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Le conflit frontalier Gabon- Guinée Equatoriale, analyse géopolitique

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par Sidonie BOUKOULOU
Institut des relations internationales du Cameroun - Master 1 2008
  

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2 - AU NIVEAU SOUS REGIONAL

Les pays riverains du Golfe de Guinée se sont déjà dotés d'un instrument de coopération régionale pour défendre leurs intérêts communs et surmonter les conflits éventuels sur la délimitation de leurs eaux territoriales. Tout en relevant de la souveraineté des Etats, la délicate question des attributions et des compétences des institutions en charge des questions du tracé maritimes et de l'environnement dans le Golfe de Guinée nécessite une réelle révision sous la supervision de la CGG.

La nécessité impérieuse de redynamiser et recadrer les structures existantes semblent incontournables à l'exemple de la Commission du Golfe de Guinée (CGG). C'est un mécanisme qui nécessite une nouvelle impulsion, un réaménagement, car il est léthargique du fait du manque de cohésion entre ses membres adhérents. Cependant, sous l'impulsion de la CGG, un accord de délimitation des frontières maritimes a été signé en 2000 entre le Nigéria et la Guinée Equatoriale, suivi de la mise en place de Zone d'Exploitation Conjointe (ZEC) en 2002. Cette procédure a eu pour effet d'apaiser les tensions existantes entre les deux Etats. Par ailleurs, le Nigéria et Sao Tome et Principe ont convenu de la création d'une ZEC concernant les ressources halieutiques et l'extraction des hydrocarbures avec respectivement : 60% des ressources revenant au Nigéria en raison de son expérience en pétrole et 40% pour Sao Tome et Principe.

La délimitation et la démarcation des frontières nécessitent une diplomatie agissante. Pour s'en convaincre, on partira volontiers du contentieux frontalier Cameroun - Nigeria qui a le mérite d'avoir suscité un regain d'attention des autorités nationales sur les questions frontalières. Aussi, après plusieurs années d'impasse, la démarche pacifique prônée et adoptée par les Présidents Paul Biya du Cameroun et OLUSEGUN OBASANJO du Nigeria, a porté des fruits reconnaissance de la souveraineté du Cameroun sur la presqu'île de Bakassi, délimitation intégrale de la frontière maritime, démarcation des ¾ de la frontière terrestre, rétrocession de Bakassi au Cameroun.

Aussi, les négociations diplomatiques pour la délimitation de la frontière maritime entre les deux pays le Gabon et la Guinée équatoriale devraient se poursuivre. Par ailleurs, l'exigence d'une franche coopération entre ces deux Etats pourrait faciliter une co-exploitation future des ressources pétrolières situées à cheval sur leurs frontières communes pour éviter les conflits qui naîtraient d'une exploitation unilatérale desdites ressources. Reste à concrétiser ces démarches et à étendre l'exemple de la frontière Cameroun - Nigeria sur l'ensemble du réseau frontalier sous régional.

Tout compte fait, pour remédier aux conflits, il faille procéder à l'élaboration de stratégies et de politiques transectorielles sous l'égide de la CGG. Malheureusement, il faut reconnaitre qu'il sévit une mauvaise gestion et circulation de l'information et de la connaissance sur l'environnement côtier de la CGG. Dès lors, ces stratégies ne sont pas à même d'être utilisées pour documenter et rendre plus rationnelles les opérations de planification et de suivi environnemental de la zone côtière.

Bien que la question soit du ressort des Etats libres et souverains, la délicate question des attributions et des compétences des institutions gérant l'environnement dans le Golfe de Guinée mérite de s'inspirer des modèles prévalant dans le monde qui ont eu des résultats favorables en totalité ou en partie au développement économique et social. Après avoir mis en place cette structure de coopération régionale intégrée, peut-être les Etats qui en sont membres pourraient trouver intérêt à construire un véritable bloc pétrolier régional capable de renforcer leurs intérêts ainsi que leur force de représentation et de mobilisation face aux puissants intérêts stratégiques des grands Etats occidentaux ou aux appétits commerciaux, industriels et financiers d'influents compagnies multinationales pétrolières. Par ailleurs, les pistes de médiation à l'échelle sous-régionale ne sauraient être laissées pour compte.

En effet, l'implication des mécanismes sous-régionaux comme la Communauté des Etats de l'Afrique Centrale (CEEAC) et la Communauté Monétaire de l'Afrique Centrale gardent leur importance tant les forums inter étatiques peuvent être des lieux par excellence de concertation et d'échanges porteurs d'espoir. Les moyens diplomatiques et militaires déployés dans ces mécanismes demeurent des cadres de concertation et de coopération destinés à renforcer la cohésion entre les nations africaines de la sous-région.

Il est évident que la disparition tragique du Président EL Hadj OMAR BONGO ONDIMBA aura un impact indéniable sur le processus de règlement international entamé. Il faut craindre un rebondissement de la situation avec des positions radicales que peuvent adopter les nouveaux locataires de la présidence gabonaise sur l'affaire Mbanié.

Car si le Président BONGO a révélé ses talents de sage et patriarche dans la gestion dudit dossier, il reste à prévoir la réaction de l'opposition avec sa tête de file, Pierre MABOUNDOU président de l'Union du Peuple Gabonais, UPG. Ce dernier, a accusé le gouvernement de laxisme sur ce dossier et a même porté plainte contre trois ministres gabonais soupçonnés par la presse gabonaise d'avoir proposé au Président BONGO de vendre l'îlot de Mbanié. Il demeure tranchant sur la question et estime qu'il n'y a pas de négociation à propos, car les trois îlots disputés sont gabonais.

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