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La pratique informelle de l'épargne et de crédit dans la ville de Bukavu

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par Alliance MURHULA SAFARI
Université évangélique en Afrique - Gradué 2011
  

Disponible en mode multipage

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INTRODUCTION GENERALE

I. PROBLEMATIQUE

Les inefficacités conséquentes de la guerre que traverse la ville de Bukavu il ya une décennie, renforce la misère de la population. Cette situation par conséquent éveille la conscience et l'esprit d'auto prise en charge de la population pour sauvegarder leur bien être collectif. D'une manière générale, ce sont les banques et d'autres institutions financières qui constituent les sources des financements des activités économiques, le plus en vigueur dans un pays, malheureusement en RDC en général et particulièrement dans la ville de Bukavu, les institutions ne remplissent plus correctement leur mission étant donné qu'elles sont devenues presque quasi- inexistantes quant à ce qui est de leur fonctionnement. (Bahati, 2002- 2003).

L'instabilité monétaire et le manque de confiance auprès des institutions financières formelles ont particulièrement poussé la population de Bukavu à adopter l'esprit de la débrouillardise surtout sur le plan financier. A cela s'ajoute la difficulté qu'éprouve cette population de pouvoir répondre aux différentes conditions imposées par les institutions formelles notamment : avoir un compte dans cette institution où on sollicite le crédit, présenter une garantie matérielle (immeuble, meuble) ; présenter quelque document administratif (carte de lecteur, contrat de travail,....) ; le taux d'intérêt (Mushi M. 2002). Le faible revenu de la population ne permet pas à cette dernière d'épargner ou de solliciter un crédit dans les institutions formelles.

Eu égard à ce qui précède, il a été constaté à Bukavu des pratiques informelles de l'épargne et de crédit pour financer les activités économiques dont certaines proviennent de la solidarité vécue au sein des groupes sociaux, des mutualités, des associations etc. Il s'agit dans ce cas précis des systèmes tontiniers ; ces derniers sont constitués d'associations de personnes qui se réunissent régulièrement et versent chacune ses cotisations dont le montant global est remis à tour de rôle à chaque membre suivant un intervalle des temps initialement convenu.

A l'instar d'autres pays Africains comme le Bénin, le Congo Brazza, le Burkinafaso, le Sénégal, le Nigéria, où les systèmes tontiniers existent, ces derniers existent aussi en RD Congo et plus particulièrement dans la ville de Bukavu. Malheureusement il n'est pas facile de les répertorier tous, étant donné qu'ils existent sous une forme officieuse et ne sont pas très bien structurés. (MAYOUKOU C.)

En effet, les tontiniers opèrent d'une manière secrète et ne veulent jamais rendre publique leurs activités, par ailleurs, ils effectuent des opérations financières en marge de toute forme de réglementation de manière que leurs activités financières forment un bloc à part par rapport aux institutions financières formelles.

Les vendeurs de sticks au marché Muhanzi ne sont pas aussi épargnés de cette pratique étant donné que ces derniers sont de personnes à faible revenu, et cette activité étant considérée comme une activité de survie pour leur ménage.

En fin, ces systèmes sont faits des pratiques régies par des initiatives tellement originales, qu'il importe de les analyser et de les étudier sous des aspects socio- économiques.

Tout au long de notre recherche nous allons nous borner sur deux questions à savoir :

- Comment l'épargne et le crédit informels sont mobilisés ?

- Comment sont-ils affectés et quel est leur impact sur les activités économiques et la vie sociale?

II. HYPOTHESE

Une hypothèse de recherche est pour Madeleine Grawitz (année svp), cité par BALYAHAMWABO en 2009 une proposition de réponse à la question posée dans la problématique. Pour répondre à cette exigence méthodologique et épistémologique, nous allons émettre provisoirement des réponses que nous allons vérifier tout au long de notre travail afin des les infirmer, nuancer ou affirmer voire les réfuter.

Ainsi, nous formulons nos hypothèses de la manière suivante :

Ø D'abord l'épargne et le crédit sont mobilisés par les vendeurs eux- mêmes grâce à la confiance qu'ils ont entre eux la relation de travail, d'amitié qui les unissent, et qui sentent le souci de développement de leurs activités et de leur milieu ;

Ø Ce crédit est affecté pour accroître leurs activités, répondre aux besoins de base de leurs ménages notamment : la scolarisation des enfants, l'alimentation, les soins de santé, le vêtement. Ensuite, cette épargne et ce crédit permettent aux vendeurs d'être assistés en cas de difficulté, en cas de récession.

III. CHOIX ET INTERET DU SUJET

L'étude du comportement de l'épargne et de crédit sur le plan économique a donné lieu depuis longtemps à des enquêtes sur le revenu et sur les conditions de vie de la population. Prenant appui sur les vendeurs de stick au marché Muhanzi, nous voudrions identifier et apprécier les causes et l'intérêt de la pratique informelle de l'épargne et de crédit et dans le cas échéant fournir à l'autorité publique les conseils en vue de l'organisation du système bancaire adapté à toutes les catégories de la population.

Par ailleurs, les études descriptives et opérationnelles que l'on fait sur les tontines pourraient susciter les agents économiques à orienter leur choix sur différentes formes de financement des activités de manière à le rendre accessibles à tous en facilitant les opérations et calculs économiques y afférents. L'intérêt à apporter à ce sujet se justifie étant donné que plusieurs personnes souhaiteraient connaître le fonctionnement des diverses tontines qui se développent peu à peu dans notre milieu. En fin, nous estimons à notre avis que ce travail présente un intérêt significatif non seulement pour les économistes mais aussi pour d'autres scientifiques.

IV. METHODOLOGIE

Afin de procéder à une suite logique dans diverses démonstrations de notre étude, nous allons recourir aux méthodes et techniques ci- après :

A. Méthodes 

Une démarche de l'esprit. Un mode de raisonnement d'un ensemble d'opérations, des principes et des stratégies fait d'analyse, de ses objectifs à appliquer tout au long de sa recherche pour une intelligence de ses objectifs à appuyer tout au long de sa recherche par une intelligence approximative de la résolution sociale. (Muke, 2009- 2010)

- La méthode descriptive : c'est une méthode qui consiste à faire la description des phénomènes sociaux tels qu'ils se déroulent. Par laquelle la description des systèmes tontiniers et le milieu d'étude sera possible.

- La méthode analytique : C'est une méthode qui consiste à analyser les données quantifiables. Par laquelle on saura analyser et expliquer les différentes informations récoltées pendant les enquêtes.

B. Techniques

Madame Madeleine GRAWITZ définit la technique comme étant un ensemble de procédés transmissibles et susceptibles d'être appliqués à nouveau dans les mêmes conditions adaptées au genre de problématique et phénomène. (Muke Z. 2010)

- La technique documentaire : est une des principales techniques de la recherche scientifique. Elle consiste à parcourir les documents pour obtenir les informations nécessaires à la recherche. C'est grâce à cette technique que nous pourrons exploiter certains ouvrages, mémoires, notes de cours.

- Le questionnaire : c'est une technique par laquelle on récolte les données à l'aide des questions adressées à l'enquêté. A travers celle ci on pourra récolter des données auprès des tontiniers.

- L'interview : c'est une forme de communication établie entre deux personnes qui se connaissent ou qui ne se connaissent pas du tout ayant le but de recueillir des informations concernant un objet précis. Cette technique pourra nous aider à trouver certaines informations auprès des tontiniers.

V. OBJECTIF DU TRAVAIL

A différents égards, la présente étude s'assigne les objectifs suivants :

- Identifier les raisons de la pratique informelle de l'épargne et de crédit par ces vendeurs,

- Se rassurer si cette pratique génère un intérêt,

- Se rassurer si ce crédit est bien affecté.

VI. DELIMITATION DU SUJET

Dans le présent travail nous analyserons les données recueillies dans le marché Muhanzi, ensuite nous situerons notre étude sur l'année 2011 tout en recourant à l'année 2010.

VII. CANEVAS DU TRAVAIL

Hormis l'introduction et la conclusion, le présent travail sera battu sur trois chapitres qui sont structurés de la manière suivante : le premier chapitre présentera quelques considérations générales de l'étude, le deuxième chapitre quant à lui esquisse l'approche méthodologique du présent travail et le troisième est essentiellement consacré à l'analyse des données et interprétation des résultats.

CHAPITRE PREMIERE : GENERALITS SUR LES FINANCES INFORMELLES

I.1. CONSIDERATIONS GENERALES SUR LES FINANCES INFORMELLES

I.1.1 NOTION

On peut parler aussi des concepts d'économie non officielle d'économie souterraine, d'économie marginale pour désigner le même phénomène que le concept d'économie du secteur informel. (Rutega 2002- 2003). Ces concepts traitent les activités économiques non déclarées aux institutions chargées du recouvrement des impôts et des cotisations sociales, le travail noir ainsi que le marché noir en sont des exemples. Ce secteur financier informel se réfère à un système inorganisé et non institutionnalisé. Il se caractérise spécialement par une extrême diversité des liens entre préteurs- emprunteurs et épargnants. Ils peuvent être des individus des groupements des personnes organisées sur une base mutualiste, des sociétés organisées en partenariat.

I.1.2. CARACTERISTIQUE DE LA FINANCE INFORMELLE

Le secteur financier informel englobe donc l'ensemble des transactions financières qui s'effectuent en dehors des réglementations imposées à l'activité du secteur financier formel, en matière de taux d'intérêt et d'allocation, du crédit, de réserves obligatoires et d'autres masures analogues. Les transactions financières informelles échappent aussi à l'impôt ; on peut caractériser le secteur informel par la souplesse des opérations et des conditions de prêt, ce qui lui confère un certains nombre d'avantages comparatifs économiques sur le secteur financier formel.

a. Absence des conditions préétablies : pour participer à une de ces associations, il n'ya pas d'autorisation à solliciter pas de démarches à effectuer, pas de garanties à apporter, pas des formalités à remplir, pas de délai à respecter. Dans les associations, les membres se donnent eux-mêmes leurs règles.

b. Absence de frais de gestion : l'administration est réduite au minimum, quelque fois un cahier où sont inscrits les noms et les sommes versées et rendues, les plus souvent rien.

Les seuls frais sont les boissons qu'on achète avant chaque réunion de l'association. Il n'ya pas de local, les membres se réunissent chez les uns et les autres.

c. Absence de cadre fixe : les associations peuvent regrouper quelques membres ou quelques centaines et durer quelques semaines ou plusieurs années.

d. Absence de contrôle : comme elles reposent toutes sur des relations personnelles, ces pratiques sont vécues quotidiennement par la population et dans une large mesure, collectivement entre les membres de l'association.

I.1.3. LES AVANTAGES DE LA FINANCE INFORMELLE

La finance informelle est aussi présente dans les pays en développement du fait qu'elle résout souvent des problèmes que la fiance formelle est dans l'incapacité de résoudre. Adams (1994, P.31) distingue six raisons pour expliquer cet état de fait :

1. Le type de service rendu : ceux- ci sont extrêmement variés et montrent donc que même les populations des pays à bas revenus sont demandeurs d'une large gamme de services financiers. En effet, les dépôts, les prêts de petits montants et les prêts de petite durée constituent la majorité des transactions financières informelles, services qui sont rarement offerts par les programmes formels de crédit pour pauvres.

2. Un système fondé sur la discipline : la finance informelle requiert de la part de ses participants un comportement discipliné. Les prêteurs informels doivent s'auto- discipliner pour épargner les fonds qu'ils prêteront et doivent également faire preuve de plus de discipline pour réunir les informations suffisantes sur leurs emprunteurs potentiels afin de prêter cet argent sur base de solvabilité.

3. Epargne : l'échec de la plupart des systèmes financiers formels à produire des services de dépôt séduisants n'en est que plus grand lorsque l'on perçoit des gros montants d'épargne qui font surface dans les marchés financiers informels et qui indiquent donc une forte tendance à l'épargne volontaire.

4. La réciprocité : la plupart des formes de la finance informelle impliquent cette réciprocité. Cette réciprocité s'applique d'une part, entre emprunts et dépôt et d'autre part entre l'emprunteur et le prêteur sachant que ces rôles pourront être inversés dans le futur si le prêteur en a besoin.

5. Les innovations financières : la finance informelle entraîne un certain nombre d'innovations financières qui permettent de réduire les coûts de transaction et notamment pour les déposants et emprunteurs.

6. Les coûts de transactions : la finance informelle permet de maintenir des coûts de transaction peu élevés pour les emprunteurs et les épargnants en apportant les services financiers aux endroits et aux moments qui conviennent à ses clients.

I.1.4. LES LIMITES DE LA FINANCE INFORMELLE

On a donc vu que de nombreux points positifs semblaient caractériser le secteur financier informel cependant, il ne faut pas croire que celui- ci est sans limites. On distingue en règle générale trois problèmes auxquelles se heurte le secteur financier informel :

a. Absence de réelle intermédiation financière dans le secteur financier informel. On ne peut en effet comparer le secteur informel aux banques. Il semble que les organisations informelles ne soient pas en mesure de remplir en même temps les deux fonctions qui caractérisent un intermédiaire financier, c'est-à-dire collecter des ressources courtes et transformer celle- ci en emplois longs pour financer les besoins de financement,

e. La finance informelle ne finance que très peu l'acquisition des biens d'investissement. Le fait que les prêts fournis dans le secteur financier informel soient de courte durée et souvent de faible montant interdit des opérations de long terme,

f. Le caractère usuraire des taux d'intérêt pratiqué. Le fort taux d'intérêt pratiqué dans le secteur financier informel proviendrait de ce que le risque pris par les prêteurs est plus élevé par rapport au risque pris dans le secteur formel.

En effet, c'est avant tout la souplesse qui caractérise la finance informelle. Les coûts de transaction du secteur informel sont également peu élevés et l'accès aux financements informels est relativement facile en comparaison avec le secteur formel. La souplesse des conditions et des opérations de crédit qui permet d'adapter les services financiers à des besoins spécifiques, la rapidité de traitement des demandes de prêt et surtout la volonté de traiter les petites sommes qui correspondent aux besoins et à la capacité de la majorité de la population font que les mécanismes formels aux besoins du milieu rural et urbain dans lequel ils opèrent. Ceci explique aussi en partie que le crédit informel soit plus répandu que le crédit formel malgré son coût plus élevé.

I.1.5 DEFINITION DES CONCEPTS

1. Le crédit

Le mot crédit vient du latin « creditum de credere : croire ». Donc le crédit est une confiance qui inspire quelqu'un pour quelque chose. (Petit Larousse, 2002). Faire crédit à quelqu'un, c'est mettre à sa disposition un bien présent en échange d'un bien qu'il permet de restituer ultérieurement. En se référant à cette définition, il ressort que l'une des prestations est exécutée postérieurement à l'autre, ce qui entraîne l'enrichissement d'une partie par le bien prêté mais remboursable conformément à l'échéance convenue avec l'autre partie. L'idée crédit sous- entend la confiance qu'il ya entre deux parties ; c'est-à-dire entre celle qui donne et celle qui reçoit étant donné que ce crédit implique une bonne réputation de solvabilité. Le crédit élargi donc le cercle d'échanges possibles en faisant intervenir les besoins futurs pour servir de contre partie aux biens présents.

D'après les garanties exigées à l'emprunteur, on distingue deux sortes de crédit : le crédit réel et le crédit personnel. Le crédit est dit réel lorsqu'il est attaché aux choses à financer. L'emprunteur affecte spécialement l'un de ses biens en garantie à son créancier. Il peut lui remettre en gage un meuble ou constituer à son profit une hypothèque sur un de ses immeubles. Par ailleurs, le crédit dit personnel est consenti en fonction de la personnalité de l'emprunteur. Le droit du créancier n'est garanti par aucun bien particulier, le prêteur se contente de la promesse de l'emprunteur compte tenu de la confiance qu'il place en lui. Ce type de crédit est très fréquent au Sud- Kivu et est connu sous forme des cautions mutuelles et se base sur le principe de la solidarité. Dans les milieux reculés, le genre de crédit est très rependu étant donné que tout le monde se connait et se fait confiance mutuellement.

2. L'épargne

L'épargne est la part du revenu après consommation et c'est la partie qui ne se détruit pas immédiatement et il peut être un placement dans une banque. L'économie nationale de tout pays est caractérisée par des injections des flux circulaires de revenu national. Il ya deux conception qui nous intéressent plus dans le domaine de l'épargne. Il ya l'épargne considérée comme frein à la croissance économique et l'épargne considérée comme moteur de la croissance économique.

1. Epargne frein à la croissance économique

L'épargne engendre une réduction des dépenses. Lorsque les ménages épargnent, ils dépensent moins qu'ils n'ont reçu comme revenu, par conséquent, l'épargne entraîne un amoindrissement des débouchés. Elle représente donc un retrait des flux circulaires étant donné qu'elle est une contraction des dépenses. Si quelqu'un garde son argent dans sa maison au lieu de l'épargner à titre d'exemple, le volume des flux circulaires diminué sans qu'il ait une compensation. C'est souvent le cas dans les milieux ruraux. L'idée de l'épargne frein à la croissance économique est justifiée par Marx, Keynes et Malthus qui soutiennent que ce n'est pas l'épargne qui détermine l'investissement mais plutôt c'est l'inverse. Le niveau final d'activités, donc l'emploi ne dépend pas de l'épargne mais de l'investissement. (Christian de Boisseau, 1998, P. 48)

2. Epargne, moteur de la croissance économique

Si les ménages prêtent cette épargne aux entreprises pour des investissements par le canal des institutions financières ou si les entreprises utilisent le profit qu'elles n'ont pas distribué pour bâtir des nouvelles usines, acheter des nouvelles machines ou accroître leur stock des marchandises, alors cet investissement brut pourra constituer une injection ; c'est-à-dire une addition des revenus des ménages qui viennent du secteur des biens de consommation dans les flux circulaires des revenus. (Kamiantako, 2009).

Adam Smith explique cette conception en disant « tout ce qu'une personne épargne sur son revenu, elle l'ajoute à son capital, alors elle l'emploi elle- même à entretenir un nombre additionnel des agents productifs ou elle met quelques autres personnes en état de le faire en prêtant le capital moyennant un intérêt c'est-à-dire une part dans le profit,... ». Il ressort à partir de ces deux conceptions que l'utilité de l'épargne conditionne sa capacité de participation au développement des activités économiques du pays qui entraînent sa croissance économique.

La notion d'épargne est étroitement liée à celle de crédit car c'est suite aux épargnes déposées dans les institutions financières que des membres ou clients reçoivent les dits crédits. Ces derniers peuvent être cependant des crédits de production pour accroître un revenu déjà existant et non des crédits à la consommation qui diminuent par contre le revenu national.

II. 2. LES FINANCES INFORMELLES A BUKAVU

L'ampleur de la crise financière constatée en République Démocratique du Congo notre pays et plus particulièrement la ville de Bukavu, s'est beaucoup manifestée par la faillite des banques commerciales, entraînant avec elle l'insolvabilité du système bancaire. La création des banques de développement, la banque de crédit agricole par exemple et les sociétés de financement était considérée comme un levier pouvant permettre l'éclosion de l'initiative privée. Mais à ce jour la plupart des ces institutions ont fait faillite.

Pour palier à ces difficultés de financement, les agents économiques de Bukavu se sont constitués un « système refuge » de financement ; la finance informelle permettant de faire circuler la monnaie en contre partie des créances et de dettes. Pour appréhender l'intervention des finances informelles à Bukavu, la procédure de leur évolution s'avère donc important, nous allons essayer de donner l'historique et la genèse des tontines et de mutuelles tribales.

I.2.1 LES TONTINES

Selon Bouman (1977), les tontines sont des associations regroupant des membres d'un clan, d'une famille, des voisins ou des particuliers, qui décident de mettre en commun des biens ou des services au bénéfice de tout un chacun et cela à tour de rôle. Etant donné leurs caractéristiques, les tontines représentent effectivement l'épargne traditionnelle. Leur rôle et importance sont indispensables et impliquent une certaine stratégie. De prime abord nous allons devoir présenter leur historique et évolution étant donné que nous les décrirons beaucoup plus dans le chapitre III.

Créée en 1653 par Lorenzo Tonti, c'est en somme une opération financière consistant dans la formation d'une espèce de cagnotte, d'une masse indivise faite en commun par plusieurs personnes qui versent des cotisations et dont le profit dépend (pour chacun d'elles) d'une forme d'assurance vie par le fait que c'est celui qui avait la chance de survivre longtemps qui bénéficiait des fonds cotisés par les anciens membres. Cette tontine qui a la forme de loterie a entraîné ainsi des opérations d'escroquerie qui ont conduit à l'interdiction de la pratique des idées de Lorenzo Tonti.

En effet, la conception africaine actuelle vis-à-vis des tontines est beaucoup plus vaste et recouvre des réalités plus complexes que celles de la tontine traditionnelle conçue par Lorenzo Tonti. On conçoit finalement la tontine comme une forme d'épargne et de financement des activités en période de la vie active et non seulement pendant la vieillesse.

On a tendance à considérer le mot tontine comme reflétant une réalité purement africaine alors qu'en réalité le terme tontine doit sa transcription dans la langue française. Sa dénomination dépend d'un pays à l'autre : en Inde elle est qualifiée de « chitfunds » et Corée « parteners systems », au Nigeria de « esusu » au Japon on la trouve sous l'appellation de « kou » ; en RD Congo sous l'appellation de « likelemba ». A Bukavu, la pratique est devenue très fréquente ; à son début ; elle était plus exploitée par les femmes mais actuellement elle a débordé pour s'investir partout.

I.2.2 LES MUTUELLES TRIBALES

Des organisations mutuelles se sont créées par l'effort des églises ou des mouvements tels que Raiffesen des Jardins, Gameen bank en vue de collecter l'épargne de leurs membres et éviter que cet argent ne soit « récupéré » par les banques commerciales. (Fernand, 1994, P.132). En RD Congo, la notion des mutuelles n'est pas récente ; elle remonte de la période coloniale vers les années 1920- 1940, au Kivu par exemple, on assiste aux regroupements des ressortissant de plusieurs tribus qui se sont retrouvés sur une terre inconnue. Ces ressortissants (Babembe, Barega et d'autres qui sont arrivés seulement plus tard) étaient accompagnés par les européens qui les ont attirés vers les centres extra- coutumier mis sur place par les colonisateurs.

Au début de leur création, les mutuelles avaient comme objectif principal, le regroupement humain issu de la volonté des gens voulant se chercher par origine pour se connaître et s'entraider. Le lien qui unissait les membres était la solidarité clanique et aussi tribale. La solidarité traditionnelle a pris une nouvelle forme, elle est plus étendu et ne se limite pas seulement au cadre tribale. Elle fait plus appel aux connaissances entre les personnes qui se font mutuellement confiance. Depuis que les mutuelles ne se fondent plus sur l'origine ethnique quant à leur création leur nombre n'a pas cessé d'augmenter. Leur existence se fait annoncer à la radio, dans les journaux et des affiches dans tous les coins de Bukavu tout en indiquant leurs sièges respectifs, par exemple on peut trouver des mutuelles formées par les anciens d'une même école, les habitants d'un même quartier, les travailleurs d'une entreprise,... leur liste n'est pas exhaustive étant donné que leur fonctionnement est fondé sur la confiance.

Nous pouvons en citer quelques unes qui sont reconnues juridiquement par la division de la justice :

a. Mutuelle d'entraide « FULERO » créée le 20 Août 1989,

b. Mutuelle des originaires de Kalonge créée le 05 mai 1991,

c. Mutuelle des ressortissants de Haut- Zaîre (Okapi)

d. Mutuelle de développement des Kivu (MUDEVOLAKI) créée le 07 avril 1989

e. Mutualité BAN'IKAMA (M.B.I.C.W) créée le 18 août 1994. (MUKADI, 1998- 1999)

I.3. FONCTIONNEMENT DES FINANCES INFORMELLES A BUKAVU

Dans de nombreux pays Africains, le fonctionnement des finances informelles se révèle être l'élément le plus important de l'épargne populaire. Il s'avère donc indispensable de savoir les utiliser, les moderniser et les orienter non seulement vers la création d'activités économiques comme nous le verrons dans cette section.

I.3.1. PRELIMINAIRE SUR LES PME ET LEURS SOURCES DE FINANCEMENT

« The committee for economic developement » considère qu'une entreprise est classée dans la catégorie des PME, si elle remplit au moins deux critères ci-après :

a. Nombre limité d'investisseurs parfois un seul ;

b. L'autonomie de gestion : les dirigeants sont des propriétaires ;

c. Champ d'activité régionale ;

d. L'organisation qui ne détient qu'une faible part de marché de son secteur. (Wendo, 2010- 2011).

Cependant, il existe beaucoup de controverses quant à la définition des PME, ces dernières doivent être définies en tenant compte des paramètres économiques du pays dans lequel elles exercent leurs activités. En effet, une entité de production peut être considérée comme petite ou moyenne dans certains pays et faire partie de la catégorie de grandes entreprises. Au Congo cependant, selon la loi n° 73/010 de 1973, sont considérées comme PME, des propriétés des personnes physiques ou morales de nationalité congolaise, des sociétés congolaises dont l direction est tenue uniquement par des personnes physiques ou morales de nationalité congolaises et où le chef d'entreprise doit lui-même toutes les fonctions. (Nzamarana, 1986, P. 180)

Quant aux caractères communs des PME, celle-ci interviennent surtout au stade du détail ; Etant donné que les magasins appartiennent à un commerçant indépendant juridiquement et financièrement, les achats sont effectués alors auprès d'intermédiaires commerciaux grossiste ou pendant que le propriétaire est en contact direct avec la clientèle. (Wendo, 2010- 2011). D'une façon générale, une PME est une entreprise dont le capital est souvent apporté par une seule personne et le champ d'activité est limité.

Selon le professeur MULUMBA « on ne peut pas saisir la vraie dimension de la problématique du financement des PME au Zaïre sans se référer à l'histoire ». De cela nous pouvons comprendre que le problème de financement se pose et cela depuis longtemps, même depuis d'épargne coloniale. Dans notre pays, le gouvernement a mis sur pieds des mesures d'encadrement pour la promotion des PME ; ces mesures ont porté essentiellement sur les avantages douanières à, l'importation des matériels, des avantages fiscaux, notamment l'exonération fiscale temporaire etc. dans le même cadre, le gouvernement a crée par la loi n° 73/011 du 05 janvier 1973, l'office de promotion des PME congolais qui avait pour but d'assurer la promotion des PME par l'octroi des crédit à ces derniers.

Les entreprises affiliées à cet office qui est l'OPEE bénéficiaient d'un financement auprès des partenaires que ce même office a avalisé, mais cela après analyse des spécialistes de l'OPEE. Aujourd'hui nous constatons malheureusement que cet organe ne fonctionne plus suite aux difficultés d'ordre techniques dues au manque des moyens pour l'évaluation des projets, des personnes qualifiées et des matériels de travail.

A Bukavu, les PME recourent aux crédits des institutions financières informelles car ne remplissent pas les conditions exigées pour accéder aux crédits du secteur formel. Malgré ce recourt aux institutions financières informelles, on remarque toutefois que les fonds de démarrage ne sont suffisants pour permettre une bonne exploitation des activités des PME. Il serait préférable que le secteur formel de financement soit réellement opérationnel pour sa contribution pour le financement des besoins non couverts par les fonds provenant du secteur informel, soit un réel apport aux problèmes des PME locales.

En conclusion, on remarque que malgré que toutes les mesures mises en place, le problème de financement des PME reste crucial dans notre pays en général et au Sud- Kivu en particulier.

I. IV. PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE

I.IV.1 ASPECT PHYSIQUE

La ville de Bukavu est le chef lieu de la province du Sud- Kivu, en RDC (Ms CHAMAA et Alii, 1981, P. 12). Elle est limitée :

e. Au Nord- ouest : par une droite joignant la mission de Walungu (Ngweshe) à Kabare et se prolonge jusqu' à la rive occidentale du lac Kivu ;

f. Au Sud : par un parallèle passant par les missions de Ngweshe et de Nyangezi jusqu'à la rivière Ruzizi ;

g. A l'est : par le cours de la rivière Ruzizi et la rive occidentale du lac Kivu jusqu'au nord du parallèle de Kabare.

La ville de Bukavu jouit d'un climat doux, pluvieux et des précipitations très irrégulières. Elle se situe à l'extrême sud- ouest du lac Kivu et s'étend du 2° 26' au 2° 23' de latitude sud et 28° 53' de longitude est ; ce qui fait que la ville de Bukavu constitue un centre d'attraction et de contraction des populations.

I.IV.2 ASPECT ADMINISTRATIF

La ville de Bukavu est subdivisée en 3 communes jusqu'en 1999 et 4 communes en 2000 avec l'avènement du régime politique du Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD). Elle est constituée donc de la commune de Kadutu, de Bagira, d'Ibanda et de Kasha. Dans chacune de ces communes, il ya un bourgmestre de la commune, pour le groupement, un chef de groupement, pour la localité, un chef de localité.

I.IV.3 ASPECT ECONOMIQUE

Du point de vue économique, la ville de Bukavu pratique diverses activités. Ces activités se subdivisent généralement en trois secteurs : secteur primaire, secteur secondaire et secteur tertiaire pouvant se retrouver soit en secteur formel ou en secteur informel.

A. Au niveau du secteur primaire

On retrouve l'agriculture, l'élevage, la pêche, l'extraction minière, le traitement des produits agricoles. L'agriculture et l'élevage sont les activités qui prédominent.

B. Au niveau du secteur secondaire

On retrouve les industries alimentaires telles que des boulangeries, des minoteries, des boucheries, des brasseries etc. Pour ce qui est des boulangeries, on peut distinguer deux types de production à Bukavu : la production artisanale et la production semi- industrielle. Pour les minoteries, il s'agit en grande partie des minoteries à usage domestique mis à part du cepramal- olame qui est une minoterie semi- industrielle. Quant aux boucheries, ce sont des petites entreprises privées se chargeant de l'abattage, du commerce de la viande et de sa transformation en divers autres produits : saucisses, etc. En fin, il n'existe qu'une seule brasserie dans la ville de Bukavu à savoir la BRALIMA, qui produit et vend la bière Primus, des boissons sucrés, de l'eau de table et de l'eau gazeuse.

Les industries chimiques ; il s'agit de :

b. GINKI : spécialisé dans la fabrication des mousses pour matelas ;

c. SODIPHAR : produit les acides, les antiseptiques etc.

d. SOKIPLAST : pour la fabrication des articles en matières plastique ;

Les industries pharmaceutiques

e. Pharmacie diocésaine (BDOM- DIOPHAR) : spécialisée dans la production de divers types des médicaments anti- paludiques ;

f. Pharmakina ; elle est une société congolaise par action à responsabilité limitée, spécialisée dans la production de la quinine et le traitement de la totakine etc.

Electricité et l'eau

g. SNEL (Société Nationale d'Electricité) qui se charge de la production et de la distribution du courant électrique ;

h. REGIDESO : société qui jouit d'un monopole national de la production et de la distribution de l'eau potable.

C. Au niveau du secteur tertiaire

Ce secteur est aussi appelé secteur des services. Il comprend : le commerce, le transport, les compagnies d'assurances, les professions libérales, les hôtels et restaurants et les services publiques : administration, services sanitaires, information, poste et télécommunication, l'enseignement,...Certains services sont devenus non opérationnels et d'autres ne fonctionnent plus ; c'est le cas des banques suite au manque de liquidité dans le circuit bancaire étant donné que les gens ne disposent plus leurs argents dans les banques ; le manque de crédibilité dans les institutions financières serait à l'origine de la manque de liquidité dans ces dernières. (Kasongo, 2000- 2001)

La sous région de Bukavu à l'instar de toutes les autres régions des pays sous développés, a connu un bouleversement dans sa structure économique due à l'injonction brute d'un nouveau système économique venu de l'occident. Son économie est caractérisée par : l'hyper urbanisation, l'inexistence d'industrie, le sous- emploi, l'absence d'une infrastructure de voies de communication, la spéculation et le niveau de vie au plus bas.

I.IV.4 Aspects commerciaux

Le commerce développé au Sud- Kivu en général et à Bukavu en particulier est frontalier et est pratiqué principalement avec le Rwanda, le Burundi et la Tanzanie dans l'échange des produits de première nécessité. A coté du commerce frontalier, se développent de plus en plus les échanges avec les pays lointains d'Europe, d'Asie et d'Afrique tels que : Dubaï, Hong Kong, Paris, Nigéria,...

En ce qui concerne les circuits commerciaux à Bukavu à part les grands magasins tels que Kotecha, Datco, Utexafrica, Panju,... qui disposent d'une gamme variée des produits, le marché central de Kadutu constitue le plus grand centre d'approvisionnement pour la ville de Bukavu. Ce marché regroupe tous les produits, ceux-ci vont des produits manufacturés importés ou locaux, aux friperies en passant par les produits artisanaux. Le circuit de distribution est tel que le produit passe du producteur au consommateur en passant par le producteur au détaillant. Cependant entre le consommateur et le producteur existent plusieurs intermédiaires ; il ya d'une part des intermédiaires entre grossistes et détaillants qu'on assimile souvent à des demi- grossistes et d'autres part entre les consommateurs et les détaillants. Ces intermédiaires sont souvent de même taille, ce qui augmente le prix de revient des produits vendus à chaque stade.

Le commerce joue un rôle considérable dans le secteur et utilise une bonne partie de la population, il est la première des activités les plus développées de la ville.

CHAPITRE DEUXIEME : THEORIES SUR LES TONTINES ET APPROCHE METHODOLOGIQUE

II. 1. THEORIES GENERALES DES TONTINES

II.1.1 Définition

La tontine est une association de personnes qui, par des liens familiaux, d'amitiés de profession, de clan ou de région, se retrouvent à des périodes d'intervalle plus au moins variable afin de mettre en commun leur épargne en vue de la solution des problèmes particuliers ou collectifs.

Au sein des tontines, les membres peuvent se regrouper dans le seul but d'obtenir une épargne qui sera immédiatement consommée après réception, c'est-à-dire une épargne non productive. Les tontines peuvent par contre revêtir une forme d'épargne capable de produire selon le cas.

II.1.2 Origine des tontines

Les tontines existaient bien avant l'introduction de la monnaie dans l'économie. Elles plongent leur racine dans l'histoire lointaine des peuples concernés. En France aussi, autrefois, les paysans avaient l'habitude de travailler ensemble dans le champ de chacun à tour de rôle, ou de réparer ensemble le toit des maisons, l'une après l'autre. Les pays Africains de leur coté faisait de même. En effet, les Africains eux aussi se sont depuis longtemps groupés pour travailler ensemble successivement dans le champ de chacun d'eux ou construire chaque maison l'une après l'autre dans le village. Ils constituaient de cette façon une tontine de travail qui pouvait servir par exemple à creuser les tombes ou alors une tontine en nature pour acheter des tuiles ou organiser une fête. Ce n'est que plus récemment quand la monnaie a commencé à circuler, qu'ils ont constitué des tontines d'argent.

Il n'ya que peu de temps que des écrits mentionnant l'existence des tontines en Afrique sont apparus. En 1952, W.R. Bascom parle de l'Esusu au Nigéria et dans les pays voisins ou il est pratiqué couramment par les musulmans yorubas. La littérature sur les autres pays Africains de l'ouest rapporte que c'est aux alentours de la fin du dix- neuvième siècle et au début du vingtième siècle que les tontines ont fait leur apparition. Les tontines semblent être beaucoup plus récentes en Afrique de l'est. Contrairement à l'Afrique, les choses sont nettement plus anciennes en Asie. Au Japon par exemple, l'apparition des premières tontines avec argent daterait de 1275 et en Corée le « kye » serait peut être apparu dès le 9è siècle.

II.1.3 Les tontines Africaines.

1. Généralités

Les tontines Africaines sont sans doute celles qui ont été le plus étudiées. Elles sont comme nous le verrons dans la section suivante, présentes dans la majeure partie des pays Africains. Avant de décrire quelles sont les finalités des tontines Africaines, les acteurs qui en font partie et les différentes formes existantes, nous allons voir quelques règles de base qui permettent le bon fonctionnement de ces tontines.

v Constitution : en règle générale, la population qui adhère aux tontines est souvent d'origine rurale ; les membres qui se regroupent se connaissent toujours à l'avance et donc, bien que l'adhésion soit libre, elle est le plus souvent sélective. Dans ce cas, on parle de tontines fermée par opposition à la tontine ouverte qui peut regrouper des personnes ne se connaissant pas à l'avance mais décidant de former une tontine à l'initiative de l'une de ces personnes, ou alors une tontine ou des adhérant peuvent parrainer une personne de leur entourage.

Bref, le facteur prédominant reste la connaissance des membres entre eux et donc la confiance, confiance qui bien souvent constitue un gage de sécurité.

v Durée : celle- ci est très variable. La tontine est constituée pour cycle renouvelable par tacite reconduction. Donc une tontine peut être illimitée si les membres les décident, ou elle peut s'arrêter après un tour complet pour telle ou telle raison. Certaines tontines tentent de se prémunir contre les risques sociaux tels que le décès, la maladie, les changements de domicile,... et elles prennent alors des précautions dès la constitution de la tontine (cautions, avals, provisions, etc.). On peut également souligner que parfois un cycle trop long peut engendrer la lassitude des membres ce qui conduit à des démissions ou des oublis de paiement.

v Réunion : les réunions ont lieu à chaque tour. Elles peuvent se faire chez le président, mais s'effectuent plus souvent chez l'un ou chez l'autre des membres à tour de rôle. C'est au cours de ces réunions que sont prises les décisions le plus souvent sous forme de consensus.

v Financement : seuls les apports des membres de la tontine permettent de financer celle- ci. La tontine n'est pas bonifiée ou enrichie par des apports extérieurs aux membres. La constitution d'une caisse par le trésorier permet de faire face à certains frais supplémentaires pouvant intervenir lors du cycle.

v Fin de la tontine : pour marquer la fin de la tontine, une grande fête est généralement organisée la fin de la tontine est en même temps le début de la suivante et les participants profitent de cette occasion pour mettre au point les conditions dans lesquelles ils vont maintenir en vie l'association.

2. Finalités des tontines Africaines

Instrument d'épargne, système de crédit, rassemblement d'amis pour des échanges d'idées, clubs de rencontres, réseau d'influence sociale, lieu de partage des joies familiales, groupe de soutien pour les moments difficiles et notamment pour les deuils, la tontine est tout cela à la fois. En fait, chaque membre y trouve des avantages qui lui sont propres. On peut signaler tout de même que pour les jeunes, la tontine est d'abord un instrument économique, alors que pour les plus anciens elle permet avant tout la solidarité collective.

b. Les acteurs de la tontine

Nous allons décrire ici les différents postes que l'on peut rencontrer dans ces tontines Africaines, bien qu'il puisse y avoir quelques variantes de l'une à l'autre.

A la base se trouvent bien sûr au départ les fondateurs de la tontine. Ceux- ci peuvent, dans certains cas avoir des droits particuliers les distinguant des autres membres par exemple, là où un candidat devrait, pour être accepté, obtenir le parrainage de deux anciens membres, il lui suffira d'un seul parrain si celui- ci est un membre fondateur. Il arrive également que ces fondateurs ses partagent les droits d'entrée qui sont demandés aux nouveaux arrivants. Chaque association est animée par un bureau ou commission de coordination dont la composition est assez variable. Ce bureau comprend en règle générale :

i. Un président : qui est en principe élu (on notera qu'il est souvent fondateur de la tontine). Il assure la direction générale de la tontine, préside au déroulement des séances, assure l'exécution des décisions prises au cours d'une séance et veille de manière générale à la bonne marche de la tontine. Il est en même temps le garant moral de la tontine, en ces sens que les adhésions des nouveaux membres sont largement tributaires de la confiance qu'il inspire.

j. Le secrétaire : tient les archives de la tontine qu'il met à la disposition des membres pour consultation en cas de besoin. On se réfère à lui pour l'interprétation et le respect scrupuleux du règlement.

k. Le trésorier : tient la comptabilité de la tontine et remplace le secrétaire en cas d'empêchement.

l. Les commissaires aux comptes : vérifient la comptabilité de la tontine, leur rôle prend une importance particulière en fin de cycle, lors qu'il faut repartir les intérêts entre les différents membres de la tontine.

m. Enfin, le censeur : veille à la discipline lors des séances de la tontine. C'est à lui qu'incombe la charge d'appliquer les amandes et pénalités en cas de retard, des troubles, etc.

II.1.4. Les formes de tontines

Il existe plusieurs types de tontines chacune d'entre elles étant, dans sa composition, à dominante professionnelle ou géographique ; Ces tontines professionnelles ou socio- professionnelles sont les tontines : de cadre, de fonctionnaires, d'agriculteurs, d'artisans. Les tontines géographiques sont les tontines : de quartier, de villages, des Africains en France, de l'élite en RDC. On peut distinguer trois types principaux des tontines : les tontines mutuelles, les tontines commerciales et en fin les tontines financières.

1° Les tontines mutuelles

Les tontines mutuelles (« likelemba ou kitemo » en langues locales) peuvent être définies selon Hugo (ph), 1991) comme des fonds d'épargne rotative où les levées bénéficient à chacun des sociétaires selon un ordre préétabli, mais révisable. Chacun peut prêter, emprunter et remplacer une créance par une dette, celles- ci ne sont pas assorties d'intérêt (Célestin, 23) Cette forme des tontines existe au Sud- Kivu, mais malheureusement il est impossible de les répertorier car elles existent sous une forme non structurée et officieuse à cause de la réticence des tontines de se révéler.

Au Congo, on distingue dans les tontines mutuelles deux cas : le kitemo (terme kikongo) qui est plus large et qui désigne aussi bien les tontines d'argent que de travail et le likelemba (terme lingala) qui renvoie plus précisément aux tontines d'argent (Nzisabira, 1991). Ces formes des tontines fonctionnaient sous formes des « tontines de travail pour désigner les prestations réciproques selon lesquelles, les paysans avaient l'habitude de se regrouper et de travailler à tour de rôle dans le champ de l'un d'entre eux. Celles- ci se rapportent aussi à des travaux harassants, par exemple le sarclage ou l'abatage.

Dans les campagnes aujourd'hui fonctionnent d'autres formes des tontines qualifiées des « tontine de travail ». Ces types des tontines associent des membres rien que pour louer leur force de travail moyennant une rémunération. Les membres se redistribuent ou conservent dans une caisse commune les revenus résultant de cette « tontine de force de travail » pour constituer une redistribution égalitaire à une échéance préétablie et connue de tous (Fernand V, op. cit). La tontine mutuelle n'est donc qu'une technologie de collecte de l'épargne qui repose sur des relations personnelles très étroites entre les participants.

En effet, dans une tontine mutuelle, les créances et les dettes ont plusieurs caractéristiques particulières :

- Elles ne sont assorties d'aucun intérêt, en effet, les créances ne rapportent rien, et les dettes ne coûtent rien non plus ; ainsi l'épargne et le crédit sont gratuits ;

- Il n'ya pas d'intermédiaire ; tous les adhérant ont certes de créances et des dettes, mais ils les ont les uns envers les autres du fait que la tontine ne dispose pas d'une personnalité juridique propre ;

- Les créances et les dettes se compensent parfaitement tout au long du cycle et s'annulent au dernier tour. L'accumulation n'est que temporaire.

2°. Les tontines commerciales

Les tontines commerciales par contre sont des fonds d'épargne fixés et administrés par un gérant (ou garde monnaie) qui reçoit les cotisations et consent des prêts. Elles sont organisées par une personne qualifiée de « tontinier » (Célestin, op. cit P25). Le tontinier gère et octroi des crédits à des intérêts abordables à des membres qui en ont le plus besoin. Ce système est encore inconnu au Sud- Kivu, mais très répandu dans les pays tels que le Bénin, le Congo, le Burkinafasso,...

Il tend à ressembler à une forme bancaire embryonnaire, malgré cela, elle a toujours une forme informelle qui ne peut exercer ses fonctions qu'avec u fond limité et des membres limités. Les caractéristiques de ces créances et de ces dettes sont les suivantes :

- Elles s'accompagnent, contrairement à celles des tontines mutuelles, d'un intérêt ; mais cet intérêt est un intérêt négatif puisque c'est le client qui paie pour que son argent soit en sécurité. En général, il est de 3% ;

- Il n'ya toujours pas d'intermédiaire. Le tontinier ne prête pas aux uns ce qu'il a reçu des autres, mais il ya un agent avec lequel tous les clients sont en relation, et sur lequel ils ont tous une créance juridiquement identifiée ;

- La dette du tontinier et la créance de ses clients progressent parallèlement jusqu'au remboursement. Ici également l'accumulation est temporaire, mais elle est régulière car les versements s'échelonnent selon un échéancier prévu d'avance. Ainsi, la détermination de la valeur de ces créances et de ces dettes est plus facile car très souvent, les clients qui viennent d'être remboursés reprennent aussitôt leurs versements.

3°. Les tontines financières

Contrairement aux tontines commerciales, où l'on cherche au maximum à récupérer l'argent déposé, les dépôts effectués ici par l'ensemble des adhérant sont mis aux enchères selon des modalités statutairement définies.Le participant le plus offrant paie donc un intérêt pour emprunter l'argent de la tontine. Le taux diminue à mesure que les tours se succèdent puisque les candidats sont moins en moins nombreux et que la durée restant à courir est de plus en plus courte. Le produit de ces enchères est ensuite réparti entre les participants qui quelle que soit leur propre enchère, se retrouvent rémunérés de leurs propre versements ; l'intérêt est négatif pour ceux qui ont besoin d'emprunt rapidement et positif pour ceux qui ont pu attendre.

L'intérêt n'est pas le prix d'équilibre de l'offre et de la demande de liquidité à un moment donné, il résulte de l'étalement pendant le cycle des besoins de chacun.

La part de cotisation varie d'une tontine à une autre en fonction du niveau des revenus de membres et des objectifs qu'ils visent.

Les tontines peuvent aussi être distinguées :

- Selon l'importance numérique des membres : on distingue à partir du nombre des membres, les tontines de petite taille (qui rassemblent quatre à douze membres) et les tontines de grandes taille (qui rassemblent plus de trente membres) ;

- Selon le montant des cotisations : le montant varie considérablement selon qu'il s'agit de petites ou grandes tontines ; les cotisations n'excèdent pas 100$ dans les petites tontines, alors dans les grandes tontines la part peut avoisiner 4000$ ;

- Selon le rythme de cotisation : la périodicité des versements dépend en fait de ceux qui composent la tontine ; s'il s'agit de gros commerçants, le rythme sera plutôt mensuel et le montant sera important ; s'il s'agit des petits commerçants dont les recettes sont quotidiennes ou hebdomadaires, le rythme changera et s'approchera normalement des recettes. Ex : une tontine de chauffeurs de taxi retiendra d'avantage la périodicité du jour, voire de la semaine ;

- Selon des membres : les membres appartenant à une même tontine ont toujours une même affinité, et cette dernière est fonction soit du lieu de rassemblement, soit de l'ethnie où la cohésion des membres pour les jeunes, les vieux ou les femmes (Fernand V. op. cit, P.114 à P.115)

II.1.5 Les caractéristiques des tontines

Les tontines ont les caractéristiques suivantes :

- Elles sont populaire et auto- gérées par les intéressés ;

- Elles assurent une fonction financière sans l'aide des banques et des services en techniques financières ;

- Elles rassemblent l'épargne sous forme de cotisation et permettent à leur membre de faire des économies pour faire face à des dépenses importantes en cas de deuil, de malade, ou investir (Fernand V. op. cit, P.113)

II.1.6 Le principe de tontines

Le principe de la « tontine » est simple, mais les modalités particulières développées dans différents groupes et pays peuvent être complexes ; les principes de base sont les suivants : l'exemple présente un groupe de 12 personnes qui créent une tontine pour une durée de 12 mois (cycle d'une année civile) et qui se mettent d'accord de cotiser 1000 FC par personne et par mois. A la fin du mois de janvier, la personne n° 1 reçoit la cotisation de 11 autres personnes membres et se retrouve donc avec une somme de 11000FC. Le mois suivant, la personne n°2 reçoit la cotisation de 11 autres personnes et ainsi de suite jusqu'à l'achèvement du cycle au mois de décembre où chaque membre du groupe aura reçu les cotisations des autres membres.

Ainsi ce schéma montre la levée de la personne n° 1.

1

2

3

4

5

12

11

10000o

9

8

7

6

Figure n° 1 : levée de la première personne

La levée de la deuxième personne s'illustre sur le schéma ci- dessous

Figure n° 2 levée de la deuxième personne

9

8

7

2

3

4

5

6

10

11

12

1

La figure ci- dessous marque la fin du cycle le commencement d'un nouveau cycle.

Figure n° 3 de la dernière personne

12

1

2

3

4

8

9

10

11

7

6

5

II.1.7 Fonctionnement des tontines

Comme toute association, on trouve un président, des vices- présidents, des secrétaires, des trésoriers, des commissaires aux comptes, un censeur pour le maintien de la discipline, des conseiller voire d'autres spécialistes, tel que démontré dans les paragraphes précédents.

Dans le fonctionnement d'une tontine, le « tout » échoit au moment où on bénéficie des cotisations versées par l'ensemble des membres de son association. L'ensemble des « tours » constitue un cycle ; celui- ci correspond à la rotation complète des tours. La durée du cycle ne s'exprime donc ni en semaine, ni en mois, ni en année, mais est égale au produit de la multiplication du nombre des membres par la périodicité des tours.

Les membres d'une tontine s'engagent pour toute la durée du cycle. Entre deux cycles, ils peuvent sortir librement et nouveaux membres peuvent se faire enregistrer. Les modalités d'attributions des tours sont déterminées soit par désignation du dirigeant de la tontine, soit par tirage au sort, soit par vente aux enchères (procédure souvent complexe), ou encore suivant l'urgence des besoins de l'un des membres.

II.1.8 Les Fonction des tontines

Généralement dans son fonctionnement, la tontine présente quatre fonctions principales :

- La fonction d'épargne : elle rassemble l'épargne sous forme de cotisation et permet à ses membres de faire des économies ; dans ce cas, elle fait fonction de caisse d'épargne ou de banque ;

- La fonction crédit : voire même les non membres ; dans ce cas, elle se transforme alors en banque et prête l'argent à des taux préférentiels à ses membres ;

- La fonction mutuelle : elle permet à ses cotisants de faire face aux dépenses importantes imprévues (maladie ou deuil) ; de découvrir les besoins financiers et d'accorder une assistance morale à l'un des membres en difficulté ou encore d'organiser une fête, un mariage, une naissance,...

- La fonction investissement : la tontine s'investit généralement dans le domaine social.

Après avoir présenté dans le chapitre précédent les considérations générales en esquissant quelques concepts clés de notre thème, les théories économiques sur la pratique informelle de l'épargne et de crédit et la monographie de notre cadre d'étude, nous présentons dans le présent chapitre la méthodologie retenue en vue d'identifier la pratique informelle de l'épargne et de crédit dans la ville de Bukavu.

II.2 METHODOLOGIE DE RECHERCHE

Tout travail scientifique recourt à une ou plusieurs méthodes et à des techniques diverses mais appropriées pour atteindre la vérité. Leur utilisation devra évidemment être procédée par un choix judicieux fait préalablement en rapport avec l'objet d'étude. C'est cette adéquation de l'objet d'étude avec le cadre explicatif qui permet le discernement de résultats escomptés.

II.2.1 Méthodes

Pour DUVERGER (année svp) cité par Muke (2009- 2010), la méthode « est un cheminement de l'esprit vers la réalité,... un ensemble des règles visant surtout des processus et des formes de raisonnement et de perception rendant accessible la réalité à saisir ». Pour ce travail, nous recourrons à plusieurs méthodes notamment la méthode descriptive, la méthode analytique.

1°. Méthode descriptive

C'est une méthode qui consiste à décrire le problème à son ensemble. Cette méthode nous a servis lors de la description de notre cadre d'étude qui est la ville de Bukavu.

2°. Méthode analytique

C'est une méthode qui consiste à analyser les données quantifiables. Elle va nous servir dans l'analyse des variables à retenir ainsi que dans l'analyse des données recueillies auprès des tontiniers.

II.2.2 Techniques

Les techniques sont des, des outils de recherche concrètement mis en oeuvre au cours d'un travail scientifique afin de traiter un sujet quelconque. La réalisation de ce travail nous a obligés à recourir à plusieurs techniques, il s'agit notamment de la technique documentaire, la technique d'observation, la technique d'enquête.

II.2.2.1 La technique documentaire

Est une des principales techniques de la recherche scientifique. Elle consiste à parcourir les documents pour obtenir les informations nécessaires à la recherche. Elle nous a conduits à consulter les documents tels que les ouvrages scientifiques ayant traits à notre thème. Nous avons lu et exploité les mémoires, les travaux de fin d'étude, les revues et magazines à caractère scientifique et dont les sujets ont naturellement trait aux questions de la pratique informelle de l'épargne et de crédit et bien d'autres ouvrages de divers domaines qui nous ont paru utiles dans la rédaction. C'est dans ce sens que notre lecture se voulait être sélective et adaptée à l'objet d'étude afin d'élucider l'approche conceptuelle et théorique.

II.2.2.2 La technique d'observation

C'est une technique par laquelle on observe le fait tel qu'il se déroule sans pour autant modifier le comportement. Celle-ci a été d'une manière ou d'une autre participante car nous avons participé à mainte reprise à la levée qui est fixée à chaque mardi de la semaine.

II.2.2.3 La technique d'enquête

C'est une technique qui consiste à récolter les données soit par le questionnaire soit par l'observation. En vu de récolter les données chiffrées dans notre recherche, nous allons effectuer une enquête auprès de vendeurs de sticks au marché Muhanzi, qui ont une tontine composée de 11 personnes, et cette enquête sera rendu possible grâce au questionnaire d'enquête que nous leur administrerons. Notons cependant que pour certains tontiniers qui semblent être illettrés, ce questionnaire d'enquête s'utilisera sous forme de guide d'entretien.

II.2.3 Présentation du questionnaire d'enquête et de la taille de l'échantillon

Nous présentons dans cette section le questionnaire d'enquête et la taille de l'échantillon de cette étude.

II.2.3.1 Présentation du questionnaire d'enquête

Le questionnaire d'enquête est un instrument d'enregistrement et de stockage d'informations recueillies directement auprès des répondants et qui prend la forme d'un ensemble de questions fermées et/ou ouvertes, selon que les réponses sont proposées ou non aux personnes interrogées. (Muke Z. 2009-2010). Dans le cadre de cette recherche, l'élaboration du questionnaire utilisé pour la collecte des données à été principalement guidée par la constitution de nos questions de recherche.

II.2.3.2 Détermination de la taille de l'échantillon

La population cible de notre enquête est constitué des vendeurs de sticks au marché Muhanzi. Vu que les contraintes de temps et de moyens ne nous permettent pas d'effectuer cette enquête sur toute l'étendu de la ville de Bukavu et du fait que les tontiniers sont difficiles à répertorier dans la ville de Bukavu, nous avons pris de manières aléatoire les tontiniers vendeurs des sticks au marché Muhanzi, qui ont une tontine constituée de 11 membres. A cet effet nous aurons à administrer à chaque vendeur un questionnaire d'enquête pour récolter les données.

II.2.4 Variables du modèle de la pratique informelle de l'épargne et de crédit

Nous résumons dans cette section les variables retenues dans le modèle avant de préciser dans la section suivante la spécification du modèle ainsi que la méthodologie d'estimation adoptée. En effet, la fonction de la pratique informelle de l'épargne et de crédit des vendeurs de sticks traduit le comportement de ces derniers au regard de certains facteurs socio- économiques. Ceux- ci doivent être choisis en vue de l'estimation sur base du pouvoir explicatif dont ils sont soupçonnés contenir.

Nous distinguons successivement les variables endogènes et les variables exogènes.

II.2.4.1. La variable endogène ou expliquée

La variable endogène (END) que nous voulons expliquer dans ce modèle est la probabilité pour qu'un vendeur appartienne à une tontine. Elle est donc une variable binaire qui prend la valeur 1 si le vendeur est membre d'une tontine et 0 dans le cas contraire.

II.2.4.2. Les variables exogènes ou explicatives

Nous avons retenu au total cinq variables susceptibles d'influencer la pratique informelle de l'épargne et de crédit ; il s'agit notamment : le revenu faible, manque des institutions financières formelles adaptées aux populations, accès rapide au crédit, accès rapide au groupe, la taille du groupe.

CHAP III. ANALYSE DES DONNEES ET INTERPRETATION DES RESULTATS

III.1. FONCTIONNEMENT DU SYSTÈME DE TONTINE

III.1.1 Identification des individus selon leur sexe

Le sexe est une variable de taille quand il faut comprendre le niveau d'intégration de la femme dans les activités car c'est elle qui assure la survie des ménages.

Le tableau ci-après nous présente la manière dont sont répartis nos enquêtés selon leur sexe.

Tableau n° 1 : Identification de sexe des nos enquêtés

 

Fréquence

Pourcentage

Pourcentage cumulé

 

Femme

3

20,0

20,0

 

Homme

12

80,0

100,0

 

Total

15

100,0

 

Source : Nos enquêtes

Au regard de ce tableau, nous remarquons que 3 personnes sont de sexe féminin soit 20% de l'échantillon et 12 personnes sont de sexe masculin soit 80% de l'échantillon. Ceci nous indique que les hommes sont beaucoup impliqués dans l'activité de vente des sticks. C

III.1.2 Identification des individus selon leur état civil

L'état civil des enquêtés donne une image de leur degré de responsabilité ; facteur important de l'analyse des conditions socioéconomiques des ménages. Le graphique ci- dessous présente la classification des enquêtés selon qu'ils sont célibataire, mariée, marié.

Graphique n° 1 : Identification de l'état civil de nos enquêtés

Au regard de ce graphique, nous remarquons que 3 personnes sont de célibataires soit 20% de notre échantillon, parmi le 12 hommes indiqués au tableau n° 1, le tableau n° 2 indique que 9 personnes de sexe masculin sont mariés et 3 personnes de sexe féminin sont mariées, ceci implique que les célibataires vendeurs de sticks ne s'impliquent pas beaucoup dans l'activité de tontine. Vu les responsabilités qui incombent aux mariés, ils préfèrent le système de tontine pour leur permettre d'épargner un peu d'argent de peur de ne pas voir tout leur argent affecté aux besoins fondamentaux de leurs ménages.

III.1.3 Identification des individus selon leur âge

Généralement plus on avance en âge plus on devient inactif et incapable d'exercer une activité économique quelconque La figure ci- dessous présente la classification des enquêtés selon leur âge.

Figure n° 4 Répartition de l'âge de nos enquêtés

Au regard de ce graphique, nous remarquons que un grand nombre de vendeur de stick leur âge varie entre 25 et 29 soit 26,7% de notre échantillon. Cela veut dire que la majorité de nos enquêtés sont des adultes, du fait de la grande responsabilité qui leur incombe.

III.1.4. Identification des individus selon taille de ménage et les personnes en charge

Le fait de voir un grand nombre des nos enquêtés avec un âge avancé ce la implique que chacun a un ménage composé des personnes en charge. Le graphique ci- dessous, présente la répartition de ménage de nos enquêtés selon le nombre des enfants.

Graphique n° 2 : le nombre d'enfants en charge

Au regard de ce graphique, nous remarquons que un seul enquêté, sa taille de ménage est comprise entre 16 et 20 enfants soit 6,7% de l'échantillon, bon nombre de nos enquêtés, leur taille de ménage est comprise entre 1 à 5 enfants soit 40% de notre échantillon. Parmi nos enquêtés, 3 personnes n'ont pas d'enfants, soit 20% de notre échantillon.

III.2. MOBILISTATION DES FONDS AU SEIN DE LA TONTINE

Dans ce point de notre étude, nous voulons montrer la situation socio- économique des nos enquêtés, selon qu'ils sont membres des tontines, leur objectif d'adhérer et leur situation avant toute adhésion.

III.2.1 Appartenance aux tontines

Nous nous sommes adressés aux vendeurs de stick pour savoir l'appartenance au tontine, après notre enquêté, nous avons constaté que 80% des nos enquêtés sont membres d'une tontine et 20% ne sont pas membre de la tontine parce que ils n'ont pas assez des charges familiales, ou soit pour un autre motif.

Compte tenu de ce qui précède, ce résultat nous rassure plus d'avoir atteint une cible sure et vraie, donc les personnes pouvant nous faire les informations dignes de foi ayant trait à notre étude.

III.2.2 Objectif des enquêtés pour adhérer aux tontines

L'adhésion aux tontines attire notre attention car l'observation montre que le nombre des personnes membres desdites tontines augmente. Faut- il se demander pour ce fait : quel est l'objectif de cette adhésion massive ? Le tableau suivant nous donnera la réponse à cette cruciale question.

Tableau n° 2 Répartition des enquêtés selon leur objectif

 

Fréquence

Pourcentage

Pourcentage cumulé

Pour épargner mon revenu

Pour subvenir aux besoins

Pour augmenter le capital

Autres

6

3

3

3

40,0

20,0

20,0

20,0

40,0

60,0

80,0

100,0

 

N : 15

100,0

 

Source : Nos enquêtes

Nous remarquons par ce tableau que 6 enquêtés soit 40% cherchent à adhérer dans les tontines pour épargner leur revenu, 3 enquêtés soit 20% adhérent pour subvenir à leur besoin, 3 enquêtés soit 20% adhérent pour augmenter leur capital et 3 autres enquêtés soit 20% ne font pas partie de cette tontine. Pendant notre enquête, nous rencontré des vendeurs qui pratiquent ou ont adhéré à cette pratique il ya des années, le tableau ci- dessous nous montre clairement la situation de chaque enquêté.

Tableau n° 3 Répartition des enquêtés selon l'âge depuis cette pratique

Tranche d'année

Fréquence

Pourcentage

Pourcentage cumulé

N'ont jamais adhéré

Moins de deux ans

Plus de deux ans

3

2

10

20,0

13,3

66,7

20,0

33,3

100,0

 

N : 15

100,0

 

Source : Nos enquêtes

Ce tableau nous renseigne que 3 personnes n'ont jamais adhéré dans ce groupe soit 20% de notre échantillon, 2 personnes soit 13,3% de notre échantillon ont moins de deux ans depuis qu'ils ont adhéré, 10 personnes soit 66,7% ont plus de deux ans depuis qu'ils ont adhéré.

Parmi les enquêtés interviewé, ceux-ci nous ont affirmé que grâce à ce système ils parviennent à maintenir leurs activités quoi qu'ayant des comptes dans les coopératives.

Une affirmation pareille suscite notre curiosité parce qu'il semble difficile d'adhérer dans un système pratiqué par des personnes avec lesquelles on n'a pas assez des connaissances de base. Par ce fait, nous pouvons nous poser la question de savoir quelle peut être le niveau de relation entre les différents membres de ces tontines. La réponse à cette question constitue le point suivant.

III.2.3 Niveau des relations entre membres des tontines

Tableau n° 4 Niveau de relation entre enquêtés

 

Fréquence

Pourcentage

Pourcentage cumulé

Relation amicale

Relation de travail

Relation familiale

Autres

2

9

1

3

13,3

60,0

6,7

20,0

13,3

73,3

80,0

100,0

 

N : 15

100,0

 

Source : Nos enquêtes

Ce tableau montre que 20% de notre échantillon constitue un groupe des personnes qui adhérent à des tontines dans lesquelles elles n'ont pas assez de relation de base. La condition pour appartenir ou adhérer n'est pas seulement d'être vendeur de stick mais en plus être capable, quelle que soit son activité, de s'acquitter et ce régulièrement. Ces tontines sont caractérisées par la maturité et la responsabilité de ses membres. Nous avons aussi trouvé un caractère aussi particulier dans ces groupes. Ce caractère est que pour être admis comme membre, il faut avoir présenté une personne qui pourra témoigner de votre solvabilité, votre crédibilité, donc présenter un parrain. Ceci accroit la confiance envers vous le nouvel adhérant aussi qu'ils en ont avec votre parrain.

Ce tableau renseigne aussi que 6,7% de nos enquêtés se constituent comme ils sont de même famille, ainsi 60 % du nombre total de nos enquêtés disent appartenir à des groupes dont ils ont des relations de travail, 13,3% disent appartenir à des groupes dont ils sont des amis. Ils affirment par-dessus qu'avant d'appartenir à une organisation quelconque, on doit connaître son responsable (la plus part de fois, les responsables sont les personnes qui ont initié l'idée), car il ya de ces responsables qui ne sont pas dignes de foi dans l'organisation mutuelle des tontines. A ces responsables on reproche le fait qu'ils alignent leurs connaissances en vue de trop bénéficier de l'organisation. Face à la pratique du système des tontines, il nous parait bon de soulever l'option qui pourra nous renseigner sur la façon dont ces membres parviennent à s'acquitter de leur devoir, celui de cotiser régulièrement en faveur des autres pendant l'exercice même de leur métier quotidien ; avec seule activité ; le commerce comment ils parviennent à satisfaire les autres.

Nous remarquons que les personnes membres de ces groupes n'ont pas, d'après la réalité du terrain, qu'une seule ressource de financement : le revenu de leurs activités. Or au fur et à mesure que l'on retranche de son capital, celui- ci diminue.

III.2.4 Chiffre d'affaires avant l'adhésion au groupe

Comme nous l'avons souligné avant, les membres des groupes n'ont que seule source de financement leur propre capital. Par ce point nous voudrions savoir le niveau du chiffre d'affaires de ces personnes avant qu'elles adhérent à ces groupes, ceci constitue le point saillant de la présence du tableau ici bas.

Tableau n° 5 Chiffre d'affaires avant l'adhésion au groupe

 

Fréquence

Pourcentage

Pourcentage cumulé

Insuffisant

A un niveau raisonnable

Suffisant

Très suffisant

Autre à préciser

3

3

4

2

3

20,0

20,0

26,7

13,3

20,0

20,0

40,0

67,7

80,0

100,0

 

N : 15

100,0

 

Source : Nos enquêtes

Considérant ce tableau, nous remarquons que 26,7% de nos enquêtés adhérent à des tontines quand leur capital est suffisant, 20% d'entre eux affirment que leur capital était à un niveau raisonnable, 20% affirment que leur capital était insuffisant, 20% s'est exprimé en termes différents de nos assertions proposées et 13,3% ont affirmé que leur capital était suffisant.

En considérant la manière avec laquelle ces tontines fonctionnent, nous craignons du danger d'insolvabilité dans le futur proche pour la catégorie des personnes qui n'ont pas de capital suffisant ; donc ceux qui ont de capital insuffisant. Malgré tout, nous remarquerons que tous, jusqu'à l'époque de nos enquêtes, résistent et continuent à contribuer sans problème pour la continuité de leur groupe. Maintenant, comment est ce possible que toutes les catégories continuent au même niveau ?

La réponse n'est venue que de ces personnes mêmes ; Ils nous ont renseigné que ces organisations, la plupart d'elles, sont de cycliques selon le nombre des personnes constituant cette organisation. Au lancement, le responsable donne des numéros d'ordre pour bénéficier du crédit du groupe selon leur capacité de contribution : soit 2 personnes par jour, 6 par semaine ou autre.

Ces numéros font l'objet d'un tirage au sort par tous les membres. Si celui qui a un capital suffisant tombait sur un numéro proche et que celui qui a un capital insuffisant tombe sur un numéro éloigné au-delà de son moyen, ce dernier peut solliciter le premier de lui accorder le numéro proche pour qu'il bénéficie de la contribution du groupe bien avant, mais par une motivation de sa part selon la convention bipartie.

Cette manière d'agir a été un moyen de salut pour plusieurs personnes qui nous ont dit que les tontines leur accordent une chance de trouver un commencement pour leurs activités. Quant ces personnes bénéficient de cet argent, elles achètent de la marchandise ou produits commerçables après quoi elles peuvent gagner un bénéfice leur permettant de continuer à cotiser régulièrement par le petit revenu qu'ils peuvent réaliser par jour ou par semaine selon leur convention de récolte des cotisation. Ceci est une raison en plus de la continuité de cette pratique dans le secteur commercial.

Nous avons essayé de demander les textes sur lesquels fonctionne le groupe les enquêtés ont montré que il n'ya pas des textes légaux, mais une convention entre les membres pour le bon fonctionnement de leur groupe, soit en cas de non versement à la levée une amende exigée au membre.

Dans ce point nous allons essayer de voir si le groupe fonctionne sur base de texte émis par la loi congolaise, ou bien sur base de textes émis les membres du groupe. La question de savoir si le groupe fonctionne sur base de texte se résume dans ce tableau.

III.3. AFFECTATION DU CREDIT ET IMPACT SUR LA VIE SOCIOECONOMIQUES DES VENDEURS DES STICKS

III.3.1 Le crédit du système tontinier

L'objectif du groupe étant d'épargner et d'octroyer le crédit au membre du groupe, nous nous sommes adressés aux enquêtés pour savoir ceux là qui ont déjà bénéficié le crédit dans leur groupe, 53,3% des nos enquêtés ont affirmé qui n'ont jamais demandé du crédit parce qu'ils n'ont jamais eu une urgence de demander le crédit dans le groupe, 46,3% des nos enquêtés ont affirmé avoir reçu le crédit dans le groupe pour subvenir à leurs besoins urgents.

La question que nous nous sommes pausé est de savoir quelles sont les conditions exigées par le groupe pour accéder au crédit ? Les enquêtés ont répondu, le tableau suivant en donne les avis.

Tableau n° 6 Condition pour accéder au crédit dans le groupe

 

Fréquence

Pourcentage

Pourcentage cumulé

Etre membre du groupe

Collaboration entre membre le jour de la levée

Contribuer régulièrement

Autres

8

3

1

3

53,3

20,0

6,7

20,0

53,3

73,3

80,0

100,0

 

N : 15

100,0

 

Source : Nos enquêtes

Ce tableau nous renseigne que 8 enquêtés soit 53,3 de notre échantillon affirment qu'il faut être membre de leur groupe, 3 enquêtés soit 20% affirment qu'il faut être en collaboration avec le membre du groupe le jour de la levé, un enquêté soit 6,7% affirme qu'il faut contribuer régulièrement pour bénéficier du crédit qui ne porte pas de garantie, 3 enquêtés soit ne font pas partie du groupe de tontiner vendeur de stick, mais ils pensent qu'il faut être fidele dans le versement.

III.3.2 Objectif de la demande de crédit dans le groupe

Etant donné que la majorité de nos enquêtés sont des personnes ayant de grande responsabilité, nous nous adressé à ces derniers, ils ont donné leurs points de vue, selon les besoins de chacun, le tableau suivant en donne le détail.

Tableau n° 7 Objectif de demander le crédit dans le groupe

 

Fréquence

Pourcentage

Pourcentage cumulé

Augmentation du capital

Quand il ya urgence dans les besoins

Urgence du fournisseur

Autres

3

6

3

3

20,0

40,0

20,0

20,0

20,0

60,0

80,0

100,0

 

N : 15

100,0

 

Source : Nos enquêtes

Ce tableau renseigne que 3 enquêtés soit 20% demandent du crédit dans le groupe dans le but d'augmenter leur capital, 6 enquêtés soit 40% demandent du crédit quand il ya urgence des besoins, 3 enquêtés soit 20% demandent du crédit quand leur fournisseur a besoin de l'argent, 3 enquêtés soit 20% ont donné un avis contraire aux assertions citées dans le questionnaire.

III.3.3 COMPARAISON ENTRE SYSTEME DES TONTINES ET LE SYSTEME DE CREDIT DE COOPEC

Dans ce point, nous allons montrer les points de convergence et de divergence entre les deux systèmes différents : les systèmes des tontines et le système crédit des COOPEC. Pour y arriver, nous nous somme orientés vers les personnes qui sont à la fois membres des tontines et membres des COOPEC locales pour éviter les suppositions qui pourraient être émises par les personnes des COOPEC sans être membre des tontines, ce qui pourrait biaiser nos résultats.

III.3.3.1 Individus membres des COOPEC

Ce point constitue une base pour nous permettre de trouver les personnes qui peuvent nous donner assez des renseignements sur l'application de deux services étant donné qu'elles appartiennent aux deux groupes ciblés pour notre étude.

Graphique n° 3 Individus ayant un compte dans une COOPEC

Selon les renseignements que nous donne ce graphique, 13,3% des nos enquêtés affirment avoir des comptes dans les COOPEC locales, d'autre part, 86,7% de ces enquêtés disent n'en avoir par pour des raisons particulières. Le tableau suivant nous donne les raisons particulières de nos enquêtés de ne pas avoir un compte à la COOPEC.

Graphique n° 3 Les raisons de n'est pas être membre d'une COOPEC

Au regard de ce graphique, on remarque que 6 enquêtés soit 40% de notre échantillon ne sont pas membre d'une COOPEC suite aux conditions d'adhésion, 7 enquêtés soit 46,7% pour des raison de garantie exigée pour avoir le crédit et 2 enquêtés soit 13,3% pour raison de manque de moyen financier. Nous nous sommes entre tenus avec ceux là qui ont des comptes à la COOPEC pour savoir s'ils ont déjà eu le crédit. Nous sommes adressés à ceux la qui ont de compte à la COOPEC, 80% ont affirmé qu'ils n'ont jamais eu du crédit à la COOPEC.

La question que nous avons essayé de pauser à nos enquêtés était de savoir quelles sont les conditions exigées par la COOPEC pour accéder au crédit et qui font que ces derniers n'accèdent pas au crédit. Le tableau suivant nous en dit plus.

Tableau n° 8 les conditions exigées par la COOPEC pour octroyer le crédit

 

Fréquence

Pourcentage

Pourcentage cumulé

Etre membre de la COOPEC

Garantie (la maison, le contrat de travail, la parcelle, etc.)

Autres

4

8

3

26,7

53,3

20,0

26,7

80,0

100,0

 

N : 15

100,0

 

Source : nos enquêtes

Au regard de ce tableau, nous remarquons que 4 enquêtés soit 26,7% affirment qu'il faut être membre pour accéder au crédit de la COOPEC, 8 enquêtés soit 53,3% affirment qu'il faut présenter une garantie (la maison, le contrat de travail, la parcelle, etc.) et 3 enquêtés soit 20% disent n'avoir pas assez d'information parce qu'ils ont un faible revenu.

Nous avons tenté de demandé à nos enquêtés ce qu'ils reprochent à la COOPEC par rapport à leur groupe. Le tableau suivant en donne le détail.

Tableau n° 9 Que reprochez- vous aux COOPEC par rapport à votre groupe

 

Fréquence

Pourcentage

Pourcentage cumulé

Condition d'adhésion jugée non favorable

Garantie exigée pour l'octroie de crédit

La lenteur dans l'étude de demande de crédit

5

7

3

33,3

46,7

20,0

33,3

80,0

100,0

 

N : 15

100,0

 

Source : Nos enquêtes

Au regard de ce tableau, nous remarquons que 5 enquêtés soit 33,3% de l'échantillon affirment que les conditions d'adhésion ne sont favorable pour eux, 7 enquêtés soit 46,7% affirment que la garantie exigée pour l'octroie de crédit ne leur permet pas d'accéder au crédit, 3 enquêtés soit 20% de notre échantillon estiment que la COOPEC a une lenteur dans l'étude de la demande de crédit.

III.4 IMPACT DU SYSTEME DES TONTINES DANS LA VIE SOCIO- ECONOMIQUE DE SES MEMBRES

Dans ce point, nous allons voir l'impact de cette pratique dans la vie sociale et économique des membres ; voir si les membres ont toujours des difficultés quand ils remboursent la somme du groupe vu le caractère rotatif du système, et voir quel apport ou contribution ces groupes font dans la vie sociale de leurs membres respectifs.

Nous avons récoltés les avis des différent membres du groupe concernant les difficultés de remboursement du crédit dans par un membre du groupe, la première catégorie nous a affirmé qu'il n'ya pas des difficultés car on doit faire de tout son mieux pour la satisfaction des autres et le respect de l'échéance convenue, une autre catégorie a révélé qu'il faut mettre la somme bénéficiée dans une activité que vous estimez rentable, et donc, si en tant que responsable on fait cela, aucune difficulté ne pourra jamais être mentionnée. Cette catégorie a retenu un pourcentage remarquable.

La troisième catégorie est celles des personnes qui disent que la seule difficulté serait le non écoulement des produits dans lesquels on a investi l'argent.

Dans toutes ces catégories des réponses fournies par nos enquêtés, nous ne trouvons pas un problème qui peut nous pousser à dire qu'elle peut finir à l'insolvabilité. Si bien qu'il n'en revient aucune, la vie, quelque fois, nous en impose et elle nous réserve des surprises comme pillage des biens, un incendie de ceux- ci, leur dévaluation, un assassinat, etc.

Tenant en compte ces surprises, nous avons réservé une question qui nous permettra d'avoir un vue globale des membres des tontines face à leurs collègues qui deviendraient insolvable, donc incapable de satisfaire les autres.

Tableau n° 10 Mesure prise quand un membre est insolvable

 

Fréquence

Pourcentage

Pourcentage cumulé

Son montant est retenu à la caisse du groupe le jour de sa levée

Il est interpelé par le président du groupe(le président paie la somme)

Une amende lui est réservée

5

4

6

33,3

26,7

40,0

33,3

40,0

100,0

 

N : 15

100,0

 

Source : Nos enquêtes

Ce tableau renseigne que la grande majorité des enquêtés soit 40% disent qu'il doit payer une amende, une autre partie des nos enquêtés soit 33,3% disent que son montant est retenu à la caisse du groupe le jour de sa levée, une autre partie des enquêtés soit 26,7% disent qu'il doit être interpelé par le président qui se chargera de la paie de cette somme.

De toutes ces propositions, une seule a trop attiré notre attention : la proposition disant que le président peut payer cette somme. Face à cette proposition, nous nous sommes approchés des certains responsables des groupes ; la première réaction de ceux- ci était affirmative face à cette proposition ; mais par-dessus, la majorité d'entre eux ont pu montrer que ces cas sont rares, donc les cas où un membre manquait totalement de s'acquitter après qu'il ait bénéficié de la cotisation du groupe est rare car on doit avoir une base d'activité dans laquelle on peut investir qui vous permettra de continuer.

Ils ont dit par ailleurs, que s'ils constatent qu'un membre commence à défaillir avant qu'il ne bénéficie de la cotisation, ils peuvent se concerter avec les autres membres du groupe pour lui faire un numéro proche pour qu'il bénéficie avant de l'argent qui lui permettra de continuer à travailler et par là il pourra maintenant s'acquitter régulièrement de son devoir.

Si malgré tout, après que le membre ait bénéficié de la cotisation, il ne se retrouve pas, le responsable, comme dit ci- haut, commence par couvrir ce trou et poursuivre le concerné après tout en suivant une des procédures soulevé ici haut que son groupe applique pour le recouvrement des cas litigieux. En cas d'échec de celles- ci, ils disent, on peut recourir au comité du marché qui peut trancher, à la dernière instance, le duel entre le membre de la tontine et son responsable.

La somme qui permet à ses responsables de pouvoir supporter une charge pareille provient encore des membres car à la constitution c'est le responsable qui bénéficie le premier de la cotisation des membres et certains avantages de tenu du cahier du groupe au fur et à mesure que la tontine continue. Quant au point de voir quelle contribution ces tontines font dans la vie sociale et économique des membres, nous avons pausé la question aux membres pour nous donner les différentes réponses. Par cette question nous voudrions savoir s'il ya aurait intervention de ces organisation dans les cas des besoins urgents dans le chef de l'un des membres, si ces groupes permettent- il une épargne sous forme de crédit, voir encore si les groupes poussent les membres dans la pauvreté quand l'un des membres tombe dans la pauvreté. C'est la raison de la présence du tableau suivant.

Tableau n° 11 Impact du système des tontines dans la vie socio- économique des membres

Pensez- vous qu'avec votre système

Fréquence

Pourcentage

Pourcentage cumulé

Aide à épargner votre revenu continuellement sous forme de crédit

Aide à subvenir aux besoins permanents

Pousse à une pauvreté à l'égard des membres provoquée par l'insolvabilité de l'un des membres ?

8

7

0

53,3

46,7

0

53,3

100,0

 

N : 15

100,0

 

Source : Nos enquêtes

Ce tableau montre que 8 personnes soit 53,3% de notre échantillon disent que leur groupe leur permettent d'épargner leur revenu continuellement sous forme de crédit. Ceci signifie qu'ne mesure de cotiser en faveur des autres, il arrivera aussi que les autres cotisent en votre faveur. La première cotisation est une épargne et la seconde est un crédit car on doit toujours continuer à cotiser pour le suivant aussi reçoive. 4 personnes soit 26,7% de notre échantillon affirment que ce système leur permet de subvenir aux besoins permanents. Ceci vient compléter notre hypothèse développée dans les paragraphes qui ont précédés. Donc les enquêtes nous ont précisé qu'en cas où l'un de leur est éprouvé ou un besoin circonstanciel, il peut recourir au responsable qui pourra lui donner le montant du numéro le plus proche pour lui assister dans cette circonstance ou ce besoin.

Curieusement, aucune de toutes les propositions que nous ont donné nos enquêtés dans ce tableau, personnes n'a répondu à la troisième assertion qui vérifierait l'hypothèse selon laquelle ces organisations pousseraient leurs membres à la pauvreté si l'un de leur tombe dans une insolvabilité.

III.4. NOTRE POINT DE VUE SUR LE SYSTÈME DE TONTINE

Les tontines méritent une attention soutenue en raison de leur résistance face à la prolifération des COOPEC qui, elles aussi comme les tontines, collectent les fons du public sous forme d'épargne et les octrois sous forme de crédit rémunéré d'un intérêt au remboursement à la seule différence que les tontines ne demandent pas d'intérêts au remboursement tandis que les COOPEC en demandent. Nous avons élaboré la dernière question de notre questionnaire pour récolter les perspectives d'avenir auprès des enquêtés, le tableau suivant en donne le détail.

Tableau n° 12 Stratégie recommandée à votre groupe pour son bon fonctionnement

 

Fréquence

Pourcentage

Pourcentage cumulé

Création d'une caisse pour subvenir aux besoins ultérieurs

Etre actif au versement

L'amour du groupe

La fidélité de membre

Respect des normes établies dans le groupe

Autres

2

2

3

2

3

3

13,3

13,3

20,0

13,3

20,0

20,0

13,3

26,6

40,6

53,9

79,9

100,0

 

N : 15

100,0

 

Source : Nos enquêtes

Ce tableau renseigne que 13,3% ont proposé la création d'une pour subvenir aux besoins ultérieur, 13,3% ont proposé d'être actif dans le versement, 20% ont proposé l'amour du groupe, 13,3% ont proposé la fidélité de membre dans le versement, 20% ont proposé le respect des normes établies dans le groupe et 20% ont proposé d'autres proposition ne contenant pas dans les assertions.

III.4.1 La tontine, moyen de stratégie des groupes sociaux

La tontine est souvent l'affirmation et la recherche d'une identité, elle est signe d'une appartenance. Outil de solidarité et de prévoyance sociale, elle est en quelque sorte une sécurité sociale « à l'Africaine ». Elle est en outre un instrument de promotion sociale car elle permet la promotion de l'habitat, l'acquisition de certains biens ou équipements domestiques (radios, télévision, groupes électrogènes, meubles, etc.)

En fin, la tontine est un outil économique particulier en milieu urbain. Elle aide, en fait, à former le capital des petites entreprises naissantes. Elle peut favoriser également le transfert de certains capitaux collectés en villes vers les milieux ruraux : investissements fonciers, équipements solidaires, etc. L'absence du statut juridique et l'absence de la reconnaissance légale de la tontine sont des faiblesses majeures du système car elles ne permettent pas recours à la protection de loi en cas d'abus. (FERNANT Vincent op. cit.)

La capacité de prêt à la tontine a une marge très restreinte ; l'offre de crédit est donc inélastique, alors que la demande est élevée d'où surenchère.

III.4.2 Quelques solutions pour le développement des tontines

Voici quelques solutions pour le développement des tontines proposées par Matthieu GRACIA (cité par FERNANT Vincent) que nous avons considéré nécessaires à la réalité de notre région :

v Elaborer des règles écrites ; rédiger des statuts et un règlement intérieur

v Désigner des nouveaux membres et appliquer des règles d'entrée dans la tontine, afin de mieux veiller à la moralité du nouveau et sa capacité réelle d'honorer ses engagements financiers

v Respecter, dans toutes les mesures du possible, le système de rotation établi initialement et obliger les nouveaux venus à attendre leur tour, sauf en cas des besoins

v A la fin du cycle d'une tontine est occasion d'évaluation concernant le déroulement du cycle et préparation du suivant. Ce peut être également une occasion de fête

v Veiller à ce que les fruits de l'épargne de la tontine ne soient pas systématiquement orientés vers les dépenses ostentatoires

v Briser les limites de la taille de façon à obtenir plus d'impact économique

v Obtenir la reconnaissance juridique pour protéger les membres (créer une association et disposer les statuts à la préfecture)

v En fin, former les membres et surtout les responsables chargés de diriger les tontines.

CONCLUSION GENERALE

Nous sommes à la fin d'une étude qui porte sur la pratique informelle de l'épargne et de crédit dans la ville de Bukavu, cas de vendeur de stick au marché Muhanzi.

En effet, cette étude a été inspirée par le fait que les tontines procèdent à la collecte des fonds de ses membres sous formes d'épargne et les distribue directement à un ou plusieurs membres bénéficiaires sous formes de crédit non rémunéré d'intérêt au remboursement.

Pour y arriver nous nous sommes posé les questions suivantes :

Ø Comment cette épargne et crédit informels sont mobilisés ?

Ø Comment ils sont affectés et quel est son impact sur les activités économiques et la vie sociale ?

Pour ce fait, quelques hypothèses ont été émises dans le cadre de cette étude en tire des réponses anticipatives et non exhaustives de la manière suivante :

§ D'abord l'épargne et le crédit sont mobilisés par les vendeurs eux- mêmes grâce à la confiance qu'ils ont entre eux la relation de travail, d'amitié qui les unissent, et qui sentent le souci de développement de leurs activités et de leur milieu ;

§ Ce crédit est affecté pour accroître leurs activités, répondre à des besoins de base de leurs ménages notamment : la scolarisation des enfants, l'alimentation, soins de santé, le vêtement ;

§ Ensuite, cette épargne et ce crédit permettent aux vendeurs d'être assistés en cas de difficulté, en cas de récession.

Pour vérifier les hypothèses, nous nous sommes servis de la méthode comparative qui nous a aidé à analyser les différents avis et information recueillies et les techniques sont la documentation l'interview et le questionnaire.

La documentation consistait à une lecture des ouvrages, travaux antérieurs et rapports ayant trait, théoriquement, à notre travail pour sa meilleure compréhension. Le questionnaire d'enquête a servis de vérification de nos hypothèses ; pour ce fait, un échantillon de 15 personnes qui est le nombre exact des vendeurs de stick se trouvant au marché Muhanzi a été constitué, l'interview nous a aidés à s'entretenir avec les responsables des groupes.

L'introduction et la conclusion exceptées, ce travail est subdivisé en trois grands chapitres : le premier chapitre porte sur les généralités, le deuxième chapitre porte sur la méthodologie et le troisième porte l'analyse des données et interprétation de résultat.

Le troisième chapitre nous a permis de vérifier nos hypothèses. D'une manière générale, nous avons trouvé que les tontines ne présentent pas un danger immanent aux opérateurs économiques. Au point III.4, tableau n° 11, 8 personnes soit 53,3% affirment que les tontines leur permettent d'épargner leur revenu continuellement sous forme de crédit et un pourcentage quand même remarquable de 46,7% à savoir 7 personnes affirment que ce système leur permet de subvenir aux besoins permanents quelque soit la nature de celui (naissance, deuil, maladie, mariage, scolarité, etc.) Dans ce même tableau, des membres des tontines quant à ce qui concerne les dangers que peuvent provoquer le système des tontines, personne cependant, n'a pas affirmé l'hypothèse selon laquelle cette pratique pousserait le membre dans une pauvreté au moment où l'un des membres ne parvient pas à s'acquitter, mais ils affirment, contrairement que cette pratique leur permet de bien travailler sans laquelle certains ne sauraient plus continuer.

Notre hypothèse concernant l'affectation de ce crédit a été confirmé car, après nos enquêtes, dans le tableau n° 7, 20% des nos enquêtés affectent ce crédit à l'augmentation du capital, 40% des nos enquêtés affectent ce crédit aux besoins urgents (la scolarisation des enfants, l'alimentation, les soins de santé, le vêtement), 20% des nos enquêtés affectent ce crédit à l'achat de la marchandise auprès du fournisseur et 20% autres affectent ce crédits à d'autres besoins non cités ci- haut.

En plus le tableau n° 4 nous montre que 13,3% de nos enquêtés ont de relation amicale, 60% ont de relation de travail, 6,7% ont une relation familiale et 20% autres ont des relations bi variées, ce qui confirme en plus notre première hypothèse.

Ainsi donc dans les perspectives d'avenir, nous avons pu proposer quelques pistes de solution pour le développement de ces systèmes entre autre :

v Elaborer des règles écrites ; rédiger des statuts et un règlement intérieur

v Désigner des nouveaux membres et appliquer des règles d'entrée dans la tontine, afin de mieux veiller à la moralité du nouveau et sa capacité réelle d'honorer ses engagements financiers

v Respecter, dans toutes les mesures du possible, le système de rotation établi initialement et obliger les nouveaux venus à attendre leur tour, sauf en cas des besoins

v A la fin du cycle d'une tontine est occasion d'évaluation concernant le déroulement du cycle et préparation du suivant. Ce peut être également une occasion de fête

v Veiller à ce que les fruits de l'épargne de la tontine ne soient pas systématiquement orientés vers les dépenses ostentatoires

v Briser les limites de la taille de façon à obtenir plus d'impact économique

v En fin, former les membres et surtout les responsables chargés de diriger les tontines.

En conclusion, dans les nombreux pays Africains, la tontine se révèle être l'élément le plus important de l'épargne populaire. Il faut donc savoir comment l'utiliser et l'orienter non seulement vers la couverture des besoins sociaux mais également vers la création d'activités économiques.

Le pari sur le développement dans un contexte socio- économique ne peut mériter les plus profondes réflexions. Nous ne prétendons pas avoir abordé tous les points de cette étude, ainsi le rôle de l'Etat serait l'organisation des tontines, la législation de celle- ci pour leur développement d'autant plus qu'il serait entrain de lutter contre le chômage. Cela peut constituer un point de départ pour tout chercheur qui voudrait bien nous compléter.

BIBLIOGRAPHIE

1. AGLIETTA M., (1991), Epargne, innovation financière et croissance in revue d'économie financière n° 17.

2. MAYOUKOU C., (1990), Le système des tontines en Afrique, Ed l'Harmattan, Paris.

3. Charlotte DYS-KEL MUKADI, Le mouvement coopératif, un moyen de financement solidarité mutuelle, TFC, UCB, P19

4. Christian DE BOISSIEU, 50 ans des problèmes économiques, revue n° 2565- 2566 de 1998.

5. Fernand VINCENT, (1994), Financer autrement les associations et ONG de développement du tiers monde, Ed IRED Genève.

6. H. GUITTON, (1968), Economie politique, Dalloz, Tome 1, 7è édition, Paris.

7. KAMIANTAKO M. (2011), Cours de comptabilité nationale, G3 ECO, inédit, UEA.

8. KASONGO M. (2000-2001) cause de faillite de l'aviculture à Bukavu, TFC, UCB.

9. Kiari L. (1990) Epargne et crédit informels en milieu rural au Niger, l'activité des tontines et des gardes- monnaies villageoises, AUPELF- UREF, Paris, P. 177- 202.

10. MORISHO B. (1998-1999, Dynamique des mécanismes informels de financement, quelles leçons pour le secteur financier formel à Bukavu, TFC, UCB.

11. Muke Z. (2010), Cours de méthode de recherche en sciences sociales, G2 ECO, Inédit, UEA.

12. MS CHAMAA et Alii, (1981), Atlas de la ville de Bukavu, ISP Bukavu.

13. NZAMARANA, (1986), Droit fiscal Zaïrois, Ed Caducel.

14. PANOS, (1998), Quand les pauvres du sud s'autofinancent, Ed Harmattan, Paris, P.50

15. WENDO, (2011), Cours d'entrepreneuriat, petite et moyenne entreprise, G3 ECO, inédit, UEA.

TABLE DES MATIERES

IN MEMORIUM.....................................................................................................................................................I

EPIGRAPHE............................................................................................................................................................II

DIDICACES............................................................................................................................................................III

REMERCIEMENTS................................................................................................................................................IV

SIGLES ET ABREVIATIONS...................................................................................................................................VI

Tableaux et figures.............................................................................................................................................VII

0. INTRODUCTION GENERALE........................................................................................................................1

0.1. Problématique..............................................................................................................................................1

0.2. Hypothèse......................................................................................................................................................2

0.3. Choix et Intérêt du sujet..............................................................................................................................2

0.4. Méthodes et techniques..............................................................................................................................3

0.5. Objectif du travail.........................................................................................................................................3

0.6. Délimitation du sujet....................................................................................................................................4

0.7. Canevas du travail........................................................................................................................................4

CHAPITRE PREMIERE : GENERALITS SUR LES FINANCES INFORMELLES 5

I.1. CONSIDERATIONS GENERALES SUR LES FINANCES INFORMELLES 5

I.1.1 NOTION 5

I.1.2 Caractéristique de la finance informelle.................................................................................................5

I.1.3 Les avantages de la finance informelle....................................................................................................6

I.1.4 Les limites de la finance informelle...........................................................................................................7

I.1.5 Définition des concepts..............................................................................................................................7

I.1.5.1 Le crédit.....................................................................................................................................................8

I.1.5.2 L'épargne..................................................................................................................................................8

II. 2. LES FINANCES INFORMELLES A BUKAVU 10

I.2.1 Les tontines................................................................................................................................................10

I.2.2 Les mutuelles tribales...............................................................................................................................11

I.3. FONCTIONNEMENT DES FINANCES INFORMELLES A BUKAVU 12

I.3.1 Préliminaire sur les PME et leurs sources de financement.................................................................12

I.3.2 Dynamique des finances informelles dans les financements di micro- projet à Bukavu...............13

I. IV. PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE 14

I.IV.1Aspect physique........................................................................................................................................17

I.IV.2 Aspect administratif................................................................................................................................17

I.IV.3 Aspect économique.................................................................................................................................17

I.IV.4 Aspects commerciaux.............................................................................................................................19

CHAPITRE DEUXIEME : THEORIES SUR LES TONTINES ET APPROCHE METHODOLOGIQUE 17

II. 1. THEORIES GENERALES DES TONTINES 17

II.1.1 Définition............................................................................................................................................... 17

II.1.2 Origine des tontines...............................................................................17

II.1.3 Les tontines Africaines.............................................................................................................................18

II.1.4 Les diverses formes de tontines.............................................................................................................20

II.1.5 Les caractéristiques des tontines...........................................................................................................23

II.1.6 Le principe de tontines............................................................................................................................23

II.1.7 Fonctionnement des tontines................................................................................................................25

II.1.8 Les Fonction des tontines.......................................................................................................................26

II.2 METHODOLOGIE DE RECHERCHE.............................................................................................................26

II.2.1 Méthode....................................................................................................................................................27

II.2.2 Techniques................................................................................................................................................27

II.2.3 Présentation du questionnaire d'enquête et de la taille de l'échantillon.......................................28

II.2.3 Variables du modèle de la pratiques informelle de l'épargne et de crédit.....................................28

CHAP III. ANALYSE DES DONNEES ET INTERPRETATION DES RESULTATS..................................................30

III.1. FONCTIONNEMENT DU SYSTEME DE TONTINE....................................................................................30

III.2. MOBILISATION DES FONS AU SEIN DE LA TONTINE.............................................................................33

III.3. AFFECTATION DU CREDIT ET IMPACT SUR LA VIE SOCIOECONOMIQUE DES VENDEURS DE STICKS..................................................................................................................................................................38

III.4. NOTRE POINT DE VUE SUR LE SYSTEME DE TONTINE..........................................................................45

CONCLUSION GENERALE 48

BIBLIOGRAPHIE 51






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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo