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Utilisation de la viande de brousse autour de la future aire protégée de l'Ogooué-Lékéti

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par Giglah Helburge BIKOUYA
Université Marien Ngouabi (Institut de Développement Rural) - Indénieur de développement rural 2007
  

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UNIVERSITE MARIEN NGOUABI Travail* Progrès* Humanité

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INSTITUT DE DEVELOPPEMENT RURAL

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DEPARTEMENT DES SCIENCES DU DEVELOPPEMENT RURAL

MEMOIRE DE FIN D'ETUDES

Pour obtenir le diplôme

d'Ingénieur de Développement Rural

Utilisation de la viande de chasse autour du futur

parc national Ogooué-Lékéti : Cas de l'axe Ogooué.

District de Zanaga. Département de la Lékou mou-

Congo-Brazzaville,

Présenté et soutenu publiquement

Par

Giglah Helburge BIKOUYA

Directeur de mémoire :

Docteur Henri BOUKOULOU

Laboratoire d'Economie et Sociologie Rurales

Maître - Assistant à l'I.D.R. Année académique 2006 4 2007

ii

TABLE DES MATIERES

LISTE DES TABLEAUX iv

LISTE DES FIGURES v

LISTE DES ACRONYMES vi

AVANT PROPOS vii

DEDICACES... viii

REMERCIEMENTS ix

INTRODUCTION 1

PARTIE 1: METHODOLOGIE ET PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE 4

Chapitre 1: Bibliographie et matériel 5

1.1. Recherche documentaire 4

1.2. Matériel 4

1.2.1. Balances PESOLA 4

1.2.2. Les fiches d'enquête et guides d'entretien 4

1.3. Collecte des données de terrain 4

1.3.1. Enquête démographique 4

1.3.2. Mode d'accès aux zones de chasse 5

1.3.3. Suivi d'entrée de viande de chasse 5

1.3.3.1. Choix du lieu d'observation 5

1.3.3.2. Collecte de données 5

1.4. Méthode de traitement des données 6

1.4.1. Outils 6

1.4.2. Les cartes de fonds 6

Chapitre 2: Localisation et caractéristiques naturelles de la zone d'étude 7

2.1. Présentation du village Ogooué 8

2.1.1. Historique et création du village 8

2.1.2. Situation géographique 8

2.2. Milieu abiotique 8

2.2.1. Climat 8

2.2.2. Géologie 8

2.2.3. Relief et Hydrographie 9

2.2.3.1. Relief 9

2.2.3.2. Hydrographie 9

2.3. Milieu biotique 9

2.3.1. Végétation 9

2.3.2. Faune 9

PARTIE 2: CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES DE LA ZONE D'ETUDE 10

Chapitre 3 : Les données démographiques 11

3.1. La composition et l'origine ethnique 11

3.1.1. Répartition des effectifs de la population 11

3.1.2. Provenance des habitants recensés 12

3.2. Les systèmes de représentation dominants 12

3.2.1. Les cérémonies rituelles 12

3.2.2. Les sites sacrés 13

3.3. Les infrastructures 14

3.3.1. Les infrastructures scolaires 14

3.3.2. Les infrastructures sanitaires 14

3.3.3. Les infrastructures routières 14

Chapitre 4 : Les activités économiques et l'accès aux ressources naturelles 15

4.1. Les activités économiques 15

iii

4.1.1. Les activités agricoles 15

4.1.2. L'élevage 15

4.1.3. La pêche 15

4.1.4. La cueillette 16

4.1.5. La chasse 16

4.2. Les modes d'accès aux ressources naturelles 16

4.2.1. L'accès aux terres agricoles. 16

4.2.3.1. Les autochtones 17

4.2.3.2. Les allochtones résidents permanents, non permanents et étrangers 18

Chapitre 5 : Les caractéristiques de la chasse dans la zone d'étude 19

5.1. Définition des concepts 19

5.2. Les techniques de chasse 19

5.2.1. Le piégeage 19

5.2.2. La chasse au fusil 19

5.2.3. Chasse au filet 20

5.3. Organisation de la chasse 20

5.3.1. Effectif des chasseurs dans la zone d'étude 20

5.3.2. Zones de chasse 20

5.4. Les prélèvements annuels de la viande de brousse sur l'axe Ogooué 22

5.4. 1. Prélèvement par technique de chasse 24

5.4.2. Composition générale de la biomasse prélevée 25

5.4.2.1. Effectif et biomasse de gibier par ordre 25

5.4.2.2. Prélèvement par technique de chasse et par ordre 26

5.4.3. Espèces abattues par ordre et par famille 26

5.4.3.1. Ordres des artiodactyles 26

a. Famille des Bovidae 26

b. Famille des Tragulidae 28

c. Famille des Suidae 28

5.4.3.2. Les rongeurs 29

5.4.3.3. Les primates 29

5.4.3.4. Les carnivores 29

5.5. Destination et circuit commercial des produits de chasse 30

5.5.1. Destination de la viande prélevée 30

5.5.2. Circuit commercial et prix moyens par espèce prélevée 31

PARTIE 3: DISCUSSIONS ET SUGGESTIONS 32

Chapitre 6 : Discussion et suggestions. 32

6.1. Pression démographique autour de la zone d'étude 33

6.2. Espèces animales prélevées et leur contribution dans la biomasse totale 33

6.3. Prélèvement par zone de chasse 34

6.4. Prélèvement par technique de chasse 35

6.4.1. Techniques de chasse et impact écologique 35

6.4.2. Les techniques de chasse et les prélèvements 36

6.4.2.1. Les espèces prélevée au fusil 36

6.4.2.2. Les espèces prélevées au piège 36

6.5. Destination du produit de la chasse 36

6.6. Place de la chasse parmi les activités économiques du village Ogooué 37

6.7. Impact écologique de la chasse et la protection de la faune 37

6.8. Gestion de la faune 38

CONCLUSION 40

BIBLIOGRAPHIE 41

ANNEXES 44

iv

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Répartition de la population par sexe et par origine.

Tableau 2 : Effectif des chasseurs suivant les ethnies et la provenance.

Tableau 3 : Biomasse fournie par les zones de chasse les plus importantes.

Tableau 4 : Variation mensuelle des effectifs et de la biomasse prélevée.

Tableau 5 : Apport du gibier en effectif et en biomasse par technique de chasse.

Tableau 6 : Répartition des prélèvements par ordre et/ou par groupe.

Tableau 7 : Importance des prélèvements par technique de chasse.

Tableau 8 : Répartition des Bovidae par espèce.

Tableau 9 : Répartition des prélèvements par ordre et par famille.

Tableau 10 : Comparaison des effectifs et de la biomasse dans différents sites d'étude.

Tableau 11 : Principales utilisations de la viande de brousse (% en biomasse).

Tableau 12 : Comparaison des taux de rencontre dans les zones des Plateau Batéké.

Tableau 13 : Rapports des effectifs entre principaux ordres prélevés.

Tableau 14 : Contribution des zones d'abattage aux effectifs et à la biomasse totale.

Tableau 15 : Répartition des effectifs et de la biomasse totale par famille.

Tableau 16 : Liste exhaustive des espèces rencontrées dans la zone, reparties par groupe, ordre et

famille.

Tableau 17 : Destination des produits de la chasse.

Tableau 18 : Poids et prix moyens par espèce.

v

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Carte sur la proposition des limites de la future aire protégée.

Figure 2 : Stratification de la population de l'Ogooué-village.

Figure 3 : Répartition des habitants de l'Ogooué par zone de provenance

Figure 4 : Carte des zones de chasse, axe Ogooué.

Figure 5 : Quantité moyenne (kg) de viande de brousse prélevée.

Figure 6 : Variation mensuelle de la biomasse en fonction des techniques de chasse.

Figure 7 : Distribution de la biomasse totale par ordre.

Figure 8 : Distribution des effectifs et biomasse des Bovidae.

Figure 9 : Distribution de la biomasse des artiodactyles par famille.

Figure 10 : Distribution de la venaison par destination.

vi

LISTE DES ACRONYMES

CP1 : Cours préparatoire de première année.

CP2 : Cours préparatoire de deuxième année

CE1 : Cours élémentaires de première année

CE2 : Cours élémentaires de deuxième année Nbre : Nombre

ONG : Organisation non gouvernementale PNPB : Parc National des Plateau Batéké UICN : Union mondiale pour la nature UFA : Unité forestière d'aménagement WCS : Wildlife Conservation Society

vii

AVANT PROPOS

La gestion durable des écosystèmes forestiers du Bassin du Congo, deuxième poumon mondial après l'Amazonie, est l'une des priorités des pays de la sous région, conduisant à la préservation de l'environnement mondial en général et du patrimoine naturel de ces pays en particulier. Pour arriver aux objectifs fixés par les gouvernements de ces pays, dont fait partie le Congo, diverses exigences font surface pour le classement des zones susceptibles d'être protégées. Parmi ces stratégies, la préservation de la faune demeure incontournable pour une gestion efficace. Mais des pressions internationales sont exercées sur ces pays, leur obligeant d'étendre leurs réseaux d'aires protégées. Une autre contrainte est celle liée à la dépendance des populations forestières vis à vis des ressources fauniques, végétales, etc. Alors, qu'est-ce qu'il faut faire pour classer les zones à ériger comme parc sans pourtant compromettre la vie des populations riveraines.

C'est ainsi que depuis 1991, WCS, à travers un partenariat, assiste le Gouvernement du Congo dans la gestion des parcs nationaux, des réserves et des zones tampons. Ce partenariat assure la conservation de l'écosystème et une gestion durable des ressources naturelles.

Le Projet Plateaux Batéké, structure d'accueil, est l'un des projets de WCS-Congo.

Dans le cadre de la poursuite de ses études socioéconomiques dans les villages bordant la future aire protégée WCS, par le biais du projet, a initié une étude sur l'utilisation de la viande de brousse afin d'apporter des informations supplémentaires permettant de prendre des décisions objectives dans le processus de classement du site. L'aire d'action du projet est de 35.350 Km2. L'Ogooué, faisant partie des villages exerçant une pression sur les ressources du site destiné à la protection, s'est fait rapidement identifié pour effectuer une étude. Etant donné l'étroite ressemblance des termes de référence élaborés par nous et le projet, le déroulement de l'étude n'a pas connu des problèmes de réajustement des thèmes sur le terrain.

viii

DEDICACES

Ce travail est dédié à :

· Mon défunt père MBANI Joseph, tu as su tôt guider mes pas vers la réussite. Le ciel t'a privé les fruits de ton oeuvre. Que ton âme repose en paix.

· Ma mère TSETSEKE Joséphine, voici le résultat de tes préoccupations sur le plan éducationnel, je t'en remercie infiniment, que Dieu continue à te garder.

· Mes frères et soeurs, toute la famille NGOUAKA, qui m'ont assuré de par leur amour un grand soutien moral et financier.

· Au défunt MOUKASSA Antoine, qui n'a cessé jusqu'à la fin de ses jours de m'encourager et pour ses conseils techniques.

ix

REMERCIEMENTS

Pour la réalisation de ce document, il a fallu un travail de longue haleine afin de parvenir aux résultats escomptés. C'est pourquoi, je tiens à exprimer ma reconnaissance à tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à l'aboutissement du travail qui est synthétisé dans ce document.

Ces remerciements vont à l'endroit de :

· M. le Directeur de WCS Congo-program Paul ELKAN, le Directeur Homologue du Projet Plateaux Batéké Noé MABIALA, M. Alain AMPOLO et tout le personnel de cette ONG qui m'ont accueilli à bras ouverts dans leur structure et m'ont doté du matériel qui à servi à parfaire ce travail, sans oublier les orientations techniques pratiques données particulièrement par le chargé de recherche du Projet Plateaux Batéké.

· M. Paul YOKA, pour ses encouragements qui ont contribué à relever notre espoir de réussite.

· M. Henri BOUKOULOU, d'avoir accepté prendre la direction de ce travail. Qu'il trouve, ici, ma profonde reconnaissance.

· Tous les enseignants et le personnel de l'IDR pour le savoir, le savoir-faire et le savoir être qu'ils m'ont transmis durant la période de ma formation à l'IDR. Qu'ils trouvent, ici, l'expression de ma profonde gratitude.

· Tous mes collègues étudiants finalistes, toutes options confondues, en souvenir de la fraternité qui a régné parmi nous et de l'effort commun dont nous avons fait preuve. Qu'ils trouvent, ici, les sentiments de ma sincère fraternité.

· Tous les habitants du village Ogooué, pour leur hospitalité indéniable manifestée pendant notre séjour parmi eux.

1

INTRODUCTION

La forêt représente un capital alimentaire important pour les peuples forestiers (UICN, 1996) cité par Moukassa (2004). Dans les pays d'Afrique centrale, en milieu forestier, les villageois se réfèrent à une culture de chasse développée et n'ont pas intégré la culture d'élevage (Sournia, Doumenge et Ndinga, 2005). Les produits du petit élevage de case ne font pas partie de l'alimentation de tous les jours mais sont réservés pour certaines occasions (cérémonies diverses, visites des parents, etc.). La chasse y est donc une activité traditionnelle très répandue et très ancrée dans les modes de vie (Hecktsweiler et al., 1990 ; Doumenge, 1992).

La viabilité de la chasse dans les forêts tropicales, en particulier en Afrique suscite des grandes préoccupations pour la faune sauvage des forêts. Par exemple, la quantité de viande d'animaux (gibier ou viande de brousse) récoltée chaque année dans le bassin du Congo est évaluée à 5 millions de tonnes (Fa, Peres et Meenwing, 2002).

La viande de chasse contribue significativement aux moyens d'existence des populations rurales, généralement pauvres. Dans le bassin du Congo, environ 80 % de la viande est d'origine sauvage (Wilkie et Carpenter, 1999).

Verschuren (1982) cité par Malonga (1996) signale que le braconnage pour la viande sauvage se rencontre à travers toutes les forêts congolaises avec près de 1000 gibiers tués par jour.

Les forêts de la région du massif du Chaillu, comme celles du Nord-Congo, abritent depuis longtemps une étonnante variété de stratégies de subsistance et des rapports d'échanges. C'est ainsi que les habitants de ce massif ont très tôt été mis à contribution comme intermédiaire, pour l'exploitation des ressources du massif aux échanges qui s'y déroulent, qu'ils soient culturels ou économiques.

La chasse commerciale constitue la principale cause de déclin de plusieurs espèces animales des forêts tropicales humides (Ngandjui, 2000 ; Ngandjui et Blanc, 2000, 2001). Etant donné l'identification par l'UICN depuis 1989 de l'UFA Sud10 Bambama, situé dans la zone des Plateaux Batéké, comme site critique (Heckesweiler, 1990) ; il est fort probable que les effets de la chasse, dans les districts bordant le paysage des Plateaux Batéké, empirent la situation. Or, ce site est l'une des dernières réserves importantes de la faune dans le massif du Chaillu au Congo. Une circulation des biens et des personnes se poursuit depuis l'époque coloniale jusqu'à nos jours, en passant aux abords de la zone étudiée, permettant de ravitailler les villes et chantiers du Département concerné, plus loin des grands centres urbains et d'évacuer les productions domestiques.

La zone des Plateaux Batéké, faisant partie du bassin du Congo, attire l'attention de la communauté internationale qui s'interroge sur l'équilibre entre les besoins économiques et les besoins de conservation de la biodiversité (Moukassa, 2004).

Les mécanismes de résistance, hérités d'autres temps, font encore surface de façon pertinente lorsqu'il s'agit de mettre en oeuvre des mesures extractives ou protectrices, associées à une lointaine structure de pouvoir centralisée. Heurtée à un développement du braconnage aussi bien national que transfrontalier, dépassant le cadre de la subsistance des populations locales, la zone des Plateaux Batéké, avec sa richesse faunique, floristique et autre, est exposée à un danger de

2

dégradation. A défaut des mesures correctives, la faune sauvage des forêts sera réduite de manière catastrophique, ce qui aura de graves conséquences pour la sécurité alimentaire, les forêts et leur intégrité écologique (Bennett & Robinson, 2000).

La connaissance sur l'utilisation de la viande de brousse autour de la future aire protégée est sans doute l'un des outils pour la lutte antibraconnage et pour prévenir les conséquences socioéconomiques après classement du site.

Ainsi, une étude sur l'utilisation de la viande de brousse dans l'un des villages situés autour de la zone du futur Parc, en l'occurrence le village Ogooué, a été initiée par WCS-Plateaux batéké, afin de recenser les espèces animales exploitées et apprécier l'évolution potentielle des menaces sur les populations animales et élaborer à terme les règles communes pour gérer les activités de chasse autour du « Landscape Plateaux Batéké ».

Cette étude s'est déroulée de février 2006 à janvier 2007, soit 12 mois de suivi auprès des chasseurs. Elle avait pour objectif de mesurer l'influence de la chasse sur les populations des villages cibles, dont les résultats devraient servir à produire un mémoire de fin d'études puis contribuer à la prise de décision par les autorités compétentes dans le processus de création de la future aire protégée.

Les termes de référence fixés conformément aux objectifs de l'étude sont les suivants :

· Recenser la population du village ciblé par l'étude ,
·

· Identifier des principales activités productrices dans le village ,
·

· Localiser les zones de chasse ,
·

· Identifier des modes d'accès à ces zones ,
·

· Estimer la quantité et la qualité de viande de brousse entrant ,
·

· Identifier et dénombrer des chasseurs, ainsi que leur origine ,
·

· Observer si possible des signes indiquant la période de reproduction chez les femelles ,
·

· Connaître des habitudes alimentaires des populations du village étudié.

Ce dernier point n'a pas été abordé, faute de temps. Cependant, la chasse a été l'activité sur laquelle nous avons mené plus d'investigations, parce que stratégique pour la gestion de la future Aire protégée.

Ce document est divisé successivement en : la présentation de la zone d'étude et la méthodologie utilisée pour la collecte des données, la présentation des résultats sur l'activité de chasse, la discussion et les suggestions issues de ces résultats et enfin la conclusion.

3

1ère PARTIE

METHODOLOGIE ET PRESENTATION DE

LA ZONE D'ETUDE

4

Chapitre 1: Bibliographie et matériel

1.1. Recherche documentaire

La conservation de la biodiversité en général et de la faune en particulier est aujourd'hui un sujet d'actualité. Beaucoup d'ouvrages sont publiés dans le monde, c'est pour cela que nous avions consacré notre accent sur ceux qui traitent du bassin du Congo et spécifiquement le Congo. Les ouvrages qui traitent de la chasse au Congo et surtout dans le massif du Chaillu, zone dans laquelle l'étude s'est déroulée, sont rares. Ce qui nous a obligé de s'appuyer sur ceux des pays voisins. Nous avions sélectionné des auteurs nécessaires pouvant améliorer la valeur de ce document.

Nous nous sommes servis de l'Internet, mais la majorité d'ouvrages cités ont été consultés à la Direction de WCS-Congo.

1.2. Matériel

1.2.1. Balances PESOLA

Ce sont des Balances à tige de 1 kg, 10 kg et 50 kg. Ces balances donnent suivant la taille du gibier le poids en grammes ou en kilogrammes avec une bonne précision.

1.2.2. Les fiches d'enquête et guides d'entretien

Ce sont des documents élaborés pour faciliter la collecte des données issues du pesage des gibiers et autres informations diverses liées à l'étude. On peut citer les fiches de recensement de la population, les fiches d'interdits alimentaires, guides d'entretien semi directifs et autres (annexe 5).

1.3. Collecte des données de terrain

La méthode utilisée est celle décrite par Eves et Ruggerio (1997) et Lewis et al. (1997) qui consiste à se présenter, dès l'arrivée dans le village, auprès des autorités administratives, ici les membres de délégation spéciale et/ou traditionnelles et expliquer les enjeux de l'étude pour obtenir l'autorisation de collecter les données.

1.3.1. Enquête démographique

La méthode utilisée est celle du recensement, à partir des unités de résidence. L'enquête était conduite auprès du chef de ménage ou de son représentant. Les informations recueillies ont porté sur les points suivants :

·

;

Le numéro de l'unité de résidence (UR)

· Le numéro de l'unité familiale en fonction des familles nucléaires présentes dans l'UR ;

· Le numéro d'ordre des personnes dans le ménage ;

· Le nom et prénom de chaque membre du ménage ;

· L'ethnie de la personne recensée, en précisant le lignage ;

· L'âge de chaque personne ;

·

5

La position dans la famille c'est-à-dire la relation par rapport au chef de famille ;

· Le sexe ;

· La situation maritale ;

· La provenance, avec la mention de la localité d'origine de la personne recensée ;

· La raison de l'arrivée dans le village ;

Toutes ces informations ont été recueillies à laide d'une fiche intitulée « Fiche de recensement de la population » voir annexe 5.

1.3.2. Mode d'accès aux zones de chasse

Une enquête a été menée auprès de la délégation spéciale du village et quelques personnes ressources, afin de savoir les modes d'accès aux différentes zones de chasse. Des questions ont été posées sur les personnes autorisées à chasser et sous quelles conditions, les droits d'accès et la réglementation y relative. Les détails ont été fournis sur le mode de règlement des litiges et sur les sanctions qui en découlent. Le questionnaire relatif à cette enquête est joint en annexe 6.

1.3.3. Suivi d'entrée de viande de chasse

Pour le suivi d'entrée de viande, aucun échantillon n'a été choisi. Les chasseurs ont été systématiquement suivis à leur sortie de chasse.

1.3.3.1. Choix du lieu d'observation

Le choix a été motivé sur la base de l'existence de l'unique voie d'accès à travers laquelle toute la population des villages alentours traverse le fleuve Ogooué : le « pont en lianes ». Un endroit à mi-chemin entre le village et le fleuve a été retenu, afin d'enquêter tous les chasseurs au sortir de la chasse. Cet endroit représente le lieu où s'effectuent les échanges commerciaux entre les chasseurs et les principaux trafiquants1 de viande de chasse, dont les plus nombreux viennent de Zanaga centre.

1.3.3.2. Collecte de données

Elle consistait à relever dans une fiche de suivi, préalablement établie, les informations d'une manière directe ou indirecte. Le suivi s'effectuait pendant six jours dans la semaine, du lundi au samedi de 8 h à 16 h et parfois les jours de Dimanche, suivant les rendez-vous pris entre chasseurs et trafiquants, sauf les jours fériés. Les différentes données collectées sont :

· Le nom de l'enquêteur et la date de l'enquête ;

· Le nom du gibier en langues locales (Téké et Ombamba), information livrée par le chasseur lui-même qui identifie facilement l'espèce animale ;

· Le nom en langue française, si l'espèce est identifiée ;

· L'état de l'animal, s'il est fumé (boucané) ou frais ;

· L'indication sur l'état de la carcasse du gibier qui peut être entier, en morceaux ou sans boyaux ;

· Le poids du gibier en kilos ;

· Le sexe de l'animal abattu, information reçue auprès du chasseur ou directement observée ;

1 Personnes intermédiaires entre les chasseurs et les détaillants de viande de chasse

·

6

La technique de chasse utilisée pour la capture ou l'abattage du gibier, information qu'on pouvait récolter directement en voyant les impacts physiques de la technique utilisée ou fournie par le chasseur ;

· La zone d'abattage du gibier, information livrée soit par le chasseur soit par le trafiquant ;

· Le moyen de transport utilisé par le chasseur depuis la zone d'abattage jusqu'au village ou point de vente ;

· La profession du fournisseur de l'information ;

· L'ethnie du chasseur ;

· La destination du gibier ou d'une partie du gibier par rapport à l'abatteur;

· L'usage à faire du gibier (consommation ou vente) ;

· L'observation sur l'état allaitante ou gestante des femelles abattues, à travers les tétines ou la présence du foetus.

Les fiches n'ont été numérotées que sur la base des jours de suivi effectifs.

1.4. Méthode de traitement des données 1.4.1. Outils

Apres dépouillement, pour analyser et interpréter l'ensemble des données collectées sur le terrain, nous avons utilisé l'outil informatique (les ordinateurs) avec les logiciels appropriés de traitement de texte et de données chiffrées (Microsoft Word, Microsoft Excel).

1.4.2. Les cartes de fonds

Les coordonnées géographiques de zones de chasse, recueillies à partir des cartes de fond de la zone d'étude, par identification des chasseurs, ont été représentées sur une carte IGN à partir du logiciel ArcViewGis3.2a.

7

Chapitre 2: Localisation et caractéristiques naturelles de la zone d'étude

Le site d'étude est situé à proximité de la future aire protégée, dans la zone géographique des plateaux Batéké, localisée dans le département de la Lékoumou, plus précisément dans le district de Zanaga, voir Figure1. La zone étudiée couvre une superficie de 778 km2 environ.

Village Ogooué

Figure1. Carte sur la proposition des limites de la future aire protégée (Inkamba & Diahouakou, 2005).

8

2.1. Présentation du village Ogooué

2.1.1. Historique et création du village

Suite au regroupement villageois institué par les autorités territoriales des années 70, tous les villages installés le long des deux rives du fleuve Ogooué, aux environs de l'actuel village, ont été regroupés pour former ce village. Les premières habitations furent implantées entre 1973 et 1974.

Le choix du lieu d'implantation s'est effectué sur la base de la proximité des cours d'eau, et surtout de celle du fleuve Ogooué sur lequel est érigé un pont en lianes depuis l'époque coloniale ; pont qui joue un rôle très important pour la réalisation de certaines activités humaines (chasse, cueillette, pêche, voyage). Le pont en lianes est ancré dans la mémoire de tout natif du village, il est sacré, et est un site touristique qui, de plus en plus, attire bon nombre de visiteurs aussi bien nationaux qu'internationaux.

2.1.2. Situation géographique

Faisant partie des vingt sept (27) villages du district de Zanaga, l'Ogooué-village est situé à 10,5 km de Zanaga centre. Ses limites immédiates ne sont que les cours d'eau qui l'entourent et plus loin les villages voisins. Au sud, il se limite par le village Ingoumina, au nord-est par le village Ndouo, à l'Est par le fleuve Ogooué (à environ 2.5km) et à l'ouest par Zanaga centre. Ses coordonnées géographiques sont les suivantes: - 2.767420 de latitude, 13.823810 de longitude.

2.2. Milieu abiotique

2.2.1. Climat

Le climat de la zone d'étude est celui du massif du Chaillu. On distingue quatre saisons reparties comme suit :

· la petite saison des pluies, d'octobre à décembre ;

· la petite saison sèche de janvier à février, saison ensoleillée ;

· la grande saison des pluies de mars à mai, saison des tonnerres et de grands vents ;

· la grande saison sèche de mai-juin à septembre, saison de fraîcheur.

L'amplitude thermique annuelle avoisine 5°C (Moutsambote & Nsongola, 2006).

Les températures moyennes annuelles varient entre 24 et 26° C.

Les précipitations moyennes annuelles sont de l'ordre de 1600 à 1800mm (Hihobé, 1992).

2.2.2. Géologie

Le massif du Chaillu fait partie des formations précambriennes inférieures avec les roches granitiques, gneissiques et quartziques (Moutsambote & Nsongola, 2006).

Les sols sont ferrallitiques. Ce sont des sols jaunes issus des schistes quartziques et de granites, argileux, épais (Moutsambote & Nsongola, 2006).

9

2.2.3. Relief et Hydrographie 2.2.3.1. Relief

Il est accidenté et présente des collines et des chaînons (Moutsambote & Nsongola, 2006). L'altitude est comprise entre 400 et 760m.

2.2.3.2. Hydrographie

Le site étudié recouvre un grand réseau hydrographique, l'Ogooué-village particulièrement comme souligné plus haut dans l'historique jouit d'une abondance en eau. L'Ogooué village, se situant non loin du fleuve, est arrosé par ses affluents et quelques petits cours d'eau.

2.3. Milieu biotique

2.3.1. Végétation

Quatre types d'écosystèmes sont distingués (Moukassa et Madzou, 1998) : forêt de terre ferme, forêt à marantacées, forêt marécageuse et la savane.

La forêt de terre ferme se caractérise par un sous bois soit clair arbustif soit touffu lianescent, surtout en approchant des zones de chablis et les zones qui ont eu une forte activité humaine. La forêt marécageuse se rencontre exclusivement dans les zones des cours d'eaux et longe ceux-ci. Elle se caractérise par la présence d'espèces végétales qui s'adaptent à l'eau, parmi lesquelles Uapaca heudelotii, Mytragyna ciliata, Berlina bracteosa, Symphonia globulifera et Altsonia spp., les raphias (Raphia spp.) et les rotangs (Ancistrophyllum secundiflorum ).

La forêt à marantacées ressemble à la forêt de terre ferme sauf qu'elle a un sous bois plus touffu. Elle se caractérise par une canopée semi-ouverte et la présence des espèces de Thaumatococcus sp, Haumania sp, et de Zingiberacées (Aframomum spp.).

Les savanes se rencontrent plus au sommet des collines. On peut distinguer deux types de savane : les savanes herbeuses à dominance de Hyparhenia diplandra et les savanes boisées à Hymenocardia acida, Anona arenaria et parfois Crossopteryx febrifuga. Telle que décrite par Sillans (1959) cité par Moukassa et Madzou, (1998).

2.3.2. Faune

La faune mammalienne de la zone d'étude est très diversifiée. Elle révèle la présence de grands mammifères comme l'éléphant de forêt, le buffle, le Chimpanzé, le Céphalophe de Grimm, l'Hippopotame, le Léopard et même la présence non confirmée du Lion (Ikamba et Diahouakou, 2005 ; Aust et Ikamba, 2005).

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2ème PARTIE

CARACTERISTIQUES SOCIO-

ECONOMIQUES DE LA ZONE D'ETUDE

11

Chapitre 3 : Les données démographiques

3.1. La composition et l'origine ethnique

Le recensement administratif de juin 2004, effectué par la sous-préfecture de Zanaga, donne un total de 15.430 habitants sur l'ensemble de la sous-préfecture, dont 367 dans le village Ogooué. On dénombre les ethnies suivantes: Ombamba, Téké, Babongo et Ndassa ; mais le village Ogooué est uniquement composé des Téké et des Ombamba (Tsoumou, 2004).

Les deux ethnies qui peuplent actuellement l'Ogooué proviennent de multiples horizons. Les Téké (Bantsétséké) proviennent des Plateaux Kukuya, zone à dominance savanicole, et de Mavounoungou en faible proportion, village du district de Bambama.

Les Ombamba s'étaient installés avant le pont en lianes sur les deux rives du fleuve Ogooué. Ils ont peuplé les zones forestières, allant du pont en lianes jusque vers les zones proches de Simombondo et Mavounoungou (district de Bambama).

Cette population a une culture qui est rattachée à la pratique d'un certain nombre de rites, les principaux sont : le Nzobi, Ngo, Moukissi, Mademoiselle, Mawandzi, Lissimbou, Nkita, le Moungala, dont certains sont spécifiques à une ethnie, d'autres sont communs (Tsoumou, 2004).

3.1.1. Répartition des effectifs de la population

82 unités familiales ou ménages ont été recensés dans le village Ogooué, avec 2 unités polygames, 50 unités monogames et 30 monoparentales.

Le nombre d'habitants recensés deux (2) mois après le début de l'étude, nous a révélé que le village comptait 325 habitants, dont 35% ont un age qui varie entre 0 et 14 ans, 22%, entre 15 et 55 ans et 4% entre 56 ans et plus (Figure 2).

120 100 80 Effectif 60 40 20 0

 
 

1-14 ans 15 -55 ans 56 et +

Tranches d'ages

Figure 2 : Répartition de la population du village Ogooué par tranches d'âges

La représentation ci-dessus (figure 2) ne concerne que les habitants dont l'âge a été communiqué.

La population du village Ogooué est composée en majorité des enfants. 114 habitants, soit 58% sont âgés de moins de 15 ans. Mais la population active n'est pas négligeable, avec 71 habitants, soit 36% de la population dont l'âge varie entre 15 et 55 ans. La population ayant un âge plus avancé est faiblement représentée.

Le tableau ci-dessous donne la répartition de cette population de la manière suivante :

12

Tableau 1 : Répartition de la population par sexe et par origine

Origine

Hommes

Femmes

Total

Proportion (%)

Autochtones

150

150

300

92

Alloctones

7

18

25

8

Total

157

168

325

100

 

On peut remarquer que le village Ogooué est composé essentiellement des autochtones (92%) et d'une faible proportion d'habitants venus d'ailleurs (8%) (Tableau 1). Les femmes sont numériquement supérieures aux hommes.

3.1.2. Provenance des habitants recensés

Les allochtones présentent, pour la plupart, des liens de parenté avec les natifs ou autochtones puisque ayant une histoire migratoire commune.

La figure 3 donne la répartition de cette population suivant la zone ou localité de provenance.

 

Bambama Bandzié Lefoutou Malima Ndouo Kenkélé Obili Originaire Pointe-noire Sibiti

Zanaga

 

Figure 3 : Répartition des habitants par zone de provenance

L'Ogooué est peuplé essentiellement des natifs de ce village (93%), suivi de quelques originaires de Zanaga (2%).

Cette population est constituée principalement de deux ethnies : Les Téké, avec 62% de la population et des Ombamba qui représentent 38 % du total.

3.2. Les systèmes de représentation dominants

3.2.1. Les cérémonies rituelles

Il existe des cérémonies liées à la vie ou aux différents clans et lignage du village. Le déroulement dépend du type de cérémonie, et la présidence peut être assurée par le Chef de la délégation spéciale, le Chef du clan ou du lignage, ou encore les « parrains ».

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Ces cérémonies visent plusieurs objectifs : la cohésion sociale, le rétablissement de la santé des malades, la communion avec les ancêtres, le respect d'interdits et l'ambiance dans le village. Il y a aussi des cérémonies liées à la vie familiale. Parmi elles on peut citer :

· Le Moungala, liée à une naissance ou un avortement des jumeaux chez les deux ethnies (Ombamba et Téké). Les jumeaux ont un pouvoir surnaturel d'ensorceler leurs parents en cas de mécontentement. Tous les déchets issus de l'entretien de jumeaux sont rassemblés pour être enterrés le jour de la cérémonie de présentation des jumeaux auprès du parrain. Jusqu'à un âge adulte, ces derniers sont tenus de respecter certains interdits alimentaires comme : le céphalophe à dos jaune, la genette tigrine, la panthère, etc.

· Le Tsatsée chez les Ombamba, cérémonie liée à la circoncision ;

· Le Nzobi, strictement masculin est une croyance en un être qui est capable de protéger le village des malédictions et de préserver la vie des initiés. Le Nzobi a le pouvoir de désenvoûter un malade au cours d'une cérémonie pendant laquelle on fait des sacrifices d'animaux domestiques. Le membre du Nzobi ne peut être ensorcelé. Son malfaiteur encoure des risques de mort et celui-ci est tenu de respecter les règles en vigueur.

· Le Ngo, chez les Ombamba est un rite de malédiction qu'il faut nécessairement s'acquitter afin de ne pas être envoûté.

· Le Lissimbou, le Mademoiselle, (Ombamba), le Nkita (téké), etc. La croyance en la sorcellerie est omniprésente.

3.2.2. Les sites sacrés

Certains de ces sites sont situés autour et dans le village et d'autres en forêt profonde dans les anciens villages. On peut citer le « pont en lianes » (voir Photo N° 1) », le Moabi sacré, l'Okoumé du Nzobi.

Le pont en lianes revêt le caractère sacré du fait que, lors de sa création, des sacrifices en vie humaine ont été réalisés en ce lieu aux esprits protecteurs, et depuis son existence aucune noyade mortelle n'a jamais été enregistrée. Quel que soit le type d'action, la personne victime ne peut trouver la mort en tombant du pont, les esprits qui le protègent la sauvent miraculeusement. Il est lié à l'histoire du village et demeure un bijou qui fait la promotion du village.

La disparition du pont en lianes peut certainement avoir des conséquences socioculturelles.

Le Moabi sacré, situé à environ 2 km du pont en lianes sur terre ferme, n'est qu'un endroit où les marchandises des étrangers réapparaissaient, pendant que ceux-ci tombaient du pont miraculeusement. C'était, en effet, les garants du pont en lianes qui le faisaient juste pour montrer leur pouvoir magique et gagner une rançon lors du retrait du colis perdu.

L'Okoumé par contre est l'endroit où se déroule la cérémonie d'initiation et de communion avec le Nzobi. Lieu où personne ne peut fréquenter, même les initiés, sauf pour un cas de purification contre les esprits maléfiques.

14

Photo 1 : Pont en lianes sur le fleuve Ogooué (Photo A. AMPOLO).

3.3. Les infrastructures

3.3.1. Les infrastructures scolaires

Il existe une école primaire qui compte quatre (4) classes primaires : CP1, CP2, CE1 et CE2. L'état de l'infrastructure est lamentable, le seul bâtiment entrecoupé en 2 salles est en ruine.

3.3.2. Les infrastructures sanitaires

Aucune infrastructure sanitaire n'existe. Même pour l'approvisionnement en produits pharmaceutiques de première nécessité, la dépendance est totale de Zanaga centre en dehors de quelques vendeurs ambulants des produits génériques qui y viennent périodiquement. Les villageois s'approvisionnent de moins en moins en produits pharmaceutiques modernes au profit des produits de la pharmacopée et les tisanes de toute sorte.

3.3.3. Les infrastructures routières

La seule voie carrossable reliant le village au centre du district est praticable en toute saison. Elle se prolonge jusqu'au pont en lianes, permettant aux visiteurs d'arriver au fleuve par véhicule.

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Chapitre 4 : Les activités économiques et l'accès aux ressources naturelles

Les habitants de la zone pratiquent essentiellement l'agriculture, l'élevage, la cueillette, la pêche et la chasse. On y pratique aussi l'artisanat.

4.1. Les activités économiques

4.1.1. Les activités agricoles

Elles sont essentiellement féminines. Les hommes n'interviennent que dans la préparation du terrain, principalement dans les activités de débroussaillement, l'abattage des arbres pendant la grande saison sèche, puis pendant le sarclage.

La technique agricole utilisée est la culture itinérante sur brûlis, principalement l'assolement. Dans les champs on peut rencontrer : le manioc (Manihot utilissima) qui est la culture principale, mais aussi le maïs (Zea mays), les ignames (Dioscorea spp.), la banane plantain et douce, la patate douce, etc.

Le jardin de case est essentiellement composé de safoutiers (Dacryodes edulis), avocatiers (Persea sp.), citronniers, les mandariniers (Citrus spp.), les taros, les palmiers à huile (Elaeïs guinensis) et quelques manguiers (Mangifera indica) qui, malheureusement, ne donnent pas de bons fruits pour des raisons peut être liées aux caractéristiques pédologiques, écologiques de la zone.

Le village Ogooué a la particularité de ne produire l'arachide. Durant la période de l'étude, l'arachide trouvée dans le village ne provenait que des villages voisins ou de Sibiti. Ainsi, la dépendance sur le plan alimentaire des localités voisines voire lointaines, surtout pour les produits de base est assez élevée.

4.1.2. L'élevage

Les populations du village Ogooué pratiquent l'élevage en liberté, qu'il s'agisse de la volaille, des ovins, des caprins et des porcins.

La production est plus destinée à la vente extérieure, les animaux ne sont consommés que pour les événements exceptionnels comme la fête de nouvel an, les cérémonies de mariage ou rituelles ou pour l'accueil d'une personne chère dans la famille.

4.1.3. La pêche

Le produit issu de cette activité constitue la deuxième source de protéines après la viande de chasse. Cette activité n'a pas de répartition sexuelle, suivant la technique de pêche, les deux sexes peuvent la pratiquer. On peut rencontrer :

· La pêche au filet : pratiquée uniquement par quelques hommes, parfois avec usage de la pirogue, sur le fleuve Ogooué et ses affluents pendant les périodes de crues ;

· La pêche à la ligne, à la navette et le piégeage nocturne ou diurne peuvent être pratiqués aussi bien par les hommes que par les femmes sur le fleuve Ogooué et quelques uns de ses affluents.

· La pêche au barrage est l'apanage des femmes et se pratique dans des petits cours d'eau, les petits étangs naturels et les retraits d'eau, surtout pendant la saison sèche.

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4.1.4. La cueillette

Elle est plus pratiquée par les femmes sur les deux rives de l'Ogooué fleuve pour les feuilles de marantacées qu'elles utilisent dans la préparation du manioc roui, Gnetum africanum qui joue pratiquement le rôle des légumes dans les sauces alimentaires. Il est à noter que lorsque nous avions cité les produits vivriers utilisés dans le village, les produits maraîchers ne figurent pas, parce que la culture maraîchère n'est pas pratiquée, en dehors de l'oseille locale qu'on peut rencontrer quelquefois.

Les fruits de maniguettes (Aframomum spp.), les fruits du langui blanc sont également présents. On y rencontre aussi des champignons comestibles pendant les saisons de pluies.

La production de vin de palme « Tombé » à base de Raphia vinifera, du « Toutou » à base du palmier abattu. Les feuilles pennées du Raphia pour la confection des tuiles sont indispensables pour réfectionner chaque deux (2) ans les cases, leur cueillette se fait généralement sur la rive droite du fleuve Ogooué.

Les vers de palmier ou larves de coléoptères sont produits à partir de février-mars, c'est une grande activité génératrice de revenus après la chasse pendant cette période. La récolte de ces vers n'a pas de division sexuelle.

En général, tous les PFNL2 contribuent à l'économie domestique.

4.1.5. La chasse

L'activité de chasse étant indispensable pour la population, et compte tenu de sa place dans la présente étude, nous lui avons consacré un chapitre entier pour mieux présenter les résultats chiffrés.

4.2. Les modes d'accès aux ressources naturelles

Les terres, comme souligné par les membres de la délégation spéciale, appartiennent à un certain « SOUNGA » qui fut grand chef coutumier.

En général, les forêts appartiennent à tous les ressortissants de la localité, mais il y a des zones réservées à certaines familles, zones autrefois exploitées par les aïeux, qui sont donc les propriétés foncières.

Les eaux appartiennent à tous, sauf certains étangs naturels ou lacs, des segments du fleuve Ogooué, propriété foncière d'une famille et dont l'accès est subordonné par l'accord de cette famille.

Les forêts appartiennent à l'Etat, représentée par la délégation spéciale qui les contrôle, mais le pouvoir décisif revient aux héritiers de la zone sujette d'une exploitation.

Les conditions d'accès dépendent du genre de ressources qu'on envisage exploiter.

4.2.1. L'accès aux terres agricoles.

Suivant la provenance et le type de résidence, il y a des conditions à remplir pour avoir accès aux zones agricoles. Notons, ici, que la gestion des terres pour l'agriculture est un sujet très sensible dans le village, surtout du fait qu'il y a faiblesse au niveau de la production.

2 PFNL : produits forestiers non ligneux

17

Chaque famille autochtone a hérité des aïeux des terres cultivables, pour accéder à un terrain souvent en jachère (forêt secondaire), il faut l'accord du chef de famille qui, dans certains cas, délimite le champ.

Aucune autre famille n'a accès aux terres appartenant à une autre, sauf si elles ont des liens de parenté, les relations matrimoniales ou sont du même lignage ou encore avec accord de l'un des membres du lignage.

Les allochtones résidents permanents ne peuvent bénéficier des terres que par l'assentiment de la famille d'accueil ou de la délégation spéciale.

Pour les habitants venant d'ailleurs, il y'a quelquefois un net à verser au propriétaire foncier. Les conditions à remplir pour bénéficier des terres agricoles sont:

· Etre membre d'une famille ayant une propriété foncière ;

· Pour un étranger, obtenir l'accord de la délégation spéciale ou avoir une relation bien définie avec un membre d'une famille autochtone.

· Procéder par la location d'un terrain.

4.2.2. L'accès aux zones de cueillette

La cueillette, dans l'ensemble, n'a pas de restriction spatiale dans le village sauf pour une forêt secondaire (terrain en jachère), mais il y a une certaine souplesse pour ce dernier cas.

4.2.3. L'accès aux zones de chasse

Ici apparaît la notion de territoire. La législation officielle limite la chasse aux nécessités d'autoconsommation villageoise et suivant les périodes portant fermeture et ouverture de la chasse au Congo (Arrêté n°3772). Or les résultats issus de cette étude nous montrent l'importance de cette activité dans l'économie domestique. Ainsi, cette notion de territoire par définition : « désigne une portion de la nature et, donc, de l'espace sur lequel une société déterminée revendique et garantit à tout ou à une partie de ses membres des droits stables d'accès, de contrôle et d'usage portant sur toutes ou une partie des ressources qui s'y trouvent et qu'elle est désireuse et capable d'exploiter ». (Godelier, 1984), cité par Fargeot (2005).

Plusieurs exigences existent pour l'accès aux zones de chasse, et selon l'ethnie, la provenance et la technique de chasse utilisée, il y'a des zones d'accès libre et des zones d'accès contrôlé.

4.2.3.1. Les autochtones

Selon l'ethnie, il y a des « zones » des Téké et des « zones » des Ombamba. Le droit d'accès à une zone de chasse repose sur le droit foncier qui, ici, est plus ou moins respecté surtout pour la chasse au fusil.

L'histoire de chaque ethnie nous renseigne que les Tékés du village proviennent des Plateaux Kukuya (Bantsintséké), populations très rattachées aux zones savanicoles, les Ombamba étaient autrefois installés sur les deux rives du fleuve Ogooué, surtout la rive droite en allant vers la frontière avec le Gabon, cela définit les comportements de ces derniers qui préfèrent chasser plus dans les forêts denses.

L'accès à une zone pour la chasse au fusil ou au filet suppose l'accord surtout du constructeur du campement et la maîtrise de la zone.

Pour l'installation d'une ligne de pièges il faut nécessairement l'accord des propriétaires fonciers, et celui du constructeur du campement. Ici, le droit foncier est strictement respecté.

18

Notons que pour ces deux modes de chasse (fusil et filet), l'accès est pratiquement libre pour tout ressortissant du village sauf qu'il y'a une certaine préférence de zones due à l'histoire migratoire de chaque ethnie et les relations avec les propriétaires des campements.

4.2.3.2. Les allochtones résidents permanents, non permanents et étrangers.

Pour les résidents permanents les mesures à observer sont presque les mêmes que pour les autochtones. La plupart d'entre eux ont des liens de parenté issus très souvent du mariage.

Les étrangers n'ont pas normalement accès aux zones de chasse mais le comité du village peut leur accorder une partie de chasse en associant le propriétaire foncier (chasse au fusil). L'installation des pièges pour ceux-ci est prohibée, sauf s'il y a accord du propriétaire foncier qui, dans certains cas, retire une part du gibier.

L'accès est libre pour les zones plus éloignées, proches de la frontière avec le Gabon « zones neutres ». En règle générale, pour les usagers, ne peut pratiquer la chasse sur la rive droite du fleuve Ogooué que celui qui participe aux travaux de réfection du pont en lianes.

19

Chapitre 5 : Les caractéristiques de la chasse dans la zone d'étude

La chasse est une activité essentiellement masculine. L'age des chasseurs varie dans la tranche allant de 15 à 55 ans. Mais certains jeunes, ayant un age inférieur à 15 ans sont initiés à la chasse comme porteurs, question de s'habituer et de connaître la forêt.

5.1. Définition des concepts

· Chasse : action de chasser, vient du latin populaire « captiare », altération du latin classique captare ; rechercher, poursuivre le gibier pour le capturer ou le tuer (Académie française, 2005).

Selon l'article 5 de la loi n°48/83, est qualifié acte de chasse, tout acte de toute nature tendant à capturer ou tuer pour s'approprier ou non tout ou partie de son trophée ou de sa dépouille, un animal sauvage vivant en liberté.

· Viande de brousse : nom donné à de la viande d'animaux sauvages, recherchée par de nombreux amateurs sur le continent africain (Académie française, 2005).

5.2. Les techniques de chasse

5.2.1. Le piégeage

Il est pratiqué sous deux formes, visant le même but, la capture du gibier.

La première forme la plus utilisée c'est le piégeage avec « les pièges à pattes ». Elle est périodique et se pratique surtout pendant la saison pluvieuse. La deuxième forme, appelée « Garden hunting » (barrière autour des champs) vise particulièrement l'aulacode, et se pratique de manière permanente. Contrairement à la première forme où l'animal est pris par les pattes, ici, le piège capture l'animal à travers son cou ou le reste de l'abdomen.

Pour la chasse commerciale, un sentier composé de plusieurs lignes de pièges peut compter jusqu'à 200 pièges en moyenne.

5.2.2. La chasse au fusil

C'est la technique la plus utilisée, car plus efficace et se pratique toute l'année. Elle est diurne ou nocturne en fonction des espèces animales chassées. On note l'existence de deux modes de chasse au fusil :

· La chasse organisée soit par un commanditaire qui fournit les moyens nécessaires, soit par le chasseur lui-même. Elle dure 4 jours au minimum. L'arme est soit la propriété familiale du chasseur, soit fournie en même temps par le commanditaire ou louée par le chasseur, à raison de 5000 Fcfa / mois ou 1500 Fcfa par partie de chasse généralement.

· Le second mode de chasse, appelé « la veillée » est pratiqué uniquement la nuit par les jeunes valides, assez solides et supportant mieux les conditions de la chasse. Ici, le chasseur fait des patrouilles sans relâche pour maximiser les chances de capture. Elle est souvent pratiquée pendant la grande saison sèche, période pendant laquelle les activités champêtres

20

prennent de l'ampleur, dans la préparation des terrains agricoles (débroussaillement, abattage, etc.).

5.2.3. Chasse au filet

Elle est traditionnellement l'apanage des Téké. La forme actuelle est issue de la chasse collective au filet beaucoup pratiquée dans le passé. Elle est pratiquée en majorité par les vieux et quelques jeunes initiés. Elle est faite de manière individuelle ou à deux, mais toujours accompagnés de chiens.

La chasse collective au filet se pratique lorsqu'il y a des cérémonies d'initiation à certains systèmes de croyance ou pour sauver un malade obligeant la présence d'un gibier fraîchement tué ou vivant.

5.3. Organisation de la chasse

5.3.1. Effectif des chasseurs dans la zone d'étude

71 chasseurs ont été recensés dont l'age varie entre 15 et 55 ans ; ce nombre n'est pas exhaustif. Seuls les chasseurs résidents au village Ogooué et ceux provenant de Zanaga centre, utilisant comme axe de sortie le pont en lianes sur le fleuve Ogooué, ont été recensés. Le tableau 2 donne l'effectif des chasseurs en fonction de leur provenance.

Tableau 2 : Effectif des chasseurs par ethnie et provenance

Ombamba

Téké

Ethnies Provenance Effectif

Zanaga 3

Total 71

Ogooué 26

Zanaga 7

Ogooué 35

Les effectifs donnés dans le tableau 2 font uniquement mention des chasseurs identifiés et dont les produits de chasse ont été enregistrés.

5.3.2. Zones de chasse

Il s'agit des zones que les chasseurs se servent pour effectuer les prélèvements en gibiers (Figure 4). Les principales zones dans les quelles les chasseurs ont prélevé le gibier sont celles qui sont sur la figure.

2°50'

13°45'

13°50'

13°55'

2°35'

2°40'


·

Zchasse_1.s

13°40'

13°45'

13°50'

13°55'

14°00'

14°5'

14°10'

14

N

2°30'

· LouaLoua

· Madzamadza

Tsouni

Koungoulou

· Koun

goulou

Létali

2°35'

ala

Nkélé


·

· Nkoa

Kafeb

Ebiti

· E

biti

Dzili

· Dzili

Djoueli

2°40'


·

Engoio

Oss

Oss i


·

i

Lékéti

Lek eti
·

Engono

Kelonkassa

Kelonkassa
·

Lekati

Nk ia


·

s
·
Lessala

2°45'

Ogo

Tseli


·

Ebeyi


·

Lek ati


·

Oaoungou

Ntsieli

Nts ieli
·

2°50'

14

6 0 6 12 Kilomètres

2°30'

Source: IGN, 1:200000 AMPOLO, 2007 WCS-Plateaux batéké

2°45'

13°40'

14°5'

14°10'

14°00'

Carte des zones de chasse, axe Ogooué

21

Figure 4 : Carte des zones de chasse axe Ogooué

Cinquante huit (58) zones de chasse au total ont été identifiées (Tableau 14, annexe 1). Les zones Létali, Dzili, Koungoulou, Tsouni ont enregistré la biomasse en gibiers la plus importante (Tableau 3). Elles ont fourni respectivement, 886,2 ; 872,25 ; 811,2 et 628,43 en kg. Soit des contributions respectives de 8,1 ; 8,0 ; 7,4 et 5,8 en pourcentage par rapport à la biomasse totale3.

Tableau 3 : Biomasse fournie par les principales zones de chasse

N° d'ordre

Zones

Nbre Individus

Quantité (kg)

%

1

Létali

187

886,82

8,1

2

Dzili

186

872,25

8,0

3

Koungoulou

143

811,2

7,4

4

Tsouni

126

628,43

5,8

5

Kélonkassa

102

481,44

4,4

6

Loua

101

448,2

4,1

7

Paris

97

416,7

3,8

8

Ebiti

123

412,27

3,8

9

Mbi

73

398,5

3,7

10

Ngakomo

104

368,4

3,4

11

Lékati

95

365,4

3,4

Sur les 58 zones de chasse identifiées, 11 parmi elles (Tableau 3) ont fourni plus de la moitié de la quantité totale enregistrée, environ 56% de la biomasse totale. Une quantité de 581,2 kg, représentant 5,3% de la biomasse totale appartient à des zones non déclarées (Tableau 14). Ces zones (ou campements) portent soit les noms des rivières, ou ceux des anciens villages, ou encore une attribution personnelle du constructeur du campement.

5.4. Les prélèvements annuels de la viande de brousse sur l'axe Ogooué

Trente quatre (34) espèces animales (mammifères, oiseaux et reptiles), correspondant à 2461 individus ont fourni une quantité de 10891,14 kg, soit 11 tonnes environ pendant 12 mois, de février 2006 à janvier 2007. Une moyenne journalière de 11 individus et une biomasse moyenne de 48 kg/jour on été enregistrées. Pendant les mois de janvier, février, mars et décembre, les quantités de viande enregistrées atteignent ou dépassent une tonne et demi (Tableau 4). Les quantités de viande enregistrées de juin à novembre oscillent entre 400 et 800 kg. Le mois de mai a enregistré la quantité la plus basse, en raison du nombre de jours de suivi réduit, lié à la méthodologie adoptée sur la réalisation des différentes phases de l'étude.

22

3 La biomasse totale est de 10891,14 kg. Le tableau 3 est extrait du tableau général (n° 14, annexe)

Tableau 4 : Variation mensuelle des effectifs et de la biomasse prélevés

Mois

Effectif

Biomasse

% Effectif

% Biomasse

Février

197

806,0

8,0

7,4

Mars

319

1525,0

13,0

14,0

Avril

335

1524,1

13,6

14,0

Mai

94

429,0

3,8

3,9

Juin

189

891,7

7,7

8,2

Juillet

204

734,2

8,3

6,7

Août

106

471,4

4,3

4,3

Septembre

162

681,2

6,6

6,3

Octobre

176

692,8

7,2

6,4

Novembre

142

667,6

5,8

6,1

Décembre

326

1495,7

13,2

13,7

Janvier

211

972,5

8,6

8,9

Total

2461

10891,14

100

100

Nous avons calculé les valeurs moyennes journalières sur toute la période de l'étude. Les mois de février, avril, mai et décembre présentent les pics les plus élevés (Figure 5). Cependant, les mois de juillet, août, septembre et octobre ont enregistré les quantités moyennes journalières les plus basses. Deux constats se dégagent de ces résultats. Les quantités moyennes les plus élevées correspondent aux périodes pluvieuses, alors que les plus basses quantités moyennes sont enregistrées pendant les périodes sèches.

80

Poids moyen (kg)

70 60 50 40 30

 

20

 

10

 

0

23

Mois

Figure 5 : Variation moyenne journalière de la quantité (Kg) de viande de brousse prélevée par mois.

5.4. 1. Prélèvement par technique de chasse

Tableau 5 : Apport en effectif et en biomasse par technique de chasse

Techniques

Effectif

Biomasse (kg)

% Effectif

% Biomasse

Fusil

1779

7662,94

72,3

70,4

Piège

524

2964,4

21,3

27,2

Filet

121

186

4,9

1,7

Attrapé

20

41

0,8

0,4

Inconnu

17

36,8

0.7

0,3

Total

2461

10,891,14

100

100

La chasse au fusil représente la technique qui a produit plus de gibiers (1779 individus) et 7662,94 kg, soit respectivement 72,3 et 70,4 % en effectif et en biomasse totale (Tableau 5). Le piégeage a enregistré 524 individus et 2964,4 kg sur toute l'année. La moitié des individus capturés au piège (258) sont les Athérures, correspondant à un poids de 591 kg, soit 19% de la biomasse totale de gibiers capturés au piège. La chasse au filet, bien que de moins en moins pratiquée, contribue à hauteur de 5% sur l'effectif total, mais la quasi-totalité des gibiers capturés sont des Athérures. Les animaux attrapés ou capturés vivants représentent respectivement 0,8 et 0,4% en effectif et en biomasse totale. Ce sont uniquement le petit Pangolin et la tortue. Les variations mensuelles de la production par ces techniques sont illustrées par la figure 6.

Filet Fusil Piège Attrapé

Fevrier Avril Juin Août Octobre Décémbre

Mois

Poids (Kg)

1200

1000

400

800

600

200

0

24

.

Figure 6 : Variation mensuelle de la biomasse en fonction des techniques de chasse

Sur l'ensemble des techniques, les mois de mars, avril et décembre présentent les pics les plus élevés. En effet, c'est au cours de ces mois que les quantités de gibiers les plus importantes ont été enregistrées. Ces mois correspondent aux périodes pluvieuses de l'année. Ces périodes coïncident avec la réduction de l'activité agricole des hommes. Ceux-ci se livrent plus aux activités de chasse. En effet, pendant la période pluvieuse l'abondance de la nourriture en forêt favorise l'activité nutritionnelle des animaux et par conséquent leur présence est remarquée dans les zones facilement accessibles à la chasse.

5.4.2. Composition générale de la biomasse prélevée

5.4.2.1. Effectif et biomasse de gibier par ordre

La biomasse générale composée par l'ensemble des espèces animales prélevées toute l'année a été regroupée en trois groupes (mammifères, oiseaux et reptiles). Les mammifères quant à eux sont constitués de 6 ordres, dominés par 14 familles, dont les plus importantes sont les Bovidae, les Suidae, les Tragulidae, les Viverridae, les Cercopithecidae, les Hystricidae, les Manidae. La famille des Pongidés a enregistré un individu (un Chimpanzé) non comptabilisé dans les effectifs rapportés. Le tableau 6 présente la répartition de la biomasse par ordre et par groupes d'animaux.

Tableau 6 : Répartition des prélèvements par ordre ou groupe

Ordre/groupe

Effectif

Biomasse (kg)

%Effectif

%Biomasse

Primates

280

713,89

11,4

6,6

Rongeurs

685

1430,06

27,8

13,1

Artiodactyles

1363

8445,66

55,4

77,5

Carnivores

58

133,8

2,4

1,2

Pholidotes

51

126,13

2,1

1,2

Tubulidentés

1

Nd

0,0

0,0

Oiseaux

10

13,5

0,4

0,1

Reptiles

13

28,1

0,5

0,3

Total

2461

10891,14

100

100

Les artiodactyles représentent l'ordre le plus important en effectif (55,4%) et en biomasse (77,5%), suivi des rongeurs. Les carnivores et les pholidotes sont les moins représentés, avec des proportions semblables en effectif et en biomasse (Tableau 6). La figure 7, issue des statistiques en biomasse, illustre la prédominance des prélèvements chez les artiodactyles (78%). Ce sont essentiellement les Bovidae, les Suidae et les Tragulidae. Ils sont suivis par les rongeurs (13%), dominés par les Hystricidae, suivi des Muroidae et des Thryonomidae. Les primates (7% environ) occupent le troisième rang, composés uniquement par les Cercopithecidae.

1%

1%

7%

13%

78%

Primates Rongeurs Artiodactyles Carnivores Pholidotes Tubilidentes Oiseaux Reptiles

25

Figure 7 : Distribution de la biomasse totale par ordre

5.4.2.2. Prélèvement par technique de chasse et par ordre

Tableau 7 : Importance des prélèvements par technique de chasse

Technique de Chasse Ordre Effectif %

Artiodactyles 1142 46,40

Rongeurs 288 11,70

Primates 280 11,38

Carnivores 39 1,58

Pholidotes 19 0,77

Oiseaux 9 0,37

Reptiles 1 0,04

Fusil Tubilidentés 1 0,04

Artiodactyles 212 8,61

Rongeurs 280 11,38

Carnivores 18 0,73

Pholidotes 10 0,41

Reptiles 3 0,12

Piège Oiseaux 1 0,04

Artiodactyles 6 0,24

Filet Rongeurs 115 4,67

Pholidotes 14 0,57

Attrapé Reptiles 6 0,24

Inconnu 17 0,69

Total 2461 100,00

26

Les artiodactyles sont les principales victimes de la chasse au fusil, avec plus de 46% de prélèvements annuels. Ils occupent la seconde place dans les prélèvements aux pièges. Les rongeurs, deuxième ordre victime de chasse au fusil (11,70 %), sont les principales victimes de la chasse au piège. La chasse au filet est utilisée essentiellement pour la capture des rongeurs avec 4,67 % de capture. Le tableau 7 montre que les primates, espèces pour la plupart arboricoles, sont tués uniquement au fusil avec une proportion de 11,38 %.

5.4.3. Espèces abattues par ordre et par famille

5.4.3.1. Ordres des artiodactyles a. Famille des Bovidae

C'est la plus grande famille observée pendant le suivi, avec 1162 individus prélevés pour un poids total de 5885,45 kg, soit respectivement 47 et 54% en effectif et en poids totale (ou biomasse) sur l'ensemble des familles observées (Tableau 14, annexe 2). Elle totalise dix espèces regroupées en quatre genres : Cephalophus, Syncerus, Tragelaphus et Sylvicapra.

· Genre Cephalophus

Il regroupe six espèces, dont le Cephalophus monticola est la plus représentée en effectif (65%) et en biomasse (36,7% ) totale pour toute la famille ; suivi de Cephalophus leucogaster en effectif (14%) et en biomasse (21,1%) et de Cephalophus dorsalis ( 8% et 17,7% ), respectivement en effectif et en biomasse (Tableau 8).

27

Tableau 8 : Répartition des Bovidae par espèce

Espèce

Biomasse

Effectif

% Effectif % Biomasse

Cephalophus callipygus

540,55

57

5

9,2

C.dorsalis

1042,8

97

8

17,7

C.leucogaster

1244,3

165

14

21,1

C.monticola

2160,3

754

65

36,7

C.nigrifrons

330

40

3

5,6

C.sylvicultor

77,9

6

1

1,3

Syncerus caffer nanus

23,3

1

0

0,4

Tragelaphus scriptus

11,5

1

0

0,2

T.spekei

186

9

1

3,2

Sylvicapra grimmia

268,8

32

3

4,6

Total

5885,45

1162

100

100,0

 

· Genre Syncerus

Constitué d'une seule espèce, Syncerus caffer nanus, un seul individu a été suivi pendant toute la période de l'étude, avec un poids de 23,3 kg pesé sur un mâle fumé, en morceaux. Mais pendant l'étude, des rumeurs sur l'abattage de deux buffles ont été enregistrées.

· Genre Tragelaphus

Deux espèces ont été enregistrées : Tragelaphus spekei, avec 9 individus et un poids de 186 kg et Tragelaphus scriptus, un seul individu ayant un poids de 11,5 kg. Ces deux espèces représentent en effectif et en biomasse les valeurs les plus faibles sur l'ensemble des Céphalophes. Leurs habitats respectifs (zone humide et savane) peuvent expliquer la faible fréquence de capture.

· Genre Sylvicapra

Composé d'une seule espèce, Sylvicapra grimmia, 32 individus ont été enregistrés, avec un poids de 268,8 kg. Elle a été essentiellement prise au fusil dans les zones à dominance savanicole. Ce sont en majorité les tékés qui ont chassé cette espèce.

Comme on peut le remarquer à travers la figue 8, les prélèvements effectués sur les Bovidae ont essentiellement touché les Céphalophes, en particulier, le Céphalophe bleu (Cephalophus monticola) dont les effectifs dépassent plus de la moitié des Bovidae prélevés et le poids représente plus du tiers.

Biomasse (kg)

1500

1000

2500

2000

500

effectif Biomasse

0

effectifs

800

700

600

500

400

300

200

100

0

Espèces

Figure 8 : Distribution des effectif et biomasse des Bovidae

b. Famille des Tragulidae

L'unique espèce recensée dans cette famille est le chevrotain aquatique (Hyemoschus aquaticus), avec 80 individus et 432,7 kg représentant respectivement 3,3 et 4% des effectifs et de la biomasse sur l'ensemble des familles. Elle a été abattue dans 33 des 58 zones de chasse recensées.

c. Famille des Suidae

Dans cette famille il n'y a eu qu'une espèce recensée, le Potamochère (Potamochoerus porcus), avec 121 individus ayant fourni 2127,51 kg, soit les proportions respectives de 4,9 et 19,5% en effectif et en biomasse. Elle a été capturée dans 33 zones sur 58 recensées.

On peut conclure que chez les artiodactyles, les Bovidae sont les principales victimes de la chasse avec des taux de capture les plus élevés : 85% en effectif et 70% en biomasse (Figure 9).

25%

5%

Bovidae Tragulidae Suidae

70%

28

Figure 9 : Distribution de la biomasse des artiodactyles par famille

29

5.4.3.2. Les rongeurs

C'est le deuxième ordre le plus important après les artiodactyles. Il regroupe trois familles, qui sont : les Hystricidae, Muroidea et Thryonomidae. Les proportions des rongeurs en effectif et en biomasse sont respectivement de 27,8 % et 13 % (tableau 6).

Parmi les trois familles de cet ordre, ce sont les Hystricidae qui sont les mieux représentés, avec 656 individus ayant fourni 1380, 37 kg. Cette dernière famille est représentée par une seule espèce, l'Athérure (Atherurus africanus) qui a fourni toute la biomasse prélevée dans cette famille.

5.4.3.3. Les primates

Ils sont représentés par une seule famille : les Cercopithecidae. La difficulté de distinguer les différentes espèces de cette famille sur le terrain et l'état fumé de la plupart d'entre elles, nous a amené à regrouper sous le même nom toutes les espèces de singes prélevées. Le Moustac (Cercopithecus cephus) est l'espèce la plus enregistrée. D'autres espèces appartenant aux Cercopithecidae ont été aussi recensés. On peut citer le Talapoin du nord (Miopithecus ogouensis) et le Hocheur (Cercopithecus nictitans). Mais toutes ces espèces ont été regroupées sous le vocal de singe, « Nkima » en langue locale. Au total, 280 individus ont fourni 713,89 kg, soit 11,4% en effectif et 6,6 % en biomasse totale (Tableau 9).

5.4.3.4. Les carnivores

Ils sont représentés par cinq familles, dont les Canidae, Felidae, Herpestidae, Mustelidae et Viverridae. Parmi ces cinq familles, les Viverridae sont les plus représentés en effectif (44 individus) et en biomasse (86,8kg), soit les proportions respectives de 1,8 et 0,8% en effectif et en biomasse totale (Tableau 15, annexe 2).

Trois espèces représentent la famille des Viverridae. Il s'agit de la Genette servaline (Genetta servalina), la Civette (Civettictis civetta) et la Nandinie (Nandinia binotata).

Sur les 44 individus de la famille, la Nandinie compte 31 à elle seule.

Deux espèces de Felidae ont été enregistrées, parmi lesquelles un Léopard (Panthera pardus), pour qui seule la peau a été observée. L'autre espèce est le Serval (Felis serval), avec deux individus pesant 10,5 kg.

Tableau 9: Répartition des prélèvements par ordre et famille

Ordre Famille/groupe Effectif Biomasse % Effectif % Biomasse

Bovidae 1162 5885,45 47,2 54,0

Tragulidae 80 432,7 3,3 4,0

Artiodactyles Suidae 121 2127,51 4,9 19,5

Canidae 1 5,5 0,0 0,1

Felidae 3 10,5 0,1 0,1

Herpestidae 8 17,1 0,3 0,2

Mustelidae 1 13,5 0,0 0,1

Carnivores Viverridae 44 86,8 1,8 0,8

Primates Cercopithecidae 280 713,89 11,4 6,6

Hystricidae 656 1380,37 26,7 12,7

Muroidea 24 31,09 1,0 0,3

Rongeurs Thryonomidae 5 18,6 0,2 0,2

Pholidotes Manidae 51 126,13 2,1 1,2

Tubilidentes Orycteropidae 1 0 0,0 0,0

Reptiles* 13 28 0,5 0,3

Oiseaux* 10 13,5 0,4 0,1

Autres Inconnu 1 0,4 0,0 0,0

Total 2461 10891,04 100,0 100,0

2%

12%

2%

81%

* Groupe

5.5. Destination et circuit commercial des produits de chasse

5.5.1. Destination de la viande prélevée

La venaison enregistrée pendant la période d'étude a pris essentiellement 10 destinations suivant les déclarations des chasseurs ou des trafiquants/revendeurs. Les principales localités concernées sont énumérées dans la figure 10.

3%

Brazzaville Gabon Lekana

Non declaré Ndouo Nkayi Ogooué Pointe-noire Sibiti Zanaga

30

Figure 10 : Distribution de la venaison par destination

La viande est essentiellement destinée à Zanaga centre, avec 1772 individus pesant 8708,28 Kg sur l'ensemble du gibier prélevé, soit 81% de la biomasse totale (tableau 17, annexe 3). La part

31

du gibier évacuée sur Zanaga n'est pas totalement utilisée pour la vente. En effet, une petite portion de cette viande est utilisée pour la consommation familiale des chasseurs résidents à Zanaga (209,63 Kg). Cependant, la question reste posée sur la destination finale de la viande qui entre à Zanaga. A partir de ce centre, la viande n'est-elle pas exportée vers d'autres localités ? L'Ogooué village est la 2ème destination prise par le gibier prélevé, avec 1274,16 kg, soit 12% de la biomasse totale. Sur la quantité totale destinée au village, 483,9 kg sont revendu et 790,26 kg consommées.

Une quantité de 368,1 kg représentant 3% de la biomasse totale est destinée à Brazzaville. Le colis est en majorité constitué d'animaux de taille réduite (Céphalophe bleu, Athérure, etc.).

La part du gibier évacué sur Nkayi a constitué un stock de 231,9 Kg, soit 2 % de la biomasse totale. Ici, comme pour Brazzaville, les espèces évacuées sont pour la plupart des Céphalophes bleus et les Athérures. La biomasse évacuée sur Sibiti est proche de celle de Nkayi.

Les proportions de gibiers évacués dans les localités restantes (Gabon, Lékana, Pointe-noire, etc.) sont minimes, inférieures chacune à 1% de la biomasse totale.

5.5.2. Circuit commercial et prix moyens par espèce prélevée

Le gibier prélevé sur l'axe Ogooué suit un circuit commercial entretenu par plusieurs acteurs. Les premiers acteurs sont les chasseurs grâce à qui le gibier est prélevé de la forêt. Ils forment le premier maillon de la chaîne de prélèvement. Le deuxième maillon, représentant presque le pivot de toute la chaîne, est constitué des commerçants « trafiquants de viande de chasse ». C'est ce dernier maillon qui organise et pré finance certaines parties de chasse. Ces trafiquants assurent le relais entre les chasseurs et le reste de la population consommatrice de la viande de brousse. Ils influencent la fixation du prix du gibier par les chasseurs. Mais, une fois acheté, le gibier est revendu à un prix allant du simple au double, selon les lieux et la localité de vente. Ce prix varie en fonction de l'espèce, de son poids, de l'age et de son état (frais ou fumé).

Sur les 34 espèces enregistrées, les poids et prix moyens de 17 espèces (2380 individus) ont été calculés. Le tableau 18 (annexe 4) donne les détails y relatifs. Il s'agit des prix fixés directement par les chasseurs à la sortie de la forêt. Les résultats des investigations informelles faites au marché de Zanaga indiquent que ces prix sont légèrement plus élevés.

Les 71 chasseurs recensés ont abattus 2461 gibiers, équivalent à un poids de 10891 kg. Ces gibiers ont coûté 5.946.200 f.cfa, soit un prix moyen de 495.517 f.cfa par mois et une moyenne de 83749 f.cfa par chasseur et par année. La biomasse moyenne mensuelle vendue est de 907,59 kg. Un prix de vente moyen estimatif de 7000 f.cfa par chasseur et par mois a été obtenu

3ème PARTIE

32

DISCUSSION ET SUGGESTIONS

33

Chapitre 6 : Discussion et suggestions.

6.1. Pression démographique autour de la zone d'étude

Notre zone d'étude est située dans le district de Zanaga, frontalier avec les districts de Lékana et Bambama. La population de ces trois districts réunis est de 36805 habitants (recensements administratifs de 2003 et 2004). Si la totalité de cette population n'exerce pas directement ses activités dans la zone du futur parc, il est certain qu'il y a une pression indirecte sur celle-ci. On estime néanmoins à plus de 7000 personnes habitant les villages environnants ayant une influence directe sur la zone à protéger. Mais comme le démontrent les résultats, la viande prend plusieurs destinations qui dépassent les limites de ces trois districts.

6.2. Espèces animales prélevées et leur contribution dans la biomasse totale

Les artiodactyles et, en particulier les céphalophes ont fourni en biomasse comme en effectifs la majorité de la viande de chasse prélevée. Leur contribution dans la biomasse totale prélevée est de 77,5%. La contribution des artiodactyles dans la biomasse totale prélevée a souvent été jugé remarquable (Malonga, 1996 ; Moukassa, 2004 ; Fargeot, 2005). Le tableau 10 compare les résultats obtenus dans sept sites d'études situés dans trois pays d'Afrique centrale. Sur l'ensemble de ces résultats, la contribution des artiodactyles (ou ongulés) dans la biomasse totale se situe au-delà de 60%. Les proportions en effectif et en biomasse à Campo, au Cameroun et celles de la présente étude sont presque les mêmes.

Tableau 10 : Comparaison des effectifs et de la biomasse dans différents sites d'étude

Ongulés Primates Rongeurs

% % % % % %

Localités Auteurs*

effectif biomasse effectif biomasse effectif biomasse

Makokou (Gabon)

 

57

67

18

18

14

4

Lahm (1996)

Campo (Cameroun)

57

76

8

11

18

5

Dounias (1999)

Dja, Kompia (Cameroun)

41

60

15

16

33

18

Delvingt et al. (2001)

Lobeké(Cameroun)

68

71

7

19

11

3

Fimbel et al.( 2000)

Nganzicolo (Congo)

20

79

6

15

3

2

Auzel et Wilkie (2000)

Ndoki (Congo)

87

93

11

6

1

e

Auzel et Wilkie (2000)

Ogooué (Congo)

 
 
 
 
 
 
 

Présente étude

55

78

11

6

28

13

WCS-Batéké (2007)

*Source tableau 10 (Fargeot, 2005).

Les rongeurs constituent le deuxième groupe concerné, contribuant à 28% en effectif et à 13% en biomasse totale (Tableau 10). C'est la famille des Hystricidae qui est la plus concernée par les prélèvements. L'Athérure est la principale espèce chassée. L'Aulacode et le Rat de Gambie sont moins prélevés. Comparés avec les résultats obtenus dans d'autres pays du bassin du Congo, nos résultats se rapprochent de ceux obtenus dans les sites du Dja et de Kompia, au Cameroun (Tableau 10). Mais ces résultats restent largement au-dessus de ceux obtenus dans deux autres sites du Nord-Congo (Ngandzikolo et Ndoki) (tableau 10). Ce qui pourrait laisser comprendre

34

que notre zone d'étude semble être plus giboyeuse que celles des deux autres sites étudiés au Congo. Mais contrairement à notre zone d'étude, Ngandzikolo et Ndoki ont subi récemment une exploitation forestière. Par conséquent, ces zones ont peut-être été surchassées. Il a été démontré que l'ouverture des routes à travers l'exploitation forestière favorise les activités de braconnage (Auzel, 1995 ; Auzel et Wilkie, 2000).

Le troisième groupe concerné est celui des primates, avec une contribution à 11% du nombre des prises, soit 6% de la biomasse totale (Tableau 10). L'unique famille représentée est celle des Cercopithecidae et, le Moustac (Cercopithecus cephus) est la principale espèce chassée. Le Chimpanzé (Pan troglodytes) est aussi chassée, mais à des rares cas. Son statut d'espèce intégralement protégée est connu des chasseurs qui par conséquent craignent des répressions éventuelles.

Soulignons aussi que le Chimpanzé n'est pas communément consommé par les autochtones, et une fois tué, sa valeur marchande est très faible ; ce qui traduit le manque d'intérêt non seulement pour les chasseurs, mais aussi pour la population qui se montre indifférente vis à vis de la chair de ce grand primate.

Les carnivores, les Pholidotes et les Tubilidentes sont faiblement représentés, avec pour les carnivores, la famille des Viverridae, représentée principalement par la Nandinie (Nandinia binotata) et pour les Pholidotes, la famille des Manidae, représentée surtout par le petit Pangolin (Manis tricuspis). La taille et la valeur marchande de la Nandinie et celles du petit Pangolin peuvent être les raisons majeures qui expliquent le désintéressement des chasseurs qui trouvent moins de profits après la vente de ces gibiers.

Les reptiles et les oiseaux, bien que comptabilisés parmi les gibiers prélevés, n'apportent pas une contribution significative. Seulement 13 individus chez les reptiles, avec une biomasse de 28 kg et 10 individus chez les oiseaux, avec une biomasse de 13,5 kg ont été prélevés. Les individus chassés sont surtout les tortues chez les reptiles et les pintades chez les oiseaux. Ces prélèvements ont été le plus souvent occasionnels, individus ramassés pour le cas des tortues. La presque totalité de ces prélèvements sont destinés à la vente.

6.3. Prélèvement par zone de chasse

Les zones de chasse présentent des variations dans la fourniture du gibier. Les zones les plus éloignées du village sont apparemment les plus riches en faune, certaines sont situées proche des limites frontalières avec le Gabon (Figure 4, Tableau 3).

Les deux premières zones (Létali et Dzili) (Tableau 3) ayant enregistré le plus grand nombre de gibiers prélevés sont situées en zone de mosaïque savane-forêt, ce sont pour la plupart, les Tékés qui chassent dans ces zones. Par contre, Koungoulou et Tsouni sont les zones forestières fréquentées aussi bien par les Tékés que par les Ombambas. Kélonkassa, Lékati et Paris sont plus choisies par les Ombambas. La distance parcourue par les chasseurs pour atteindre les zones de chasse les plus éloignées du village de référence (Ogooué) varient entre 20 et plus de 30 km en ligne droite ou à vol d'oiseaux. Ce qui signifie que ces chasseurs doivent fournir beaucoup d'efforts pour espérer faire une bonne partie de chasse. Certaines de ces zones (Loua, Tsouni, etc.) sont proches de la frontière avec le Gabon. De l'autre côté du Gabon, la zone étant érigée en Parc national, on peut dire que les chasseurs congolais tirent plus de profits en choisissant de chasser proche de la frontière gabonaise.

35

Le comportement des chasseurs congolais qui choisissent la zone frontalière avec le Gabon pour espérer maximiser leurs chances de capture est certainement préjudiciable pour la protection de la faune. Le nombre moyen de gibiers prélevés (11) par jour dans ces zones de chasse, représentant une moyenne journalière de 48 kg est énorme pour une zone non protégée.

Nous recommandons que l'Etat prenne les dispositions nécessaires pour que cette zone soit intégralement protégée.

La juxtaposition de cette zone avec la zone frontalière du Gabon déjà érigée en parc est un atout pour la gestion commune de la faune entre les deux pays.

La zone de Mbi, situé dans les zones agricoles a fourni 368,4 kg soit 3,4% de la biomasse totale prélevée. Or, cette zone faisant partie de zones environnantes, a fourni environ la moitié du gibier destiné à la consommation pour l'Ogooué (90,26 kg).

Ce chiffre indique qu'il y'a encore des possibilités de faire la chasse de subsistance autour du village et pallier avec un degré élevé au problème de fourniture de protéines d'origine animale.

Si l'Etat décide de créer le parc, et si les populations souhaitent exercer leurs activités de chasse traditionnelle destinée à la subsistance, la zone de Mbi pourra leur être conseillée, mais la chasse devra être réglementée et contrôlée.

6.4. Prélèvement par technique de chasse

6.4.1. Techniques de chasse et impact écologique

Les trois principales techniques de chasse pratiquées dans la zone d'étude sont par ordre d'importance : la chasse au fusil (72% d'individus prélevés), les pièges (21%) et le filet (5%) (Tableau 5). La fréquence élevée des prélèvements avec le fusil est liée à beaucoup de facteurs :

· Elle est pratiquée pendant toute l'année ;

· Elle a une facilité et une rapidité d'abattage du gibier ;

· Elle se pratique la nuit ou le jour.

L'intensité des pièges a été très faible de mai à novembre. Cette période se caractérise par un faible taux de prélèvement au piège. La biomasse prélevée ne dépasse pas 200 kg par mois (Figure 6). C'est la période pendant laquelle certains chasseurs retirent leurs pièges en forêt profonde, parce que cette période coïncide avec la période sèche de l'année, et, les chasseurs estiment que la chasse au piège n'est plus rentable.

Mais il est important de souligner que cette technique est la plus destructive, parce qu'elle n'est pas sélective.

Les prélèvements en gibiers dans une zone ne sont garantis à long terme que si la chasse se pratique de manière durable.

Le piégeage étant la technique la plus destructive, une campagne d'explication devra être permanente à l'endroit des chasseurs pour qu'ils comprennent l'ampleur des dégâts causés par cette technique.

La chasse au filet se pratique de moins en moins, et elle a contribué à une part non négligeable malgré qu'elle soit récusée par les jeunes. Elle est très sélective avec peu d'impact négatif sur la faune et devrait être encouragée.

36

Dans le village Ogooué, l'usage du fusil est lié à plusieurs motivations. Il demeure pour les jeunes le moyen le plus rapide et sûr d'abattre un grand nombre de gibiers et de valeurs marchandes élevées. Cependant, l'usage des pièges pour la chasse commerciale suppose l'allongement des lignes de piégeage avec une augmentation de pertes par décomposition du gibier.

6.4.2. Les techniques de chasse et les prélèvements 6.4.2.1. Les espèces prélevée au fusil

Les artiodactyles sont les principales victimes de la chasse au fusil. En effet, les espèces de cet ordre pour la majorité (céphalophes) peuvent être rencontrées le jour ou la nuit. La raison qui explique leur énorme contribution est le fait qu'elles ont un taux de rencontre supérieur à celui d'autres espèces, surtout le céphalophe bleu qui a la contribution considérable en terme d'effectif.

6.4.2.2. Les espèces prélevées au piège

Les rongeurs sont les principales victimes de cette technique. Plusieurs raisons peuvent expliquer cela. Les difficultés de tuer les grands mammifères, comme les Suidae et certains Bovidae, pendant la saison des pluies, associées au coût d'investissement élevé de cette technique pour les capturer poussent les chasseurs d'orienter leurs pièges vers l'athérure, principale victime. Le pourcentage et la rapidité de capture des rongeurs sont très élevés. La possibilité d'installer un grand nombre de pièges de rongeurs est aussi une motivation pour les chasseurs.

6.5. Destination du produit de la chasse

Les prélèvements réalisés sur la faune sauvage durant la période de l'étude ont pris plusieurs destinations avec différentes utilisations (figure10). La répartition des prélèvements entre la consommation villageoise et la vente à l'extérieur du village dépend directement de la présence des circuits commerciaux organisés et solvables (Fargeot, 2005). Lorsque les possibilités de négoce augmentent, une part très significative de la venaison, atteignant fréquemment les deux tiers des prélèvements, est destinée à la vente, alors que le volume du gibier prélevé s'accroît également (Auzel, 1997) cité par Fargeot (2005).

Cela justifie bien la part destinée à la vente dépassant les deux tiers des prélèvements dans le village. La forte proportion (80%) (Tableau 17,annexe 3) évacuée sur Zanaga centre exprime bel et bien la forte demande en viande de brousse au niveau du centre du district, même si l'on ne peut, à partir de là, définir les destinations finales. En effet cette proportion justifie la présence d'un circuit commercial, entretenu par les trafiquants et revendeurs de viande, entre l'Ogooué et Zanaga centre. La majorité des chasseurs sont fournis en matériel (nourritures, piles, cartouches, cigarettes, etc.) par les grossistes ou trafiquants provenant de Zanaga centre. Ces trafiquants pèsent énormément sur l'exploitation illégale de la viande de brousse.

Si les mesures vont être prises sur le contrôle et la réglementation de la chasse autour du futur Parc, le maillon que constituent les trafiquants, devra être particulièrement visé. Une reconversion des trafiquants vers la vente de la viande d'élevage serait une alternative à la fourniture des protéines animales.

37

Les comparaisons faites sur l'utilisation de la venaison avec les autres localités en proportions de biomasse montrent la dominance de la proportion destinée à la vente extérieure (Tableau 11).

Tableau 11 : Principales utilisations de la viande de brousse (% Biomasse)

Localisation

Auto

Vente

Vente

Source

 

consommation

locale

extérieure

 

Nganzicolo (Nord-Congo)

38

 

62

Auzel.,2000

Ndoki (Nord-Congo)

63

 

37

Auzel et al.,2000

Djapostem (Cameroun)

8

26

66

Auzel et al., 2000

Présente étude

9,5

4,4

86

WCS-Batéké, 2007

Nganzicolo est desservie par le fleuve, tandis que Ndoki et Djapostem sont respectivement proches d'un camp forestier et d'une exploitation forestière.

Ces chiffres montrent clairement que le produit de la chasse quelque soit la localité considérée est en majorité destiné à la vente. Mais le cas de Ndoki est particulier, parce que la viande est prélevée près d'un camp forestier, et est destinée en priorité à la consommation des employés de l'entreprise. Ce constat nous permet de dire que la chasse n'est plus pratiquée pour les besoins d'autoconsommation, mais plutôt à but lucratif, favorisant ainsi le braconnage.

6.6. Place de la chasse parmi les activités économiques du village Ogooué

Sur un total de la population masculine de 157 individus, 61 sont des chasseurs soit 39% de la population masculine totale. Or la figure 2 montre que la tranche de la population infantile est plus importante que celle des adultes et des vieux. C'est pour dire que la proportion des chasseurs potentiels du village est considérable. Comme on peut le constater, la chasse est une activité essentiellement pratiquée à l'Ogooué. Elle est une source de protéines et de revenus sure, ce qui lui confère une place de choix dans les activités économiques.

En général, dans le District de Zanaga la chasse ne constitue pas une activité essentielle, mais elle demeure une source de revenus considérable pour les quelques chasseurs qui en font une activité principale.

Cette activité étant développée, d'une manière incontrôlée dans le village, elle influence en partie les activités agricoles, cela peut s'expliquer par le faible niveau de production agricole et la forte dépendance des populations riveraines en aliments de base provenant des villages voisins et de certains centres urbains, comme par exemple le manioc; l'absence des légumes.

6.7. Impact écologique de la chasse et la protection de la faune

Le prélèvement effectué dans la zone étudiée se fait de manière continue et ce, depuis plusieurs années. Il est certain qu'un impact écologique soit perceptible à l'égard des quantités de viande sorties chaque année dans cette zone. Les Céphalophes sont les plus chassés, avec un prélèvement annuel en biomasse de 52 % sur l'ensemble des espèces abattues. Il serait important d'examiner le niveau de prélèvement des céphalophes par rapport aux 778 km2 que couvre la zone d'étude. .

Mais les données collectées sur une seule année ne peuvent nous permettre de faire une estimation fiable.

Par ailleurs, la quantité de viande destinée à la vente (9846,75 kg) est 9 fois plus importante que celle destinée à la consommation (1032,39 kg) ; ce qui montre clairement les enjeux de la chasse

38

pratiquée dans cette zone, c'est à dire, une chasse commerciale. Vu les enjeux commerciaux de cette chasse, nous redoutons que celle-ci soit durable à l'avenir.

Les résultats des reconnaissances écologiques effectuées dans certaines zones des Plateaux Batéké du Céphalophe de Grimm donnent les chiffres indiqués dans le tableau 12.

Tableau 12 : Comparaison des taux de rencontre du Céphalophe de Grimm

Zone d'étude

Taux de rencontre

(indice/km) Auteurs

Bambama 0,06 Madzou et Moukassa, 1998

Nambouli 0,2 Ikoli et al., 1998

Loubilika 0,7 Ikoli et al., 1998

Kwembali 2,94 Ikoli et al., 1998

Lefini (5 sites) 0,15- 0,94 Ikamba kulu, 2006

Le taux enregistré à Bambama, zone la plus proche de la zone de cette étude est très faible. Mais plus élevé dans la zone de Kwembali (Réserve de faune de la Léfini) en 1998. Lorsque l'attention est mise sur les résultats des reconnaissances écologiques effectuées plus récemment dans cette même réserve, il ressort que ces taux sont très variables et plus ou moins faibles par rapport à ceux enregistrés 10 ans avant.

Pour mieux apprécier le niveau de prélèvement de cette espèce et déterminer si ce prélèvement est durable, il sera intéressant de mener une étude particulièrement sur cette espèce dans les zones où sa présence paraît encore plus ou moins effective.

Les rapports de prélèvement faits entre artiodactyles et rongeurs d'une part et entre artiodactyles et primates d'autre part (tableau 13) montrent que les artiodactyles sont prélevés deux fois plus que les rongeurs et 5 fois plus que les primates ; ce qui montre qu'il existe encore un espoir de trouver les animaux terrestres dans la zone.

Tableau 13 : Rapport des effectifs entre principaux ordres prélevés

Ordre Effectif Rapport

Artiodactyles 1363

Rongeurs 685 2

Artiodactyles 1363

Primates 280 4,9

6.8. Gestion de la faune

En République du Congo, la faune est gérée à travers la loi n°48/83 qui stipule à son article 1er que : L'ensemble des animaux sauvages susceptibles de provoquer un intérêt touristique ou susceptibles d'être exploités pour leur viande, leurs peaux, leurs plumes ou leurs trophées, appartiennent à l'état et sont régis par les dispositions de la dite loi (Adouki, 2004). Cette loi prévoit aussi à son article 7, les conditions requises pour prétendre exercer l'activité de chasse. Elle exige à quiconque veut se livrer à la chasse d'être détenteur d'un permis ou d'une licence et de se présenter à l'autorité du lieu où il entend effectuer son activité de chasse. Une fois le permis attribué, le chasseur doit respecter un quota par espèce qui lui est autorisé et devrait payer une taxe à cet effet. Cependant, l'exercice de cette chasse doit respecter les périodes d'ouverture et de fermeture de la chasse, conformément à l'arrêté 3772/72 ; période de fermeture supposée

39

correspondre à la période de reproduction des animaux. Aussi, la réglementation congolaise en conformité avec la convention de Washington (CITES) détermine par arrêté n° 3863/84, les espèces intégralement, partiellement protégées et les espèces non protégées.

Les chasseurs suivis pendant cette étude ignorent pour certains les dispositions de la loi 48/83. Nombre d'entre eux chassent sans permis, certains d'entre eux qui détiennent les permis ne respectent ni les quotas qui leur sont autorisés, ni les espèces autorisées à chasser. La chasse est pratiquée toute l'année, les périodes d'ouverture et de fermeture de la chasse ne sont pas observées. La période de fermeture de chasse va du 1er novembre au 30 avril. Les résultats de cette étude montrent que c'est plutôt pendant la dite période que plus de gibiers ont été prélevés. Aussi, un indice non négligeable sur la reproduction a été enregistré, à savoir 22 femelles sur100 suivies pendant les mois de décembre et janvier étaient soit gestantes, soit allaitantes. Le profit ne serait-il pas plus important pour les chasseurs et la population s'ils laissaient ces animaux se reproduire pendant les périodes propices ?

Nous proposons qu'une étude annuelle soit conduite et qu'une attention particulière soit portée sur l'aspect de la reproduction, afin d'obtenir les données plus fiables et susceptibles d'aider les décideurs dans la gestion de la faune.

Cinq espèces intégralement protégées ont fait l'objet du prélèvement pendant cette étude. Il n s'agit : du Chimpanzé, du Léopard, du pangolin géant, de l'Oryctérope et du Chevrotain aquatique. La question reste posée sur le niveau de connaissance des chasseurs sur le statut des espèces qu'ils prélèvent.

Il serait souhaitable que l'administration forestière en partenariat avec WCS, étudie la possibilité d'organiser les missions conjointes destinées à expliquer et à éduquer la population cible sur le statut de certaines espèces animales.

La mission confiée à WCS /Plateaux Batéké par le ministère en charge de la gestion de la faune est celle de créer un parc dans la zone où cette étude a eu lieu. L'objectif visé est celui de protéger et de conserver les espèces phares. Le Chimpanzé et le Léopard font partie de ces espèces. Pour cette raison, nous recommandons aux gestionnaires de cette zone de mener les actions visant à mettre fin à ce prélèvement illégal.

C'est du ressort des autorités compétentes des Eaux et Forêts, qu'il incombe la tâche de faire respecter la mesure sur le respect des périodes d'ouverture et de fermeture de la chasse. Mais sur le terrain, très peu ou aucune action de répression ou de surveillance n'a été entreprise pendant la période de cette étude. La zone d'étude est placée sous la gestion de la Brigade forestière de Zanaga. Mais un problème de personnel et du matériel devrait être l'une des causes ayant empêché l'intervention régulière de cette brigade.

Le renforcement en personnel et en matériel de cette brigade est souhaitable pour un appui à WCS chargé de créer et de gérer le futur parc.

40

CONCLUSION

Les résultats de cette étude viennent de nous démontrer l'ampleur de la chasse autour du futur parc à créer. 71 chasseurs participent à l'exploitation illégale des ressources fauniques de la zone étudiée. Ils parcourent jusqu'à trente 30 km, voire plus, en ligne droite pour espérer faire une bonne partie de chasse. En moyenne 11 individus sont prélevés par jour, soit 48 kg en moyenne. Sur un total de 34 espèces prélevées, 5 sont des espèces intégralement protégées, par conséquent exclues de toute chasse.

Quatre vingt six pourcent de la biomasse prélevée est destinée à la vente en dehors du village Ogooué, ce qui justifie la motivation des chasseurs, qui ne chassent que pour les besoins commerciaux et non de subsistance. Le produit prélevé alimente les grandes villes du Congo, y compris Brazzaville et franchit les limites du pays pour atteindre le Gabon. La chasse au niveau de l'Ogooué village est une source de revenus considérable.

Aussi, bien que la chasse soit la première source de protéines et de revenus non dans le village, les quantités élevées de viande prélevée, surtout les espèces intégralement protégée, devraient être une preuve qui justifierait la conservation de la faune en créant un parc, et éduquer les populations locales.

Les mesures extractives découlant du dialogue entre l'Etat, les ONG de gestion et les populations riveraines, doivent tenir compte de tous les acteurs impliqués dans la conservation.

Dans le plan de gestion il faudra inclure les questions du finage villageois, par ce qu'en effet, les populations de ce village sont forestières comme bon nombre auraient des liens étroits avec la forêt culturellement et socio économiquement. Ceci est un indice important à prendre en compte afin que les gestionnaires de cette zone puissent avoir les jugements objectifs.

La restriction quelle qu'elle soit, de l'espace de chasse aura des conséquences qu'il faut évaluer afin de prendre des décisions objectives pour le classement de la zone.

Il serait souhaitable de diriger les populations victimes des effets directs de restriction spatiale, vers les activités alternatives, en tenant compte des potentialités existantes.

Par exemple, inciter les populations à améliorer leur niveau de production en élevage et en produits vivriers, par le financement des projets.

Les limites provisoires se situant sur les abords du fleuve Ogooué, il est nécessaire de donner la possibilité aux populations, d'avoir accès à la rive droite pour réaliser les activités ponctuelles de cueillette, vu leur importance dans l'économie domestique et de ne pas assister à la disparition du pont en lianes.

Tenant compte de la création du parc, afin d'espérer détourner les acteurs de la filière chasse vers d'autres activités afin de réduire les conflits entre conservateurs et les populations locales, il est nécessaire sinon souhaitable d'étudier comment formuler les projets de développement d'activités alternatives à la chasse.

L'étude, n'ayant pris en compte le volet reproduction des mammifères que partiellement, et compte tenu de son importance dans la gestion des écosystèmes forestiers, il est souhaitable que des recherches dans cette optique soient effectuées.

41

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44

ANNEXES

Annexe 1 : Zones d'abattage

Tableau 14 : Contribution des zones d'abattage aux effectifs et à la biomasse totale

N° ordre

Zones d'abattage

Nbre
individus

Quantité (kg)

%

N° ordre

Zones d'abattage

Nbre
individus

Quantité (kg)

%

1

alaentours

17

50,99

0,5

31

Madzamadza

11

53,7

0,5

2

Bagnouki

30

98,4

0,9

32

Malanga

3

10,6

0,1

3

Batéké

2

4,3

0,0

33

Malouda

8

24,7

0,2

4

Bissilika

4

11,4

0,1

34

Mbi

73

398,5

3,7

5

Dakar

2

5,3

0,0

35

Mboli

17

132,7

1,2

6

Djouéli

48

239,8

2,2

36

Mbolo

59

256,1

2,4

7

Djouéné

32

155

1,4

37

Mbouni

37

165,1

1,5

8

Dzanga

1

13,5

0,1

38

Meneké

1

2,5

0,0

9

Dzili

186

872,25

8,0

39

Midzila

1

7,5

0,1

10

Dzokabolo

4

14,8

0,1

40

mitsoué-mitsoué

10

10

0,1

11

Ebeyi

3

37,6

0,3

41

Moukili

9

32,1

0,3

12

Ebiti

123

412,27

3,8

42

Mpassa

6

24

0,2

13

Eboa

5

36,4

0,3

43

Ngakomo

104

368,4

3,4

14

Ekomissoka

73

342,11

3,1

44

Nkélé

22

59,2

0,5

15

Ekotoboto

2

6,6

0,1

45

Nkia

89

284,6

2,6

16

Engono

86

322,5

3,0

46

Nkoa

32

129,1

1,2

17

Kabala

38

186,3

1,7

47

Ntsiéli

12

46,9

0,4

18

Kélonkassa

102

481,44

4,4

48

Obini

34

233,7

2,1

19

Kibama

6

102,9

0,9

49

Odiba

14

82,7

0,8

20

Kindoni

8

31

0,3

50

Ogoué

10

47,5

0,4

21

Koungoulou

143

811,2

7,4

51

Onto

3

37,4

0,3

22

Lekati

95

365,4

3,4

52

Opoungou

20

65

0,6

23

Leketi

22

71,1

0,7

53

0ssété

29

129,3

1,2

24

Lékouti

5

17

0,2

54

Ossi

20

57,8

0,5

25

lémiki

6

13,8

0,1

55

Ossiola

15

53,4

0,5

26

Léssala

50

200,6

1,8

56

Paris

97

416,7

3,8

27

Létali

187

886,82

8,1

57

Tsouni

126

628,43

5,8

28

Loua

101

448,2

4,1

58

Yama

13

39,53

0,4

 
 
 
 
 
 
 
 
 

45

46

29

 

mabéké

5

24,7

0,2

59

Non identifiée

142

581,2

5,3

30

Maboukou

57

249,1

2,3

Total

 

2460

10891,14

100,0

* Nbre d'individus = Nombre d'individus

47

Annexe 2 : Effectif et biomasse prélevés

Tableau 15: Répartition des effectifs et de la biomasse totale par famille

Famille

Effectif

Biomasse

% Effectif

% Biomasse

Bovidae

1162

5885,45

47,2

54,0

Tragulidae

80

432,7

3,3

4,0

Suidae

121

2127,51

4,9

19,5

Canidae

1

5,5

0,0

0,1

Felidae

3

10,5

0,1

0,1

Herpestidae

8

17,1

0,3

0,2

Mustelidae

1

13,5

0,0

0,1

Viverridae

44

86,8

1,8

0,8

Cercopithecidae

280

713,89

11,4

6,6

Hystricidae

656

1380,37

26,7

12,7

Muroidea

24

31,09

1,0

0,3

Thryonomidae

5

18,6

0,2

0,2

Manidae

51

126,13

2,1

1,2

Orycteropidae

1

0

0,0

0,0

Reptiles

13

28

0,5

0,3

Oiseaux

10

13,5

0,4

0,1

Inconnu

1

0,4

0,0

0,0

Total

2461

10891,04

100,0

100,0

48

Tableau 16: Liste exhaustive des espèces rencontrées dans la zone, reparties par Groupe, Ordre et Famille

Groupe

Ordre

Famille

Espèces

Nom français

Nom local

Effectif

Biomasse (Kg)

Mammifères

Artiodactyles

Bovidae

Cephalophus callipygus

Céphalophe de Peters

Moussouma / Ossomi

57

540.55

 
 
 

C.dorsalis

Céphalophe bai

Kissibi / Essibi

97

1042.8

C.leucogaster

Céphalophe à ventre blanc

Nguessé / Opessé

165

1244.3

C.monticola

Céphalophe bleu

Séti

754

2160.3

C.nigrifrons

Céphalophe à front noir

Ntsoua / Tsouomi

40

330

C.sylvicultor

Céphalophe à dos jaune

Ndzibi / Bemba

6

77.9

S.caffer nanus

Buffle nain de forêt

Mpaka

1

23.3

Tragelaphus scriptus

Guib harnaché

Nkabi / Okayi

1

11.5

T.spekei

Sitatunga

Mvouli

9

186

Sylvicapra grimmia

Céphalophe de Grimm

Ntsa

32

268.8

Tragulidae

Hyemoschus aquaticus

Chevrotain aquatique

Nkouo / Gnéli

80

432.7

Suidae

Potamochoerus porcus

Potamochère

Ngoya

121

2127.51

 
 
 
 
 
 
 

Carnivores

Canidae

Canis adustus (Sundevall, 1846)

Chacal à flancs rayés

Mboulou

1

5.5

 

Felidae

Felis serval

Serval

Leva

2

10.5

 

Panthera Pardus

Léopard

Ngo

1

 

Herpestidae

Atilax paludinosus

Mangouste des marais

Moubaki

8

17.1

 

Herpestes sp.

Mangouste à pattes noires

Moubaki

Mustelidae

Aonyx congica (Lönnberg, 1910)

Loutre à joues blanches

Bangui

1

13.5

Viverridae

Genetta servalina

Genette servaline

Ntsi / Toni

9

13.7

 

Nandinia binotata

Nandinie

Mbala

31

59.6

Civettictis civetta

Civette

Ndzobo

4

13.5

Inconnu

Inconnu

Inconnu

Likeyi / Likée

1

0.4

 
 
 
 
 
 
 

Primates

Cercopithecidae

Cercopithecus cephus (Linnaeus, 1758)

Moustac

Nkima

280

713.89

 
 

C.nictitans

Hocheur

Elobo

 

Miopithecus ogouensis (Schreber, 1774)

Talapoin du nord

Tsiengui / Lédzidzi

 
 

Pongidae

Pan troglodytes4

Chimpanzé

Kilinguingui

1

 
 
 
 
 
 
 
 

Rongeurs

Hystricidae

Atherurus africanus

Athérure

Ngouma / Ngouoma

656

1380.37

 

Muroidea

Cricetomys gambianus

Rat de Gambie

Nkoumi / Nkolo

24

31.09

Thryonomidae

Thryonomys swinderianus

Aulacode

Ntsibili

5

18.6

 
 
 
 
 
 
 

Pholidotes

Manidae

Smutsia gigantea

Pangolin géant

Ngokaka

1

15.5

 
 

Phataginus tricuspis

Pangolin à écailles tricuspides

Likaka

50

110.63

 
 
 
 
 
 
 
 

Mammifères

Tubulidentes

Orycteropidae

Orycteropus afer (Pallas,1966)

Orycterope

Ngoya ntsié

1

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Reptiles

Serpents

Boidae

Python sebae

Python

Mbomo

1

6.1

Sauriens

Varanidae

Varanus flavescens

Varan

Mbami / Lébami

2

7

 
 

Kinexys sp.

Tortue

Mfoulou / Kebongo

10

15

Oiseaux

 
 

Ceratogymna atrata

Calao à casque noir

Ngangouono

2

3.1

 

Bucerotidae

Tockus fasciatus

 

Mpama

1

0.6

 
 

Numida meleagris

Pintade

Ngouéle

7

9.8

49

4 Individu non comptabilisé dans les effectifs totaux

50

Annexe 3 : Destination du produit de chasse

Tableau 17 : Destination des produits de la chasse

 

Localité

Quantité (en Kg)

Pourcentage

Brazzaville

368,1

3,4

Gabon

14,7

0,1

Lékana

17,3

0,2

Non déclaré

22,1

0,2

Ndouo

3,2

0,0

Nkayi

231,9

2,1

Ogooué

1274,16

11,7

Pointe-noire

43,5

0,4

Sibiti

207,9

1,9

Zanaga

8708,28

80,0

Total

10891,14

100,0

51

Annexe 4 : Variation du poids et des prix moyens des espèces

Tableau 18 : Poids et prix moyen par espèce

Espèces

Etat

Indiv. Pesés

Poids (Kg)

P.M/indiv.(kg)

Indiv. vendus

P.Indiv. vdus(kg)

P. V. (f.cfa)

Prix/Indiv(f.cfa)

Prix /kg (f.cfa)

Cephalophus dorsalis

Frais

42

599,6

14,3

39

573,2

277500

7115

484

Fumé

52

443,2

8,5

42

364,4

247450

5892

679

Manis tricuspis

Frais

40

92,9

2,3

20

49,3

30950

1548

628

Fumé

9

17,7

2,0

4

5,2

5300

1325

1019

Nandinia binotata

Frais

25

51,8

2,1

12

19,9

13800

1150

693

Fumé

6

7,8

1,3

4

6,9

5300

1325

768

Kinexys spp.

Frais

10

15,0

1,5

3

5,5

1300

433

236

Fumé

0

0,0

0,0

0

0

0

0

0

Cephalophus callypigus

Frais

15

209,2

13,9

10

144,65

66500

6650

460

Fumé

41

331,4

8,1

34

281,5

222000

6529

789

Tragelaphus spekei

Frais

4

90,3

22,6

4

90,3

40500

10125

449

Fumé

5

95,7

19,1

5

85,3

43800

8760

513

Cephalophus silvicultor

Frais

0

0,0

0,0

0

0

0

0

0

Fumé

5

77,9

15,6

5

77,9

49200

9840

632

Civettictis civetta

Frais

3

12,3

4,1

2

8,8

9000

4500

1023

Fumé

1

1,2

1,2

1

1,2

1000

1000

833

Cephalophus leucogaster

Frais

54

596,9

11,1

49

524,4

271500

5541

518

Fumé

108

647,4

6,0

93

576

436950

4698

759

Atherurus africanus

Frais

281

809,6

2,9

232

690,5

455650

1964

660

Fumé

367

565,3

1,5

268

433,2

507050

1892

1170

Potamochoerus porcus

Frais

26

563,2

21,7

19

351,9

193950

10208

551

Fumé

92

1564,3

17,0

74

1265,6

866750

11713

685

Cercopithecus cephus

Frais

115

413,0

3,6

87

321,1

182250

2095

568

Fumé

159

300,9

1,9

109

214,7

195800

1796

912

Cricetomys gambianus

Frais

17

22,8

1,3

3

3,9

1350

450

346

Fumé

7

8,3

1,2

0

0

0

0

0

Hyemoschus aquaticus

Frais

28

206,7

7,4

25

188,5

106350

4254

564

Fumé

49

226,0

4,6

36

178,2

141550

3932

794

Sylvicapra grimmia

Frais

21

213,7

10,2

16

160,4

83500

5219

521

Fumé

10

55,1

5,5

10

50,7

46100

4610

909

52

Cephalophus nigrifrons

 

Frais

23

239,4

10,4

19

190,3

96500

5079

507

Fumé

16

90,6

5,7

11

70,6

61750

5614

875

Cephalophus monticola

Frais

366

1368,3

3,7

296

1137

640100

2163

563

Fumé

383

792,0

2,1

288

623,5

558550

1939

896

Indication

Ind. Pesés : Individus pesés

P.M./indiv. (en Kg) : Poids moyen par individu en Kg Indiv. Vendus : Nombre d'individus vendus

P.Ind.vdus (kg) : Poids total des individus vendus P.V.(FCFA) : Prix total de vente des individus en FCFA Prix/Indiv(f.cfa : Prix moyen par individu en FCFA Prix /kg (f.cfa) : Prix moyen au kilo en FCFA

53

Annexe 5: Fiche de collecte de données

FICHE DE RECENSEMENT DE LA POPULATION DANS LES VILLAGES

Nom village : Date :

Enquêteur : Fiche n° : Coordonnées GPS : N
E

N° ordre

No UR

No UF

Nom

Prénom

Ethnie / Pays origine

Lignage

Position dans la famille

Sexe

Situation maritale

Provenance

Raison arrivée

Date arrivée

Type Résidence

Age

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

54

Fiche de suivi d'entrée viande de brousse village Ogooué

Village:

Date: fiche no:

Heure

début: Enquêteur:

Heure fin: Route ou axe

Espèce

Etat

Sexe

Poids

Age

Frais/fumé

Prix

Tech. Chasse

Moyen transp.

Zone d'abattage

Destination

Prof.propri.

Ethnie chas.

Utilisation

Observations

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

55

Annexe 6.

Questionnaires

1. Les modes d'accès aux zones de chasse

Qui a le droit de chasser?

Sous quelles conditions peut-on chasser dans une zone ?

Quels sont les droits d'accès aux zones de chasse ?

Qui gère les droits d'accès aux forêts ?

Quelles sont les sanctions en cas de litige ?






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