WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La problématique de la gestion des ressources naturelles de la communauté rurale de Ndiaffate

( Télécharger le fichier original )
par Abdoulaye Sène
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Maà®trise 2010
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Introduction Générale

Le Bassin arachidier 41000 Km2 est composé des régions administratives de Kaolack, Fatick, Louga, Diourbel et Kaffrine.

Aujourd'hui la culture de l'arachide gagne les régions de Tambacounda, Kolda et Ziguinchor. La Région de Kaolack, coeur du Bassin arachidier comprend trois Département qui sont Kaolack, Nioro et Guinguénéo.

Le Département de Kaolack est subdivisé en trois Arrondissement : Sibassor, Ndiédieng et Koumbal.

La Communauté Rurale de Ndiaffate, qui est l'une des Communautés Rurales de l'Arrondissement de Ndiédieng, est la plus étendue avec 209 km2. Elle est limitée au Nord par la ria du Saloum, à l'Ouest par l'Arrondissement de Djilor, à l'Est par la Communauté Rurale de Lat Mingué et de Keur Socé et au Sud par les Communautés Rurales de Diossong et Ndiédieng.

La Communauté Rurale est comprise dans le climat tropical à nuance soudano-atlantique Nord - Sagna (2000)

Du point de vue géomorphologique, la CR comprend au Nord des tannes salé s acides, sols halomorphes à gley salé et au sud des sols ferrugineux tropicaux lessivés ou non lessivés.

Pour la végétation on après le tanne la savane arbustive et arborée avec des forêts classées : Kousmar, Koutal, Vélor, Keur Makhtar.

Sur le plan hydrographique, la Communauté Rurale de Ndiaffate est limitée au Nord par la ria le Saloum et ses bolongs dont un se déverse vers le Sud dans une dépression se prolongeant jusqu'à la forêt classée de Keur Makhtar au centre. On compte aussi beaucoup de mares temporaires.

Sur les données démographiques, la Communauté Rurale de Ndiaffate comptait 18849 habitants en 1988 DPS 1988 (selon le recensement général de la population 1988). Cette population est estimée en 2007 à 28181 habitants. (DPS Projections démographiques 2005 à 2015),

En 1988 la densité de la population était de 90 habitants/km2, en 2007 elle est de 139 habitants/km2. La trame ethnique est composée essentiellement de Wolof 59%, de Pular 21%, de Sérères 19%, autres ethnies 1%.

La CR de Ndiaffate, du point de vue économique, s'adonne essentiellement aux activités agricoles et à l'élevage, avec cependant des activités commerciales non négligeables.

Carte 2 : carte de situation de la région de Kaolack au Sénégal

Carte 2 : carte de situation de la CR de Ndiaffate dans la région de Kaolack.

Carte 2 : carte administrative de la Communauté Rurale de Ndiaffate (DAT, 2007)

Problématique

Les institutions nationales et internationales oeuvrant dans la protection et la réhabilitation des ressources naturelles publient assez fréquemment des chiffres indiquant que, sans aucun doute, la richesse des pays africains au sud du Sahara est en continuel déclin ENDA Pronat : Environnement et développement du tiers monde (2000).

Au Sénégal, plusieurs facteurs, les uns naturels, les autres humains ont contribué à la dégradation des ces ressources depuis bientôt quarante ans. Il s'agit, pour les facteurs naturels du cycle de sécheresse qui sévit depuis les années 1970. Pour les facteurs humains, il faut compter avec la poussée démographique qui influence directement les activités agro- sylvo-pastorales et dans l'agriculture l'introduction de la culture attelée après l'indépendance. Mamadou A. Sow, ENDA Pronat : Environnement et développement du tiers monde, examen général de la Conservation de l'Eau et des Sols (CES) au Sénégal (1998).

Pour les ressources hydriques, nos questionnaires d'enquêtes ont révélé presque partout dans la CR une baisse de la nappe phréatique, la salinisation des eaux de surface dans les endroits proches de la ria. Les abords de la ria sont le domaine des tannes.

Quelle est aujourd'hui l'étendue de ces tannes ?

Y a des difficultés d'accès à l'eau douce?

Dans le Centre Ouest (Bassin arachidier), ce sont des phénomènes d' altération chimique qui prédominent avec la tendance a l'acidification des sols siliceux pauvres en bases échangeables(calcium ,phosphore...). Ce phénomène est accentué avec la mise en culture continue et, en certains endroits, la pluviométrie, de courte durée certes mais suffisamment intense pour détremper les sols qui deviennent asphyxiants pendant l'hivernage. Amadou A. Sow (1998)

Les déficits pluviométriques engendrés par l'aridité du climat ont déclenché et amplifier la sursalure et l'acidification des sols sur l'ensemble des domaines. La sursalure, peu rependue avant les annés1971, a vite atteint tout les sols, depuis les terrasses basses jusqu' au glacis de raccordement. Elles se produit par divers processus  dont le premier est : la migration verticale des sels par remontés capillaires de la solution du sol ou de la nappe phréatique peu profonde, sous l' action des phénomènes d'évaporation intenses dues aux températures très élevées (25-40°C) et qui maintiennent pendant 8 à 9 mois un profil salin ascendant. Sadio S. : Pédogenèse et potentialités forestières des sols sulfatés acides salés des tannes du Sine Saloum, Sénégal (1991)

. Qu'en est-il du sol de la Communauté Rurale de Ndiaffate dans le contexte ainsi évoqué ?

Le changement du taux d'humidité du sol et l'irrégularité des pluies ont aussi pour conséquence la disparition progressive des espèces ayant besoin de beaucoup d'eau pour subsister :

Le décapage de la couche utile du sol met les racines à nu ce qui fragilise les arbres cf (Photo Abdoulaye Sène : Bill peul 2007).

La salinisation aussi, modifiant le PH du sol, élimine la végétation qui ne peut supporter les PH élevés de 7,4 à 8 dans les cas extrêmes. Quel est aujourd'hui l'état général de la végétation dans la Communauté Rurale de Ndiaffate ?

Il a été évoqué plus haut la salinisation comme facteur de dégradation de la végétation, mais il y a aussi la baisse de la nappe phréatique.

Sur les rives, les inondations par les eaux sursalées des cours d'eau, deux à trois fois plus salées que l'eau de mer (46Ms/cm) Sadio (1991) déciment la mangrove et écartent plusieurs espèces de poisson.

Quel est l'effet réel de la salinité sur les ressources hydriques ?

Dans un contexte de dégradation de la végétation du fait de la poussée démographique, à quelles difficultés est liée la conservation étant donné que dans la CR Ndiaffate, même si le taux naturel n'atteint que 1,36%, l'immigration impulse une poussée démographique très forte. Cette immigration s'explique par l'histoire et la position géographique de la Communauté Rurale.

Du point de vue historique, le mouvement mouride a initié une colonisation agricole de grande ampleur à partir des années 1940 intéressant les régions de Kaolack et de Tambacounda avec des villages de toponymie caractéristique avec des noms commençant souvent par Touba ou Darou. On a l'exemple de Touba Sanokho et de Darou Mbitéyène.

Plus récemment, sous l'égide de l'Etat, la colonisation des terres neuves du Saloum et de la Région de Tamba a été le prétexte de beaucoup de départs, des terroirs usés du Sine vers le Saloum avec comme destination les terres, d'abord les plus proches, comme la CR de Ndiaffate, que l'on atteint dès que le pont Noirot de Kaolack est franchi. Ici, c'est le facteur géographique qui est déterminant.

Cet apport de populations découlant du flux migratoire ou de l'accroissement naturel a pour conséquence l'augmentation des superficies emblavées.

Quelle est aujourd'hui la situation du foncier dans la CR de Ndiaffate ?

Quel est l'effet des défrichements dans la Communauté Rurale de Ndiaffate sur la végétation ?

Quelles sont les difficultés de conservation des ressources naturelles? Il importe d'évoquer les activités économiques de ces populations.

La première d'entre elles est l'agriculture, elle est dominée par la culture de l'arachide qui procure des revenus monétaires aux paysans, même si le mil garde une bonne place avec la culture attelée introduite par la Société d'Aide Technique et de Coopération (SATEC) (1965), avant la Société de Développement et de Vulgarisation Agricole (SODEVA) (1975), avec la mise en place du programme agricole fournissant le matériel et les intrants. Du coup, les surfaces emblavées ont été multipliées par 10 dans toutes les exploitations en moins de 15 ans!

La nouvelle politique agricole initiée à partir des années 1980 a été principalement le désengagement de l'Etat avec abandon du programme agricole et dissolution de l'ONCAD.

Le paysan continue la culture attelée et les défrichements sans possibilité de bénéficier d'engrais.

Les programmes de reboisement, qui avaient accompagné le dessouchage des champs à l'initiative de la SODEVA avaient privilégié des espèces comme l'Eucalyptus arbres asséchant le sol.

Quels sont les impacts des activités agricoles sur les sols et sur la végétation ?

La Communauté Rurale de Ndiaffate est aussi une grande zone d'élevage. Les agriculteurs sont aussi le plus souvent des éleveurs et il existe des pasteurs professionnels.

Cette activité alimente un important marché du bétail à Passy et crée des mouvements constants en direction de Koutal, place d'embarquement en direction de Kaolack et Dakar.

Le piétinement de la terre par le bétail autour des forages et des marchés induit des effets négatifs sur les sols, tandis que le surpâturage décime la végétation.

Ce phénomène est-il remarquable dans la Communauté Rurale de Ndiaffate ?

Pour les populations de la Communauté Rurale de Ndiaffate, il s'agit d'exploiter les ressources naturelles pour survivre et réaliser des surplus, mais aussi de conserver et restaurer ces mêmes ressources. Deux préoccupations difficilement conciliables quand les conditions écologiques ne sont pas toujours favorables et quand ce paysan n'a plus les moyens de ses activités.

Telle semble être la problématique de la gestion des ressources naturelles de la Communauté Rurale de Ndiaffate.

Ce travail très modeste est mené dans les soucis d'accorder les vues des populations locales, des pouvoirs publics, des ONG et des institutions internationales sur la gestion l'environnement.

Objectifs

Objectif principal

Montrer les difficultés liées à la restauration et à la conservation des ressources naturelles

Objectifs spécifiques

- Analyser les facteurs de dégradation des ressources naturelles

- Analyser les stratégies de lutte au plan local

- Dégager les solutions adoptées

Pour atteindre ces objectifs, il importe de définir des hypothèses de travail, qui sont les suivantes :

Hypothèses

- La dégradation des ressources hydriques, des sols et de la végétation dans la Communauté Rurale de Ndiaffate est due aux facteurs anthropiques.

- Les activités de production sont en contradiction avec la protection des ressources naturelles

- Les stratégies de gestion ne sont pas efficaces pour inverser la tendance.

Méthodologie

Pour atteindre ces objectifs, la méthodologie a consisté à procéder d'abord en une recherche documentaire, ensuite en une phrase d'enquête sur le terrain, enfin au traitement et à l'analyse des données recueillies.

La recherche documentaire

Dans la perspective d'avoir un aperçu général sur notre Travail d'Etude et de Recherche (T.E.R.) nous avons eu à fréquenter les centres de documentation suivants :

La Bibliothèque Centrale de l'Université Cheikh Anta DIOP de Dakar (UCAD)

La Bibliothèque du Département de Géographie de l'UCAD

Le Centre de Suivi Ecologique, CSE,

La Direction de la Prévision et de la Statistique, DPS

L'Institut de Recherche sur le Développement IRD

La Direction des Travaux Géographiques et Cartographiques (DTGC)

L'Institut Sénégalais de Recherche Agricole (ISRA)

La Direction de l'Analyse de la Prévision et de la Statistique DAPS

La Direction de l'Aménagement du Territoire DAT

La Direction de la Météorologie Nationale (DMN)

La Direction de l'Elevage

La Direction des Pêches Maritimes

La Directions des Eaux et Forêts

La Coopération Allemande GTZ-PBA Kaolack

Le Service Régional des Eaux et Forêts, Kaolack

Le Service Régional de l'Agriculture Kaolack

Le Service Régional de l'Elevage, Kaolack

Le Service Régional des Pêches, Kaolack

Le Service Régional de la Prévision de la Statistique, Kaolack

La phase de terrain

Elle nous a permis de connaître notre cadre d'étude et d'avoir un contact direct avec les autorités locales : Président du Conseil Rural, quelques élus locaux, des chefs de villages et des personnes ressources.

Il a fallu d'abord, avec la liste des 75 villages de la CR fournie par la DPS (à partir du recencement de 1988), procéder à un zonage pour pouvoir visiter le 1/3 des 75 villages de la CR soit 25 villages.

Le zonage est basé sur les réalités écologiques et socio-économiques comme la proximité des tannes, la présence des forêts classées, les fortes concentrations Humaines. Nous avons donc établi la liste à voir en annexe.

Puis nous avons constitué des focus groupes qui, avec un questionnaire souple (voir annexe), ont rencontré les chefs de villages, les chefs de carrés et les populations des villages visités.

Traitement et analyse des données

La dernière partie a été réalisée grâce au support informatique. Le logiciel Microsoft Word a été utilisé pour la saisie et le traitement de textes, le logiciel Excel pour les tableaux, le calcul et les graphiques des données statistiques obtenues.

Les résultats de nos travaux sont présentés en trois grandes parties

1ère partie : présentation du milieu

2ème partie : La dégradation des Ressources Naturelles que sont les eaux, les sols, la végétation, mais aussi les conséquences de cette dégradation sur les activités socioéconomiques.

3ème partie : les stratégies de lutte contre la dégradation.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon