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L'apport des ONG et projets dans le processus de décentralisation au Burkina Faso : cas du ficod-b ( Fonds d'Investissement pour les Collectivités Décentralisées ) dans la région de l'est, étude des activités du volet infrastructures

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par Ilassa OUEDRAOGO
Institut africain de professionnalisation en management (IAPM)- Ouagadougou - Master II (DESS) en développement local et décentralisation 2008
  

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II.4. Les suggestions

Le Volet Infrastructures du FICOD-B a apporté une contribution importante dans l'amélioration des conditions de vie des populations dans sa zone d'intervention. Il existe tout de même certaines imperfections qui mériteraient d'être corrigées dans l'avenir pour plus d'efficacité.

Les suggestions porteront, d'abord, sur l'organisation interne du FICOD-B qui rejaillit sur les activités du Volet Infrastructures. Les procédures sont jugées longues et ont des inconvénients sur les projets. Les responsables devraient réfléchir sur des procédures assez simples qui éviteraient des retards dans la réalisation des projets particuliers. Il faudrait également imposer des délais de rigueur pour l'instruction d'un projet pour que les futurs bénéficiaires ne pensent pas qu'ils ont été oubliés ou pire encore, qu'ils ont été victimes d'abus de confiance. Le PFA était réputé pour sa vitesse d'exécuter, le FICOD-B/Est gagnerait à l'imiter.

Le Volet Infrastructures ne bénéficiera pas d'énormes moyens comme par le passé pour la nouvelle phase qui débutera à partir de janvier 2008. Il n'y aura donc pas de nombreuses réalisations à faire. Cependant, il existe encore certaines localités où l'appropriation des infrastructures par les bénéficiaires n'est pas encore une réalité. Il y a également des besoins de renforcement des capacités de certains comités qui sont limités malgré leur bonne foi. Pour combler ces lacunes, les chargés de projets pourraient axer leurs activités sur l'appui conseil des COGES et APE afin que leurs infrastructures bénéficient d'une gestion efficace sur une longue durée.

Le FICOD-B, aussi bien au Sud-Ouest qu'à l'Est, a beaucoup contribué dans l'appui des communes et des populations à la base mais il reste une structure peu connue par ceux qui ne travaillent pas dans le domaine de la décentralisation et du développement local. Nous pensons que le Fonds est victime de sa modestie. D'autres associations, ONG et projets de développement ont fait moins que le FICOD-B mais sont plus connus. Certains projets financés par le Fonds ont même été récupérés par des associations locales parce que le FICOD-B n'a pas voulu occuper le devant de la scène après leur réalisation. Le Fonds gagnerait donc à se faire connaître par une grande majorité des burkinabé. Nous ne lui demandons pas de célébrer en grande pompe l'inauguration de chaque infrastructure mais de

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nouer des contacts avec la presse écrite et audio-visuelle pour que leurs interventions soient publiées afin qu'il y ait plus de lisibilité des actions qu'il aura menées.

Lors des rencontres du Comité d'Octroi, les projets particuliers sont défendus par les maires ou leurs représentants alors qu'ils n'en sont pas toujours les initiateurs. Il serait préférable que les personnes, qui ont présenté leurs projets en session de conseil municipal pour délibération, soient présentes devant le Comité d'Octroi. Elles sont généralement plus impliquées dans leur réalisation que les élus locaux. Elles sont, par conséquent, à même de les défendre valablement. Le maire ou son représentant ne devra être là que pour l'appuyer en tant que futur maître d'ouvrage.

La suite de nos recommandations est axée sur l'approche adoptée avec la communalisation intégrale, c'est-à-dire l'approche communale. Les associations villageoises, anciennes partenaires du PFA, acceptent difficilement que la maîtrise d'ouvrage de leurs infrastructures passe aux mains de la commune. Elles ont contribué à la réalisation d'infrastructures à coût de millions de francs CFA. Il est alors inadmissible pour elles de perdre la responsabilité de leurs "biens" pourtant dans les contrats signés avec le PFA il est précisé à l'article 1 que « La propriété et la tutelle seront assurées à titre transitoire par la CVGT jusqu'à l'avènement d'un conseil rural élu. »134 Il faudra expliquer aux associations villageoises la nouvelle donne et leur montrer les avantages de cette approche communale. Il serait intéressant de proposer aux anciens membres des CVGT de rentrer dans les CVD s'ils ne veulent pas être écartés dans leur quête pour le développement de leurs localités respectives. Etant membres de ces CVD, ils continueront d'être des acteurs dans l'élaboration des plans de développement de leurs localités comme au temps des CVGT. Ils pourront aussi participer à la réalisation des projets de développement et en être les premiers gestionnaires au niveau local.

Dans les nouvelles communes rurales de la région de l'Est et de la province du Koulpélogo, il existe des difficultés dans l'organisation des sessions pour les délibérations sur les projets. Ces difficultés sont liées à l'inexpérience des élus locaux dans l'organisation des sessions lorsqu'elles ont lieu. Il existe aussi des collectivités territoriales possédant des conseils municipaux composés à l'écrasante majorité d'analphabètes. Il est impératif d'initier des formations pour tous ces nouveaux élus locaux. Ces renforcements de capacités leur donneront des aptitudes pour organiser des sessions de délibérations et leur permettront d'éviter que des demandes de financements des populations ne mettent du temps avant d'arriver au FICOD-B. Pour ce faire, l'appui du PDDC et d'autres structures spécialisées dans

134 Contrat de financement du projet d'aménagement du marché rural de Natiabonli, article 1.

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le domaine de la décentralisation devra être sollicité.

Certes, les élus locaux sont des politiciens cependant, ils doivent faire preuve d'objectivité et éviter de prendre systématiquement des décisions politiciennes.135 La décentralisation et surtout le développement local impliquent obligatoirement une démocratie à la base. Il a été constaté que des projets pertinents ont été rejetés en délibération pour des raisons de conflits de personnes ou de litiges entre localités d'une même commune. La formation des élus locaux, aussi bien par le FICOD-B ou autres Projets de développement que par l'Etat central, doit être axée sur le principe de la démocratie locale.

La dernière partie des suggestions est d'ordre général. Les textes du Ministère des Enseignements Secondaire, Supérieur et de la Recherche Scientifique ne permettent pas de réaliser des CEG et lycées hors des chefs-lieux de communes alors qu'actuellement les demandes d'inscriptions dans les collèges sont de plus en plus importantes dans certaines localités. L'exception de Mahadaga, où un CEG a été réalisé alors que le chef-lieu de la commune est Logobou136, a été une réussite totale. L'Etat aurait intérêt à revoir les conditions d'érection des établissements secondaires en tenant compte de la superficie et de la population de chaque collectivité locale.

Au niveau des marchés, nous proposons qu'à l'avenir les chargés de projets réussissent à définir clairement avec les femmes leurs besoins car elles réclament des places spécifiques lors de l'instruction des projets mais ne les occupent jamais après leur exécution.

Sur les marchés de Bilanga-Yanga, Namounou, Gayéri, il n'existe pas encore de contrats entre les commerçants et les percepteurs. Le recouvrement se fait à partir des simples tickets. Les communes devraient songer à élaborer des contrats qui sont des preuves d'engagement des exploitants des marchés. Ils pourront être ainsi poursuivis en cas d'impayés.

Pour que les centres communautaires puissent être rentables pour les communes, nous leur recommandons la concession qui est un mode de gestion délégué. En appliquant ce mode de gestion, les centres communautaires pourraient redevenir fonctionnels et rentables pour la commune et les populations.

L'Antenne régionale de l'Est du FICOD-B reçoit énormément de demandes alors qu'il n'est pas possible de les honorer toutes. Les responsables pourraient orienter ces demandes vers d'autres ONG et projets de développement qui interviennent dans le même secteur d'activités. En effet, pendant que l'Antenne régionale croule sous les demandes, d'autres

135 OUEDRAOGO M., La communalisation en milieu rural : les élus locaux peuvent-ils relever le défi ? Ouagadougou, L'Harmattan, p. 17.

136 Logobou a également un CEG.

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projets de développement dans la Région reçoivent des sollicitations inférieures aux prestations qu'ils peuvent offrir.137

Avec la fusion du PFA dans le FICOD-B, les grands perdants ont été les entrepreneurs et tâcherons de la région. Ils n'arrivent pas encore à concurrencer les entrepreneurs de Ouagadougou et leurs affaires sont en régression. En tant que structure d'appui à la décentralisation et au développement local, le Fonds pourrait revenir au principe du PFA qui favorisait les entrepreneurs locaux. En effet, il pourrait appliquer la consultation restreinte comme mode de passation de marchés pour l'exécution des projets dont les montants ne seraient pas supérieurs à 35 000 000 F CFA. Le développement local est un processus qui doit normalement toucher toutes les couches de la population ainsi que toutes les activités. Nous proposons un retour à cette discrimination positive car le développement local doit permettre de mettre en valeur toutes les ressources du territoire.

A la réalisation d'une infrastructure, et pour que l'appropriation soit une réalité, elle était gérée par les bénéficiaires eux-mêmes. Le FICOD-B, à travers ses chargés de projets, menait un exercice de suivi dans le but d'évaluer leurs investissements. La gestion était globalement satisfaisante.

Il existe tout de même des faiblesses qu'il faudra corriger à l'avenir pour que le FICOD-B et les collectivités territoriales bénéficiaires soient tous comblées de leur collaboration.

137 COULIBALY Sié Seydou, directeur du FICOD-B/Est, le mardi 18 décembre 2007.

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