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Le conflit frontalier Gabon- Guinée Equatoriale, analyse géopolitique

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par Sidonie BOUKOULOU
Institut des relations internationales du Cameroun - Master 1 2008
  

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INTRODUCTION GENERALE

L'analyse géopolitique des conflits et crises nous permet d'appréhender les variables géopolitiques susceptibles d'expliquer tous les enjeux et contours des conflits en Afrique. D'ailleurs, celles-ci nous donnent un éclairage fiable sur les conflits frontaliers en Afrique, en l'occurrence celui qui oppose la Guinée Equatoriale avec tous ses voisins limitrophes, à savoir : le Nigéria, le Cameroun, Sao Tome et Principe, la Guinée Bissau et enfin le Gabon. Le dernier cas de figure c'est-à-dire, le conflit frontalier Gabon-Guinée Equatoriale est l'objet de notre étude. Le présent rapport de stage qui s'intitule « Le différend frontalier Gabon-Guinée Equatoriale : une analyse sous le prisme de la  Géopolitique» se voudrait un éclairage de trois variables géopolitiques qui en constituent les causes explicatives. Traditionnellement, celles-ci sont au nombre de cinq, à savoir : la conflictualité, l'espace, la frontière, l'impérialité et la mondialité. Cependant, nous ne ferons appel qu'à l'espace, la conflictualité et la frontière.

1- PRESENTATION DU SUJET

Le différend maritime actuel qui oppose la Guinée Equatoriale au Gabon porte sur la souveraineté des îlots de Mbanié, de Conga et Cocotier, lesquels sont un héritage de la période coloniale. En effet, la France et l'Espagne avaient signé le 23 juin 1900, une convention délimitant leurs possessions dans le Golfe de Guinée. Cependant, la convention signée en 1900 ne statue que sur l'île de Corisco et l'île des Elobeys, qui sont attribuées à l'Espagne, sans se prononcer sur ces îlots méridionaux et adjacents, objet de dispute d'aujourd'hui. Mettant un terme au contesté territorial, cette convention fixa enfin la frontière entre les possessions françaises et espagnoles, en son article 4, il la définit comme : « La limite partira du point d'intersection du thalweg de la rivière Muni avec une ligne droite tirée de Cocobeach à la pointe Dieke ». Elle remonte ensuite le talweg de la rivière Outemboni jusqu'au point où cette dernière rivière est coupée pour la première fois par le 1er°de latitude nord et se confondra avec ce parallèle jusqu'à son intersection avec le 9ème° de longitude est de paris (11 °20 est de grenweech)1(*).  Or, les repères historiques révèlent qu'en date du 24 mars 1778, un traité de cession des îles du golfe du Biafra et la côte opposée est signé entre le Portugal et l'Espagne notamment, le traité de Pardo ; ce traité, qui du reste n'a pas été suivi d'effets immédiats, n'a pas été reconnu par la France2(*). Et même lors de l'accession à l'indépendance des deux entités le Gabon et la Guinée Equatoriale, l'appartenance de ces îlots et bancs de sable n'est pas réglée par le droit.

Aussi, l'objet du litige entre le Gabon et la Guinée Equatoriale repose sur les revendications contradictoires que les deux pays ont sur la délimitation de la frontière maritime et la souveraineté sur un ensemble de trois ilots que sont Mbanié, Conga et Cocotier. C'est la problématique de souveraineté desdites îles qui est ainsi posée entre les deux pays car les deux Etats ont une interprétation divergente et se font une représentation respective du tracé de leur domaine maritime dans la baie de Corisco.

C'est précisément au début des années 1970 que le Gabon, dans le but de protéger ses intérêts pétroliers et de préserver l'activité halieutique nationale contre les navires étrangers, procède à l'extension de la limite de ses eaux territoriales, au-delà des 12 milles nautiques initiaux, pour la porter à 25 milles marins le 5 octobre 1970. De l'autre côté, la Guinée équatoriale en fait de même. Puis, par étapes, le Gabon se dote d'une zone économique exclusive de 200 milles marins en juillet 1984. Or la modification de la largeur des eaux territoriales, au-delà des 12 milles nautiques, signifie en droit, l'extension de la souveraineté gabonaise aux îlots de la toute baie de la Mondah3(*). Dans les faits, elle eut pour conséquence l'occupation, le 23 août 1972, par la gendarmerie gabonaise, de trois îlots inhabités à savoir : Mbanié, Conga et Cocotier situés à quelques 18 kilomètres des côtes continentales gabonaises dans la baie dite de Corisco. Ces îlots constituent des bancs de sable émergés, situés à équidistance de la côte gabonaise et de l'île équato-guinéenne de Corisco. En 1972, le Président OMAR BONGO ONDIMBA du Gabon s'est rendu à l'ile Mbanié pour y planter le drapeau national. Ceci a généré de vives tensions entre les deux pays. C'est précisément à cette date que remontent les prémisses du différend frontalier entre les deux Etats. Le différend sera ainsi soumis aux bons offices des Présidents Marien N'Gouabi du Congo et Mobutu, sous l'égide de l'Organisation de l'Unité Africaine : OUA et abouti à la signature de la convention de Bata du 12 septembre 1974. Aux termes des dispositions de l'article 3 de la convention du 12 septembre 1974, les hautes parties contractantes, en l'occurrence le GABON représenté par Albert Bernard BONGO, et la GUINEE EQUATORIALE, sous la signature de Don Francisco Macias NGUEMA BIYOGO, ont clairement établi : Les hautes parties contractantes reconnaissent, d'une part, que l'île Mbanié fait partie intégrante du territoire de la République gabonaise, et d'autre part, que les îles Elobeys et Corisco font partie intégrante du territoire de la République de Guinée Equatoriale4(*). Le conflit latent refait surface le 02 février 2003 à l'issue de la visite médiatisée du Ministre gabonais de la Défense, Ali Ben BONGO ONDIMBA dans l'îlot de Mbanié.

Pour le Gabon, la possession de ces trois îlots permet également de redimensionner son étendu maritime. L'extension par les deux Etats de leurs eaux territoriales, au-delà des 12 milles nautiques, entraîne des chevauchements réciproques de leur territoire maritime, ce qui a crée le litige maritime qui prévaut depuis. Dans cet esprit, chaque pays entreprend, de délivrer des concessions de prospection pétrolière à des sociétés occidentales, dans une partie du territoire maritime de son voisin. De fait, l'analyse des trois variables géopolitiques convoqués dans la compréhension du différent permet d'en justifier les causes. Le contrôle et la gestion des ressources dont sont dotés ces espaces et frontières constituent la source du différend.

* 1 _ -Alfred Mba ASSEKO: Gabon, l'UPG démontre que l'île de Mbanié est gabonaise. URL: www.upg-gabon.org/index.php? écrit le Vendredi, 17 Avril 2009 18:28. Consulté le 30 avril 2009

* 2 _ - Alfred Mba ASSEKO, Alfred Mba ASSEKO: Gabon, l'UPG démontre que l'île de Mbanié est gabonaise. URL: www.upg-gabon.org/index.php?, écrit le Vendredi, 17 Avril 2009 18:28. Consulté le 30 avril 2009

3- Alfred Mba ASSEKO, op. cit.

* 3 4- Lucchini L. et Voelckel M. : Le Golfe de Guinée, espace maritime disputé, l'instabilité géopolitique du Golfe de Guinée 1980-2000. Les cahiers d'Outre Mer, revue de géographie de Bordeaux, 1996

URL : http://com.revues.org/document2310.html#ftn38,

* 4 _ - source : Géostratégique.net : Le Forum de la géopolitique et de la géostratégie : relation Gabon-guinée équatoriale,  site http://www.-géostratégique.net/index.php?

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault