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L'avenir du réseau Al- Qaà¯da après la mort de Ben Laden

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par Fidèle ETOYI
Université de Lubumbashi RDC - Licence en relations internationales 2012
  

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§2. La mort de Ben Laden : un succès diplomatique de Barack Obama

Le succès de la politique de la main tendue de Barack Obama vis-à-vis du "monde musulman a été développé lors du discours du Caire.

La smart diplomacy initiée par Barack Obama dès janvier 2009 est effectivement en partie à l'origine d'un succès comme celui-ci, même s'il ne faut pas négliger le travail des services de renseignement, qui se sont d'une certaine manière rachetés de leur déroute à l'occasion des attentats du 11 septembre 2001, et dans la décennie de déconvenues dans la plus grande chasse à l'homme de l'histoire qui suivit.

La smart diplomacy stipule une plus grande coopération entre les Etats-Unis et ses partenaires, et surtout une plus grande responsabilité de la part des uns et des autres. Washington ne veut plus ainsi se contenter d'imposer ses vues, mais cherche à s'imposer en ravivant le soft power très présent dans les années 1990.

Le contexte international ayant depuis évolué, il était impossible pour l'administration Obama de revenir en arrière sans tenir compte de la nécessité de maintenir une main ferme sur certains dossiers, et c'est ainsi que cet équilibre entre hard et soft power fut trouvé.

En d'autres termes, les Etats-Unis s'efforcent désormais d'attaquer le mal à la racine, plutôt que de renforcer leur impopularité sur le terrain en agissant de manière trop brutale.116(*)

Dans le même temps, cette plus grande souplesse ne doit pas être assimilée à une faiblesse, et c'est pourquoi elle s'accompagne de mesures de fermeté. C'est grâce à cette redéfinition de la politique étrangère américaine que les Etats-Unis sont parvenus à reprendre pied au Pakistan, et nous pouvons considérer que c'est grâce à cet effort de coopération qu'un succès comme la mort de Ben Laden fut rendu possible.

Le discours du Caire d'Obama, appelant à un regain de dialogue avec le monde musulman, est symbolique de cette volonté de tendre la main, et de ne plus apparaître comme une puissance hégémonique qui cherche à imposer ses vues. Sans cette redéfinition de la relation de Washington avec ses alliés, il est possible que Ben Laden ait encore longtemps bénéficié du soutien de responsables politiques pakistanais.118(*)

§3. L'implication pakistanaise dans la mort de Ben Laden

Soulignons en fait que les Etats-Unis ne pouvaient pas repérer Ben Laden sans la collaboration des services pakistanais. C'est un élément fondamental. Au Pakistan, rien d'important ne se produit sans qu'ils ne soient au courant. Barack Obama a d'ailleurs lui-même déclaré dans son discours qu'il n'aurait pu arriver à ce résultat sans leur aide.

Il faut savoir que les services de renseignements pakistanais sont très puissants, c'est un Etat dans l'Etat. Il regrouperait près d'un million d'agents. Alors il peut parfois y avoir des collaborations avec certaines personnes de ce service, qui possèdent des contacts avec les talibans ou avec certains éléments d'Al-Qaïda. C'est une réalité. On peut donc donner crédit à ses deux ou trois versions qui ne sont pas du tout contradictoires.

Le Pakistan est pourtant un allié des Etats-Unis. Les relations entre le Pakistan et les USA sont extrêmement compliquées. On parle souvent de double-jeu. Le Pakistan est le pays où l'anti-américanisme est le plus fort: environ 80% de l'opinion pakistanaise est en effet anti-américaine. Mais d'un côté, les Etats-Unis ont besoin du Pakistan dans la lutte contre le terrorisme. Depuis maintenant deux ou trois ans, il y a par exemple des attaques de drones dans les zones tribales contre des éléments d'Al-Qaïda. A chaque fois qu'il y a une telle opération, le Pakistan proteste. Mais tout le monde sait que les Américains coordonnent ces attaques avec les Pakistanais. Les autorités essaient de jouer ce double jeu pour ne pas donner d'argument aux extrémistes pakistanais, et surtout au mouvement taliban, pour lancer des attentats-suicides contre le Pakistan.119(*)

L'intérêt qu'a le Pakistan de son coté est que depuis deux ans, les USA et l'Otan essaient de provoquer des négociations politiques entre Kaboul et les talibans, excluant jusqu'à présent le Pakistan des discussions. Mais depuis peu, on assiste à une certaine amélioration des relations entre l'Afghanistan et le Pakistan. Les deux gouvernements ont mis en place une commission commune, avec des pouvoirs énormes, qui a pour mission de mener à bien les négociations entre les talibans et le gouvernement de Kaboul. Le Pakistan est admis dans ce jeu. Le Pakistan défend ainsi ses intérêts : éviter un gouvernement hostile en Afghanistan et créer un partenariat avec les Etats-Unis, qui ont jusque là choisi l'Inde comme partenaire stratégique dans la région.120(*)

Maintenant, on peut effectivement discuter sur la planification ou la présentation de cette action aux autorités pakistanaises.

Toutefois, vu que 80% de l'opinion pakistanaise est anti-américaine Washington n'aurait pas parlé de l'opération aux Pakistanais de peur qu'ils alertent Ben Laden. Cela aurait été possible.

Notons par ailleurs, la gestion du corps de Ben Laden a été à la base des tumultes dans le monde musulman et le paragraphe suivant va nous donner beaucoup d'éclaircissements.

* 116 117 «  Le nouvel Observateur » in http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20110503.OBS2318/la-mort-de-ben-laden-ou-le-succes-diplomatique-d-obama.ht, consulté le 30/06/2012

* 118 «  Le nouvel Observateur » in art.cit, consulté le 30/06/2012

* 119 BACONNET, A., art.cit, consulté le 08/04/2012

* 120 «Personne ne pourra remplacer Ben Laden» Interview de Karim Pakzad, chercheur associé à l'IRIS, par Anne-Charlotte Dusseaulx (Le JDD.fr, 04 mai 2011)in www.revueinternationale.com, consulté le 15 Avril 2012.

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