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L'agriculture en Provence Alpes côte d'azur : étude de la représentation sociale des agriculteurs en paca.

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par Fiona CHARVET
Université de Provence Aix Marseille I - Master de psychologie sociale de la communication et du marketing 2010
  

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L'AGRICULTURE EN PROVENCE ALPES CÔTE D'AZUR

ETUDE DE LA REPRÉSENTATION SOCIALE DES AGRICULTEURS EN PACA

Fiona Charvet

Année 2009/2010

Sous la direction de
Christian Guimelli, Professeur de psychologie sociale à l'université d'Aix en Provence

A ma petite soeur,

Je tiens à remercier vivement mon professeur, monsieur Guimelli pour son suivi, ses conseils et pour m'avoir guidée tout au long de ce travail de mémoire.

Je remercie également Monsieur Mattei Frédéric à la direction de l'agriculture et du tourisme, pour son temps et ses explications sur l'agriculture en Provence Alpes côtes d'Azur, qui mon permis de mieux appréhender ce secteur.

Mes remerciements s'adressent aussi à tout le corps enseignant du master de psychologie sociale de la communication et du marketing.

Je remercie ma mère pour son aide.

Enfin, je remercie mon père, sans qui je n'en serais pas là aujourd'hui.

SOMMAIRE

Résumé 4

Introduction 5

La Théorie des Représentations sociales 7

Définition des représentations sociales 7

La théorie du noyau central 12

Objectifs de l'étude 15

Le contexte de l'étude 16

Les agriculteurs en Paca 16

Les agriculteurs dans les bouches du Rhône 19

La crise des agriculteurs 20

Problématique 21

Méthode de recueil des représentations sociales 23

Première partie de l'étude : l'étude exploratoire 25

Deuxième partie de l'étude : l'étude expérimentale 30

Discussion 51

Limites 54

Conclusion 56

Bibliographie 58

Annexes 60

RÉSUMÉ

Dans la présente étude nous nous intéressons à la perception que nous pouvons avoir des agriculteurs ainsi que des fruits et légumes et à la façon dont ils sont perçus. Notre objectif principal est de découvrir la représentation que ce fait la population française des agriculteurs et de leurs produits, les fruits et légumes. Notre second objectif est de dégager les attentes de la population vis à vis de ces produits et des agriculteurs eux-mêmes.

Les questions mises en évidence, mettent en avant la nécessaire prise en compte de l'approche psychosociale et plus particulièrement de la théorie des représentations sociales. Il s'agit de savoir comment les agriculteurs et les fruits et légumes sont appréhendés par le sens commun, autrement dit, il s'agit de connaitre et d'étudier les représentations de ces deux objets. L'étude présentée ci-après s'efforce de donner une première réponse à cette question.

ABSTRACT

In the present study we focus on farmers as well as fruits and vegetables and the way they are perceived. Our main goal is to find out the representation the French population have about farmers and their products, fruits and vegetables. Our second goal is to find out, what expectation do they hold toward these products as well as farmers.

These questions bring out, the importance of taking into account, the social psychology and more specifically the social representation theory. What we want to unveil is the way the farmers as well as the fruits and vegetable are apprehended by the common sense, that is to say, to know and to study the representations of these two objects. The research presented below, strives to give a first answer to this question.

INTRODUCTION

Ce mémoire porte sur le thème des agriculteurs, et sur la production de fruits et légumes.

Ce mémoire se penchera sur l'étude des problèmes que rencontrent les agriculteurs de la filière fruits et légumes.
Cependant ce n'est pas une étude des agriculteurs que nous vous présenterons mais une étude de son image. En effet nous aborderons le thème des agriculteurs en tant qu'objet social, leur activité, l'agriculture, est symbole d'une culture et d'un patrimoine mais aussi objet de polémiques. Nous nous concentrerons donc sur l'analyse des représentations sociales des agriculteurs et des fruits et légumes, qu'ils produisent. L'agriculture est au coeur de l'économie et de la culture française mais depuis plusieurs années elle soulève des polémiques, notamment sur le plan environnemental. Pour aborder ce problème nous nous limiterons à étudier l'objet à la lumière des théories psychosociales, plus précisément celles des représentations sociales, dans le but de découvrir les éléments de la construction sociales des agriculteurs et des fruits et légumes.

Au travers de cette étude nous tenterons de comprendre à quoi est due la crise que les agriculteurs traversent. En effet, jamais les agriculteurs n'ont eu à faire face à une crise aussi importante. Nous avons décidé d'utiliser la théorie des représentations sociales pour répondre à nos questions car il a été démontré à travers diverses études (L'étude de la fonction des infirmières de C. Guimelli ; ou celle de l'artisanat de R. Mardelat ; ou encore l'étude des représentations sociales de la folie de D. Jodelet) l'utilité et l'efficacité des représentations sociales pour déterminer les causes d'un comportement et aider à comprendre un secteur pour l'aider à mieux s'adapter. De nombreux travaux ont montré l'importance des représentations sur les comportements et les relations. « La représentation sociales étant définie comme l'ensemble organisé des informations, opinions, croyances et attitudes à propos d'un objet ou d'une situation donnée, » (Abric, 1983, p.4) la mise en évidence des représentations des agriculteurs est indispensable à toute action de promotion de leurs produits.
L'objectif est donc de déterminer les éléments qui font partis de la construction sociale de l'objet, et de voir si ces derniers pourraient expliquer en partie la crise à laquelle les agriculteurs font face. Cependant, dans notre étude des représentations sociales des agriculteurs, on envisage l'impact de différentes variables, comme les positions sociales des individus, leurs pratiques à l'égard de l'objet et notamment leurs pratiques de consommation, qui pourraient avoir un impact sur leur représentation.

C'est l'agriculture en tant qu'objet social qui est abordée dans le cadre de ce travail.

Dans ce mémoire, nous commencerons par définir la théorie des représentations sociales, son utilité dans ce cadre, puis nous poserons le contexte dans lequel les agriculteurs évoluent aujourd'hui.
Nous présenterons ensuite la méthodologie utilisée pour identifier la représentation de l'agriculteur et celle des fruits et légumes. Finalement nous exposerons les pistes de réponses apportées par les représentations sociales sur la raison de la crise chez les agriculteurs.

LA THÉORIE DES REPRÉSENTATIONS SOCIALES

DÉFINITION DES REPRÉSENTATIONS SOCIALES

HISTORIQUE

L'origine des représentations sociales peut remonter jusqu'à Durkheim et son concept de « représentation collective »(1895). Durkheim avait introduit ce thème pour montrer la primauté du social sur l'individuel. En effet, il distinguait les « représentations collectives » des « représentations individuelles ». « Si l'on peut dire, à certains égards, que les représentations collectives sont extérieures aux consciences individuelles, c'est qu'elles ne dérivent pas des individus pris isolément, mais de leur concours ; ce qui est bien différent » (Durkheim, 1898, p.20). Les « représentations collectives » étaient partagées par l'ensemble d'une société, elles étaient stables et résistaient au temps contrairement aux « représentations individuelles » qui faisaient l'objet de variations considérables. Mais c'est en 1961 que Moscovici élabore la théorie des « représentations sociales ». Moscovici utilise la notion de « représentation sociale » dans son étude consacrée à l'image de la psychanalyse dans la société française. Pour Moscovici les opinions et les mentalités sont en perpétuels changements et ne sont pas partagées par tous les membres d'une société au même moment. Le concept de « représentations sociales » occupe une place intermédiaire entre les « représentations collectives » et les « représentations individuelles », elles sont consensuelles dans le cadre d'un groupe mais pas à l'échelle de toute une société et elles sont stables mais peuvent quand même évoluer au fil du temps ou accueillir des variations individuelles.

DÉFINITION

Les représentations sociales sont généralement définies comme des « connaissances de sens commun » dans le sens où elles incluent l'ensemble des croyances et connaissances produites et partagées par les membres d'un groupe, à propos d'un objet.
Les représentations sociales, en psychologie sociale ont été définies comme un savoir commun à un groupe, « une forme de connaissance socialement élaborée et partagée, ayant une visée pratique et concourant à la construction d'une réalité commune à un ensemble social ou culturel » (Jodelet, 1989, p. 53).
Elles sont un lieu privilégié de la pensée sociale. « L'expression de pensée sociale désigne à la fois la spécificité de la pensée quand elle prend pour objet les phénomènes sociaux et la détermination constitutive de cette pensée par des facteurs sociaux. » (Rouquette, 1998, p.13) La pensée sociale se distingue de la pensée rationnelle, en ce que la pensée rationnelle est une pensée mise en oeuvre par les experts, les scientifiques, elle est fondée sur une logique universelle alors que la pensée sociale est une pensée propre à chaque groupe. Les représentations sociales sont constituées d'un ensemble de normes, valeurs, croyances, opinions et attitudes inhérentes à un groupe. Elles sont des constructions mentales de la réalité, propres à chaque groupe. En effet les représentations sociales des uns, ne sont pas celles des autres, elles peuvent différer selon les positions sociales ou idéologiques. C'est là, la différence entre les représentions collectives de Durkheim qui sont partagées par tous et les représentations sociales qui sont partagées à l'intérieur d'un groupe.

FONCTIONS

Les représentations sociales ont pour fonction principale d'interpréter la réalité en entretenant des rapports de symbolisation et en lui attribuant de la signification.
Il n'existe pas, à priori, de réalité objective, toute réalité est représentée, un objet n'existe, que part la vision d'un groupe de cet objet. C'est la relation entre le sujet et l'objet qui détermine l'objet, l'individu ou le groupe s'approprient la réalité en la reconstruisant dans son système de valeurs. Une représentation est toujours une représentation de quelque chose pour quelqu'un. Toute représentation est donc une forme de vision globale et unitaire d'un objet.
Mais les représentations d'un objet vont au delà d'une simple image de la réalité, ce sont des constructions, Moscovici les appelle des « remodelages mentaux » qui font intervenir plusieurs mécanismes sélectifs, tels que des associations dues au processus d'évocation, des filtrages.
Mais c'est une activité qui est socialement marquée, elle se réalise dans le groupe. Les représentations sociales sont donc, à la fois cognitives et sociales. En effet une représentation est élaborée par des sujets actifs à travers des processus cognitifs mais ces processus cognitifs sont déterminés par le contexte social dans lequel elles sont élaborées. La construction d'une représentation sociale suppose une intervention des modèles, croyances, normes et valeurs du groupe. Les représentations sociales sont des constructions sociocognitives.
Elles restructurent la réalité pour permettre une intégration à la fois des caractéristiques objectives de l'objet, des expériences antérieures du sujet et de son système d'attitudes et de normes. Les représentations constituent un ensemble de croyances, de savoirs, d'opinions et d'attitudes construites par des groupes, par le biais d'interactions à propos d'un objet. Les informations issues de l'objet sont catégorisées, transformées, corrigées de façon à donner, à créer une réalité concrète pour le sujet. Elles sont donc le résultat d'une reconstruction de la réalité à laquelle le sujet est confronté.

Selon Moscovici, une représentation sociale comporte trois dimensions:
Elle comporte à la fois des éléments relevant des attitudes, de l'information mais aussi du champ de représentation :

1. Des attitudes, car les représentations sociales comportent des éléments permettant au sujet un positionnement, positif ou négatif par rapport à l'objet de la représentation.

2. De l'information, en effet une représentation contient et organise un certain nombre de connaissances sur l'objet de la représentation. Ces connaissances peuvent être plus ou moins fondées, précises ou stéréotypées.

3. Finalement le champ de représentation définit l'ensemble des informations cognitives et affectives organisées et structurées.

Elles fonctionnent comme des systèmes d'interprétations de la réalité, elles lui attribuent des significations. L'activité de reconstruction est socialement marquée, elle ne peut pas se manifester indépendamment du champ social dans lequel elle s'insère. Le remodelage de l'objet est régulé socialement, il fait intervenir des croyances, des modèles, des normes auxquelles le groupe adhère. C'est parce qu'elles sont générées collectivement qu'elles peuvent être partagées par les membres d'un même groupe. Cependant il faut noter qu'une représentation sociale se fait à propos d'un objet lui-même social, c'est-à-dire un objet qui constitue un enjeu pour le groupe, sur lequel les sujets sont amenés à porter des jugements, des opinions.

Comme nous l'avons dit plus haut une représentation fonctionne comme un système d'interprétation de la réalité, elle régule les relations entre les individus et leur environnement, et représente un guide pour l'action. Nous pouvons dire que, « chaque fois que nous acquérons ou modifions une représentation sociale nous changeons par la même occasion un certain nombre de comportements dirigés vers les autres et vers nous même. » (Moscovici, 1986, cité par Beauvois et al, In Perspectives cognitives et conduites sociales) Elles déterminent et orientent les comportements des individus, mais elles sont elles-mêmes modifiables par nos comportements et nos pratiques.
Les représentations sociales jouent un rôle fondamental dans la dynamique des relations sociales et dans les pratiques car elles répondent à quatre fonctions (Abric, 1994, p.15):

1. La fonction de savoir

Les représentations sociales permettent de comprendre et d'expliciter la réalité, en intégrant les connaissances acquises dans un système de valeurs auxquelles les sujets adhèrent. Elles facilitent la communication sociale, en constituant «un cadre de référence commun» (Abric, 1994, p.15), qui rend possible les échange sociaux.

2. La fonction identitaire

Les représentations sociales définissent l'identité, en permettant aux groupes et aux sujets de se situer dans le champ social. Elles permettent aussi de sauvegarder la spécificité de son groupe et son image positive car conforme à son système de valeurs et de normes.

3. La fonction d'orientation

Les représentations sociales guident les comportements et les pratiques. Les représentations peuvent déterminer pour le sujet, dans une situation donnée la démarche cognitive qui va être adoptée. Elles produisent aussi un système d'anticipation, déterminant par avance les interactions dans une situation. Finalement les représentations sont aussi prescriptives, elles définissent ce qui est bien vu, tolérable ou inacceptable.

4. La fonction justificatrice

Les représentations sociales permettent à posteriori de justifier les prises de position et les conduites des sujets dans une situation donnée.

Les représentations sociales supposent donc une activité de reconstruction du réel, et font intervenir des processus socio cognitifs, elles sont caractérisées par une double composante, cognitive et sociale. Cette fonction constitutive de la réalité est rendue possible par deux processus : l'objectivation et l'ancrage.

L'OBJECTIVATION

L'objectivation est le processus par lequel le groupe va naturaliser l'objet, c'est-à-dire le rendre concret. Ce processus simplifie les éléments d'informations, et concrétise les notions en les résumant à grands traits à partir d'une logique interne au groupe. L'information est simplifiée et remodelée pour s'inscrire dans la logique du groupe, l'objectivation permet donc une économie cognitive. L'objectivation passe par deux étapes, la première est la sélection perceptive, par laquelle certaines informations sont retenues et d'autres sont rejetées ou ignorées. La sélection perceptive peut donc être assimilée à une fonction de filtrage selon laquelle les informations congruentes avec les valeurs du groupe seront retenues.
La deuxième est la décontextualisation par laquelle les éléments retenus sont isolés de leur contexte pour prendre une signification globale plus proche des attentes du groupe.

L'ANCRAGE

L'ancrage est le processus qui permet l'enracinement social de la représentation, c'est à dire l'intégration de l'objet dans un ensemble de connaissances préexistantes. La construction de la représentation étant une activité sociale c'est en référence aux croyances et valeurs du groupe qu'elle s'opère et auxquelles elle doit être liée. Par ce processus on rend familier ce qui est étrange en construisant la représentation à l'aide de croyances, valeurs et savoirs qui sont inhérents au groupe. L'ancrage permet d'accrocher quelque chose de nouveau, l'objet de la représentation, à quelque chose d'ancien, le système de valeurs du groupe.

Une représentation sociale est donc une forme de connaissance de la réalité, et l'activité par laquelle cette connaissance a été construite. Selon les termes d'Abric (1987, p.64), une représentation sociale est à la fois « le produit et le processus d'une activité mentale par laquelle un individu ou un groupe reconstitue le réel auquel il est confronté et lui attribue une signification ».

LA THÉORIE DU NOYAU CENTRAL

Abric propose de considérer l'organisation interne d'une représentation sociale d'un point de vue structural, elle aurait deux composantes complémentaires, un noyau central et un système périphérique. La représentation serait organisée autour du noyau central, dont la fonction serait structurante.
Le noyau central serait la base commune de la représentation, il serait stable et résisterait au changement assurant ainsi la permanence de la représentation. Alors que le système périphérique serait une interface entre le noyau central et la réalité, il permettrait d'intégrer des variations individuelles.

Le noyau central

Toute représentation est organisée autour d'un noyau central. Le système central est caractérisé par une très grande stabilité, il serait fortement lié à la mémoire collective et à l'histoire du groupe, c'est lui qui assure la pérennité de la représentation. Il constitue les bases communes, collectivement partagées, c'est le lieu de consensus des représentations. C'est grâce au système central que la fonction identitaire est assurée, il permet aux membres d'un groupe de se reconnaitre et de se différencier des groupes voisins.

Les éléments cognitifs qui le composent sont essentiels à l'existence de la représentation et ils entretiennent des relations de forte connexité entre eux. La fonction globale du noyau central est d'attribuer sa signification à la représentation, mais aussi de lui fournir les moyens de sa cohérence. Le noyau central est constitué par un petit nombre d'éléments, qui ont une place privilégiée dans la représentation, les autres éléments qui composent la représentation sont des éléments périphériques qui dépendent des éléments centraux.

Le noyau central assure 3 fonctions :

Une fonction génératrice : il permet d'assigner une signification aux autres éléments présents dans le champ représentationnel, il diffuse son sens à l'ensemble de la représentation.

Une fonction organisatrice : C'est autour du noyau central que sont organisés les éléments périphériques. Le noyau central détermine la nature des liens qui unissent entre eux les éléments de la représentation.

Un rôle stabilisateur il permet de rendre la représentation durable.

Grâce à Moliner (1989) et à son test de «Mise en cause» (MEC) l'existence du noyau central est validée expérimentalement. En partant du principe que les éléments centraux d'une représentation sociale ne sont pas négociables, Moliner prouve que leur mise en cause provoque nécessairement la réfutation de la RS.

Le système périphérique

Le système périphérique quant à lui, protège le système central des bouleversements de l'environnement, c'est sur les éléments périphériques qu'il peut y avoir des variations individuelles et des changements. Les éléments périphériques autorisent une représentation individualisée, ils sont en prise avec les événements quotidiens, et permettent l'adaptation de la représentation à des contextes sociaux variés.
Les éléments périphériques s'organisent autour du noyau central. Ils constituent l'essentiel du contenu de la représentation, sa partie la plus accessible et la plus concrète.
En effet les éléments périphériques peuvent être descriptifs, ils décrivent l'objet de façon concrète et compréhensible pour le groupe.
Les éléments périphériques peuvent aussi être, prescriptifs, ils dictent les pratiques à mettre en oeuvre, ce sont ces éléments qui indiquent ce qu'il faut, ou ne faut pas, faire dans une situation donnée.
Finalement les éléments périphériques peuvent correspondre aux jugements, ils permettent aux sujets d'évaluer, de juger ou d'avoir une opinion sur l'objet.

Le système périphérique a deux grandes fonctions:

· Une fonction de concrétisation, il concrétise la représentation et permet donc de la reformuler concrètement ;

· Et une fonction de régulation, qui régule les informations qui proviennent de l'extérieur et les informations de défense vis à vis du noyau central. Le système périphérique fait le lien entre la représentation et les pratiques. Cette dernière fonction se manifeste de différente façon:

? Il intègre de nouveaux éléments permettant à la RS de s'adapter au contexte et à ses changements ;

? Il autorise des modulations individuelles différenciant la RS selon le vécu et les caractéristiques des individus ;

? Il absorbe les éléments qui sont en désaccord avec la RS, ce qui assure la protection du noyau central de sa remise en cause.

? Les éléments périphériques orientent les comportements, et ils définissent ce qui est approprié et ce qui ne l'est pas.

OBJECTIFS DE L'ÉTUDE

L'étude que nous présentons a pour objectif principal de connaitre et d'analyser les représentations qu'une population donnée se fait :

· D'une part, des agriculteurs de la région Provence Alpes Côte d'Azur.

· D'autre part des produits qu'ils cultivent, les fruits et légumes.

Pour étudier l'image des agriculteurs et des fruits et légumes, nous avons choisi de nous appuyer sur la théorie des représentations sociales, précédemment exposées. Il nous semble que la mise en lumière de ces représentations, nous sera d'une grande utilité car c'est en fonction de ces représentations que la population instaure une relation positive ou négative avec les agriculteurs et développe un comportement d'achat ou de rejet de leur produits, ici les fruits et légumes.

Ce travail s'applique donc, dans un premier temps, à situer le contexte dans lequel les agriculteurs évoluent. Puis dans un second temps, à découvrir les représentations sociales élaborées par une population, les français, à partir de différents supports que nous présentons dans la partie méthodologie.

LE CONTEXTE DE L'ÉTUDE

Les agriculteurs, selon le dictionnaire encyclopédique Hachette 1996, sont des personnes dont le métier est de cultiver la terre, de pratiquer l'élevage.

Toujours selon le dictionnaire encyclopédique Hachette 1996, l'activité d'agriculture est le travail de la terre, l'exploitation du milieu naturel permettant la production des végétaux et des animaux nécessaires à l'homme.
Dans son sens le plus large elle est définie comme un secteur de l'économie comprenant les cultures, l'élevage, la chasse, la pêche et la sylviculture. La nomenclature d'activités française établit une distinction entre l'activité agricole (exploitation des ressources naturelles en vue de la production des divers produits de la culture et de l'élevage) et l'activité de pêche (exploitation professionnelle des ressources halieutiques en milieu marin ou en eau douce). Nous parlerons ici de l'activité agricole et plus précisément de la production de fruit et légumes.

LES AGRICULTEURS EN PACA

Les agriculteurs, occupent une place non négligeable, en France et en Provence Alpes Côtes d'Azur (PACA).Ils occupent 32 millions des 55 millions d'hectares du territoire métropolitain français. (CF : ANNEXE Utilisation du territoire et des terres arables) En région Paca on peut compter 20 899 exploitations réparties sur 986 000 hectares (soit 31% de la surface de la région), ainsi que 31 000 emplois issus des exploitations. (CF : ANNEXE Les emplois actifs issus de l'agriculture ET Superficie agricole)

Le secteur de l'agriculture est en profonde mutation, notamment à cause des problématiques environnementales ainsi que les questions de santé qui préoccupent de plus en plus la société et le gouvernement. En 2009, 67% des Français déclarent acheter des produits respectueux de l'environnement leurs consommation s'oriente de plus en plus vers les produits biologiques, 46% des français consommeraient du bio au moins une fois par mois (baromètre CSA/ agence bio 2009). Il en résulte que, pour répondre à ces attentes la mission traditionnelle de production de l'agriculture est réorientée vers plus de qualité. Les agriculteurs se voient également confier un rôle d'aménagement et de gestion de l'espace, pour répondre aux préoccupations environnementales.

Cette double vocation a été confirmée par la réforme de la Politique Agricole Commune (PAC). La PAC a érigé une réforme pour anticiper les mutations de l'agriculture.
La Politique Agricole Commune consomme en moyenne la moitié du budget de l'Union Européenne, deuxième puissance agricole du monde après les États-Unis. Elle a une importance fondamentale, en particulier pour la France, premier pays agroalimentaire européen.

On peut voir la mutation de l'agriculture notamment, en Provence Alpes Côtes D'azur, ou l'agriculture tend vers plus de qualité. 40% des exploitations ont au moins un signe de qualité, 320 exploitations ont le label rouge, 7 421 l'appellation AOC, 325 l'IGP et 1 151 une certification de conformité. (CF : ANNEXES Les chiffres sur l'agriculture biologiques)

Les impacts de la politique agricole touchent chacun d'entre nous : pollutions des eaux et surexploitation des nappes phréatiques, destruction d'espaces naturels, uniformisation des paysages, désertification, sécurité alimentaire non assurée, chômage, atteintes à la biodiversité, manipulations génétiques aux conséquences imprévisibles...Pour que ces risques soient pris en compte, la réforme de la PAC soumet quatre mesures indispensables : (source : agirpourlenvironnement.org)

1. La prise en compte de la protection de l'environnement dans les décisions agricoles : principe de la conditionnalité environnementale des aides;

2. Une reconnaissance et un soutien financier actif à l'agriculture biologique ;

3. La suppression des primes à la culture intensive du maïs : prime d'irrigation et prime au maïs-ensilage ;

4. Une transparence des financements publics affectés à l'agriculture : création d'un observatoire indépendant.

Ces quatre mesures répondent bien aux principales préoccupations sociétales actuelles, principalement. Ces mesures sont axées principalement sur la préservation de l'environnement.
Le rôle de l'agriculture en gestion du territoire est très important en Paca. Par leur pratiques les agriculteurs remplissent plusieurs services pour le territoire ;

· L'utilisation d'irrigation gravitaire, qui consiste à transporter l'eau jusqu'au bord et à l'intérieur des parcelles dans des canaux aménagés suivant la pente naturelle, alimente les nappes phréatiques. Se faisant l'activité agricole rend l'eau disponible pour la consommation Humaine.

· L'agriculture contribue à prévenir des enjeux collectifs comme le feu ou l'inondation.

o L'activité agricole contribue à la sécurité par les canaux d'irrigation qui récupèrent l'eau en période d'inondation et constitue des barrières contre la propagation du feu

· De plus, les paysages caractéristiques de Provence sont basés sur les vignes, donc l'agriculture est une partie inhérente au tourisme en région Paca.

Les enjeux de l'agriculture, sont aujourd'hui multiples, ils sont économiques, mais aussi touristiques, culturels et ils le sont aussi en terme d'aménagement du territoire.

Bien que ce secteur reçoive des aides elles ne sont pas réparties de façon égales dans toutes les régions ni dans toutes les filières de l'agriculture. Deux grandes filières bénéficient des soutiens économiques (APPAC),

1. Les céréales notamment dans le Sud ouest de la France et dans le Bassin Parisien.

2. L'élevage notamment du Vin, dans le bassin parisien.

Les Fruits et légumes font partis d'un secteur qui n'a presque pas d'aides alors qu'il fait face à une forte concurrence mondiale.

LES AGRICULTEURS DANS LES BOUCHES DU RHÔNE

· Ils occupent 1/3 du territoire des Bouches-du-Rhône, soit 60 000 hectares

· 25 000 emplois directs et 75 000 indirects sont issus de l'agriculture

· Les Bouches du Rhône sont les premiers producteurs de fruits et légumes en France. Ce sont 447 430 tonnes de légumes et 367 660 tonnes de fruits qui ont été produits en 2006. (CF : ANNEXE ERREUR ! SOURCE DU RENVOI INTROUVABLE.)

· Les Bouches du Rhône sont les premiers producteurs nationaux pour la tomate, la salade, le riz, la poire et l'olive

· Le marché « intérieur » des Bouches-du-Rhône compte environ 2 millions de consommateurs, auxquels il faut ajouter les 9 millions de touristes

· Plus de 50% des exploitations sont engagées dans une démarche qualité

· Les exploitations reçoivent, en moyenne, deux fois moins d'aides de l'Union Européenne que les autres exploitations françaises

o (Source : Le conseil générale des bouches du Rhône)

A l'instar de la région Paca, les agriculteurs des Bouches-du-Rhône orientent leurs productions vers plus de qualité et vers le bio.

30% des exploitations ont au moins un signe de qualité, 1 053 exploitations ont l'appellation AOC (appellation d'origine contrôlée), 93 ont l'appellation IGP (Indication géographique protégée). Cependant il convient de noter que, l'agriculture qualitative se fait surtout pour les céréales, les prairies et les vignes. (CF : ANNEXE Les chiffres sur l'agriculture biologiques)

L'agriculture bio quant à elle, représente 6,5% de l'agriculture dans les Bouches-du-Rhône en 2007 (8% en 2010). Mais le bio exige une technicité spécifique, et exige 2 ans de repos de la terre. La production de fruits et légumes n'est en majorité pas biologique car elle se fait sur des petites surfaces qui rendent impossible de laisser reposer la terre aussi longtemps. De plus, la production biologique pour les fruits et légumes engendrent des risques de revenus 0 pour les agriculteurs.

LA CRISE DES AGRICULTEURS

Les agriculteurs tentent de répondre aux mutations, auxquelles le secteur de l'agriculture fait face, notamment en orientant leurs productions vers plus de qualité. Cependant, les agriculteurs doivent aussi faire face à d'autres problèmes.
Leurs revenus à diminué de 20% en 2008. La croissance de la production agricole en France ne compense pas l'alourdissement des charges provoqué par l'augmentation des prix des intrants. Ceci a pour conséquence de faire diminuer le résultat agricole net par actif de 11 % en termes réels.
La filière des fruits et légumes traversant une crise particulièrement rude une mesure exceptionnelle de soutien à cette filière a été prise en Octobre 2009. Bien sûr c'est toute la profession agricole qui fait face à cette chute.

Mais les producteurs des fruits et légumes, luttant aussi contre la concurrence internationale, sont les plus fragilisés. En plus de la concurrence internationale, les agriculteurs ne s'associant pas, se créent une concurrence supplémentaire entre eux, surtout face aux grandes surfaces, qui elles, s'associent et tentent toujours d'avoir les produits à moindre coûts. De plus, les prix des fruits et légumes ont chuté de 23% en l'espace d'un an.

PROBLÉMATIQUE

Nous l'avons vu plus haut, les agriculteurs remplissent des missions essentielles pour le pays : de production mais aussi d'aménagement et de gestion du territoire. Malgré ces missions importantes, l'agriculture est aussi la cause de nombreuses altérations de la nature, pollution des eaux, atteintes à la biodiversité etc... La politique agricole tente de réduire ces impacts négatifs à travers différentes mesures notamment la promotion de l'agriculture biologique et la réduction de la culture intensive.

Malgré ces mesures on peut se demander quelle est l'image, la représentation des agriculteurs chez les français ? En effet, depuis quelques années l'alimentation est au sein des préoccupations des français, le caractère essentiel des fruits et légumes, l'importance des produits frais n'ont jamais autant fait l'unanimité et pourtant les agriculteurs traversent une des crises les plus importantes qu'ils aient jamais connues. C'est pourquoi nous allons nous intéresser à leur représentation dans la population, nous allons nous interroger sur l'impact de cette représentation sur le comportement, et plus particulièrement, la consommation des français ?

Les représentations sociales jouent un rôle essentiel pour l'étude du sens commun, et des relations sociales. Le concept de représentation sociale permet de mieux comprendre les individus et les groupes en analysant la façon dont ils se représentent eux-mêmes, les autres et le monde. Ici nous les utiliserons pour comprendre comment les individus se représentent les agriculteurs. Les représentations sociales étant des guides pour l'action, les identifier devrait nous aider à comprendre les comportements mis en oeuvre vis-à-vis des agriculteurs et leurs produits.

Nous allons nous intéresser également, plus particulièrement à la production de fruits et légumes, car c'est le secteur de l'agriculture qui est le plus exposé à la crise. Ceci pour plusieurs raisons, d'une part c'est un secteur qui reçoit très peu d'aides économiques (nous nous intéressons plus particulièrement à l'agriculture dans les bouches du Rhône car ce sont les premiers producteurs de fruits et légumes en France), d'autre parts les fruits et légumes font face à une forte concurrence internationale.

L'étude de la représentation des agriculteurs devrait nous aider à déterminer si, en plus de ces problèmes, la production de fruits et légumes doit faire face à une représentation négative.

VUE D'ENSEMBLE

Toute étude des représentations, suppose un travail d'analyse du discours des individus, pour en extraire l'image existante de l'objet de représentation. Dans notre étude nous souhaitons recueillir les représentations des agriculteurs et celles des fruits et légumes, c'est-à-dire que nous voulons récupérer les éléments de constructions de ces deux représentations. Mais nous cherchons aussi à savoir si ces éléments sont perçus positivement chez les agriculteurs de PACA et sur les fruits et légumes, ou non. Finalement, nous voulons vérifier s'il y a un lien entre ces représentations.

Ces objectifs ont nécessité une méthodologie organisée, en deux temps :

· Premièrement, une étude exploratoire. Cette partie a permis de déterminer les termes utilisés pour désigner et reconnaitre un bon agriculteur ainsi qu'un bon fruit ou légume. Nous avons utilisé la technique d'associations verbales, et plus précisément la méthode d'évocation hiérarchisée que nous présentons plus en détail, plus loin.

· Deuxièmement l'étude expérimentale. Elle nous a permis de mesurer si chacun des termes recueillis, dans la première partie de l'étude est associé, par les individus, aux agriculteurs de Paca et aux fruits et légumes. Dans ce second temps, nous avons utilisé un questionnaire, qu'est présenté plus en détail plus bas.

L'étude a pris place en Provence Alpes Côtes d'Azur, dans la région des Bouches du Rhône.

Méthodologie

MÉTHODE DE RECUEIL DES REPRÉSENTATIONS SOCIALES

Les études sur les représentations sociales portent sur du matériel langagier elle passe par l'identification des éléments qui composent la représentation. Il faut donc déterminer les opinions et les informations qu'un groupe partage sur l'objet étudié. Le recueil d'informations sur une représentation sociale peut se faire grâce à différentes sources : l'analyse des textes et des discours grâce aux techniques d'entretiens semi ou non directifs, ou encore l'analyse des mots par les techniques d'associations libres. Nous détaillons ici, seulement celles dont nous avons fait usage.

« Pour cerner l'univers sémantique d'une représentation sociale, il peut être utile d'obtenir de l'information, par une technique d'association de mots ». (Doise et al., 1992, p.26) La méthode d'association libre consiste à présenter aux sujets, un mot inducteur à partir duquel les sujets vont produire d'autres mots. Il existe deux méthodes d'association verbale, celle d'évocation hiérarchisée et celle des schèmes cognitifs de base.
Nous détaillons ici, la méthode d'évocation hiérarchisée (Vergès 1992). Cette méthode consiste à faire produire aux sujets des associations à partir d'un mot inducteur. On demande aux sujets de produire un certains nombres d'associations, à partir d'un mot ou d'une expression, qu'on appel inducteur. Vergès fait l'hypothèse « d'un fonctionnement cognitif ou certains termes sont plus immédiatement mobilisés pour exprimer une représentation.. » (Vergès, 1994, p.235) On parle alors de saillance, c'est une propriété qui est quantifiable, c'est la fréquence d'un terme à une question d'évocation. L'analyse des mots suite à l'évocation hiérarchisée, peut prendre deux directions, celle de l'analyse des fréquences et celle de l'analyse du rang dans la liste de mots cités. A l'analyse quantitative de fréquence on ajoute donc une analyse plus qualitative. Le croisement des deux nous permet d'obtenir quatre catégories de mots associés, en croisant la fréquence d'apparition, indicateur de la saillance, avec le rang moyen qui reflète l'importance que le sujet accorde à l'item. Les quatre catégories possibles sont les suivantes :

1. Les items fréquemment évoqués et dont le rang moyen dans la suite associative tend vers 1.

2. Les items peu évoqués et dont le rang moyen tend vers 1.

3. Les items fréquemment évoqués et dont le rang moyen tend vers 5 (le rang le moins important).

4. Les items peu évoqués et dont le rang moyen tend vers 5.

Les items qui appartiennent à la première catégorie sont saillants et significatifs pour toute la population, ils ont donc, la plus forte probabilité d'appartenir au système central de la représentation car ils reflètent une congruence positive entre les deux critères.

Cependant Abric (2003) propose d'abandonner le critère du rang moyen pour lui substituer celui du rang d'importance. En effet le rang moyen suppose que le premier mot produit par le sujet est le plus important pour lui, or ce n'est pas forcément le cas, avec le rang d'importance les sujets hiérarchisent eux-même ses productions par ordre d'importance. Après avoir produit ses associations à l'objet de représentation étudié, les sujets les hiérarchisent selon l'importance qu'ils leurs accordent.

L'hypothèse de la centralité se fait en regardant les seuils d'évocations et d'importances, si 10% de la population a associé un même mot, alors ce dernier présente une centralité quantitative.
Pour qu'un élément soit central, il doit avoir à la fois une centralité quantitative, mais aussi qualitative. La centralité qualitative est donnée par l'importance moyenne accordée à une production donnée, l'importance de l'item doit être inférieure à l'importance moyenne.
Cependant, il faut rappeler que cette méthode permet uniquement de faire une hypothèse de centralité, on ne peut pas être sûr de la centralité des éléments présents dans la première catégorie.

PREMIÈRE PARTIE DE L'ÉTUDE : L'ÉTUDE EXPLORATOIRE

Pour déterminer les termes qui désignent les agriculteurs et les critères utilisés pour définir qu'un produit est un bon fruit ou légume nous avons eu recours à une méthode associative, celle d'évocation hiérarchisée.
Nous avons présenté aux sujets un inducteur, « un bon agriculteur », et lui avons demandé de produire cinq mots ou expressions qui lui viennent à l'esprit. Puis ils devaient hiérarchiser ces mots du plus important (1) au moins important (5). A la suite, sur le même questionnaire, le sujet devait refaire le même exercice mais avec l'inducteur, « un bon produit de la filière fruits et légumes ».

Cette technique permet de recueillir les éléments caractéristiques du contenu d'une représentation.

LA POPULATION

L'étude a été réalisée dans le sud de la France. Pour ce questionnaire d'associations verbales, (Annexes Le questionnaire de l'étude exploratoire, p.68), 60 sujets de la région Provence Alpes Côte d'Azur ont été interrogés (Voir Tableau 1).

 

Homme

Femme

 

<40

15

15

30

>40

15

15

30

 

30

30

60

Tableau 1 : La répartition de l'échantillon pour l'étude exploratoire

La population a été divisée selon l'âge et le sexe. La moitié était des hommes, l'autre moitié des femmes. La moitié de notre échantillon avait moins de quarante ans, l'autre plus de quarante ans.

L'outil utilisé : Le questionnaire d'association libre

Nous avons soumis 60 sujets à un questionnaire d'associations verbales, ce questionnaire comporte deux parties :

1. Les associations concernant un « bon agriculteurs »

o Dans un premier temps nous voulions recueillir les éléments de la représentation d'un bon agriculteur. Nous avons alors posé deux questions :

o La première, une question d'évocation libre avec comme inducteur,un « bon agriculteur », été destinée à recueillir 5 associations verbales de la part de chaque sujet, la question était formulée comme suit ;

« Si vous devez définir un bon agriculteur, quelles sont les 5 caractéristiques qui vous viennent à l'esprit. »

o Dans la seconde question, on demandait aux sujetx de classer chaque évocations fournies selon l'importance qu'ils leurs accordaient. La question était formulée comme suit :

« A présent veuillez classer les réponses que vous venez d'écrire selon l'importance que vous leur accordez »

2. Les associations concernant un « bon produits de la filière fruits et légumes »

Cette partie était semblable à la partie concernant les agriculteurs.

o La première question, d'évocation libre avec 5 mots à produire :

« Donnez 5 mots, qui pour vous, définissent un bon produit de la filière fruits et légumes »

o La seconde révélait le rang d'importance

« A présent veuillez classer les réponses que vous venez d'écrire selon l'importance que vous leur accordez »

L'analyse des 60 questionnaires a permis de dégager 14 critères qui permettent de désigner un bon agriculteur, et 12 critères pour désigner un bon produit de la filière fruits et légumes. Ce sont ces critères qui ont servis à construire l'étude expérimentale.

Notre analyse a porté sur les termes produits, nous avons regardé la fréquence d'apparition de ces derniers ainsi que le rang d'importance attribué à chaque mot. Ce traitement est important, car en prenant en compte la fréquence d'apparition de l'item ainsi que le rang moyen d'importance, on peut faire l'hypothèse qu'on est en présence d'éléments centraux. En effet, une fréquence d'apparition importante témoigne du fait que le terme est partagé par la communauté. Le rang d'importance, quand à lui, atteste de l'importance accordé à ce terme. La congruence de la fréquence et du rang d'importance constituent un indicateur sur la centralité de l'élément.
Cependant avec l'association libre on ne peut pas connaitre la nature de l'association, les mots induits peuvent avoir un sens positif ou négatif, c'est pourquoi l'association libre n'est pas suffisante.

LES RÉSULTATS DE L'ÉTUDE EXPLORATOIRE

Les questionnaires d'associations verbales nous ont permis de mettre en évidence plusieurs critères qui servent à déterminer si un agriculteurs est un bon agriculteur ainsi que plusieurs autres critères qui servent à juger si un produit est un bon produit de la catégorie fruits et légumes.

Sur toutes les associations faites par les sujets, concernant les agriculteurs ou concernant les fruits et légumes, nous avons seulement gardées celles dont la fréquence d'apparition est supérieure ou égal à 10%.

 

Fréquence %

Rang moyen d'importance

Pas de pesticides/ produits chimiques

10%

1,5

Aime la terre

20%

2

Aime et respecte la nature

41%

2,09

Ecologiste

11%

2,14

Travailleur

36%

2,181

Courageux

28%

2,64

Locale

11%

2,85

Qualité des produits

26%

2,87

Passionné

13%

3

Persévérant/tenace

15%

3,11

Compétent/bien formé

11%

3,28

Bio

13%

3,75

Matinal/lève tôt

13%

4

Aime son travail

15%

4

Tableau 2 : Associations pour un bon agriculteur rangées par rang d'importance

Nous avons identifié 14 critères, dont la fréquence est supérieure à 10%, définissant un bon agriculteur (Voir tableau 2).

Pour chacune de ces associations nous avons calculé le rang moyen d'importance. Nous faisons l'hypothèse que les associations retenues par leur fréquence d'apparition élevée ayant un rang d'importance qui tend vers 1 pourraient appartenir au système central.

On peut voir que pour les critères désignant un bon agriculteur cinq d'entre eux ont un rang moyen d'importance inférieur à 2,5. Ce sont les items, « pas de pesticides ou produits chimiques » ; qui « aime la terre » ; « qui aime et respecte la nature » ; « écologiste » et « travailleur ». Ces critères ont donc plus de chance d'appartenir au noyau central que les autres.
Nous notons que tous ces termes sauf « travailleur », renvoi à l'idée d'une agriculture biologique. Selon l'encyclopédie Larousse, l'agriculture biologique est une « agriculture fondée sur la valorisation des processus biologiques naturels », c'est-à-dire qui n'utilise pas de pesticides ou produits chimiques et sans organismes génétiquement modifiés (OGM), une production basée sur le respect de la terre et de la biodiversité.

Pour les produits de la filière fruits et légumes nous avons identifié 12 critères, dont la fréquence est supérieure à 10%, définissant un bon produit de la filière fruit et légumes (Voir tableau 3).

 

Fréquence %

Rang moyen d'importance

Pas produits chimiques

11%

1,57

Frais

55%

2,39

Gout/bon

61%

2,4

Naturel/ pas OGM

31%

2,47

De saison

41%

2,48

Qualité

21%

2,53

Mûre

20%

2,83

Bio

40%

2,9

Provenance/pays/régional

35%

2,9

Esthétique beau vs moche

33%

3,7

Prix

36%

3,72

Odeur /parfumé

13%

4,25

Tableau 3 : Des associations pour un bon produit de la filière fruits et légumes rangées par rang d'importance

En ce qui concerne les associations pour un bon produits de la filière fruits et légumes, on trouve aussi 5 critères dont le rang moyen d'importance est inférieur à 2,5. Ce sont les critères, « pas produits chimiques » ; « frais » ; « gout/bon » ; « qui soit naturel/ pas OGM » et « produits de saison ». C'est sur ces critères que l'on fait l'hypothèse de centralité.
Ici encore plusieurs de ces caractéristiques renvoient aux caractères biologiques des produits, notamment, « pas de produits chimiques », « naturel » et « sans OGM ». Tous renvoient à l'idée d'une qualité.

Certaines associations sont faites à la fois pour les agriculteurs et pour les fruits et légumes. Nous pouvons faire l'hypothèse que les sujets estiment ces critères non respectés part les agriculteurs, ce qui les amènent à acheter moins de fruits et légumes.

Notons que le critère « pas de produits chimiques » est associé à la fois aux agriculteurs et aux produits de la filière fruits et légumes, de plus, dans les deux cas ce critère a le rang d'importance le plus proche de 1. Nous pouvons donc faire l'hypothèse que ce critère est perçu comme non respecté de la part des agriculteurs alors qu'il est essentiel pour le consommateur dans le choix de l'achat des fruits et légumes.

Le critère « de qualité » se retrouve aussi dans les deux cas, mais son rang d'importance est supérieur à 2,5. Cependant le terme « qualité » étant peu précis il peut s'apparenter plus à une dimension qu'à une caractéristique spécifique, cela explique peut être pourquoi son rang d'importance est supérieur à 2,5.

Le critère « bio » se retrouve aussi dans les deux cas, mais tout comme « de qualité » son rang moyen d'importance est supérieur à 2,5, laissant penser qu'il n'appartient pas au système central. Néanmoins il se peut que ce critère soit central pour un sous-groupe parmi la population interrogée.

Le fait que les produits soient locaux ou régionaux, influent également, à la fois dans les associations décrivant un « bon agriculteur » et les associations décrivant un « bon produit de la filière fruit et légumes ». Mais une fois de plus ce critère tend plus vers 5 que vers 1.

DEUXIÈME PARTIE DE L'ÉTUDE : L'ÉTUDE EXPÉRIMENTALE

Pour compléter l'association verbale nous avons fait passer un second questionnaire. Dans ce questionnaire, les questions portent sur les caractéristiques des agriculteurs et celles des fruits et légumes, mises en évidence dans la première partie de l'étude. En effet, l'association verbale a permis de mettre en évidence 14 critères relatifs aux agriculteurs et 12 relatifs aux fruits et légumes chacun de ces critères a été ensuite présenté sous forme de phrases courtes dans ce second questionnaire. (Voir annexes Le questionnaire de l'étude expérimentale, p.70)

LA POPULATION

Pour l'étude expérimentale, nous avons pris un échantillon de 128 personnes (Voir Tableau 4). Plusieurs variables ont été prises en compte pour garantir un échantillon représentatif de la population étudiée. Notre échantillon a donc été équilibré selon le sexe (50 % Homme et 50 % Femme), l'âge (De 50 % de 20 à 45 et 50 % de 45 et plus) et la profession et les catégories sociaux professionnelles (50 % élevé et 50 % Faible).

 

Homme

Femme

 

Pcs +

Pcs-

Pcs +

Pcs-

 

20 à 45

16

16

16

16

64

+ de 45

16

16

16

16

64

 

 

32

32

128

64

64

Tableau 4 : La répartition pour l'étude expérimentale

Nous avons également contrôlé l'appartenance aux positions sociales suivantes, milieu de vie (Rural vs. Urbain), Situation familiale (Célibataire vs. Couple) et Enfants (Avec vs. Sans enfants), mais sans équilibrer ces variables.

Ces caractéristiques ont été recueillies au moyen d'une fiche signalétique à la fin du questionnaire

L'outil utilisé

Les sujets ont été soumis à un questionnaire (Annexes Le questionnaire de l'étude expérimentale, p.70) composé de trois catégories de questions :

1. Les premières relatives aux critères désignant les agriculteurs de Paca

2. Les secondes relatives aux critères utilisés pour choisir des fruits ou légumes

3. Et finalement, les dernières questions situent les sujets dans la population.

Les questions sur les critères désignant les agriculteurs de Paca

Pour déterminer l'image des agriculteurs en Paca, nous avons utilisé les 14 critères dégagés lors de l'association verbale. On demandait alors aux sujets d'indiquer si les agriculteurs correspondaient à ces critères, au moyen d'une échelle de type Lickert en 11 points de 0 « Pas d'accord » à 10 « D'accord ».

Nous avons présenté ces critères aux sujets, avec la consigne suivante :

« Selon vous, les agriculteurs de Paca correspondent-ils à ces critères? :

(Pour chaque critère mettez en gras, sur les échelles en 11 points la réponse qui correspond le mieux à votre opinion personnelle) »

Les 14 critères sont formulés de la façon suivante :

· Ils aiment et respectent la nature

· Ils sont compétents et bien formés

· Ils aiment la terre

· Ils sont courageux

· Ils aiment leur travail

· Ils sont écolo

· Ils pratiquent une agriculture biologique

· Ils sont matinaux

· Ils n'utilisent pas des pesticides ou produits chimiques

· Ils sont persévérants

· Ils produisent des produits de qualité

· Ils sont passionnés

· Ils sont travailleurs

· Ils produisent localement

Une fois les questions portant sur les critères des agriculteurs terminées, les sujets ont dû alors répondre à une question sur leur image globale des agriculteurs. La consigne était la suivante :

« Quelle image avez-vous des agriculteurs de Paca ?

(Surlignez en couleur, le chiffre qui correspond le mieux à votre opinion personnelle) »

Les sujets ont répondu à l'aide d'une échelle en 11 points de 0 « Très mauvaise image » à 10 « Très bonne image ».

LES QUESTIONS SUR LES CRITÈRES UTILISÉS POUR CHOISIR SES FRUITS OU LÉGUMES

Pour déterminer ce qui influence le choix de l'achat des fruits et légumes, nous avons utilisé les 12 critères dégagés lors de l'association verbale. Ces critères sont présentés à la suite des questions portant sur les agriculteurs, avec la consigne suivante :

« Vous allez trouver ci-dessous une liste de 12 critères, caractérisant les fruits et légumes, quels sont ceux que vous jugez important lorsque vous achetez des fruits et légumes ?


(Pour chaque critère surlignez en couleur,, sur les échelles en 11 points la réponse qui correspond le mieux à votre opinion personnelle) »

Les 12 critères sont énoncés de la façon suivante :

· De saison

· Bons

· Régionaux

· Parfumés

· Bio

· Frais

· Mûrs

· Naturels

· Sans produits chimiques

· De qualité

· Pas cher

· L'aspect

Pour chacun de ces critères les sujets ont répondus sur une échelle en 11 pointes de 0 « Peu important » à 10 « Très important ».

A l'instar de la partie concernant les agriculteurs les questions sur les critères des fruits et légumes ont été suivies par une question sur l'image des fruits et légumes. La consigne de cette question se présente comme suit :

Quelle image avez-vous des fruits et légumes ?
(Surlignez en couleur, le chiffre qui correspond le mieux à votre opinion personnelle)

Les sujets ont répondus à l'aide d'une échelle en 11 points de 0 « Très mauvaise image » à 10 « Très bonne image ».

LES QUESTIONS SIGNALÉTIQUES

Les sujets ont répondus à plusieurs questions signalétiques, qui nous permettent de contrôler l'échantillon interrogé. Ces questions portent sur les variables, précédemment mentionnées selon lesquelles l'échantillon est structuré.

Une question sur le mode d'achat de fruits et légumes a été rajoutée elle se présente de la façon suivante :

« Combien de fois par semaine achetez vous des fruits et légumes ?

Au marché :............................................fois.

En grande surface : ...................................fois.

Directement au producteur :.........................fois.

En AMAP :.............................................fois. »

Cette question doit permettre de voir si les opinions divergent en fonction du mode d'achat.

Les questions relatives, à l'âge, au sexe, au lieu géographique, à la catégorie socio professionnelle et à la situation familiale ont été présentées sous forme de questions à choix multiple où le sujet doit cocher la bonne réponse.

LES RÉSULTATS DE L'ÉTUDE EXPÉRIMENTALE

L'IMPORTANCE DES ASSOCIATIONS

Les mots ou expressions, les plus fréquemment produits lors des associations verbales ont ensuite été intégrés au questionnaire pour mesurer l'importance que les sujets leur accordent.

COMPARAISON 2 À 2 DES CRITÈRES RELATIFS AUX AGRICULTEURS

Après avoir répertorié les associations définissant un bon agriculteur, nous avons demandé aux sujets de nous dire s'ils pensent que les agriculteurs correspondent à ces critères. Les sujets indiquent leur opinion sur une échelle en 11 points de 0 « Pas d'accord » à 10 « D'accord ».
Les moyennes des scores obtenus pour chaque caractéristique ont été comparées, à l'aide d'un test t, de façon à différencier les moyennes des critères considérés comme étant une qualité que les agriculteurs possèdent et ceux considérés comme une qualité que les agriculteurs ne possèdent pas, nous avons procédé à une comparaison des moyennes 2 à 2 (Voir Tableau 5).

Les résultats ont été obtenus en appliquant une correction de Bonneferi à 0.00054.

Critères

Moyennes
(écarts-types)

Comparaison de moyennes 2 à 2

Travailleur

7,62
(1.86)

a

Matinal

7,61
(2.12)

a,b

Courageux

7,45
(1,98)

a,b

Aime son travail

7,31
(1,75)

a,b,c

Aime la terre

7,27
(2,13)

a,b,c,d

Local

7,25
(1,72)

a,b,c,d

Passionné

6,97
(1,91)

b,c,d,e

Compétent

6,70
(1,63)

d,e,f

Persévérant

6,66
(1,92)

d,e,f

Produits de qualité

6,48
(1,73)

e,f

Aime la nature

6,22
(2.01)

f

Ecolo

5,02
(2,07)

g

Agriculture biologique

4,44
(1,79)

h

Sans pesticides

3,47
(2,27)

i

Tableau 5 : Hiérarchie des critères pour un bon agriculteur

On peut observer que la plus part des participants considèrent que les agriculteurs possèdent les caractéristiques suivantes, « travailleurs » (M=7.62), « matinaux » (M=7.61), « courageux » (M=7.45), « qui aiment leur travail » (M=7.31), « qui aiment la terre » (M=7.27), et « produisent localement » (M=7.25), chacune ayant une moyenne supérieur à 7. Chacune des caractéristiques suivantes, s'éloignent petit à petit de celles considérées comme étant possédées par les agriculteurs. On trouve la caractéristique « passionné » (M=6.97), puis « compétent » (M=6.70), suivi de « persévérant » (M=6.66), et de « produire de la qualité » (M=6.48) puis « aiment la nature » (M=6.22). Le critère « écologiste », avec une moyenne de 5.02 se situe sur la moyenne, laissant le doute sur l'opinion des participants, qui peuvent estimer que soit les agriculteurs ne sont ni écologiste ni non-écologiste ou alors que la moitié des agriculteurs sont écologistes. Les critères qui sont considéré comme n'étant pas partagé par les agriculteurs, avec des moyennes inférieurs à 5 sont, « agriculture biologique » (M=4.44), et finalement une « agriculture sans pesticides » (M=3.47).

COMPARAISON 2 À 2 DES CRITÈRES RELATIFS AUX FRUITS ET LÉGUMES

A l'instar des associations sur les agriculteurs nous avons également recueillis des associations par rapport aux produits de la filière fruits et légumes ? Ces associations ont ensuite était intégrées sous forme de courtes phrases dans notre questionnaire. Les sujets devaient indiquer si ces critères sont importants dans leur choix d'achat de fruits ou légumes, ils indiquent leur opinion sur une échelle en 11 pointes de 0 « Pas d'accord » à 10 « D'accord ».
Puis nous avons procédé à une comparaison des moyennes 2 à 2 (Voir tableau 6).

Les résultats ont été obtenus en appliquant une correction de Bonneferi à 0.00075.

Critères

Moyennes

(écarts-types)

Comparaison de moyennes 2 à 2

Bon

9,18

(1,10)

a

De qualité

9,04

(1,17)

a

Frais

8,96

(1,22)

a

Naturel

8,28

(1,80)

b

De saison

8,22

(1,80)

b

Parfumé

8,12

(1,54)

b

Sans produits chimiques

8,09

(1,92)

b

Mûre

7,86

(1,59)

b

Région

7,05

(2,23)

c

Pas chère

6,73

(2,11)

c

Aspect

6,61

(2,30)

c

Biologique

6,41

(2,38)

c

Tableau 6 : Hiérarchie des critères pour un bon produit de la filière fruits et légumes

On peut observer que, pour les sujets leur choix d'acheter des fruits ou légumes et très dépendant du fait que ces derniers soient « bons » (M=9.18), « de qualité » (M=9.04) et « frais » (M=8.96). Tout de suite après ces critères viennent le fait qu'ils soient « naturels » (M=8.28), « de saison » (M=8.22), « parfumés » (M=8.12), « sans produits chimiques » (M=8.09), et « mûrs » (M=7.86). Ensuite on trouve le critère « régional » (M=7.05), leurs « prix » (M=6.73), l'« aspect » (M=6.61), et le fait qu'ils soient « biologiques » (M=6.41). Même si apparemment certains de ces critères sont plus importants que d'autres, tous sont importants dans le choix de l'achat, nous le voyons car ils sont tous au-dessus de la moyenne.

STRUCTURE DES ATTENTES

Nous avons procédé à une analyse en composante principale (ACP) qui permet une vision structurée et immédiatement accessible des variables. L'ACP nous a permis de repérer les principes organisateurs des attentes concernant les agriculteurs ainsi que les produits de la filière fruits et légumes.

STRUCTURES DES ATTENTES EN CE QUI CONCERNE LES AGRICULTEURS

L'ACP a suggéré que la représentation des agriculteurs été structurées par 2 dimensions, faisant référence à la valorisation professionnelle du secteur d'une part et au lien entre l'agriculture et la nature d'autre part. Ils expliquent à eux seuls 62% de la variance.

Dans ces deux facteurs, 13 des 14 caractéristiques relatives aux agriculteurs se répartissent (Voir tableau 7).
En effet, nous avons retiré le critère « local » de notre analyse car il ne rentrait dans aucun des deux facteurs et, au contraire, diminuait le pourcentage de variance expliqué. Nous supposons que la question : « Selon vous les agriculteurs de Paca correspondent ils à ces critères :
Ils produisent localement » sur laquelle les sujet indiquaient leurs degré d'accord, était équivoque. Certains des participants, ont pu avoir du mal à comprendre cette question, c'est pourquoi, en vue d'une meilleure cohérence nous avons décidé de le supprimer des analyses.

Caractéristiques

Facteur 1
Valorisation professionnelle de secteur

Facteur 2
Lien agriculture nature

Travailleur

0,862

 

Persévérant

0,84

 

Courageux

0,78

 

Matinaux

0,748

 

Aime son travail

0,732

 

Passionné

0,612

 

Compétent

0,594

 

Aime la terre

0,577

0,572

Ecolo

 

0,848

Agriculture biologique

 

0,84

Aime la nature

 

0,739

Agriculture de qualité

 

0,726

Sans pesticides

 

0,586

variance expliquée (%)

45%

17%

Variance cumulée (%)

45%

62%

Tableau 7 : ACP POUR LES CRITÈRES DES AGRICULTEURS

· Le facteur 1, sur lequel saturent les critères, « travailleur », « persévérant », « courageux » « matinal », « aime son travail », « passionné », « compétent » et « aime la terre » a été désigné sous l'étiquette « valorisation professionnelle de secteur », car ces critères reflètent une vision positive des agriculteurs, axées sur leur capacité de travail et leur amour pour ce qu'ils font (45 % de variance expliquée).

· Le facteur 2, sur lequel saturent les critères ; « aime la terre », « écologiste », « agriculture biologique », « aime la nature », « agriculture de qualité » et « sans pesticides » a été nommé « Lien agriculture/ nature » car ces critères sont orientés vers la nature. Ils renvoient au type d'agricultures pratiquées, à la façon des agriculteurs de travailler en accord avec la nature (17% de variance expliqué).

STRUCTURES DES ATTENTES EN CE QUI CONCERNE LES FRUITS & LÉGUMES

L'ACP sur les critères des fruits et légumes a révélé 3 facteurs, qui se réfèrent aux produits naturels, aux freins à la consommation et finalement aux attentes, ils expliquent 56% de la variance. Et dans lesquels se répartissent les 12 caractéristiques relatives aux produits de la filière fruits et légumes (Voir tableau 8)

Caractéristiques

Facteur 1
Produits naturels

Facteur 2
Freins a la consommation

Facteur 3
Attentes

pas chimique

0,86

 
 

bio

0,776

 
 

naturel

0,711

 
 

qualité

0,651

 
 

bon

0,564

 
 

prix

 

0,724

 

aspect

 

0,583

 

parfum

 
 

0,775

mûre

 
 

0,585

frais

 
 

0,564

régional

 
 

0,554

saison

 
 

0,538

variance expliquée (%)

36%

10%

10%

Variance cumulée (%)

36%

46%

56%

Tableau 8 : ACP POUR LES CRITÈRES DES FRUITS ET LÉGUMES

· Le facteur 1, où se regroupe les caractéristiques « sans produits chimiques », « biologique », « naturel », « qualité » et « bon » a été dénommé « Produits naturels », en effet les caractéristiques de ce facteur sont des indicateurs de la qualité du produit mais une qualité qui serait liée aux propriétés naturelles du produit (36 % de variance expliquée).

· Le deuxième facteur, appelé « Freins à la consommation » a été ainsi nommé car il regroupe le « prix » et l' « aspect » qui sont clairement les freins que peuvent présenter certains produits biologiques, qui sont souvent chers et pas très beaux (10% de variance expliquée).

· Finalement le troisième facteur « Attentes » rassemble les critères, « parfumés », « mûr », « frais », « régional » et « de saison » qui sont des propriétés spécifiques aux fruits et légumes et qui correspondent aux attentes que les consommateurs peuvent nourrir vis à vis des fruits ou des légumes qu'ils achètent. (10% de variance expliquée).

RÉGULATIONS SOCIALES DES ATTENTES

Nous avons ensuite tenté de repérer, en réalisant des ANOVA, la manière dont les attentes s'insèrent socialement. En effet, il est intéressant d'évaluer le poids des variables sociodémographiques sur chaque facteur structurant les attentes. (Voir tableau 9 et 15).

RÉGULATIONS SOCIALES DES ATTENTES À PROPOS DES AGRICULTEURS

Les résultats de l'analyse de variance concernant les dimensions relatives aux agriculteurs sont présentés dans le tableau 9, ci-dessous.

 

Facteur 1
Valorisation professionnelle de secteur

Facteur 2
Lien agriculture nature

Sexe

NS

NS

Age

NS

F(1;119)= 9,53
p<.003
M(-45)=.23 M(+45)=-.31

Milieu de vie

NS

NS

PCS

NS

NS

Situation familial

NS

F(1;118)=3,28
p<.10
seul=.1818
couple=-.16

Enfants

NS

NS

Tableau 9 : Régulations sociales des attentes à propos des agriculteurs

· L'analyse de la variance révèle un effet de l'âge sur la dimension « Lien agriculture- nature» (p<.003). Les personne de plus de 45 ans (M=-.31) pensent que les agriculteurs sont plus éloignés de ces critères que ne le pensent les moins de 45 ans (M=.23).

· On observe également, sur cette dimension, un effet tendanciel de la Situation familialee (p<. 10). Les personnes célibataires (M=.18) tendent plus à estimer que les agriculteurs correspondent aux critères de cette dimension que les personne en couple (M=-.16).

· Aucun effet n'est observé sur le facteur « Valorisation professionnelle du secteur ».

Nous avons également regardé si les variables sociodémographiques influaient sur l'image des agriculteurs. Les résultats sont présentés dans le tableau 10.

 

Image des agriculteurs

Sexe

NS

Age

NS

Milieu de vie

NS

PCS

NS

Situation familialee

NS

Enfants

NS

 

Tableau 10 : Régulations sociales des attentes à propos des agriculteurs

· Aucun effet n'est observé sur l'image des agriculteurs.

Nous avons voulu voir si le mode d'achat des fruits et légumes influençait les opinions au sujet des agriculteurs. Les résultats sont présentés dans le tableau 11.

 

Facteur 1

Valorisation professionnelle de secteur

Facteur 2

Lien agriculture nature

Marché

NS

NS

grande surface

NS

NS

Producteur

NS

â std=-.20
p<.03

AMAP

NS

NS

 

Tableau 11 : Relations entre le mode d'achat et les attentes à propos des agriculteurs

· Nous avons trouvé que seul l'achat chez le producteur avait une influence significative sur le facteur « lien agriculture nature ». Les personnes qui achètent directement chez les producteurs pensent moins que les autres que les agriculteurs correspondent aux critères composant le facteur « lien agriculture nature ».

Puis nous avons voulu voir si les modes d'achat influençaient l'image des agriculteurs. (Voir tableau 12).

 

Image des agriculteurs

 

NS

grande surface

NS

Producteur

NS

AMAP

NS

 

Tableau 12 : Relations entre le mode d'achat et l'image des agriculteurs

· Nous avons trouvé que les modes d'achat n'influent pas sur l'image des agriculteurs.

La question sur le mode d'achat ne donnant que très peu de résultats nous avons calculé un indice de fréquence d'achat pour voir si ce dernier était plus pertinent. On a donc tenté d'observer s'il existait un lien entre la fréquence d'achat et les différents facteurs (Voir tableau 13). Des analyses de régression linéaire ont donc été effectuées à partir des fréquences d'achats de fruits et légumes affirmées par les sujets.

 

Facteur 1

Valorisation professionnelle de secteur

Facteur 2

Lien agriculture nature

Fréquence d'achat

NS

NS

 

Tableau 13 : Relations entre fréquence d'achat et attentes à propos des agriculteurs

· On n'observe aucun effet de la fréquence d'achat des fruits et légumes sur les dimensions « Valorisation professionnelle de secteur » et « Lien agriculture nature ».

Nous avons également regardé s'il existait un lien entre la fréquence d'achat et l'image des agriculteurs. (Voir tableau 14).

 

Image des agriculteurs

 

NS

 

Tableau 14 : Relations entre fréquence d'achat et image des agriculteurs

· On n'observe aucun effet de la fréquence d'achat sur l'image des agriculteurs.

RÉGULATIONS SOCIALES DES ATTENTES À PROPOS DES FRUITS ET LÉGUMES

Nous avons également réalisées des ANOVA à partir des dimensions relatives aux fruits et légumes. Les résultats sont présentés dans le tableau 15, ci-dessous.

 

Facteur 1
Produits naturels

Facteur 2
Frein a la consommation

Facteur 3
Attentes

Sexe

NS

NS

F(1;123)=4,62
p<.04
H=-.18 F=.18

Age

NS

NS

F(1;123)=4,24
p<.05
M(-45)=-.17 M(+45)=.18

Milieu de vie

NS

NS

F(1;123)=3,81
p<.05
ville=-.15

camp=.17

PCS

NS

NS

NS

Situation familiale

NS

NS

NS

Enfants

NS

NS

F(1;121)=3,39
p<.10
ac=.16 sans=-.15

Tableau 15 : Régulations sociales des attentes à propos des fruits et légumes

· On observe un effet du genre sur la dimension « Attentes» (p<.04). Les hommes (M=-.18) y accordent moins d'importance, que les femmes (M=.18).

· On constate également, sur cette dimension, un effet de l'âge (p<. 05). Les personne de plus de 45 ans (M=.18) y accordent plus d'importance que celle de moins de 45 ans (M=-.17).

· Toujours sur la dimension « Attentes», on peut voir un effet du milieu de vie ( p<.05), il apparait que les personne vivant à la campagne (M=.17) accordent plus d'importance à cette dimension que ceux vivant en ville ( M=-.15).

· Finalement les personnes sans enfants (M=-.15) tendent à accorder moins d'importance à cette dimension que ceux avec enfants (M=.16). (p<.10).

Nous avons également regardé si les variables sociodémographiques influaient sur l'image des fruits et légumes, les résultats sont présentés dans le tableau 16.

 

Image des fruits et légumes

Sexe

NS

Age

F(1;123)=7,100
p<.009
M(-45)=8,079 M(+45)=7,274

Milieu de vie

NS

PCS

NS

Situation familiale

NS

Enfants

NS

 

Tableau 16 : Régulations sociales des images des fruits et légumes

· L'âge à un effet sur l'image des fruits et légumes (p<.009), les moins de 45 ans (M=8.079) en ont une meilleurs image que les plus de 45 ans (M=7.274).

Tout comme pour les dimensions des agriculteurs, des analyses de régression linéaire ont été effectuées sur les modes de consommation. (Voir tableau 17)

 

Facteur 1

Produits naturels

Facteur 2

Frein a la consommation

Facteur 3

Attentes

Marché

NS

â std=-.15
p<.09

NS

Grande surface

NS

NS

NS

Producteur

NS

NS

â std=.26
p<.004

AMAP

NS

NS

NS

 

Tableau 17 : Relations entre les modes d'achat et les attentes à propos des fruits et légumes

· Nous observons que les gens qui achètent leurs fruits et légumes au marché font moins attention au facteur « freins à la consommation » (â std=-.15). Nous observons un second effet, les gens qui achètent directement chez le producteur font plus attention au facteur « attentes » (â std=.26).

Nous avons également regardé si les modes d'achat influaient sur l'image des fruits et légumes. (Voir tableau 18).

 

Image des fruits et légumes

 

NS

grande surface

NS

Producteur

NS

AMAP

NS

 

Tableau 18 : Relations entre les modes d'achat et l'image des fruits et légumes

· Nous observons que les modes d'achat n'influent pas sur l'image des fruits et légumes.

Puis des analyses de régression ont été réalisées à partir de l'indice de fréquences d'achat, calculées à partir des modes de consommation des fruits et légumes. (Voir tableau 19)

 

Facteur 1

Facteur 2

Facteur 3

Image des fruits et légumes

 

Frein a la consommation

Attentes

 

NS

NS

NS

NS

 

Tableau 19 : Relations entre fréquence d'achat et attentes à propos des fruits et légumes

· Comme pour les dimensions relatives aux agriculteurs, on n'observe aucun effet de la fréquence d'achat sur les dimensions relatives aux fruits et légumes.

Nous avons alors regardé si la fréquence d'achat influait sur l'image des fruits et légumes. (Voir tableau 20).

 

Image des fruits et légumes

 

NS

 

Tableau 20 : Relations entre fréquence d'achat et l'image des fruits et légumes

· La fréquence d'achat n'influe pas sur l'image des fruits et légumes.

LES IMAGES DES AGRICULTEURS ET DES FRUITS ET LÉGUMES

Nous avons voulu savoir si les facteurs que l'on avait dégagés permettaient d'expliquer une partie de l'image des agriculteurs ou des fruits et légumes (Voir tableau 21, 22, 23 et 24).

IMAGE DES AGRICULTEURS

Nous avons réalisé une régression multiple des dimensions relatives aux agriculteurs sur l'image de ces derniers, les résultats sont présentés dans le tableau 21.

 

Image des agriculteurs

Valorisation professionnelle du secteur

â std=.351
p<.0001

Lien agriculture- nature

â std=.683
p<.0001

Tableau 21 : Effet des dimensions relatives aux agriculteurs sur l'image des agriculteurs

Il apparait que les deux dimensions relatives aux agriculteurs, « Valorisation professionnelle du secteur » (â std=.351) et « Lien agriculture- nature»(â std=.683) ont un effet sur l'image que les gens ont des agriculteurs. Plus les individus estiment que les agriculteurs possèdent les critères de ces deux dimensions, plus ils en ont une bonne image. Cependant on peut voir que la dimension « Lien agriculture- nature » (â std=.683) a un poids beaucoup plus important, elle contribue donc d'une façon non négligeables à l'image des agriculteurs.

Puis nous avons réalisé une régression multiple des dimensions relatives aux fruits et légumes sur l'image des agriculteurs. Dans le but d'analyser s'il y avait un lien entre les dimensions des fruits et légumes et l'image des agriculteurs. (Voir tableau 22).

 

Image des agriculteurs

Produits naturels

NS

Freins à la consommation

â std=.211
p<.02

Attentes

NS

Tableau 22 : Effet des dimensions relatives aux fruits et légumes sur l'image des agriculteurs

La dimension correspondante aux fruits et légumes, « freins à la consommation » (â std=.211) à un effet sur l'image des agriculteurs, plus les gens y accordent de l'importance, plus leur image des agriculteurs est bonne.

IMAGE DES FRUITS ET LÉGUMES

Comme pour l'image des agriculteurs nous avons réalisé des régressions sur l'image des fruits et légumes à partir des dimensions relatives aux fruits et légumes. (Voir tableau 23).

 

Image des fruits et légumes

Produits naturels

NS

Frein à la consommation

â std=.22
p<.02

Attentes

NS

Tableau 23 : Effet des dimensions relatives aux fruits et légumes sur l'image des fruits et légumes

Seul la dimension « Freins à la consommation» (â std=.22) a un effet sur l'image des fruits et légumes, en effet plus les gens accordent de l'importance aux critères qui la composent, plus ils ont une bonne image des fruits et légumes.

Puis nous avons réalisé des régressions à partir des dimensions relatives aux agriculteurs sur l'image des fruits et légumes. (Voir tableau 24).

 

Image des fruits et légumes

Valorisation professionnelle du secteur

â std=.226
p<.004

Lien agriculture- nature

â std=.526
p<.0001

Tableau 24 : Effet des dimensions relatives aux agriculteurs sur l'image des fruits et légumes

Les deux dimensions relatives aux agriculteurs ont un effet sur l'image des fruits et légumes. Plus les gens pensent que les agriculteurs correspondent aux dimensions « Valorisation professionnelle du secteur » (â std=.226) et « Lien agriculture- nature»(â std=.526) plus ils ont une bonne image des fruits et légumes. Nous notons cependant que l'effet du « Lien agriculture- nature» est plus important.

LIEN ENTRE LES REPRÉSENTATIONS DES FRUITS ET LÉGUMES ET CELLES DES AGRICULTEURS

Nous avons également voulu vérifier quels liens il y avait entre les dimensions composant la représentation des fruits et légumes et les dimensions composant la représentation des agriculteurs (Voir tableau 25). Nous avons utilisé une régression pour analyser si les dimensions concernant les agriculteurs influaient sur l'importance que les gens accordaient aux dimensions concernant les fruits et légumes.

 

Produits naturels

Frein a la consommation

Attentes

 

Valorisation professionnelle du secteur

â std=.20

NS

â std=.15

p<.04

p<.10

Lien agriculture- nature

NS

â std= .24

NS

p<.008

Tableau 25 : lien entre les dimensions relatives aux agriculteurs et celles des fruits et légumes

· On observe que les sujets qui estiment que les agriculteurs possèdent les caractéristiques de la dimension « valorisation professionnelle du secteur » accordent plus d'importance dans l'achat de leur fruits et légumes aux critères de la dimension « produits naturels »(â std=.20) ainsi qu'aux critères composants les « attentes »(â std=.15).

· Les sujets qui pensent que les agriculteurs correspondent bien aux critères de la dimension «  lien agriculture-nature » accordent plus d'importance aux critères composants la dimension « frein à la consommation » (â std= .24) des fruits et légumes.

DISCUSSION

La deuxième partie de l'étude nous a permis de calculer l'image des agriculteurs ainsi que celle des fruits et légumes. De cette façon nous avons pu vérifier que la crise des agriculteurs n'était pas simplement dûe à une mauvaise image globale de l'un ou de l'autre ou des deux. Nous avons trouvé que ce n'était pas le cas. L'image des agriculteurs est supérieure à la moyenne et tendrait plutôt vers une « très bonne image » que vers une « très mauvaise image » avec une moyenne de 6,47 de même pour les fruits et légumes qui eux jouissent d'une moyenne de 7,67.
Nous avons alors, fait l'hypothèse d'une part, d'une concordance entre les représentations des fruits et légumes et celles des agriculteurs et d'autre part que l'un des critères de la représentation d'un bon fruit ou légume, probablement un des critères centraux, est remis en cause par les agriculteurs.

Les associations verbales réalisées pour les agriculteurs et pour les fruits et légumes nous ont permis de déceler des similitudes entre les critères de ces deux représentations.
En effet, certaines des associations peuvent se retrouver pour les agriculteurs et pour les fruits et légumes. Ces dernières sont ; le critère « de qualité », le « bio », le fait que les produits soient « locaux ou régionaux »  et finalement qu'il ne serait « pas de produits chimiques ». De plus, cette dernière association, « pas de produits chimiques » a, dans les deux cas, un rang moyen qui tend vers 1. Ce qui nous permet de faire l'hypothèse qu'elle fait partie du noyau central des deux représentations.
Ceci nous a permis de faire l'hypothèse que ce critère, essentiel dans le choix de l'achat des fruits et légumes est perçu comme non respecté, de la part des agriculteurs. Cette hypothèse a été vérifiée dans la deuxième partie de l'étude où les sujets indiquent si pour eux, les agriculteurs possèdent les caractéristiques, qu'on leur propose, pour l'association « pas de pesticides » la moyenne est de 3,47 c'est-à-dire qu'elle tend vers « Pas d'accord ». Alors que lorsque les sujets doivent indiquer quels critères sont importants dans leur choix d'achat de fruit et légumes, pour l'association « pas de produits chimiques » nous avons obtenu une moyenne de 8,09, c'est-à-dire tendant largement vers « très important ».

Après avoir mis en lumière le non-respect de la part des agriculteurs du critère « pas de pesticides ou produits chimiques », nous avons émis des hypothèses de centralité pour les éléments de la représentation des agriculteurs et celle des fruits et légumes. Pour les agriculteurs nous avions les éléments « pas de pesticide »; « aime la terre » ; « aime et respect la nature » ; « écologiste » et «  travailleur ». Pour les fruits et légumes nous avions, « pas produits chimiques » ; «  frais » ; « bons » ; « naturels » et « de saison ». Nous notons que la plupart des éléments sur lesquels porte l'hypothèse de centralité, que ce soit pour les agriculteurs ou pour les fruits et légumes, font référence à une agriculture biologique.

Au-delà de l'analyse des critères individuels nous avons dégagé des facteurs relatifs à la représentation des fruits et légumes ainsi que celle des agriculteurs. Rappelons que les facteurs dégagés, concernant les agriculteurs sont d'une part la « valorisation professionnelle du secteur », sur lequel saturent les critères suivants ; travailleurs, persévérants, courageux matinaux, aiment leur travail, passionnés, compétents et aiment la terre. Et d'autres part, « Lien agriculture/ nature » sur lequel saturent les critères, aiment la terre, écologistes, agriculture biologique, aiment la nature, agriculture de qualité et sans pesticides.
Les facteurs concernant les fruits et légumes sont quant à eux, les « Produits naturels », regroupant les critères ; sans produits chimiques, biologiques, naturels, de qualité et bons. Le deuxième est « Freins à la consommation » sur lequel on trouve le prix et l'aspect et pour finir le facteur « Attentes » avec les critères, parfumés, mûrs, frais, régionaux et de saison.

Les analyses de régulations sociales sur les facteurs des agriculteurs font ressortir que, l'âge et la situation familiale influent sur la dimension « Lien agriculture/ nature ». Les personnes célibataires et les jeunes pensent que les agriculteurs correspondent à ce profil. Pour ce qui est des facteurs sur les fruits et légumes on peut observer que le genre, l'âge, le milieu de vie et le fait d'avoir des enfants ou non, influent sur la dimension « attentes ». Dans le sens ou les femmes, les personnes de plus de 45ans, les personnes vivant en milieu rural et les personnes avec enfants y accordent plus d'importance. L'âge influe également sur l'image des fruits et légumes, les jeunes en ont une meilleure image. Par contre on note l'absence d'influence sur l'ensemble des dimensions, de la fréquence d'achat.

Nous avons analysé les liens qu'il y avait entre les facteurs mis en avant, les images des fruits et légumes et des agriculteurs. Nous avons observé que les deux dimensions relatifs aux agriculteurs ont tous deux une influence positive sur l'image des agriculteurs, bien que le facteur « Lien agriculture/ nature » ait une influence bien plus importante (â std=.683) que le facteur « valorisation professionnelle du secteur » (â std=.351).
Pour ce qui est des facteurs relatifs aux fruits et légumes, seul le facteur « freins à la consommation » a une influence sur leur image. Dans le sens où, plus les gens accordent d'importance aux freins plus ils ont une bonne image des fruits et légumes, ce résultat peut s'expliquer par le fait que les freins ne sont, en fait, que des freins à la consommation du bio, les personnes y accordant de l'importance pensent donc probablement que les fruits et légumes présentent certaines caractéristiques du bio.

Nous avons également étudié le croisement entre les dimensions relatives aux fruits et légumes et l'image des agriculteurs ainsi que celui entre les dimensions relatives aux agriculteurs et l'image des fruits et légumes Nous avons trouvé que les deux facteurs des agriculteurs « valorisation professionnelle du secteur » et « Lien agriculture/ nature » ont une influence sur l'image des fruits et légumes. Mais comme pour l'image des agriculteurs l'influence du facteur « Lien agriculture/ nature » a une influence plus importante (â std=.526) que celui du facteur « valorisation professionnelle du secteur » (â std=.226). Nous confortant dans notre hypothèse que le « Lien agriculture/ nature » est essentiel aux yeux des consommateurs.
En ce qui concerne l'image des agriculteurs, comme pour l'image de fruits et légumes seul le facteur « freins » à un effet.

Nous avons également étudié les liens qu'ils y avaient, ou s'il y en avait, entre les facteurs relatifs aux fruits et légumes et ceux relatifs aux agriculteurs. On observe alors, les résultats suivants : les sujets qui considèrent que les agriculteurs correspondent aux caractéristiques de la dimension « valorisation professionnelle du secteur » accordent plus d'importance dans l'achat de leur fruits et légumes aux critères de la dimension « produits naturels » et « attentes ». Face à ce résultat nous pouvons supposer que, les personnes pensant que les agriculteurs correspondent plus à un aspect travailleur plutôt qu'à un aspect porté vers le respect de la nature, font plus attention lorsqu'ils achètent leurs fruits et légumes aux critères composant les « attentes » et les « produits naturels » car ils estiment que leurs fruits et légumes sont susceptibles de ne pas présenter ces caractéristiques.
Par contre, nous observons également que les sujets qui pensent que les agriculteurs correspondent aux critères de la dimension « lien agriculture-nature » accordent plus d'importance aux critères composants la dimension « freins à la consommation » des fruits et légumes. Dans ce cas-là, nous supposons que c'est justement parce que les agriculteurs sont perçus comme respectueux de la nature que les sujets pensent que les fruits et légumes qu'ils achètent sont susceptibles de leurs convenir mais risque de présenter des freins tel que le prix ou l'aspect. Nous notons que ces freins sont ceux que l'on trouve dans l'achat du bio.

LIMITES

1. Dans notre étude nous avons étudié les régulations sociales au niveau des facteurs seulement et pas sur les critères. Il serait intéressant de prendre en compte plus de variables indépendantes dans les associations verbales pour pouvoir faire une analyse factorielle des correspondances (AFC) et dégager les axes factoriels les plus significatifs, c'est-à-dire mettre en lumière les correspondances entre les différentes variables et les associations recueillies. En effet l'AFC permet de traiter les fréquences d'apparition des mots et de les croiser avec l'appartenance des répondants à des groupes définis par leur statut social. Ce qui nous renseigne sur les liens entre l'appartenance des individus aux groupes et leurs réponses.
Dans cette étude les associations verbales différencient seulement les hommes des femmes et les plus de 40ans des moins de 40ans. Avec plus de variables peut être que les ancrages sociologiques de certains critères auraient été mis en lumière. Par la suite cela nous aurait peut-être permis de focaliser notre attention dans l'étude expérimentale sur les variables socio démographiques les plus pertinentes.

2. Comme nous l'avons dit, les régulations sociales ont été étudiées. Cependant dans notre étude nous prenions surtout en compte des variables sociales, tel que le genre, l'âge, la profession et catégorie socioprofessionnel et le milieu de vie. En plus de ces variables nous regardions le mode de consommation et la fréquence d'achat mais nous aurions pu prendre en compte des variables qui renvoient aux positions idéologiques. En effet nous avons noté que la représentation des agriculteurs ainsi que celle des fruits et légumes comprenaient plusieurs critères qui faisaient référence au bio, il serait donc intéressant de voir les modulations qu'apporte l'intérêt pour le bio de façon général à ces représentations.

3. Dans notre étude la variable milieu de vie, n'a que peu d'effet, mais peut être est ce dû à un manque de précision dans la question. Il aurait fallu être plus précis ou proposer plus de modalités pour la variable milieu de vie. La pertinence pour cette question d'une réponse à deux modalités peut clairement être remise en cause. En effet dans notre questionnaire les sujets devaient obligatoirement se positionner sur campagne ou ville, alors qu'un certain nombre vivaient en périphérie et ne savaient donc pas très bien où ils se placer. Cette difficulté nous a peut être amené à avoir des résultats moins nets et des divergences d'opinion amoindries.

4. Dans notre étude nous avons émis des hypothèses de centralité sur les éléments dégagés grâce à l'association verbale. Cependant, il serait intéressant de refaire de nouveaux questionnaires de mise en cause avec les éléments dégagés pour les agriculteurs et ceux pour les fruits et légumes, et ainsi vérifier la centralité des items. En effet, la méthode d'évocation hiérarchisée nous a permis d'émettre des hypothèses sur la centralité des items mais non de la vérifier. Ceci nous permettrait de vérifier si les éléments centraux sont les plus importants pour les sujets et créent le plus de liens.

5. Nos questions sur le mode de consommation ont abouties à très peu d'effet, mais cela est peut-être dû à un manque de divergence dans la population étudiée. Il serait, par conséquent, intéressant de refaire passer les questionnaires en équilibrant la variable, lieux d'achat des fruits et légumes. En prenant

· 32 personnes qui achètent leurs fruits et légumes en grande surface 

· 32 personnes qui achètent leurs fruits et légumes au marché

· 32 personnes qui achètent leurs fruits et légumes chez le producteur

· 32 personnes qui achètent leurs fruits et légumes en AMAP

Cette répartition nous permettrait peut-être d'avoir plus de chance de mettre en lumière des différences dûes au mode de consommation. Dans notre étude trop peu de personnes consomment directement chez le producteur et quasiment aucune personnes n'achètent ses fruits et légumes en AMAP.

CONCLUSION

Cette étude nous a permis d'observer qu'il existe bien un lien entre la représentation que les gens ont d'un bon produit de la filière fruits et légumes et celle d'un bon agriculteur.
En effet nous avons, notamment, observer que les personne dont l'image des agriculteurs concordait avec le facteur « lien agriculture/ nature » attachaient plus d'importance au facteur « freins à la consommation » des fruits et légumes. Ce résultat nous amenant à supposer que ces personnes estiment alors que les agriculteurs sont proches de la nature et par conséquent produisent des fruits et légumes qui s'apparentent aux produits bios. C'est pourquoi ils attachent de l'importance aux freins qui sont ceux que l'on retrouve en général pour les produits bio.
Nous avons également, observé un lien entre le facteur « valorisation professionnelle du secteur » et les dimensions « produits naturels » et « attentes »relatifs aux fruits et légumes. Ce résultat nous a amené à supposer que les personnes dont l'image des agriculteurs s'accorde avec cette dimension font plus attention aux critères composant les « attentes » et les « produits naturels » car ils estiment que leurs fruits et légumes ont plus de chance de ne pas présenter ces caractéristiques.

Le lien entre les deux représentations établi, nous avons émis l'hypothèse que les sujets estimaient que certaines caractéristiques importantes pour les fruits et légumes n'étaient pas respectées par les agriculteurs.
On a observé que le critère « pas de pesticides » est jugé essentiel dans l'achat d'un fruit ou légume mais est perçu comme faisant défaut aux agriculteurs.
Ce résultat se retrouve dans plusieurs autres résultats. Premièrement le facteur « lien agriculture/ nature » influe fortement sur l'image des agriculteurs. En effet, les personnes qui estiment que les agriculteurs correspondent à l'image du « lien agriculture/ nature » et donc n'utilisent pas de pesticides ont une meilleur image des agriculteurs. De même, les personnes qui pensent que les agriculteurs correspondent aux facteurs « Lien agriculture/ nature » ont une meilleur image des fruits et légumes.
Deuxièmement, les personnes qui attachent de l`importance au facteur « freins à la consommation » ont une meilleure image des fruits et légumes et des agriculteurs, probablement parce qu'ils attribuent aux fruits et légumes des aspects inhérents aux produits bio. Nous faisons cette hypothèse car, comme nous l'avons vu, les critères composant le facteur « freins à la consommation » sont ceux que l'on retrouve pour l'achat des produits bio.

Ces résultats nous portent à penser que l'importance accordait au respect de la nature est essentielle mais perçue comme non suivie par les agriculteurs. Il faudrait donc promouvoir le coté naturel de l'agriculteur, montrer aux gens l'image du petit agriculteur qui s'occupe de sa terre avec amour et dans le même temps détruire l'image de production de masse inhumaine qui utilise des machines, et qui ne respecte pas l'environnement.

Mais comme nous l'avons vu cette étude gagnerait à être prolongée pour plus de détails et de précision dans les résultats.

BIBLIOGRAPHIE

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Abric, J.C. (1994). L'organisation interne des représentations sociales: système central et système périphérique. In Guimelli, C. (Ed.). Structures et transformations des représentations sociales (pp.73-84). Neuchâtel, Delachaux et Niestlé.

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Durkheim, E. (1898). Représentations individuelles et représentations collectives. Revue de métaphysique et de morale, tome VI, numéro de mai 1898, 273-302.

Guimelli, C. (1989). Transformation des représentations sociales, pratiques nouvelles et schèmes cognitifs de base. In J.L. Beauvois, & R.V.Joule, & J.M. Monteil (Eds), Perspectives cognitives et conduites sociales, Tome 2, Fribourg :Deval.

Guimelli, C. (1994). Structures et transformations des représentations sociales. Paris : Delachaux et Niestlé.

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Ministère de l'agriculture et de la pêche. (2008). Mémento de la statistique agricole. Marseille : Direction régionale de l'agriculture et de la foret de Provence-Alpes-Côte d'Azur.

ANNEXES

Les exploitations

Les emplois actifs issus de l'agriculture

Superficie agricole

Les chiffres sur l'agriculture biologiques

Les aides à l'agriculture

Utilisation du territoire et des terres arables

en milliers d'hectares

r : données révisées.p : données provisoires.Champ : France métropolitaine.Source : Service de la statistique et de la prospective (SSP).2006 (r)2007 (r)2008 (p)Surface agricole utilisée totale

29 492,529 423,029 314,1

Terres arables

18 333,718 278,218 267,5

Céréales (y c.semences)

9 048,19 087,49 662,2

Oléagineux (y c.semences)

2 117,52 189,42 081,4

Protéagineux (y c.semences)

324,0221,3161,9

Betteraves industrielles (n c.semences)

379,3393,1349,3

Plantes à fibres (y c.semences)

84,784,976,1

Cultures industrielles diverses (n c. semences)

13,311,210,8

Plantes aromatiques, médicinales et à parfum (n c.semences)

32,930,029,7

Pommes de terre, légumes frais et secs

401,4395,3393,7

Fleurs et plantes ornementales

7,97,87,8

Semences et plants divers

62,961,759,1

Choux, racines et tubercules fourragers

23,822,122,6

Fourrages annuels

1 437,01 398,81 474,5

Prairies artificielles et temporaires

3 115,73 147,63 175,0

Jardins et vergers familiaux des exploitants

24,223,823,5

Jachères

1 260,91 203,9739,8

Superficies toujours en herbes

9 924,39 963,09 910,5

Vignes, vergers, autres

1 253,41 228,41 207,0

Peupleraies, bois et forêts

15 556,915 560,515 563,4

Territoire agricole non cultivé

2 553,12 546,72 560,0

Territoire non agricole

7 306,17 378,57 471,2

Surface totale IGN

54 908,754 908,754 908,7

Tableaux des productions dans les bouches du Rhône en 2006

FRUITSSurface (ha)Production (t)abricot160029590olive à huile39004590pêche / nectarines3410118830poire170053360pomme3800151400prune4009890CEREALESSurface (ha)Production (t)blé dur2167054180maïs8306440riz1176067030LEGUMESSurface (ha)Production (t)carotte30010040concombre6014450courgette52546480melon62019850pomme de terre32511260salade2740115920tomate1080239470VINSSurface (ha)Production (hl)AOC6600279810autres vins4070255670OLEAGINEUXSurface (ha)Production (t)colza7401260tournesol21904380ANIMAUXTêtesbovins16510caprins2360ovins140 000Source : Chambre d'agriculture Bouches du Rhône.

ANNEXES

Les exploitations

Les emplois actifs issus de l'agriculture

Superficie agricole

Les chiffres sur l'agriculture biologiques

Les aides à l'agriculture

Utilisation du territoire et des terres arables

en milliers d'hectares

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Les emplois actifs issus de l'agriculture

Superficie agricole

Les chiffres sur l'agriculture biologiques


Utilisation du territoire et des terres arables

en milliers d'hectares

r : données révisées.p : données provisoires.Champ : France métropolitaine.Source : Service de la statistique et de la prospective (SSP).2006 (r)2007 (r)2008 (p)Surface agricole utilisée totale

29 492,529 423,029 314,1

Terres arables

18 333,718 278,218 267,5

Céréales (y c.semences)

9 048,19 087,49 662,2

Oléagineux (y c.semences)

2 117,52 189,42 081,4

Protéagineux (y c.semences)

324,0221,3161,9

Betteraves industrielles (n c.semences)

379,3393,1349,3

Plantes à fibres (y c.semences)

84,784,976,1

Cultures industrielles diverses (n c. semences)

13,311,210,8

Plantes aromatiques, médicinales et à parfum (n c.semences)

32,930,029,7

Pommes de terre, légumes frais et secs

401,4395,3393,7

Fleurs et plantes ornementales

7,97,87,8

Semences et plants divers

62,961,759,1

Choux, racines et tubercules fourragers

23,822,122,6

Fourrages annuels

1 437,01 398,81 474,5

Prairies artificielles et temporaires

3 115,73 147,63 175,0

Jardins et vergers familiaux des exploitants

24,223,823,5

Jachères

1 260,91 203,9739,8

Superficies toujours en herbes

9 924,39 963,09 910,5

Vignes, vergers, autres

1 253,41 228,41 207,0

Peupleraies, bois et forêts

15 556,915 560,515 563,4

Territoire agricole non cultivé

2 553,12 546,72 560,0

Territoire non agricole

7 306,17 378,57 471,2

Surface totale IGN

54 908,754 908,754 908,7

Tableaux des productions dans les bouches du Rhône en 2006

FRUITSSurface (ha)Production (t)abricot160029590olive à huile39004590pêche / nectarines3410118830poire170053360pomme3800151400prune4009890CEREALESSurface (ha)Production (t)blé dur2167054180maïs8306440riz1176067030LEGUMESSurface (ha)Production (t)carotte30010040concombre6014450courgette52546480melon62019850pomme de terre32511260salade2740115920tomate1080239470VINSSurface (ha)Production (hl)AOC6600279810autres vins4070255670OLEAGINEUXSurface (ha)Production (t)colza7401260tournesol21904380ANIMAUXTêtesbovins16510caprins2360ovins140 000Source : Chambre d'agriculture Bouches du Rhône.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Le questionnaire de l'étude exploratoire

 

UNIVERSITE DE PROVENCE

(AIX-MARSEILLE I)

Département de Marketing

29 Avenue Robert Schuman, 13621 Aix en Provence

ENQUÊTE SUR L'AGRICULTURE

Je suis étudiante en marketing et je réalise une étude sur l'agriculture.

Je vous remercie de bien vouloir répondre aux questions suivantes, sachant qu'il n'existe ni bonnes, ni mauvaises réponses, et que seule votre opinion personnelle compte.

Les données recueillies feront l'objet d'une analyse statistique et vos réponses resteront anonymes.

Je vous remercie de votre collaboration.

Sexe : ? Masculin ? Féminin

Classe d'âge : ? - 40 ans ? +40 ans

1) Si vous devez définir un bon agriculteur, quels sont les 5 caractéristiques qui vous viennent à l'esprit?

1. ..................................

2. ..................................

3. ..................................

4. ..................................

5. ..................................

2) A présent veuillez classer les réponses que vous venez d'écrire selon l'importance que vous leur accordez.

« 1 » représente le mot le plus important parmi les cinq,

« 5 » représente le mot le moins important parmi les cinq.

1. ..................................

2. ..................................

3. ..................................

4. ..................................

5. ..................................

3) Donnez 5 mots, qui pour vous définissent un bon produit de la filière fruits et légumes.

1. ..................................

2. ..................................

3. ..................................

4. ..................................

5. ..................................

4) A présent veuillez classer les réponses que vous venez d'écrire selon l'importance que vous leur accordez.

« 1 » représente le mot le plus important parmi les cinq,

« 5 » représente le mot le moins important parmi les cinq.

1. ..................................

2. ..................................

3. ..................................

4. ..................................

5. ..................................

Le questionnaire de l'étude expérimentale

 

UNIVERSITE DE PROVENCE

(AIX-MARSEILLE I)

Département de Marketing

29 Avenue Robert Schuman, 13621 Aix en Provence

Etude sur l'Agriculture

Je suis étudiante en marketing et je réalise une étude sur l'image de l'agriculture en région Provence-Alpes-Côte-D'azur.

À cet effet, je vous serai très reconnaissante de bien vouloir répondre aux questions suivantes, sachant qu'il n'existe ni bonnes, ni mauvaises réponses, et que seule votre opinion personnelle m'intéresse.

Les données recueillies feront l'objet d'une analyse statistique et vos réponses resteront anonymes.

D'avance, je vous remercie de votre précieuse collaboration.

Selon vous les agriculteurs de Paca correspondent ils à ces critères :

(Pour chaque critère soulignez, sur les échelles en 11 points la réponse qui correspond le mieux à votre opinion personnelle)

Ils aiment et respectent la nature

Pas d'accord 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 D'accord

Ils sont compétents et bien formés

Pas d'accord 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 D'accord

Ils aiment la terre

Pas d'accord 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 D'accord

Ils sont courageux

Pas d'accord 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 D'accord

Ils aiment leur travail

Pas d'accord 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 D'accord

Ils sont écolo

Pas d'accord 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 D'accord

Ils pratiquent une agriculture biologique

Pas d'accord 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 D'accord

Ils sont matinaux

Pas d'accord 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 D'accord

Ils n'utilisent pas des pesticides ou produits chimiques

Pas d'accord 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 D'accord

Ils sont persévérants

Pas d'accord 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 D'accord

Ils produisent des produits de qualité

Pas d'accord 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 D'accord

Ils sont passionnés

Pas d'accord 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 D'accord

Ils sont travailleurs

Pas d'accord 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 D'accord

Ils produisent localement

Pas d'accord 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 D'accord

Quelle image avez-vous des agriculteurs de Paca ?

(Soulignez le chiffre qui correspond le mieux à votre opinion personnelle)

Très mauvaise image 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Très bonne image

Vous allez trouver ci-dessous une liste de 12 critères, caractérisant les fruits et légumes, quel sont ceux que vous jugez important lorsque vous achetez des fruits et légumes ?  :

(Pour chaque critère soulignez, sur les échelles en 11 points la réponse qui correspond le mieux à votre opinion personnelle)

De saison

Peu important 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Très important

Bon

Peu important 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Très important

Régionaux

Peu important 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Très important

Parfumés

Peu important 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Très important

Bio

Peu important 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Très important

Frais

Peu important 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Très important

Mûre

Peu important 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Très important

Naturel

Peu important 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Très important

Sans produits chimiques

Peu important 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Très important

De qualité

Peu important 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Très important

Pas cher

Peu important 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Très important

L'aspect

Peu important 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Très important

Quelle image avez-vous des fruits et légumes ?

(Soulignez le chiffre qui correspond le mieux à votre opinion personnelle)

Très mauvaise image 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Très bonne image

Informations générales :

Combien de fois par semaine achetez vous des fruits et légumes 

- Au marché :............................................fois.

- En grande surface : ...................................fois.

- Directement au producteur :.........................fois.

- En AMAP :.............................................fois.

Sexe : q Masculin q Féminin

Classe d'âge : q 20-45 ans q + 45 ans

Vous habitez : q En ville q A la campagne

Votre situation professionnelle :

- Agriculteur, exploitant agricole q

- Artisan q

- Commerçant q

- Chef d'entreprise, Directeur de Société q

- Cadres du secteur privé q

- Cadres de la fonction publique q

- Profession libérale q

- Profession Intellectuelle Supérieure

(Culture, Information, Enseignement ou Recherche) q

- Profession intermédiaire (Infirmière, Contremaître...) q

- Employé(e) q

- Ouvrier(e) q

- Homme/Femme au foyer q

Dans ce cas, indiquez la profession de votre conjoint

- Chômeur q

Dans ce cas quelle était votre dernière profession ?

- Retraité(e) q

Dans ce cas, quelle était votre dernière profession ?

- Etudiant(e) : q

Dans ce cas, indiquez la profession de vos parents

Situation familiale : q Célibataire q En couple q Marié(e)

Avez-vous des enfants : q Oui q Non






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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo