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Potentialités du kaolin et d'un nouveau régulateur de croissance ( Méthoxyfénozide ) pour la lutte intégrée contre les Aphides ( Homoptera: Aphididae ) et Helicoverpa armigera ( Lepidoptera: Noctuidae )

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par Boni Barthélémy YAROU
Université d'Abomey- Calavi au Bénin - Master en entomologie agricole 2009
  

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Université d'Abomey-Calavi (UAC)

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Faculté des Sciences et Techniques(FAST)

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DEPARTEMENT DE ZOOLOGIE ET GENETIQUE

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MEMOIRE DE FIN DE FORMATION POUR L'OBTENTION DU

DIPLOME DEMASTER (M. SC) EN ENTOMOLOGIE APPLIQUEE

Option : Entomologie Agricole

THEME :

Potentialités du kaolin et d'un nouveau régulateur de croissance (Méthoxyfénozide) pour la lutte intégrée contre les Aphides (Homoptera : Aphididae) et Helicoverpa armigera (Lepidoptera : Noctuidae).

Présenté par Boni Barthélémy YAROU

Sous la direction de :

Co-Maître

Prof Pierre ATACHI

Professeur titulaire en Entomologie Faculté des Sciences Agronomique (F.S.A). Département de production végétale.

Maître

Dr. Ing. Thiery ALAVO

Entomologiste Maître assistant des Universités (CAMES). Faculté des Sciences et Techniques (FA.S.T). Département de Zoologie et Génétique.

Première promotion

Année académique 2007-2008

REMERCIEMENT

Le présent travail a été réalisé grâce à la subvention de recherche accordée au Dr.-Ing. Thiery ALAVO par la Fondation Internationale pour la Science (IFS).

RESUME

L'utilisation intensive des produits chimiques de synthèse, contre les insectes ravageurs des cultures, conduit au développement du phénomène de résistance et provoque un déséquilibre de l'écosystème. Il est donc indispensable de rechercher d'autres moyens de lutte plus efficace et respectueux de l'environnement. Les travaux du présent mémoire visent à évaluer les potentialités du kaolin et du méthoxyfénozide pour la lutte contre les pucerons et H. armigera.

Pour tester les effets du kaolin en station expérimentale, la dynamique des populations des pucerons Aphis gossypii, Aphis craccivora et Lipaphis erysimi, à été étudiée respectivement sur le cotonnier, le niébé et le chou, sous l'effet du kaolin à 5%. En milieu réel, nous avons testé l'effet combiné du kaolin et du méthoxyfénozide sur les cotonniers.

Les résultats ont montré que le kaolin a réduit de façon très significative les populations des pucerons et a engendré par conséquent un développement normal des plantes. Il a également réduit les taux d'infestation des plantes par les pucerons. Sur le cotonnier, 31,67% des plants traités au kaolin ont été infestés, contre 66,67% pour les plants du témoin (traités à l'eau potable). Chez le niébé, 3,33% et 11,67% des plants ont été respectivement infestés pour les plants traités et les plants du témoin. Au niveau du chou, 60% des plants du témoin ont été infestés, contre 30% pour les plants traités. En milieu réel, le kaolin a réduit le nombre des oeufs pondus par H. armigera sur les plants traités. Le nombre des chenilles a été significativement réduit par les traitements au méthoxyfénozide. La combinaison de ces deux produits a permis d'obtenir moins de dégâts sur les plants de cotonnier traités: 9 capsules saines en moyenne par plant traité contre 4 par plant du témoin. De plus, nous avons obtenu un meilleur rendement sur les plants traités; soit 937,5 #177; 0,31kg/ha sur les plants traités contre 485,5 #177; 0,32kg/ha sur les plants du témoin.

Au regard de ces résultats encourageant, on recommande d'étendre les études sur le kaolin et le méthoxyfénozide à d'autres ravageurs sur d'autres cultures agricoles.

Mots clés: Aphis gossypii, Aphis craccivora, Lipaphis erysimi, Helicoverpa armigera, kaolin, méthoxyfénozide, Lutte intégrée.

ABSTRACT

Intensive use of synthesis chemical insecticides leads to the resistance phenomenon and provokes disruption of the ecosystem. It is therefore important to look for other control methods. This work aims to evaluate the effect of kaolin and methoxyfenozide for aphids and H. armigera control.

In experimental station, the effects of kaolin is tested by recording the populations dynamics of Aphis gossypii, Aphis craccivora and Lipaphis erysimi respectively on cotton, cowpea and cabbage after spraying with a suspension containing 5% of kaolin. In field conditions, combined effect of kaolin and methoxyfenozide is tested on cotton.

The results showed that kaolin technology reduced significantly aphids number and generated a normal development of plants. Kaolin has also reduced the infest rate on treated plants. On cotton, 31,67% from treated plants have been infested, against 66,67% for untreated plants. On cowpea, 3,33% and 11,67% of plants have been respectively infested on treated and untreated plants. 60% from untreated plants have been infested against 30% for treated plants on cabbage. In field conditions, the results showed that, kaolin reduced significantly eggs number on the treated plants. The number of the caterpillars has been reduced by methoxyfenozide effect.

The combination of both products permitted to obtain less damage on the treated plants: 9 healthy bolls on average by plant, against 4 bolls on untreated plants. Besides, we got a best yield on the treated plants: 937,5 #177; 0,31kg/ha on average on treated plants against 485,5 #177; 0,32kg/ha on untreated.

In regard to these encouraging results, it's recommended to extend study on kaolin and methoxyfenozide against other pests on other agricultural crops.

Key words: Aphis gossypii, Aphis craccivora, Lipaphis erysimi, Helicoverpa armigera, kaolin, méthoxyfénozide, integrated pests control.

TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENT i

RESUME ii

ABSTRACT iii

TABLE DES MATIERES iv

LISTE DES FIGURES vi

INTRODUCTION 1

I. HYPOTHESES ET OBJECTIFS 3

1.1. Hypothèses 3

1.2 . Objectifs 3

1.2.1. Objectif général 3

1.2.2. Objectifs spécifiques 3

II. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE 3

2.1. Les Aphides 3

2.1.1. Particularités des espèces testées 3

2.1.1.1 .Aphis gossypii (Glov.) (Homoptera : Aphididae) 4

2.1.1.2 Aphis craccivora (Koch) (Homoptera: Aphididae) 4

2.1.1.3 Lipaphis erysimi (Kaltenbach) (Homoptera : Aphididae) 5

2.1.2 Lutte contre les Aphides 6

2.2. Helicoverpa armigera (Hübner) (Lipidopera: Noctuidae) 7

2.2.1. Généralités 7

2.2.2. Lutte contre Helicoverpa armigera 8

III. MATERIELS ET METHODES 10

3.1. Matériels 10

3.1.1. Matériels végétales 10

3.1.2. Matériels techniques 10

3.1.3. Matériels animales 10

3.2. Méthode 10

3.2.1. Essai en station expérimentale: Traitement à kaolin 10

4.2.1.1 Test sur les populations de Aphis gossypii 10

3.2.1.2 Test sur les populations de Aphis craccivora 11

3.2.1.3 Test sur les populations de Lipaphis erysimi 11

3.2.2. Essais en milieu réel 12

3.2.2.1 Traitement à kaolin 12

3.2.2.2 Traitement à méthoxyfénozide 12

3.3. Analyse statistique des données 13

IV RESULTATS 14

4.1 Essais en station expérimentale: Traitement à kaolin 14

4.1.1 Effet du kaolin sur les populations de Aphis gossypii 14

4.1.2 Effet du kaolin sur les populations de Aphis craccivora 16

4.1.3 Effet du kaolin sur les populations de Lipaphis erysimi 18

4.2 Essais en milieu réel 20

4.2.1 Effet du kaolin sur Aphis gossypii 20

4.2.2 Effet du kaolin sur la ponte des oeufs par Helicoverpa armigera 20

4.2.3 Effet du méthoxyfénozide sur les chenilles de Helicoverpa armigera 22

4.2.4 Effet combiné du kaolin et du méthoxyfénozide sur Helicoverpa armigera 23

Figure 18: Nombre des capsules saines sur les plants à la fin des expériences Erreur ! Signet non défini.

Figure 19: Estimation à l'hectare du coton graine en tonne (T) Erreur ! Signet non défini.

V. DISCUSSION 25

5.1. Rôle du kaolin pour la protection des végétaux 25

5.2. Rôle du méthoxyfénozide pour la protection des végétaux 26

5.3. Effet combiné des deux produits pour la protection des végétaux 27

VI. CONCLUSION ET PERSPECTIVES 28

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 29

ANNEXES 32

LISTE DES FIGURES

Figure 1:Une larve de A. gossypii (en bas) et un imago de A. gossypii (en haut) 4

Figure 2:Imago de A. craccivora (à gauche) et colonie dense de A. craccivora sur tige de niébé (à droite) 5

Figure 3:Imago de L. erysimi (à gauche) et colonie dense de L. erysimi sur feuille de chou (à droite) 6

Figure 4:Chenilles de H. armigera se nourrissant sur capsule de cotonnier (à gauche) et aspect de la capsule endommagée (à droite) 7

Figure 5:Photo montrant la disposition en bloc aléatoire complet (BAC) des variantes des tests à kaolin 12

Figure 6:Dynamique des populations de Aphis gossypii sous l'effet des traitements 14

Figure 7: Pourcentage des plants de cotonnier infestés par Aphis gossypii à la fin de l'expérience 15

Figure 8: Photo montrant l'aspect des plants du cotonnier traité au kaolin 5% (à droite) et les dégâts subis par les plants du témoin (à gauche) 16

Figure 9Figure 9: Dynamique des populations de Aphis craccivora sous l'effet des traitements 17

Figure 10:Pourcentage des plants de niébé infestés par Aphis craccivora à la fin de l'expérience 17

Figure 11:Photo montrant l'aspect des plants de niébé traitées au kaolin 5% (à gauche) et les dégâts subis par les plants du témoin (à droite) 17

Figure 12: Dynamique des populations de Lipaphis erysimi sous l'effet des traitements 18

Figure 13:Pourcentage des plants de chou infestés par Lipaphis erysimi à la fin de l'expérience 19

Figure 14: Photo montrant l'aspect des plants de chou traités au kaolin 5% (à gauche) et les dégâts subis par les plants du témoin (à droite) 19

Figure 15: Pourcentage de plants infestés par Aphis gossypii à la première observation 20

Figure 16: Pourcentage de plants infestés par Aphis gossypii à la deuxième observation 20

Figure 17: Dynamique des oeufs de Helicoverpa armigera sous l'effet des traitements 21

Figure 18: Nombre des chenilles de Helicoverpa armigera après le premier traitement au méthoxyfénozide 22

Figure 19: Nombre des chenilles de Helicoverpa armigera après le deuxième traitement au méthoxyfénozide 23

Figure 20: Nombre des capsules saines sur les plants à la fin des expériences 23

Figure 21: Estimation à l'hectare du coton graine en tonne (T) 24

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1:Comparaison des moyennes de A. gossypii par traitement et par observation 14

Tableau 2:Comparaison des moyennes de A.craccivora par traitement et par observation 16

Tableau 3: Comparaison des moyennes de L. erysimi par traitements et par observation 18

Tableau 4:Comparaison du nombre moyen d'oeufs par variante et par observation 21

INTRODUCTION

Au cours de ces vingt dernières années, les dirigeants africains ont multiplié les déclarations sur le rôle fondamental de l'agriculture dans le développement économique et social du continent. Ces décideurs ont reconnu que les voies de développement socio-économique des pays les moins avancés passent forcément par le développement des filières agricoles (Mensah, 1994). Au Bénin, le secteur agricole occupe plus de 70% de la population active. Ce secteur seul participe pour environ 38% du PIB (Produit Intérieur Brut) national soit une contribution de 2% à l'accroissement économique annuelle (Azonsi, 2001).

Parmi les différentes filières agricoles possibles au Bénin, la filière cotonnière est la mieux organisée et est soutenue par différentes structures. Le coton, produit par un grand nombre de paysans béninois, occupe la première place parmi les produits d'exportation et génère des revenus considérables (44 milliards de FCFA en 1995) à des producteurs généralement pauvres (Agbodjinou, 2002). Le coton représente au Bénin environ 40% des entrées de devises, 12 à 13% environ du PIB et assure un revenu à plus d'un tiers de la population. Il permet aux paysans d'avoir un revenu monétaire leur permettant de couvrir les principales dépenses (compléments alimentaires, frais médicaux et pharmaceutiques, scolarisation, habitat, etc.) (Agbodjinou, 2002). Le coton a donc un poids stratégique prépondérant dans l'agriculture et l'économie béninoise. Les variétés de coton cultivées au Bénin ont un potentiel de production élevée (parfois plus de 2 tonnes/ hectare) (Tégbéssou, 2007) mais de nombreux problèmes limitent fortement le rendement en milieu paysan. Cela peut être dû aux pratiques culturales inadéquates, aux effets des adventices et aux attaques des ravageurs qui représentent surtout les facteurs limitatifs de productivité. Parmi ces ravageurs, nous pouvons citer les chenilles défoliatrices, les acariens, les insectes piqueurs-suceurs et les vers de la capsule dont la noctuelle Helicoverpa armigera (Hübner, 1808) (Lepidoptera : Noctuidae) est de loin l'espèce la plus nuisible (Martin et al., 2000). Extrême polyphagie, grande portée géographique, mobilité, capacité de migrer, fécondité élevée, sont les facteurs qui ont contribué fortement au statut de ravageur redoutable de H. armigera et qui lui permet de s'adapter aux différents systèmes de cultures (Appert et Deuse, 1982). Sur les plants semés précocement, la première génération de cette noctuelle apparaît en mi-juillet ; néanmoins les sérieuses infestations se produisent en septembre et octobre, causant beaucoup de dommages aux cultures semées tardivement (Martin et al., 2000).

Le niébé est l'une des légumineuses dont la culture pourrait beaucoup contribuer à la fois à réduire la pauvreté rurale et à améliorer la sécurité alimentaire en accroissant de façon significative les revenus des petits exploitants et des femmes pauvres d'Afrique subsaharienne. Cependant, la faiblesse des rendements et les pertes substantielles enregistrées pendant le stockage a limité la contribution que le niébé peut apporter à la sécurité alimentaire. Alors que le rendement potentiel peut atteindre 2 tonnes/hectare, le rendement effectif moyen obtenu par les agriculteurs est de 600 kilogrammes/hectare (Yarou, 2007). La faiblesse des rendements et les pertes sont imputables à différents insectes ravageurs, maladies et plantes parasites. Parmi les ravageurs du niébé, on peut citer le puceron noir brillant, Aphis craccivora (Homoptera : Aphididae). Largement répandu dans les régions tropicales, A. craccivora est un insecte piqueur-suceur très polyphage. Ce puceron vit en colonie dense sur les végétaux les plus divers dont il infeste tous les organes et occasionne d'importants dégâts (Appert et Deuse, 1982).

En culture maraîchère, le chou, en raison de son importance, est fortement cultivé et commercialisé. Les variétés cultivées au Bénin ont un potentiel de production élevée, mais de nombreux problèmes en limitent fortement les rendements en milieu paysan. Au nombre de ces problèmes, on peut citer les aléas climatiques (sécheresse, inondation) et les organismes nuisibles (insectes ravageurs, maladies, etc.) qui influencent négativement la production agricole. Parmi ces ravageurs, on peut citer le puceron Lipaphis erysimi (Homoptera : Aphididae) dont les attaques entravent la croissance normale du chou.

Face aux nombreux dégâts causés par ces différents ravageurs, on est amené à établir des programmes de protection phytosanitaire pouvant réduire considérablement les potentialités de ces ravageurs. Ces programmes de protection phytosanitaire sont basés sur l'utilisation intensive d'insecticides chimiques de synthèse (Martin et al., 2000). L'utilisation intensive des insecticides chimiques de synthèse contre ces ravageurs a conduit au développement du phénomène de résistance de ces insectes vis-à-vis de la plupart des classes d'insecticides. La lutte contre ces ravageurs avec l'utilisation des produits chimiques conventionnels est donc de plus en plus difficile.

Les travaux du présent mémoire visent à évaluer les potentialités du kaolin et du méthoxyfénozide (un nouveau régulateur de croissance des insectes) pour une protection intégrée de ces cultures.

I. HYPOTHESES ET OBJECTIFS

1.1. Hypothèses

Les pulvérisations répétées avec une solution de kaolin à 5% réduisent la densité des pucerons (Aphis gossypii, Aphis craccivora et Lipaphis erysimi) sur les cultures (cotonnier, niébé et chou) et la ponte des oeufs par H. armigera sur le cotonnier. Le méthoxyfénozide, un nouveau régulateur de croissance des insectes diminue le nombre de chenilles de Helicoverpa armigera sur le cotonnier. La combinaison de ces deux produits écologiques permet de réduire les dégâts de Helicoverpa armigera sur le cotonnier.

1.2 . Objectifs

1.2.1. Objectif général

Les travaux de recherche du présent mémoire visent à trouver des alternatives écologiques aux insecticides chimiques de synthèse pour une protection intégrée des végétaux.

1.2.2. Objectifs spécifiques

De manière spécifique, nous allons :

v étudier, la dynamique des populations des pucerons, Aphis gossypii, Aphis craccivora, Lipaphis erysimi, sous l'effet du kaolin à 5% respectivement sur le cotonnier, le niébé, le chou, et également l'effet répulsif du kaolin à 5% sur la ponte des oeufs par Helicoverpa armigera sur le cotonnier,

v étudier l'effet du méthoxyfénozide sur les chenilles de Helicoverpa armigera sur le cotonnier,

v évaluer l'effet combiné de ces deux produits pour une protection intégrée du cotonnier.

II. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE

2.1. Les Aphides

2.1.1. Particularités des espèces testées

Les pucerons ou aphides constituent certainement le groupe le plus intéressant des homoptères, non en raison de l'importance du nombre des espèces, mais pour leurs nombreuses particularités biologiques et pour leurs incidences économiques qui découlent de leurs pullulations fréquentes sur les végétaux les plus divers sur lesquels ils provoquent des dommages considérables. La famille des Aphididae est la plus nombreuse et est celle qui révèle le plus grand intérêt agricole.

2.1.1.1 . Aphis gossypii (Glov.) (Homoptera : Aphididae)

Le puceron A. gossypii est un ravageur polyphage et très répandu dans toutes les régions chaudes du monde. Il est aptère ou ailé, de couleur très variable, du vert foncé au jaune vif (Figure 1). De par sa reproduction rapide et spectaculaire (par parthénogenèse), ce ravageur se rencontre en nombre impressionnant sur plusieurs cultures comme le cotonnier et occasionne d'importants dégâts à savoir la déformation du feuillage et la production de miellat réduisant la synthèse chlorophyllienne de la plante (Alavo, 2000). Cet aphide est un véritable agent de transmission de virus tel que le virus de la mosaïque et le virus de la maladie bleue (Appert et Deuse, 1982).

Cliché: Dr. Alavo, 2007

Figure 1: Une larve de A. gossypii (en bas) et un imago de A. gossypii (en haut)

2.1.1.2 Aphis craccivora (Koch) (Homoptera: Aphididae)

Ce puceron est globuleux, brun ou noir brillant (figure 2). Il est également aptère ou ailé et se reproduit toute l'année de façon asexuée. Largement répandu dans les régions tropicales, A. craccivora affectionne particulièrement les légumineuses, mais on le trouve aussi sur les Malvaceae, les Convolvulaceae, et de nombreuses autres familles dont celles auxquelles appartiennent les cultures maraîchères: Solanaceae, Cucurbitaceae, etc. Ce puceron peut occasionner d'importants dégâts sur les plants de niébé. On le rencontre sur les feuilles, les jeunes tiges et les gousses du niébé. Les attaques sévères provoquent le rabougrissement de la plante, la déformation des feuilles, etc. Outre ces attaques directes, A. craccivora peut également transmettre le virus de la mosaïque du niébé.


Cliché: Dr. Alavo, 2007

Figure 2 : Imago de A. craccivora (à gauche) et colonie dense de A. craccivora sur tige de niébé (à droite)

2.1.1.3 Lipaphis erysimi (Kaltenbach) (Homoptera : Aphididae)

Le puceron Lipaphis erysimi est également aptère ou ailé. Il a un corps ovale, vert, grisonnant, jaunâtre ou vert noirâtre (figure 3). Dans les conditions humides, il est souvent plus compact enduit avec une cire légèrement blanche. Il est souvent confondu avec Myzus persicae ou Brevicoryne brassicae (Zhang et Zhong, 1983). Très cosmopolite, L. erysimi est un ravageur important du chou dans les régions tropicale et subtropicale. Les fortes pullulations de ce puceron peuvent affecter la couleur et la forme de la feuille et empêcher le développement normal de la plante. Outre ces dégâts directes, L. erysimi est également vecteur d'un grand nombre de virus comme: le virus de la mosaïque du Chou-fleur (CaMV), Cucumber mosaïque virus (CMV), virus de la mosaïque du Navet (TuMV) (Blackman et Eastop, 2000) et le virus de la mosaïque du chou Chinois (CaMV) (Wang et al., 1992).

Cliché: Dr. Alavo, 2008

Figure 3: Imago de L. erysimi (à gauche) et colonie dense de L. erysimi sur feuille de chou (à droite)

2.1.2 Lutte contre les Aphides

La lutte chimique occupe une place importante parmi les méthodes de protection des plants, contre les aphides. Avant la deuxième guerre mondiale, la lutte chimique contre les aphides était réduite à l'application de la nicotine et d'autres produits arsenicaux. Pulvérisés sur les cultures, ils tuent les aphides qui viennent au contact de ces plantes, mais ils n'ont ni d'effet résiduel ni d'effet systémique. Depuis la guerre, la lutte chimique contre les insectes a connu une rapide progression, commençant par les formulations de DDT et d'autres produits chimiques comme le lindane, qui montrent un effet résiduel mais n'avait pas de propriétés systémiques. La persistance des résidus de ces produits cause leur accumulation dans la chaîne alimentaire et depuis que ce phénomène est connu, l'application de ces produits n'est plus justifiée et ceux-ci sont interdits dans plusieurs pays. Le développement des aphicides systémiques commença avec la formulation des composés organophosphorés, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives dans la lutte contre les aphides, particulièrement en ce qui concerne la réduction des virus. Plus tard, les carbamates ont offert d'énormes possibilités, comme le développement des pyréthrinoïdes de synthèse (Yarou, 2007). Tous ces produits jouent un rôle important dans le contrôle des dommages et maladies causées par les aphides (Alavo, 2000). Néanmoins ces insecticides chimiques causent des déséquilibres de l'écosystème parce qu'ils s'accumulent dans le sol, l'eau, l'air et tuent les organismes non cible.

2.2. Helicoverpa armigera (Hübner) (Lipidoptera: Noctuidae)

2.2.1. Généralités

L'adulte de cette noctuelle a une envergure qui varie entre 32,5 mm et 38 mm. Les oeufs de H. armigera sont presque sphérique avec une base aplatie, de couleur blanc-jaunâtre brillant devenant brun foncé avant l'éclosion. Sur le cotonnier, on retrouve les oeufs en majorité sur la face supérieure des feuilles et dans le tiers supérieur des plantes (Reed, 1965). Les chenilles de cette noctuelle ont un corps orné de minces bandes dorsales longitudinales foncées, alternées de bandes plus claires (Toguebaye et Couilloud, 1982). La couleur de fond est fort variable, verdâtre, jaunâtre ou marron-noirâtre, même parfois rosâtre. H. armigera est un ravageur cosmopolite à l'exception du continent américain (Cauquil, 1986). Au Bénin, ce ravageur est présent sur toute l'étendue du territoire nationale mais c'est au nord que son niveau d'infestation est généralement élevé à cause de la culture cotonnière. H. armigera est un ravageur extrêmement polyphage. Sur le cotonnier les symptômes consistent à l'évidage des bourgeons et capsules avec un trou d'entrée très net (figure 4). La chenille étant en générale partiellement engagée dans la capsule, elle rejette à l'extérieur des excréments en abondance.

Cliché: Dr. Alavo, 2007

Figure 4: Chenilles de H. armigera se nourrissant sur capsule de cotonnier (à gauche) et aspect de la capsule endommagée (à droite)

2.2.2. Lutte contre Helicoverpa armigera

La lutte contre H. armigera est essentiellement basée sur l'utilisation des produits chimiques de synthèse. Au Bénin ces traitements insecticides sont appliqués sans tenir compte du seuil de tolérance des ravageurs. Ils sont constitués de pyréthrinoïdes pour la lutte contre les vers de la capsule et d'organochlorés contre les autres espèces de ravageurs ainsi que pour renforcer l'efficacité des pyréthrinoïdes (Tébgéssou, 2007). Et pourtant il existe dans les agroécosystèmes ainsi que dans la nature des moyens de lutte qu'on pourrait exploité pour rendre efficiente la protection des végétaux. Il s'agit des parasitoïdes et prédateurs, des organismes pathogènes d'insectes, des extraits de plantes et autres composés respectueux de l'environnement.

v Parasitoïdes et prédateurs

Des parasitoïdes, des prédateurs et des microorganismes peuvent réguler les populations de H. armigera. L'usage des trichogrammes (parasitoïdes) contre H. armigera à été recommandé aux cultivateurs aussi bien comme agent de lutte biologique que comme composante de système de lutte intégrée (Romeis et al., 1998). Les chrysopides et les fourmis sont les plus importants prédateurs de H. armigera.

v Organismes Pathogènes d'insectes et les toxines

Trois organismes pathogènes d'insectes sont connus pour réguler les populations du ver de la capsule du cotonnier. Il s'agit du champignon entomopathogène Beauveria bassiana, du virus de la Polyhedrose Nucléaire de H. armigera (HaNPV) et de la bactérie du sol Bacillus thuringiensis (Bt) (Sandhu et al., 1993; Scholz et al., 1998). Ces organismes peuvent être utilisés pour la lutte biologique grâce à la sécurité qu'elle offre à l'environnement et à leur effet sélectif (Blumberg et al., 1997).

v Extraits de Plantes et autres Composés Respectueux de l'Environnement

Les méthodes alternatives à la lutte chimique, utilisant des extraits de plantes contre H. armigera ont été également étudiées. Des études au laboratoire et au champ ont montré que les limonoïdes du neem tels que neem-azal et neem-jeevan étaient efficaces contre le ver de la capsule du cotonnier et peuvent être utilisés comme une alternative aux insecticides chimiques de synthèse (Rao et al., 1995; Gupta, 2001). D'autres composés respectueux de l'environnement comme le lufenuron, un régulateur de croissance d'insectes, et le méthoxyfénozide ont été testés contre H. armigera sur le cotonnier (Alavo, 2006). L'efficacité de méthoxifénozide, contrôlant la mue chez les lépidoptères, a été testée en Chine, sur les chenilles de H. armigera au laboratoire et au champ. Les résultats indiquent qu'il provoquait les mues prématurées et réduit par conséquent les populations larvaires. Ce qui permettait d'avoir une réduction des dégâts causés au cotonnier (Zhao et al., 2003). Le méthoxyfénozide est un nouveau régulateur de croissance homologué aux USA.

v Kaolin comme Moyen de Protection des Végétaux

Le kaolin est un silicate d'aluminium blanc et non abrasif qui est largement utilisé dans la fabrication de la peinture, des produits cosmétiques, et pharmaceutiques. Il y a quelques années, des formulations à base de kaolin ont été développées aux USA pour être utilisées en agriculture. Des études ont montré que la formulation hydrophobique à base de kaolin peut efficacement protéger les plantes hôtes contre les insectes nuisibles tels que les espèces de lépidoptères, les insectes piqueurs-suceurs et les acariens. Saour et Makee (2004) ont montré que l'infestation des olives par les mouches, Bactrocera oleae (Diptera), est significativement réduite sur les oliviers traités au kaolin comparativement aux plantes non traitées. Les effets du kaolin ont été étudiés sur le cotonnier contre le ver rose de la capsule, Pectinophora gossypiella (Lepidoptera: Gelecchiidae), la noctuelle de la betterave, Spodoptera exigua (Lepidoptera: Noctuidae), les chenilles défoliantes du cotonnier, Spodoptera littoralis (Lepidoptera: Noctuidae), le charançon de la capsule, Anthonomus grandis grandis (Coleoptera), ainsi que les pucerons, Aphis gossypii (El-Aziz sea, 2003; Sisteron et al., 2003). Les résultats ont indiqué que les femelles de lépidoptères ont pondu moins d'oeufs sur les cotonniers couverts de particules de kaolin et que les feuilles traitées provoquaient une mortalité significative des larves d'insectes. Ces études ont également révélé que le mélange de kaolin et d'insecticide chimique (pyréthrinoïde) était particulièrement efficace. Par conséquent, il a été conclu que le kaolin pourrait être particulièrement utile en combinaison avec d'autres moyens de lutte contre les insectes.

Ces résultats encourageants démontrent clairement la possibilité d'utiliser la technologie du kaolin, comme alternative aux insecticides chimiques de synthèse, afin d'éviter les dommages causés par les insectes ravageurs.

Une revue de littérature internationale relative à la lutte biologique et intégrée contre H. armigera a été publiée par Alavo (2006). Cet auteur a mis l'accent sur les résultats encourageants publiés par différents auteurs aussi bien sur la technologie du kaolin que sur le méthoxyfénozide.

III. MATERIELS ET METHODES

3.1. Matériels

3.1.1. Matériels végétales

Les espèces végétales sur lesquelles nos études ont porté, sont au nombre de trois. Il s'agit de: Gossypium hirsutum (le cotonnier), Vigna unguiculata (le niébé) et de Brassica oleracea (le chou).

3.1.2. Matériels techniques

Pour conduire nos essais en station expérimentale, nous avons disposé: des pots en plastiques de 7l de volume, de la poudre (blanche) de kaolin, des mini pulvérisateurs manuels à pression mécanique, de l'engrais minéral (NPK) et de l'eau potable. En milieu réel, nous avons utilisé : la poudre de kaolin, une formulation de méthoxyfénozide appelée Runer (Dow Agrosciences) contenant 24% de cette substance active, un pulvérisateur ultra-bas volume de marque BERTHOUD, des engrais minéraux (NPK et Urée), des seringues et de l'eau.

3.1.3. Matériels animales

Nos tests ont porté sur les populations, des pucerons A. gossypii, A. craccivora, L. erysimi et sur les chenilles de H. armigera.

3.2. Méthode

3.2.1. Essai en station expérimentale: Traitement à kaolin

4.2.1.1 Test sur les populations de Aphis gossypii

Pour réaliser ce test, des plants de coton ont été cultivés dans des pots en plastiques de sept (07) litre (L) de volume à l'air libre dans la ferme expérimentale de la Faculté des Sciences Agronomiques (FSA) de l'Université d'Abomey-Calavi. Deux (02) variantes ont été testées à savoir 5 % de kaolin et le témoin (eau potable). Pour chaque variante, 60 plants regroupés en 6 lots de 10 plants, lesquels sont disposés en blocs aléatoires complet, ont été traités (Figure 5). Pour une croissance et un développement normal des plants, nous leur avons apporté périodiquement de l'engrais minéral (NPK). Avant le premier traitement, on a procédé à l'élimination mécanique de tous les ravageurs présents sur les plants afin de mettre celles-ci dans les mêmes conditions.

La solution de kaolin est préparée en dissolvant 75 grammes de la poudre de kaolin dans 1500 ml d'eau potable. Le mélange est agité afin d'obtenir une solution homogène. Ensuite, les plants sont traités par pulvérisation de 750 ml de la solution à l'aide d'un mini pulvérisateur manuel à pression mécanique. Les plants du témoin ont été quant à eux pulvérisés avec 750 ml d'eau potable. Les pulvérisations ont été faites à un intervalle de quatre (04) jours, la première ayant lieu dès l'apparition des premières feuilles. Pour évaluer la dynamique des populations de A. gossypii, nous avons compté les pucerons présents sur chaque plant tous les trois jours. Nous avons arrêté l'expérience (les observations et pulvérisations) au moment où les populations de pucerons deviennent trop denses.

3.2.1.2 Test sur les populations de Aphis craccivora

Les plants de niébé ont été cultivés aussi dans des pots en plastique de 7l de volume. Deux variantes ont été également testées pour ce test à savoir: 5% de kaolin et le témoin (eau potable). Soixante plants par variante ont été également traités. Ce test s'est déroulé de la même façon que dans le cas de A. gossypii.

3.2.1.3. Test sur les populations de Lipaphis erysimi

Pour tester l'effet du kaolin sur la dynamique des populations de Lipaphis erysimi, des graines de chou ont été mises en pépinière d'abord. Ensuite, les jeunes plants ont été repiqués également dans 120 pots de fleurs de 7l de volume. La suite du test s'est déroulée comme dans les tests précédents.

Cliché : Yarou B., 2008

Figure 5 : Photo montrant la disposition en bloc aléatoire complet (BAC) des variantes des tests à kaolin

3.2.2. Essais en milieu réel

Les essais se sont déroulés à Angaradébou, un arrondissement de la Commune de Kandi, Département de l'Alibori. Les graines de coton ont été semées le 5 juillet 2008 après le labour. Des engrais minéraux, NPK et Urée ont été apportés respectivement le 25 juillet et le 15 août 2008 afin de permettre un bon développement des cotonniers. Pour conduire les essais, cinq (5) répétitions par variantes ont été disposées. Chaque répétition est constituée de 5 lignes de 20 m de long et qui sont distantes de 0,8 m les une des autres. Ces répétitions sont disposées en bloc aléatoire complet.

3.2.2.1. Traitement à kaolin

Pour cette expérience, deux variantes ont été testées, à savoir le kaolin à 5% et le témoin (sans traitement). La solution de kaolin est préparée en dissolvant 150 grammes (g) de poudre de kaolin dans 3 litres d'eau. Le mélange est agité pour rendre la solution homogène. Ensuite, chaque répétition est traitée par pulvérisation avec une suspension de 300 ml de solution à l'aide d'un pulvérisateur ultra-bas volume de marque BERTHOUD. L'intervalle de temps pour les traitements est d'une semaine. Pour déterminer l'effet du kaolin sur les pucerons, deux observations ont été faites pour déterminer le nombre de plants infestés par A. gossypii à 9 jours d'intervalle. Les observations ont été faites sur 20 plants dans la diagonale de chaque répétition.

Pour évaluer l'effet répulsif du kaolin sur la ponte des oeufs de H. armigera, les oeufs de cette noctuelle sont dénombrés quotidiennement dès le lendemain du premier traitement.

3.2.2.2. Traitement à méthoxyfénozide

L'objectif de ce test est d'évaluer l'effet du méthoxyfénozide sur le nombre des chenilles de H. armigera. Pour ce faire, une formulation de méthoxyfénozide appelée Runer (Dow Agrosciences) qui contient 24% de cette substance active à été utilisé. A partir de cette formulation commerciale, une solution de méthoxyfénozide ayant une teneur de 72 ul/ml à été préparé. Pour préparer cette suspension, un litre d'eau a été utilisé. De ce litre d'eau nous avons prélevé 72 ml à l'aide d'une seringue. Ensuite, 72 ml de Runer ont été exactement ajoutés dans les 928 ml d'eau restant, puis le mélange est bien agité. Les mêmes répétitions, ayant reçu les traitements à kaolin, ont été traitées avec cette suspension. Chaque répétition a été pulvérisée avec 200 ml de cette suspension avec le pulvérisateur de marque BERTHOUD. L'intervalle de temps des traitements est également d'une semaine.

Pour apprécier les effets du méthoxyfénozide, les chenilles vivantes de H. armigera ont été dénombrées tous les trois jours. Les observations ont été faites sur vingt plants par répétition. Pour déterminer l'effet combiné du kaolin et du méthoxyfénozide, le nombre total de capsules produites sur vingt plants est compté afin de déterminer le nombre de capsules saines et endommagées par H. armigera. A la fin des expériences, le coton graines à été récolté et le rendement par hectare a été calculé.

3.3. Analyse statistique des données

Pour l'analyse statistique des données, nous avons réalisé des tests non paramétriques (Mann-Whitney test) pour les données à variance non homogènes et l'analyse de variance (ANOVA) pour les données qui remplissent les conditions d'homogénéité des variances. Ces tests ont été réalisés grâce au progiciel de statistique SPSS version 16.0. Le test de comparaison des moyennes, a été réalisé à l'aide progiciel statistique MINITAB version 14.

IV RESULTATS

4.1 Essais en station expérimentale: Traitement à kaolin

4.1.1 Effet du kaolin sur les populations de Aphis gossypii

Sur la figure 6, les plants du témoin ont attiré plus de pucerons que les plants traités au kaolin dès le troisième jour des expériences. Ces pucerons se sont multipliés très rapidement sur les plants traités avec de l'eau potable (témoin) en formant de denses colonies pendant que les plants traités au kaolin n'ont attiré que très peu de pucerons. De plus, les pucerons se sont faiblement multipliés sur les plants traités au kaolin. A la fin de l'expérience (soit 9 jours après le premier traitement), le nombre moyen de pucerons par plant se chiffre à 50,98 #177; 0,72 pour le témoin contre seulement 7,38 #177; 0,69 pour les plants traités au kaolin.

Figure 6: Dynamique des populations de Aphis gossypii sous l'effet des traitements

La comparaison du nombre moyen de pucerons des deux traitements, est présentée par le tableau 1.

Tableau 1: Comparaison des moyennes de A. gossypii par traitement et par observation

 

Observations

Traitements

0

1

2

3

Kaolin

0

0,4 #177; 0,51 a

1,85 #177; 0,54 a

7,38 #177; 0,69 a

Témoin (eau potable)

0

4,4 #177; 0,73 b

12,22 #177; 0,65 b

50,98 #177; 0,72 b

Les moyennes de pucerons, suivis des différentes lettres, présentent une différence significative (P < 0,05).

La comparaison du pourcentage des plants infestés par ce puceron à la fin de l'expérience (figure 7) montre que 31,67% des plants traités au kaolin ont été infestés contre 66,67% pour les plants du témoin. L'analyse statistique (ANOVA) des données de ce test a révélé qu'il y a une différence significative au seuil de 5% entre les plants traités au kaolin et les plants du témoin. Les plants du témoin ayant subi une forte infestation de pucerons se sont recroquevillés et les dommages qu'elles ont subis étaient nettement visibles ; les plants traités au kaolin quant à elles, se sont normalement développés (figure 8).

Figure 7: Pourcentage des plants de cotonnier infestés par Aphis gossypii à la fin de l'expérience

Cliché: Dr Alavo, 2007

Figure 8: Photo montrant l'aspect des plants du cotonnier traité au kaolin 5% (à droite) et les dégâts subis par les plants du témoin (à gauche)

4.1.2 Effet du kaolin sur les populations de Aphis craccivora

Les résultats du test sont présentés par le tableau 2, et sur les figures 9, 10 et 11.

Le tableau 2 présente la comparaison du nombre moyen de puceron, sur les plants de niébé au niveau des deux variantes.

Tableau 2: Comparaison des moyennes de A.craccivora par traitement et par observation

 

Observations

Traitements

0

1

2

3

Kaolin

0

0,15 #177; 0,07 a

0,69 #177; 0,37 a

0,4 #177; 0,30 a

Témoin (eau potable)

0

0,59 #177; 0,03 a

1,67 #177; 0,38 a

2,95 #177; 0,58 b

Les moyennes de pucerons, suivis des mêmes lettres, ne présentent pas de différence significative (P> 0,05). Celles suivis des lettres différentes, sont significativement différentes.

Sur la figure 9, les plants du témoin ont attiré les pucerons dès le troisième jour de l'expérience. Ces pucerons se sont multipliés très rapidement en formant également des colonies denses (figure 2) sur les plants du témoin pendant que les plants traités au kaolin n'ont été infestés que par très peu de pucerons au 6ème jour. De plus, la population des pucerons à diminué après le 6ème jour jusqu'à la fin de l'expérience sur les plants traités au kaolin. En fin d'expérience, le nombre moyen de ces pucerons par plant était de 2,95 #177; 0,58 pour le témoin contre 0,4 #177; 0,30 pour les plants traités au kaolin.

Figure 9: Dynamique des populations de Aphis craccivora sous l'effet des traitements

La comparaison du pourcentage des plants infestés par les pucerons (figure 11) à la fin de l'expérience montre que seulement 3,33% des plants traités au kaolin ont été infestés contre 11,67% pour les plants traités avec de l'eau potable. L'analyse statistique (ANOVA) des données de l'expérience a montré qu'il y a une différence significative au seuil de 5% entre les plants traités au kaolin et les plants traités avec de l'eau potable.

Figure 10:Pourcentage des plants de niébé infestés par Aphis craccivora à la fin de l'expérience

Ainsi, nous avons observé que les plants du témoin ayant subi une forte infestation de pucerons se sont très mal développés et leurs feuilles se sont recroquevillées ; et les dégâts que les pucerons ont causés sur les plants sont nettement visibles ; les plants traités au kaolin quant à elles, ont connu un développement normal (figure 11).

Cliché: Dr Alavo, 2008

Figure 11: Photo montrant l'aspect des plants de niébé traitées au kaolin 5% (à gauche) et les dégâts subis par les plants du témoin (à droite)

4.1.3 Effet du kaolin sur les populations de Lipaphis erysimi

Pour ce test, le nombre moyen de puceron par traitement et par observation, à été également comparée (le tableau 3).

Tableau 3: Comparaison des moyennes de L. erysimi par traitements et par observation

 
 

Observations

Traitements

0

1

2

3

4

Kaolin

0

1,07 #177; 0,61a

3,03 #177; 0,56 a

13,98 #177; 0,53 a

27,21 #177; 0,56 a

Témoin (eau potable)

0

5,46 #177; 0,67 b

17,44 #177; 0,72 b

61,51 #177; 0,62 b

103,65 #177; 0,73 b

Les moyennes de pucerons, suivis des lettres différentes, présentent une différence significatives (P < 0,05).

Tout comme dans les tests précédents, sur la figure 13, les plants du témoin ont attiré les pucerons dès le troisième jour après le premier traitement. Ces pucerons se sont multipliés très rapidement après le 3ème jour en formant de denses colonies (figure 3). Les plants traités au kaolin n'ont attiré très faiblement les pucerons qu'à partir du sixième jour après le premier traitement. De plus, ces pucerons se sont faiblement multipliés sur les plants traités au kaolin. A la fin de l'expérience (soit 12 jours après), 103,65 #177; 0,73 individus sont comptés en moyenne sur les plants du témoin contre 27,21 #177; 0,56 pour les plants traités au kaolin.

Figure 12: Dynamique des populations de Lipaphis erysimi sous l'effet des traitements

En ce qui concerne la comparaison du pourcentage de plants infestés (figure13), le même constat que dans les expériences précédentes est fait ; 60% des plants du témoin ont été infestés contre 30% pour les plants traités au kaolin. De plus, l'analyse statistique (ANOVA) des données de cette expérience a montré également qu'il y a une différence significative au seuil de 5% entre les plants traités au kaolin et les plants traités avec de l'eau potable.

Figure 13: Pourcentage des plants de chou infestés par Lipaphis erysimi à la fin de l'expérience

De façon similaire aux expériences précédentes, nous avons constaté également que seuls les plants traités au kaolin ont connu un développement normal. Par contre, les plants du témoin ayant subi une très forte infestation de pucerons se sont mal développés; et les dégâts causés par les pucerons sur ces plants sont très visible (figure 14).

Cliché: Alavo 20 08

Figure 14 : Photo montrant l'aspect des plants de chou traités au kaolin 5% (à gauche) et les dégâts subis par les plants du témoin (à droite)

4.2 Essais en milieu réel

4.2.1 Effet du kaolin sur Aphis gossypii

Pour étudier l'effet du kaolin sur le cotonnier en milieu paysan, deux observations ont été faites à un intervalle de neuf (9) jours. Les résultats sont présentés sur les figures 15a et 15b. Sur ces deux figures, 13% et 7,2% des plants du témoin (sans traitement) ont été infestés aux première et deuxième observations respectivement tandis que, 7,2% et 2,6% des plants traités au kaolin, ont été infestés pour les deux observations respectivement. L'analyse statistique (Mann-Whitney test) des données révèle une différence significative au seuil de 5% entre les plants traités au kaolin et les plants non traités.

Figure 15: Pourcentage de plants infestés par Aphis gossypii à la première observation

Figure 16: Pourcentage de plants infestés par Aphis gossypii à la deuxième observation

4.2.2 Effet du kaolin sur la ponte des oeufs par Helicoverpa armigera

Les oeufs de H. armigera ont été dénombrés tous les jours à partir du lendemain du premier traitement. Les résultats sont présentés la sur la figure 16 et par le tableau 4. Sur la figure 16, le constat est que le nombre d'oeufs observés sur les plants du témoin est tout le temps supérieur à celui obtenu sur les plants traités au kaolin.

L'analyse statistique (ANOVA) des données de ce test montre une différence significative au seuil de 5% entre les plants traités au kaolin et les plants du témoin. Ce qui démontre que le kaolin constitue un handicap pour la ponte des oeufs par H. armigera.

Figure 17: Dynamique des oeufs de Helicoverpa armigera sous l'effet des traitements

En comparant, le nombre moyen des oeufs dénombrés sur les cotonniers, on a obtenu les résultats du tableau 4.

Tableau 4: Comparaison du nombre moyen d'oeufs par variante et par observation

 

Observations

Variantes

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

11

12

Kaolin

0#177; 0a

1#177; 0,71a

0,6#177; 0,25a

1,8 #177; 0,22a

1,2#177; 0,89a

0,4#177; 0,25a

0,2#177; 0,20a

0,2#177; 0,20

0#177; 0a

0,6#177; 0,61a

0,4#177; 0,25a

0,8#177; 0,57a

Témoin

0,8 #177; 0,7b

1,6 #177; ,59a

3,4 #177; 0,67a

2,2 #177; 0,76a

3,2 #177; 0,78a

1,2#177; 0,63a

0,8#177; 0,20b

4,2#177; 1a

3#177;

0,39b

2,6#177; 0,86b

2 #177; 0,59a

3#177; 0,53b

Les moyennes des oeufs, suivis des mêmes lettres, ne présentent pas de différence significative (P> 0,05). Celles suivis des lettres différentes, présentent de différence significative (P <0,05).

4.2.3 Effet du méthoxyfénozide sur les chenilles de Helicoverpa armigera

Deux traitements au méthoxyfénozide nous ont permis d'apprécier l'effet de ce produit sur les chenilles de H. armigera. Les résultats obtenus sont exprimés dans les figures 17a et 17b. On voit bien sur la figure 17a qu'avant le premier traitement, le nombre des chenilles était de 5 et 22 sur vingt (20) plants respectivement sur les plants qui seront traités au méthoxyfénozide et les plants du témoin (sans traitement). Six jours après ce premier traitement, le nombre des chenilles, est passé à 2 chenilles pour 20 plants sur les plants traités. Tandis que, sur les plants du témoin ce nombre est de 14 chenilles par unité d'échantillonnage de 20 plants.

Sur la figure 17b on observe que six (6) jours après le deuxième traitement le nombre de chenilles sur les plants du témoin, est resté élevé, soit 12 chenilles par 20 plants. Pour les plants traités au méthoxyfénozide, par contre, le nombre des chenilles s'est encore réduit de moitié et est de 1 chenille par 20 plants. L'analyse statistique (ANOVA) des données de cette expérience a révélé qu'il y a une différence significative au seuil de 5% entre les plants traités au méthoxyfénozide et les plants du témoin.

Figure 18 : Nombre des chenilles de Helicoverpa armigera après le premier traitement au méthoxyfénozide

Figure 19: Nombre des chenilles de Helicoverpa armigera après le deuxième traitement au méthoxyfénozide

4.2.4 Effet combiné du kaolin et du méthoxyfénozide sur Helicoverpa armigera

A la fin des expériences, l'effet combiné de ces deux produits a été évalué. Les données recueillies sont présentées sur la figure 18. Sur cette figure, le nombre de capsules saines par plant traité est de 9 capsules en moyenne contre 4 capsules par plant pour le témoin.

Figure 20 : Nombre des capsules saines sur les plants à la fin des expériences

Pour confirmer l'effet combiné de ces deux produits dans la protection intégrée du cotonnier, le rendement en coton graine par variante à été évalué. L'estimation de ces rendements à l'hectare est présentée sur la figure 20. Sur cette figure, le rendement est d'environ 0,4675 #177; 0,32 t/ha sur les plants non traités (témoin). Par contre, ce rendement est de 0,9375 #177; 0,31 t/ha pour les plants ayant reçu les traitements au kaolin et au méthoxyfénozide.

Figure 21 : Estimation à l'hectare du coton graine en tonne (T)

V. DISCUSSION

5.1. Rôle du kaolin pour la protection des végétaux

Bien qu'à première vue les particules de kaolin puissent paraître bloquer la lumière, le kaolin augmenterait la photosynthèse nette, et peut fournir des avantages secondaires à la santé totale des arbres (Dufour., 2001). Tégbéssou (2007) en étudiant l'effet du kaolin sur les populations du puceron Aphis gossypii sur le cotonnier avec des concentrations telles que 2%, 4%, 5%, 6% et 8%, a conclu que 5% de kaolin était la concentration qui a réduit de façon significative les populations de ce puceron sur les cotonniers et a engendré par conséquent un développement normal des plants. En évaluant les potentialités du kaolin à 5% contre Aphis craccivora, Yarou (2007) a obtenu également les mêmes résultats. En se basant sur les résultats de ces deux auteurs nous avons réalisé nos tests avec la même concentration de kaolin (5%) et dans les mêmes conditions d'expérimentation. Sauf que nous avons fait les traitements à intervalle de 4 jours afin d'assurer la couverture permanente des plants, contrairement à Tégbéssou (2007) et Yarou (2007), qui ont traité les plants à intervalle de 7jours.

Les résultats obtenus au cours de nos expériences sont similaires à ceux de ces auteurs. Une application répétée du kaolin 5% a permis de réduire considérablement les populations des pucerons sur plants traités aussi bien en station expérimentale qu'en milieu réel. Saour et Makee (2004) ont montré que l'infestation des olives par les mouches Bactrocera oleae (Diptera) est significativement réduite sur les oliviers traités au kaolin comparativement aux plants non traités. Boisclair et al. (2006), après évaluation de l'efficacité du kaolin sur la chrysomèle rayée (Acalymma vittatum) a révélé que le kaolin a permis de réduire la présence des chrysomèles, le nombre de plants détruits et a retardé l'apparition des symptômes de flétrissement bactérien sur les parcelles traitées comparativement aux parcelles non traitées. Les rendements des plants traités au kaolin étaient supérieurs aux rendements des plants non traités.

Toutefois, le rôle bénéfique du kaolin peut-être limité si les plants ne sont pas tout le temps couverts. En effet, le kaolin est une poudre qu'on dissout dans l'eau pour pulvériser les plants. A la suite d'une pluie, une bonne quantité de ce kaolin est lessivée des plants. Ceci pourrait permettre aux pucerons ailés de venir se poser sur ces plants dépourvus de kaolin. Quand on sait qu'un seul individu de puceron pourrait donner naissance à de denses colonies sur les plants en un temps record, il serait donc nécessaire de répéter les traitements à la suite de chaque pluie et ce jusqu'à ce que les plants poussent suffisamment pour être hors de danger vis-à-vis des pucerons. Gelnn et Puterka (2005) ont montré que les particules de kaolin constituent une barrière physique contre l'infestation, l'alimentation et la ponte des oeufs des insectes. Les mêmes effets ont été observés au cours de nos travaux. Il y a eu moins d'oeufs pondus par H. armigera sur les plants couverts de particules de kaolin (8 oeufs/ 20 plants) que sur les plants non traités au kaolin (30 oeufs/20 plants). Knight et al. (2000), Liang et Liu (2003), Saour et Makee (2004), Mazor et Erez (2004), Thomas et al. (2004), ont démontré également que l'effet répulsif du kaolin a réduit considérablement la ponte des oeufs sur les plants traités. Les quelques oeufs dénombrés sur les plants traités au kaolin sont en grande partie retrouvés à des endroits non couverts par le produit. La faible quantité d'oeufs pondus sur les plants traités au kaolin a conduit à un faible nombre de chenilles sur ces plants. Ceci démontre bien le rôle que pourrait jouer ce produit. Cependant, la possibilité que le kaolin devienne une technologie efficiente pour la protection des végétaux dépendra en grande partie de sa capacité d'adhésion à la plante pour minimiser le besoin de réapplication surtout après de fortes pluies. Etant donné que les traitements à intervalles de quatre (4) jours ont donné les mêmes effets que les traitements à intervalle d'une semaine, nous pensons qu'il sera plus économique pour le paysan d'appliquer ce produit toutes les semaines comme l'a proposé Tégbéssou (2007). Cela pourrait permettre au paysan de gagner du temps en réduisant le nombre de traitements, de deux traitements par semaine à un traitement par semaine. Cela lui permettra également d'économiser le produit. Plusieurs avantages découlent de l'utilisation du kaolin pour la protection des végétaux. Il est non-toxique pour les êtres humains et les arthropodes utiles (abeilles). De plus, l'utilisation du kaolin peut permettre de réduire la quantité d'insecticides chimiques à utiliser. De façon générale, la technologie du kaolin permet de réduire les populations des ravageurs sur les végétaux et engendre de ce fait un développement normal de ces végétaux.

5.2. Rôle du méthoxyfénozide pour la protection des végétaux

Yarou (2007) a étudié l'effet du méthoxyfénozide sur les chenilles de H. armigera en utilisant les fruits de tomate pour nourrir les insectes en laboratoire. Tégbéssou (2007) a étudié également les effets de ce même produit en se servant des capsules de cotonnier. Ces auteurs ont tous montré que le méthoxyfénozide a provoqué une déformation phénotypique, une mortalité des chenilles et une réduction de leur alimentation. Nous avons également étudié l'effet de ce produit sur les chenilles de H. armigera en milieu paysan. Les plants ont été traités à intervalle de 7 jours avec une suspension contenant 72ul/ml de méthoxyfénozide. A l'issue de nos travaux, les résultats obtenus sont similaires à ceux de ces auteurs. Le méthoxyfénozide a permis de réduire de façon significative le nombre de chenilles en dessous du seuil de tolérance (5 chenilles pour 40 plants) sur les plants traités. Ce nombre est passé de 5 chenilles pour 20 plants à 1 chenille pour 20 plants après les deux traitements au méthoxyfénézide. L'efficacité de méthoxyfénozide a été testée sur les chenilles de H. armigera au champ par Zhao-Min et al. (2003). Les résultats indiquent qu'il provoquait les mues prématurées et réduit par conséquent les populations larvaires. Ce qui permettait d'avoir une réduction des dégâts causés au cotonnier. Comme cet auteur, moins de dégâts ont été enregistrés sur les plants traités. Soit en moyenne, 9 capsules saines par plants traités contre 4 capsules saines par plant non traité. D'autres chercheurs comme Sundaram et al. (1998) ont montré également que le méthoxyfénozide est le produit le plus efficace contre les larves du redoutable ver des bourgeons du tabac, Choristoneura fumiferana (Clem) (Lepidoptera: Tortricidae). Ce produit est donc non seulement toxique pour H. armigera mais aussi contre beaucoup d'autres lépidoptères ravageurs. Les régulateurs de croissance d'insecte de ce type peuvent être inclus dans le programme de lutte intégrée contre les ravageurs du cotonnier comme alternative aux usages intensifs des insecticides chimiques de synthèse trop dangereux.

5.3. Effet combiné des deux produits pour la protection des végétaux

Les traitements au kaolin ont permis de réduire le taux d'infestation des plants par les pucerons et le nombre des oeufs pondus par H. armigera. Le faible nombre d'oeufs a conduit à un faible nombre de chenilles sur les plants. Le méthoxyfénozide a réduit également les populations des chenilles. Le nombre de capsules saines sur les plants traités avec le kaolin et le méthoxyfénozide est supérieur à celui obtenu sur les plants du témoin (non traité). De plus, le rendement moyen sur les parcelles traitées est meilleur à celui obtenu sur les parelles du témoin. Ainsi, pour la protection des végétaux, ces deux produits écologiques en association ont permis de réduire les dégâts de ces deux groupes de ravageurs et d'obtenir un meilleur rendement. De ce fait, ils peuvent constituer une alternative aux produits chimiques dans la lutte contre les pucerons et les chenilles de H. armigera.

Le rendement que nous avons obtenu sur les plants traités est inférieur au rendement normal du coton qui est d'environ 1,5 t/ha dans la zone d'étude, lorsque les plants sont protégés de façon à contrôler un grand nombre de ravageurs. Outre les pucerons A. gossypii et H. armigera sur lesquels nous avons réalisé nos essais, on a observé dans les parcelles de nombreux autres ravageurs tels que: Spodoptera littoralis, Anomis flava, Bemisia tabaci, Polyphagotarsonemus latus, Diparopsis watersi, Earias spp., Pectinophora gossypiella et Dysdercus völkeri. Les produits que nous avons testés ne sont pas de nature à contrôler ces autres groupes de ravageurs qui étaient présents dans le champ. Ainsi le rendement relativement faible que nous avons obtenu (0,9375 #177; 0,31 t/ha) sur les parcelles traitées avec le kaolin et méthoxyfénozide, peut s'expliquer par la présence de ces ravageurs. Ces derniers ayant causé également des dégâts non négligeables sur les plants. Il serait donc nécessaire d'introduire d'autres produits pour couvrir ces ravageurs présents dans le champ afin d'obtenir un rendement meilleur.

VI. CONCLUSION ET PERSPECTIVES

Cette étude nous a permis d'évaluer et d'apprécier les potentialités qu'offrent le kaolin et le méthoxyfénozide contre les pucerons (A. gossypii, A. craccivora, Lipaphis erysimi), d'un côté et H. armigera de l'autre. Il ressort de cette étude après analyse et discussion des résultats obtenus que :

v la technologie du kaolin pourrait réduire significativement la densité des populations de pucerons et le nombre d'oeufs pondus par H. armigera sur les végétaux;

v une semaine serait l'intervalle idéal de traitements qu'il faut respecter. Mais une réapplication du produit après de fortes pluies peut s'avérer nécessaire avant l'échéance de l'intervalle de temps de traitement;

v le méthoxyfénozide permet également de contrôler les populations des chenilles de

v H. armigera sur le cotonnier;

v l'effet combiné de ces deux produits permet de réduire les dégâts et d'augmenter le rendement des cotonniers.

Au regard des résultats obtenus, nous suggérons :

ü d'étudier les possibilités d'additionner un adhésif au kaolin afin de renforcer son adhésion sur les plants ;

ü de renforcer les effets du kaolin et du méthoxyfénozides dans la lutte intégrée contre les ravageurs du cotonnier en associant d'autres produits respectueux de l'environnement ;

ü d'étendre les études sur le kaolin et le méthoxyfénozide à d'autres ravageurs sur d'autres cultures agricoles.

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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ANNEXES

Annexe 1 : Analyse statistique des données d'Aphis gossypii

Test d'homogénéité des variances.

Nombre d'individu

 
 
 

Statistique de Levene

ddl1

ddl2

Signification

61,682

1

358

0,000

ANOVA

Nombre d'individu

 
 
 
 
 
 

Somme des carrés

Ddl

Moyenne des carrés

F

Signification

Inter-groupes

33601,344

1

33601,344

27,22

0,000

Intra-groupes

440272,778

358

1229,812

 
 

Total

473874,122

359

 
 
 

Annexe 2: Analyse statistique des données d'Aphis craccivora

Test d'homogénéité des variances.

Nombre d'individu

 
 
 

Statistique de Levene

ddl1

ddl2

Signification

14,970

1

358

0,000

ANOVA

Nombre d'individu

 
 
 
 
 
 

Somme des carrés

ddl

Moyenne des carrés

F

Signification

Inter-groupes

156,552

1

156,552

5,118

0,024

Intra-groupes

10950,483

358

30,588

 
 

Total

11107,035

359

 
 
 

Annexe 3: Analyse statistique des données de Lipaphis Erysimi

Nombre d'individu

 
 
 

Statistique de Levene

ddl1

ddl2

Signification

61,589

1

478

0,000

ANOVA

Nombre d'individu

 
 
 
 
 
 

Somme des carrés

Ddl

Moyenne des carrés

F

Signification

Inter-groupes

152927,019

1

152927,019

28,145

0,000

Intra-groupes

2597190,470

478

5433,453

 
 

Total

2750117,489

479

 
 
 

Annexe 4: Analyse statistique des données des plants infestés par Aphis gossypii

Tests non paramétriques

Test de Mann-Whitney

Rangs

 

VARIANTE

N

Rang moyen

Somme des rangs

NPLANTINFET

KAOLIN

19

16,68

317,00

TEMOIN

19

22,32

424,00

Total

38

 
 

Testb

 

NPLANTINFEST

U de Mann-Whitney

127,000

W de Wilcoxon

317,000

Z

-1,563

Signification asymptotique (bilatérale)

0,118

Signification exacte [2*(signification unilatérale)]

0,123a

a. Non corrigé pour les ex aequo.

b. Critère de regroupement : VARIANTE

Annexe 5: Analyse statistique des données des oeufs de Helicoverpa armigera

Test d'homogénéité de variances

Nombre d'oeufs

 
 
 

Statistique de Levene

ddl1

ddl2

Signification

15,636

1

138

0,000

ANOVA

Nombre d'oeufs

 
 
 
 
 

Somme des carrés

Ddl

Moyenne des carrés

F

Signification

Inter-groupes

81,779

1

81,779

17,892

0,000

Intra-groupes

630,757

138

4,571

 
 

Total

712,536

139

 
 
 

Annexe 6: Analyse statistique des données sur les chenilles de Helicoverpa armigera

Test d'homogénéité des variances

NBRECHENILLE

 
 

Statistique de Levene

ddl1

ddl2

Signification

91,367

1

178

0,000

ANOVA

NBRECHENILLE

 
 
 
 
 

Somme des carrés

Ddl

Moyenne des carrés

F

Signification

Inter-groupes

2347,222

1

2347,222

71,727

0,000

Intra-groupes

5824,978

178

32,725

 
 

Total

8172,200

179

 
 
 

Annexe 7 : Analyse statistique des données sur le rendement

COMPUTE ren3=EXP (rendement). ONEWAY ren3 BY variante

Test d'homogénéité des variances

ren3

 
 
 

Statistique de Levene

ddl1

ddl2

Signification

7,706

1

8

0,024

ANOVA

ren3

 
 
 
 
 
 

Somme des carrés

Ddl

Moyenne des carrés

F

Signification

Inter-groupes

636,276

1

636,276

28,506

0,001

Intra-groupes

178,564

8

22,320

 
 

Total

814,840

9

 
 
 






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