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Enracinements polynésiens d'hier et d'aujourd'hui dans l'archipel de Nouvelle Calédonie

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par Tomasi TAUTU'U
Université de Nouvelle Calédonie - Master 2 arts, lettres et civilisations option francophonie 2012
  

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C. Le Droit d'Aînesse

Le droit d'aînesse semble jouer une importance capitale dans la vie relationnelle à l'intérieur de ces sociétés dites « primitives ». Dans les familles océaniennes, l'aîné de la famille est mis sur un piédestal, la fille peut être mise en avant autant que le garçon. Cela est assez flagrant dans les sociétés dites « polynésiennes » mais est plus rare dans le monde dit «  mélanésien ». On pourrait se demander si la prédominance mâle n'a pas été aggravée par l'arrivée des missionnaires européens pour qui la femme avait une place secondaire, en situation de soumission. Le règne de la reine Hortense52(*) à l'île des Pins au XIXème siècle fait-elle exception ? En Micronésie53(*) et en Polynésie, les sociétés matriarcales ne sont pas rares ; la femme occupe une place très importante54(*). En Nouvelle Calédonie, si la femme par elle-même n'est pas mise en valeur, son clan par contre joue un rôle prédominant. En général, l'aîné garçon dans la société kanak hérite des pouvoirs du père, par exemple si le père est chef du clan, l'aîné prendra sa place en accord avec les chefs de familles existants. La hiérarchie entre la fratrie se fait de manière naturelle du plus grand au plus petit.

Dans une autre échelle, au sein d'une chefferie, les lignées ainées sont au sommet de la hiérarchie par rapport aux lignées dites cadettes qui doivent du respect envers les premières55(*).

Jean Guiart fait allusion à cette distinction « traditionnelle », donnant à chacun une appartenance clanique, un rôle bien défini dans l'ère de vie, en effet, chacun est repérable par le nom qu'il porte en héritage de ses aïeux. Ce nom est chargé de symbole : un animal, un lieu, un végétal, un personnage mythique ou historique donnant ainsi au nominé l'itinéraire de ses ascendants et sa position dans la hiérarchie clanique. Ainsi, pour celui qui l'identifie, un comportement adéquat est normalement établi, selon le positionnement social ou de parenté de chacun. Le nom se rattache ainsi, à une histoire, à un mythe, à des représentations symboliques fortes, à un totem56(*) et à des rivalités ou à des alliances à préserver ou non. Le nom lui confère des droits, mais aussi des devoirs.

Chaque clan a aussi une spécialisation au sein de la chefferie dont il dépend, l'un aura des aptitudes promptes à l'activité de la pêche, l'autre aura une activité agricole plus pondérant etc. Les rites et cérémonies qu'organisent les clans favorisent les échanges de produits dont chacun ont en possession suffisante. Chaque clan aura tout intérêt à sauvegarder des relations avec d'autres clans avec qui il pourrait trouver aussi son intérêt. L'analyse de ces relations sociales spécifiques met en évidence la notion d'interdépendance et de hiérarchisation clanique. La croissance, la puissance, la richesse et le prestige sont des valeurs clés constituants la structure de la relation d'échange entre le groupe preneur et le groupe donneur et selon GONY la coupure entre la sphère sociale et la sphère économique n'existe pas dans la relation kanake57(*).

Même si les premiers ethnologues considéraient la culture kanak comme quasi uniforme, les chercheurs contemporains trouvent des distinctions culturelles entre les ères linguistiques et même au delà. Malgré tout, l'altérité entre les individus d'un même clan se caractérise par divers statuts symboliques spécifiques aux sociétés océaniennes. Les sujets à divers degrés, sont marquées par des règles et des rituels obligés façonnant ainsi des considérations réciproques entre elles. Une autre entité et non des moindres et qui nous intéresse au plus près c'est celle de l'adopté.

* 52 Descendante du clan Xétiwan, clan originaire de Lifou dispatché dans tout l'archipel, ayant des affinités tongiennes selon l'ethnologue Jean GUIART.

* 53 Dans l'île de Palau en Micronésie, la société indigène est de type matriarcal.

* 54 Cf. Bernard RIGO, Altérité polynésienne ou les métamorphose de l'espace-temps, 2004, Paris, CNRS Editions.

* 55 Opt.cité. pp 34.

* 56 A l'heure actuelle les Kanak peuvent s'identifient à leur totem, ceux qui ont le même totem même s'ils ne se connaissent pas ont des liens de parenté. En général le totem n'est pas divulgué à autrui car il porte en lui un pouvoir symbolique et ésotérique fort qu'il faut préserver.

* 57 Opt.cité p 10.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld