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Contribution à  la caractérisation de l'érosion à  la périphérie de la réserve biosphère transfrontalière parc W.

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par Drissa SOULAMA
Université polytechnique de Bobo Dioulasso - Diplome d'études approfondies (DEA) en gestion intégrée des ressources naturelles 2009
  

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    i

    BURKINA FASO

    UNITE- PROGRES-JUSTICE

    MINISTERE DES ENSEIGNEMENTS SECONDAIRE,
    SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

    UNIVERSITE POLYTECHNIQUE DE BOBO-DIOULASSO

    INSTITUT DU DEVELOPPEMENT RURAL

    MEMOIRE

    Présenté en vue de l'obtention du

    DIPLOME D'ETUDES APPROFONDIES (DEA) EN GESTION

    INTEGREE DES RESSOURCES NATURELLES

    Option : Systèmes de production végétale
    Spécialité :
    Sciences du sol

    Thème :

    Contribution à la caractérisation de
    l'érosion à la Périphérie de la Reserve
    Biosphère Transfrontalière Parc W

    Par :

    Drissa SOULAMA

    Soutenu le 27 Janvier, devant le Jury :

    Président : Pr. Laurent SEDOGO

    Membres : Pr. Prospère N ZOMBRE

    Pr. Hassan Bismarck NACRO Dr. Bernard BACYE

    N° /Agronomie Janvier 2009

    ii

    TABLE DES MATIERES

    TABLE DES MATIERES II

    TABLE DES ILLUSTRATIONS III

    REMERCIEMENTS IV

    SIGLES ET ABREVIATIONS V

    RESUME VI

    ABSTRACT VII

    INTRODUCTION GENERALE VIII

    Cadre institutionnel, le Programme ECOPAS / Parc W viii

    Contexte national viii

    Le terrain d'expérimentation ix

    Objectif global xii

    Objectifs spécifiques xiii

    MATERIELS ET METHODES XIV

    I.1. PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE xiv

    I.1.1.CLIMAT

    xiv

    I.1.2.GEOLOGIE. xv

    I.1.3. MORPHOHYDROGRAPHIE. xvi

    I.1.4. SOLS ET VEGETATION. xvii

    I.1.5.CONTEXTE HUMAIN xix

    I.2. DONNEES DISPONIBLES xxii

    I.2.1 DONNEES NON BIBLIOGRAPHIQUES xxii

    I.2.2. BIBLIOGRAPHIE ET CONCEPTS DE BASE xxiii

    II.1.DEMARCHE xxvi

    II.2.OUTILS ET PRINCIPE DE BASE xxvi

    II.2.1. TELEDETECTION ET SIG xxvi

    II.2.1.1. LE CHOIX DES PHOTOGRAPHIES AERIENNES (PVA) ET DES IMAGES SATELLITAIRES

    xxvii

    II.1.1.2. L'ETUDE DES PHOTOGRAPHIES AERIENNES xxvii

    II.1.1.3. VALIDATION DE TERRAIN ET PROSPECTION PEDOLOGIQUE D'ENSEMBLE xxvii

    II.2.2.ANALYSE DE SOLS xxviii

    II.2.3 OUTILS CONNEXES xxxi

    II.2.3.1. RECHERCHE PARTICIPATIVE xxxi

    II.2.3.2. ANALYSE STATISTIQUE xxxii

    RESULTATS ET DISCUSSION XXXIII

    I.1.CARACTERISTIQUES SPATIALES DU TRIANGLE PERIPHERIQUE xxxiii

    I.1.1.PEDOPAYSAGES xxxiii

    I.1.2.OCCUPATION DES SOLS xxxvi

    I.2. ESQUISSE DE LA DYNAMIQUE xxxix

    I.3. CARACTERISTIQUES ANALYTIQUES xli

    I.31.HORIZON CULTURAL xli

    I.3.2.PROFILS PEDOLOGIQUES xliii

    II.1.INTERPRETATION DES RESULTATS xlix

    II.2 DISCUSSIONS lii

    CONCLUSION LV

    REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES LVI

    ANNEXES ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    iii

    TABLE DES ILLUSTRATIONS

    FIGURES

    FIGURE 1 : LES SITES D'INVESTIGATION DANS LA STRUCTURATION DE LA RÉSERVE DE BIOSPHÈRE

    TRANSFRONTALIÈRE PARC W XI

    FIGURE 2 : LIMITES PLUVIOMÉTRIQUES DU PARC W XIV

    FIGURE 3 : SCHÉMA GÉOLOGIQUE SIMPLIFIÉ DE LA RÉGION DU PARC W XV

    FIGURE 4: FORME DU PAYSAGE À KOTCHARI-FOUANBIGA XVII

    FIGURE 5: KIT D'ÉCHANTILLONNAGE XXVIII

    FIGURE 6 : QUELQUES ASPECTS DE L'ÉCHANTILLONNAGE XXIX

    FIGURE 7 : ORGANIGRAMMES DE DÉTERMINATION DES CARACTÉRISTIQUES SPATIALES ET DES

    CARACTÉRISTIQUES ANALYTIQUES XXXI

    FIGURE 8 : PÉDOPAYSAGES DU TRIANGLE PÉRIPHÉRIQUE XXXIV

    FIGURE 9 : OCCURRENCES EROSIVES DES PÉDOPAYSAGES DU TRIANGLE PÉRIPHÉRIQUE XXXVI

    FIGURE 10 : OCCUPATION DES SOLS DANS LE TRIANGLE PÉRIPHÉRIQUE XXXVII

    FIGURE 11 : DEGRÉ D'USAGE DES SOLS DANS LE TRIANGLE PÉRIPHÉRIQUE XXXVIII

    FIGURE12 : TOPOSÉQUENCES DU TRIANGLE PÉRIPHÉRIQUE XXXIX

    FIGURE 13 : ESQUISSE DE LA DYNAMIQUE ÉROSIVE XLI

    FIGURE 14 : CARACTÉRISTIQUES ANALYTIQUES COMPARÉES DE L'HORIZON CULTURAL DES DEUX BASSINS

    VERSANTS XLII

    FIGURE 15 : LOCALISATION DES PROFILS PÉDOLOGIQUES XLIV

    FIGURE 16: EVOLUTION COMPARÉE DES CARACTÉRISTIQUES TEXTURALES DES PROFILS PÉDOLOGIQUES XLVI

    FIGURE 17 : EVOLUTION TEMPORELLE DES PARAMÈTRES ANALYTIQUES ISSUS DES PROFILS POUR LA PÉRIODE

    1967 ET 2007 XLVII
    FIGURE 18 : EVOLUTION COMPARÉE DES PARAMÈTRES ANALYTIQUES DES PROFILS TPA 15 ET TPA 51 SUR LA

    PÉRIODE 1967-2007 XLVIII

    TABLEAUX

    TABLEAU 1 : DESCRIPTION DES MÉTHODES D'ANALYSE DES ÉCHANTILLONS DE SOLS XXX

    TABLEAU 2 : UNITÉS PÉDOPAYSAGIQUES XXXIV

    TABLEAU 3:INDICES COMPARATIFS DE L'USAGE DES SOLS DANS LES DEUX BASSINS VERSANTS XXXVIII

    TABLEAU 4 : CROISEMENT DES PARAMÈTRES D'OCCUPATION DES SOLS ET DE PÉDOPAYSAGES XL

    TABLEAU 5 : RÉPARTITION DES SITES D'ÉCHANTILLONNAGE SELON L'AFFECTATION DU SOL XLII

    TABLEAU 6 : RÉPARTITION DES SITES D'ÉCHANTILLONNAGE SELON LE NIVEAU PRÉSUMÉ DE PERTURBATION

    XLII
    TABLEAU 7 : LOCALISATION DES PROFILS PÉDOLOGIQUES EN FONCTION DES UNITÉS PAYSAGIQUES ET

    D'OCCUPATION DES SOLS XLIV
    TABLEAU 8 : CARACTÉRISTIQUES ANALYTIQUES DES PROFILS PÉDOLOGIQUES RÉALISÉS DANS LES BAS-FONDS,

    LES BAS DE PENTES ET LES MOYENNES PENTE. XLV

    iv

    REMERCIEMENTS

    Alors que ce mémoire s'achève j'exprime toute ma gratitude et ma reconnaissance à l'endroit d'Allah, Seigneur de l'univers, l'Unique, Le Tout Miséricordieux, Le Très Miséricordieux, qui m'a gratifié des moyens matériels, physiques, moraux et spirituels. Pour la mise au point de cette étude j'ai en outre bénéficié du soutien de personnes ressources et d'un grand nombre d'appuis d'abord moraux ensuite techniques, matériels, financiers et administratifs.

    Je remercie particulièrement le Dr Dominique Dulieu, chercheur au CIRAD, coordinateur scientifique du programme ECOPAS/ Parc « W » initiateur de cette étude.

    Je remercie le Pr. Zombré Enseignant-Chercheur à l'Université de Ouagadougou qui a assuré la coordination scientifique de ce document.

    Je remercie les membres du Jury qui ont prodigué les suggestions pour l'amélioration du document dans le fond et dans la forme. J'ai nommé le Pr. Laurent Sédogo qui m'a prodigué des conseils et des encouragements pour la suite du travail. J'ai nommé également le Pr Hassane Bismark Nacro et le Dr Bernard Bacyé.

    J'adresse mes remerciements à Mr Koalo Konaté, coordonnateur national de la composante du Burkina qui m'a accordé son appui sur tous les plans notamment sur le plan financier et logistique pour de cette étude.

    Je remercie toute la Cellule Régionale de Coordination et en particulier le conseiller technique et Mr Somé Paulin le chargé de la documentation.

    Je remercie toute l'administration de l'Institut pour le Développement Rural

    Je fais une mention spéciale au BUNASOLS en particulier au Responsable des SIG, Mr Tahirou Paré qui m'a accordé son appui technique pour tous les aspects SIG de cette étude et au Responsable de la base de données sur les sols Mr Inoussa Ouedraogo.

    A tous ceux qui ont participé de loin ou de près à la réalisation de cette étude, je dis : MERCI. Puisse ce travail être a la hauteur de vos attentes !

    v

    SIGLES ET ABREVIATIONS

    ABN Autorité du Bassin du Niger

    ACDI Agence Canadienne pour le Développement International

    DGIRH Direction Générale de l'Inventaire des Ressources Hydrauliques

    BDOT Base de Données d'Occupation des Terres

    BUMIGEB Bureau des Mines et de la Géologie du Burkina BUNASOLS Bureau National des Sols

    CES Conservation des Eaux et des sols

    CIRAD Centre International pour la Recherche Agronomique et le Développement

    CIRD Centre d'Information et de Recherche sur le Développement

    CNRST Centre National de Recherches Scientifiques et Technologiques

    DRS Défense et Restauration des Sols

    FED Fond Européen de Développement

    FIT Front Inter-Tropical

    IGB Institut Géographique du Burkina

    IRD Institut de Recherche et de Développement

    ISS Interview Semi Structuré

    IUCN International Union for Conservation of Nature

    MAHRH Ministère de l'Agriculture de l'Hydraulique et des Ressources Halieutiques

    MARP Méthode Accélérée de Recherche Participative

    MET Ministère de l'Environnement et du Tourisme

    MNT Modèle Numérique de Terrain

    ORSTOM Office de Recherche Scientifique et Technologique d'Outre Mer

    PANE Plan d'Action National pour l'Environnement

    PNUE Programme des Nations Unies pour l'Environnement

    PVA Prise de Vue Aérienne

    RTM Restauration des Terres Montagnards

    SIG Système d'Information Géographique

    WAP Parcs du W, Arly et Pendjari

    vi

    RESUME

    Afin de faire un diagnostic de l'érosion à la périphérie du Parc W deux mini bassins versants ont été ciblés dans un souci de comparaison. Il s'agit des bassins versants respectifs de Kaabougou (7001,821ha) et de Kotchari-Fouanbiga (36402,744 ha). Deux paramètres supposés comme paramètres clés ont été mis en avant : il s'agit des pédopaysages et de l'occupation des sols. Le poids de ces deux paramètres sur la dynamique érosive a été examiné. Pour cela il a été procédé à une analyse spatiale et diachronique. L'analyse spatiale a consisté à des traitements thématiques en SIG et télédétection qui ont permis d'établir tour à tour une expression spatiale des pédopaysages et de l'occupation des sols. Puis une intégration de ces deux paramètres a été effectuée pour donner une esquisse de la dynamique érosive. Cette analyse spatiale couplée à une analyse de certains paramètres physico-chimiques des sols a conduit à une analyse diachronique. Il est en ressorti que la dynamique érosive est effectivement fortement corrélée aux pédopaysages et à l'occupation des sols. En particulier, l'évolution des caractéristiques analytiques comme la granulométrie est liée à la dynamique des caractéristiques spatiales. L'étude a permis de révéler le poids de l'occupation des sols dans la dynamique érosive et de savoir qu'il eût fallu intégrer d'autres paramètres à l'occupation des sols et aux pédopaysages dans le cadre d'une démarche de modélisation de l'érosion plus exhaustive.

    Mots-clés :

    Parc W, Périphérie, Pédopaysages, Occupation des sols, SIG et télédétection, Dynamique érosive, Analyse diachronique.

    vii

    ABSTRACT

    In order to make a diagnosis of erosion on the periphery of W Park two mini slope basins were targeted for the sake of comparison. Two parameters assumed key parameters have been put forward: it is the soils' landscape and land use. The weight of these two parameters on the dynamics of erosion was discussed. To do this we conducted a spatial analysis and diachronic. The spatial analysis consists of a thematic treatment in GIS and remote sensing which allowed to drawing up turn to turn, a spatial display of soils' landscape and land use. An integration of land use and soils' landscape has been done to give an outline of the erosive dynamic. This spatial analysis coupled with an analysis of some physical and chemical parameters of soil analysis has led to diachronic analysis It is apparent that the dynamics of erosion is indeed strongly correlated with soil and land use. In particular, the evolution of analytical characteristics such as particle size is related to the dynamics of spatial characteristics. The study has revealed the importance of land use in the dynamics of erosion and that it should have been integrated It is apparent that the erosive dynamic is indeed strongly correlated to landscape and lands' use but we need to integrate other parameters to both in the context of a more comprehensive modeling

    Keywords:

    W Park, Periphery, Soils landscape, Land use, GIS and remote sensing, Erosive dynamic, Diachronic analysis

    viii

    INTRODUCTION GENERALE

    CONTEXTE DE L'ETUDE

    Cadre institutionnel, le Programme ECOPAS / Parc W

    Le programme régional sur les écosystèmes protégés en Afrique soudano sahélienne (ECOPAS / Parc W.) depuis sa mise en place est animée d'une grande ambition, celle du développement et de la prospérité des Etats riverains par le biais de l'intégration. Ce programme intervient dans un contexte ou le développement intègre de nouvelles dimensions notamment environnementales. Il importe donc pour le programme de cerner les implications complexes des phénomènes et processus environnementaux dans l'espace du parc et de ses différentes entités. Cela passe par des actions simultanées et intégrées sur toutes les portions du parc. Chacune des portions ayant ses spécificités, les préoccupations diffèrent de même que les impératifs, même si tout cela concourt à l'objectif global commun à l'échelle du parc : un développement harmonieux et cohérent. Un des impératifs majeurs dans ce sens est la préservation de l'intégrité de la partie centrale du Parc mais aussi une exploitation judicieuse des terres, des eaux et ressources connexes de la zone d'influence en vue du maintien de ses fonctions écologiques et socioéconomiques. Avec le soutien de l'Union Européenne, le programme a entrepris une campagne d'activités de recherche-action pour répondre à cet impératif. Mais la plupart des études menées jusque là, donnent plus de poids à la dimension socio économique et très peu à l'agro pédologie ou à l'agro écologie. La coordination scientifique en collaboration avec la composante nationale du Programme Parc W/ECOPAS décident de palier à ces insuffisances et initient la présente étude. Pour les terroirs villageois adjacents au parc, qui sont partie intégrante de la zone d'influence, il s'agit pour le programme à travers cette étude de participer à assurer la contenance spatiotemporelle des systèmes de production (FED, 2003).

    .

    Contexte national

    Le Burkina Faso est très engagé dans la gestion intégrée des ressources naturelles, voie qu'il

    s'est tracé pour mieux répondre aux préoccupations liées à l'environnement (PANE, 2003). Il est appuyé en cela par des institutions internationales comme le CIRAD et l'IRD et l'INERA qui ont su développer une expertise pour la gestion conservatoire des eaux et des sols. L'ensemble de ces actions qui s'inspirent des normes émergentes est soutenu par des investigations menées pour mieux cerner les enjeux des ressources naturelles et la préservation des espaces naturels. Par ailleurs le souci de relever le produit intérieur brut amène le pays à explorer différentes sources de devises. Au nombre de celles ci la filière

    ix

    coton est l'une des filières les plus porteuses. Selon des statistiques du ministère en charge de l'agriculture rapportés lors d'un atelier sous régional de la Fondation internationale pour la Science par le Dr Paul Savadogo, chercheur au CNRST, la filière coton assure 40% du PIB, et 65% des exportations (MAHRH/DSA, 2004). Cela se traduit par un besoin en terres agricoles productives. Face à ce besoin sans cesse croissant, la pression foncière s'accroit avec comme corollaire le recul dramatique des jachères. La Région de l'Est est l'illustration de ce semblant de paradoxe : zone à poussée cotonnière très dynamique et zone par excellence de la conservation. L'enjeu pour le pays c'est, de réussir ce double défi, concilier les performances macroéconomiques aux exigences de l'environnement : le développement durable. Notre étude voudrait participer à la pose des jalons de telles mesures agri-environnementales.

    Le terrain d'expérimentation

    Le complexe WAP constitué par les Parc W, Arly et Pendjari est situé à cheval entre le Bénin (11°53'34.8''N; 02°42'32''E), le Burkina Faso (11°29'15'' à 12°21'00''N; 2°00'45'' à 2°24'10''E) et le Niger (11°55' à 13°20'N; 02°04' à 03°20'). Le complexe est structuré suivant les directives des Réserves MAB (Man And Biosphere) (UNESCO, 2005):

    - Une zone centrale à fonction strictement écologique ;

    - Une zone tampon, où seulement certaines activités conformes à la préservation de l'intégrité du complexe sont tolérées, constituée de zones villageoises d'intérêt cynégétiques ;

    - Enfin une zone de transition du complexe qui est constituée de terroirs villageois adjacents à fonctions multiples. C'est cette zone périphérique, ouverte à l'exploitation (zone tampon et zone de transition) qui a fait l'objet d'investigation de notre activité de recherche. Cependant à but comparatif les bassins versants spécifiés comme sites d'étude sont à cheval entre la zone ouverte à l'exploitation et la zone sous protection.

    x

    DOMAINE D'ACTION

    Les écosystèmes affiliés aux terres et aux eaux sont des milieux complexes, changeants et diversifiés (Convention de Ramsar, 2004). Les implications en ce qui concerne ces milieux sont énormes et ne sauraient être cernées à échelle très réduite. Aussi le bassin versant est le cadre d'analyse le mieux approprié. Il faut une approche holistique qui intègre tous les aspects : physiques (eau souterraine / eau de surface, eau/sol) ; biologiques (faune/ flore) d'une part ; et les aspects humains de l'autre. Il faut donc une discipline transversale qui fait chevaucher les aspects techniques biophysiques et les aspects humains socio économiques et culturels.

    Fort heureusement de plus en plus, une nouvelle manière de penser et de prendre en compte ces aspects se dessine et se confirme par des approches qui s'inscrivent dans cette dynamique. C'est le cas de nombreuses études environnementales qui prônent la trans et l'interdisciplinarité. Mais l'environnement lui-même reste un domaine encore très vaste. Il est difficile et délicat d'être efficace lorsque nous voulons cerner les dimensions environnementales dans toutes leurs problématiques. A l'inverse une spécification de l'approche dans ce vaste domaine est un gage pour une meilleure appréhension des phénomènes et processus et de leur implication.

    Dans cette logique, une étude pour la gestion conservatoire et l'utilisation durable des terres et eaux est une voie hautement appréciable. Il s'agit non pas de faire une croix sur l'environnement dans sa globalité mais de mieux cibler les composantes qui paraissent aujourd'hui comme de « véritables baromètres » de l'état de l'environnement : les terres et les eaux. Face au problème d'érosion, les stratégies modernes précédentes, d'équipement hydrauliques ont préconisé la réhabilitation et restauration des terres montagnards (RTM), la défense et restauration des sols / conservation des eaux et des sols (DRS/CES)... Pour chacune de ces stratégies, seule la logique étatique avait prévalu. Les stratégies participatives de « lands husbandry » ou gestion conservatoire des eaux et des sols tentent d'intégrer au mieux la logique paysanne (Roose, 1993). La nouveauté consiste à gérer au mieux les terres productives, l'eau, les matières organiques et les nutriments indispensables au développement de la culture. La lutte antiérosive n'est donc plus une fin en soi mais elle fait partie du paquet technologique qui permet d'assurer la gestion durable de la couverture pédologique.

    Source : ECOPAS/Parc W

    Figure 1 : Les sites d'investigation dans la structuration de la Réserve de Biosphère Transfrontalière Parc W

    xii

    PROBLEMATIQUE

    Les sols périmédaux du Parc représentent le moteur de toutes les activités humaines de la zone sinon, le support des activités de conservation et d'exploitation. Ces sols font l'objet de nombreuses convoitises : terres agronomiques pour les compagnies cotonnières et pour les populations locales, zones cynégétiques pour les conservateurs. Ce sont donc des sols à hauts potentiels de dégradation et à terme, l'intégrité du Parc est fortement menacée face à la pression foncière dans le contexte d'une gouvernance environnementale à base communautaire : Les superficies emblavées pour la cotonculture ont progressé de 68% en l'espace des campagnes agricoles de 2004 à 2006 dans certains terroirs comme Kaabougou (SOCOMA, 2006). Peu d'études se sont pourtant intéressées à la question de la gestion conservatoire des sols de la zone. Déjà en 1960, l'I.G.B mettait en place un fond topographique, suivi par l'I.R.D (ORSTOM, 1968 et 1969) avec une carte pédologique de reconnaissance. La récente Base de Données sur l'occupation des terres -BDOT (IGB, 2002) établie par l'IGB, traite de la géomorphologie et de l'occupation des sols. Ces études interviennent dans des cadres globaux et concernent tout le territoire national. D'autres études ont porté sur le statut du sol (Benoit, 1998). Les études sur la gestion conservatoire des eaux et des sols concernent essentiellement des stations d'expérimentation comme Gampéla ou Kantchari les plus proches de la zone d'étude (Roose, 1980). L'approche gestion des sols s'est donc faite en général de façon cloisonnée soit uniquement à l'échelle du paysage soit uniquement à l'échelle de la parcelle agricole. Il y'a donc nécessité et urgence à produire une information scientifique transversale et cohérente intégrant différentes échelles, sur les sols et les eaux de la périphérie du Parc dans la perspective d'une gestion durable.

    OBJECTIFS DE L'ETUDE Objectif global

    L'objectif global est d'établir un diagnostic de l'érosion qui sévit à la périphérie du Parc. Cette étude ne prétend pas aboutir à un modèle fonctionnel de la dynamique érosive à la périphérie. Il s'agit de donner un premier niveau de l'approche de combinaison des paramètres déjà connus dans la littérature pour estimer la vulnérabilité à l'érosion des bassins versants considérés. Il s'agit donc à terme de parvenir à un zonage des risques morphodynamiques, c'est à dire établir une carte de sensibilité des sols à l'érosion à l'échelle locale, puis à l'échelle fonctionnelle des bassins versants afin d'étudier le processus d'érosion et d'en évaluer l'impact potentiel sur les aires protégées du Parc W. Cette étude diagnostique

    xiii

    va en droite ligne des orientations stratégiques du Programme ECOPAS /Parc W : augmentation du potentiel de production des terres, appui à la récupération des terres dégradées, pratiques d'usages des terres et des eaux qui garantissent mieux la durabilité.

    Objectifs spécifiques

    - Faire une étude comparative et descriptive des déterminants majeurs de l'érosion à l'échelle de 2 minis bassins versants situés respectivement au Nord et au Sud de la Périphérie.

    - Caractériser spatialement, et faire une analyse diachronique de l'érosion.

    HYPOTHESES

    - l'occupation des sols et le modelé paysagique pourraient être considérés comme les deux paramètres clés de la dynamique érosive à la périphérie du Parc W.

    - On pourrait intégrer les caractéristiques spatiales axées sur les pédopaysages et l'occupation des sols et les caractéristiques analytiques axées sur la Granulométrie, les Matières Organiques(MO), Capacité d'échange Cationique (CEC), Bases Echangeables, le pF et le PH dans la perspective d'une analyse spatiale et diachronique.

    xiv

    MATERIELS ET METHODES

    I. ZONE D'ETUDE ET DONNEES DIPONIBLES

    I.1. PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE

    I.1.1.CLIMAT

    Traversés par l'isohyète 760mm Kaabougou et Kotchari de même que la zone périphérique du Parc W qui les intègre (Figure 2), bénéficient d'un climat nord soudanien (Fontès et Guinko in FED, 2003). La station métrologique majeure est Diapaga. Deux saisons climatiques se succèdent au cours de l'année :

    - Une saison pluvieuse qui s'étale sur 5 à 6 mois environ entre juin et octobre, culmine en août ;

    - Une saison sèche qui occupe le reste de l'année.

    La succession des deux saisons est liée au balancement du FIT.

    Figure 2 : Limites pluviométriques du Parc W

    Source : ECOPAS/Parc W, 2003

    xv

    I.1.2.GEOLOGIE.

    Kaabougou et Kotchari appartiennent à une zone relevant d'un paysage de transition à cheval entre deux paysages de commandement l'un au Nord et à l'Ouest situé sur le domaine granito gneissique où affleurent granite et roches associés ; l'autre au Sud et à l'Est situé sur un frange sédimentaire à dominante gréseuse. Ces deux entités géologiques ortho types figurent en quelque sorte les deux pôles de l'organisation paysagique régionale.

    Figure 3 : Schéma géologique simplifié de la Région du Parc W

    Source : BUMIGEB, 1980

    1 Tertiaire et Quaternaire ; 2 Série supérieure Eocambrien et Ordovicien ; 3 série inférieure, Précambrien Supérieur ; 4 Série inférieure et ou supérieure ; 5 Buem ; 6 Atacorien ; 7 Socle, Précambrien Supérieur

    xvi

    Le schéma géologique simplifié (Leprun, 1969) montre que la Région du Parc reste dominée par le massif du Gobnangou situé dans la zone orientale du Burkina au confins du Niger et du Bénin. Dans cette zone on distingue, intercalée entre le socle Précambrien ancien, une étroite bande de terrains sédimentaires ou métamorphiques. Cette bande est subdivisée en 3 séries :

    - Une série sédimentaire compréhensive, s'étendant de l'infracambrien ou Précambrien

    Supérieur à l'Ordovicien, constitue la terminaison du bassin voltaïen ;

    - La série du Buem et la série de l'Atacorien, faiblement métamorphique, actuellement considérées comme des équivalents tectonisés et métamorphiques du votaïen.

    I.1.3. MORPHOHYDROGRAPHIE.

    La géomorphologie reste dominée par les falaises gréseuses du Gobnangou auprès desquelles culminent des occurrences à dominantes cuirassées et phosphatées (buttes et croupes subapplanies) (IGB, 1986). A mesure que l'on s'éloigne des falaises la morphologie

    xvii

    s'adoucie se traduisant par des plaines, des bas-fonds et des dépressions comme indique ci-dessous.

    Altitudes(m)

    300

    Fouanbiga

    249

    Kotchari

    (247)

    Gobnangou

    (330)

    200

    0 1000 2000 3000 4000 5000 6000 7000 800 0 9000

    Distance(m)

    Figure 4: Forme du paysage à Kotchari-Fouanbiga

    Cette morphologie contrôle l'essentiel du réseau hydrographique constitué par les affluents de la Tapoa-Mékrou dont :

    -Le Kourtiargou qui arrose le bassin versant intégrant Tansarga Kotchari et Fouanbiga ;

    -Le Konombouli qui arrose le bassin versant intégrant Kaabougou.

    I.1.4. SOLS ET VEGETATION.

    Les deux entités géologiques, cristalline et sédimentaire, ont généré dans ce domaine de transition des sols ferrugineux tropicaux allant des types gravillonnaires aux types hydromorphes en passant par les types sablo limono argileux suivant la position toposéquentielle (Leprun 1969). Dans ce gradient de sols les variantes dominantes sont : - Les sols minéraux bruts sur grès et sur cuirasse ferrugineuse, avec une association à sols ferrugineux tropicaux peu différenciés sur matériau argilo sableux à sablo argileux issus du grès ;

    - Une association à lithosols sur cuirasse ferrugineuse et à sols ferrugineux peu lessivés sur matériaux argileux issus de schistes sédimentaires ;

    - Les vertisols lithomorphes non grumosoliques avec une association à sols ferrugineux lessivés sur matériau argilo-sableux ;

    - Les sols peu humifères à pseudogley, à faciès lessivés avec une association de sols peu lessivés sur même matériau et une association à sols gravillonnaires et sols ferrugineux lessivés sur matériau argilo-sableux ;

    xvii

    - Des sols à mull lessivés ou appauvris avec une association à sols gravillonnaires.

    Ces sols ont été colonisés par une végétation de savane arborée à arbustive. La distribution de la végétation de la zone d'étude, correspond à celle de la région agroécologique Sud Soudanienne (ABN et al, 2004). Cette distribution est partie intégrante des différents écosystèmes stables du Parc Régional W qui sont représentatifs du biome Soudano sahélien. C'est une réserve exceptionnelle de biodiversité avec un potentiel floristique très élevé où s'étale toute la palette des formations végétales, des frontières sahéliennes aux frontières guinéennes. Pour le Parc W, 84 familles et 515 espèces ont été dénombrées par une étude commanditée par l'UICN dans le cadre du projet FEM/PNUD de conservation à base communautaire de la biodiversité dans les zones d'influence transfrontalière du complexe des parcs W, Arly et Pendjari

    La savane arbustive et ou arborée constitue la couverture majeure du Parc. Ces savanes sont plus ou moins ouvertes. Les espèces ligneuses les plus caractéristiques sont : Lannea acida, Terminalia avicennoide, Rhus natalensis, Gardenia ternifolia, Acacia gourmaensis, Acacia macrotachya, Combretum ghasalense Afzelia africana. Dans la moitié Nord du Parc, la savane Nord soudanienne est riche en buissons (combrétacées) et en épineux (balanites et acacia) à graminées annuelles. Au sud du Parc on distingue la savane medio soudanienne arbustive ou arborée à graminées vivaces et légumineuses. Les principaux grands arbres sont : le baobab, le savonnier, le pied de chameau, le rônier, le kapokier et enfin le néré ou caroubier. A coté de ceux-ci on note la présence du karité

    Selon ECOPAS (2004), le tapis herbacé est constitué par de grandes graminées atteignant 1,5 à 2m qui brûlent en début de chaque saison. Il y émerge quelques pieds de Mitragina inermis ou d'acacia sieberania aux longues épines argentées alors que les épineux et les buissons bas se font plus fréquent au Nord.

    Les forêts-galeries s'épanouissent le long des cours d'eau de la partie sud du Parc suivant les affluents de la Pendjari et de la Tapoa-Mekrou. Elles offrent un grand intérêt biologique. Les espèces qui poussent sont entre autres Mitagina inermis, pterocarpus santalinoides, Feretia apodanthera, Garnicia ovalifolia, Kigelia africana. La savane et les galeries représentent 93% de la végétation du parc du W.

    xix

    I.1.5.CONTEXTE HUMAIN

    Depuis 1950, une grande partie de la demande croissante en nourriture dans le monde a été satisfaite par l'intensification des systèmes de culture, d'élevage et d'aquaculture, plutôt que par l'augmentation de la surface des zones de production. Ainsi, dans l'ensemble des pays en développement, entre 1961 et 1999, l'expansion des surfaces agricoles n'a compté que pour 29 % dans l'augmentation de la production des cultures. Mais la situation est inverse en Afrique Sub-Saharienne : la participation de l'expansion des surfaces agricoles a contribué aux deux tiers de cette augmentation en Afrique Soudano Sahélienne (ASS) (Millenium Ecosystem Assessment, 2005). On comprend que l'augmentation de la production en ASS ne peut pas être assurée uniquement par l'amélioration de la productivité (production par unité de surface et par unité de temps) parce que le progrès ne suit pas encore le rythme imposé. De ce fait, on assiste à une extension des surfaces transformées par l'agriculture et l'élevage aux dépends des espaces naturels et de la biodiversité en général. L'effort de développement en ASS passe donc forcément, dans l'état actuel des choses, par une accélération de la transformation des espaces naturels, jusqu'à ce que les schémas de développement classique bénéficient d'un changement majeur de stratégie. Cette situation d'ensemble reflète la réalité de la périphérie du Parc W. Kaabougou et Kotchari sont deux terroirs villageois prototypes de la périphérie du parc W.

    Sur le plan administratif ces deux terroirs villageois adjacents au Parc relèvent du département de Tansarga, désormais commune rurale. Cette commune rurale est elle-même rattachée à la province de la Tapoa qui dépend de la Région de l'Est.

    Kaabougou est situé sur le flanc Ouest des falaises de Gobnangou à 18 Km au Nord de Tansarga. C'est un village détaché de Tansarga constitué d'hameaux et de campements dispersés.

    Kotchari est situé sur le flanc Est du Gobnangou, à peu près à la même latitude que Tansarga à 25 Km en contournant les falaises et à environ 6 Km en escaladant les falaises (piste autochtone).

    Au-delà des différences de statut qui régissent ces deux terroirs, le dénominateur commun est sans conteste la forte poussée cotonnière qui a tendance à redéfinir les paysages agraires. Face à la richesse des sols de la zone, seule la mise en valeur extensive guide les populations. Cette situation a occasionné un nomadisme agricole avec comme directions cibles les terres périmédales du parc.

    -

    -

    xx

    - Les peuplements de la périphérie du Parc W

    La périphérie du parc W du Burkina Faso est dominée par l'ethnie Gourmantché. Les peulh sont aussi disséminés à la périphérie des parcs. Actuellement il existe un brassage ethnique de plus en plus important, surtout avec le mouvement migratoire des Mossé, des Régions du Plateau central plus densément peuplés vers la périphérie pour pratiquer l'agriculture. Les organisations socio traditionnelles sont cependant toujours bien structurées. On y rencontre des réseaux villageois dont l'autorité politique endogène incarne la région ou le groupe ethnique est dominant. Une étude réalisée par Guissou (ECOPAS, 2004) montre que les périphéries des W et Arly sont habitées par des populations qui sont originellement des chasseurs comme les Lompo, Combary et Koulidiati. Tandis que d'autres comme les Tankoano était spécialisées dans la teinture. Les wôba étaient des tisserands et des commerçants.

    - Les activités socio économiques

    La taille des populations des villages autour de ce sous-complexe varie entre 5-500 et atteignent souvent 3501-6500 habitants. Les principales activités économiques concernent la production végétale et l'élevage, auxquelles s'ajoutent d'autres activités telles que la cueillette, la pêche, la chasse et l'apiculture (GRAD, 2004). , la chasse telle qu'organisée, intervient peu dans le revenu régional, les produits étant principalement répartis entre l'Etat et les concessionnaires. Enfin, une forte pression des activités de cueillette a été rapportée dans le Parc d'Arly (Casti, 2003).

    L'élevage et la transhumance L'élevage occupe le second rang après l'agriculture dans les activités socio-économiques. Les espèces élevées sont les bovins, les ovins, les caprins, les porcins et la volaille. L'élevage de la volaille est beaucoup pratiqué par les femmes, et leur assure quelquefois une autonomie financière vis-à-vis du mari et un apport aux charges de la famille. La pêche et la chasse constituent également des activités économiques qui contribuent à la création de revenus. Selon DRED-Est (2003), la transhumance est omniprésente à la périphérie du Parc. Stenning définissait la transhumance comme « un mouvement régulier de bovins, en direction du sud pendant la saison sèche pour répondre aux manques de pâture et d'eau sur leur terroir d'attache » (Stenning, 1959 in Convers et al, 2005). Il ajoutait par la suite que « c'est un modèle constant parmi les bergers peuls de la zone savane ». Actuellement, cette stratégie de déplacement adaptée aux variations climatiques saisonnières est toujours de mise dans les zones sahéliennes et soudano-sahéliennes. Mais ses modalités ont quelque peu changé (Somda, 2005). D'une manière générale, la transhumance transfrontalière dans les écosystèmes protégés d'Afrique soudano-sahélienne a pris de

    xxi

    l'importance au lendemain des grandes sécheresses des années soixante dix et quatre vingt. Les pays sahéliens comme le Niger et le Burkina Faso représentent alors les zones de départ tandis que les pays côtiers que sont le Bénin et le Togo sont considérés comme des zones d'accueil. Mais ce canevas est faussé dorénavant par le front agricole qui tend à réduire les zones pastorales au profit de la culture de coton (Tamou, 2002). De ce fait, la crise écologique des zones d'attache et la saturation foncière des zones d'accueil aidant, le phénomène d'intrusion dans le Parc s'est considérablement amplifié. Les éleveurs ont profité des campagnes d'éradication des glossines et des simulies dans la zone du Parc, jusqu'alors considérée comme insalubre. En outre, les moyens mis à la disposition (pistes, véhicules, personnel) pour la surveillance du Parc étant jusqu'ici clairement déficients (surtout dans les zones d'accueil pastoral), peu d'obstacles s'élevaient face à la volonté du pasteur d'effectuer sa transhumance au sein du Parc W.

    Ainsi, un recensement aérien au-dessus du Parc organisé par l'UICN lors de la saison sèche en avril 1994, évalua les troupeaux transhumants à près de 30 000 à 50 000 têtes de bétail (Convers et al, 2005). Dans le cadre du Programme MIKE (Monitoring Killing Elephants), un nouveau recensement aérien a été effectué au mois de mai 2003 sur l'ensemble du complexe WAPO (W, Arly, Pendjari, Oti-Mondouri) où le cheptel bovin transhumant a été estimé à environ 65 000 individus. La seule partie du Parc W n'en regroupait toutefois « que » 20 000. Une baisse de la fréquentation est donc observable notamment depuis le démarrage du Programme européen ECOPAS, qui a permis une intensification des moyens de surveillance au sein de l'aire protégée tout en lançant un processus d'études et de mesures d'aménagements pour établir des modalités pérennes de pratiques transhumantes en périphérie du Parc. Mais avec encore un tel effectif de troupeaux illégaux, les impacts sur les écosystèmes du parc peuvent toujours s'avérer préjudiciables et les conflits entre forestiers et éleveurs sont encore fréquents (Casti, 2003).

    L'agriculture et la prédominance de la cotonculture

    L'agriculture occupe la quasi-totalité des ménages dans la région Sud-est et mobilise environ 80% de la population de l'Est (DRED-Est, 2003). Les principales productions agricoles sont les cultures vivrières (mil, maïs, sorgho, riz, fonio) suivies des cultures de rente et des oléagineux destinés en grande partie à la commercialisation (coton, arachide, soja, sésame). Le coton représente de loin la première production de rente.

    xxii

    Une étude commanditée par la FAO montre qu'au Burkina Faso et dans d'autre pays de la sous région comme le Mali et le Bénin la production cotonnière connait une progression considérable. Au Burkina Faso et au Benin en particulier, les terroirs villageois adjacents au Parc Transfrontalier W se développent autour de la culture du coton qui fournit les revenus dont dépendent le bien être des villageois (Chardonnet et al, 2005). La cotonculture est l'activité la plus rémunératrice et c'est la seule culture pour laquelle les paysans bénéficient de crédit de campagne auprès des banques agricoles (Burini et Ghisalberti, 2001). Le boom cotonnier a engendré une course à l'espace pour l'expansion des surfaces emblavées en coton. Cela se fait largement au dépend des espaces naturelles notamment à la périphérie des aires protégées. On assiste d'autre part à une augmentation considérable de l'usage des produits phytosanitaires et une compétition avec les éleveurs qui, disposant de moins en moins de pâturage par tête de bétail (Chardonnet et al, 2005) sont poussés à pénétrer à l'intérieur du Parc.

    I.2. DONNEES DISPONIBLES

    Pour mener au mieux cette étude, nous avons entrepris une collecte de données qui nous a orientés vers des sources diverses pour le cadrage, l'approche thématique et méthodologique. I.2.1 DONNEES NON BIBLIOGRAPHIQUES

    Données thématiques, analogiques et numériques

    Il s'agit des cartes topographiques au 1/200.000 è disponibles à l'institut géographique du Burkina (I.G.B). Nous nous sommes en particulier intéressés aux feuilles d'Arly et de Kandy qui intègrent les sites de l'étude et qui couvrent une grande partie du parc national W du Burkina ; les feuilles de Kirtachi et de Tapoa ont accessoirement été mises à profit.

    Une carte touristique au 1/375000

    è

    sur le complexe WAP a été consultée.

    D'autres cartes disponibles à la cellule de coordination régionale du Programme Parc W /ECOPAS, sur l'hydrographie la pression humaine et le zonage ont été utilisées notamment pour le cadrage.

    La zone d'étude est couverte à 100% par la « mission 1986 B-Tapoa » et partiellement par une mission antérieure effectuée dans les années 1970. Des prises de vue aériennes effectuées lors de la mission de 1986 sont tirées sur film panchromatique à l'échelle du 1/50 000 è par l'I.G.B.

    Image landsat TM de l'année 2002. C'est l'image disponible la plus récente à laquelle nous avons pu facilement accéder par le concours du BUNASOLS.

    Données ponctuelles et statistiques

    xxii

    Les données ponctuelles ont été acquises sur le terrain au moyen du GPS. Ce sont les coordonnées des sites de l'étude et celles prises dans les environs des sites de l'étude pour les approches topo séquentielles.

    Les données statistiques ont été établies par le service national de statistiques agricoles (DSA, AGRISAT), les services déconcentrés (Préfecture de Tansarga) et la société cotonnière régionale SOCOMA, il s'agit de statistiques agricoles et de statistiques sur les populations

    I.2.2. BIBLIOGRAPHIE ET CONCEPTS DE BASE

    Dans le cadre de leurs travaux, l'I.R.D (ex ORSTOM) et le CIRAD ont développé une base de données consistante sur les mécanismes et processus érosifs. Des résultats acquis sur différents périmètres expérimentaux ont permis d'approfondir notre analyse. L'analyse des travaux effectués par les chercheurs de l'INERA, du CIRAD et de la CIRD mais aussi des experts de l'UICN et du programme régional ECOPAS/ Parc W, montre qu'au fil des années, si les fondamentaux demeurent pour l'étude des sols, les approches ont cependant évolué. La plupart des investigations effectuées s'inscrit dans une perspective de recherches développement avec comme objectifs majeures recherchées le maintien de la qualité des sols. La qualité des sols fut d'abord définie comme une aptitude à fournir à l'ensemble de la biomasse, et en particulier aux plantes, un milieu propice à son développement (Power, Myers, 1989). La notion de qualité du sol s'apparente au concept de fertilité. Cette première définition correspond à une optique de production : c'est une «capacité à supporter la croissance végétale». C'est alors que les travaux se focalisent beaucoup plus sur « le sol » pris isolement avec des caractéristiques analytiques dont l'étude permet d'élaborer un conseil de fumure. Nous insisterons sur quelques unes dans ce travail.

    La matière organique (humus) joue un des rôles essentiels dans la fertilité des sols : structure (perméabilité, aération, action anti-érosive), alimentation hydrique, alimentation minérale (nitrates, phosphore), pouvoir tampon, etc. Elle renferme à la fois le carbone et l'azote. Ainsi si le carbone organique total peut s'obtenir par la méthode expérimentale (Richardson, 1984 ; Mossmann, 2004), il peut être déduit à partir taux de l'élément Carbone.

    La capacité d'échange cationique d'un sol (CEC) traduit la faculté de celui-ci à fixer certains éléments minéraux à la surface du complexe argilo-humique. Ces minéraux pourront être restitués ensuite aux plantes par des phénomènes d'échange (décalcification).

    Plusieurs méthodes et outils sont utilisés pour renseigner ces différents paramètres. En Afrique de l'Ouest et au Burkina Faso, le simulateur de pluies a été beaucoup utilisé dans les parcelles expérimentales (Roose, 1989 ; Lamarchère, 1988).

    Répondant ensuite aux préoccupations liées à la dégradation des sols, la qualité des sols intègre progressivement une dimension environnementale. Elle devient la capacité d'un certain type de sol à fonctionner au sein d'un écosystème naturel ou aménagé, à supporter une production végétale ou animale, à contribuer à la qualité de l'air et de l'eau, et à assurer la santé des plantes, des hommes, des animaux et de leur habitat (Doran et al, 1994; Warin et al, 2004).

    C'est dans ce contexte qu'apparaît la notion de pédopaysage avec tous les concepts affiliés. Le pédopaysage désigne selon Richard (1989) l'ensemble des horizons pédologiques et des éléments paysagiques qui y sont liés. Le concept est très utilisé en cartographie des sols, ou les pédopaysages sont définis comme une combinaison des éléments du paysage (roche mère, topographie, eaux de surface) et des caractéristiques des sols (types de sol, profils et horizons pédologiques). Souvent défini en cartographie comme une unité cartographique des sols, le pédopaysage peut inclure plusieurs types de sols (Finke et al, 2002).

     

    Sondages et profils pédologiques Cours d'eau

    Topographie Roche mère

    xxiv

    Figure : Illustration schématique du pédopaysage

    L'étude des pédopaysages est presque systématiquement associée à celle de l'occupation du sol (Roose E, 1977). Richard (1989) définit l'occupation des sols comme l'affectation actuelle du sol. L'occupation du sol peut être aussi définie comme la couverture biophysique de la surface des terres émergées (FAO, 1998). Les deux paramètres sont le plus souvent utilisés comme paramètres repères par les chercheurs dans l'étude de la dynamique du milieu (Bariou, 1978 ; Guillobez et al, 1995 ; Atherton et al 2003). Les approches privilégiées pour les investigations sur le sol notamment pour ces deux paramètres sont de plus en plus spatialisées et l'outil d'investigation de prédilection est le SIG. C'est un outil transversal et très pratique lorsque l'analyse intègre plusieurs paramètres révélés pertinents pour les approches intégrales sur l'étude des sols

    xxv

    En fait l'interprétation des pédopaysages et de l'occupation des sols à la lumière de certaines perceptions paysannes sur le milieu, participe d'une nouvelle vision de l'étude du milieu , développée et défendue par des chercheurs comme Emmanuela Casti (2004) et Burini Federica (2004). L'approche est soutenue dans le cadre de programmes thématiques notamment régionaux (Réseau érosion, 1995 ; Colard et Dautrebande, 2003 ; ECOPAS, 2004) et de conventions traduisant l'engagement de la communauté international en faveur de l'environnement (Convention de Ramsar COP7, 1999 ; Millenium Ecosystem Assessment, 2005). L'accent est mis sur la dynamique des différentes composantes du milieu (eaux, sols, végétaux, animaux etc.) pris individuellement, dans leur interrelation et suite à l'intervention de l'homme. Un focus particulier est fait sur l'impact de l'emprunte laissé par l'homme sur le paysage. La réaction du paysage et en particulier du sol face aux actions anthropiques couplées aux agents dynamiques (facteurs naturels) constitue sa susceptibilité érosive

    (Eimberck, 1989 ; Réseau érosion, 1995 ; Sanjay 2002; Mabit, 2007). L'évolution du milieu physique dans le temps et dans l'espace suite à ces différentes interactions, représente la morpho dynamique (De Noni et al, 1986 ; Diallo, 1989).

    L'analyse et le suivi des différentes composantes du milieu se fait dans un espace cohérent défini comme une unité fonctionnelle du milieu : le bassin versant (Roose 1989 ; Mabit, 2007 ; Batti A, 2007).

    L'encyclopédie scientifique définit le bassin versant ou bassin hydrographique comme une portion de territoire délimitée par des lignes de crête, dont les eaux alimentent un exutoire commun : cours d'eau ou lac. La ligne séparant deux bassins versants adjacents est une ligne de partage des eaux. Chaque bassin versant se subdivise en un certain nombre de bassins élémentaires correspondant à la surface d'alimentation des affluents se jetant dans le cours d'eau principal. Chaque bassin versant se caractérise par différents paramètres géométriques (surface, pente), pédologiques (nature et capacité d'infiltration des sols), urbanistiques (présence de bâti) mais aussi biologiques (type et répartition de la couverture végétale). On peut également y distinguer trois types de continuité :

    - une continuité longitudinale, de l'amont vers l'aval (rus, ruisseaux, rivières, fleuves) ;

    - une continuité latérale, des crêtes vers le fond de la vallée ;

    - une continuité verticale des eaux superficielles vers les eaux souterraines et inversement. Le secrétariat de la convention de Ramsar sur les zones humides définit les bassins hydrographiques ou bassins versants comme des espaces situés entre la source et l'embouchure d'une rivière, alimentant cette rivière et drainés par elle (Secrétariat de la convention de Ramsar, 2007).

    xxvi

    Ces différentes définitions du bassin versant restituent bien le cadre physique de la présente étude. Elles montrent que l'étude des sols est une dimension fondamentale de la caractérisation du bassin versant et implicitement que le cadre cohérent le mieux approprié pour l'étude des sols est le bassin versant. Plusieurs échelles d'intervention peuvent être considérées pour l'étude du milieu ou des sols, en fonction des priorités de départ, de l'impact recherché à travers l'étude ou des moyens dont on dispose pour entreprendre l'activité de recherche. L'idéal serait une étude transversale qui intègre toutes les échelles.

    II.METHODOLOGIE

    II.1.DEMARCHE

    Nous avons distingué 3 niveaux d'étude :

    - Echelle paysagique

    Une première approche dans cette étude a consisté à une analyse de la dégradation aux échelles cartographiques qui sont celles des cartes topographiques (au 1/200 000 è) et des

    photographies aériennes (au 1/50 000 è) - Echelle des blocs de cultures

    ;

    Il s'est agit dans cette étape de voir l'emboîtement de certaines unités d'occupation des sols notamment les champs de coton dans les unités paysagiques ;

    - Echelle des champs (parcelles agricoles)

    Cette échelle a été celle des observations fines. Elle a consisté en des échantillonnages de sols pour analyse et à l'observation des manifestations d'érosion sur le terrain.

    A chacune des échelles ci-dessus citées il a été associé un outil d'analyse qui sied.

    II.2.OUTILS ET PRINCIPE DE BASE

    II.2.1. TELEDETECTION ET SIG

    Partant de prises de vue aériennes disponibles, nous avons individualisé deux minis bassins versants intégrant les deux sites, puis décrit les différentes unités morphopédologiques de même que certaines unités d'occupation des sols. L'outil utilisé n'est pas un modèle mathématique ni un modèle mécaniste. Il s'agit d'un modèle cognitif qui représente un fonctionnement d'une manière simplifiée par l'usage de règles qualitatives basées sur des connaissances d'experts. Les paramètres pertinents sont hiérarchisés et pondérés. C'est donc une démarche qualitative qui sous-tend cette approche.

    xxvi

    II.2.1.1. LE CHOIX DES PHOTOGRAPHIES AERIENNES (PVA) ET DES IMAGES SATELLITAIRES

    La démarche a été menée sur fond de consultation de cartes topographiques essentiellement les feuilles d'Arly et de Kandy, accessoirement les feuilles de Kirtachi et de Diapaga, toutes

    au 1/200.000è. L'échelle des PVA le 1/50.000 è perception des unités spatiales (Bariou, 1978).

    est une échelle qui sied mieux pour la

    En ce qui concerne la dimension temporelle l'année 1986 qui est l'année de la prise de vue des photographies aériennes fait ressortir des aspects et processus environnementaux qui sont assez actuels. Les images satellitaires utilisées datent de 2002. Elles permettent de mieux percevoir les évolutions que les PVA de 1986 n'ont pas fait ressortir.

    II.1.1.2. L'ETUDE DES PHOTOGRAPHIES AERIENNES

    L'étude préliminaire des PVA a été faite au stéréoscope. Puis, une numérisation des cartes thématiques issues de l'interprétation a permis d'associer certains paramètres SIG pertinents. Les cartes de références utilisées sont la carte topographique de la feuille d'Arly intégralement pour le bassin versant de Kotchari-Fouanbiga et partiellement pour le bassin versant de Kaabougou, puis la feuille de Kandi. L'information contenue dans les cartes topographiques a été actualisée par interprétation visuelle des photographies aériennes de la zone incluant les bassins versants cibles. La cartogenèse de synthèse permettant l'unification et l'extrapolation des différentes sources et supports d'information a été effectuée par le logiciel Arc-View. Ce logiciel SIG a été utilisé dans le cadre de cette étude notamment à travers ses fonctionnalités d'extension. Ces fonctionnalités permettent entre autre de faire la superposition, l'union, l'intersection et la combinaison des couches d'information. La documentation des cartes a été faite avec le concourt du BUNASOLS. Les travaux SIG et télédétection ont conduit à faire ressortir différentes couches d'information concernant :

    - Les pédopaysages et leur sensibilité érosive,

    - L'occupation des sols et le degré d'usage des sols

    - La sensibilité des milieux étudiés à l'érosion...

    II.1.1.3. VALIDATION DE TERRAIN ET PROSPECTION PEDOLOGIQUE D'ENSEMBLE

    L'étude menée jusque là serait théorique si elle n'avait pas été suivie de vérifications de terrain. Elle a dû donc être validée par vérifications de terrain et reconnaissance pédologique en rapport avec les thématiques abordées dans l'approche SIG et télédétection : pédopaysages,

    xxvi

    occupation des terres. La reconnaissance pédologique s'est faite suivant un transect qui recoupe la topographie. Les visites de terrain ont permis de mieux cibler les sites d'échantillonnage de sols.

    II.2.2.ANALYSE DE SOLS

    Des échantillons de sols ont été prélevés sur les sites de l'étude. Le matériel

    d'échantillonnage était composé :

    - d'une tarière hélicoïdale,

    - d'un seau en plastic,

    - de sachets plastiques et d'un GPS (Figure 5).

    Figure 5: kit d'échantillonnage

    Pour des raisons de moyens on a procédé à un échantillonnage composite. Une dizaine d'échantillons au maximum ont été prélevés sur des sites présumés perturbés et des sites non-perturbés. L'échantillon est :

    - composé d'une dizaine de prélèvements élémentaires ;

    - prélevé dans une zone présumée homogène : Il a été effectué de préférences dans les unités topographiquement basses, réceptacles par excellence de l'activité agrosylvopastorale de la périphérie du Parc et zone d'apport de l'érosion ;

    - prélevé sur une couche d'épaisseur choisie et de profondeur donnée c'est à dire une profondeur maximale de 40 cm correspondant à la profondeur cultural ou celle explorée par les racines (jachère).

    xxix

    Figure 6 : Quelques aspects de l'échantillonnage

    L'échantillon transmis au laboratoire pour analyse est du niveau moyen d'une ou plusieurs caractéristiques du sol. Il a été obtenu après mélange et réduction des échantillons élémentaires.

    L'analyse des échantillons a été entièrement effectuée au sein du laboratoire du Bureau national des sols (BUNASOLS). Les prélèvements au niveau des deux sites de l'étude ont été soumis à un traitement similaire. Très sommairement les méthodes d'analyse utilisées pour les différents paramètres peuvent être décrites comme indiqué (Tableau 1).

    xxx

    Tableau 1 : Description des méthodes d'analyse des échantillons de sols

    Paramètres

    Méthode utilisée

    Description de la méthode

    Carbone (Matière

    Organique)

    Walkley-Back (modifié par Graham, 1948)

    - Oxydation de l'échantillon par du

    bichromate de potassium en milieu sulfurique ;

    - L'excès de bichromate est mesuré au

    spectrophotomètre à 650nm

    Azote total

    Minéralisation avec l'acide sulfurique-sélénium salicylique

    - Minéralisation de l'échantillon avec

    un mélange d'acide sulfurique
    sélénium-salicylique en le chauffant

    progressivement (100 à 340° C)

    jusqu'à la minéralisation totale

    - Détermination de l'azote total dans le
    minerat à l'autoanalyseur en utilisant

    le nessler comme indicateur et le

    phosphore total en utilisant le

    molybdate d'ammonium ;

    pH eau et pH KCl

    Suspension à 1/5

    Suspension de l'échantillon avec de l'eau

    distillée ou une solution de KCl a 1N (pHKCl) sans un rapport 1/5 puis le mesurer sur le pH-mètre.

    Bases échangeables (BE) et

    Capacité d'Echange
    Cationique (CEC)

    Argent thio-urée à 0.01 M (Mélange de AgNO3 et de thio-urée(H2NCCNH2)

    - Agitation de l'échantillon avec une

    solution d'argent Thio-urée (AgTU) pendant 2 heures ;

    - Filtration ou configuration de

    l'échantillon ;

    - Détermination du Ca2+ et du Mg2+

    dans le filtrat ou le centrifugat à l'aide d'un spectrophotomètre d'absorption atomique(ASS) ;

    - Détermination du potassium et du

    sodium dans le filtrat à l'aide d'un photomètre à flamme

    Potentiel Capillaire Pf

    Par pression

    - Mise en saturation de l'échantillon à

    l'eau pendant 72 heures au plus

    - Soumission de l'échantillon a une
    pression déterminée (15 ; 1 ; 0,3 bar)

    - L'eau en excès est éliminée jusqu'à
    l'établissement d'un équilibre entre pression et la force de rétention de l'eau par le sol

    - Détermination de la teneur en eau de
    l'échantillon a l'étuve à 105°C

    Granulométrie 5 fractions

    Par pipetage

    - Destruction de la matière organique a

    l'aide de H2O2

    - Dispersion de l'argile enrobant les

    particules terreuses en agrégats par

    l'hexametaphosphate de sodium

    - Prélèvement au cour de la
    sédimentation a l'aide d'une pipette a

    une profondeur précise pour isoler

    les éléments non tamisables

    - Séparation de sable fins et grossier a
    l'aides d'un tamis de 50 p a 200p

    - Séchage a l'étuve a 105 °C pour
    déterminer les différents pourcentages (argile, limon, sable)

    L'ensemble des travaux SIG, télédétection, analyse de sols peut être résumé par les diagrammes ci-dessous (Figure 7). Ce diagramme illustre un cadre méthodologique intégré s'appuyant sur deux approches :

    La première approche basée sur télédétection et SIG a consisté à des extractions thématiques qui ont permis de définir des unités d'occupation des sols et des unités d'occupation des sols. Le calage a porté sur des cartes déjà homologuées par l'IGB notamment les cartes

    xxxi

    topographiques et pédologiques. L'unification a consisté à une agrégation d'éléments thèmes similaires et la superposition a été consacrée à la compilation et l'intégration transversale des thématiques.

    La seconde approche méthodologique est basée sur la prospection pédologique d'ensemble et l'analyse des sols. Elle a consisté en une prospection pédologique superficielle ayant conduit à des échantillons composite référencées sur l'état du sol (perturbé ou non). Puis en prospection verticale les fosses pédologiques réalisées ont été référencées par rapport aux unités pédologiques.

    PT PHOTO

    ITPTTI INTERPRETATION

    TTIE
    THEMATIQUE

    (P ET IES
    (PVA ET IMAGES

    STELLITALES
    SATELLITALES

     

    PROSPECTION

    PEDOLOGIQUE ET ANALYSE DE SOLS

     
     

    EXTRACTION THEMATIQUE

    IFICTI
    UNIFICATION

    CARACTERISTIUES CARACTERISTIQUES

    SPTILS
    SPATIALES

    SPPSITI SUPERPOSITION

    CTPI CARTOGRAPHIQUE

    CALAGE

    PROSPECTION SUPERFICIELLEE

    ECHANTILLONS COMPOSITES

    CARACTERISTIQUES ANALYTQUES

    PROFILS
    PEDOLOGIQUES

    PROSPECTION VERTICALE

    Figure 7 : Organigrammes de détermination des caractéristiques spatiales et des caractéristiques analytiques

    II.2.3 OUTILS CONNEXES

    II.2.3.1. RECHERCHE PARTICIPATIVE

    Elle a été associée à la phase de validation SIG et prospection pédologique seulement à titre d'harmonisation et dans le but d'avoir des résultats avalisés par des experts et les populations locales. Les résultats très réduits et surtout qualitatifs n'ont pas fait l'objet de traitement statistique mais ont été plutôt utilisés pour entériner les résultats expérimentaux. Dans le but d'associer des perceptions paysannes à la démarche qui tente d'appréhender certains processus de dégradation du milieu, il a semblé plus pertinent de procéder à des interviews semi structurés (ISS) ; et aussi d'utiliser des méthodes accélérées de recherche participative (MARP). Ces outils ont permis entre autre de mettre en exergue les occurrences et techniques culturales actuelles et passées à travers les témoignages recueillis.

    xxxi

    II.2.3.2. ANALYSE STATISTIQUE

    C'est l'outil qui a été utilisée de manière transversale dans quasiment toutes les étapes de l'analyse à travers de différentes fonctionnalités d'Excel. Elle a été particulièrement importante pour l'analyse des résultats de labo et des traitements cartographiques. Des surfaces de référence qui sont en général celles des bassins versants ou des unités pédopaysagiques ou d'occupation des sols ont été ciblées pour estimer la dynamique.

    xxxi

    RESULTATS ET DISCUSSION

    I. PRESENTATION DES RESULTATS

    Deux catégories d'informations ont été établies. La première donne une expression spatiale des déterminants de la dynamique érosive. Elle permet d'établir une relation qualitative entre les unités pédopaysagiques et les unités d'occupation des sols qui aboutit à un diagnostic de l'état érosif à l'échelle du paysage. La seconde catégorie se rapporte à des investigations sur des mailles plus fines. Cette analyse se fonde sur les interrelations entre les différents paramètres analytiques des sols. Dans l'ensemble l'analyse est essentiellement mais pas exclusivement statistique.

    I.1.CARACTERISTIQUES SPATIALES DU TRIANGLE PERIPHERIQUE1

    I.1.1.PEDOPAYSAGES

    La cartogenèse de synthèse a permis d'effectuer une classification qui a aboutit à 13 unités pédopaysagiques pour l'ensemble des deux bassins versants. Le tableau ci-dessous (Tableau 2) donne les différentes unités de classification des pédopaysages. Certaines unités sont subdivisées en sous unités eu égard à la variance des sols. La classification est ainsi assortie d'une carte des pédopaysages (Figure 8).

    1 Les deux basins versants étudiés (Kotchari-Fouanbiga et Kaabougou) intègrent 3 terroirs villageois : Kotchari, Kaabougou et Fouanbiga. Dans notre étude nous associons ces trois terroirs villageois de la Périphérie du Parc W sous le vocable de Triangle Périphérique. A la suite de la rédaction, les termes Kotchari-Fouanbiga, Kotchari ou Fouanbiga indiquent le même bassin versant

    Figure 8 : Pédopaysages du Triangle Périphérique

    Source BUNASOLS

    xxxi

    Tableau 2 : Unités Pédopaysagiques

    Unités géologiques

    superficies (m2)

    Ratio

    superficie (%)

    périmètre (m)

    Ratio

    périmètre (%)

    Buttes Cuirassées

    2814173.44

    0.82

    33726.92

    1.32

    Buttes Rocheuses

    33322561.45

    9.7

    359040.8

    14.06

    Plateau Cuirasses

    55652833.01

    16.2

    355468.07

    13.92

    Haut de Pente de Glacis

    43536947.07

    12.68

    286312.2

    11.22

    Haut de Pente de Glacis

    7015008.2

    2.04

    26916.68

    1.05

    Moyenne Pente de Glacis

    118307504.1

    34.45

    882368.9

    34.56

    Moyenne Pente de Glacis

    0

    0

    0

    0

    Bas de Pente de Glacis

    46871384.94

    13.65

    271850.51

    10.65

    Bas de Pente de Glacis

    0

    0

    0

    0

    Vallons Colluviaux

    282194.54

    0.08

    14186.36

    0.56

    Bas-fonds

    17247751.19

    5.02

    180315.68

    7.06

    Plaines Alluviales

    Dépressions Périphériques

    18415913.3 0

    5.36

    142742 0

    5.59

    xxx

    Ces unités pédopaysagiques traduisent le modèlement du paysage qui donne des éléments précurseurs d'une analyse relative et comparative des déterminants de l'érosion au niveau de chacun des deux sites représentés par leur bassin versant respectif. On s'aperçoit à l'analyse de la répartition des unités pédopaysagiques sur l'espace des deux bassins versants (Tableau 2) montre la prédominance des pentes. Or les pentes sont les unités pédopaysagique les plus à risques face au phénomène érosif (Roose, 1983). C'est dire donc que pour le suivi de l'érosion dans les deux bassins versants de référence il faut se focaliser sur les paramètres pédopaysagiques dans leur ensemble comme premier niveau d'analyse mais qu'il faut ensuite aller dans le détail de ces paramètres en analysant de plus près les spécificités de chacune des unités. Une revue de la bibliographie (ORSTOM, 1995 ; INRA, 1998 ; Jain S K, 2002...) suivie d'entretiens avec des experts permet en effet de hiérarchiser ces unités et de faire une pondération par rapport à leur vulnérabilité à l'érosion (Figure 9).

    - Lé degré 1 représente des sols squelettiques avec un soubassement cristallin ; Ce sont des sols dont l'épaisseur très mince est constituée par une couche résistante à l'emportement notamment les cuirasses ;

    - Le degré 3 représente des sols épais constitués par du matériau argilo sableux avec un soubassement sédimentaire ;

    - Le degré 2 représente les types intermédiaires entre les deux précédents.

    Figure 9 : Occurrences Erosives des Pédopaysages du Triangle Périphérique

    xxx

    Les classes pondérales établies prennent en compte la nature du modelé, le type de sols prédominant et aussi la pédogenèse. Il en résulte au total 3 classes pondérales qui déterminent les degrés d'occurrences érosives en fonction du matériau et du modelé. Ces classes sont représentées ci-dessous comme paramètres d'entrée dans la première colonne du tableau sur le croisement des paramètres d'occupation des sols et des pédopaysages (Tableau 4).

    I.1.2.OCCUPATION DES SOLS

    Une extraction cartographique a été faite à partir d'une image satellitale LANDSAT TM de 2002. Il s'agit du fond d'information la plus récente disponible sur la périphérie. Huit unités d'occupation des sols ont été définies sur la zone qui intègre les deux sites de l'étude sous Arc-View. Il s'en suit une carte d'occupation des sols pour les deux bassins versants (Figure 10).

    Figure 10 : Occupation des sols dans le Triangle Périphérique

    Source : BUNASOLS, 2007

    xxx

    Les unités d'occupation des sols ont ensuite été pondérées selon le niveau d'usage des sols. Les classes pondérales dérivées de l'occupation des sols ont pu être établies en combinant les unités d'occupation de degré d'usage voisin. 3 classes de degré d'usage ont ainsi été définies. Numérotes de 1 à 3, la pondération évolue en sens inverse du degré d'usage. Une spatialisation de la répartition des degrés d'usage des sols a été établie pour les deux bassins versants (Figure 11).

    - le degré fort, pondéré 1 correspond à un espace permanemment sous culture dont les
    sols sont vulnérables au décapage (sols battants) ;

    - le degré moyen, pondéré 2 correspond à un espace de bassin versant faisant objet de

    culture occasionnelle et dont les sols sont assez résistant au décapage (sols très peu battants) ;

    - le degré faible, pondéré 3 correspond à un espace de bassin versant peu ou pas du tout

    sous cultures et dont les sols sont riche en matériau résistant à l'érosion (gravier) ou permanemment couvert (par des débris végétaux).

    Cette pondération s'inspire fortement de l'étude faite par le Dr Eric Roose sur les sols tropicaux d'Afrique Occidentale (Roose, 1983).

    xxx

    Figure 11 : Degré d'usage des sols dans le Triangle Périphérique

    rapport du nombre d'habitants à la superficie du bassin (Tableau 3). Le tableau montre que le bassin versant de Kaabougou bien moins étendu et plus peuplé est beaucoup plus sous pression anthropique que le bassin versant de Kotchari-Fouanbiga. Tandis que la superficie du bassin versant de Kaabougou représente le 1/6 de celle de Kotchari-Fouanbiga il est par contre 6 fois plus peuplé. La conjugaison de ces deux tendances divergentes transparaît dans l'indice d'usage qui est 10 fois plus important à Kaabougou qu'à Kotchari -Fouanbiga.

    Tableau 3:Indices comparatifs de l'usage des sols dans les deux bassins versants

     

    Superficies(ha)

    nombre d'habitants

    indice d'usage du sol

    Kaabougou

    7001.821

    3268

    0.466735725

    Kotchari- Fouanbiga

    36402.744

    1689

    0.046397601

    (Source : SOCOMA et Préfecture de Tansarga ,2005)

    xxxi

    I.2. ESQUISSE DE LA DYNAMIQUE

    L'esquisse de la dynamique a été estimée en mettant en avant les deux paramètres généraux clés ci-dessus décrits : les pédopaysages et l'occupation des sols. Ces paramètres généraux, comme explicités ci haut, renferment d'autres sous paramètres (voir Annexe Extrait de légende de l'étude pédologique de la TAPOA, 2007) qui sont importants pour la compréhension de la dynamique érosive. Essentiellement à titre d'illustration, avant de procéder au croisement et à l'intégration de ces paramètres comme couches d'informations, les différentes unités paysagiques et d'occupation des sols ont été décrites dans leur enchaînement et leur emboîtement. L'objectif visé est de voir l'intégration de ces paramètres de manière pratique sur le terrain avant leur intégration théorique (Figure12.). Les deux bassins versants ont été parcourus de manière transversale suivant la direction SSW-NNE. Cela permet de voir les variantes de terrain dans les unités d'occupation des sols et aussi certaines variantes dans les unités paysagiques à partir de l'analyse des PVA (IGB, 1986a ; IGB, 1986b) suivi de la vérification de terrain.

    A. Kotchari-Fouanbiga

    B. Kaabougou

    Figure12 : Topo séquences du Triangle Périphérique

    xl

    Le croisement des deux groupes de paramètres (couches thématiques) conduit à 9 classes érosives (Tableau 4).

    Tableau 4 : Croisement des paramètres d'occupation des sols et de Pédopaysages

    Type d'occupation Pedopaysages

    Culture: couvert faible (classe 1)

    Savane arbustive: couvert

    moyen (classe 2)

    Savane arborée, foret Claire

    forêt-galerie: couvert fort
    (classe 3)

    Relief résiduel +Système glacis supérieur : départ de sédiments non compensé(classe 1)

    1

    2

    3

    Système glacis inferieur :

    départ avec apport déficient
    insuffisant(classe2)

    2

    4

    6

    Matériaux fluvio-alluviaux :

    apport et dépôt (classe 3)

    3

    6

    9

    L'intégration et la superposition de ces couches thématiques sous Arc View et Corel Draw a aboutit à une esquisse spatiale de la dynamique érosive en 6 classes, les classes 1 à 4 issues du croisement précédent (Tableau 4) étant maintenus pour la pondération, les classes classe 6 et 9 étant affectées aux coefficients 5 et 6 (Figure 12).

    Figure 13 : Esquisse de la dynamique érosive

    xli

    Les coefficients les plus forts sont affectés aux unités spatiales les moins vulnérables à l'érosion. Les coefficients évoluent donc en sens inverse du risque érosif.

    I.3. CARACTERISTIQUES ANALYTIQUES I.31.HORIZON CULTURAL

    A la suite de l'analyse spatiale qui a permis de voir la connexion et l'agencement horizontal des unités pédopaysagiques, La prospection pédologique superficielle a concerné deux types référentiels de sols suivant l'usage : sols ouverts à l'exploitation (champs), sols sous protection (forêt classées). Au total cinquante prélèvements de sols ont été effectués dans la couche de labour selon le mode composite, assortis d'un échantillon de condition moyenne pour 10 prélèvements. Il en est résulté 5 échantillons repartis selon le tableau suivant (Tableau 5).

    Tableau 5 : Répartition des sites d'échantillonnage selon l'affectation du sol

    Bassins versants

    (sites d'échantillonnage)

    Affectation (type d'usage)

    Kotchari-Fouanbiga

    Kaabougou

    Parc

    1

    1

    Champs ordinaires

    1

    1

    Champs de coton

     

    1

    Un survol rapide des résultats analytiques de laboratoire permet de faire un regroupement selon la proximité des données et conduire à une typologie des sols échantillonnés. Ainsi les résultats de labo initialement présentés comme sur le tableau 5 peuvent être affinés selon le (Tableau 6).

    Tableau 6 : Répartition des sites d'échantillonnage selon le niveau présumé de perturbation

    Bassin Versant

    Domaine

    Kotchari-Fouanbiga

    Kaabougou

    Domaine Perturbé

     

    1

    Domaine Non Perturbé

    2

    2

    L'analyse de ces échantillons au laboratoire a révélé différentes caractéristiques de L'horizon cultural des sols (Figure 14).

    pHKCl REATION DU SOL Capacite d'Echange (T) meq/100g Sodium (Na+) Magnesium (Mg 2+) BASES ECHANGEABLES meq/100g Azote Total % Matiere organique total % Pf 4,2 % Pf 2,5 % Sables Grossier % Limons Grossiers % Argile %

     

    Kaabougou Fouanbiga

    xlii

     
     

    ArgLimLimSa

     
     
     

    SaCO

    Pf

    Pf

    Pf

     
     

    MAMatCarAzo

     
     
     
     

    BACalMaPotSo

     
     

    So

     

    CaTauRE

     

    pH

    pH

     

    ile

    ons

    ons

    ble

    ble

    NS

    2,5

    3,0

    4,2

    TIE

    iere

    bon

    te

    C/N

    SE

    ciu

    gne

    atiu

    diu

    mm

    pac

    x

    ATI

    eau

    KCl

     

    %

    Fin

    Gro

    s

    s

    TA

    %

    %

    %

    RE

    org

    e

    Tot

     

    S

    m(

    siu

    m

    m

    e

    ite

    de

    ON

     
     

    Fouanbiga

    21

    20

    50

    7

    1.6

     

    25

    12

    6.8

     

    1.3

    0.8

    0.1

    11

     

    3.9

    1.4

    0.3

    0.1

    5.5

    8.5

    65

     

    5.8

    4.7

    Kaabougou

    11

    8.5

    49

    11

    21

     

    17

    7.7

    3.7

     

    1

    0.6

    0.1

    10

     

    1.7

    0.6

    0.3

    0.1

    2.7

    3.2

    84

     

    5.7

    4.8

    Figure 14 : Caractéristiques analytiques comparées de l'horizon cultural des deux bassins

    versants

    Sur le plan textural, les éléments grossiers dominent les éléments fins dans le bassin versant de Kaabougou. Cette distribution est inversée dans le bassin versant de Kotchari-Fouanbiga ;

    xliii

    le taux de sable est près de 8 fois supérieure dans le bassin versant de Kaabougou que celui de Kotchari-Fouanbiga tandis que le taux d'argile dans le bassin versant de Kotchari-Fouanbiga est presque le double de celui de Kaabougou.

    La rétention en eau suit la logique de la distribution texturale avec des valeurs de pF plus élevées à Kotchari-Fouanbiga qu'à Kaabougou ;

    Le bassin versant de Kotchari-Fouanbiga recèle plus d'éléments organiques que le celui de Kaabougou. La matière organique totale et le carbone total sont supérieurs chacun à 80% dans le bassin versant de Kotchari-Fouanbiga que celui de Kaabougou

    De même les éléments ioniques libres sont nettement plus nombreux dans le bassin versant de Kotchari-Fouanbiga que celui de Kaabougou en témoigne la dominance des cations. Cette différence d'ionicité vient en réalité confirmer la rétention en eau, étant donné que la présence d'eau favorise la mise en solution des éléments.

    I.3.2.PROFILS PEDOLOGIQUES

    Une prospection verticale a été menée essentiellement sur le bassin versant de Kotchari-Fouanbiga. Au total 4 profils pédologiques ont été réalisés sur ce bassin versant (Figure 15). Les profils ont été préférentiellement implantés sur unités topographiquement basses qui sont des zones d'appel des sédiments et dont l'état traduit les conditions limites de la dynamique du bassin. L'implantation s'est faite comme indiquée dans le tableau ci-dessous (Tableau 7).

    xliv

    Figure 15 : Localisation des Profils pédologiques

    Les résultats ne concernent cependant pas exclusivement ce bassin versant car certaines unités pédopaysagiques sont communes aux deux bassins versants (Figure 5 et 6). Ces profils donnent une description actuelle de la succession verticale des horizons pédologiques au sein de certaines unités.

    Tableau 7 : Localisation des profils pédologiques en fonction des unités paysagiques et d'occupation des sols

    Profils

    TPA 152

    TPA 49

    TPA 51

    TPA 85

    Unités paysagiques

    Bas-fond

    Bas de pente

    Bas de pente

    Moyenne pente

    Unités d'occupation du sol

    Territoire essentiellement agricole

    Culture pluviale

    Culture pluviale

    Foret protégée

    On constate que les différences morphologiques observées sont faibles à un même instant quelque soit le degré de connections de ces unités (affiliation spatiale et pédogénétique) (Tableau 8)

    2 Les noms des profils TPA n ont été adoptés en conformité avec les dénominations du BUNASOLS. Nous avons jugé bon de garder les mêmes dénominations pour une vérification éventuelle par le lecteur

    Tableau 8 : Caractéristiques analytiques des profils pédologiques réalisés dans les bas-fonds, les bas de pentes et les moyennes pentes

    PROFILS Unités paysagiques PROFONDEUR TEXTURE

    Argile %

    Limons totaux %

    Sables %

    CONSTANTES HYDRIQUES

    pF 2,5 %

    pF 3,0 %

    pF 4,2 %

    Eau utile %
    MATIERE ORGANIQUE Matière Organique totale %

    Carbone total %

    Azote total %

    C/N

    POTASSIUM PPM K

    Potassium Total

    Potassium disponible PHOSPHORE PPM P Phosphore Total

    Phosphore assimilable

    BASES ECHAGEABLES

    Calcium

    Magnesium Potassium

    TPA 1(49) Bas de Pente

    TPA2(S1) Bas de Pente

    TPA 4(1S) Bas-fond

    TPA 3(8S)
    Moy Pente

    110

    112

    100

    120

     
     
     
     

    33.82

    41.66

    37.25

    43.79

    36.77

    39.21

    39.21

    33.33

    29.41

    19.12

    23.53

    22.87

     
     
     
     

    24.47

    29.93

    27.33

    21.66

    15.73

    20.02

    16.53

    16.52

    11.12

    14.1

    12.44

    12.15

    4.6

    7.61

    6.22

    4.37

     
     
     
     

    0.92

    0.67

    0.85

    0.77

    0.53

    0.39

    0.49

    0.44

    0.04

    0.03

    0.04

    0.04

    11

    10.25

    12

    11

     
     
     
     

    1667.25

    3488.25

    3838.25

    2575

    31.5

    67.47

    80.61

    51.92

     
     
     
     

    4156.67

    78.57

    100.05

    114.76

    132.65

    1.79

    1.09

    1.18

     
     
     
     

    17.44

    12.15

    9.68

    11.21

    1.68

    4.77

    4.52

    1.73

    0.15

    0.3

    0.43

    0.24

    0.04

    0.2

    0.12

    0.07

    19.32

    17.43

    14.75

    13.26

    21.63

    19.34

    16.57

    15.04

    89.24

    89.94

    87.53

    87.82

     
     
     
     

    6.54

    7.66

    7.02

    7.08

    4.5

    5.3

    4.9

    4.94

    xlv

    Sodium

    Somme des bases (S)

    Capacité d'échange (T) méq/100g Taux de saturation (S/T) % REACTION DU SOL pH eau (p/v: 1/2,5) pH KCl (p/v: 1/2,5)

    Source : Présente étude

    . Les profils pédologiques donnent une information qualitative pour l'analyse de la dynamique : il s'agit de la profondeur des unités pédopaysagiques. Il n'ya pas de corrélation significative entre les différences de profondeurs des profils et les caractéristiques analytiques chimiques, autrement dit il n'y a pas de biais dans l'interprétation et l'analyse comparative entre les caractéristiques des différents profils pédologiques dus à la profondeur.

    Pour un même instant donné il n'y a pas une distribution particulière des bases échangeables d'un profil à l'autre.

    Il est de même de la réactivité des profils (pH eau et pKCl) : Les pH varient entre 6,54, valeur correspondant au profil (TPA 49) dont l'acidité moyenne des différents horizons est la plus élevée et 7,66 valeur correspondant au profil (TPA 53) dont l'acidité moyenne des différents horizons est la moins élevée.

    Les composantes de la matière organiques restent relativement constantes :

    - La matière organique totale varie globalement entre 0,9 et 1,7% ;

    - Le carbone total oscille entre 0, 6 et 0,95% ;

    - L'azote total varie très peu comparativement aux paramètres précédents.

    xlvi

    Par contre pour les caractéristiques texturales cela doit être nuancé comme l'indique la figure ci-contre (Figure16) :

    Classes texturales (%)

    50

    45

    40

    35

    30

    25

    20

    15

    10

    5

    0

    Argiles Limons totaux Sables

    95 100 105 110 115 120 125

    Profondeur du profil(cm)

    Figure 16: Evolution comparée des caractéristiques texturales des profils pédologiques

    - Le sable reste relativement peu important à toutes les profondeurs ;

    - Les tendances s'inversent pour les limons et les argiles lorsque la profondeur du profil dépasse 110cm.

    Des profils réalisés antérieurement par les pédologues de l'ORSTOM et capitalisés au niveau du BUMIGEB (Leprun, 1969) permettent d'effectuer une analyse bitemporelle. Pour des raisons de commodité dans l'analyse on a considéré un profil de condition moyenne c'est à dire un profil dont les paramètres représentent l'état moyen des paramètres des profils individuels. Ce profil a été déterminé pour chaque limite du pas de temps. La moyenne pour chaque paramètre caractéristique a été effectuée à partir des différentes valeurs du même paramètre pour chacun des profils. De façon générale l'évolution des paramètres s'illustre suivant le graphique ci-après (Figure 17) entre 1967 et 2007.

    C/N

    Azote Total %

    Carbone total %

    Matiere organique total %

    Eau Utile

    Pf 4,2 %

    Pf 3,0 %

    Sables totaux

    Limons totaux %

    Argile %

    Capacite d'Echange (T) meq/100g

    pHKCl

    pHeau

    Taux de Saturation(S/T) %

    Somme des bases(S)

    Sodium (Na+)

    Potatium K+

    Magnesium (Mg 2+)

    Calcium(Ca 2+)

    1967

    2007

    xlvi

    Source : BUMIGEB et BUNASOLS

    Figure 17 : Evolution temporelle des paramètres analytiques issus des profils pour la période 1967 et 2007

    Aucun paramètre n'est resté statique. Cependant la dynamique n'a pas la même ampleur suivant les groupes de paramètres.

    En ce qui concerne la réactivité du sol le gradient d'acidité a augmenté avec des pH à valeurs plus faibles ;

    Le bilan ionique se traduit par une part accrue des cations échangeables dans la solution du sol. Cette présence ionique a quasiment doublé en 40 ans ;

    La granulométrie se traduit par un raffinement des particules. Le taux de sable s'est presque réduit au tiers tandis que celui de limon et d'argile a augmenté.

    L'évolution de la granulométrie se répercute positivement sur la conservation de l'eau dans l'horizon culturale avec une déficience du processus d'infiltration.

    L'évolution des paramètres comporte certaines variantes suivant les profils pédologiques sur le pas de temps considéré.

    Profil TPA15

    Profil TPA51

    soil parameters

    pH eau (p/v: 1/2,5) Taux de saturation (S/T) % Somme des bases (S) Potassium Calcium C/N

    Carbone total %

    pF 4,2 %

    pF 2,5 %

    Sables %

    Argile %

     

    2007

    1967

    0 20 40 60 80 100 120 140 160

    Parameters

    pH eau (p/v: 1/2,5) Taux de saturation (S/T) % Somme des bases (S) Potassium Calcium C/N

    Carbone total %

    pF 4,2 %

    pF 2,5 %

    Sables %

    Argile %

     

    2007

    1967

    0 20 40 60 80 100 120 140 160 180

    xlvi

    Figure 18 : Evolution comparée des paramètres analytiques des profils TPA 15 et TPA 51 sur la période 1967-2007

    Le TPA 51 est le profil pédologique « type bas- fond » et le TPA 15 est le profil pédologique « type bas de pente ». La plupart des paramètres évolue de manière uniforme pour les deux profils (Figure 18). Cependant certains paramètres s'écartent de l'allure générale :

    - Les limons sont en hausse de 69% dans le TPA 51 par contre ils sont en baisse 75% dans le TPA15 ;

    - La matière organique total s'accumule à un taux de 75% dans le profil TPA15 tandis qu'elle baisse de 72% dans le TPA 51 ;

    - Parallèlement le rapport C/N augmente de 81% dans le profil TPA 15 et diminue de 86% dans le profil TPA 85.

    xlix

    II. INTERPRETATION DES RESULTATS ET ELEMENTS DE DISCUSSION

    II.1.INTERPRETATION DES RESULTATS

    Pour les deux bassins versants sites de l'étude, l'analyse spatiale soutient fortement l'hypothèse que le mouvement des matériaux, autrement dit la dynamique des unités fonctionnelles, est étroitement liée aux pédopaysages et à l'occupation des sols. En effet les zones les plus vulnérables au sein des deux sites correspondent aux zones sous cultures ou sous exploitation diverses et ces zones sont d'autant vulnérables à l'érosion que les unités paysagiques qui les supportent sont topographiquement élevées et ou inclinées. Les zones stables correspondent aux zones sous protection (réserves). Ces zones sont d'autant stables qu'elles sont supportées par des unités paysagiques ayant une position topographiquement basse. Cette analyse s'illustre mieux en juxtaposant successivement l'esquisse de la dynamique aux pédopaysages et à l'occupation des sols (Figures 8, 10 et 13).On voit que les zones des deux bassins versants les plus à risques pour l'érosion (figures 13 ; indices 1 et 2) correspondent à des unités pédopaysagiques très susceptibles à l'érosion notamment pentes et buttes ( figure 8 ) et des unités d'occupations des sols fréquemment sous cultures (figure 10 carte de Kotchari, plage jaune ; carte de Kaabougou plage rouge).

    En poursuivant l'analyse spatiale, lorsqu'on considère l'échelle des bassins versants, la dynamique semble à priori la même d'un bassin versant à l'autre. Pour chacun des deux sites, bassins versant respectifs de Kotchari -Fouanbiga et de Kaabougou, la moitié Ouest est celle ou l'aléa érosif est le plus élevé et la moitié Est, la zone la plus stable (Figure 13). Cette similitude apparente dans la dynamique pour les deux bassins versants pourrait être ramenée à leur statut même. Les deux bassins versants sont en effet des bassins versants mixes à cheval entre la zone sous conservation (Parc) et la zone ouverte à l'exploitation (Périphérie). C'est donc l'occupation des sols qui pourrait expliquer l'apparente similitude dans la dynamique des deux bassins versants (Figure 10). Or ce statut n'est pas supporté de la même manière par les entités des deux bassins versants. Pour le site de Kaabougou en effet, la moitié Ouest sous exploitations diverse correspond l'amont du bassin versant, zone de départ par prédilection des matériaux et pour Kotchari-Fouanbiga, la moitie ouest sous exploitations diverses correspond au versant ouest (Figures 8, 10 et 13). Nous avons cherché à comprendre les nuances éventuelles qui pourraient exister dans la dynamique spatiale entre les deux bassins et à l'échelle des bassins versants. Pour cela nous avons effectué une analyse couplée ramenant

    l

    l'organisation spatiale aux caractéristiques analytiques (Figure 14). En mettant en avant 4 lots de paramètres analytiques : granulométries, matières organiques, eaux du sol et réaction du sol, on pourrait soutenir l'hypothèse d'une dynamique érosive différente pour les deux bassins versants.

    Les différences de taux de sable, de réserve en eau utile et d'ionicité montrent qu'en termes de stabilité structurale de l'horizon culturale, le bassin versant de Kaabougou est plus stable que celui de Kotchari-Fouanbiga. Plusieurs études ont en effet montré que la frange fine de la granulométrie accumule l'eau en surface du sol ce qui favorise la battance et le décapage du sol (Roose, 1983) ; étant donné que les paramètres concernés se rapportent plus à la nature du sol donc aux pédopaysages, on pourrait dire que dans le bassin versant de Kotchari-Fouanbiga ce sont les pédopaysages qui ont plus de poids dans la dynamique érosive que l'occupation des sols.

    Quant au taux de matières organiques plus élevé dans le bassin versant de Kotchari-Fouanbiga que celui de Kaabougou elles sont révélatrices de l'état de fertilité des deux bassins versants. Or la fertilité pour ce qui est de l'horizon culturale se rapporte plus au l'usage du sol donc à l'occupation des sols. Cela nous amène à dire que dans le bassin versant de Kaabougou l'occupation des sols a plus de poids dans la dynamique érosive que les pédopaysages.

    A l'échelle des unités fonctionnelles du bassin versant, on peut émettre l'hypothèse d'une dynamique d'ensemble commune entre les 3 unités pédopaysagiques (bas-fonds, bas de pente, et moyennes pentes) au sein desquelles ont été implantées les profils pédologiques et ce sur la profondeur totale de chacun des profils à un moment donné. Cela est en cohérence avec les niveaux de sensibilité des pédopaysages vis-à-vis de l'érosion qui ont été établis (Figure 9) ou tout au moins le niveau de sensibilité 3 qui correspond au niveau le plus stable. En effet, une analyse basée sur les résultats issus de la caractérisation des profils pédologiques actuels (Tableau 9) montre que l'ensemble des paramètres suit globalement la même logique d'un profil à l'autre. Pris à un même instant, aucun paramètre ne présente pour chacun des unités pédologiques considérées, une valeur qui s'écarte excessivement de la moyenne de l'ensemble. L'exception tient dans le taux de phosphore du profil TPA49. Mais ce taux exceptionnellement élevé de Phosphore s'explique par le matériau originel (le substratum est une roche sédimentaire fortement phosphorisée) (Leprun, 1969) et non par l'unité pédopaysagique dans laquelle le profil a été implanté.

    En estimant l'hypothèse d'une dynamique d'ensemble commune admise pour les 3 unités pédopaysagiques considérées au même instant, nous avons cherché à savoir s'il est possible d'extrapoler pour un pas de temps (de 40 ans). Pour cela nous avons procédé à une analyse

    li

    diachronique. L'analyse diachronique montre que pour le pas de temps considéré, la dynamique serait une dynamique à double vitesse pour certains paramètres au moins pour les deux unités pédopaysagiques de référence : les bas de pente et les bas-fonds respectivement représentés par les profils TPA15 et TPA51. Autrement dit la dynamique érosive serait différente suivant qu'il s'agisse des bas de pente ou des bas-fonds. En effet deux paramètres s'écartent de la logique d'évolution des autres paramètres dans le temps. Il s'agit de la distribution texturale et des matières organiques. L'évolution de la texture et des matières organiques se traduit par l'accroissement des matières organiques dans les bas de pente (TPA15) et sa régression dans les bas-fonds (TPA51), la régression des limons dans les bas de pente(TPA15) et son accumulation dans les bas-fonds(TPA51). Cette évolution semble illustrer deux réalités :

    - D'une part les processus de transfert des matériaux entre les bas de pente et les bas-fonds exprimé par les taux de limons, qui est en adéquation avec la carte de sensibilité des pédopaysages à l'érosion (Figure 9.);

    - D'autre part, la différence de fertilité exprimée dans les taux de matières organiques qui est en adéquation avec la carte de degré d'usage des sols (figure 11).

    Pour conclure sur ce point, étant donné la relative stabilité des bas-fonds (Figure 9) par rapport aux bas de pente si ces unités se trouvent à un niveau de fertilité plus faible que les bas de pente, c'est dire que l'occupation des sols a un poids plus important que les pédopaysages dans la dynamique de l'érosion.

    En restant toujours dans la logique de l'analyse diachronique nous nous sommes intéressés à deux des paramètres analytiques qui semblent mieux traduire la dynamique, en l'occurrence la distribution texturale (granulométrie) et les pF. Ces deux paramètres sont des paramètres focaux de la dynamique d'après certains pédologues (De Noni G et al, 1986 ; Guillobez S et Al, 1995). Et ils sont par ailleurs fortement corrélés. L'analyse montre que :

    - Pour les pF il y a une accumulation accrue de l'eau dans les horizons superficielle à

    l'échelle commune des deux bassins versants et que par contre le l'Azote élémentaires est en baisse (Figure 17). Cela suggère l'hypothèse d'un défaut de minéralisation de l'azote, le processus de minéralisation de l'azote se serait dégradé au fil de ces 40 ans ; l'accroissement de l'accumulation de l'eau dans les horizons superficielle démontre que le risques d'érosion s'est accrue puisque l'infiltration a sensiblement chuté

    - Pour la distribution texturale le raffinement des particules constaté (Figure 17), augure d'une tendance des bassins versants à l'instabilité structurale. Cela se traduit par une susceptibilité accrue à l'érosion hydrique des sols sur la période de 40 ans.

    lii

    La juxtaposition des disparités spatiales entre le bassin versant de Kotchari-Fouanbiga et le bassin versant de Kaabougou, seraient transposables pour ces deux paramètres ci-dessous mentionnés à l'évolution commune des deux bassins versants sur la période de 40 ans écoulée entre 1967 et 2007(Figures 14 et17). En effet les caractéristiques du Bassin versant de Kaabougou se rapprochent des caractéristiques communes des deux bassins versants en 2007 tandis que les caractéristiques du bassin versant de Kotchari-Fouanbiga se rapprochent de celles communes aux deux bassin versants en 1967. Cependant pour confirmer ces tendances il faut des investigations spécifiques et plus approfondies.

    II.2 DISCUSSIONS

    Il est clair que pour établir véritablement l'état de l'alea érosif, il aurait fallut intégrer d'autres paramètres aux pédopaysages et à l'occupation des sols. Ces deux groupes de paramètres sont cardinaux, mais pas toujours suffisants. Dans la démarche de modélisation de l'érosion, certains auteurs associent systématiquement un modèle numérique de terrain (MNT) associé à une carte topographique (Atherton et al, 2005). Dans ce travail nous avons estimé que la phase de photo-interprétation qui a précédé les traitements thématiques sous Arc View pourrait servir de rempart au modèle numérique de terrain.

    Pour la spatialisation de l'aléa de l'érosion en Nouvelle Calédonie (Luneau, 2006) a utilisé comme couches d'information : pente, précipitation, courbure du profil, courbure horizontale, surface drainée cumulée, géologie et occupation des sols. Apparemment, l'occupation des sols semble l'unique paramètre commun à la démarche de Luneau et à celle employée dans cette étude. Or lorsqu'on examine les sous paramètres contenus dans les pédopaysages on se rend compte que les deux démarches se rapprochent à deux paramètres près : la pluviométrie et la zone d'étude. En effet les pédopaysages intègrent comme sous paramètres, la géologie, la pédogenèse les types de sols et la morphologie qui prend en compte les pentes et la topographie. C'est donc essentiellement la pluviométrie qu'il eut fallu nécessairement intégrer comme paramètre.

    Karambiri a fait de la pluviométrie le paramètre focal pour caractériser la surface du sol et étudier l'érosion dans un petit bassin versant sahélien à Katchari (Karambiri et al, 2003). Pour cela le bassin versant a été instrumenté pour recueillir des données pluviométriques journalières. Cette démarche est effectivement appréciable dans un contexte ou la pluviométrie connaît beaucoup de fluctuation et où l'érosion est surtout le produit des crues et averses. De plus dans ce contexte les lignes du paysage sont quasiment effacées avec des pentes dont la valeur est très peu marquée. Par contre dans la zone du Parc W qui est le site de

    liii

    cette étude, la pluviométrie est assez régulière les lignes du paysage sont bien dessinées et les terroirs villageois sont relativement plus densément peuplés. L'occupation des sols de même que les pédopaysages trouvent donc toute leur importance comme paramètres de référence pour l'analyse de la dynamique érosive. C'est pourquoi à défaut d'accéder à des outils d'analyses adéquates et des données pluviométriques fiables nous avons privilégié les données des pédopaysages et d'occupation des sols aux données pluviométriques.

    Ces deux groupes de paramètres illustrant les caractéristiques spatiales des deux bassins versants sont conformes au moins aux caractéristiques analytiques superficielles. A base d'une analyse couplée rapprochant les deux types de caractéristiques, spatiales d'une part et analytiques de l'autre on peut estimer la mesure de ces deux paramètres généraux dans la dynamique érosive (Figures 8 et 10, et Tableau 8)

    Le poids de l'occupation des sols dans la dynamique érosive s'illustre mieux en ramenant l'indice d'usage du sol (Tableau 3) des deux bassins versants à leur taux de matière organique et de carbones totaux respectifs (Figure 14.). On constate que dans le bassin versant de Kotchari-Fouanbiga à indice d'usage faible, ces taux sont supérieurs à ceux de Kaabougou qui a un indice d'usage plus élevé. Cela suggère fortement l'hypothèse d'une dynamique des bassins sérieusement corrélée à l'occupation des sols.

    De même le poids des pédopaysages s'illustre mieux en ramenant le matériau originel dominant de chacun des deux bassins versants à leur distribution texturale respective (sables et argile surtout) (Figure 14). Dans la carte pédologique de la région de l'Est (Leprun, 1969), les unités pédologiques majeures du bassin versant de Kotchari-Fouanbiga sont les sols hydromorphes tandis que dans le bassin versant de Kaabougou les unités pédologiques sont des sols ferrugineux avec matériau argilo sableux. C'est cette variation du matériau originel qui pourrait expliquer la différence de texture pour les deux bassins versants. Cela nous conforte dans l'hypothèse d'une dynamique fortement liée aux pédopaysages.

    Néanmoins les paramètres pédopaysagiques et d'occupation des sols devraient être d'avantages détaillés et plus affinés dans la perspective d'un modèle qui produise un bilan de l'érosion plus minutieux dans la périphérie du Parc W qui intègre le site de l'étude. Dans cette perspective, cette étude aurait posé des bases déjà claires et une certaine orientation. C'est la même logique qui aurait certainement guidé les travaux de Jean-Marie Lamachère dans le nord soudano sahélien sur le bassin versant de Samniweogo (Lamachère, 1998).

    Les travaux de Guillobez, S et al entrepris à une échelle plus grande, le territoire national constitueraient une des finalités recherchées par cette étude ci (Guillobez et Al, 1995). La différence c'est essentiellement l'échelle mais aussi le cadre fonctionnel. Dans ses travaux il a

    liv

    privilégié le découpage administratif. Cette approche a l'avantage de recourir à des données qui sont pour la plupart disponibles. L'inconvénient serait l'inadéquation avec les besoins et exigences environnementaux qui tiennent dans des unités éco fonctionnelles comme le bassin versant et non dans des territoires artificiellement délimités.

    L'une des insuffisances de la présente étude serait la composante sur l'analyse diachronique. Les profils actuels (2007) n'ont pas pu être positionnés à l'emplacement exact des profils anciens (1967). Les positions approximatives des profils sur le pas de temps considéré, impose qu'on relativise quelque peu la portée de l'analyse. Mais cette analyse diachronique garde toute sa pertinence en ce sens que la composition analytique et granulométrique des unités pédopaysagiques reste globalement constante à un instant donné comme démontré ci haut (Tableau 8).

    lv

    CONCLUSION

    Nous avons pu au travers de nos travaux montrer l'importance des paramètres pédopaysagiques et d'occupation des sols dans l'estimation de la dynamique érosive dans la zone périphérique du Parc W. Deux minis bassins versants ont pu servir de cadre à notre argumentaire. L'analyse comparative, spatiale et diachronique a montré que dans une démarche pour la modélisation de la dynamique érosive de la Périphérie il faut tenir compte des spécificités du milieu c'est-à-dire de l'organisation verticale et horizontale des entités hydrographiques (bassins versants). Il en est ressorti par ailleurs que même si l'occupation des sols et les pédopaysages sont des paramètres déterminants pour l'approche de la dynamique érosive, il convient d'associer d'autres paramétrés notamment météorologiques et hydrologiques. Cette étude montre également que les données issues des bureaux de production de données sont à considérer avec un certain recul. il ne s'agit pas forcement d'une mauvais collecte ou d'un mauvais traitement des données. Les erreurs peuvent se glisser rien qu'au moment de leur saisie. Quoi qu'il en soit, des incohérences ont pu être révélées dans les données analysées par cette étude notamment sur l'évolution des taux de matières organiques et de carbone total (Tableau 8 ; Figure 17) par ailleurs nous a permis de savoir qu'il faut concevoir un SIG conséquent qui tienne compte de tous les paramètres du milieu. Cette étude a eu le mérite de s'essayer à une démarche très exigeante et rigoureuse et de poser les balises d'une approche exhaustive de l'étude de l'érosion à la Périphérie du Parc W. L'étude menée en milieu strictement réel a permis de répondre par des investigations scientifiques à une préoccupation pour le développement. D'avantage d'échantillons aurait certainement permis d'affiner l'analyse. L'un des mérites de cette étude est qu'elle a été entreprise en dehors d'une station expérimentale. D'ordinaire les stations expérimentales sont les espaces par excellence pour suivre différent paramètres en fonction des conditions du milieu et donc de prévoir divers scénarii du comportement des sols. L'étude montre qu'à défaut d'une station expérimentale, des initiatives impliquant institut de recherches, gestionnaires de Parc comme le W aideraient à redynamiser l'étude de l'érosion. Les partenariats avec les bureaux et instituts Nationaux ou étrangers intervenant dans l'ingéniering environnemental et ou agricole pour des études en milieu réel sont à promouvoir comme un complément nécessaire aux études en parcelles expérimentales.

    lvi

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote