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L'avenir du réseau Al- Qaà¯da après la mort de Ben Laden

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par Fidèle ETOYI
Université de Lubumbashi RDC - Licence en relations internationales 2012
  

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§3. Les conséquences stratégiques de la mort de ben Laden

L'élimination de Ben Laden, dans la nuit du 1er mai, par les services américains modifie le paysage stratégique. Il ne le révolutionne pas.

La mort de Ben Laden est un événement important mais il ne change pas fondamentalement les structures de l'ordre international.

C'est incontestablement une victoire dans la lutte contre le terrorisme. Ce n'est pas la fin du terrorisme. Celui-ci risque même, par un effet de rémission, de frapper de nouveau très fortement, à la fois pour venger la mort de la figure emblématique de Ben Laden et pour montrer que la mouvance Al-Qaida peut encore frapper.

Al-Qaida était déjà affaiblie depuis quelques temps, et la disparition de son leader va accentuer cet affaiblissement. Mais elle n'est pas morte. Elle sera particulièrement affaiblie dans la zone Afghanistan-Pakistan mais reste vivace au Yémen, dans la zone Irak et au Maghreb, sans préjuger de l'avenir de la Libye.

Barack Obama sort manifestement renforcé par la disparition de Ben Laden. Il a réussi là où George W. Bush avait échoué. II a eu par ailleurs l'intelligence d'associer son prédécesseur à cette victoire, en ne tirant pas la couverture à lui. 111(*)Il a élargi sa victoire politique. Accusé de faiblesse dans le domaine sécuritaire comme tous les présidents démocrates, Barack Obama a eu la fermeté de lancer un « executive order» permettant l'élimination de Ben Laden. Il est cependant trop tôt pour dire qu'il a d'ores et déjà gagné l'élection de 2012. Nous sommes trop loin de l'échéance pour avoir des certitudes. Mais il saura rappeler ce succès lors de la campagne électorale.

Les conditions de l'élimination de Ben Laden vont renforcer la théorie du complot. Il ne fallait pas s'attendre à ce que celui-ci se laisse passer les menottes aux poings ou sorte de sa maison en agitant un drapeau blanc. L'assaut mené contre lui ne pouvait probablement que conduire à sa mort. Washington n'avait sans doute pas envie d'un long procès qui aurait offert une tribune mondiale à Ben Laden. L'immersion de son corps a empêché qu'il y ait un lieu où des nostalgiques puissent honorer sa mémoire. Mais parallèlement, les partisans de la théorie du complot, qui vont déclarer qu'il n'est pas mort ou que les États-Unis l'ont éliminé parce qu'ils étaient complices, vont pouvoir diffuser plus facilement leur idéologie.

Coïncidant avec le « printemps arabe », ce décès devrait réduire le champ politique du terrorisme. La mort de Ben Laden et le «printemps arabe» sont des coïncidences de calendrier mais les deux vont dans le même sens. Ils réduisent l'espace politique du terrorisme. Le schéma que proposait Ben Laden, la violence aveugle pour renverser des régimes, a échoué. La pression populaire et démocratique a réussi en Egypte et en Tunisie. Ailleurs, elle est réprimée mais gagne du terrain. Et, surtout, les forces politiques islamistes ont la perspective d'être intégrées dans le jeu politique, notamment en Egypte et en Tunisie. Cela permet de briser l'amalgame entre terroristes et islamistes, qui souvent s'élargissaient à un amalgame entre islamistes et musulmans. L'intégration des partis islamistes par les urnes est préférable à celle de la répression par les armes, et plus efficace.112(*)

Les talibans sont renforcés. Il sera désormais plus facile médiatiquement et politiquement de négocier avec eux en mettant en avant des talibans «modérés». La mort de Ben Laden ne rend pas Hamid Karzaï plus crédible, mais elle permet aux Occidentaux de se retirer d'Afghanistan sans perdre la face.

Le monde se porte mieux, il ne va pas encore très bien. Il faut travailler pour éliminer non seulement les chefs terroristes, mais aussi les causes du terrorisme : conflits non réglés, injustices sociales, corruptions, etc. Et dans ce domaine, la tâche n'est pas finie par une quelconque organisation occulte. La rapidité de la propagation de l'embrasement est due, très simplement, à la mondialisation, à la pratique du téléphone portable et à la banalisation d'Internet. L'information et les appels à la révolte ont eu d'autant plus de succès que les motifs et les sujets de révolte étaient communs à l'ensemble du monde arabo-musulman est en question la gouvernance de tous ces pays. Tous sont dirigés par des dictatures de fait. La corruption, la prévarication et le népotisme règnent en maître à tous les échelons de l'administration gouvernementale, du chef de l'État jusqu'au préposé municipal derrière son guichet. Rien ne peut se faire sans bakchich, sans pot-de-vin. Tout est réalisable, y compris dans le domaine illégal, à condition de payer en proportion. Les richesses naturelles, minérales ou fossiles du pays, ainsi que celles du tourisme, disparaissent au profit des gouvernants et au détriment d'une population qui reste désespérément misérable. La marmite du diable bouillait depuis longtemps. L'explosion avait besoin de n'importe quelle étincelle : ce fut l'immolation par le feu de Tarek Bouazizi, à cause de la saisie d'une charrette de légumes.113(*)

En effet, après avoir circonscrit tout ce qui a trait à la mort de ben Laden, nous voulons voire dans la section suivante comment l'administration Obama a-t-elle gérer le trépas de ben Laden

* 111 Idem

* 112 Pascal Boniface,« Les conséquences stratégiques de la mort de Ben Laden », directeur de l'IRIS (La Croix, 05 mai 2011) in www.ménacestratégique.fr, consulté le 15 mai 2012

* 113 Pascal Boniface, art.cit, consulté le 15 mai 2012

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