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Enracinements polynésiens d'hier et d'aujourd'hui dans l'archipel de Nouvelle Calédonie

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par Tomasi TAUTU'U
Université de Nouvelle Calédonie - Master 2 arts, lettres et civilisations option francophonie 2012
  

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C. D'après Jules Garnier

Nous reprenons ici texto le témoignage de Jules GARNIER162(*), ingénieur géologue qui a sillonné la Nouvelle-Calédonie en 1864 et 1865. Lors de ses excursions, fait son enquête a porté sur cette présence polynésienne, dont produit des écrits163(*). Son témoignage présente l'avantage d'être contemporain à la migration sus dite, soit un siècle environ après l'évènement. Effectivement, cet auteur a côtoyé des informateurs ayant eu sûrement des contacts plus ou moins directs avec les équipages « polynésiens », venus en pirogue de très loin :

«  A une époque qui ne peut être éloignée et qu'on s'accorde à faire remonter à un siècle , quoique ce temps me paraisse bien court par rapport aux faits observés et accomplis, les habitants de Loyalty virent arriver plusieurs pirogues chargés d'hommes, et de femmes, dont l'aspect, la langue étaient différents des leurs. Cette troupe étant nombreuse et armée, nul ne songea à les attaquer ; les étrangers s'installèrent donc dans l'île la plus au nord du groupe qui lui imposèrent même le nom d'Ouvéa, qu'elle porte encore , et qui est celui d'où ils arrivaient, située par 13°20' de latitude sud et 178°32' de longitude ouest. Ainsi cette horde audacieuse avait parcouru sur des embarcations aussi frêles que des pirogues, et à l'aventure, les 350 lieux qui séparaient leur patrie de ces nouvelles terres. A la suite de quels funestes évènements s'étaient-ils ainsi décidés à s'exposer avec leurs familles à d'autres terribles dangers, et comment le sort les favorisa-t-il au point de leur faire rencontrer ces îles au milieu de cet immense océan ?

On suppose qu'à la suite de guerres et pour éviter la mort, toute une tribu d'Ouvéa s'était ainsi enfuie au hasard de leurs grandes pirogues, n'ayant qu'une espérance celle de rencontrer une terre hospitalière, et c'est ce qui leur arriva .Ces nouveaux venus étaient actifs, remuants, peut être durent- ils cette ardeur aux difficultés qu'ils rencontrèrent dès l'abord, toujours est-il qu'ils imprimèrent une trace profonde de leur arrivée, non seulement aux îles Loyautés, mais encore à la Nouvelle Calédonie ; Ce sont eux d'Entrecasteaux vit débarquer en visiteurs à Balade en 1793. Ce navigateur reconnu bien en eux le type et le langage «  des îles des amis », dont il arrivait, et il ne put s'expliquer leur présence en un point si éloigné de leur patrie, où cependant ils paraissaient être chez eux.

Quoique cette propagation rapide du type de ces étrangers au milieu du type primitif paraisse une chose surprenante, elle n'est au contraire que fort rationnelle, si l'on songe que les femmes d'Ouvéa avec leurs cheveux longs lisses et noirs, leurs grands yeux en amande, leurs traits réguliers et leur peau assez claire, ont dû bientôt dédaigné aux néo-calédoniens leurs femmes aux cheveux crépus, aux traits grossiers, à la peau presque noire ; aussi chaque chef a-t-il fait tous ces efforts pour épouser une de ces belles étrangères, qu'on se garder bien de lui refuser, car on achetait une alliance dont on avait besoin. »164(*)

L'auteur constate par la suite la beauté des femmes de l'île de Lifou, en particulier de la femme du chef Boula du district de Lossi de part son métissage. Pour cet auteur l'empreinte du mythe de la femme polynésienne reflétait ainsi la vision européenne des sociétés insulaires de l'Océanie. Il transpose sa propre vision à celle des Kanak envers la femme polynésienne165(*). Jean GUIART nous apprend qu' :

« Avant l'arrivée des européens, la couleur claire de la peau était valorisé dans toutes les îles ou l'on veillait à conserver les filles à marier autant que possible à l'ombre, l'année précédent leur mariage. Cette considération est liée conceptuellement à la mort et à la puissance ».

La femme polynésienne à peau claire a été la monnaie d'échange entre les arrivants et les accueillants. Ainsi, les Polynésiens accueillis étaient devenus des "intouchables" selon l'expression kanak par rapport à leurs progénitures. Ils étaient devenus des « maternels » avec lesquels il fallait compter lors des guerres, des travaux etc. Cette version des faits, très romancée, a l'avantage de nous éclairer sur la vision de l'auteur ainsi que sur son interprétation concernant le statut du « Polynésien » dans le monde « autochtone » de cette période.

Photo 6- Le mythe de la femme polynésienne : jeune fille Tongienne

* 162 Nous ignorons où cet auteur a prit sa source, sans doute des lectures qu'il a faite ou des témoignages qu'il eu.

* 163 Jules GARNIER, Les migrations polynésiennes, leur origines, leur itinéraire, leur étendu, leurs influences sur les australasiens de Nouvelle Calédonie.

* 164 Jules GARNIER, Voyage autour du Monde, Océanie, les îles des Pins, Loyautés et Tahiti, Rééditions de 1871, l'Harmattan, cit.opt. 2002. Collection Fac-similés Océaniens, pp 288,289. 

* 165Cf. Serge TCHERKEZOFF, FaaSamoa, une identité polynésienne (économie, politique, sexualité). L'anthropologie comme dialogue culturel, Paris, L'Harmattan, 2003, 545 p.

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