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Enjeux socio-économiques et conservation des ressources naturelles: dynamique des populations et perspectives de gestion durable de la forêt classée de Dida (Burkina-Faso)

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par Steve Dimitri PARE
Université de Kinshasa RDC - Diplôme d'études supérieures spécialisées (DESS) en aménagement et gestion intégrés des forêts et territoires tropicaux 2013
  

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1.3. Revue de littérature

L'Homme a toujours entretenu d'étroites relations avec son environnement de façon générale, et avec la forêt de façon particulière. Les écosystèmes forestiers sont par essence le lieu de production des différents biens et services vitaux à l'existence des sociétés humaines. L'accès à ces ressources est fonction du type d'organisation de chaque entité sociale qui prédéfinit les modes d'accès, mais aussi fortement tributaire de la stratégie de chaque acteur. Il apparait aussi que ces espaces sont le lieu où se confrontent les intérêts de chaque catégorie d'acteurs en termes d'enjeux socio-économiques et de pouvoir. C'est pourquoi cette partie sera consacrée à une analyse de ces interactions. Mais pour mieux comprendre cette dynamique, il convient d'abord d'établir la relation qui existe entre l'Homme et la forêt.

? Interactions populations-forêt

Les relations de l'Homme avec la forêt ont été variables selon les civilisations et les époques. Une typologie établie par VILLENEUVE (2012) va de l'âge des chasseurs-cueilleurs à celui de l'information avec une modification significative des interrelations. Pour l'auteur, à l'âge des chasseurs-cueilleurs, la relation entretenue par les populations avec la forêt était symbiotique et mutualiste où chacun des deux partenaires bénéficiait de la présence de l'autre. Cette harmonie était codifiée par des règles sociétales qui garantissaient aux espaces forestiers une gestion durable. Les forêts sacrées au Burkina-Faso ou au Benin participaient à un tel équilibre (HOUNGNIHIN et al., 2012). En effet, pour WARDELL et LUND (2004), les terres de réserve ne sont pas des espaces inertes. Elles sont saturées de symboles et de significations et constituent une mosaïque d'espaces traditionnels. Plus particulièrement, dans les forêts, étaient érigés des autels, qui étaient les lieux de communion entre le monde des vivants et le monde supranaturel. La forêt était alors tout un symbole imaginaire qui permettait aux humains de donner du sens au monde, à la vie, à leur vie en dehors ou au-delà de considérations liées à ce qu'elle est ou à ce qu'elle rapporte. Elle n'avait donc pas seulement une valeur économique ou matérielle. Autour de cet espace qualifié par LEVEE (2005) de « territoire sacré », existait une série de représentations, elles-mêmes fondées sur des systèmes de valeurs, qui, pour MUIR-LERESCHE (2012), sont des valeurs esthétiques, spirituels et existentialistes qui contribuaient au bien-être humain.

L'âge des agriculteurs va profondément bouleverser cet équilibre et établir une relation écologique de compétition pour les terres agricoles, dans laquelle la forêt va être dominée et,

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entrer dans le domaine de la propriété privée. Elle est dorénavant entretenue pour ses services économiques VILLENEUVE (2012). A partir de l'âge industriel, poursuit l'auteur, la forêt va être considérée comme une ressource et, les corpus de connaissances et les pratiques transmis de génération en génération qui ont concouru à leur utilisation rationnelle vont régresser au contact des techniques (HOUNGNIHIN et al., 2012). L'homme va s'y comporter en prédateur. Ce sont les marchés qui désormais vont déterminer la valeur instantanée de ce qu'on peut y exploiter. A l'âge de l'information, la forêt devient une composante vivante de la planète que nous apprenons à connaître pour ses fonctions écologiques. La Conférence des Nations Unies sur l`Environnement Humain (CNUEH) de Stockholm en juin 1972 (premier sommet international de grande ampleur consacré à l'état de l'environnement) et la Conférence des Nations Unies sur l'Environnement et le Développement (CNUED) de Rio 1992 ont beaucoup contribué à impulser cette nouvelle dynamique. Les services rendus à l'humanité par les écosystèmes, difficilement quantifiables, mais indispensables pour le maintien des équilibres planétaires et la satisfaction des besoins humains deviennent une préoccupation majeure. Il faut donc investir dans leur protection et assurer leur gestion raisonnée selon les principes du développement durable. Dans cette perspective, l'humain devient plus qu'un intendant. Il doit pouvoir satisfaire ses besoins dans la nature et laisser aux générations futures des écosystèmes pourvoyeurs de tout ce dont elles auront besoin.

? La forêt vue comme un espace économique et de compétition

En Afrique, où vivent des millions de pauvres en milieu rural qui tirent leur subsistance de l'agriculture, de l'élevage ou des ressources forestières, garantir un accès à des terres productives est essentielle préoccupant (BAMBA 2010, FIDA, 2008, LESOURD, 2000, SALMON, 2012). L'accroissement démographique, qui a conduit à une raréfaction des terres et à un approfondissement de la crise foncière, a modifié considérablement les modes d'accès à la ressource. En effet, pour certains auteurs, les ressources ont un prix sur le marché et leur importance est étroitement corrélée à leur valeur (LAMARA, 1999, LESOURD, 2000). De ce fait, la problématique majeure de la gestion des ressources est liée aux enjeux qu'elles représentent dans un environnement tributaire des intérêts des acteurs. Or, les sociétés ne sont pas homogènes en termes d'utilisation des ressources. La dynamique des acteurs en terme de mobilité, de pressions démographique et anthropique, d'alliance, etc. est fortement liée à leurs activités économiques. Et, dans cette divergence élevée dans l'utilisation des ressources naturelles, chaque acteur tente de s'approprier le maximum de terres donc de ressources

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naturelles possibles (LOMPO, 2010). Ce qui conduit à un resserrement de l'écart entre l'offre et la demande, source potentielle de tensions et de conflits entre les différentes catégories d'utilisateurs. Pour OUEDRAOGO (2004), cette situation a été souvent à la base de la remise en cause des arrangements locaux sur lesquels reposait jadis l'équilibre des rapports fonciers locaux. L'auteur distingue deux types d'arrangements: les arrangements de première génération et ceux de deuxième génération. Par arrangements de première génération, il entend ceux résultant des principes traditionnels d'hospitalité et mettant en oeuvre des mécanismes de compensations symboliques dans l'accès au foncier. Quant aux arrangements de seconde génération, ils correspondent davantage à l'évolution des relations foncières vers des rapports marchands. En lieu et place des dons de terres, ce sont de véritables ventes de terres qui sont opérées dans le respect des coûts du marché foncier rural informel. C'est dire pour OUEDRAOGO (2004) que le milieu rural s'insère davantage dans une économie marchande, préjudiciable à une gestion rationnelle des ressources et davantage source de conflits. Cela peut engendrer souvent des confrontations qui par moment peuvent être ouvertes ou latentes.

Cette situation conflictuelle concerne davantage de forêts classées partout en Afrique et particulièrement au BF. MAIGA (2006) soutient que « la gestion des ressources naturelles occupe une place centrale dans l'émergence de conflits en milieu rural (...) et se trouve même à la base de nombreux heurts ». Une typologie proposée par LOMPO (2010) les catégorise en trois types : les conflits fonciers, les conflits d'usage des ressources naturelles et les conflits liés aux politiques environnementales. La première catégorie, souvent de moindre importance, oppose les autochtones entre eux d'une part, et autochtones et migrants d'autre part. La deuxième, dans la majeure partie des cas, oppose les agriculteurs et les éleveurs. Ces conflits peuvent être ouverts ou latents avec une prédominance des conflits latents, qui pour MAIGA (2010), conservent tout de même leur caractère explosif capable d'entacher le climat social.

Le dernier type de conflit, quant à lui, se pose en termes d'inadéquation des politiques nationales en gouvernance foncière, basées sur l'application stricte des règles de gestion qui, aux yeux des populations, ont un caractère répressif et, de par leur aspect exclusif, n'engageront pas les populations à collaborer avec les services forestiers dans la gestion de ce patrimoine échappant désormais à leur autorité (BOUTINOT, 2001). La conséquence de cette approche écologique classique dans les aires protégées selon COLCHESTER (1996) est le renforcement des divisions existantes entre les populations locales et le gouvernement,

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aggravant l'aliénation et les conflits, au lieu d'y porter remède. Ainsi, la tension est aussi forte entre les services forestiers et les pasteurs, notamment en année à saison sèche sévère qui pousse des éleveurs à entrer dans les aires protégées (BOUTRAIS, 2008). Pour conclure, COLCHESTER (1996) en déduit que les conséquences d'une telle situation peuvent être lourdes pour l'environnement car l'opposition locale aux aires protégées imposées s'exprime par des séries d'incendies et par une utilisation sans mesure de ressources dont les populations locales se sentent dessaisies et ne méritant plus leur protection, pouvant conduire à la dégradation accélérée des ressources, sinon à la « tragédie des communs» de HARDIN (1966).

Dans cette situation, toute la question se pose alors de savoir quelle alternative trouver à l'exploitation abusive des ressources forestières par les populations locales dans un contexte de forte dépendance de ces ressources environnementales?

? Alternatives pour la gestion durable des forêts

Les accords de Durban (2005) ont enjoint les institutions de conservation et les Etats d'impliquer directement les communautés locales dans la création d'aires protégées (BOISSIERE et DOUMENGE, 2008). La protection pour être durable, passe nécessairement par l'implication des communautés riveraines dans la gestion des aires protégées et donc par la preuve que les parcs peuvent contribuer au développement local. YANGGEN (2010) prévient que les efforts de conservation ne seront efficaces à long terme que si les populations locales trouvent des alternatives viables aux modes actuels d'utilisation des ressources naturelles, qui dégradent l'environnement. Cette approche nécessite pour lui un équilibre entre une conservation par exclusion des personnes des aires protégées de grande biodiversité et une conservation par promotion de moyens de subsistance de remplacement qui permettront aux gens d'utiliser les ressources naturelles de façon plus durable, à condition que les activités de substitue représentent un réel coût d'opportunité pour les ménages ruraux. L'élevage de petits animaux comme les poulets, les chèvres et/ou les porcs pourrait être une alternative logique pour la chasse, l'amélioration de la gestion de la fertilité par les jachères avec des légumineuses, les amendements par engrais chimiques et/ou organiques du sol, l'utilisation des semences améliorées et les plantations d'arbres sont des alternatives pour l'agriculture sur brûlis. Cette question de mesures alternatives viables, souvent mal évaluée par les projets de développement est capitale et sa mauvaise évaluation a conduit dans bien des cas à des échecs.

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En effet, dans son étude sur les alternatives à l'exploitation des ressources de la forêt par les populations dans les environ de la Réserve de Biosphère de Luki (RBL), les résultats auxquels SALMON (2012) a aboutis montrent une situation un peu mitigée. Même si les alternatives à l'agriculture par l'amélioration des pratiques culturales et l'accès au micro-crédit, l'élevage ou même la compensation financière ont été reçus avec beaucoup d'enthousiasme, ils ne garantiront en rien l'abandon de l'exploitation des ressources de la forêt, notamment celle du bois qui, dans le cas de la République Démocratique du Congo, demeure la première source d'énergie. Une autre approche possible est celle de YANGGEN (2010) basée sur la contrepartie qui permette une plus grande flexibilité pour répondre aux priorités des communautés locales. En pratique, il préconise d'analyser toutes les catégories d'activités de subsistance alternative, et d'adopter l'approche ou la combinaison d'approches plus logiques et qui tiennent compte du contexte local. De façon plus précise, l'auteur propose qu'en plus des mesures alternatives, l'accent soit aussi mis sur les secteurs sociaux, avec la construction de points d'eau, d'écoles, de centre de santé, etc. Quant à YELKOUNI (2004), plusieurs formes de gestions sont possibles. Dans son étude sur la forêt de Tiogo au Burkina-Faso, au regard des coûts onéreux par une gestion par les structures étatiques ou pour le secteur privé, il préconise une redéfinition claire des droits de propriété sur la ressource et le choix d'une institution adaptée pour sa gestion. La piste la plus envisageable pour lui serait l'approche d'une gestion communautaire qui tienne compte des institutions traditionnelles. Il appartiendrait alors aux communautés de décider la manière dont la ressource sera gérée. Pour l'auteur, la surveillance de la ressource par les propriétaires ou les usagers peut réduire les comportements opportunistes si un système de sanction est effectif.

Ces approches, et particulièrement celle de YELKOUNI (2004), ont reçu de vives critiques de la part de MILOL et NDIKUMAGENGE (2010), pour qui, après plus d'une décennie à essayer d'établir un équilibre entre la gestion participative et la gestion durable, et aussi à vouloir atteindre un développement local tout en conservant les ressources, les mauvaises pratiques dans l'environnement n'ont pas cessé. Les populations locales n'ont pas encore adopté les méthodes de gestion participative qui leur ont été proposées. La pauvreté a très peu reculé dans les zones de conservation, la pression sur les ressources a augmenté dans bien des cas, influencée par des facteurs externes à la forêt et relevant généralement du marché. Ce point de vue est partagé par COLCHESTER (1996) qui relate un autre examen, mené par la Banque Mondiale (BM), et portant sur vingt trois (23) aires protégées dans lesquelles on s'est efforcé de concilier les objectifs de développement et de conservation. Des conclusions, il est

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ressorti que les projets n'ont pas atténué la pression sur les parcs ou réserves qu'ils visaient à protéger. Ces échecs se justifient selon LAVIGNE-DELVILLE (1998), cité par MILOL et NDIKUMAGENGE (2010), par les mutations sociales caractérisées par une détérioration des formes de contrôle communautaire sur la propriété privée, individuelle et familiale, et l'effritement de l'influence des autorités coutumières. Pour le cas de la décentralisation de la gestion forestière, elle a, pour MBAIRAMADJI (2009), facilité certes la mise en place des conditions de participation du public, mais pas pour autant contribuer réellement à une gestion durable des forêts. Bien au contraire, elle a contribué à la marginalisation des populations locales du système décisionnel et, à la déstabilisation des rapports de force du système d'action de gestion forestière. Comme autres effets pervers de cette décentralisation, on a noté le contrôle du pouvoir décisionnel des forêts communautaires et des redevances forestières par des acteurs locaux (maire), l'ingérence accrue des élites à la gestion forestière locale, la cooptation des membres des comités locaux et la monopolisation des retombées forestières par quelques acteurs. Par conséquent, l'auteur plaide pour un rééquilibrage des rapports de force qui établirait alors les bases d'une collaboration inclusive et égalitaire, indispensables pour renforcer le sentiment d'appartenance des populations et améliorer leur participation à la gestion forestière locale.

Qu'en est-il de la situation au Burkina-Faso en particulier? Quels ont été le fondement réel de la création des aires protégées?

? Fondements de la création des forêts classées et problématique de leur gestion au Burkina-Faso

Selon YELKOUNI (2004), le classement des forêts au Burkina-Faso fait suite à l'adoption du Décret du 4 juillet 1935, portant constitution d'un domaine forestier dans l'ex Afrique Occidentale Française (AOF) comprenant l'actuel territoire du Burkina-Faso. Les principaux objectifs visés à travers ces classements étaient : (i) la mise en place de barrières végétales climatiques destinées à atténuer les influences des vents desséchants venant du nord (l'harmattan) ; (ii) la protection des principaux cours d'eau; (iii) la constitution de réserves de bois destinées à la production de charbon de bois pour alimenter les trains à vapeur de la Régie Abidjan - Niger (RAN) et de la ligne ferroviaire prévue pour relier Bobo - Dioulasso à Ségou (République du Mali); (iv) la création de réserves de faune pour l'exercice de la chasse; (v) la production de bois d'oeuvre et de bois de service pour les besoins de développement de l'administration locale.

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Dans ce contexte, l'exercice d'un certain nombre de droits d'usage était reconnu aux populations riveraines dans les forêts classées. Malgré l'accession du pays à l'indépendance dans les années 1960, le contenu des textes n'avait pas subi de véritables modifications. Les dispositions coloniales ont été reprises dans la loi n° 006/97/ADP du 31 janvier 1997 portant Code Forestier au Burkina Faso, qui stipule que dans les forêts classées, les droits d'usage traditionnels reconnus au profit des populations riveraines portent sur le ramassage du bois mort, sur la cueillette et la pêche traditionnelle. Pour YELKOUNI (2004), la législation foncière n'a été qu' « une continuation des règles et principes juridiques introduits lors de la colonisation (...) quand bien même l'Etat n'avait pas les moyens de sa politique de répression et d'exclusion ». Ce mode de gestion des aires protégées hérité de la colonisation, avait une approche dirigiste et protectionniste basée sur l'érection d'un réseau de parcs et de réserves nationaux, adossés à un ensemble d'interdits et d'obligations codifiés dans des textes juridiques et réglementaires. Une telle gestion se pratiquait au mépris des droits, des intérêts légitimes, des moyens de subsistance et des approches traditionnelles de conservation des communautés locales qui étaient alors considérées comme des agents de dégradation (KARAMA, 2009). Du point de vue de HIEN et al. (1996), malgré cette soustraction aux défrichements agricoles et aux activités humaines des forêts classées, elles ont été les plus atteintes ces dernières années par la dégradation des sols dues à une myriade de pressions. Et, cette situation est loin d'être spécifique au Burkina-Faso. Dans une étude menée sur le domaine permanent de l'Etat en Côte d'Ivoire, YAO et al. (2005) ont constaté que les risques de déforestation constatés, en 1986, sur les lambeaux de forêts aux alentours de la forêt classée de Haut-Sassandra se sont traduits, en 2001, par des changements importants dans l'occupation du sol. En effet, malgré les interdictions des instances officielles, cet espace a été, en une quinzaine d'années, complètement défriché et mis en culture, notamment avec des cultures pérennes à but commercial.

Cette occupation des espaces forestiers en Afrique trouve sa raison dans le fait que, bien que qualifié d'illégal par les services forestiers et l'administration publique en général, l'usage des ressources forestières et des terres de réserve s'est poursuivi, en particulier par les communautés qui en avaient le véritable contrôle. Pour WARDELL et LUND (2004), au fil du temps et au gré des circonstances, nombre de ces usages ont été confisqués, négociés, tolérés, contestés, suspendus et niés. YELKOUNI (2004) en déduit que la législation ayant « délégitimé » et affaibli les disciplines et règles collectives de gestion des ressources naturelles en dehors des espaces cultivés par les familles, et l'Etat n'ayant pas su inciter les

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populations à une gestion nouvelle, les forêts sont devenues des propriétés de « non-exclusion » et de « rivalité » dans son usage par les agents économiques. C'est cette situation qui prévaut dans bon nombre de forêts classées au Burkina, et cette étude va s'appesantir sur le cas spécifique de la FC de Dida.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus