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Certification de gestion durable des forêts et efficacité socioéconomique des entreprises du secteur dans le bassin du Congo. Cas du Cameroun

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par Jonas NGOUHOUO POUFOUN
Université de Yaoundé 2  - Diplôme d'études approfondies/ Master II en sciences économiques 2008
  

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I.2 : l'école de Londres, approche institutionnelle et conformité du commerce de biodiversité

L'exploitation à des fins utilitaristes et sans discrimination des ressources forestières telle que prônée par les courants précédents ne va pas sans laisser des conséquences même si elle respectait la règle de compensation de HARTWICK43(*). Le niveau de déforestation alarmant de la forêt pouvant entraîner une extinction des forêts tropicales de 1 000 à 10 000 fois élevé que le taux naturel (COB, 1998) en constitue une des conséquences. Cette menace touche environ ¼ de la diversité biologique entre 1990 et 2020 (BARDE, 1992) et surtout la fonction écologique qui est primordiale pour la survie de l'homme. L'attitude de l'école de Londres et de l'approche institutionnelle est favorable à un souci de conservation d'une base de ressources naturelles qui puisse éloigner toute idée d'irréversibilité, la considération éthique intra et inter générationnelle est prise en compte de manière équilibrée. La certification forestière dans ses objectifs de durabilité et de légalité pour une gestion durable des forêts peut rentrer dans ce deuxième groupe de pensées.

1.2.1 : Soutenabilité forte et valeur économique totale de la forêt du Bassin du Congo

Loin d'être edenistes et naturaliste dure suivant l'approche de la transition écologique qui vise une conservation au sens stricte des ressources naturelles ainsi que le courant de la « Deap Ecology », David PEARCE du courant conversationniste de l'école keynésienne énonce une critique de la soutenabilité faible. Les forêts tropicales et le capital naturel en général restent un actif spécifique du fait de la notion d'irréversibilité et de l'instabilité du système naturel. Il importe de préserver certains équilibres au non du principe de précaution et garantir les raisons utilitaristes à long terme. Le marché n'accorde aucune reconnaissance à la biodiversité et le fait qu'elle représente une ressource publique difficilement privatisable explique pourquoi sa conservation tarde autant à faire sa place au sein de notre société et sous-tendent le conflit perçu entre la conservation de la biodiversité et le développement économique (LOREAU et al, 2006). Il faut à ce titre, penser à une « [...] utilisation des éléments constitutifs de la diversité biologique d'une manière et à un rythme qui n'entraînent pas leur appauvrissement à long terme ». Cette soutenabilité forte, sous-tendue par La seconde loi de la thermodynamique (loi d'entropie), popularisée en économie par GEORGESCU-ROEGEN («The Entropy Law and the Economic Process»)44(*) rejette l'hypothèse de substituabilité parfaite entre capital naturel et capital créé par l'homme au profit d'une mise en conformité du commerce de produits forestiers et de biodiversité en général. Par conséquent, les gestionnaires forestiers doivent adopter une rotation forestière optimale qui assure une reproduction du système suivant la loi de freinage logistique de VERHULST et sauvegardant ainsi son potentiel pour satisfaire les besoins et les aspirations des générations présentes et futures» (CDB, 1998) dans une logique d'équité intergénérationnelle tout en gardant une adéquation écologique. Ce paradigme intègre la valeur intrinsèque de la diversité biologique, la valeur de la diversité de ses éléments constitutifs sur les plans environnemental, génétique, social, économique, scientifique, éducatif, culturel, récréatif et esthétique

La valorisation de la biodiversité est une question centrale quand on parle de développement durable. Elle prône à la fois protection et utilisation durable de l'environnement ; mais suppose également implications des populations locales dans ces processus. Valoriser la biodiversité est, entre autres, l'un des objectifs majeurs de la CDB.

Contrairement à l'école classique et néoclassique, qui limitent les fonctions des produits des forêts tropicales à l'équivalent monétaire et aux terres forestières allouées à l'agriculture, l'école de Londres étend cette valeur au-delà de la valeur d'usage directe pour considérer une valeur économique totale pour plusieurs raisons dont :

· les forêts tropicales sont un abri pour près de la moitié des espèces existantes (WILSON, 1992), ainsi que pour plusieurs peuples indigents (PEARCE, 1993) ;

· la perte croissante des forêts due aux activités humaines a un impact négatif sur la survie de la diversité des espèces (PEARCE et al, 2001) ;

· toutes les fonctions des forêts tropicales (environnementales, génétiques, sociales, économiques, scientifiques, éducatives, culturelles, récréatives, esthétiques...) restent des fonctions économiques pures car elles contribuent tôt ou tard, directement ou indirectement à l'amélioration du bien être des générations présentes et futures (PEARCE, 1993).

De ces raisons, la valeur économique totale des forêts tropicales se décompose en une valeur d'usage et en une valeur de non usage.

Tableau 2.1 : valeur économique totale

Valeur économique

totale

Valeur d'usage

(VU)

VU (actif direct)

Consommation directe (ex meuble), recréation, PFNL, médecine, habitat, éducation, génétique

VU (actif indirect)

Facteur de production ex. Pate à papier

VU (indirect)

Régulation des grands équilibres (fixation du carbone), micro climat protection des eaux (fonction écologique)

Valeur de non

usage ou de

préservation

Valeur d'option

Valeur d'usage future (directe+indirecte)

Valeur de quasi-option

 

Valeur d'existence

Valeur de legs (espèces symboles menacées), héritage, pour les générations futures...

Valeur intrinsèque (espèces symboles menacées), pour les générations futures

Disponibilité pour les contemporains

Source : Monté par l'auteur à partir de D. PEARCE (1993), P. POINT 2002, FAUCHEUX, (1995)

La valeur d'option est une des composantes importantes de la valeur économique totale telle que définie dans le tableau 2.1. Elle correspond à la valeur d'opportunité. Cette valeur existe du fait de l'arbitrage entre conservation et conversion des terres forestières. Cet arbitrage est fondé sur la comparaison entre les bénéfices de la conservation et son coût d'opportunité. Le bénéfice de conservation est généralement inférieur et peu intéressant. Il se limite généralement au bois de feu et aux PFNL, et à quelques meubles. Etant donné que certains bénéfices tels que l'information génétique et la fixation du carbone, la préservation des sols et des ressources en eau, les effets microclimatiques et les fonctions de pollinisation, constituent des biens publics disponibles et accessibles à tous (PANAYOTOU, 1995).

* 43 La règle de compensation HARTWICK stipule le placement d'une partie des revenus issus de l'exploitation de la ressource même ci celle-ci s'épuise, le rendement annuel du placement utilisé par les générations futures reste constant à l'infini

* 44 Selon cette loi, tout système clos laissé à lui-même (ex situ) en l'occurrence le Soleil voit diminuer sa capacité à fournir de l'énergie utile au fur et à mesure qu'il approche de son état d'équilibre ainsi que sa qualité

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