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Certification de gestion durable des forêts et efficacité socioéconomique des entreprises du secteur dans le bassin du Congo. Cas du Cameroun

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par Jonas NGOUHOUO POUFOUN
Université de Yaoundé 2  - Diplôme d'études approfondies/ Master II en sciences économiques 2008
  

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b) Les contraintes majeures liées à la mise en oeuvre de la certification

- Comme première contrainte, nous pouvons citer un coût élevé lié à l'aménagement forestier détaillé suivant les codes forestiers tels que instaurés dans l'ensemble des pays du bassin du Congo dans les années 1990-2000 comparativement à l'aménagement dans d'autres pays (Brésil) qui se fait par superficie, ce coût explique aussi la réticence des entreprises qui préfèrent rester dans le système rentier de gestion forestière peu respectueux des exigences sociales et environnementales, insuffisance d'informations sur le processus de certification, non-assurance sur la valeur ajoutée de la certification forestière (KOUNA ELOUNDOU, 2006 ;DELVINGT et BOURGUIGNON, 2009)38(*) ;

- comme autre contrainte, il y a le problème d'adaptation des normes du moment où les audits ne sont possibles que sur la base de référentiels développés spécifiquement par les bureaux accrédités à partir de référentiels internationaux ou sous-régionaux. Cela complique le travail d'audit et entraîne, pour les sociétés forestières auditées, la crainte de se voir jaugées selon des normes peu claires et variables d'un bureau accrédité à l'autre.

- En théorie, comme en pratique, la déconnexion est donc réelle entre les Critères et Indicateurs établis par les grandes institutions et les besoins des populations rurales. Il en résulte un impact très marginal des forêts certifiées sur le développement local (EBA'A ATYI et SIMULA, 2002). Et, réciproquement, la faible implication des communautés dans la gestion;

- le secteur privé marque peu d'intérêt pour la certification. Les concessionnaires s'attellent plutôt à l'élaboration des plans de gestion qui leur permettraient d'être assurés de pouvoir conserver leurs concessions. Et la société civile a de la peine à intégrer ce concept ;

- un climat de désinformation, d'incompétence, de méfiance voire de résistance avec pour principale raison : l'échec de la première expérience de certification en 1996 au Gabon

II.2.2 : Etat des lieux des entités forestières certifiées

Les premières démarches en vue de la certification forestière au Cameroun ont démarré effectivement en 2005, date où une entreprise (la néerlandaise Wijma) a obtenu le tout premier certificat FSC de gestion forestière durable pour l'une de ses unités forestières d'aménagement (UFA) dans le bassin du Congo. Durant la période d'absence du FSC en Afrique centrale, d'autres systèmes de certification (ISO 14001, Keurhout hollandais) ont essayé d'investir le terrain et ont pu délivrer des certificats attestant de la qualité de la gestion environnementale des entreprises ainsi que de la durabilité de la gestion forestière et de l'origine légale du bois produits par ces entreprises. Ainsi, le système hollandais Keurhout a été appliqué au Gabon et au Congo entre 2001 et 2002 par 4 sociétés d'exploitation forestière (CEB Thanry, CIB, Leroy Gabon, Rougier). Le choix de ce système hollandais semble justifié par la flexibilité de ses procédures et les débouchés offerts par le marché hollandais (VANDENHATE et HEUSE, 2006). La fondation Keurhout a été restructurée après 2001 et fonctionne depuis 2004 sous les auspices de la Fédération Hollandaise du Commerce du Bois (VVNH), sans l'administration hollandaise qui s'en est retirée. Ces changements ont entrainé l'affaiblissement du système Keurhout et ont conduit à sa remise en cause par les 4 sociétés qui avaient obtenu son certificat en Afrique centrale. Les trois sociétés (françaises) implantées au Gabon sollicitaient le certificat ISO tandis que la société CIB implantée au Congo quant-à elle, demandait le certificat FSC (KOUNA ELOUNDOU et al 2008).

Tableau 1.3 : Démarches de certification forestière au Cameroun

Compagnies/Groupes

 

Années

Systèmes

Delconvenaere

 

2005

Pré-audit FSC

OLB

Pallisco

 

2005

Pré-audit FSC (Février)

Audit FSC (novembre 27)

SEFAC

 

2006

Pré-audit FSC

OLB

Transformation reef Cameroon

 

2005

Pré-audit FSC

OLB

Wijma (UFA 09 021)

 

2005

Certificat FSC

Source : VANDERHAUTE et HEUSE (2006), MINEFEPPN-Gabon (2006)

L'obtention du certificat FSC par la Wijma en 2005 marque les premiers pas effectifs de la normalisation du secteur forestier camerounais (Voir tableau 1.3). Avant la fin de cette année, la démarche de certification aura essayé d'avancer.

De l'année 2005 jusqu'en 2008, il est important de marquer l'engagement d'un certain nombre d'entreprises à la gestion responsable des forêts (GRF) la Wijma étend ses surfaces certifiées d'une UFA en 2007. Elle est suivie dans cette lancée par la SEFAC qui parvient à certifier 314655 Hectares de forêt équivalente à quatre UFA sur cinq dont elle est concessionnaire ; ensuite, la TRC qui parvient à certifier une de ses quatre UFA située en zone montagneuse et très critique. Ce vent de changement de culture d'entreprise vers une gestion forestière « plus verte » est enfin marqué par un engagement louable de la société PALLISCO (le groupe PASQUET) qui est parvenu à certifier la totalité de ces UFA ainsi que celles de tous ses partenaires (ASSEMBE NKOU et SODETRACAM).

Tableau 1.4 : Etat actuel de la certification forestière au Cameroun

Entreprises

WIJMA

WIJMA

SEFAC

TRC

PALLISCO

 

UFA

aire

(en ha)

UFA

aire

(en ha)

UFA

aire

(en ha)

UFA

aire

(en ha)

UFA

aire

(en ha)

 

09 021

41 965

09 024

55 078

10 009

88 796

10 004

125 490

10 030

76 850

 
 
 
 
 

10 008

60 053

 
 

10 031

41 202

 
 
 
 
 

10 010

61 760

 
 

10 039

47 585

 
 
 
 
 

10 064

104 046

 
 

10 041

64 961

 
 
 
 
 
 
 
 
 

10 042

44 249

 
 
 
 
 
 
 
 
 

10 044

66 861

aire hectare

97 043

314 655

125 490

341 708

Nbre d'UFA

2/8

4/5

1/4

6/6

Dates

08-02-2005

03-07-2007

20-09-2007

12-02-2008

09-10-2008

Source : construit par l'auteur, séminaire « réflexions sur la certification dans le BC », Douala, 27/02/2009.

Ce qui fait un total de six UFA sur six pour cette entreprise couvrant une superficie totale de 341.708 Hectares suivant le tableau 1.4. Toutefois, il est important de rappeler la bataille de plusieurs autres entreprises pour passer du statut de « coupeurs de bois à celui de gestionnaires forestiers responsables ». A ce juste titre, nous pouvons citer le groupe Alpi (ALPICAM, et GRUMCAM), qui a presque obtenu l'OLB, le groupe Rougier Cameroun, le Groupe Delconvenaere Cameroun (GDC), qui actuellement a reçu avec beaucoup de succès son audit de certification dans la période du 20 au 30 avril 2009.

Avec ces chiffres, le Cameroun occupe la troisième position dans la certification forestière FSC dans le Bassin du Congo avec plus de sociétés engagées, plus d'UFA et plus de surfaces certifiées après le Congo et le Gabon (voir tableau 1.5)

Tableau 1.5 : situation de la certification forestière dans le Bassin du Congo

PAYS

ENTREPRISES

Nombre d'UFA

surface certifiée (Ha)

Gabon

CEB (2 UFA), Rougier Gabon (3 UFA)

5

1 304 900

Cameroun

Wijma (2 UFA), TRC (1 UFA), SEFAC (4 UFA), PALLISCO (6 UFA)

13

878 896

Congo

CIB/DLH (2 UFA)

2

1 908 843

Source : construit par l'auteur, séminaire « réflexions sur la certification dans le BC », Douala, 27/02/2009

La situation ainsi présentée traduit une avancée de la certification dans le bassin du Congo et au Cameroun en particulier. Cependant, cette avancée peut tout de même être qualifiée de faible. Seulement 4 sociétés sur une trentaine environ sont parvenues à la certification pour un total de 13 UFA sur un peu plus de 90 attribuées. En termes de superficie, ça fait seulement 880 000 ha sur un peu plus de 12 000 000 d'ha de forêts de production. Globalement, on obtient près de 3 000 000 d'Ha sur plus de 180 000 000 (HAKIZUMWAMI, 2009) d'ha dans le bassin du Congo.

La certification forestière, en se répandant comme une norme de qualité attestant de la gestion durable des forêts reste d'un intérêt notable pour les forêts tropicales et le bassin du Congo en particulier. Les producteurs, transformateurs et vendeurs de bois sont de plus en plus appelés à se conformer à la certification afin de mieux commercialiser leurs produits sur les marchés internationaux. Les gouvernements sont aussi appelés à la promouvoir pour plusieurs raisons dont la création des facilités en matière de respect de la loi forestière et de toutes les autres initiatives réglementaires nationales ou régionales, la reconquête des parts de marchés et de l'image de marque du pays lui même perdues depuis le mouvement de boycott écologique des années 80. Elle contribuerait aussi fortement à la réduction de la pression de l'activité de l'homme sur le stock de capital naturelle, en interpelant la communauté internationale pour plus de combat. Cependant, elle connait beaucoup de contraintes liées à la fois au contexte mais aussi communes au caractère exigent du FSC, qui d'ailleurs participe à forger sont caractère performant. Toutefois, la nécessité de mettre en oeuvre une gestion des forêts qui assure une responsabilité sociale dans une logique intra et inter générationnelle, une adéquation environnementale ainsi que la viabilité commerciale devraient être une raison dominante pour la promotion de cet instrument qui, suivant qu'il est bâti, va au-delà des règles nationales de gestion forestière. Dans une optique de parfaire ses objectifs, le système de certification FSC présente quelques nouveaux défis pour les prochaines batailles. Nous pouvons citer la problématique des peuples dits `'autochtones'' et le défi de leur plus grande accessibilité aux ressources et retombées de la certification ; les aspects de crédibilité de la certification qui impliquent la revue et l'amélioration des standards, notamment ceux concernant le bassin du Congo ; l'importance à accorder davantage aux réseaux et Initiatives Nationales (IN) au sein de l'organisation FSC, notamment avec plus de places dans le Conseil d'Administration, la création de marchés nationaux des produits certifiés. Ainsi que la revue du coût de la certification (WAACK S. R., 2009)39(*).

* 38 Atelier animé sur l'expérience des entreprises forestières dans la certification forestière FSC, réunion sous-régionale de réflexions sur la certification forestière crédible dans le Bassin du Congo, Hôtel Sawa, Douala, février 2009.

* 39 Réunion sous-régionale de réflexion sur la certification forestière crédible dans le bassin du Congo rapport de la rencontre, Cameroun, Douala, Hôtel SAWA, 25 février 2009 ; Roberto WAAK est présentement le président du conseil `administration du FSC

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius