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La "vie de nuit " dans la ville de Ngaoundéré au Cameroun de 1952 à  2009

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par Nicolas OWONA NDOUNDA
Université de Ngaoundéré Cameroun - Master en histoire 2009
  

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CONCLUSION GÉNÉRALE

La nuit est une période marquée surtout par l'obscurité. Mais comment comprendre qu'elle ait autant de succès auprès des hommes en général et ceux de la ville de Ngaoundéré en particulier ? Le succès de la nuit vient du fait que les hommes qui y vivent ne peuvent justement pas être vus et surtout ne veulent pas être vus. Ils profitent de cette obscurité pour pouvoir mieux laisser s'exprimer leur être.

Pour la clientèle des commerçants qui exercent de nuit, la vie à ce moment-là représente un espace avantageux de par son obscurité. Où on peut agir sans se soucier des règles sociales, sans se soucier du regard des autres, parfois plus enclin à nous juger que notre propre conscience. Le fait même d'être dans une ville où les interdits traditionnels et religieux sont assez forts ne fait alors qu'augmenter ce sentiment de liberté qu'offre la nuit.

Ainsi, notre travail sur la vie de nuit dans la ville de Ngaoundéré s'est porté sur les travailleurs de nuit. Les difficultés sociales contraignent de plus en plus de personnes à trouver leur pain quotidien pendant cet espace de temps. Ce n'est guère de gaieté de coeur que les travailleurs de nuit font leurs activités. Trois explications s'offrent à l'observateur attentif : ces activités de nuit sont menées dans l'espoir d'un mieux être (cas de Pierre, gérant de call box) ; elles apparaissent aussi comme une alternative, faute de mieux (la prostitution) ; enfin, pour certaines personnes, les revenus tirés ici sont tout simplement une bouée de sauvetage (Mme Ngan Jeanne et la vente de beignets).

La similitude des histoires de vies des travailleurs de nuit nous permet de nous rendre compte de fait, que la vie de nuit dans la ville de Ngaoundéré n'est que la résultante d'une situation économique désastreuse dans le pays. En effet, l'augmentation du nombre de travailleurs de nuit peut aisément être associée à la conjoncture ambiante. Les premières vagues migratoires importantes, comme nous l'avons souligné, interviennent bien avant les années 1950 avec l'arrivée des bamiléké qui aura pour conséquence la création du quartier Baladji en 1952. Mais, les migrations ne sont pas ici plus importantes qu'ailleurs. La plupart des activités vont véritablement prendre racines à partir des années 1980. L'inauguration du Transcamerounais de 1974 facilite déjà les déplacements et permet aux populations du Sud du pays de découvrir cette localité pleine de promesses. Le bitumage de l'axe Garoua-Ngaoundéré a le même effet par rapport aux populations du Grand-Nord. Il faut noter que c'est aussi à cette période que les premières guerres en Centrafrique et au Tchad commencent à sévir. Ce qui aura pour effet de drainer une importante population d'étrangers sans le moindre revenu dans la ville de Ngaoundéré.

La crise économique qui touche le Cameroun intervient à la fin des années 1980-début de la décennie 90. Elle est la conséquence de la baisse des prix des matières premières tels que le cacao, le café et la baisse de la production pétrolière. Face aux exigences du FMI (Fonds Monétaire International) et de la Banque Mondiale, le pays sera obligé de se plier aux P.A.S. (Programme d'Ajustement Structurel). Ainsi, il s'agira de compresser considérablement dans la fonction publique, de baisser les salaires, et de mettre un frein aux recrutements du personnel. Le secteur informel va donc de plus en plus prendre une place importante, face aux difficultés qu'éprouve le secteur privé à réembaucher toutes ces personnes sans emplois.

Cette décennie va voir les populations quitter progressivement les grandes villes que sont Douala et Yaoundé, pour se diriger vers les villes jusqu'ici négligées telles que celles du Grand-Nord. Ces migrations s'accentueront avec la récession économique des années 2000. Aujourd'hui, il apparaît que la plupart des personnes travaillant de nuit dans la ville de Ngaoundéré s'y sont installés entre 1990 et 2004.

Ces difficultés économiques ont aussi facilité la criminalité et la dépravation des moeurs. Les individus deviennent près à tout pour avoir de quoi manger. La démission du rôle parental n'est pas en reste dans ce lot de problèmes que pose la vie de nuit. Notre travail nous a permis d'arriver à la conclusion que se sont les vicissitudes de la vie qui obligent les hommes à travailler de nuit. Tout le monde veut pouvoir dormir de nuit, tout le monde veut pouvoir se reposer ou s'amuser pendant ce moment-là. Mais, l'idée du lendemain ramène très rapidement à la réalité.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille