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L'utilisation des instruments de la politique économique dans la lutte pour le réduction du niveau de chômage en RDC

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par Daddy BOGOLE BOLIMA
Université de Kisangani RDC - Licencié en sciences d'économie publique 2011
  

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1.1.1.3. OBJECTIFS DE LA POLITIQUE ECONOMIQUE

Dans la majorité des pays, tous les gouvernements poursuivent les mêmes objectifs de la politique économique : un niveau élevé d'emploi, la croissance du produit national, la stabilité du niveau des prix et l'équilibre de la balance des paiements4(*).

Le choix ou la préférence de tel ou tel objectif de politique économique dépend d'une époque à l'autre et de la conviction politique des gouvernants du fait qu'un désagrément présent est toujours ressenti de façon plus pénible qu'un désagrément éventuel.

Ainsi, lors que l'inflation s'accroît, la stabilité des prix tend à devenir le souci dominant des autorités de la politique économique. Au contraire, lors que le chômage gonfle de plus en plus, nombreux sont ceux qui réclament une politique davantage stimulante à la création de l'emploi, quitte à voir l'inflation se raviver.

En outre, le niveau d'aspiration des responsables pour chaque objectif à un moment donné est fortement influencé par les résultats précédemment obtenus. L'accumulation des bonnes performances provoque le relèvement des attentes ; la persistance des résultats médiocres conduit, au contraire, à une certaine résignation.

Cette sous-section passe donc en revue les différents objectifs de la politique économique et traite de l'arbitrage entre ces derniers qui peuvent s'avérer plus ou moins contradictoires.

1.1.1.3.1. LA CROISSANCE DU PRODUIT NATIONAL

Au lendemain de la grande crise des années 30 et de la seconde guerre mondiale, l'objectif de la stabilité économique a cédé presque la place à celui de la croissance économique notamment de la stabilité de la croissance c'est-à-dire la régularité des périodes d'expansion économique.

Depuis le début du 20ème siècle, dans les régimes capitalistes, l'observation des mouvements alternatifs d'expansion et de dépression de l'activité économique qui, par leur relative régularité, ont suggéré l'existence des cycles dont l'étude a conduit jusqu'à la seconde guerre mondiale un des principaux domaines de la recherche économique.

En particulier dans les différentes études, les chercheurs ont cru à l'existence d'un cycle des affaires supposé se répéter dans ses différentes phases expansion - crise - dépression - reprise tous les sept à dix ans. En même temps se développait un mouvement séculaire de croissance, erratique à court terme et lent à long terme.

Après 1945, la montée en puissance de la politique économique s'est accompagnée de la double volonté de réduire les fluctuations économiques à court terme et accroître la croissance à moyen et à long terme5(*).

Durant tout le temps de la période de « trente glorieuses », cette double ambition a paru être couronnée de succès. Les variations ont semblé ne plus concerner le niveau de l'activité économique mais simplement son taux de croissance. Les ralentissements du cycle de croissance ont alors été qualifiés de récession pour bien distinguer ce phénomène des dépressions antérieures.

Pour se réaliser, la croissance économique procède généralement de l'accumulation de trois facteurs qui sont le capital physique, le capital technologique et le capital humain. Elle se mesure en termes d'accroissement du produit national et est générée par un processus extensif c'est-à-dire par l'accroissement du volume des facteurs de production utilisés ou par processus intensif, c'est-à-dire par l'accroissement de la productivité grâce au progrès technique, avec un même volume d'inputs.

L'objectif poursuivi dans le cadre de la politique économique est d'augmenter, de façon continue, le produit national ou le revenu atonal. On croit, en effet, que la croissance du produit engendre l'amélioration du bien-être national.

Indicateur le plus utilisé en économie pour mesurer le niveau d'activité économique, le taux de croissance doit positivement subir quelques corrections pour le rapprocher le plus possible de la réalité.

Les corrections évoquées concernent l'inflation, les amortissements et la démographie. Leur prise en compte permet de dégager le produit national net ou le revenu national réel.

1. 1.1.3.2. LE PLEIN EMPLOI

La recherche du plein emploi est un objectif fondamental et permanent des gouvernements des pays. La définition précise de cet objectif ainsi que l'appréciation de son degré de réalisation sont cependant loin d'être aussi simple qu'il pourrait paraître. L'évolution démographique est aussi invoquée à propos du chômage structurel.

Correspondant par définition à l'écart entre l'offre et la demande du travail du simple fait d'une augmentation de l'offre du travail, le chômage peut résulter de l'accroissement de la population en âge de travailler.

La politique économique doit donc, dans une telle situation, consister à stimuler la demande des biens et services par l'augmentation des dépenses publiques, l'abaissement des impôts ou la diminution du taux d'intérêt. Il s'agit concrètement dans le cadre de cette politique, de l'abaissement moyen du niveau de chômage et l'élimination de toute aggravation cyclique de ce niveau par des mesures favorisant la création d'emploi et le retour à l'emploi.

1.1.1.3.3. LA STABILITE DU NIVEAU DES PRIX

Après une longue période où se sont succédées les phases des hausses et des baisses des prix, (comme se fut le cas dans les années 30), plusieurs pays ont connu après 1945 une période d'inflation permanente qui a culminé au milieu des années 70.

La hausse du niveau général des prix dans une économie a constitué dans le passé un sujet constant des préoccupations de différents gouvernements, étant donné que l'inflation s'identifiait facilement à cette hausse des prix. Mais depuis la reprise de la croissance subséquente à la fin de la deuxième guerre mondiale, il étai devenu assez manifeste que l'inflation, définie simplement ici comme une hausse du niveau général des prix ou encore comme la perte du pouvoir d'achat de la monnaie, avait cessé, du moins à un certain point, d'être uniquement redoutée pour être souvent tolérée et parfois même utilisée par les responsables de la politique économique comme lubrifiant ou comme stimulant.

Elle ne provoque des maux de tête aux dirigeants que quand elle se prolonge et que son contrôle devient difficile. De plus en plus, de nombreux économistes monétaristes préfèrent définir l'inflation comme une augmentation soutenue ou prolongée du niveau général des prix. Pour ces auteurs, une augmentation brusque des prix due à une rupture brutale des approvisionnements (choc pétrolier, diminution de l'offre des biens alimentaires,...) n'est pas nécessairement génératrice de l'inflation.

Ce raisonnement n'est valable que si très rapidement les stocks s'améliorent sur les marchés, sinon, la hausse engendrée par la rupture des approvisionnements se prolonge et affecte l'indice des prix et naturellement d'autres secteurs de l'activité économique.

Sans pouvoir rentrer dans des questions monétaires, il conviendrait pour nous seulement de rappeler rapidement les différentes sources de l'inflation qui menacent la stabilité des prix et jettent un grain de sable dans l'appareil économique.

Cette démarche trouve son intérêt dans la recherche des solutions pour lutter contre l'inflation et de manière général, la littérature économique distingue deux origines de l'inflation : inflation par la demande et inflation par les coûts.

Inflation par la demande : La hausse des prix peut être liée à la hausse de la demande globale sur les marché des biens et services. Cette situation peut avoir pour cause :

 

§ · Une demande trop élevée à un moment donnée : un choc sur la demande crée un déséquilibre temporaire puisque les producteurs ne peuvent réagir immédiatement. La hausse des prix est la conséquence d'une insuffisance de l'offre par rapport à la demande.

 

§ · Une politique budgétaire expansionniste : l'Etat, via une politique budgétaire expansionniste, peut dans certains cas alimenter le phénomène inflationniste (exemple: relance budgétaire) puisque sa demande s'ajoute à celle émanant des privés.

Cette relation a été mise en évidence par Phillips qui, étudiant la relation inflation/chômage sur une longue période montre qu'une politique de relance de la part de l'Etat se traduit par une accélération de la hausse des prix.

 

Inflation par l'offre

· Une inflation par les coûts de production : les entreprises répercutent sur le prix de vente des biens et services la hausse des coûts de production qui peut provenir d'une hausse des prix des matières premières (chocs pétroliers de 1973 et 1979) ou d'une hausse des coûts du facteur travail (hausse des salaires...). Le risque dans ce cas est de voir se mettre en place une spirale inflationniste.

 

· Une inflation liée à une insuffisance de l'offre : en phase de ralentissement économique, les entreprises diminuent leurs investissements de manière importante. Si la reprise économique est trop brutale, alors les structures productives risquent de ne pas être en mesure de produire immédiatement le supplément de biens et services nécessaires, ce qui se traduit par l'apparition de goulots d'étranglement au niveau du système productif. Cette pénurie temporaire entraîne alors une hausse des prix.

 

· Une inflation importée : il est possible que pour certains biens ou services, l'économie nationale dépende des importations (insuffisance ou absence de production nationale pour un bien ou un service). Dans ce cas, les producteurs nationaux sont obligés d'intégrer dans leur prix de vente toute hausse des coûts de production qui seraient liés à une augmentation du prix des biens importés.

1.1.1.3.4. L'EQUILIBRE DE LA BALANCE DES PAIEMENTS

A la différence des autres objectifs que nous venons de passer en revue, l'équilibre de la balance des paiements n'a jamais constitué en soi un objectif de la politique économique. Sa prise en compte par les autorités politiques se justifie par ses effets supposés favorables sur la croissance, l'emploi ou la stabilité des prix. Il est donc par ce fait, considéré comme un objectif secondaire de la de la politique économique.

Par définition, la balance générale des paiements est un relevé de toutes les transactions économiques, réelles et financières, d'un pays avec le reste du monde durant une période donnée (un an ou un semestre), c'est-à-dire des biens et services que les résidents ont fournis ou qu'ils ont reçus aux non résidents, ainsi que des modifications de leurs créances ou dettes à l'égard du reste du monde.

L'intérêt porté à l'équilibre de la balance des paiements provient du fait qu'il est une contrainte pour le financement de l'économie nationale. Grâce aux exportations des biens et services, le pays se procure des réserves de change nécessaires au financement des importations destinées à la consommation finale ou à l'investissement.

Toutefois, le pays peut aussi recourir à l'emprunt pour financer son développement. Il est donc plus que normal que la balance des paiements soit équilibrée, car une situation plus ou moins longue de déséquilibre risque de compromettre la marche vers la croissance et le développement, à travers le remboursement de la dette et la prise en charge du service de la dette. Aussi, ce qui importerait pour nous, c'est de déceler les sources éventuelles du déséquilibre de la balance des paiements.

Les déséquilibres interne et externe 

Le déséquilibre à l'intérieur du pays a pour cause l'infériorité de l'épargne à l'investissement. Les origines de ce déséquilibre sont multiples, car en réalité, l'épargne nationale S peut être décomposée en épargne des ménages (Sm), épargne des entreprises (Sen) et épargne du gouvernement (Sg). De ce qui précède, nous avons alors la relation S=Sm+Sen+Sg. Ainsi, il y a déséquilibre si S < I, I étant le volume de l'investissement.

La responsabilité de la faiblesse de l'épargne nationale par rapport à l'investissement doit en effet être partagée par les trois groupes des épargnants. Ce déséquilibre montre que la nation a investi plus qu'elle a épargné. Mais pour ce faire, elle a dû recourir au reste du monde pour finances son déficit d'épargne.

Sur le plan externe, il y a déséquilibre lorsque le volume des exportations (X) est inférieur à celui des importations (M), soit X > M ou si X-M<0.

· Les facteurs de la compétitivité

Ces facteurs sont liés à la capacité et à l'opportunité pour les entreprises d'un pays donné de concevoir, de produire et de vendre des biens et services dont l'ensemble des caractéristiques est plus attractif sur le marché domestique comme sur le marché extérieur que celui des produits offerts par les économies concurrentes.

1.1.4. POLITIQUE ECONOMIQUE LE CYCLE D'AFFAIRES

L'approche du cycle économique dépend du type de système économique. En vertu d'un système communiste, il n'ya pas de cycle économique depuis que toutes les activités économiques sont contrôlées par les planificateurs centraux. En effet, ce manque de cycle économique est souvent cité comme un avantage dans une économie de commande. Les deux économies socialistes et fascistes ont un mélange de secteurs du marché et de commandement. Encore une fois, le secteur de commande de ces économies ne sera pas un cycle économique, alors que le secteur du marché affiche une activité cyclique. Dans une économie de marché comme les États-Unis, la nation peut souffrir des variations extrêmes au niveau de l'activité économique.

Les politiques économiques utilisés par le gouvernement pour lisser les variations extrêmes du cycle des affaires, les politiques contracycliques sont appelés ou à la stabilisation, et sont basées sur les théories de John Maynard Keynes. Dans son ouvrage « la Grande Dépression » rédigée en 1936, Keynes a soutenu que le cycle économique était dû à des fluctuations extrêmes dans la demande globale de biens et de services. La politique contracyclique augmente la demande globale en période de récession et la baisse pendant l'expansion.

Dans une économie de marché (ou secteur de marché), le gouvernement dispose de deux types de politiques économiques visant à contrôler la demande globale : la politique budgétaire et politique monétaire. Lorsque ces stratégies sont utilisées pour stimuler l'économie en période de récession, il est dit que le gouvernement poursuit des politiques économiques expansionnistes.

Et quand ils sont utilisés pour contracter l'économie au cours d'une expansion de surchauffe, il est dit que le gouvernement poursuit des politiques économiques d'austérité.

1.1.5. INSTRUMENTS DE LA POLITIQUE ECONOMIQUE

L'utilisation des grandeurs budgétaires et monétaire constitue le champ traditionnel des instruments de la politique économique. La politique budgétaire vise à stimuler la demande, par le biais des dépenses publiques qui distribuent des revenus supplémentaires, d'où une hausse de la consommation et donc de la production et de l'emploi. Instrument privilégié des politiques économiques, la politique budgétaire contracyclique permet d'accélérer ou de ralentir la croissance en modulant les dépenses publiques, les recettes fiscales et le déficit budgétaire.

Grâce au mécanisme du multiplicateur, la hausse induite de la production est plus que proportionnelle à la dépense initiale de l'Etat. Celui-ci peut également peut également abaisser les impôts ou augmenter les revenus de transfert. Ces mesures concourent à présenter un budget en déficit, ce qui évite la répercussion sur les prélèvements obligatoires.

La politique monétaire accompagne la politique budgétaire, et consiste à agir sur les taux d'intérêt à la baisse pour stimuler l'investissement.

Mais si les agents anticipent une faible reprise de la demande, la reprise de l'investissement peut ne pas se produire. Néanmoins, la politique monétaire doit accompagner la politique budgétaire, car l'augmentation de la demande de monnaie due à la reprise risque d'élever le taux d'intérêt et de réduire les investissements.

La politique de relance pose le problème de l'inflation, en relation avec la situation qui prévaut sur le marché des biens et des services.

Dans un régime européen de changes fixes et de liberté de mouvements de capitaux, la politique monétaire perd son indépendance, car la règle consiste à s'aligner sur le pays dont le taux d'intérêt est le plus élevé.

De même, la politique budgétaire doit être restrictive afin de rester dans le cadre des dispositions fixées à Maastricht. Dès lors, on peut s'interroger sur les marges de manoeuvre que les gouvernements ont à leur disposition.

Dans cette section, nous abordons ces différents instruments afin de comprendre leur portée du point de vue de la politique économique.

1.1.5.1. LA POLITIQUE BUDGETAIRE

En sa qualité d'instrument d'intervention, le budget n'a toujours pas été utilisé à des fins de la politique économique. Jusqu'aux années trente, le budget de l'Etat était destiné à financer le bon fonctionnement des seuls organes de l'Etat et cela dans ses prérogatives traditionnelles. C'est ce qu'on appelait Etat gendarme. Ce n'est qu'après la crise de 1929 que l'on a utilisé le budget pour influer sur la situation économique générale des pays6(*).

Par la politique budgétaire, on entend l'ensemble des mesures prises par les pouvoirs publics, relatives aux dépenses et aux recettes de l'Etat visant à atteindre certains équilibres et objectifs macroéconomiques.

Autrement dit, la politique budgétaire est l'ensemble des décisions de la politique économique dont la mise en oeuvre implique une intervention financière de l'Etat apparaissant dans son budget. Elle représente l'instrument privilégié des auteurs keynésiens et est, comme la politique monétaire, un moyen de la politique conjoncturelle conduite par les gouvernements7(*).

Considéré longtemps comme un acte essentiellement financier et simple moyen de couverture des besoins publics limités, traités sous l'angle administratif et dont la norme était d'équilibre, le budget était enfin devenu un instrument explicite de la politique économique à la suite des essaies empiriques de lutte contre la grande crise ainsi qu'à la vulgarisation des écrits de John Maynard Keynes.

La régulation de la conjoncture économique est donc la principale visée de la politique budgétaire qui s'opère dans un sens expansionniste mais aussi dans un sens restrictif. Lorsque le gouvernement se décide de réduire les taux d'imposition, ou lorsqu'il augmente les dépenses publiques dans le but de stimuler la demande, on parle de la politique budgétaire expansionniste.

Lorsqu'au contraire, il alourdit la fiscalité ou réduit les dépenses publiques pour répondre par exemple à une situation d'inflation ou des déficits extérieurs importants, on parle de la politique budgétaire restrictive8(*).

1.1.5.1.1. INSTUMENTS DE LA POLITIQUE BUDGETAIRE

Comme pour toute politique de régulation, la mise en oeuvre de la politique budgétaire est faite grâce à la manipulation d'un certain nombre d'instruments. Ainsi, du côté des recettes, le gouvernement peut recourir à l'arme fiscale.

Il peut en effet agir sur le niveau d'imposition directe qui frappe les ménages (impôt sur le revenu) et les entreprises (impôt sur les sociétés) ou sur le niveau des impôts indirects tels que la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), ou encore sur le montant des prélèvements obligatoires. De cette façon, on dira que la politique budgétaire exerce une influence sur le comportement des agents économiques.

Par exemple lorsque l'Etat réduit l'impôt, il distribue un supplément de revenu aux agents qui, s'il est dépensé, augmente les débouchés des entreprises qui à leur tour, si elles vendent davantage, peuvent accroître leurs productions et créer des emplois.

Du côté des dépenses, l'Etat peut tout autant mener une politique expansionniste, par exemple en créant des emplois, que restrictive lorsqu'il conduit une politique d'austérité. Plus concrètement, la politique budgétaire a trois facettes à savoir, la politique des dépenses, la politique des recettes ou fiscale et la politique de déficit budgétaire.

1.1.4.1.1.1. LES DEPENSES PUBLIQUES

Beaucoup des dépenses publiques, n'ont pas une finalité proprement économique (tel est le cas des fonds affectés à la défense nationale, à la police ou à la culture) mais toutes ont une certaine incidence sur l'économie qu'elles donnent lieu à des flux des produits et des revenus au profit d'un secteur et/ou d'un groupe de la population.

Quand on parle des dépenses publiques représentées par G, deux distinctions paraissent essentielles.

Du point de vue budgétaire, une vieille classification consiste à opposer les dépenses ordinaires aux dépenses extraordinaires des pouvoirs publics. La distinction la plus moderne s'inspire largement de la première ; elle distingue les dépenses courantes et les dépenses en capital.

Les dépenses courantes, dites de fonctionnement englobent toutes les dépenses qui n'apportent aucun accroissement direct du patrimoine public. Ces dépenses portent sur les opérations courantes et sont couvertes par les recettes courantes. Les dépenses en capital sont, quant à elles, celles qui accroissent le patrimoine national ou encore celles qui entraînent une amélioration de ce dernier. Elles englobent les dépenses qui enrichissent la nation et sont couvertes par les recettes de capital.

Du point de vue économique, nous avons trois grandes catégories des dépenses publiques, à savoir les dépenses de consommation, les dépenses d'investissement et les dépenses de transfert.

Au sens strict, les dépenses publiques doivent s'entendre comme la somme des dépenses de consommation et celles d'investissement, à l'exclusion des dépenses de transfert. Celles-ci correspondent donc à l'emprise des pouvoirs publics sur des ressources qui sont plus disponibles pour la production des biens et services privés9(*).

1.1.5.1.2. LES RESSOURCES PUBLIQUES

Dans beaucoup de pays, les recettes non fiscales ne représentent qu'une faible partie du revenu de la collectivité publique dont l'essentiel est tiré des prélèvements obligatoires.

Se référant au Moyen-âge où la trésorerie des princes était alimentée essentiellement par les ressources domaniales, l'Etat ne tire habituellement qu'un modeste profit de la gestion de son patrimoine, les bénéfices des entreprises publiques étant généralement faibles.

Parmi ces prélèvements obligatoires, on peut distinguer la fiscalité au sens strict et la parafiscalité. Les impôts sur le revenu frappent les revenus des personnes physiques et les bénéfices des entreprises.

Les impôts sur les transactions peuvent être généreux comme la Taxe sur la Valeur Ajoutée ou spécifique comme le droits d'accises sur certains produits tels que les tabacs, les carburants, l'alcool, etc.

De manière plus concrète, les recettes publiques notées par T sont constituées par des recettes courantes et par des recettes de capital. Les recettes proviennent de la fiscalité et de la parafiscalité et sont considérées comme les revenus ordinaires et habituels de l'Etat.

Les recettes de capital sont par contre celles qui englobent les revenus à caractère patrimonial comme les droits de succession et les produits des ventes des bâtiments et des terrains de l'Etat10(*).

1.1.5.1.3. LE SOLDE BUDGETAIRE

Au terme de l'exécution de la loi des finances, deux situations sont évidentes, elle peut aboutir à un solde positif ou à un solde négatif. Ainsi, si au terme de l'exercice budgétaire, on s'aperçoit que les recettes sont supérieures aux dépenses engagées, on dit qu'il y a excédent budgétaire, c'est-à-dire G<T. Si au contraire les recettes sont inférieures aux dépenses, c'est-à-dire G>T, il y a déficit budgétaire.

Par le passé, lorsqu'une conjoncture défavorable entraînait un déficit, c'et à dire lorsque G-T<0, les gouvernements avaient tendance à augmenter immédiatement les impôts afin de rétablir l'équilibre budgétaire.

Cependant, depuis l'application généralisée des théories de Keynes, les pouvoirs publics ont cessé de considérer l'équilibre budgétaire comme une nécessité absolue.

Keynes a montré comment en période de conjoncture défavorable, les dépenses publiques supplémentaires permettent une relance de l'économie. Cette relance engendre des recettes supplémentaires à venir, et permet donc le rétablissement de l'équilibre11(*).

1.1.5.1.3.1. FINANCEMENT DU DEFICIT BUDGETAIRE

Le déficit budgétaire peut être financé par les avances de l'institut d'émission au trésor, soit par l'emprunt ou l'endettement.

· Financement du déficit par les avances au trésor

Le financement du déficit par les avances faites par la banque centrale au trésor consiste en une création de la monnaie sans contrepartie, c'est la création de la monnaie ex- nihilo. Il consiste concrètement en un crédit accordé par la banque centrale à lette ou telle Administration publique.

L'Administration qui utilise ce crédit à diverses fins, contracte une dette auprès de la banque centrale, mais cette dette est indolore car le crédit qu'octroie la banque centrale ne porte pas d'intérêt.

Cette pratique très rependue par le passé, notamment pour financer la guerre, conduit à fixer un rythme de l'émission de la monnaie en fonction des exigences du Trésor public plutôt que des besoins de transaction ou de thésaurisation de l'économie.

Elle est aujourd'hui bannie un peu partout dans le monde car les effets de ce mode de financement sont l'inflation et le discrédit de l'Etat. L'augmentation de la quantité de monnaie en circulation sans une production correspondante des biens et services est une cause de la hausse des prix12(*).

· Financement du déficit par endettement

Lorsque le déficit budgétaire est financé par l'emprunt, l'endettement de l'Etat peut entraîner une hausse des taux d'intérêt provoquant ainsi un « effet d'éviction ». En effet, si l'Etat s'endette à l'intérieur, les ressources d'épargne qu'il mobilise cessent d'être disponibles pour les autres agents économiques.

L'accroissement de la demande des capitaux, contraint l'Etat à proposer une augmentation de l'épargne plus attractive, en augmentant le taux d'intérêt. Cette hausse produit un effet négatif sur le niveau des investissements privés, dont les coûts sont renchéris. Un cycle de ralentissement de l'activité est ainsi amorcé13(*).

Ensuite, le déficit budgétaire, s'il est conduit d'année en année, entretient un phénomène d'accumulation de la dette publique. Si celle-ci devient trop importante, on entre dans un cercle vicieux de « l'effet de boule de neige » de la dette.

Le mécanisme de l'endettement s'auto entretient : un déficit accroît le montant de la dette, qui si elle ne peut pas être remboursée conduit à le nécessité d'emprunter de nouveau afin d'en régler une partie, ce qui alourdit d'autant la charge de remboursement.

Même à son terme, ce cercle vicieux peut conduire à une situation dans laquelle un Etat peut contracter un emprunt dans un seul but d'en rembourser non pas le capital mais les seuls intérêts de cet emprunt14(*).

1.1.5.1.3.2. LA SOUTENABILITE DE LA POLITIQUE BUDGETAIRE

Il s'agit ici dans une perspective dynamique, de s'intéresser aux conséquences sur la dette publique émanant des déficits budgétaires. On dira alors que la politique budgétaire est soutenable si elle assure la solvabilité de l'Etat c'est-à-dire lors qu'elle garantit que la dette publique ne croîtra pas dans des proportions excessives telles que l'Etat ne puisse plus assurer son remboursement. Il s'agit donc d'une condition budgétaire intertemporelle qui stipule que la valeur actualisée des surplus budgétaires futurs doit permettre le remboursement de la dette à terme.

1.1.5.1.3.3. EFFICACITE DE LA POLITIQUE BUDGETAIRE15(*)

Dans une approche monétaire, l'efficacité de la politique budgétaire est jugée selon qu'on est dans un régime de change fixe ou de change flexible.

· En change fixe

Ici l'efficacité de la politique budgétaire dépend du degré de la mobilité des capitaux. En effet, un accroissement des dépenses publiques provoque une augmentation du revenu national et du taux d'intérêt.

L'augmentation du revenu encourage les importations, et cela tend à détériorer la balance commerciale, et donc de la balance générale des paiements. En outre, l'augmentation du taux d'intérêt tend à favoriser l'accroissement des entrées des capitaux étrangers qui améliorent la balance globale. Il se produit alors deux effets contradictoires sur l'équilibre externe.

Dans le cas où les capitaux sont très mobiles, le second effet domine sur le premier et le solde de la balance globale est positif. Face à la forte demande de la monnaie nationale, la banque centrale est obligée de lutter contre l'appréciation en demandant des devises et cela se traduit par une augmentation des réserves de change.

A long terme, l'augmentation du revenu sera donc plus importante que celle de courte période. Mais dans le cas où les capitaux sont peu mobiles, le premier effet est dominant et la politique budgétaire va engendrer un déficit extérieur.

La banque centrale doit lutter contre la dépréciation en achetant la monnaie nationale, d'où la diminution des réserves de change. Dans ce cas, la courbe de la demande des biens et services se déplace vers la gauche et la politique budgétaire est moins efficace qu'en économie fermée.

En régime de taux de change fixe, les gouvernements disposent d'un instrument supplémentaire pour relancer l'économie : la dévaluation. Elle a pour but d'améliorer la compétitivité des produits nationaux afin d'améliorer les soldes de leurs balances commerciales car la demande des biens domestiques est stimulée.

· En change flexible

Comme nous l'avons dit précédemment, une politique expansionniste provoque un accroissement du taux d'intérêt et du revenu. Cependant, ces effets ne s'arrêtent pas là car les échanges internationaux des biens et des capitaux dépendent de ces deux variables. L'augmentation du revenu dégrade le solde commercial en stimulant les importations. En contrepartie, l'offre de monnaie s'accroît sur le marché de change.

La banque centrale n'intervenant pas, la monnaie tendra à se déprécier. Comme les capitaux sont mobiles, l'augmentation de taux d'intérêt provoque des entrées des capitaux d'autant plus forte qu'ils sont mobiles. La demande de la monnaie domestique augmente en conséquence, ce qui tend à apprécier la monnaie nationale. Cela provoque alors un déplacement de la courbe de la demande des biens vers la droite et celle de la balance globale vers le haut.

L'effet total sur le taux de change et donc sur la balance des paiements est incertain. Il dépend des effets induits respectivement par l'augmentation du revenu et celle du taux d'intérêt. Dans le cas où les capitaux sont peu mobiles, le premier effet est dominant car le deuxième effet est faible ; la balance commerciale s'améliore.

Dans le cas où la mobilité des capitaux est forte, le deuxième effet est dominant et la politique budgétaire est peu efficace. Finalement, la politique budgétaire est efficace en change fixe d'autant plus que les capitaux sont peu mobiles.

Dans une approche purement budgétaire, l'efficacité de la politique budgétaire est jugée à travers les effets multiplicateurs. Les pouvoirs publics ne manipulent cet instrument privilégié de politique économique qu'en agissant sur les recettes et les dépenses, par l'intermédiaire des moyens mis à leurs disposition, à savoir les dépenses (G), les impôts (T) et les transferts (R).

De ce qui précède, l'efficacité ou non de la politique budgétaire dépend de la manipulation de ses facettes. Partant, quelle pourrait être l'incidence d'une politique de dépenses publiques ou d'une politique fiscale ?

Effets d'une politique de dépenses publiques ou d'une politique fiscale et d'une politique de transfert.

Rappelons que tout accroissement des dépenses publiques crée un effet multiplicateur entraînant une augmentation de revenu national. Le multiplicateur de dépenses publiques joue un rôle identique à celui du multiplicateur de l'investissement.

Toute réduction de dépenses de l'Etat provoque un effet multiplicateur à la baisse sur le revenu national.

Une augmentation des impôts décidée par le gouvernement produit un effet multiplicateur contraire à ceux rencontrés lors d'un surcroît des investissements privés ou de dépenses publiques. Autrement dit, une pression fiscale accrue a un effet récessionniste sur le revenu national tant elle provoque une baisse du revenu disponible. Au contraire, tout dégrèvement fiscal provoque une expansion des revenus disponibles qui entraîne de nouvelles dépenses de consommation. Le multiplicateur fiscal exerce sur l'économie un effet contraire à celui du multiplicateur de dépenses publiques.

Dans une optique de sous-emploi, les pouvoirs publics ont à leur disposition deux stratégies pour relancer l'économie et provoquer une augmentation du revenu national : augmenter les dépenses publiques (G) ou réduire la pression fiscale (T).

Afin d'atteindre le plein emploi face à une demande globale faible, les pouvoirs publics ont encore la possibilité d'intervenir en augmentant les transferts tels que les pensions dues aux fonctionnaires en retraite ou aux anciens combattants, les allocations de chômage. Les transferts ont une incidence sur le revenu disponible et par conséquent sur les dépenses de consommation à travers lesquelles ils exercent une influence sur le niveau de la demande globale. Dans ce cas, on qualifie ce résultat de multiplicateur de transfert.

Sachant que les bénéficiaires des transferts n'affectent qu'une partie aux dépenses de consommation, l'effet multiplicateur sera moindre que dans celui de la variation du même montant de l'accroissement des investissements privée (I) ou de la dépense publique (G).

De ce qui précède, dans le cadre de sa politique économique, l'Etat parvient à créer l'emploi par le mécanisme suivant : GYdCðIù.

Où : G : augmentation des dépenses gouvernementales ;

Yd : augmentation du revenu disponible ;

C : accroissement du niveau de consommation ;

ð : augmentation du profit réalisable ;

I : augmentation du niveau d'investissements privés ;

ù : augmentation du niveau de l'emploi.

De manière plus brève, une politique budgétaire est dite efficace lors que les effets multiplicateurs (de dépenses publiques, des recettes fiscales des transferts) ont une incidence positive sur les autres agrégats économiques bien entendu la croissance économique et l'emploi.

Remise en cause des effets multiplicateurs

L'efficacité de la politique budgétaire dépend fondamentalement de la relance de l'activité économique par les différentes manipulations budgétaires que nous venions de décrire ci-haut. Le multiplicateur ne joue réellement que si la totalité voire la grosse partie des revenus est affectée à la consommation. Or, cela n'est toujours pas le cas, l'épargne étant considérée comme une fuite éventuelle.

Il suffit de se rappeler, par exemple, que dans l'hypothèse d'une politique des transferts, toutes les sommes perçues par divers bénéficiaires ne sont pas nécessairement affectées à la consommation. S'agissant notamment des pensionnés (civils ou militaires), une fraction des transferts reçus est épargnée au profit des enfants ou des petits enfants.

D'une part, l'effet d'éviction témoigne, si besoin en était encore, de la limite de ce mécanisme. En cas de plein-emploi, tout accroissement des dépenses publiques ne pourrait qu'entrainer une réduction de l'offre du secteur privé par transfert de facteurs de production vers le secteur public ou une diminution de la demande des biens et services privés par l'intermédiaire d'une hausse des prix.

Il faut noter que l'effet d'éviction n'est pas non plus envisageable dans un contexte de chômage massif. L'effet multiplicateur peut également être amoindri par d'autres facteurs tels que les impôts, les dépenses en biens et services importés.

Ces critiques ne doivent nullement être interprétées comme remettant entièrement en cause les politiques budgétaires d'inspiration keynésienne. Elles doivent plutôt servir à attirer l'attention des pouvoirs publics sur le caractère sélectif des politiques de relance au point de ne privilégier que les dépenses publiques ayant un plus grand effet multiplicateur sur l'activité économique et l'emploi.

1.1.5.2. LA POLITIQUE MONETAIRE

La politique monétaire est par définition, un ensemble des mesures prises par les pouvoirs publics et notamment la banque centrale, visant à faire varier la quantité de la monnaie présente dans l'économie afin d'agir notamment sur la valeur de la devise nationale, la production, sur l'investissement, sur la consommation et sur l'inflation.

1.1.5.2.1. LES OBJECTIFS DE LA POLITIQUE MONETAIRE

Les objectifs de la politique monétaires sont les mêmes que ceux des autres politiques économiques que l'on peut mettre en oeuvre, à savoir promouvoir l'expansion, le plein-emploi, la stabilité des prix et l'équilibre de la balance extérieure.

Concrètement, la politique monétaire a pour objectif de soutenir l'activité économique en fournissant aux agents la liquidité et les crédits indispensables pour consommer, investir et produire.

C'est pourquoi la politique monétaire ne doit pas se révéler trop restrictive dans la mesure où elle risquerait alors de bloquer la croissance économique.

Elle ne doit pas non plus être trop expansionniste car une telle situation favoriserait l'augmentation de l'inflation en injectant trop de pouvoir d'achat dans une économie qui ne dispose de suffisamment de biens pour satisfaire la demande. Néanmoins, il est affirmé qu'au sein de la politique économique d'ensemble, la politique monétaire vise essentiellement la stabilité des prix et de taux de change.

Cet objectif final est commun à toues les banques centrales puisque l'inflation diminue le pouvoir de la monnaie qu'elles émettent et dont elles ont vocation de préserver l'usage.

1.1.5.4.2.2. INSTRUMENTS DE LA POLITIQUE MONETAIRE

Les banques centrales disposent de plusieurs armes pour mettre en oeuvre la politique monétaire correspondant à leurs objectifs. Certains sont devenus ses instruments privilégiés d'intervention, d'autres par contre sont tombés en désuétude. En France par exemple, l'encadrement des crédits qui était au coeur de sa politique monétaire avant les années 1980 et qui consistait en une obligation faite aux banques de ne pas dépasser un volume donné de prêts auprès des entreprises et des particuliers a été abandonnée en 1987. Cette technique était jugée trop directive et ne correspondait plus à une économie ouverte au monde et à la concurrence internationale16(*).

Pour les mêmes raisons, la politique de variation des réserves obligatoires n'est plus véritablement employée par la banque centrale depuis cette époque, mais demeure une arme potentielle, rarement utilisée.

Elle consiste en une obligation imposée aux banques de déposer sur un compte non rémunéré de la banque centrale une proportion de leurs dépôts à vue et à terme, qui constitue les réserves obligatoires, montant de dépôts qu'elles peuvent employer librement et donc utiliser pour augmenter le taux de ses réserves. De cette façon, la banque centrale encourage le crédit ou le pénalise.

Aujourd'hui, les instruments les plus couramment utilisés sont l'intervention sur le marché monétaire et l'opération de réescompte. Puisque les banques doivent se refinancer auprès de la banque centrale, c'est-à-dire acheter de la monnaie dont elles ne disposent pas en quantité illimitée, elles sont obligées d'accepter le coût de ce refinancement qui varie en fonction de la politique définie par les autorités monétaires.

En augmentant ce coût, c'est-à-dire le taux de réescompte, la banque centrale amène les banques commerciales à augmenter leurs propres taux d'intérêt auprès de leurs clients, ce qui ralentit l'activité de crédit. L'inverse est observé si l'on baisse ce coût.

De manière plus concrète, ces instruments sont regroupés en deux grandes catégories : il y a les instruments directs et les instruments indirects.

Les instruments directs permettent d'agir sur les bilans des banques c'est-à-dire exercer une action directe sur le comportement des banques au moyen des mesures réglementaires.

Les instruments indirects par contre, influent sur les conditions d'offre et de demande sur le marché de la monnaie centrale. Ce sont d'ailleurs les instruments de marché. On recense habituellement trois instruments indirects : les mécanismes de prêt de la banque centrale, les opérations d'Open market et le coefficient de réserves obligatoires.

Le choix entre instruments directs et instruments indirects dépend des caractéristiques du système financier dans une économie. Dans une économie dont les capacités du marché sont peu développées et où le financement des activités économiques s'effectue pour l'essentiel par recours au crédit bancaire, il peut être justifié de recourir à l'encadrement de crédit afin de contrôler la masse monétaire.

Ce contrôle se fait à travers celui de la contrepartie c'est-à-dire le crédit au secteur privé en lui assignant des mêmes normes de progression annuelle.

1.1.5.2.1.1. ACTION SUR LE TAUX D'INTERET

La banque centrale n'a en principe pas des clients privés, elle ne cède pas directement ses billets aux agents non financiers. Ses principaux clients sont les banques et le trésor auxquels elle prête la monnaie dans le cadre des dispositions qui visent à en garantir la solidité et à permettre le maintien de la confiance.

Lorsque la banque centrale mobilise un effet ou consent une avance de façon à permettre aux intermédiaires financiers de reconstituer leurs trésoreries, elle prélève un taux d'intérêt. C'est par le maniement de ce taux que l'institut d'émission s'efforce traditionnellement d'agir, ce qui doit provoquer une variation dans le même sens et de portée comparable des taux débiteurs ou créditeurs pratiqués par les banques de second rang vis-à-vis de leurs clients.

Avec le temps, les banques centrales des pays ont été appelées à développer plusieurs instruments en matière de taux d'intérêt et, dans leur panoplie, il convient de distinguer des taux d'affiche et les véritables taux d'intervention sur le marché monétaire.

L'opération de réescompte 17(*)

Le réescompte d'un effet de commerce à court terme a longtemps été considéré comme l'opération de crédit par excellence des banques d'émission en raison du caractère « self securing » c'est-à-dire l'opération commerciale porte sur les marchandises existantes et « self liquidating » qui signifie que la vente porte sur les marchandises par le débiteur de la transaction. Le réescompte a cependant perdu son importance dans la conduite de la politique monétaire.

D'une part, le crédit d'escompte a reculé par rapport aux crédits de caisse qui permettent aux entreprises d'adapter au jour le jour leurs découverts en banque à leurs besoins. Tandis que l'escompte d'un effet est une opération qui, une fois faite, implique un intérêt à payer pour toute la durée de l'escompte. Ensuite, les frais de gestion des crédits d'escompte relatifs à la création du papier commercial, à la surveillance des échéances, à l'encaissement des traites sont également plus lourds.

D'autre part, plus profondément, le taux d'escompte présente un caractère officiel qui en rend le maniement plus aisé. Sa sacralisation tend à le figer pour des longues périodes. C'est pourquoi les autorités monétaires ont eu tendance à lui substituer des instruments et des procédures plus souples mais également moins visibles.

En fait, le taux auquel la banque centrale réescompte le papier de commerce ne présente plus dans aucun pays le taux directeur du marché monétaire. Sa manipulation correspond principalement aujourd'hui à un signal politique et psychologique utilisé par la banque centrale pour l'orientation générale de son action, notamment en cas de tension sur le marché des changes.

Les avances

Les avances sur nantissement c'est-à-dire sur garantie, constituent un autre mode de refinancement traditionnel des intermédiaires financiers par la banque centrale. Aux États-Unis par exemple, le « discourt rate » ou le taux d'escompte officiel concerne d'ailleurs ce type d'opérations. Le plus souvent, les avances sont conçues comme un moyen de financement à très court terme et sont donc octroyés sur une base journalière dans certains pays.

La banque centrale octroie cependant des crédits à long terme destinés par exemple à rencontrer les besoins de fonds saisonniers de certaines institutions.

Les opérations d'Open Market

Les opérations d'Open Market, expression anglo-saxonne, consiste pour la banque centrale et/ou éventuellement un autre organisme régulateur plus spécialisé, à acheter ou à vendre des titres sur le marché monétaire. L'expression « marché ouvert » signifie qu'il ne s'agit pas des opérations effectuées bilatéralement entre une banque de second rang et la banque centrale, mais des opérations de cette dernière sur un marché où opèrent de nombreuses catégories d'agents économiques.

Dans plusieurs pays, les entreprises non financières, voire les particuliers peuvent acquérir des titres de la dette publique. Ces opérations ne modifient donc pas l'encours de la dette de l'Etat et ne sont pas à confondre avec la souscription par la banque des dettes nouvellement émises par le trésor c'est-à-dire avec le financement monétaire de l'Etat.

A l'heure actuelle, les modalités des opérations d'Open market varient d'un pays à l'autre. Ces achats et ventes des titres constituent un autre instrument d'action sur la liquidité de l'économie et la formation des taux d'intérêt. Toute chose restant égale par ailleurs, l'achat des titres par les autorités monétaires contre billets augmente la capacité de prêt des intermédiaires financiers, qui deviennent plus liquides (effet quantités) et tend aussi à faire baisser automatiquement les taux d'intérêt effectifs de ces titres en exerçant une influence haussière sur les cours (effet prix). Les ventes des titres par les autorités monétaires provoquent bien sûr des conséquences inverses.

Les Swaps

La technique de Swaps en devise est utilisée en particulier en Suisse, aux Pays-Bas en Allemagne. Et comme pour les prises en pension, ces opérations peuvent être de durées variables. En effet, lorsque la banque centrale veut injecter des fonds sur le marché ou, au contraire en retirer, elle peut acheter ou vendre aux intermédiaires des devises en comptant (le plus souvent des dollars) contre la monnaie nationale et revendre ou racheter ces mêmes devises à terme. Une vente ou un achat des devises modifie la position au comptant de la banque et donc, ses possibilités d'interventions immédiates mais à sa contrepartie dans la position à terme.

1.1.4.2.1.2. LES RESERVES OBLIGATOIRES

L'obligation faite aux banques de détenir en avoirs liquides (billets ou réserves obligatoires) une fraction de leurs dépôts a tout d'abord répondu au souci de préserver la liquidité des intermédiaires financiers et d'assurer la sécurité des déposants. Par la suite, les autorités monétaires ont cependant élargi le rôle indirect de création de monnaie par la contrainte de liquidité ainsi imposée aux banques commerciales. Plus récemment les banques centrales ont également utilisé cet instrument pour restaurer la dépendance des institutions à leur égard, mise en péril par la diminution de la part des billets dans la masse monétaire.

1.1.5.2.1.3. ACTION SUR LE VOLUIME DE CREDIT

Les instruments qui cherchent à limiter l'offre et la demande de crédit par l'intermédiaire de son coût peuvent se révéler d'une efficacité insuffisante dans certaines circonstances. Ainsi, dans un contexte inflationniste, la hausse des taux d'intérêt risque de ne pas décourager la demande de crédit mais, au contraire, d'entretenir la hausse des prix. La décision des firmes d'investir à l'emprunt est motivée par les perspectives de profits et le taux d'intérêt n'est qu'un des éléments qui déterminent la rentabilité attendue du capital.

En phase d'expansion soutenue, les perspectives favorables de la demande et la hausse probable des prix de leurs produits peuvent amener les entreprises à penser que leurs recettes augmenteront encore davantage, voire à accroître leurs demandes de crédits nonobstant la hausse des taux nominaux. D'autre part, les entreprises acceptent d'autant plus facilement de payer des taux élevés si, du fait de l'imperfection de la concurrence, elles sont en mesure de répercuter la hausse de leurs coûts sur leurs prix de vente dans la crainte de perdre leurs marchés.

1.1.2. LE CHOMAGE

Le chômage a de tout le temps été au centre des débats relatifs au développement par l'augmentation du niveau de l'emploi, étant donné son impact sur le niveau de vie de la population et sur la société en général. Il reste cependant une question pertinente à laquelle les économistes tentent de trouver de réponse et s'accordent tous sur une certaine définition : « les chômeurs sont des personnes en âge de travailler mais qui n'ont pas d'emplois rémunérés ».

Difficultés d'une Définition du chômage

En première analyse on peut dire que : «Sont au chômage toutes les personnes au-dessus d'un âge déterminé, qui n'exercent pas d'emploi rémunéré ou ne sont pas travailleurs indépendants, sont disponibles pour travailler, et s'efforcent de trouver un emploi rémunéré ou de devenir travailleurs indépendants.» En réalité, cette acception a priori évidente ne va pas sans poser de nombreuses questions:

Le chômage : mise en perspective historique

Des historiens de l'économie soulignent que la notion de chômage est une invention de la fin du XIXe siècle qui va de pair avec l' exode rural et la constitution de la classe prolétaire urbaine. À cette époque « la frontière travail/non-travail devient une coupure nette entre deux mondes et est vécue comme telle, d'autant qu'elle est séparation de lieu, entre lieu de travail et lieu d'habitat».

La notion de chômage est intrinsèquement liée à l'idée de salariat, c'est-à-dire d'un contrat entre un travailleur et un employeur. Le chômeur est l'individu qui souhaite vendre sa force de travail mais ne trouve pas preneur aux conditions qu'il exige.

Or si le travail salarié s'est désormais imposé dans les sociétés occidentales contemporaines, il reste une réalité historique, fruit d'une évolution du système économique :

Jusqu'à la fin du XIXe siècle, l'activité économique des individus s'est trouvée partagée entre le travail rural, à domicile et indépendant, et le travail salarié en usine. Nombre de personnes cumulent les deux types d'activité et les paysans qui s'adonnent par ailleurs à une production agricole dans une optique d' autoconsommation restent longtemps nombreux.

S'il existe déjà des formes manifestes de sous-emploi (saisonnier dans le cas du secteur agricole ou conjoncturel à l'occasion des ralentissements d'activité) il est toutefois difficile de parler de chômage dans un contexte économique où le rapport salarial reste une exception.

Aujourd'hui, les économies en voie de développement connaissent un régime économique et social pas très différent du contexte évoqué ci-dessus : les analyses doivent donc être menées avec prudence, en fonction d'un contexte qui ne peut être évacué.

Définition statistique : Normes Internationales et Normes nationales

La statistique du chômage est marquée par la cohabitation d'une définition internationale proposée par le Bureau international du travail (BIT) et celles propres aux Etats et organismes statistiques nationaux.

Les normes régionales ou nationales

Pour être chômeur selon le système statistique européen Eurostat, il faut avoir été sans travail durant la semaine de référence (soit moins d'une heure hebdomadaire d'activité) et avoir fait des démarches spécifiques en vue de retrouver un emploi, sans forcément s'être déclaré comme chômeur auprès de l'administration.

Ces définitions font l'objet d'une harmonisation internationale et la principale définition est celle du B.I.T., chargé de promouvoir des normes en matière de l'organisation du travail.

La norme BIT

Selon le BIT, est chômeur toute personne (de plus de 15 ans) qui remplit les critères suivants :

· « Etre sans travail », c'est-à-dire ne pas avoir d'activité pendant la semaine de référence ;

· « Etre disponible pour travailler », c'est-à-dire être en mesure d'accepter toute opportunité d'emploi qui se présente dans les quinze jours ;

· « Rechercher activement un emploi, ou en avoir trouvé un qui commence ultérieurement ».

A cet effet, le chômage est au sens du Bureau International du Travail, la période d'inactivité forcée qui caractérise une personne capable, disponible et désireuse de travailler, mais qui ne parvient pas à trouver un emploi.18(*)

Toutefois, il existe des différences mineures entre la définition du Bureau International du Travail et les définitions nationales ainsi que celles des autres mesures nationales comme le taux de chômage que publie l'Institut National des Statistiques.

De ce fait, une personne qui travaille quelques heures seulement pendant la semaine et qui ne cherche pas activement un emploi rémunéré à temps plein n'est pas un chômeur au sens du Bureau International du Travail.

Ensuite, les personnes découragées qui cessent de chercher un emploi, d'autres encore exercent une activité réduite qui ne peut dépasser 78 heures de travail dans le mois ne sont pas comptabilisées parmi les chômeurs ; ce sont des inactifs comme le sont d'ailleurs les retraités, les femmes au foyer, les étudiants ou les invalides.19(*)

Si la question de l'emploi et du chômage est revenue au centre de bon nombre de préoccupations de nos contemporains, force est de constater qu'elle demeure un sujet de controverse entre les écoles de pensée économique, et entre les modèles économiques et sociaux des différentes nations. En l'absence de réel consensus sur les diagnostics ou les politiques aptes à lutter contre lui, le thème du chômage est clairement devenu un sujet de confrontation politique dans la plupart des démocraties, à l'occasion des périodes électorales.

1.1.2.1. LE HALO AUTOUR DU CHOMAGE20(*)

Il n'y a pas de complot pour dissimuler la réalité autour du chômage. Mais la frontière entre chômage et emploi c'est-à-dire entre l'inactivité et l'activité est floue : il y a un « halo » autour du chômage.

D'abord, mesurer le chômage est difficile : on obtient par exemple des résultats différents suivant qu'on se base sur les réponses spontanées des personnes interrogées ou sur base des critères objectifs. Ensuite, s'accorder sur une définition l'est encore plus, compte tenu des transactions incéssables entre activité et inactivité. Deux exemples permettent d'illustrer cette difficulté.

Premièrement, les fluctuations conjoncturelles s'accompagnent toujours des passages de l'activité à l'inactivité (en cas de ralentissement conjoncturel, le chômage augmente et une fraction des chômeurs se décourage et cesse des recherches) ou de l'inactivité à l'activité (en cas d'accélération conjoncturelle, le chômage baisse et une fraction des inactifs revient sur le marché du travail).

On parle dans ce cas de la flexion du taux d'activité. Le taux de flexion, déduit à ce cet effet, désigne la proportion des emplois créés qui sont pourvus par des nouveaux actifs et non par des anciens chômeurs. Ce phénomène implique que les créations d'emploi ne se traduisent pas intégralement en baisse automatique du chômage.

Deuxièmement, il n'y a pas si grande différence, ni économique ni sociale pour une personne en stage d'insertion (comptabilisée comme employé), en recherche active d'un emploi (comptabilisée comme chômeur), ou une personne en formation prolongée pour cause des difficultés à trouver un emploi, comptabilisée comme inactif. Voilà pourquoi il est important de pouvoir identifier les catégories d'emploi qui se trouvent à la lisière du chômage.

1.1.2.2. ORIGINES DU CHOMAGE

Le point de départ de toutes les théories relatives au chômage est de considérer ce dernier comme le résultant d'une confrontation entre l'offre et la demande de travail.

Dans l'approche néo-classique, l'offre de travail d'un individu résulte d'un arbitrage entre le travail et la consommation et qu'elle est en principe une fonction croissante du salaire réel.

De son côté, la demande de travail de l'entreprise dérive de la maximisation du profit, et elle est une fonction décroissante du salaire en vigueur. Ce cadre d'analyse très simple désigne la rigidité du salaire réel comme la principale source du chômage. Ensuite, le coin fiscal (ou coin fiscalo-social) constitue une distorsion fiscale et a pour conséquence un emploi plus faible. Plus précisément, les cotisations employeurs abaissent la courbe de demande du travail (pour un même niveau d'emploi, les entreprises souhaitent réduire les salaires réels versés aux travailleurs), tandis que les cotisations employés élèvent la courbe de l'offre du travail (pour un même niveau d'offre, les travailleurs souhaitent un salaire brut plus élevé.21(*) .

1.1.2.3. TYPOLOGIE ET FORMES DE CHOMAGE

Les sciences économiques distinguent plusieurs types de chômage à savoir le chômage lié au facteur temps, le chômage au sens doctrinal et le chômage lié au marché du travail.

1.1.2.3.1. CHOMAGE AU SENS DOCTRINAL.

Si la demande des biens et services est supérieure à l'offre sur le marché, le niveau général des prix va augmenter. Cette hausse des prix va à la fois réduire la demande et élever l'offre ; ce second effet conduit à élever la demande du travail. Mais si les prix ne s'ajustent pas immédiatement ou si les salaires sont indexés sur les prix, ce rééquilibrage ne se produira pas.

On dira alors que les entreprises sont contraintes par l'offre, c'est-à-dire que seules des contraintes d'offre les empêchent de produire plus, donc d'employer d'avantage de main-d'oeuvre. Le chômage associé à ce type de situation est appelé « chômage classique ».22(*)

Supposons à l'inverse que l'offre des biens et services soit supérieure à la demande. Dans ce cas les prix vont baisser pour élever la demande. Si les prix mettent du temps pour s'ajuster, les entreprises seront contraintes par l'insuffisance de la demande. Elles ne peuvent pas employer d'avantage de main-d'oeuvre, non pas parce que les salaires sont élevés mais tout simplement parce que la demande des biens st services qui leur adressée est insuffisante. Le chômage associé à ce type de situation est dit « chômage keynésien ».23(*)

1.1.2.3.2. CHOMAGE LIE AU TEMPS

Les économistes distinguent dans cette rubrique chômage frictionnel le chômage saisonnier, le chômage conjoncturel et le chômage structurel.

· Le chômage frictionnel

Correspond au temps qui sépare la cessation d'une activité et la reprise d'une autre activité professionnelle. Ce chômage est lié au temps qui sépare deux emplois successifs. Il est en réalité et au-delà de toutes les contradictions, un chômage de plein-emploi qui ne concerne que l'hypothèse d'un salarié qui quitte un poste pour occuper un autre poste qu'il sait prochainement disponible.

· Le chômage saisonnier 

Il concerne quant à lui, l'ensemble des activités qui se déroulent selon un cycle qui n'est pas contant dans le temps. Ce type de chômage concerne les activités liées au tourisme ou encore certaines activités agricoles.

· Le chômage conjoncturel

Celui-ci résulte d'un ralentissement plus ou moins durable de l'activité économique. Lorsque le cycle économique connaît un ralentissement, celui-ci peut être cause du chômage. C'est pour cela qu'on l'appel chômage cyclique.

· Le chômage structurel

Il requiert de désagréger le marché de travail en micromarchés élémentaires considérés comme homogènes, mais plus ou moins segmentés. Même en cas d'équilibre global ou de l'offre excédentaire sur le marché, c'est-à-dire en l'absence de tout chômage cyclique, certains marchés peuvent encore présenter des demandes excédentaires.

Cela s'explique par le fait que la structure de l'offre est inadaptée à celle de la demande qui ne peut être absorbée, soit à cause de la mobilité professionnelle insuffisante, de la qualification, de certaines contraintes physiques, de l'âge et le sexe, etc. Ce chômage est exclu de l'analyse classique, par définition néoclassique de la politique conjoncturelle ou cyclique.

1.1.2.3.3. CHOMAGE LIE AU MARCHE DU TRAVAIL

De prime abord, on peut concevoir que deux types de chômage : involontaire et volontaire. Dans ce dernier cas, deux variétés peuvent être envisagées, à savoir : le chômage rationnel et le chômage de recherche. Le chômage, stricto sensu, ne peut être qu'involontaire dans la mesure où il se traduit par une exclusion involontaire de l'individu du marché du travail.

Par contre, le chômage dit volontaire n'est concevable que lorsque les salariés refusent de travailler, en dépit du taux de salaire en vigueur. Ce refus s'explique par le fait que les individus sont souvent obligés de comparer l'utilité présente ou escompté de l'emploi (revenu, puissance ou notoriété) avec sa désutilité (perte de temps libre, autres contraintes,...). Quand le rendement du travail est considéré comme nul ou très faible, l'individu opte pour un chômage rationnel.

Stigler et Phelps ainsi que d'autres auteurs ont mis en exergue le concept chômage de recherche (ou job search). Celui-ci consisterait en un investissement volontaire en temps des personnes qui cherchent à accroitre leurs utilités futures.

Tant que certaines conditions caractérisant un poste disponible ne leur conviennent pas, ces personnes continuent le recherche jusqu'à ce que satisfaction leur soit donnée. Ces conditions peuvent comprendre le taux de salaire, la nature ou localisation de l'emploi,...24(*)

1.1.2.4. QUALIFICATION ET CHOMAGE

L'objet de cette section est d'analyser les conséquences d'un progrès technique qui favorise le travail des non qualifiés et d'un progrès international accru des pays à bas salaires.

En général, ce sont les travailleurs les moins qualifiés qui sont plus particulièrement touchée par le chômage. De nombreuses études empiriques mettent en évidence une modification de la structure de la demande de travail aux dépens des travailleurs moins qualifiés dans les pays en développement.

1.1.3. LE SOUS - EMPLOI

Selon le Bureau International du Travail, le sous emploi correspond à la situation d'insuffisance dans les emplois qui donnent l'accès aux minima de revenu tirés du travail. Il peut aussi désigner une situation où les facteurs de production (capital et travail) ne sont pas totalement employés.

Dans les pays en quête de croissance économique, spécialement les pays de l'Afrique subsaharienne caractérisés par le bas niveau de revenu par habitat et un faible degré d'emploi, le sous emploi correspond aux situations suivantes :

le sous-emploi visible, pour une personne qui accepterait de travailler d'avantage mais dont la durée de travail est inférieure à la durée normale ;

le sous-emploi permanent ou intermittent qui correspond à la situation d'une personne ayant une activité productive permanente mais avec des durées variables selon les saisons ;

le sous-emploi déguisé pour tous ceux qui ont une occupation qui leur permet de vivre sans que cette occupation ne constitue un travail productif avec un revenu permettant un progrès social comme le petit commerce de rue, le petit mécanique de vélo, le taxi, le muni transport occasionnel, etc.

* 4 BENASSY, Q.A., Politiques Economiques, Belin, Paris, 2002.

* 5 DIMOTRIEVITH, N., Les grands cycles de la conjoncture économique, la Découverte, Paris, 2001.

* 6 NENE, J.C., Politique économique comparée, (coll. Thémis), PUF, Paris, 1997

* 7 WHYNES, R. et BOWLES, R., La théorie économique de l'Etat, Bruxelles, Labor, 1986

* 8 FORRY, J.P., Analyse des décisions publiques, Hachette, Paris, 1997

* 9 HANNEQUART, A. et GREFFE, X., Economie des interventions sociales, Paris, Economica, 1986

* 10 HANNEQUART, A. et GREFFE, X., Op. Cit

* 11 ALIMONTI, P., La politique budgétaire, analyse du mode de financement et impact sur la liquidité, Bruxelles, Labor, 1981

* 12 http//www.aft.gouv.fr

* 13 THYS C.L. et BERCKMANS, Effet du financement du déficit budgétaire en Belgique. Bulletin de documentation, Bruxelles, Labor, 1980

* 14 SAVAGE, R., Indicateur budgétaire et effets de boule de neige de la dette publique. Leçon de l'expérience belge et perspective, Bruxelles, 1984.

* 15 O.C.D.E., Efficacité de la politique budgétaire, financement du déficit et contrôle monétaire, Paris, 1982

* 16 CHANTEPIER, P., et al., La nouvelle politique économique, l'Etat face à la mondialisation, PUF, Paris, 1999, 461p.

* 17 JAQUET, P., Comprendre la politique monétaire, t1, Edition du Seuil, Paris, 1983.

* 18 BREMOND J. et GELEDAN A., Dictionnaire des Sciences Economiques et Sociales, Ed Belin, Paris, 2002, p. 263

* 19 Http// www.opec.fr

* 20 SNEESSENS H., Persistance du chômage, Répartition des revenus et Qualification, dans Economie et Statistique, n°287, Paris, 1995, p.71

* 21 ARME D. et L'HRTY Y., (2002), « Transfert sociaux locaux et retour à l'emploi » Economie et Statistique, n°357-358, p.49-71, [disponible en ligne sur www.insee.fr]

* 22 On parle aussi et traditionnellement du chômage volontaire, au sens où seule l'exigence salariale trop élevé des travailleurs (et parmi eux les chômeurs) empêche la résorption du chômage.

* 23 On parle aussi dans ce cas de chômage involontaire, parce qu'un certain nombre de chômeurs accepteraient un emploi au salaire en vigueur mais ne trouvent pas d'emploi.

* 24 KAWATA B., Politique économique, cours inédit, L2, FSEG, UNIKIS, 2011

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