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La "vie de nuit " dans la ville de Ngaoundéré au Cameroun de 1952 à  2009

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par Nicolas OWONA NDOUNDA
Université de Ngaoundéré Cameroun - Master en histoire 2009
  

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Parmi les premiers Africains non-Camerounais arrivés à Ngaoundéré, les communautés d'Afrique de l'Ouest et d'Afrique Centrale sont certainement les plus importantes.

Les communautés d'Afrique de l'Ouest ont été depuis très longtemps en contact avec les Foulbé. Il faut rappeler que tous les Foulbé sont originaires de l'Afrique de l'Ouest avec une souche arabe. Ainsi, les premiers ressortissants de cette zone de l'Afrique à s'installer dans la ville de Ngaoundéré étaient les Haoussa et les Kanouri. Leur installation semble effective dans l'ancienne cité dès le XIXe siècle en même temps que la conquête de ce territoire par les Peul127(*). Ces deux peuples sont originaires du Nigeria et sont réputés pour leur talent de commerçant, d'érudit, et d'infatigable voyageur.

Depuis le XVIIIe siècle, les Haoussa partaient du Nigeria et parcouraient le Nord-Cameroun, s'infiltrant dans les Hauts-Plateaux de l'Ouest Cameroun jusqu'au Centre, en se soumettant aux chefs locaux. C'est sans doute une des raisons qui explique que les populations du Sud-Cameroun, jusqu'aujourd'hui, continuent de considérer comme Haoussa toute personne issue de la zone septentrionale du pays. En effet, parmi les premiers commerçants ambulants avec lesquels elles ont été en contact, on dénombre les Haoussa.

Par ailleurs, Ousman Dan Fodio et son lieutenant Adama font recours aux Haoussa et aux Kanouri pour renforcer la cavalerie peule. Avec la prise de Ngaoundéré par Ardo Ndjobdi, les commerçants Haoussa et Kanouri feront de cette cité un grand comptoir d'esclaves, commerce qui permettait au lamidat de vivre dans une certaine opulence en payant au prix fort les marchandises qui lui étaient proposées128(*). Ils vendaient au départ du sel et du natron, produits utilisés pour l'élevage que pratiquaient les Peul. Mais avec les razzias, ces produits vont se diversifier et laisser la place aux esclaves, à l'ivoire et aux tissus Bornouans.

L'installation des Haoussa et des Kanouri s'est faite progressivement. Les principales raisons étaient : le commerce, l'enseignement des préceptes de l'Islam, ou simplement pour répondre aux sollicitations du lamidat, de mettre à son service leurs talents d'occultisme. À l'intérieur de l'ancienne cité, ils créent le Quartier Haoussa, situé à l'Est du palais du Lamido.

Notons que les Kanouri sont aussi originaires de Boundang comme les Foulbé de Ngaoundéré. Il faut dire qu'ils voyageaient presque toujours ensemble. Et lorsque Ndjobdi envoya la première expédition de Foulbé en mission de reconnaissance sur le plateau de Ngaoundéré, il lui enjoignit quelques marabouts à savoir Maloum Moungouma, Maloum Aliyam, Maloum Djetawa, Maloum Ibrahima, Maloum Kadir, Maloum Mouktamou, Maloum Moustapha, Maloum Moussa, Maloum Firna, et Maloum Youssoufa. Leur rôle était d'établir la première mosquée dans la nouvelle localité. Par la suite, ils créent le quartier Maloumri. Les Kanouri, conduits par un chef du nom de Korma, vont aussi créer le quartier Kormari 129(*). Aujourd'hui encore, les Kanouri et les Haoussa sont fondamentalement installés dans la ville de Ngaoundéré, avec une forte présence dans la Faada, instance dirigeante du lamidat. Grâce aux mariages intercommunautaires, ils vont se fondre dans le groupe d'habitants et bénéficier de privilèges dans la gestion des affaires de la cité. Ainsi, c'est le Maï Borno, chef des Kanouri, qui enturbanne le lamido lors de son intronisation. Il est aussi le seul à le taquiner ou à blaguer avec lui130(*).

* 127Entretien avec Mohammadou Djaouro, le 20 août 2009 au quartier Tongo à Ngaoundéré.

* 128Abwa D., 1980, "Le Lamidat de Ngaoundéré 1915-1945", Master's degree en Histoire, Université de Yaoundé, p.280.

* 129Mohammadou, E., 1978, p.106

* 130Lamine, M., 2004, p.34

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