'autosuffisance alimentaire. Ces résultats sont appuyés ceux de la Coopération Technique Belge Programme d'Appui aux Initiatives de Développement Communautaire (CTB/PAIDECO) dans son Plan de Développement Urbain publié en 2009, ce plan révèle que la population de Kamina est à 85% cultivatrice, alors que le taux de scolarisation est de 43% et que le petit commerce se pratique à 13% dans la vision de l'autosuffisance (CTB-BTC/PAIDECO, 2009). Dans le même ordre d'idées, nous approchons nos résultats de ceux de Bintou Augusta Traoré (Bintou Augusta Traoré, 2004).

Les résultats relatifs à la provenance classent les lieux de provenance par ordre décroissant comme suit : Quartier 82 et 64 avec 14,6% ; Quartier 52 et 53 avec 14,1% ; Quartier 14, Katuba I et II avec 12,4% alors que les passagères ferment la marche avec 2,2% dernière celles du camp SNCC avec 5,9% et les femmes venant des villages environnant avec 6,5%. Ceci s'explique par le fait que c'est l'unique Hôpital Général de Référence proche de la population et auquel les services de santé de premier échelon transfèrent les cas compliqués. La fréquence moins élevée chez les passagères s'explique par le fait qu'elles n'habitent pas le milieu et que ce sont les situations qui arrivent pendant que ces femmes effectuent leurs voyages. Concernant le camp SNCC, nous pouvons expliquer cela par le fait que ce camp est constitué des agents de la SNCC qui possèdent leurs structures sanitaires de la société. Pour

appuyer ceci, nous évoqueront les caractéristiques des services de santé qui proposent que les soins soient intégrés, c'est-à-dire être proche de population à desservir (moins de 5 kilomètres de marche.

Dans notre étude, 53% des femmes ont été césarisées et dans celle de Sidiki B. Guindo, le taux de femmes qui ont subi la césarienne est de 71,9% contre 28,1% des femmes qui se sont accouchées par voie basse. Selon la même source, l'attitude thérapeutique dépendait du diagnostic à l'admission et de l'état général de la référée (Sidiki B. Guindo, 2008). De sa part Dramane Coulibaly trouve 80,9% de césarienne, tout en justifiant cela par le fait que l'attitude thérapeutique était fonction des données cliniques (Dramane Coulibaly, 2008). Pour ce qui nous concerne, nous pensons que les raisons avancées par les deux auteurs sont valables pour nos résultats pour la simple raison que la population emmène à l'hôpital les cas que lors ils deviennent un peu compliqué. Le retard entre la survenue des complications et la prise en charge explique le taux élevé de la césarienne.

Les avortements ont été la complication la plus fréquente avec 17,3% dans l'ensemble des complications. Ceci se justifie par le fait que les filles contractent des grossesses non désirées dans les bas âges qu'elles préfèrent avorter pour des raisons liées aux études. Selon les résultats d'une étude publiée par les Centers or Desease Control and prevention (CDC) concernant le taux de grossesse des adolescentes et le recours à l'avortement sur la période allant de 1990 à 2004 aux Etats-Unis, le pourcentage d'adolescentes célibataires enceintes en dessous de 20 ans avait baissé de 15 à 12% alors que 45% des grossesses, pour l'année 2004, ont eu lieu hors mariage. Le taux d'avortement était de 35% chez les célibataires et de 6% chez les femmes mariées. Les craintes de responsabilité de la grossesse chez les célibataires, pousse ces dernières aux avortements. Les résultats des CDC montrent ensuite que 12% des grossesses des femmes blanches finissent par un avortement contre 37% pour les femmes noires (CDC, 2004)

En rapport avec les urgences, nous constatons que les avortements occupent la première place avec 17,3% suivis des hémorragies post-partum avec 9,3%, les grossesses extra-utérines avec 8,1%, les souffrances foetales avec 7%, alors que le paludisme et la mole arrivent en dernière position avec respectivement 1,1% et 2,2%. Comparativement aux résultats de Nguembie et Coll. le taux des avortements était de 65% suivi de celui des infections puerpérales avec 20% alors que l'anémie, la rupture utérine et la grossesse extrautérine n'ont connu aucun cas soit 0%. Les auteurs ont justifié ces résultats par le fait que la

plupart de ces urgences obstétricales sont traitées par les médecins (Nguembie et Coll., 2004). Nos résultats s'opposent à ceux de Sekou Amadou Cisse. Selon cet auteur, le placenta praevia arrivait en tête avec 30,88%, suivi des toxémies gravidiques avec 16,18% alors que les avortements n'ont représenté que 1,96%. La raison était que cette pathologie se voit chez les femmes d'âge supérieur à 30 ans (les multipares) (Sekou Amadou Cisse, 2008).

En ce qui concerne la gestité et la parité, notre étude montre que 81,1% des femmes sont multigestes , 18,9% sont primigestes , 73% des femmes sont multipares contre seulement 27% des primi ou nullipares. Ceci se justifie par le fait que les femmes contractent les mariages précocement et par contre conçoivent et mettent au monde sans aucune notion de planning familial. Selon une étude publiée par la Banque Mondiale, les femmes congolaises contractent en moyenne le mariage à partir de 16 ans avec un écart moyen entre les grossesses de 1,3 ans et seulement 10,3% de la population maîtrise les notions de planning familial (Banque Mondiale, 2002).

La durée d'hospitalisation est en moyenne de 8,9 jours #177; 7.9625. Pour Sidiki la durée moyenne d'hospitalisation était de 5 jours avec les extrêmes de 1 et 32 jours. Nos résultats peuvent se justifier par le fait que la grange partie des femmes ont été césarisées et par conséquent, elles devaient prendre du temps pour sortir de l'hôpital.

La prise en charge des femmes a été satisfaisante par la simple raison que le taux de mortalité est de 0,5% contre 6,19% chez Kodio S ; 15,38% chez Dicko S. et 15,38% pour Dougnon F (Sekou Amadou Cisse, 2008). Nos résultats contredisent ceux publiés dans le site de Digital Congo http://www.digitalcongo.net/article/63384. D'après ce site, 47% des femmes meurent des hémorragies avant, pendant ou après l'accouchement. Nous pouvons expliquer nos résultats pour la seule femme qui est décédée par le fait qu'elle venait d'un village environnant et que peut être, sa toxémie gravidique a été prise en charge avec retard.

En associant l'âge et la survenue des avortements, nous constatons que les femmes ayant l'âge inférieur ou égal à 25 ans courent 6,54 fois le risque de faire un avortement, Ceci peut s'expliquer par le fait que la catégorie de moins de 25 ans est constituée des célibataires et des étudiantes ou des élèves chez qui, les études ont montré une prévalence est très élevée par crainte d'assurer la responsabilité d'une grossesse. Telle est le cas de l'étude de Marie Aussedat qui a trouvé 46,2% des célibataires avortant contre 28% des mariées pour des raisons d'ordre économiques et financiers. Dans le même ordre d'idée, un

document publié sur la Stratégie de Croissance et de Réduction de la Pauvreté au Tchad indique que la prévalence des avortements est très élevée chez les étudiantes et les élèves (24%) et que la plupart d'entre elles évoquaient les raisons d'études.

Nous n'avons pas noté une association entre le suivi de CPN et la survenue d'une césarienne ( OR = 0,35 ; IC = [0,15 ; 0,78] ) . A ce sujet, Sidiki B. Guindo écrit en disant « quoiqu'elles n'arrivent pas à identifier toutes les femmes qui feront les complications, les consultations prénatales restent l'intervention la plus fréquemment recommandée dans les publications sur la mortalité foeto-maternelle dans les pays en voie développement ». La quasi-totalité des malades de son étude soit 74,75 % ont suivi les consultations prénatales. Cependant une étude menée par P. Guihard et B. Blondel montre que la multiparité est un facteur prédisposant aux césariennes dans la mesure où la césarienne est dans beaucoup des cas, favorisée par les antécédents des accouchements précédents (P. Guihard et B. Blondel, 2001).

Les études menées récemment ont révélé que l'âge avancé et l'endométriose constituent un facteur de risque pour les grossesses extra-utérine, il y a en effet plus de risque d'avoir eu une lésion tubaire lorsque l'âge est plus avancé (Anonyme, 2011). L'âge de 30 à 50 ans constitue aussi un facteur de risque à l'endométriose qui est aussi un facteur de risque des grossesses extra-utérines (Houston DE., Noller KL., MeltonSelwyn BJ., Hardy RJ., 1987). Etant donné que la parité varie avec l'âge, nous pensons que ceci justifierait le fait que l'âge moyen et la parité moyenne sont plus avancés pour les grossesses extra-utérines.

Le développement des organes de reproduction est aussi fonction du nombre d'accouchements que la femme a déjà connus c'est ce qui explique la fréquence des cas de bassins pathologiques chez les femmes de moins de 25 ans

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon