WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Croissance démographique et développement en Afrique subsaharienne

( Télécharger le fichier original )
par Yannick ZAMBO ZAMBO
Université Paris Dauphine - Master2 Assurance 2012
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

I.2.4- Le bien-être économique

Avec un RNB par habitant qui reste très en dessous des 975$ reconnu comme le seuil à franchir pour être qualifié de pays à revenu moyen (Cf. définition des groupes de revenu de la Banque mondiale http://donnees.banquemondiale.org/a-propos/classification-pays http://donnees.banquemondiale.org/a-propos/classification-pays), le Kenya reste un pays à faible revenu (RNB de 590$ en 2011). Cet indicateur laisse présager des difficultés de l'Etat à fournir aux populations des moyens leur permettant d'avoir des conditions de vie garantissant leur bien-être. Dans un tel contexte, la pauvreté reste élevée avec 46% des Kenyans vivant en dessous du seuil de pauvreté56(*), et les inégalités de revenu restent prononcées (Indice de Gini de 48% en 2005)57(*). La croissance économique qui se situe à un peu plus de 4% en moyenne au cours de dix dernières années, reste insuffisante pour faire évoluer le revenu de manière notable d'autant plus l'économie ne repose que sur trois principaux piliers : une agriculture peu diversifiée (27% du PIB) dont les rendements sont régulièrement impactés par une baisse des précipitations depuis 2004 environ, les industries manufacturières (15% du PIB environ), commerce et tourisme (12%).

Graphique 34: Evolution RNB par habitant Kenya ($)

III- Interaction entre croissance démographique et développement

Ces interactions seront analysées à travers des modules. Parmi ceux-ci, on aura notamment les sous-systèmes : fécondité vs éducation, santé et niveau de vie ; croissance démographique vs urbanisation ; pression démographique vs environnement.

II.1- Module« Fécondité vs éducation, santé et niveau de vie »

Des études sur les interactions entre la fécondité et le niveau de scolarisation ont montré une influence du niveau de scolarisation sur le nombre d'enfants. Plus précisément, cette incidence s'accentue avec la scolarisation des femmes notamment quand elles atteignent le niveau du secondaire. L'influence de la scolarisation s'effectue à travers l'espacement des naissances, la baisse de la mortalité infantile, l'utilisation de la contraception, le recul de l'âge du mariage et l'association des femmes aux décisions du foyer : des critères qui dépendent tous du niveau d'étude.

Le niveau de vie quant à lui a la même relation inverse avec la fécondité. Cela pourrait s'expliquer par le fait que les personnes aisées sont le plus en contact avec les pratiques et les moeurs modernes (concept de la famille moderne avec un nombre d'enfants réduits), et ont les moyens pour faire plus attention à leur santé dont celle reproductive.

Tableau 11: Action de l'éducation et du niveau de vie sur la fécondité au Kenya

Source : Enquête de Démographie et de Santé au Kenya, 2008-2009

Inversement, il est évident que la fécondité a un impact sur le niveau de vie. Micro économiquement, dans un contexte où plus de 45% de la population est pauvre, les ménages de cette catégorie par ailleurs les plus féconds, ont des revenus par tête faibles.

Sur l'éducation et la santé, la fécondité relativement forte a de mauvais impacts sur la qualité des services de santé et d'éducation et donc sur le capital humain. En effet, les ratios d'efficacité (nombre de personnels rapporté à la population cible) sont inférieurs aux normes internationales.

Pour l'éducation primaire, ce ratio tourne autour de 47 élèves pour 1 enseignant alors que la norme UNICEF pour un enseignement de qualité est de 15 à 20 élèves par enseignant. Au-delà de la quantité des enseignants, se pose également le problème de la qualité. En effet, la croissance démographiquerapide que continue de connaitre le Kenya fait que la structure par âge de la population soit marquée par un grand nombre de personnes en âge d'être scolarisées. Afin de répondre au déficit de personnels de l'éducation causé par ce contexte, il est arrivé que l'Etat recrute des enseignants non formés.A une certaine époque, ces derniers étaient plus nombreux que les enseignants formés dans certaines régions du pays (Cf. tableau ci-dessous). Cela ne garantit pas une certaine optimalité dans la qualité de l'instruction reçue et donc du capital humain formé.

Tableau 12: Nombre d'école, d'élèves et d'enseignants formés et non formés

Au Kenya 1999-2003

Source : Rapport initial a l'union africaine sur la mise en oeuvre de la charte africaine sur les droits

et le bien-être de l'enfant - 2003 a 2007

Le secteur de la santé est aussi confronté au problème de la faiblesse du taux d'encadrement par un personnel qualifié qui était de un (1) médecin pour 10 000 habitants en 200758(*).

II.2- Module « croissance démographique vs urbanisation »

Les effets conjugués de la poussée démographique et de la polarisation des activités économiques et/ou administratives dans certaines localités ont fait du Kenya l'un des pays les plus urbanisés en Afrique. Son taux d'urbanisation est ainsi passé de 7% en 1960 à environ45 % en 2010. C'est aussi un pays où le taux d'urbanisation est supérieur au taux de croissance démographique.

Tableau 13: évolution des indicateurs urbains du Kenya

Source : e-Geopolis 2010

Cette forte urbanisation a entrainé un certain nombre de problèmes sociaux qui freinent l'évolution du bien-être. Il s'agit notamment du taux de chômage élevé (40% en 2008), de l'exercice d'emplois précaires et de l'accès limité à des installations assainies (32% seulement des personnes y avaient accès en 2010)59(*).

Inversement, les villes ont un impact sur la fécondité. Des études ont démontré qu'au Kenya, les femmes vivant en milieu urbain ont un taux de fécondité moins élevé que celles qui vivent en milieu rural. Cela est une conséquence de la demande d'enfants moins élevée dans les ménages de la ville que ceux du monde rural, et l'accès plus facile des citadins aux programmes de contraception.

Tableau : nombre d'enfants désirés par les ménages au Kenya en fonction du lieu de résidence

Source : Enquête de Démographie et de Santé au Kenya, 2008-2009

II.3- Module «Pression démographique vs environnement »

* 56 (Europeaid, Développement et Coopération, http://ec.europa.eu)

* 57 (Source : wikipedia, list of countries by income equality, http://en.wikipedia.org/wiki/List_of_countries_by_income_equality)

* 58 ( http://www.statistiques-mondiales.com)

* 59 (Source : données de la banque mondiale)

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon