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L'utilisation des instruments de la politique économique dans la lutte pour le réduction du niveau de chômage en RDC

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par Daddy BOGOLE BOLIMA
Université de Kisangani RDC - Licencié en sciences d'économie publique 2011
  

Disponible en mode multipage

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INTRODUCTION

0.1. PROBLEMATIQUE

Promouvoir une croissance équilibrée à son sein implique pour un pays la mise en place d'une politique économique qui permette de résoudre les différentes difficultés auxquelles est confrontée son économie.

Le monde économique fait actuellement face à une réalité qui, par sa nature et ses conséquences, constitue un véritable obstacle à toute tentative de redressement des économies en souffrance ; le chômage. Un niveau élevé de chômage dans le pays présente d'énormes conséquences tant au niveau de la population car condamnée à vivre dans la pauvreté qu'au niveau de l'économie en général qui doit supporter de coût appelé « coût de chômage ».

La littérature économique renseigne en outre que c'est au cours des années 1970 que le monde a observé une augmentation du niveau de chômages à travers les pays, ce qui a fait l'objet de plusieurs maniements des politiques économiques par les gouvernements.

Par ailleurs, dans ses analyses sur le fonctionnement des marchés, la tendance keynésienne soutient que dans tous les cas, il peut toujours y avoir un équilibre de sous-emploi, c'est-à-dire qu'on peut trouver l'équilibre entre l'offre et la demande sur tous les marchés sauf sur le marché de l'emploi. Le chômage ne disparaîtra pas spontanément et l'Etat doit intervenir en particulier par une politique de soutien à l'offre de l'emploi pour donner du travail à ceux qui en cherchent afin d'augmenter le niveau de l'activité dans le pays et par effet d'entraînement, d'augmenter le niveau du produit national.

Dans nombre de pays en développement, le chômage est une notion peu pertinente. Statistiquement, il peut atteindre des taux officiels dépassant souvent les 30 %, mais la mesure du chômage néglige les activités économiques indépendantes et familiales destinées à l'autoconsommation et représentant la source essentielle de richesse pour des populations à l'écart de l'économie marchande. Dans les pays les plus pauvres, ce travail indépendant représente 37 % de l'activité en zone urbaine, et bien davantage en zone rurale.

L'expérience du dernier quart de siècle a montré que certains pays jadis pauvres pouvaient résoudre le problème du chômage. Les dragons asiatiques ( Corée du Sud, Taïwan, Singapour, Hong Kong) notamment, mais aussi l' Irlande par exemple, ont réussi à éliminer le problème de l'emploi et connaissent des taux de chômage faibles.

Dans la plupart des cas le chômage a été réduit par une stratégie d'intégration des pays au commerce international et leur spécialisation dans des activités nécessitant beaucoup de ' main-d'oeuvre, tandis que les stratégies de substitution d'importation n'auraient que peu d'effets.

Dans de nombreux pays, notamment en Afrique, l'instabilité politique et économique constitue un découragement à l'investissement des entreprises et explique une large part du chômage.

L'accroissement constant de la population active du fait de la forte natalité aggrave le problème. Dans le cas de ce continent, la centralisation dirigiste des décisions relatives à la production agricole dans les capitales où règne la corruption constitue un obstacle essentiel à l'essor de l'emploi agricole rural. C'est pourtant l'agriculture qui pourrait fournir l'essentiel du travail manquant

La République Démocratique du Congo notre pays, connaît à l'heure actuelle d'énormes difficultés pour le redressement de son économie et parmi les plus graves, il y a le problème lié au chômage de masse. Une grande partie des citoyens en âge de travailler sont sans emploi et lorsqu'ils cherchent un, la plupart d'entre eux n'en trouve pas. La proportion des actifs non occupés est finalement située à un niveau élevé et continue à augmenter au cours des années. Ce fléau est donc devenu une constante de la situation économique en République démocratique du Congo (RD. Congo) où le taux moyen de chômage est estimé à plus de 60 % (bien que les autorités le considèrent légèrement en dessous de cette barre). La grande question à se poser consiste à savoir si ce chômage peut baisser.

Le chômage rend la vie de la population congolaise très difficile, dans un pays où le pouvoir d'achat est déjà très faible et relativement instable. Cette situation paraît d'autant plus paradoxale et scandaleuse que le sous-sol du pays est d'une exceptionnelle richesse.

Le fléau du chômage devrait constituer la priorité des politiques du gouvernement, sinon cette population va continuer à être une des plus « malheureuses » au monde (l'indice du malheur étant ici mesuré par taux de chômage), mais aussi une des plus pauvres.

La réduction du chômage relèvera sans doute d'un travail difficile, mais n'est pas une bataille perdue d'avance pour peu que l'on pose les bonnes conditions institutionnelles à la création d'entreprise et à la protection des droits de propriété. La réforme des institutions formelles est une question de volonté politique.

De prime abord, rappelons que si cette situation perdure depuis des décennies, il n'en a jamais été toujours le cas dans l'histoire de ce pays. En effet, dans les années 80, il n'était pas aussi élevé qu'aujourd'hui. Il était par exemple de 8,4% en 1984. Les choses se sont dégradées avec le temps à la suite notamment des mauvais choix politiques des autorités du pays.».

Selon les études de Oasis KODILA TEDIKA et André MAKUTUBU BALIBWANABO sur l'application de la loi d'Okun en République démocratique du Congo pour savoir si la croissance économique avait un impact sur la réduction du chômage en République démocratique du Congo, il a été démontré que chaque hausse d'un point de pourcentage du taux de chômage correspond à un ralentissement de 0.425% dans la variation de PIB réel autour de sa tendance. Cela signifie que le taux de croissance doit croître plus vite que celui du taux de chômage, et à des taux très élevés pour espérer réduire significativement ce taux de chômage stratosphérique1(*).

Au regard de ce qui précède, nous avons voulu examiner à notre niveau, la question relative au chômage en République Démocratique du Congo afin de savoir pourquoi le taux de chômage reste toujours élevé nonobstant l'existence des mesures prises par les autorités gouvernementales dans le cadre de la politique économique. La période considérée par cette étude part de 1990 à 2009.

Pour circonscrire notre réflexion, notre préoccupation porte sur la question suivante : les politiques économiques prises en compte dans cette étude ont-elles permis de diminuer le niveau de chômage afin d'atteindre le plein-emploi en République Démocratique du Congo ?

0.2. HYPOTHESE

A titre d'hypothèse et au regard de la question posée ci-haut, nous avons provisoirement avancé la réponse selon laquelle dans leur conduite, les politiques économiques sous examen n'auraient pas permis de diminuer ce niveau élevé de chômage afin d'atteindre le plein-emploi en République Démocratique du Congo.

0.3. OBJECTIF DU TRAVAIL

En réalisant ce travail, nous nous sommes assigné principalement l'objectif de cerner et de démontrer pourquoi les politiques économiques appliquées et mises en place en République Démocratique du Congo ne permettent pas au pays d'atteindre le plein-emploi. En ce qui nous concerne, il s'agit de la politique budgétaire et de la politique monétaire. Ensuite, nous avons visé proposer des pistes de solution qui pourront aider à concevoir des mesures pouvant conduire à une réduction de ce niveau élevé de chômage dans le pays.

0.4. METHODOLOGIE

Pour atteindre nos objectifs et vérifier nos hypothèses conformément aux données que nous avons utilisées dans ce travail, nous avons opté pour la méthode analytique et la méthode économétrique. Par la méthode analytique, nous avons observé l'évolution de nos variables et la méthode économétrique, à savoir celle de Moindre Carré Ordinaire, nous a permis de représenter nos données sur la droite d'ajustement linéaire après avoir fait la régression. Ces deux méthodes ont été appuyées par celle de test des hypothèses. Pour la récolte des données, nous avons utilisé la technique documentaire.

0.5. CHOIX ET INTERET DU SUJET

Le choix de ce sujet et la réalisation de ce travail présentent pour nous un intérêt double. D'abord sur le plan scientifique, les recherches que nous avons menées nous ont permis d'appréhender la question relative au chômage afin d'en envisager des pistes de solution. Nous avons en effet constitué un support matériel dans lequel sont développées quelques notions en rapport avec la politique économique et le chômage étant donné que ce dernier est l'un des principales préoccupations des économies modernes.

Sur le plan pratique, nous osons croire que les résultats auxquels nous avons aboutis et les propositions que nous avons formulées éveilleront l'attention des décideurs et leurs aideront de bien concevoir des politiques économiques afin relancer l'emploi au pays.

Chapitre premier : APERCU THEORIQUE SUR LA POLITIQUE ECONOMIQUE ET LE CHOMAGE

Section 1 : DEFINITION DES CONCEPTS

Cette section retrace un aperçu théorique et notionnel sur la politique économique, passe en revue ses différents objectifs, traite par la suite des instruments mis à la disposition des autorités de la politique économique et aborde enfin les notions relatives au chômage et quelques notions connexes à ce dernier.

1.1.1. POLITIQUE ECONOMIQUE

Comme toute intervention à l'intérieur d'un système, la politique économique est constituée d'un grand nombre d'actions particulières, correspondant à des buts divers qu'il faut harmoniser. Il s'agit concrètement des problèmes s'agissant notamment d'assurer l'écoulement de la production nationale, de ne pas abandonner le petit commerce aux étrangers, de maîtriser les mouvements des taux d'intérêt, de diminuer les mouvements de la balance extérieure, d'offrir aux citoyens des bonnes conditions de vie, etc. qu'il convient d'ordonner autour des grands objectifs de la volonté politique tels que décrits par Nicolas KALDOR auxquels correspondent les actions générales de caractère englobant.

De ce qui précède, on entend par politique économique, l'ensemble des mesures prises par les pouvoirs publics en vue de peser sur les structures économiques et d'encadrer l'évolution de l'économie d'un pays. Elle est la branche des sciences économiques qui a pour but l'étude des interventions des pouvoirs publics dans la vie économique du pays. Il s'agit de l'utilisation d'un certain nombre de moyens en termes d'instruments aux fins d'atteindre des objectifs précis.

D'une façon plus générale, on distingue les politiques conjoncturelles et les politiques structurelles. Les politiques conjoncturelles ont pour objectif de favoriser la stabilité de l'économie à court terme dont l'objectif est de lutter contre le chômage, l'inflation et les déséquilibres du commerce extérieur afin d'assurer une croissance régulière. Elles sont le plus souvent contra cycliques, c'est-à-dire qu'elles sont expansionnistes pendant les phases de récession et restrictives durant les phases d'expansion.

Les politiques structurelles sont par contre, des politiques à long terme qui visent à agir sur les variables stables à court terme, comme le rapport taux de profit et investissement ou la part du salaire dans la population active.

Enfin, les politiques structurelles soutiennent les secteurs jugés prioritaires, en modifiant durablement le partage des activités entre secteur public et secteur privé. Ce sont notamment les politiques de redistribution du revenu, qui visent à réduire les inégalités sociales.

Deux grands types d'analyses s'opposent parmi les économistes :

 

1. L'analyse libérale

L'analyse libérale traditionnelle , soutenue par les théoriciens classiques et néoclassiques, explique les phénomènes économiques par le comportement individuel d'agents économiques rationnels, qui procèdent à des échanges sur des marchés de "concurrence pure et parfaite", et concourent par là même à l'intérêt général.
Dans ce modèle théorique, le plein-emploi est toujours assuré grâce aux variations du salaire réel. Le chômage involontaire est impossible : seuls sont au chômage les travailleurs qui recherchent momentanément un emploi, ou qui estiment trop faible le salaire réel d'équilibre.

De même, les déséquilibres sur le marché des biens et services sont impossibles ou passagers (Loi de Say), et la politique économique est inutile. Sur le marché des capitaux, la fixité des taux d'intérêt assure l'équilibre entre l'investissement et l'épargne.

Au sein de cette concurrence pure et parfaite, les déséquilibres sont impossibles et l'intervention de l'Etat dans l'économie sans effet. En effet, une politique monétaire expansionniste serait inflationniste et n'aurait aucun effet sur la sphère réelle. Une politique budgétaire serait inefficace, quel que soit le mode de financement choisi. En effet, les théoriciens libéraux expliquent que le recours à l'emprunt élève le taux d'intérêt sur le marché des capitaux, augmente l'épargne des ménages mais diminue leur consommation ainsi que les investissements des entreprises. De même, le financement par l'impôt réduit le revenu disponible des ménages et donc leur consommation.

Le rôle de l'Etat , pour cette école de pensée, doit être limité aux actions visant à surmonter les défaillances du marché : justice, éducation, défense nationale et police.

2. L'analyse Keynésienne

J.M.Keynes publie " La théorie générale" en 1936, cherche à rompre avec les analyses néo-classsiques dominantes et à démontrer le bien-fondé des politiques macroéconomiques. Il y montre comment expliquer les mécanismes économiques, par des grandeurs globales interdépendantes comme la production, le revenu , l'investissement , la consommation et l'épargne.

Les prix sont rigides à court terme et les déséquilibres entre l'offre et la demande sont possibles, car les ajustements se réalisent par les quantités et non par les prix.

Les entreprises décident du volume de leur production en fonction d'anticipations de la demande. Tant que la demande anticipée par les entreprises est supérieure à l'offre, les entreprises sont incitées à augmenter leur production. Cette "demande effective" détermine le volume de la production et de l'emploi. Le niveau de l'emploi dépend donc de la demande anticipée et ne correspond pas nécessairement à la population active. Le chômage involontaire est possible et s'explique par l'insuffisance de la demande.

En conséquence, l'Etat doit se substituer au marché, parfois défaillant, et mettre en oeuvre des politiques conjoncturelles.

1.1.1.1. HISTORIQUE DE LA POLITIQUE ECONOMIQUE

La politique économique est un phénomène qui coïncide avec l'existence d'un pouvoir étatique. Une de ses manifestations les plus anciennes est la politique agricole des Pharaons égyptiens consistant, comme on le sait, en une manipulation des stocks dans un sens ou dans l'autre selon l'alternance des périodes c'est-à-dire selon qu'il s'agit de la période des vaches grasses ou de la période des vaches maigres. Le principe régulateur des stocks va en effet être le fondement de la politique économique dans ce pays.

Par ailleurs, dans l'empire babylonien, la politique économique consistait à la réglementation des activités agricoles et commerciales telle que prévoyait le code d'Hammourabi, tandis que dans l'empire romain, il y a eu mise en place par l'empereur DIOCLETIEN à partir de 288 après J.C., d'importantes reformes économiques entre autres l'impôt par tête et l'application en 301 après J.C. d'un contrôle des prix par l'Edit Maximum.

Au 16ème siècle, il y a eu l'émergence des mercantilistes qui insistaient sur la nécessité d'une intervention de l'Etat dans la vie économique. Selon cette école de pensée, l'or et l'argent constituent les principales richesses. La richesse d'une nation repose donc sur l'importance du stock de ces métaux précieux qu'elle possède et l'Etat doit tout faire pour accumuler ses réserves en or et en argent.

Dans beaucoup de pays, l'action étatique se résigne à travers les moyens de faire entrer l'or grâce à une balance commerciale positive. L'Etat devra contribuer à une limitation des importations non indispensables et une favorisation des exportations en développant l'industrie nationale.

En France par exemple, COLBERT avait proposé que l'Etat crée et gère les manufactures nationales tout en apportant un soutien à l'initiative privée tel que les prêts et les subventions. Une protection douanière avait complété cette politique avec des tarifs douaniers élevés à l'entrée pour les productions manufacturées2(*).

Au surplus, il y a lieu de noter que pendant la plaine époque libérale, l'influence de l'Etat sur l'économie était loin d'être nulle ou neutre. Indépendamment des périodes des guerres, cette influence très réelle s'exerçait en fait de deux façons :

D'abord, à l'intérieur des frontières nationales, l'Etat fournissait des infrastructures matérielles utiles aux échanges (routes, chemins de fer, canaux, etc.) et surtout des infrastructures juridiques en faisant respecter les institutions de l'économie de marché, à commencer par la propriété privée et la liberté des contrats.

Ensuite dans la concurrence internationale, l'Etat veillait activement aux intérêts de ses capitalistes en les protégeant éventuellement contre les productions étrangères par la manipulation des tarifs douaniers et en leur assurant des sources de matières premières et des nouveaux débouchés par la colonisation des immenses territoires dans les cinq continents.

Cependant, l'interventionnisme proprement économique portant sur le volume, la nature et la répartition de la production, interférant au besoin avec le mécanisme du marché, demeurait très limité. Adam SMITH l'avait jugé inopportun, en soutenant la convergence des intérêts individuels et du bien-être général par le truchement de la fameuse « main invisible » supposée présider au marché. Jean Baptiste SAY le prétendit purement et simplement inutile. C'est sur sa célèbre « loi des débouchés » que le « laisser-faire » se fonda doctrinalement. Il fallut une crise plus longue et plus grave que les autres, celle des années 30 pour que le sophisme, pourtant déjà dénoncé par Malthus et Sismondi, cesse de dominer la pensée économique.

1.1.1.2. TENDANCE DE LA POLITIQUE ECONOMIQUE

La politique économique, au sens où nous l'entendons aujourd'hui, est une notion relativement récente. L'économie politique du 19ème siècle subordonnait en effet l'intervention économique de l'Etat à des fins exclusivement politiques, la politique économique restant limitée à la recherche des moyens que l'Etat devait mettre en oeuvre pour assurer l'exercice de la libre concurrence.

Cette attitude s'inscrivait dans le cadre du libéralisme, doctrine postulant que l'équilibre se réalise spontanément, par le jeu des forces du marché. Cependant, l'action de l'Etat était tolérée, voire sollicitée pour protéger l'économie en cas de mutation à grande échelle comme lors du passage consécutif à la révolution industrielle, d'un stade agricole à un stade manufacturier.

Dès lors, hormis les remises en cause d'inspiration marxiste qui touchent aux structures mêmes du régime capitaliste, à savoir la propriété privée des moyens de production, il fallut attendre l'entre deux guerres pour qu'une théorie alternative à la théorie classique, le keynésianisme, soit formulée de manière cohérente, dans la crise économique de 19293(*).

Son fondateur, John Maynard KEYNES, préconisait une véritable intervention de l'Etat, laquelle intervention consistait à soutenir la demande déficiente et à minorer l'offre excédentaire, pour juguler la crise déflationniste qui touchait les économies capitalistes, et face à laquelle les forces du marché avaient fait preuve de leur impuissance.

L'intervention de la puissance publique, l'un des fondements de la politique de new deal pratiquée aux Etats- Unis dans les années 1930 fit l'objet d'un consensus massif en Europe occidentale, alors que le continent, au sortir de la seconde guerre mondiale, devait faire face au problème de la reconstruction.

Des politiques de lutte contre les pénuries par des mesures d'accroissement de l'offre et contre l'inflation par la croissance de la masse monétaire furent alors mises en place, tandis que le rôle de l'Etat s'affirmait dans tous les domaines, poursuivant l'objet ambitieux d'une politique de redistribution très ambitieuse.

Rendue possible par la croissance continue de l'après guerre, cette politique d'interventionnisme étatique, qui n'excluait pas, pourtant, que d'autres instances puissent participer à la conduite de la politique économique, s'est révélée trop dispendieuse pour les pays qui en avaient fait le choix après le premier choc pétrolier de 1973.

Dénonçant les politiques d'inspiration keynésienne, les économistes néoclassiques ont mis l'accent sur un ensemble de mesures censées agir en faveur de l'offre, passant par des mécanismes susceptibles de favoriser la libre concurrence, l'esprit d'innovation et d'entreprise, de rendre l'économie nationale plus attractives pour des investissements étrangers et d'améliorer le niveau de l'éducation, des salaires et la flexibilité du travail.

Certains pays, à l'instar des Etats-Unis et la Grande Bretagne, se sont alors tournés vers des politiques de dérégulation destinées à diminuer les contraintes pesant sur les droits du travail jugées trop contraignantes, à baisser le niveau de protection sociale notamment pour ce qui concerne l'assurance maladie.

1.1.1.3. OBJECTIFS DE LA POLITIQUE ECONOMIQUE

Dans la majorité des pays, tous les gouvernements poursuivent les mêmes objectifs de la politique économique : un niveau élevé d'emploi, la croissance du produit national, la stabilité du niveau des prix et l'équilibre de la balance des paiements4(*).

Le choix ou la préférence de tel ou tel objectif de politique économique dépend d'une époque à l'autre et de la conviction politique des gouvernants du fait qu'un désagrément présent est toujours ressenti de façon plus pénible qu'un désagrément éventuel.

Ainsi, lors que l'inflation s'accroît, la stabilité des prix tend à devenir le souci dominant des autorités de la politique économique. Au contraire, lors que le chômage gonfle de plus en plus, nombreux sont ceux qui réclament une politique davantage stimulante à la création de l'emploi, quitte à voir l'inflation se raviver.

En outre, le niveau d'aspiration des responsables pour chaque objectif à un moment donné est fortement influencé par les résultats précédemment obtenus. L'accumulation des bonnes performances provoque le relèvement des attentes ; la persistance des résultats médiocres conduit, au contraire, à une certaine résignation.

Cette sous-section passe donc en revue les différents objectifs de la politique économique et traite de l'arbitrage entre ces derniers qui peuvent s'avérer plus ou moins contradictoires.

1.1.1.3.1. LA CROISSANCE DU PRODUIT NATIONAL

Au lendemain de la grande crise des années 30 et de la seconde guerre mondiale, l'objectif de la stabilité économique a cédé presque la place à celui de la croissance économique notamment de la stabilité de la croissance c'est-à-dire la régularité des périodes d'expansion économique.

Depuis le début du 20ème siècle, dans les régimes capitalistes, l'observation des mouvements alternatifs d'expansion et de dépression de l'activité économique qui, par leur relative régularité, ont suggéré l'existence des cycles dont l'étude a conduit jusqu'à la seconde guerre mondiale un des principaux domaines de la recherche économique.

En particulier dans les différentes études, les chercheurs ont cru à l'existence d'un cycle des affaires supposé se répéter dans ses différentes phases expansion - crise - dépression - reprise tous les sept à dix ans. En même temps se développait un mouvement séculaire de croissance, erratique à court terme et lent à long terme.

Après 1945, la montée en puissance de la politique économique s'est accompagnée de la double volonté de réduire les fluctuations économiques à court terme et accroître la croissance à moyen et à long terme5(*).

Durant tout le temps de la période de « trente glorieuses », cette double ambition a paru être couronnée de succès. Les variations ont semblé ne plus concerner le niveau de l'activité économique mais simplement son taux de croissance. Les ralentissements du cycle de croissance ont alors été qualifiés de récession pour bien distinguer ce phénomène des dépressions antérieures.

Pour se réaliser, la croissance économique procède généralement de l'accumulation de trois facteurs qui sont le capital physique, le capital technologique et le capital humain. Elle se mesure en termes d'accroissement du produit national et est générée par un processus extensif c'est-à-dire par l'accroissement du volume des facteurs de production utilisés ou par processus intensif, c'est-à-dire par l'accroissement de la productivité grâce au progrès technique, avec un même volume d'inputs.

L'objectif poursuivi dans le cadre de la politique économique est d'augmenter, de façon continue, le produit national ou le revenu atonal. On croit, en effet, que la croissance du produit engendre l'amélioration du bien-être national.

Indicateur le plus utilisé en économie pour mesurer le niveau d'activité économique, le taux de croissance doit positivement subir quelques corrections pour le rapprocher le plus possible de la réalité.

Les corrections évoquées concernent l'inflation, les amortissements et la démographie. Leur prise en compte permet de dégager le produit national net ou le revenu national réel.

1. 1.1.3.2. LE PLEIN EMPLOI

La recherche du plein emploi est un objectif fondamental et permanent des gouvernements des pays. La définition précise de cet objectif ainsi que l'appréciation de son degré de réalisation sont cependant loin d'être aussi simple qu'il pourrait paraître. L'évolution démographique est aussi invoquée à propos du chômage structurel.

Correspondant par définition à l'écart entre l'offre et la demande du travail du simple fait d'une augmentation de l'offre du travail, le chômage peut résulter de l'accroissement de la population en âge de travailler.

La politique économique doit donc, dans une telle situation, consister à stimuler la demande des biens et services par l'augmentation des dépenses publiques, l'abaissement des impôts ou la diminution du taux d'intérêt. Il s'agit concrètement dans le cadre de cette politique, de l'abaissement moyen du niveau de chômage et l'élimination de toute aggravation cyclique de ce niveau par des mesures favorisant la création d'emploi et le retour à l'emploi.

1.1.1.3.3. LA STABILITE DU NIVEAU DES PRIX

Après une longue période où se sont succédées les phases des hausses et des baisses des prix, (comme se fut le cas dans les années 30), plusieurs pays ont connu après 1945 une période d'inflation permanente qui a culminé au milieu des années 70.

La hausse du niveau général des prix dans une économie a constitué dans le passé un sujet constant des préoccupations de différents gouvernements, étant donné que l'inflation s'identifiait facilement à cette hausse des prix. Mais depuis la reprise de la croissance subséquente à la fin de la deuxième guerre mondiale, il étai devenu assez manifeste que l'inflation, définie simplement ici comme une hausse du niveau général des prix ou encore comme la perte du pouvoir d'achat de la monnaie, avait cessé, du moins à un certain point, d'être uniquement redoutée pour être souvent tolérée et parfois même utilisée par les responsables de la politique économique comme lubrifiant ou comme stimulant.

Elle ne provoque des maux de tête aux dirigeants que quand elle se prolonge et que son contrôle devient difficile. De plus en plus, de nombreux économistes monétaristes préfèrent définir l'inflation comme une augmentation soutenue ou prolongée du niveau général des prix. Pour ces auteurs, une augmentation brusque des prix due à une rupture brutale des approvisionnements (choc pétrolier, diminution de l'offre des biens alimentaires,...) n'est pas nécessairement génératrice de l'inflation.

Ce raisonnement n'est valable que si très rapidement les stocks s'améliorent sur les marchés, sinon, la hausse engendrée par la rupture des approvisionnements se prolonge et affecte l'indice des prix et naturellement d'autres secteurs de l'activité économique.

Sans pouvoir rentrer dans des questions monétaires, il conviendrait pour nous seulement de rappeler rapidement les différentes sources de l'inflation qui menacent la stabilité des prix et jettent un grain de sable dans l'appareil économique.

Cette démarche trouve son intérêt dans la recherche des solutions pour lutter contre l'inflation et de manière général, la littérature économique distingue deux origines de l'inflation : inflation par la demande et inflation par les coûts.

Inflation par la demande : La hausse des prix peut être liée à la hausse de la demande globale sur les marché des biens et services. Cette situation peut avoir pour cause :

 

§ · Une demande trop élevée à un moment donnée : un choc sur la demande crée un déséquilibre temporaire puisque les producteurs ne peuvent réagir immédiatement. La hausse des prix est la conséquence d'une insuffisance de l'offre par rapport à la demande.

 

§ · Une politique budgétaire expansionniste : l'Etat, via une politique budgétaire expansionniste, peut dans certains cas alimenter le phénomène inflationniste (exemple: relance budgétaire) puisque sa demande s'ajoute à celle émanant des privés.

Cette relation a été mise en évidence par Phillips qui, étudiant la relation inflation/chômage sur une longue période montre qu'une politique de relance de la part de l'Etat se traduit par une accélération de la hausse des prix.

 

Inflation par l'offre

· Une inflation par les coûts de production : les entreprises répercutent sur le prix de vente des biens et services la hausse des coûts de production qui peut provenir d'une hausse des prix des matières premières (chocs pétroliers de 1973 et 1979) ou d'une hausse des coûts du facteur travail (hausse des salaires...). Le risque dans ce cas est de voir se mettre en place une spirale inflationniste.

 

· Une inflation liée à une insuffisance de l'offre : en phase de ralentissement économique, les entreprises diminuent leurs investissements de manière importante. Si la reprise économique est trop brutale, alors les structures productives risquent de ne pas être en mesure de produire immédiatement le supplément de biens et services nécessaires, ce qui se traduit par l'apparition de goulots d'étranglement au niveau du système productif. Cette pénurie temporaire entraîne alors une hausse des prix.

 

· Une inflation importée : il est possible que pour certains biens ou services, l'économie nationale dépende des importations (insuffisance ou absence de production nationale pour un bien ou un service). Dans ce cas, les producteurs nationaux sont obligés d'intégrer dans leur prix de vente toute hausse des coûts de production qui seraient liés à une augmentation du prix des biens importés.

1.1.1.3.4. L'EQUILIBRE DE LA BALANCE DES PAIEMENTS

A la différence des autres objectifs que nous venons de passer en revue, l'équilibre de la balance des paiements n'a jamais constitué en soi un objectif de la politique économique. Sa prise en compte par les autorités politiques se justifie par ses effets supposés favorables sur la croissance, l'emploi ou la stabilité des prix. Il est donc par ce fait, considéré comme un objectif secondaire de la de la politique économique.

Par définition, la balance générale des paiements est un relevé de toutes les transactions économiques, réelles et financières, d'un pays avec le reste du monde durant une période donnée (un an ou un semestre), c'est-à-dire des biens et services que les résidents ont fournis ou qu'ils ont reçus aux non résidents, ainsi que des modifications de leurs créances ou dettes à l'égard du reste du monde.

L'intérêt porté à l'équilibre de la balance des paiements provient du fait qu'il est une contrainte pour le financement de l'économie nationale. Grâce aux exportations des biens et services, le pays se procure des réserves de change nécessaires au financement des importations destinées à la consommation finale ou à l'investissement.

Toutefois, le pays peut aussi recourir à l'emprunt pour financer son développement. Il est donc plus que normal que la balance des paiements soit équilibrée, car une situation plus ou moins longue de déséquilibre risque de compromettre la marche vers la croissance et le développement, à travers le remboursement de la dette et la prise en charge du service de la dette. Aussi, ce qui importerait pour nous, c'est de déceler les sources éventuelles du déséquilibre de la balance des paiements.

Les déséquilibres interne et externe 

Le déséquilibre à l'intérieur du pays a pour cause l'infériorité de l'épargne à l'investissement. Les origines de ce déséquilibre sont multiples, car en réalité, l'épargne nationale S peut être décomposée en épargne des ménages (Sm), épargne des entreprises (Sen) et épargne du gouvernement (Sg). De ce qui précède, nous avons alors la relation S=Sm+Sen+Sg. Ainsi, il y a déséquilibre si S < I, I étant le volume de l'investissement.

La responsabilité de la faiblesse de l'épargne nationale par rapport à l'investissement doit en effet être partagée par les trois groupes des épargnants. Ce déséquilibre montre que la nation a investi plus qu'elle a épargné. Mais pour ce faire, elle a dû recourir au reste du monde pour finances son déficit d'épargne.

Sur le plan externe, il y a déséquilibre lorsque le volume des exportations (X) est inférieur à celui des importations (M), soit X > M ou si X-M<0.

· Les facteurs de la compétitivité

Ces facteurs sont liés à la capacité et à l'opportunité pour les entreprises d'un pays donné de concevoir, de produire et de vendre des biens et services dont l'ensemble des caractéristiques est plus attractif sur le marché domestique comme sur le marché extérieur que celui des produits offerts par les économies concurrentes.

1.1.4. POLITIQUE ECONOMIQUE LE CYCLE D'AFFAIRES

L'approche du cycle économique dépend du type de système économique. En vertu d'un système communiste, il n'ya pas de cycle économique depuis que toutes les activités économiques sont contrôlées par les planificateurs centraux. En effet, ce manque de cycle économique est souvent cité comme un avantage dans une économie de commande. Les deux économies socialistes et fascistes ont un mélange de secteurs du marché et de commandement. Encore une fois, le secteur de commande de ces économies ne sera pas un cycle économique, alors que le secteur du marché affiche une activité cyclique. Dans une économie de marché comme les États-Unis, la nation peut souffrir des variations extrêmes au niveau de l'activité économique.

Les politiques économiques utilisés par le gouvernement pour lisser les variations extrêmes du cycle des affaires, les politiques contracycliques sont appelés ou à la stabilisation, et sont basées sur les théories de John Maynard Keynes. Dans son ouvrage « la Grande Dépression » rédigée en 1936, Keynes a soutenu que le cycle économique était dû à des fluctuations extrêmes dans la demande globale de biens et de services. La politique contracyclique augmente la demande globale en période de récession et la baisse pendant l'expansion.

Dans une économie de marché (ou secteur de marché), le gouvernement dispose de deux types de politiques économiques visant à contrôler la demande globale : la politique budgétaire et politique monétaire. Lorsque ces stratégies sont utilisées pour stimuler l'économie en période de récession, il est dit que le gouvernement poursuit des politiques économiques expansionnistes.

Et quand ils sont utilisés pour contracter l'économie au cours d'une expansion de surchauffe, il est dit que le gouvernement poursuit des politiques économiques d'austérité.

1.1.5. INSTRUMENTS DE LA POLITIQUE ECONOMIQUE

L'utilisation des grandeurs budgétaires et monétaire constitue le champ traditionnel des instruments de la politique économique. La politique budgétaire vise à stimuler la demande, par le biais des dépenses publiques qui distribuent des revenus supplémentaires, d'où une hausse de la consommation et donc de la production et de l'emploi. Instrument privilégié des politiques économiques, la politique budgétaire contracyclique permet d'accélérer ou de ralentir la croissance en modulant les dépenses publiques, les recettes fiscales et le déficit budgétaire.

Grâce au mécanisme du multiplicateur, la hausse induite de la production est plus que proportionnelle à la dépense initiale de l'Etat. Celui-ci peut également peut également abaisser les impôts ou augmenter les revenus de transfert. Ces mesures concourent à présenter un budget en déficit, ce qui évite la répercussion sur les prélèvements obligatoires.

La politique monétaire accompagne la politique budgétaire, et consiste à agir sur les taux d'intérêt à la baisse pour stimuler l'investissement.

Mais si les agents anticipent une faible reprise de la demande, la reprise de l'investissement peut ne pas se produire. Néanmoins, la politique monétaire doit accompagner la politique budgétaire, car l'augmentation de la demande de monnaie due à la reprise risque d'élever le taux d'intérêt et de réduire les investissements.

La politique de relance pose le problème de l'inflation, en relation avec la situation qui prévaut sur le marché des biens et des services.

Dans un régime européen de changes fixes et de liberté de mouvements de capitaux, la politique monétaire perd son indépendance, car la règle consiste à s'aligner sur le pays dont le taux d'intérêt est le plus élevé.

De même, la politique budgétaire doit être restrictive afin de rester dans le cadre des dispositions fixées à Maastricht. Dès lors, on peut s'interroger sur les marges de manoeuvre que les gouvernements ont à leur disposition.

Dans cette section, nous abordons ces différents instruments afin de comprendre leur portée du point de vue de la politique économique.

1.1.5.1. LA POLITIQUE BUDGETAIRE

En sa qualité d'instrument d'intervention, le budget n'a toujours pas été utilisé à des fins de la politique économique. Jusqu'aux années trente, le budget de l'Etat était destiné à financer le bon fonctionnement des seuls organes de l'Etat et cela dans ses prérogatives traditionnelles. C'est ce qu'on appelait Etat gendarme. Ce n'est qu'après la crise de 1929 que l'on a utilisé le budget pour influer sur la situation économique générale des pays6(*).

Par la politique budgétaire, on entend l'ensemble des mesures prises par les pouvoirs publics, relatives aux dépenses et aux recettes de l'Etat visant à atteindre certains équilibres et objectifs macroéconomiques.

Autrement dit, la politique budgétaire est l'ensemble des décisions de la politique économique dont la mise en oeuvre implique une intervention financière de l'Etat apparaissant dans son budget. Elle représente l'instrument privilégié des auteurs keynésiens et est, comme la politique monétaire, un moyen de la politique conjoncturelle conduite par les gouvernements7(*).

Considéré longtemps comme un acte essentiellement financier et simple moyen de couverture des besoins publics limités, traités sous l'angle administratif et dont la norme était d'équilibre, le budget était enfin devenu un instrument explicite de la politique économique à la suite des essaies empiriques de lutte contre la grande crise ainsi qu'à la vulgarisation des écrits de John Maynard Keynes.

La régulation de la conjoncture économique est donc la principale visée de la politique budgétaire qui s'opère dans un sens expansionniste mais aussi dans un sens restrictif. Lorsque le gouvernement se décide de réduire les taux d'imposition, ou lorsqu'il augmente les dépenses publiques dans le but de stimuler la demande, on parle de la politique budgétaire expansionniste.

Lorsqu'au contraire, il alourdit la fiscalité ou réduit les dépenses publiques pour répondre par exemple à une situation d'inflation ou des déficits extérieurs importants, on parle de la politique budgétaire restrictive8(*).

1.1.5.1.1. INSTUMENTS DE LA POLITIQUE BUDGETAIRE

Comme pour toute politique de régulation, la mise en oeuvre de la politique budgétaire est faite grâce à la manipulation d'un certain nombre d'instruments. Ainsi, du côté des recettes, le gouvernement peut recourir à l'arme fiscale.

Il peut en effet agir sur le niveau d'imposition directe qui frappe les ménages (impôt sur le revenu) et les entreprises (impôt sur les sociétés) ou sur le niveau des impôts indirects tels que la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), ou encore sur le montant des prélèvements obligatoires. De cette façon, on dira que la politique budgétaire exerce une influence sur le comportement des agents économiques.

Par exemple lorsque l'Etat réduit l'impôt, il distribue un supplément de revenu aux agents qui, s'il est dépensé, augmente les débouchés des entreprises qui à leur tour, si elles vendent davantage, peuvent accroître leurs productions et créer des emplois.

Du côté des dépenses, l'Etat peut tout autant mener une politique expansionniste, par exemple en créant des emplois, que restrictive lorsqu'il conduit une politique d'austérité. Plus concrètement, la politique budgétaire a trois facettes à savoir, la politique des dépenses, la politique des recettes ou fiscale et la politique de déficit budgétaire.

1.1.4.1.1.1. LES DEPENSES PUBLIQUES

Beaucoup des dépenses publiques, n'ont pas une finalité proprement économique (tel est le cas des fonds affectés à la défense nationale, à la police ou à la culture) mais toutes ont une certaine incidence sur l'économie qu'elles donnent lieu à des flux des produits et des revenus au profit d'un secteur et/ou d'un groupe de la population.

Quand on parle des dépenses publiques représentées par G, deux distinctions paraissent essentielles.

Du point de vue budgétaire, une vieille classification consiste à opposer les dépenses ordinaires aux dépenses extraordinaires des pouvoirs publics. La distinction la plus moderne s'inspire largement de la première ; elle distingue les dépenses courantes et les dépenses en capital.

Les dépenses courantes, dites de fonctionnement englobent toutes les dépenses qui n'apportent aucun accroissement direct du patrimoine public. Ces dépenses portent sur les opérations courantes et sont couvertes par les recettes courantes. Les dépenses en capital sont, quant à elles, celles qui accroissent le patrimoine national ou encore celles qui entraînent une amélioration de ce dernier. Elles englobent les dépenses qui enrichissent la nation et sont couvertes par les recettes de capital.

Du point de vue économique, nous avons trois grandes catégories des dépenses publiques, à savoir les dépenses de consommation, les dépenses d'investissement et les dépenses de transfert.

Au sens strict, les dépenses publiques doivent s'entendre comme la somme des dépenses de consommation et celles d'investissement, à l'exclusion des dépenses de transfert. Celles-ci correspondent donc à l'emprise des pouvoirs publics sur des ressources qui sont plus disponibles pour la production des biens et services privés9(*).

1.1.5.1.2. LES RESSOURCES PUBLIQUES

Dans beaucoup de pays, les recettes non fiscales ne représentent qu'une faible partie du revenu de la collectivité publique dont l'essentiel est tiré des prélèvements obligatoires.

Se référant au Moyen-âge où la trésorerie des princes était alimentée essentiellement par les ressources domaniales, l'Etat ne tire habituellement qu'un modeste profit de la gestion de son patrimoine, les bénéfices des entreprises publiques étant généralement faibles.

Parmi ces prélèvements obligatoires, on peut distinguer la fiscalité au sens strict et la parafiscalité. Les impôts sur le revenu frappent les revenus des personnes physiques et les bénéfices des entreprises.

Les impôts sur les transactions peuvent être généreux comme la Taxe sur la Valeur Ajoutée ou spécifique comme le droits d'accises sur certains produits tels que les tabacs, les carburants, l'alcool, etc.

De manière plus concrète, les recettes publiques notées par T sont constituées par des recettes courantes et par des recettes de capital. Les recettes proviennent de la fiscalité et de la parafiscalité et sont considérées comme les revenus ordinaires et habituels de l'Etat.

Les recettes de capital sont par contre celles qui englobent les revenus à caractère patrimonial comme les droits de succession et les produits des ventes des bâtiments et des terrains de l'Etat10(*).

1.1.5.1.3. LE SOLDE BUDGETAIRE

Au terme de l'exécution de la loi des finances, deux situations sont évidentes, elle peut aboutir à un solde positif ou à un solde négatif. Ainsi, si au terme de l'exercice budgétaire, on s'aperçoit que les recettes sont supérieures aux dépenses engagées, on dit qu'il y a excédent budgétaire, c'est-à-dire G<T. Si au contraire les recettes sont inférieures aux dépenses, c'est-à-dire G>T, il y a déficit budgétaire.

Par le passé, lorsqu'une conjoncture défavorable entraînait un déficit, c'et à dire lorsque G-T<0, les gouvernements avaient tendance à augmenter immédiatement les impôts afin de rétablir l'équilibre budgétaire.

Cependant, depuis l'application généralisée des théories de Keynes, les pouvoirs publics ont cessé de considérer l'équilibre budgétaire comme une nécessité absolue.

Keynes a montré comment en période de conjoncture défavorable, les dépenses publiques supplémentaires permettent une relance de l'économie. Cette relance engendre des recettes supplémentaires à venir, et permet donc le rétablissement de l'équilibre11(*).

1.1.5.1.3.1. FINANCEMENT DU DEFICIT BUDGETAIRE

Le déficit budgétaire peut être financé par les avances de l'institut d'émission au trésor, soit par l'emprunt ou l'endettement.

· Financement du déficit par les avances au trésor

Le financement du déficit par les avances faites par la banque centrale au trésor consiste en une création de la monnaie sans contrepartie, c'est la création de la monnaie ex- nihilo. Il consiste concrètement en un crédit accordé par la banque centrale à lette ou telle Administration publique.

L'Administration qui utilise ce crédit à diverses fins, contracte une dette auprès de la banque centrale, mais cette dette est indolore car le crédit qu'octroie la banque centrale ne porte pas d'intérêt.

Cette pratique très rependue par le passé, notamment pour financer la guerre, conduit à fixer un rythme de l'émission de la monnaie en fonction des exigences du Trésor public plutôt que des besoins de transaction ou de thésaurisation de l'économie.

Elle est aujourd'hui bannie un peu partout dans le monde car les effets de ce mode de financement sont l'inflation et le discrédit de l'Etat. L'augmentation de la quantité de monnaie en circulation sans une production correspondante des biens et services est une cause de la hausse des prix12(*).

· Financement du déficit par endettement

Lorsque le déficit budgétaire est financé par l'emprunt, l'endettement de l'Etat peut entraîner une hausse des taux d'intérêt provoquant ainsi un « effet d'éviction ». En effet, si l'Etat s'endette à l'intérieur, les ressources d'épargne qu'il mobilise cessent d'être disponibles pour les autres agents économiques.

L'accroissement de la demande des capitaux, contraint l'Etat à proposer une augmentation de l'épargne plus attractive, en augmentant le taux d'intérêt. Cette hausse produit un effet négatif sur le niveau des investissements privés, dont les coûts sont renchéris. Un cycle de ralentissement de l'activité est ainsi amorcé13(*).

Ensuite, le déficit budgétaire, s'il est conduit d'année en année, entretient un phénomène d'accumulation de la dette publique. Si celle-ci devient trop importante, on entre dans un cercle vicieux de « l'effet de boule de neige » de la dette.

Le mécanisme de l'endettement s'auto entretient : un déficit accroît le montant de la dette, qui si elle ne peut pas être remboursée conduit à le nécessité d'emprunter de nouveau afin d'en régler une partie, ce qui alourdit d'autant la charge de remboursement.

Même à son terme, ce cercle vicieux peut conduire à une situation dans laquelle un Etat peut contracter un emprunt dans un seul but d'en rembourser non pas le capital mais les seuls intérêts de cet emprunt14(*).

1.1.5.1.3.2. LA SOUTENABILITE DE LA POLITIQUE BUDGETAIRE

Il s'agit ici dans une perspective dynamique, de s'intéresser aux conséquences sur la dette publique émanant des déficits budgétaires. On dira alors que la politique budgétaire est soutenable si elle assure la solvabilité de l'Etat c'est-à-dire lors qu'elle garantit que la dette publique ne croîtra pas dans des proportions excessives telles que l'Etat ne puisse plus assurer son remboursement. Il s'agit donc d'une condition budgétaire intertemporelle qui stipule que la valeur actualisée des surplus budgétaires futurs doit permettre le remboursement de la dette à terme.

1.1.5.1.3.3. EFFICACITE DE LA POLITIQUE BUDGETAIRE15(*)

Dans une approche monétaire, l'efficacité de la politique budgétaire est jugée selon qu'on est dans un régime de change fixe ou de change flexible.

· En change fixe

Ici l'efficacité de la politique budgétaire dépend du degré de la mobilité des capitaux. En effet, un accroissement des dépenses publiques provoque une augmentation du revenu national et du taux d'intérêt.

L'augmentation du revenu encourage les importations, et cela tend à détériorer la balance commerciale, et donc de la balance générale des paiements. En outre, l'augmentation du taux d'intérêt tend à favoriser l'accroissement des entrées des capitaux étrangers qui améliorent la balance globale. Il se produit alors deux effets contradictoires sur l'équilibre externe.

Dans le cas où les capitaux sont très mobiles, le second effet domine sur le premier et le solde de la balance globale est positif. Face à la forte demande de la monnaie nationale, la banque centrale est obligée de lutter contre l'appréciation en demandant des devises et cela se traduit par une augmentation des réserves de change.

A long terme, l'augmentation du revenu sera donc plus importante que celle de courte période. Mais dans le cas où les capitaux sont peu mobiles, le premier effet est dominant et la politique budgétaire va engendrer un déficit extérieur.

La banque centrale doit lutter contre la dépréciation en achetant la monnaie nationale, d'où la diminution des réserves de change. Dans ce cas, la courbe de la demande des biens et services se déplace vers la gauche et la politique budgétaire est moins efficace qu'en économie fermée.

En régime de taux de change fixe, les gouvernements disposent d'un instrument supplémentaire pour relancer l'économie : la dévaluation. Elle a pour but d'améliorer la compétitivité des produits nationaux afin d'améliorer les soldes de leurs balances commerciales car la demande des biens domestiques est stimulée.

· En change flexible

Comme nous l'avons dit précédemment, une politique expansionniste provoque un accroissement du taux d'intérêt et du revenu. Cependant, ces effets ne s'arrêtent pas là car les échanges internationaux des biens et des capitaux dépendent de ces deux variables. L'augmentation du revenu dégrade le solde commercial en stimulant les importations. En contrepartie, l'offre de monnaie s'accroît sur le marché de change.

La banque centrale n'intervenant pas, la monnaie tendra à se déprécier. Comme les capitaux sont mobiles, l'augmentation de taux d'intérêt provoque des entrées des capitaux d'autant plus forte qu'ils sont mobiles. La demande de la monnaie domestique augmente en conséquence, ce qui tend à apprécier la monnaie nationale. Cela provoque alors un déplacement de la courbe de la demande des biens vers la droite et celle de la balance globale vers le haut.

L'effet total sur le taux de change et donc sur la balance des paiements est incertain. Il dépend des effets induits respectivement par l'augmentation du revenu et celle du taux d'intérêt. Dans le cas où les capitaux sont peu mobiles, le premier effet est dominant car le deuxième effet est faible ; la balance commerciale s'améliore.

Dans le cas où la mobilité des capitaux est forte, le deuxième effet est dominant et la politique budgétaire est peu efficace. Finalement, la politique budgétaire est efficace en change fixe d'autant plus que les capitaux sont peu mobiles.

Dans une approche purement budgétaire, l'efficacité de la politique budgétaire est jugée à travers les effets multiplicateurs. Les pouvoirs publics ne manipulent cet instrument privilégié de politique économique qu'en agissant sur les recettes et les dépenses, par l'intermédiaire des moyens mis à leurs disposition, à savoir les dépenses (G), les impôts (T) et les transferts (R).

De ce qui précède, l'efficacité ou non de la politique budgétaire dépend de la manipulation de ses facettes. Partant, quelle pourrait être l'incidence d'une politique de dépenses publiques ou d'une politique fiscale ?

Effets d'une politique de dépenses publiques ou d'une politique fiscale et d'une politique de transfert.

Rappelons que tout accroissement des dépenses publiques crée un effet multiplicateur entraînant une augmentation de revenu national. Le multiplicateur de dépenses publiques joue un rôle identique à celui du multiplicateur de l'investissement.

Toute réduction de dépenses de l'Etat provoque un effet multiplicateur à la baisse sur le revenu national.

Une augmentation des impôts décidée par le gouvernement produit un effet multiplicateur contraire à ceux rencontrés lors d'un surcroît des investissements privés ou de dépenses publiques. Autrement dit, une pression fiscale accrue a un effet récessionniste sur le revenu national tant elle provoque une baisse du revenu disponible. Au contraire, tout dégrèvement fiscal provoque une expansion des revenus disponibles qui entraîne de nouvelles dépenses de consommation. Le multiplicateur fiscal exerce sur l'économie un effet contraire à celui du multiplicateur de dépenses publiques.

Dans une optique de sous-emploi, les pouvoirs publics ont à leur disposition deux stratégies pour relancer l'économie et provoquer une augmentation du revenu national : augmenter les dépenses publiques (G) ou réduire la pression fiscale (T).

Afin d'atteindre le plein emploi face à une demande globale faible, les pouvoirs publics ont encore la possibilité d'intervenir en augmentant les transferts tels que les pensions dues aux fonctionnaires en retraite ou aux anciens combattants, les allocations de chômage. Les transferts ont une incidence sur le revenu disponible et par conséquent sur les dépenses de consommation à travers lesquelles ils exercent une influence sur le niveau de la demande globale. Dans ce cas, on qualifie ce résultat de multiplicateur de transfert.

Sachant que les bénéficiaires des transferts n'affectent qu'une partie aux dépenses de consommation, l'effet multiplicateur sera moindre que dans celui de la variation du même montant de l'accroissement des investissements privée (I) ou de la dépense publique (G).

De ce qui précède, dans le cadre de sa politique économique, l'Etat parvient à créer l'emploi par le mécanisme suivant : GYdCðIù.

Où : G : augmentation des dépenses gouvernementales ;

Yd : augmentation du revenu disponible ;

C : accroissement du niveau de consommation ;

ð : augmentation du profit réalisable ;

I : augmentation du niveau d'investissements privés ;

ù : augmentation du niveau de l'emploi.

De manière plus brève, une politique budgétaire est dite efficace lors que les effets multiplicateurs (de dépenses publiques, des recettes fiscales des transferts) ont une incidence positive sur les autres agrégats économiques bien entendu la croissance économique et l'emploi.

Remise en cause des effets multiplicateurs

L'efficacité de la politique budgétaire dépend fondamentalement de la relance de l'activité économique par les différentes manipulations budgétaires que nous venions de décrire ci-haut. Le multiplicateur ne joue réellement que si la totalité voire la grosse partie des revenus est affectée à la consommation. Or, cela n'est toujours pas le cas, l'épargne étant considérée comme une fuite éventuelle.

Il suffit de se rappeler, par exemple, que dans l'hypothèse d'une politique des transferts, toutes les sommes perçues par divers bénéficiaires ne sont pas nécessairement affectées à la consommation. S'agissant notamment des pensionnés (civils ou militaires), une fraction des transferts reçus est épargnée au profit des enfants ou des petits enfants.

D'une part, l'effet d'éviction témoigne, si besoin en était encore, de la limite de ce mécanisme. En cas de plein-emploi, tout accroissement des dépenses publiques ne pourrait qu'entrainer une réduction de l'offre du secteur privé par transfert de facteurs de production vers le secteur public ou une diminution de la demande des biens et services privés par l'intermédiaire d'une hausse des prix.

Il faut noter que l'effet d'éviction n'est pas non plus envisageable dans un contexte de chômage massif. L'effet multiplicateur peut également être amoindri par d'autres facteurs tels que les impôts, les dépenses en biens et services importés.

Ces critiques ne doivent nullement être interprétées comme remettant entièrement en cause les politiques budgétaires d'inspiration keynésienne. Elles doivent plutôt servir à attirer l'attention des pouvoirs publics sur le caractère sélectif des politiques de relance au point de ne privilégier que les dépenses publiques ayant un plus grand effet multiplicateur sur l'activité économique et l'emploi.

1.1.5.2. LA POLITIQUE MONETAIRE

La politique monétaire est par définition, un ensemble des mesures prises par les pouvoirs publics et notamment la banque centrale, visant à faire varier la quantité de la monnaie présente dans l'économie afin d'agir notamment sur la valeur de la devise nationale, la production, sur l'investissement, sur la consommation et sur l'inflation.

1.1.5.2.1. LES OBJECTIFS DE LA POLITIQUE MONETAIRE

Les objectifs de la politique monétaires sont les mêmes que ceux des autres politiques économiques que l'on peut mettre en oeuvre, à savoir promouvoir l'expansion, le plein-emploi, la stabilité des prix et l'équilibre de la balance extérieure.

Concrètement, la politique monétaire a pour objectif de soutenir l'activité économique en fournissant aux agents la liquidité et les crédits indispensables pour consommer, investir et produire.

C'est pourquoi la politique monétaire ne doit pas se révéler trop restrictive dans la mesure où elle risquerait alors de bloquer la croissance économique.

Elle ne doit pas non plus être trop expansionniste car une telle situation favoriserait l'augmentation de l'inflation en injectant trop de pouvoir d'achat dans une économie qui ne dispose de suffisamment de biens pour satisfaire la demande. Néanmoins, il est affirmé qu'au sein de la politique économique d'ensemble, la politique monétaire vise essentiellement la stabilité des prix et de taux de change.

Cet objectif final est commun à toues les banques centrales puisque l'inflation diminue le pouvoir de la monnaie qu'elles émettent et dont elles ont vocation de préserver l'usage.

1.1.5.4.2.2. INSTRUMENTS DE LA POLITIQUE MONETAIRE

Les banques centrales disposent de plusieurs armes pour mettre en oeuvre la politique monétaire correspondant à leurs objectifs. Certains sont devenus ses instruments privilégiés d'intervention, d'autres par contre sont tombés en désuétude. En France par exemple, l'encadrement des crédits qui était au coeur de sa politique monétaire avant les années 1980 et qui consistait en une obligation faite aux banques de ne pas dépasser un volume donné de prêts auprès des entreprises et des particuliers a été abandonnée en 1987. Cette technique était jugée trop directive et ne correspondait plus à une économie ouverte au monde et à la concurrence internationale16(*).

Pour les mêmes raisons, la politique de variation des réserves obligatoires n'est plus véritablement employée par la banque centrale depuis cette époque, mais demeure une arme potentielle, rarement utilisée.

Elle consiste en une obligation imposée aux banques de déposer sur un compte non rémunéré de la banque centrale une proportion de leurs dépôts à vue et à terme, qui constitue les réserves obligatoires, montant de dépôts qu'elles peuvent employer librement et donc utiliser pour augmenter le taux de ses réserves. De cette façon, la banque centrale encourage le crédit ou le pénalise.

Aujourd'hui, les instruments les plus couramment utilisés sont l'intervention sur le marché monétaire et l'opération de réescompte. Puisque les banques doivent se refinancer auprès de la banque centrale, c'est-à-dire acheter de la monnaie dont elles ne disposent pas en quantité illimitée, elles sont obligées d'accepter le coût de ce refinancement qui varie en fonction de la politique définie par les autorités monétaires.

En augmentant ce coût, c'est-à-dire le taux de réescompte, la banque centrale amène les banques commerciales à augmenter leurs propres taux d'intérêt auprès de leurs clients, ce qui ralentit l'activité de crédit. L'inverse est observé si l'on baisse ce coût.

De manière plus concrète, ces instruments sont regroupés en deux grandes catégories : il y a les instruments directs et les instruments indirects.

Les instruments directs permettent d'agir sur les bilans des banques c'est-à-dire exercer une action directe sur le comportement des banques au moyen des mesures réglementaires.

Les instruments indirects par contre, influent sur les conditions d'offre et de demande sur le marché de la monnaie centrale. Ce sont d'ailleurs les instruments de marché. On recense habituellement trois instruments indirects : les mécanismes de prêt de la banque centrale, les opérations d'Open market et le coefficient de réserves obligatoires.

Le choix entre instruments directs et instruments indirects dépend des caractéristiques du système financier dans une économie. Dans une économie dont les capacités du marché sont peu développées et où le financement des activités économiques s'effectue pour l'essentiel par recours au crédit bancaire, il peut être justifié de recourir à l'encadrement de crédit afin de contrôler la masse monétaire.

Ce contrôle se fait à travers celui de la contrepartie c'est-à-dire le crédit au secteur privé en lui assignant des mêmes normes de progression annuelle.

1.1.5.2.1.1. ACTION SUR LE TAUX D'INTERET

La banque centrale n'a en principe pas des clients privés, elle ne cède pas directement ses billets aux agents non financiers. Ses principaux clients sont les banques et le trésor auxquels elle prête la monnaie dans le cadre des dispositions qui visent à en garantir la solidité et à permettre le maintien de la confiance.

Lorsque la banque centrale mobilise un effet ou consent une avance de façon à permettre aux intermédiaires financiers de reconstituer leurs trésoreries, elle prélève un taux d'intérêt. C'est par le maniement de ce taux que l'institut d'émission s'efforce traditionnellement d'agir, ce qui doit provoquer une variation dans le même sens et de portée comparable des taux débiteurs ou créditeurs pratiqués par les banques de second rang vis-à-vis de leurs clients.

Avec le temps, les banques centrales des pays ont été appelées à développer plusieurs instruments en matière de taux d'intérêt et, dans leur panoplie, il convient de distinguer des taux d'affiche et les véritables taux d'intervention sur le marché monétaire.

L'opération de réescompte 17(*)

Le réescompte d'un effet de commerce à court terme a longtemps été considéré comme l'opération de crédit par excellence des banques d'émission en raison du caractère « self securing » c'est-à-dire l'opération commerciale porte sur les marchandises existantes et « self liquidating » qui signifie que la vente porte sur les marchandises par le débiteur de la transaction. Le réescompte a cependant perdu son importance dans la conduite de la politique monétaire.

D'une part, le crédit d'escompte a reculé par rapport aux crédits de caisse qui permettent aux entreprises d'adapter au jour le jour leurs découverts en banque à leurs besoins. Tandis que l'escompte d'un effet est une opération qui, une fois faite, implique un intérêt à payer pour toute la durée de l'escompte. Ensuite, les frais de gestion des crédits d'escompte relatifs à la création du papier commercial, à la surveillance des échéances, à l'encaissement des traites sont également plus lourds.

D'autre part, plus profondément, le taux d'escompte présente un caractère officiel qui en rend le maniement plus aisé. Sa sacralisation tend à le figer pour des longues périodes. C'est pourquoi les autorités monétaires ont eu tendance à lui substituer des instruments et des procédures plus souples mais également moins visibles.

En fait, le taux auquel la banque centrale réescompte le papier de commerce ne présente plus dans aucun pays le taux directeur du marché monétaire. Sa manipulation correspond principalement aujourd'hui à un signal politique et psychologique utilisé par la banque centrale pour l'orientation générale de son action, notamment en cas de tension sur le marché des changes.

Les avances

Les avances sur nantissement c'est-à-dire sur garantie, constituent un autre mode de refinancement traditionnel des intermédiaires financiers par la banque centrale. Aux États-Unis par exemple, le « discourt rate » ou le taux d'escompte officiel concerne d'ailleurs ce type d'opérations. Le plus souvent, les avances sont conçues comme un moyen de financement à très court terme et sont donc octroyés sur une base journalière dans certains pays.

La banque centrale octroie cependant des crédits à long terme destinés par exemple à rencontrer les besoins de fonds saisonniers de certaines institutions.

Les opérations d'Open Market

Les opérations d'Open Market, expression anglo-saxonne, consiste pour la banque centrale et/ou éventuellement un autre organisme régulateur plus spécialisé, à acheter ou à vendre des titres sur le marché monétaire. L'expression « marché ouvert » signifie qu'il ne s'agit pas des opérations effectuées bilatéralement entre une banque de second rang et la banque centrale, mais des opérations de cette dernière sur un marché où opèrent de nombreuses catégories d'agents économiques.

Dans plusieurs pays, les entreprises non financières, voire les particuliers peuvent acquérir des titres de la dette publique. Ces opérations ne modifient donc pas l'encours de la dette de l'Etat et ne sont pas à confondre avec la souscription par la banque des dettes nouvellement émises par le trésor c'est-à-dire avec le financement monétaire de l'Etat.

A l'heure actuelle, les modalités des opérations d'Open market varient d'un pays à l'autre. Ces achats et ventes des titres constituent un autre instrument d'action sur la liquidité de l'économie et la formation des taux d'intérêt. Toute chose restant égale par ailleurs, l'achat des titres par les autorités monétaires contre billets augmente la capacité de prêt des intermédiaires financiers, qui deviennent plus liquides (effet quantités) et tend aussi à faire baisser automatiquement les taux d'intérêt effectifs de ces titres en exerçant une influence haussière sur les cours (effet prix). Les ventes des titres par les autorités monétaires provoquent bien sûr des conséquences inverses.

Les Swaps

La technique de Swaps en devise est utilisée en particulier en Suisse, aux Pays-Bas en Allemagne. Et comme pour les prises en pension, ces opérations peuvent être de durées variables. En effet, lorsque la banque centrale veut injecter des fonds sur le marché ou, au contraire en retirer, elle peut acheter ou vendre aux intermédiaires des devises en comptant (le plus souvent des dollars) contre la monnaie nationale et revendre ou racheter ces mêmes devises à terme. Une vente ou un achat des devises modifie la position au comptant de la banque et donc, ses possibilités d'interventions immédiates mais à sa contrepartie dans la position à terme.

1.1.4.2.1.2. LES RESERVES OBLIGATOIRES

L'obligation faite aux banques de détenir en avoirs liquides (billets ou réserves obligatoires) une fraction de leurs dépôts a tout d'abord répondu au souci de préserver la liquidité des intermédiaires financiers et d'assurer la sécurité des déposants. Par la suite, les autorités monétaires ont cependant élargi le rôle indirect de création de monnaie par la contrainte de liquidité ainsi imposée aux banques commerciales. Plus récemment les banques centrales ont également utilisé cet instrument pour restaurer la dépendance des institutions à leur égard, mise en péril par la diminution de la part des billets dans la masse monétaire.

1.1.5.2.1.3. ACTION SUR LE VOLUIME DE CREDIT

Les instruments qui cherchent à limiter l'offre et la demande de crédit par l'intermédiaire de son coût peuvent se révéler d'une efficacité insuffisante dans certaines circonstances. Ainsi, dans un contexte inflationniste, la hausse des taux d'intérêt risque de ne pas décourager la demande de crédit mais, au contraire, d'entretenir la hausse des prix. La décision des firmes d'investir à l'emprunt est motivée par les perspectives de profits et le taux d'intérêt n'est qu'un des éléments qui déterminent la rentabilité attendue du capital.

En phase d'expansion soutenue, les perspectives favorables de la demande et la hausse probable des prix de leurs produits peuvent amener les entreprises à penser que leurs recettes augmenteront encore davantage, voire à accroître leurs demandes de crédits nonobstant la hausse des taux nominaux. D'autre part, les entreprises acceptent d'autant plus facilement de payer des taux élevés si, du fait de l'imperfection de la concurrence, elles sont en mesure de répercuter la hausse de leurs coûts sur leurs prix de vente dans la crainte de perdre leurs marchés.

1.1.2. LE CHOMAGE

Le chômage a de tout le temps été au centre des débats relatifs au développement par l'augmentation du niveau de l'emploi, étant donné son impact sur le niveau de vie de la population et sur la société en général. Il reste cependant une question pertinente à laquelle les économistes tentent de trouver de réponse et s'accordent tous sur une certaine définition : « les chômeurs sont des personnes en âge de travailler mais qui n'ont pas d'emplois rémunérés ».

Difficultés d'une Définition du chômage

En première analyse on peut dire que : «Sont au chômage toutes les personnes au-dessus d'un âge déterminé, qui n'exercent pas d'emploi rémunéré ou ne sont pas travailleurs indépendants, sont disponibles pour travailler, et s'efforcent de trouver un emploi rémunéré ou de devenir travailleurs indépendants.» En réalité, cette acception a priori évidente ne va pas sans poser de nombreuses questions:

Le chômage : mise en perspective historique

Des historiens de l'économie soulignent que la notion de chômage est une invention de la fin du XIXe siècle qui va de pair avec l' exode rural et la constitution de la classe prolétaire urbaine. À cette époque « la frontière travail/non-travail devient une coupure nette entre deux mondes et est vécue comme telle, d'autant qu'elle est séparation de lieu, entre lieu de travail et lieu d'habitat».

La notion de chômage est intrinsèquement liée à l'idée de salariat, c'est-à-dire d'un contrat entre un travailleur et un employeur. Le chômeur est l'individu qui souhaite vendre sa force de travail mais ne trouve pas preneur aux conditions qu'il exige.

Or si le travail salarié s'est désormais imposé dans les sociétés occidentales contemporaines, il reste une réalité historique, fruit d'une évolution du système économique :

Jusqu'à la fin du XIXe siècle, l'activité économique des individus s'est trouvée partagée entre le travail rural, à domicile et indépendant, et le travail salarié en usine. Nombre de personnes cumulent les deux types d'activité et les paysans qui s'adonnent par ailleurs à une production agricole dans une optique d' autoconsommation restent longtemps nombreux.

S'il existe déjà des formes manifestes de sous-emploi (saisonnier dans le cas du secteur agricole ou conjoncturel à l'occasion des ralentissements d'activité) il est toutefois difficile de parler de chômage dans un contexte économique où le rapport salarial reste une exception.

Aujourd'hui, les économies en voie de développement connaissent un régime économique et social pas très différent du contexte évoqué ci-dessus : les analyses doivent donc être menées avec prudence, en fonction d'un contexte qui ne peut être évacué.

Définition statistique : Normes Internationales et Normes nationales

La statistique du chômage est marquée par la cohabitation d'une définition internationale proposée par le Bureau international du travail (BIT) et celles propres aux Etats et organismes statistiques nationaux.

Les normes régionales ou nationales

Pour être chômeur selon le système statistique européen Eurostat, il faut avoir été sans travail durant la semaine de référence (soit moins d'une heure hebdomadaire d'activité) et avoir fait des démarches spécifiques en vue de retrouver un emploi, sans forcément s'être déclaré comme chômeur auprès de l'administration.

Ces définitions font l'objet d'une harmonisation internationale et la principale définition est celle du B.I.T., chargé de promouvoir des normes en matière de l'organisation du travail.

La norme BIT

Selon le BIT, est chômeur toute personne (de plus de 15 ans) qui remplit les critères suivants :

· « Etre sans travail », c'est-à-dire ne pas avoir d'activité pendant la semaine de référence ;

· « Etre disponible pour travailler », c'est-à-dire être en mesure d'accepter toute opportunité d'emploi qui se présente dans les quinze jours ;

· « Rechercher activement un emploi, ou en avoir trouvé un qui commence ultérieurement ».

A cet effet, le chômage est au sens du Bureau International du Travail, la période d'inactivité forcée qui caractérise une personne capable, disponible et désireuse de travailler, mais qui ne parvient pas à trouver un emploi.18(*)

Toutefois, il existe des différences mineures entre la définition du Bureau International du Travail et les définitions nationales ainsi que celles des autres mesures nationales comme le taux de chômage que publie l'Institut National des Statistiques.

De ce fait, une personne qui travaille quelques heures seulement pendant la semaine et qui ne cherche pas activement un emploi rémunéré à temps plein n'est pas un chômeur au sens du Bureau International du Travail.

Ensuite, les personnes découragées qui cessent de chercher un emploi, d'autres encore exercent une activité réduite qui ne peut dépasser 78 heures de travail dans le mois ne sont pas comptabilisées parmi les chômeurs ; ce sont des inactifs comme le sont d'ailleurs les retraités, les femmes au foyer, les étudiants ou les invalides.19(*)

Si la question de l'emploi et du chômage est revenue au centre de bon nombre de préoccupations de nos contemporains, force est de constater qu'elle demeure un sujet de controverse entre les écoles de pensée économique, et entre les modèles économiques et sociaux des différentes nations. En l'absence de réel consensus sur les diagnostics ou les politiques aptes à lutter contre lui, le thème du chômage est clairement devenu un sujet de confrontation politique dans la plupart des démocraties, à l'occasion des périodes électorales.

1.1.2.1. LE HALO AUTOUR DU CHOMAGE20(*)

Il n'y a pas de complot pour dissimuler la réalité autour du chômage. Mais la frontière entre chômage et emploi c'est-à-dire entre l'inactivité et l'activité est floue : il y a un « halo » autour du chômage.

D'abord, mesurer le chômage est difficile : on obtient par exemple des résultats différents suivant qu'on se base sur les réponses spontanées des personnes interrogées ou sur base des critères objectifs. Ensuite, s'accorder sur une définition l'est encore plus, compte tenu des transactions incéssables entre activité et inactivité. Deux exemples permettent d'illustrer cette difficulté.

Premièrement, les fluctuations conjoncturelles s'accompagnent toujours des passages de l'activité à l'inactivité (en cas de ralentissement conjoncturel, le chômage augmente et une fraction des chômeurs se décourage et cesse des recherches) ou de l'inactivité à l'activité (en cas d'accélération conjoncturelle, le chômage baisse et une fraction des inactifs revient sur le marché du travail).

On parle dans ce cas de la flexion du taux d'activité. Le taux de flexion, déduit à ce cet effet, désigne la proportion des emplois créés qui sont pourvus par des nouveaux actifs et non par des anciens chômeurs. Ce phénomène implique que les créations d'emploi ne se traduisent pas intégralement en baisse automatique du chômage.

Deuxièmement, il n'y a pas si grande différence, ni économique ni sociale pour une personne en stage d'insertion (comptabilisée comme employé), en recherche active d'un emploi (comptabilisée comme chômeur), ou une personne en formation prolongée pour cause des difficultés à trouver un emploi, comptabilisée comme inactif. Voilà pourquoi il est important de pouvoir identifier les catégories d'emploi qui se trouvent à la lisière du chômage.

1.1.2.2. ORIGINES DU CHOMAGE

Le point de départ de toutes les théories relatives au chômage est de considérer ce dernier comme le résultant d'une confrontation entre l'offre et la demande de travail.

Dans l'approche néo-classique, l'offre de travail d'un individu résulte d'un arbitrage entre le travail et la consommation et qu'elle est en principe une fonction croissante du salaire réel.

De son côté, la demande de travail de l'entreprise dérive de la maximisation du profit, et elle est une fonction décroissante du salaire en vigueur. Ce cadre d'analyse très simple désigne la rigidité du salaire réel comme la principale source du chômage. Ensuite, le coin fiscal (ou coin fiscalo-social) constitue une distorsion fiscale et a pour conséquence un emploi plus faible. Plus précisément, les cotisations employeurs abaissent la courbe de demande du travail (pour un même niveau d'emploi, les entreprises souhaitent réduire les salaires réels versés aux travailleurs), tandis que les cotisations employés élèvent la courbe de l'offre du travail (pour un même niveau d'offre, les travailleurs souhaitent un salaire brut plus élevé.21(*) .

1.1.2.3. TYPOLOGIE ET FORMES DE CHOMAGE

Les sciences économiques distinguent plusieurs types de chômage à savoir le chômage lié au facteur temps, le chômage au sens doctrinal et le chômage lié au marché du travail.

1.1.2.3.1. CHOMAGE AU SENS DOCTRINAL.

Si la demande des biens et services est supérieure à l'offre sur le marché, le niveau général des prix va augmenter. Cette hausse des prix va à la fois réduire la demande et élever l'offre ; ce second effet conduit à élever la demande du travail. Mais si les prix ne s'ajustent pas immédiatement ou si les salaires sont indexés sur les prix, ce rééquilibrage ne se produira pas.

On dira alors que les entreprises sont contraintes par l'offre, c'est-à-dire que seules des contraintes d'offre les empêchent de produire plus, donc d'employer d'avantage de main-d'oeuvre. Le chômage associé à ce type de situation est appelé « chômage classique ».22(*)

Supposons à l'inverse que l'offre des biens et services soit supérieure à la demande. Dans ce cas les prix vont baisser pour élever la demande. Si les prix mettent du temps pour s'ajuster, les entreprises seront contraintes par l'insuffisance de la demande. Elles ne peuvent pas employer d'avantage de main-d'oeuvre, non pas parce que les salaires sont élevés mais tout simplement parce que la demande des biens st services qui leur adressée est insuffisante. Le chômage associé à ce type de situation est dit « chômage keynésien ».23(*)

1.1.2.3.2. CHOMAGE LIE AU TEMPS

Les économistes distinguent dans cette rubrique chômage frictionnel le chômage saisonnier, le chômage conjoncturel et le chômage structurel.

· Le chômage frictionnel

Correspond au temps qui sépare la cessation d'une activité et la reprise d'une autre activité professionnelle. Ce chômage est lié au temps qui sépare deux emplois successifs. Il est en réalité et au-delà de toutes les contradictions, un chômage de plein-emploi qui ne concerne que l'hypothèse d'un salarié qui quitte un poste pour occuper un autre poste qu'il sait prochainement disponible.

· Le chômage saisonnier 

Il concerne quant à lui, l'ensemble des activités qui se déroulent selon un cycle qui n'est pas contant dans le temps. Ce type de chômage concerne les activités liées au tourisme ou encore certaines activités agricoles.

· Le chômage conjoncturel

Celui-ci résulte d'un ralentissement plus ou moins durable de l'activité économique. Lorsque le cycle économique connaît un ralentissement, celui-ci peut être cause du chômage. C'est pour cela qu'on l'appel chômage cyclique.

· Le chômage structurel

Il requiert de désagréger le marché de travail en micromarchés élémentaires considérés comme homogènes, mais plus ou moins segmentés. Même en cas d'équilibre global ou de l'offre excédentaire sur le marché, c'est-à-dire en l'absence de tout chômage cyclique, certains marchés peuvent encore présenter des demandes excédentaires.

Cela s'explique par le fait que la structure de l'offre est inadaptée à celle de la demande qui ne peut être absorbée, soit à cause de la mobilité professionnelle insuffisante, de la qualification, de certaines contraintes physiques, de l'âge et le sexe, etc. Ce chômage est exclu de l'analyse classique, par définition néoclassique de la politique conjoncturelle ou cyclique.

1.1.2.3.3. CHOMAGE LIE AU MARCHE DU TRAVAIL

De prime abord, on peut concevoir que deux types de chômage : involontaire et volontaire. Dans ce dernier cas, deux variétés peuvent être envisagées, à savoir : le chômage rationnel et le chômage de recherche. Le chômage, stricto sensu, ne peut être qu'involontaire dans la mesure où il se traduit par une exclusion involontaire de l'individu du marché du travail.

Par contre, le chômage dit volontaire n'est concevable que lorsque les salariés refusent de travailler, en dépit du taux de salaire en vigueur. Ce refus s'explique par le fait que les individus sont souvent obligés de comparer l'utilité présente ou escompté de l'emploi (revenu, puissance ou notoriété) avec sa désutilité (perte de temps libre, autres contraintes,...). Quand le rendement du travail est considéré comme nul ou très faible, l'individu opte pour un chômage rationnel.

Stigler et Phelps ainsi que d'autres auteurs ont mis en exergue le concept chômage de recherche (ou job search). Celui-ci consisterait en un investissement volontaire en temps des personnes qui cherchent à accroitre leurs utilités futures.

Tant que certaines conditions caractérisant un poste disponible ne leur conviennent pas, ces personnes continuent le recherche jusqu'à ce que satisfaction leur soit donnée. Ces conditions peuvent comprendre le taux de salaire, la nature ou localisation de l'emploi,...24(*)

1.1.2.4. QUALIFICATION ET CHOMAGE

L'objet de cette section est d'analyser les conséquences d'un progrès technique qui favorise le travail des non qualifiés et d'un progrès international accru des pays à bas salaires.

En général, ce sont les travailleurs les moins qualifiés qui sont plus particulièrement touchée par le chômage. De nombreuses études empiriques mettent en évidence une modification de la structure de la demande de travail aux dépens des travailleurs moins qualifiés dans les pays en développement.

1.1.3. LE SOUS - EMPLOI

Selon le Bureau International du Travail, le sous emploi correspond à la situation d'insuffisance dans les emplois qui donnent l'accès aux minima de revenu tirés du travail. Il peut aussi désigner une situation où les facteurs de production (capital et travail) ne sont pas totalement employés.

Dans les pays en quête de croissance économique, spécialement les pays de l'Afrique subsaharienne caractérisés par le bas niveau de revenu par habitat et un faible degré d'emploi, le sous emploi correspond aux situations suivantes :

le sous-emploi visible, pour une personne qui accepterait de travailler d'avantage mais dont la durée de travail est inférieure à la durée normale ;

le sous-emploi permanent ou intermittent qui correspond à la situation d'une personne ayant une activité productive permanente mais avec des durées variables selon les saisons ;

le sous-emploi déguisé pour tous ceux qui ont une occupation qui leur permet de vivre sans que cette occupation ne constitue un travail productif avec un revenu permettant un progrès social comme le petit commerce de rue, le petit mécanique de vélo, le taxi, le muni transport occasionnel, etc.

Section 2. CADRE THEORIQUE

Pour concevoir le thème de ce travail, nous nous sommes basé sur la théorie économique selon laquelle la lutte contre le chômage constitue un objectif important à cause de ses effets sur la population et sur l'économie en général.

En effet, un taux élevé de chômage dans le pays est à la base de nombreux problèmes sociaux. Des ménages se retrouveront alors confrontés à des sérieuses difficultés financières et se verront attribués, même si cela est controversé, une hausse de la criminalité. Ensuite, quand le taux de chômage restes élevé, l'économie a non seulement une main-d'oeuvre inemployée, mais aussi des ressources unités de production ou équipement inutilisées, d'une perte de production c'est-à-dire un PIB de plus en plus faible.

S'il est clair que la lutte contre le chômage est un objectif souhaitable, il n'est cependant pas facile de le définir avec précision. On fait souvent référence à la recherche du plein-emploi. A première vue, on pourrait dire que celui-ci correspond à une situation où aucun salarié n'est au chômage. Mais ce serrait ignorer qu'une partie du chômage, le chômage frictionnel dû à la recherche des possibilités mutuelles intéressantes de la part des entreprises et des salariés ne détériore pas le bien-être social.

Au vu de ce qui précède, il importe pour tout gouvernement de mettre en place des mécanismes d'intervention visant à réduire le niveau de chômage pour le ramener à son niveau naturel. D'où la nécessité d'une politique économique qui puisse répondre aux exigences du marché d'emploi dans le pays afin de tirer profit de ses ressources en main-d'oeuvre et redynamiser son économie.

Chapitre deux : METHODOLOGIE DU TRAVAIL.

Section1 : TECHNIQUES DE RECOLTE DES DONNEES

La technique de récolte des données est un instrument de recherche, le support, l'intermédiaire particulier dont va se servir le chercheur pour recueillir les données qu'il doit soumettre à l'analyse. Ce support est un outil dont la fonction essentielle et de garantir une collecte d'observation et/ou des mesures prétendues scientifiquement acceptables et réunissant suffisamment de qualités d'objectivité et de rigueur pour être soumises à des traitements analytiques.

Pour toute forme de recherche nécessitant un recueil des données sur le terrain, on fait recours à ce genre d'intermédiaire technique, mais celui-ci doit répondre aux conditions du travail. En nous basant à la nature sur les données de notre recherche, nous nous sommes intéressé à une seule technique, la technique documentaire. Nous avions à cet effet fait recours aux différents rapports annuels de la Banque Centrale de l'année 1990 et 2009.

La théorie économique qui a inspiré notre recherche est le lien qui existe entre la politique économique et la réduction du niveau de chômage idée soutenue par John Maynard Keynes que nous avons choisi comme maître à penser.

2.1.1. NATURE DES DONNEES

On appelle donnée d'une recherche, l'ensemble des informations, des mesures, des observations brutes... que le chercheur recueille avant de leur faire subir des traitements et les interpréter qui conduiront à des réponses aux questions de départ. C'est alors qu'il est possible de dégager des explications, des significations, des tendances, des généralisations.

Dans le cadre de cette recherche, il s'est agi des données quantitatives secondaires. Nous avons été intéressé par l'évolution du taux de chômage, des dépenses publiques en capital, des dépenses de transfert et du taux de change pendant les années qui ont couvert notre étude.

Ce sont ces données quantitatives qui existent dans différents documents officiels et autres, qui ont fait l'objet des analyses prévues dans ce travail.

Section 2. METHODES ET TECHNIQUES D'ANALYSE

La méthode est la procédure logique d'une Science, c'est-à-dire l'ensemble des pratiques particulières qu'elle met en oeuvre pour que le cheminement de ses démonstrations et de ses théorisations soit clair, évident et irréfutable25(*).

Faisant partie des sciences sociales, les sciences économiques émettent des théories et hypothèses dont la vérification demande le recours aux techniques économétriques.

Ce travail a été effectué sur base de la méthode analytique associée à l'économétrie qui nous a permis de bien analyser les données chiffrées recueillies. Le logiciel EVIEWS 5.1 nous a aidé à faire l'analyse économétrique des variables pour arriver à confronter les hypothèses théoriques aux données empiriques. La technique documentaire en faisant usage des écrits des différents auteurs et des documents ayant un rapport avec notre sujet de réflexion, nous a été d'une très grande utilité pour la collecte des données.

2.2.1. SPECIFICATION DU MODELE

Le modèle est considéré comme une représentation formalisée d'un phénomène sous forme d'équation dont les variables sont des grandeurs économiques.26(*)

2.2.1.1. Précision sur les variables

Etant donné que notre étude porte sur la politique économique et le niveau de chômage en RDC, les variables suivantes ont été retenues :

o Variable endogène

Une variable endogène est la variable dépendante ou la variable conséquence. En d'autres termes c'est une variable prédite. Au vu du sujet qui fait l'objet de ce travail, notre préoccupation est de vérifier l'hypothèse selon laquelle les instruments de politique économique pris en compte dans cette analyse seraient inefficaces pour réduire le niveau de chômage en République Démocratique du Congo. En ce sens, le taux de chômage représente notre variable endogène.

o Variables exogènes

La variable exogène est une variable explicative. A ce qui propos, nos variables exogènes sont composées des dépenses publiques en capital et les dépenses de transfert pour la politique budgétaire et le taux de change pour la politique monétaire.

2.2.1.2. Présentation du modèle

De ce qui précède, notre modèle se présente comme suit :

Y= a0+a1X1+a2X2t

Où : Y = la variable endogène et pour notre cas il s'agit du taux de chômage ;

X1 et X2 = variables exogènes

a0, a1 et a2= les paramètres estimés

åt = paramètre d'erreur.

A. Hypothèses du modèle

Dans ce sous point nous analyserons les différentes hypothèses des tests statistiques et économétriques en se basant sur le relax des hypothèses de modèle des classiques.

Hypothèses de tests statistiques

Le test statistique tient compte des éléments ci-après : les paramètres et la validité globale du modèle.

Test des paramètres

Il permet de tester les paramètres du modèle par le test t de Student sur lequel s'il est supérieur à sa valeur théorique, on rejette l'hypothèse nulle (H0) c'est-à-dire le paramètre est significatif.

H: ai=0 non significatif Règle de décision

H: ai?0 significatif , on rejette H0 au profit de H1

Où : = paramètres estimés

= t calculé

= t théorique

a)  Test de la validité globale du modèle

Pour tester la validité globale du modèle on s'est servi du test F de Fisher qui permet d'interroger sur les significations globales du modèle de régression.

Ce test peut être formulé de la manière suivante : « existe-t-il au moins une variable exogène significative ».

Soit le tes d'hypothèse suivant :

H: ai=ai0=a2=ai le modèle n'est pas significatif Règle de décision

H: ai?0 le modèle est globalement significatif  Fcal >Fth, on accepte H0 au profit de H2

Fth (k-1, n-k)

Fcal : Fisher calculé

Fth : Fisher théorique

n= nombre d'observation dans la servie

k = nombre des paramètres

=seuil d'acceptation

B. Hypothèse de tests économétriques

Dans ce sous point nous allons nous débarrassé des paramètres pour voir la qualité de l'estimation que cela nous amène à la correction des certains problèmes.

a) Test de normalité27(*)

Ce problème se cause lorsque l'hypothèse N (0, ) est violée. En cas de violation de cette hypothèse, on peut corriger par l'augmentation de la taille de l'échantillon, mais aussi si n>30 on peut procéder à l'approximation par la loi normale, si n<30 on calcul une régression multiple par la MCO puis on génère les résidus à une distribution plus ou moins normale.

En effet, cette hypothèse permet de définir la loi de probabilité des estimateurs. Pour tester cette hypothèse on fait souvent appel au test de Jarque-Bera.

H: il y a normalité des résidus

H: il n'y a pas normalité des résidus

<

Si |JB|<0,5, on rejette H0, cela veut dire que les erreurs ne sont pas normalement distribués.

Si |JB|>0,5, on accepte H0, il y a normalité des résidus.

Pour corriger on peut soit recourir à l'augmentation de la taille de l'échantillon, soit on corrige ces résidus anormaux de manière à ramener à une distribution plus ou moins normale.

b) Autocorrélation28(*)

Il y a autocorrélation lorsque les l'hypothèse ( est violé. Ici nous avons préféré utilisé le test de LM-Test de Breusch-Godefrey. Ce dernier permet de tester une autocorrélation supérieure à 1 et test valide en présence des variables dépendante décalée en tant que variable explicative. La statistique F-LM est générée automatiquement dans le logiciel EViews la probabilité. Si la probabilité associée à la statistique F-LM est supérieure à 0,05, cela veut dire qu'il y a absence d'autocorrélation. 

Pour corriger l'autocorrélation, il y a plusieurs méthodes :

v La méthode basée sur la statistique de Durbin Watson. L'inconvénient de cette méthode est que, elle ne présente pas de garantie pour les petits échantillons ;

v La procédure itérative de Cochrane Orcutt : il s'agit d'une procédure de réestimation jusqu'à la stabilité des coefficients.

Notons que le logiciel Eviews permet d'arriver automatiquement à la fin de la procédure, pour se faire, il suffit tout simplement d'insérer, à la commande de l'estimation, la variable AR(1) ou MA(1) pour corriger l'autocorrélation. La correction de l'autocorrélation est acceptée que si le coefficient associé à la variable AR(1) est significatif.

c) Hétéroscedasticité

Il y a hétéroscedasticité lorsque la variance des erreurs n'est pas constante. Dans ce cas, l'hypothèse Var . Pour détecter, nous avons utilisé les tests de White et Arch-test qui sont incorporés dans le logiciel Eviews dont les probabilités sont comparées à 0,05. Si elles sont supérieures à cette barre, il y a donc absence d'hétéroscedasticité.

H0 : il y a homoscedasticité ( )

H: il y a hétéroscedasticité ( )

Pour corriger on fait la régression par la méthode de moindre carrée pondérée.

2.2.3. PRESENTATION DES DONNEES

ANNEES

TAUX DE CHOMAGE

DEP EN CAPITAL

SUBVENTIONS ET TRANSFERTS

TAUX DE CHANGE

1990

52.6

578 690

237 589

-

1991

49.4

598 547

245 367

-

1992

56.3

618 404

376 489

-

1993

68.7

674 839

366 842

-

1994

67

59 684

429 175

-

1995

69.2

232 457

449 024

-

1996

62.8

2 260 072

415 890

-

1997

53.6

6 071 260

398 764

-

1998

57.2

11 919 313

284 652

-

1999

64.2

804 069

294 732

-

2000

66.9

730 663

269 834

69

2001

49

1 693 583

217 505

275

2002

49.1

4 773 360

1 039 409

348

2003

48.5

14 084 738

2 672 874

402

2004

45.4

20 718 053

5 280 509

400

2005

49.4

27 327 851

92 929 385

478

2006

48.2

32 925 592

154 467 612

475

2007

47.2

22 384 328

248 238 669

519

2008

53.2

160 755 000

226 119 002

575

2009

60.8

479 972 457

625 164 215

826

Source : Rapports annuels de la Banque Centrale du Congo.

Chapitre trois : TRAITEMENT DES DONNNEES ET ANALYSES DE RESULTAT

Section1 : TRAITEMENT DES DONNEES

Nous rappelons que pour traiter les données utilisées dans ce travail, nous avons utilisé le logiciel EVIEWS 5. Cet outil d'économétrie qui constitue sans doute un véritable support à l'analyse économique de ce genre, nous a permis à bien comprendre l'impact de la variation des dépenses publiques en capital issue de la politique budgétaire et celui du taux de change résultant de la politique monétaire sur l'augmentation spectaculaire du niveau de chômage en République Démocratique du Congo.

L'utilisation de cet outil nous a amené à la démonstration dans cette étude sous sa double dimension sectorielle, à savoir :

· Instrument de test des théories économiques ou certaines assertions de celle-ci ;

· Instrument d'évaluation des paramètres en jeux dans les relations économiques.

A dire vrai, cette analyse économétrique est concentrée sur les grandeurs de diagnostic statistique, de diagnostic économétrique et de diagnostic économique suivantes : la signification des paramètres, le test de normalité des résidus, le test statistique de Student et le coefficient de détermination R2

Section 2 : ANALYSE ET INTERPRETATION

3.2.1. Le volet budgétaire

.

v Le modèle

Robinson (Monaco, 1966) comme modèle, est une abstraction simplifiée et idéalisée dont l'objectif est de représenter approximativement le comportement d'un système. S'agissant du modèle économique Ancot J.P et Paelink J.H.P (P.8. 1990) spécifie qu'un modèle économique est un moyen de représentions de l'activité économique.

Mais une adaptation plus explicite de la définition du concept du modèle à la science économique nous amène à adopter la définition de Barbancho, A.G (p.38. 1962) pour qui un modèle économique est l'expression mathématique d'une théorie économique.

Au cours du traitement de nos données, nous avons spécifié séparément nos modèles selon qu'il s'agit de la politique budgétaire ou de la politique.

En étudiant l'implication de la politique budgétaire dans la lutte contre le niveau de chômage, nous avons formulé notre modèle comme suit :

LTCHM = 4.477644224 - 0.03050364185*LDPB

Où :

TCHM = Taux de chômage ;

DPB = Dépenses publiques en capital.

Nous signalons que lors du traitement des données, les dépenses de transfert faisaient partie de l'analyse comme variable exogène. Il a été non significatif, d'où il a fallu l'enlever de l'analyse.

Nous disons en effet que pendant notre période d'étude, les dépenses de transfert n'ont pas eu d'impact sur l'augmentation du taux de chômage dans le pays. Seules les dépenses publiques ont influé sur la montée du chômage. C'est pour cela que nous n'avons considéré que les dépenses publiques en capital comme variable explicative et d'interprétation dans cette investigation.

a. Signification du modèle

Pour vérifier si le modèle est significatif, on utilise le test de Fisher et d'après les résultats en annexe, la probabilité de F-statistique est inférieur à 0,05. Ce qui signifie tout simplement que le modèle est significatif.

b. Test de Jarque Bera

Après test, la probabilité de Jarque Bera trouvé est égal à 0,491987. Etant supérieure à 0,05 ; cela veut dire qu'il y a normalité des résidus. D'où le modèle n'est pas biaisé.

c. Test de Student

Il s'agit ici de faire une vérification pour voir si les coefficients sont statistiquement significatifs. En se référent à nos résultats (en annexe), on peut avoir des intuitions suivantes : le t de Student calculé a une probabilité égale à 0,0265, inférieur à 0,05. Nous concluons donc que le paramètre est statistiquement significatif et nous acceptons l'hypothèse alternative au détriment de l'hypothèse nulle.

Cela veut dire que X (dépenses publiques en capital) est statistiquement significatif ; ce qui fait que la politique budgétaire appliquée en République Démocratique du Congo explique le taux de chômage au pays. Ce test a été appuyé par celui de Cusum pour vérifier la significativité de la variable explicative.

Figure 1 : Représentation graphique du test de Cusum.

Après observation de ces graphiques, nous voyons que la courbe de Cusum qui représente la variable testée sont contenues dans la zone de significativité.

Ainsi donc, de la droite de régression linéaire que nous avons obtenue, il se dégage selon laquelle toute diminution des dépenses publiques en capital de 0,03% correspond à une augmentation de taux de chômage de 1%.

d. Coefficient de détermination R2

D'après nos résultats (en annexe), le coefficient de détermination représente 24,49% ; ce qui veut dire la variable exogène (dépenses publiques en capital) explique la variable endogène (taux de chômage) en concurrence de 24,49%. En définitive, dépenses publiques en capital a influé sur l'évolution de l'indice de prix de 1990 à 2009 à la hauteur de 24,49%.

e. Tendance générale

Figure 2 : Evolution des dépenses publiques en capital.

Figure 3 : Evolution du taux de chômage.

Ces deux graphiques montrent respectivement la tendance de l'évolution des dépenses publiques en capital (DPB) et celle du taux de chômage (TCHM) selon leurs cycles.

En ce qui concerne les dépenses publiques (courbe de couleur bleue figure 3), elles accusent une stabilité de niveau dans leur évolution entre les années 1990 et 2006. Elles ont accusé une légère augmentation à partir de l'année 2007.

Quant au taux de chômage, la figure 4 montre que ce taux a sensiblement augmenté à partir de l'année 1992 où il a atteint des proportions très élevées avoisinant 70%de la population active. Il a légèrement diminué à partir de 2000 pour remonter encoure vers la fin 2009.

v Analyse économique

Au début de cette investigation, nous avons avancé comme hypothèse que les instruments da la politique économique pris en compte dans cette analyse seraient inefficace dans leur mise en oeuvre pour réduire le niveau de chômage en République Démocratique du Congo dont la politique budgétaire à travers les dépenses publiques un capital et les dépenses de transfert. Pendant le traitement, il y a eu élimination des dépenses de transfert dans le modèle à cause de sa non signification par rapport à sa relation avec la variable endogène.

Economiquement, cela démontre qu'en République Démocratique du Congo, la politique de transferts entreprise par le gouvernement n'a pas entrainé la variation à la hausse du taux de chômage pendant la période allant de 1990 à 2009.

Cette situation se justifie par le fait que les ménages de la République Démocratique du Congo sont caractérisés par un faible niveau de revenu et dont l'essentiel de leurs revenus est destiné à financer la consommation courante. Ces revenus étant bien affectés par les bénéficiaires, voilà pourquoi ils n'ont pas eu d'impact négatif sur le marché de l'emploi congolais pendant cette période.

En ce qui concerne les dépenses publiques en capital, cette politique est souvent conduite par la plus part des gouvernements des pays en développement par le souci de combler leur retard de développent à travers les politiques des grands travaux. Dans la plus part des cas ce sont les opérations de réhabilitation, modernisation et de construction des infrastructures de base afin de doter le pays des nouvelles structures de production pour stimuler la croissance et relancer l'emploi. C'est donc un élément capital de relance économique.

Cependant, nous constatons que pendant la période allant de 1990 à 2009, la politique budgétaire conduite par le gouvernement congolais n'a pas été utilisé comme élément de relance économique vu le faible taux de croissance réalisé et surtout le niveau excessif du chômage dans le pays. Elle est donc, selon les résultats de notre analyse, l'une des causes principale du chômage de masse en République Démocratique du Congo.

Vu cela, nous disons donc que l'autorité budgétaire a mal conduit sa politique budgétaire durant cette période.

3.2.2. Le volet monétaire

v Modèle

Quant à l'analyse des effets de la politique monétaire dans la lutte contre le niveau de chômage, notre modèle est le suivant :

TCHM = 33.78817232 + 0.03211716979*TCHE + [AR(1)=0.2217746412]

Où : TCHM = Taux de chômage ;

TCHE =taux de change ;

AR(1) = La variable endogène décalée d'une année.

Lors du traitement des données dans EVIEWS, nous avions considéré comme variables exogènes le taux de change et le taux de chômage de l'année passée.

· Signification du modèle

A la lumière de nos résultats en annexe, la probabilité de F-statistique est égale à 0,00346, inférieur à 0,05. Ce qui signifie que le modèle est significatif.

· Test de Jarque Bera

Après analyse, la probabilité de Jarque Bera, 0,905249 est supérieure à 0,05 ; ce qui signifie qu'il y a normalité des résidus. D'où le modèle n'est pas biaisé.

· Test de Student

En se référent à nos résultats, on peut avoir des intuitions suivantes : le t de Student calculé a une probabilité égale à 0,0290, inférieur à 0,05. Ce qui nous a permis de conclure que le paramètre est significatif. Nous avons alors accepté l'hypothèse alternative et rejeté l'hypothèse nulle.

Ce qui veut dire que le taux de change est statistiquement significatif ; ce qui fait que la politique de change appliquée en République Démocratique du Congo a une influence négative sur le taux de chômage au pays.

A partir de notre droite de régression linéaire obtenue, il se dégage selon laquelle une dépréciation de la monnaie nationale de 0,03% suite à l'augmentation du taux de change à la même proportion entraine une augmentation de taux de chômage de 1%.

· Coefficient de détermination R2

D'après nos résultats (en annexe), le coefficient de détermination représente 85,0435% ; ce qui veut dire la variable exogène, le taux de change et le taux de chômage décalé expliquent la variable endogène (taux de chômage) en concurrence de 85,0435%.

v Analyse économique.

Economiquement parlant et à la lumière de nos résultats, nous disons qu'en République Démocratique du Congo, en ce qui concerne le taux de change, nous avons constaté que pendant la période allant de 1990 à 2009, cette politique n'a pas permis de rétablir l'équilibre extérieur qui pourrait avoir des retombées sur les marchés intérieurs dont celui de l'emploi. Vu l'instabilité de la monnaie nationale face à la devise américaine couramment utilisée en échange, il y a eu des effets négatifs sur le taux d'intérêt appliqué par les banques conduisant ainsi à une fuite des capitaux vers l'étranger.

L'économie nationale est à cet effet butée à une insuffisance de l'offre des biens et services sur le marché face à une demande qui augmente compte tenu entre autre de l'accroissement démographique. D'où les importations se portent bien pour le pays, or en important les biens et services, on importe aussi le chômage de ces pays exportateurs de manière indirecte.

CONCLUSION

« Utilisation des instruments de la politique économique dans la lutte pour la réduction du niveau de chômage en République Démocratique du Congo », tel est le thème sur lequel a porté notre étude. Les instruments qui étaient pris en compte sont la politique budgétaire et la politique monétaire. La période d'étude comprend vingt ans, soit de 1990 à 2009.

La préoccupation qui nous a conduit dans cette étude était de savoir si dans leur mise en oeuvre, les politiques économiques ici considérées ont servi à réduire le niveau de chômage dans le pays. A titre d'hypothèse, nous avions avancé une réponse selon laquelle dans leurs conduites, ces politiques n'auraient pas servi à réduire le taux de chômage dans le pays.

L'objectif poursuivi dans cette étude était d'abord de cerner et de démontrer pourquoi les politiques économiques appliquées et mises en place en République Démocratique du Congo ne permettent pas au pays d'atteindre le plein-emploi. Ensuite, nous avons visé proposer des pistes de solution qui pourront aider à concevoir des mesures pouvant conduire à une réduction de ce niveau élevé de chômage dans le pays.

Le présent travail porte sur trois chapitres. Dans le premier chapitre nous avons présenté quelques théories en rapport avec la politique économique et le chômage. Le deuxième chapitre présente l'approche méthodologique. Enfin le troisième chapitre porte sur la présentation, le traitement et l'analyse des données ainsi que l'interprétation des résultats

Pour mener à bien notre analyse, nous avions fait usage de la méthode économétrique en faisant usage du logiciel Eviews 5 qui nous a aidé à construire nos modèles et à faire les différents tests d'hypothèses. La récolte des données a été rendue par la technique documentaire. Ainsi du côté de la politique budgétaire nous avons étudié l'incidence des dépenses publiques en capital et les dépenses de transfert sur le taux de chômage en R.D. Congo.

Dans la sphère monétaire, il a été question de voir les effets du taux de change sur la même variable endogène qui est le taux de chômage.

La mise en pratique de la méthodologie telle que décrite ci-haut nous a conduit aux résultats ci-après :

En ce qui concerne la politique budgétaire nous avons construit notre modèle de la manière suivante : LTCHM = 4.477644224 - 0.03050364185*DPB, TCHM étant le taux de chômage et LDPB les dépenses publiques en capital.

Après test et vérifications, nous avons trouvé que le coefficient de détermination (R2) est égal à 24,49%, ce qui signifie que les dépenses publiques expliquent l'augmentation du taux de chômage à la hauteur de 24,49%. Le test de normalité de Jarqre Bera a donné une probabilité égale à 0,491987 supérieure à 0,05 ; ce qui signifie qu'il y a normalité des résidus. Le test de signification de Fisher nous a donné une probabilité inférieure à 0,05. Ce qui signifie tout simplement que le modèle est significatif. Le test de Student enfin nous a donné une probabilité de 0,0265, ce qui revient à dire que les coefficients du modèle sont significatifs.

Par rapport à la politique monétaire, nous avons construit le modèle qui suit :

TCHM = 33.78817232 + 0.03211716979*TCHE + [AR(1)=0.2217746412] où TCHM est le de chômage, TCHE le taux de change et AR(1) le taux de chômage décalé. Coefficient de détermination R2 85,0435% ; le taux de change et le taux de chômage décalé expliquent le taux de chômage en concurrence de 85,0435%.

En ce qui concerne la Signification du modèle, la probabilité de Fisher est de 0,00346, inférieur à 0,05. Ce qui signifie que le modèle est significatif. Le test de normalité de Jarque Bera a donné la probabilité de 0,905249 supérieure à 0,05. D'où le modèle n'est pas biaisé. Le test significativité des paramètres de Student a donné une probabilité de 0,0290 inférieur à 0,05. Ce qui nous a permis de conclure que le paramètre est significatif.

De ces résultats, nous avons remarqué qu'en République Démocratique du Congo, la politique de transferts entreprise par le gouvernement n'a pas entrainé la variation à la hausse du taux de chômage pendant la période allant de 1990 à 2009. Cependant le constat est tel que toute diminution des dépenses publiques en capital de l'ordre de 0,03% entraine une augmentation du taux de chômage de 1% et que toute dépréciation de la monnaie nationale de 0,03% suite à l'augmentation du taux de change à la même proportion entraine une augmentation de taux de chômage de 1%.

Nous avons alors remarqué que pendant cette période, la politique budgétaire et la politique de change conduites par le gouvernement congolais n'ont pas été des instruments de relance économique vu le niveau excessif du chômage dans le pays.

Elles n'ont pas permis dans leur conduite de diminuer le niveau de chômage, elles ont par contre été parmi les principales causes de la montée de chômage de masse au pays.

Ceci s'explique par la mauvaise structure des budgets du gouvernement, par le non respect de la règle de l'orthodoxie budgétaire qui a conduit à des dépassements budgétaires et aux endettements ainsi que par les faiblesses des politiques monétaires qui n'ont pas répondu aux réalités des marchés congolais.

De ce qui précède, nous avons conclu donc que notre hypothèse est confirmée. C'est ainsi que nous avons, à titre de suggestions, proposé ce qui suit :

· Dans la situation actuelle où l'économie congolaise accuse d'un côté un taux élevé de chômage et de l'autre côté une faiblesse dans la conception et la conduite de ses politiques économiques, nous demandons au gouvernement congolais de pouvoir concevoir des vraies politiques de relance à travers une bonne conduite des politiques budgétaires et monétaires. Ces dernières, si elles sont bien exécutées, auront sans doute des répercutions positives sur l'économie toute entière qui se verra relancée, ce qui permettra l'utilisation de plus de la main d'oeuvre ;

· Une promotion des investissements du secteur privé aux côtés de ceux de l'Etat à travers des mécanismes d'incitation pour multiplier le nombre d'emplois. Il ne s'agit pas ici de créer des emplois « à coups de baguette magique » mais de libérer le potentiel d'emploi de l'économie congolaise, notamment en réduisant les démarches et la bureaucratie inutile et coûteuse qui entourent la création d'une entreprise au Congo-Kinshasa. Or, ce sont les entreprises qui créent des emplois et résorbent le chômage. Quand elles sont nombreuses et offrent des emplois, moins de gens sont au chômage. Malheureusement, les barrières à la création d'entreprises sont si élevées en République démocratique du Congo que les entreprises ne se créent pas. Et, par répercussion, l'emploi non plus : c'est le chômage garanti, et la pauvreté qui va avec.

· Orienter les composantes majeures de la structure de la production nationale. Celle-ci devant être portée notamment par des secteurs à forte intensité en main-d'oeuvre. Les entreprises nécessitant une main d'oeuvre peu onéreuse sont un exemple, mais on revient au premier problème : faciliter la création d'entreprises. Autre secteur : l'agriculture. Qui par sa nature un véritable grenier des emplois.

· Mettre en place un système de formation qui puisse garantir un emploi pour tous en faisant acquérir aux apprenants des qualifications qui répondent aux réalités du marché congolais de l'emploi.

BIBLIOGRAPHIE

I. OUVRAGES

ALIMONTI, P., La politique budgétaire, analyse du mode de financement et impact sur la liquidité, Bruxelles, Labor, 1981.

ARME D. et L'HRTY Y., « Transfert sociaux locaux et retour à l'emploi », Economie et Statistique, PUF, Paris, 2002.

BENASSY, Q.A., Politiques Economiques, Belin, paris, 2002.

BREMOND J. et GELEDAN A., Dictionnaire des Sciences Economiques et Sociales, Ed Belin, Paris, 2002.

CHANTEPIER, P., et al., La nouvelle politique économique, l'Etat face à la mondialisation, PUF, Paris, 1999.

DIMOTRIEVITH, N., Les grands cycles de la conjoncture économique, la Découverte, Paris, 2001.

FORRY, J.P., Analyse des décisions publiques, Hachette, Paris, 1997.

GEOUR, J.S., Politiques économiques, Economica, Paris, 1965.

HANNEQUART, A. et GREFFE, X., Economie des interventions sociales, Paris, Economica,1986.

JAQUET, P., Comprendre la politique monétaire, t1, Edition du Seuil, Paris, 1983.

MUKUTUBU B.A., et KODILA T.O., « Loi d'Okun en République démocratique du Congo : évidences empiriques », Congo, Avril, 2009.

MOSSE, E., Comprendre la politique économique, t1, Ed. du Seuil, Paris, 1983.

NENE, J.C., Politique économique comparée, (coll. Thémis), PUF, Paris, 1997.

O.C.D.E., Efficacité de la politique budgétaire, financement du déficit et contrôle monétaire, Paris, 1982.

OMAR AKTOUF, Méthodologie des sciences sociales et approche qualitative des organisations : une introduction à la démarche classique et une critique, Dunod, 2002.

SAVAGE, R., Indicateur budgétaire et effets de boule de neige de la dette publique. Leçon de l'expérience belge et perspective, Bruxelles, 1984.

SNEESS ENS H., Persistance du chômage, Répartition des revenus et Qualification, dans Economie et Statistique, n°287, Paris, 1995.

THYS C.L. et BERCKMANS, Effet du financement du déficit budgétaire en Belgique. Bulletin de documentation, Bruxelles, Labor, 1980.

WHYNES, R. et BOWLES, R., La théorie économique de l'Etat, Bruxelles, Labor, 1986.

II. NOTES DE COURS

KAWATA B., Politique économique, cours inédit, L2, FSEG, UNIKIS, 2011.

NGUBA, M. ; Principes d'économétrie, cours inédit, L2 FSEG, UNIKIS, 2009-2010.

III. WEBOGRAPHIE

http:// www.eco.univ-lyon2.fr/ricco/cours/Test_Normalite.pdf (consulté le 10/04/2011).

http:// www.gate.cnrs.fr/perso/fournier/.../2_Autocorrelation.pdf (consulté le 7/04/2011)

http:// www.opec.fr (consulté le 12/02/2001).

http://www.aft.gouv.fr (consulté le 12/02/2001)

ANNEXES

Dependent Variable: TCHM

 
 

Method: Least Squares

 
 

Date: 07/05/11 Time: 17:59

 
 

Sample (adjusted): 1991 2009

 
 

Included observations: 9 after adjustments

 

Convergence achieved after 5 iterations

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

C

33.78817

3.397794

9.944150

0.0001

TCHE

0.032117

0.006107

5.259476

0.0019

AR(1)

0.221775

0.077688

2.854677

0.0290

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.850435

    Mean dependent var

50.08889

Adjusted R-squared

0.800581

    S.D. dependent var

4.520355

S.E. of regression

2.018628

    Akaike info criterion

4.503915

Sum squared resid

24.44916

    Schwarz criterion

4.569656

Log likelihood

-17.26762

    F-statistic

17.05822

Durbin-Watson stat

2.280017

    Prob(F-statistic)

0.003346

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


Ramsey RESET Test:

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

F-statistic

0.430631

    Probability

0.540673

Log likelihood ratio

0.743557

    Probability

0.388524

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Test Equation:

 
 

Dependent Variable: TCHM

 
 

Method: Least Squares

 
 

Date: 07/05/11 Time: 18:07

 
 

Sample (adjusted): 1991 2009

 
 

Included observations: 9 after adjustments

 

Convergence achieved after 6 iterations

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

C

26.71139

4.202995

6.355324

0.0014

TCHE

-1.95E-05

0.005930

-0.003293

0.9975

FITTED^2

0.009254

0.002212

4.183316

0.0086

AR(1)

-0.171579

0.435170

-0.394280

0.7096

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.862295

    Mean dependent var

50.08889

Adjusted R-squared

0.779673

    S.D. dependent var

4.520355

S.E. of regression

2.121812

    Akaike info criterion

4.643520

Sum squared resid

22.51042

    Schwarz criterion

4.731175

Log likelihood

-16.89584

    F-statistic

10.43653

Durbin-Watson stat

2.194868

    Prob(F-statistic)

0.013610

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Inverted AR Roots

     -.17

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

F-statistic

0.622629

    Probability

0.581549

Obs*R-squared

2.136658

    Probability

0.343582

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Test Equation:

 
 

Dependent Variable: RESID

 
 

Method: Least Squares

 
 

Date: 07/05/11 Time: 18:05

 
 

Presample missing value lagged residuals set to zero.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

C

3.348336

4.969020

0.673842

0.5373

TCHE

-0.006810

0.009405

-0.724094

0.5091

AR(1)

-0.025575

0.090324

-0.283149

0.7911

RESID(-1)

-0.222176

0.453107

-0.490339

0.6496

RESID(-2)

-0.726290

0.684116

-1.061647

0.3482

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.237406

    Mean dependent var

-8.23E-12

Adjusted R-squared

-0.525187

    S.D. dependent var

1.748183

S.E. of regression

2.158980

    Akaike info criterion

4.677329

Sum squared resid

18.64477

    Schwarz criterion

4.786899

Log likelihood

-16.04798

    F-statistic

0.311315

Durbin-Watson stat

1.635396

    Prob(F-statistic)

0.857676

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

White Heteroskedasticity Test:

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

F-statistic

0.374318

    Probability

0.702758

Obs*R-squared

0.998384

    Probability

0.607021

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Test Equation:

 
 

Dependent Variable: RESID^2

 
 

Method: Least Squares

 
 

Date: 07/05/11 Time: 18:06

 
 

Sample (adjusted): 1991 2009

 
 

Included observations: 9 after adjustments

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

C

-5.595549

12.92739

-0.432844

0.6803

TCHE

0.035502

0.049206

0.721486

0.4977

TCHE^2

-3.45E-05

4.36E-05

-0.791521

0.4588

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.110932

    Mean dependent var

2.716573

Adjusted R-squared

-0.185425

    S.D. dependent var

3.416994

S.E. of regression

3.720327

    Akaike info criterion

5.726702

Sum squared resid

83.04500

    Schwarz criterion

5.792443

Log likelihood

-22.77016

    F-statistic

0.374318

Durbin-Watson stat

2.607913

    Prob(F-statistic)

0.702758

 
 
 
 
 

* 1MUKUTUBU B.A., et KODILA T.O., « Loi d'Okun en République démocratique du Congo : évidences empiriques », Congo Economic Review, Vol. 6, N°1, Avril, 2009, pp.19-41

* 2 MOSSE, E., Comprendre la politique économique, t1, Ed. du Seuil, Paris, 1983.

* 3 GEOUR, J.S., Politiques économiques, Economica, Paris, 1965

* 4 BENASSY, Q.A., Politiques Economiques, Belin, Paris, 2002.

* 5 DIMOTRIEVITH, N., Les grands cycles de la conjoncture économique, la Découverte, Paris, 2001.

* 6 NENE, J.C., Politique économique comparée, (coll. Thémis), PUF, Paris, 1997

* 7 WHYNES, R. et BOWLES, R., La théorie économique de l'Etat, Bruxelles, Labor, 1986

* 8 FORRY, J.P., Analyse des décisions publiques, Hachette, Paris, 1997

* 9 HANNEQUART, A. et GREFFE, X., Economie des interventions sociales, Paris, Economica, 1986

* 10 HANNEQUART, A. et GREFFE, X., Op. Cit

* 11 ALIMONTI, P., La politique budgétaire, analyse du mode de financement et impact sur la liquidité, Bruxelles, Labor, 1981

* 12 http//www.aft.gouv.fr

* 13 THYS C.L. et BERCKMANS, Effet du financement du déficit budgétaire en Belgique. Bulletin de documentation, Bruxelles, Labor, 1980

* 14 SAVAGE, R., Indicateur budgétaire et effets de boule de neige de la dette publique. Leçon de l'expérience belge et perspective, Bruxelles, 1984.

* 15 O.C.D.E., Efficacité de la politique budgétaire, financement du déficit et contrôle monétaire, Paris, 1982

* 16 CHANTEPIER, P., et al., La nouvelle politique économique, l'Etat face à la mondialisation, PUF, Paris, 1999, 461p.

* 17 JAQUET, P., Comprendre la politique monétaire, t1, Edition du Seuil, Paris, 1983.

* 18 BREMOND J. et GELEDAN A., Dictionnaire des Sciences Economiques et Sociales, Ed Belin, Paris, 2002, p. 263

* 19 Http// www.opec.fr

* 20 SNEESSENS H., Persistance du chômage, Répartition des revenus et Qualification, dans Economie et Statistique, n°287, Paris, 1995, p.71

* 21 ARME D. et L'HRTY Y., (2002), « Transfert sociaux locaux et retour à l'emploi » Economie et Statistique, n°357-358, p.49-71, [disponible en ligne sur www.insee.fr]

* 22 On parle aussi et traditionnellement du chômage volontaire, au sens où seule l'exigence salariale trop élevé des travailleurs (et parmi eux les chômeurs) empêche la résorption du chômage.

* 23 On parle aussi dans ce cas de chômage involontaire, parce qu'un certain nombre de chômeurs accepteraient un emploi au salaire en vigueur mais ne trouvent pas d'emploi.

* 24 KAWATA B., Politique économique, cours inédit, L2, FSEG, UNIKIS, 2011

* 25 OMAR AKTOUF, Méthodologie des sciences sociales et approche qualitative des organisations : une introduction à la démarche classique et une critique, Dunod, 2002.

* 26 NGUBA, M. ; Principes d'économétrie, cours inédit, L2 FSEG, UNIKIS, 2009-2010

* 27 www.eco.univ-lyon2.fr/ricco/cours/Test_Normalite.pdf (consulté le 10/04/2011)

* 28 www.gate.cnrs.fr/perso/fournier/.../2_Autocorrelation.pdf (consulté le 7/04/2011)






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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry