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L'influence de l'aspect culturel dans les stratégies de marketing sportif : un exemple avec deux clubs de hockey sur glace, les Canadiens de Montréal et les Phénix de Reims

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par Clément Bretéché
Université Lille 2 - Master 1 Management et Gestion du Sport 2012
  

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Annexes

- Annexe A : Le CH est-il une religion de Lagacé, Patrick.

- Annexe B : Le Canadien nous rend-il dévots ? de Cornier, Louis.

- Annexe C : Dieu au stade de Roy, Mario.

- Annexe D : Email de Marc Bergevin aux abonnés du Canadien de Montréal.

- Annexe E : Entretien avec Hervé Catrin, responsable commercial et marketing des Phénix

de Reims.

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Annexe A :

Mercredi 15 octobre 2008

Le CH est une religion, amen

Excellent et plutôt rigolo texte de Lisa-Marie Gervais dans Le Devoir sur un nouveau cours donné par Olivier Bauer, professeur à la faculté de théologie et des sciences des religions de l'Université de Montréal. Thème : le Canadien de Montréal est-il une religion ? Extrait :

Hérésie, anathème et excommunications: le sport est encore une fois très près de la religion, insiste le chercheur. Même si certains aspects du catholicisme ne se retrouvent pas dans le culte voué au Canadien: hormis les fantômes du Forum, il n'y a pas de référence forte, immédiate ou explicite à une forme de transcendance, admet Olivier Bauer. «Mais je ne vais pas vous donner toutes les réponses sur cette mystérieuse question, il faudra venir au cours», lance-t-il, en disant avoir foi, en ces temps sacrés du hockey, que nombreux seront les «fidèles» à venir assister à ces «messes » universitaires.

Autre extrait :

La troisième et dernière partie -- ou période! -- du cours abordera justement les questions pastorales. «Si le Canadien est une religion, doit-on la combattre parce que c'est une forme d'idolâtrie ou doit-on plutôt l'utiliser en montrant que certaines valeurs transmises par le Canadien peuvent correspondre aux valeurs chrétiennes?», demande le chercheur, qui s'intéresse également à la relation entre le christianisme et l'alimentation à travers des exposés notamment sur les «spiritualités gourmandes».

Je ne sais pas si le Canadien est une religion, mais les lampions allumés à l'Oratoire par Patrick L., un fan, ont de toute évidence porté fruit : victoire en fusillade ce soir contre Boston.

Source : http://blogues.lapresse.ca/lagace/2008/10/15/le-ch-est-une-religion-amen/ Auteur : Patrick Lagacé

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Annexe B :

Samedi 17 janvier 2009

Le Canadien nous rend-il dévots?

Un soir de décembre dernier, regardant L'Antichambre à RDS après avoir lu, le matin, les pages sportives des journaux, je me suis fait la réflexion que tout cela était plutôt délirant. J'ai beau être un fan du Canadien, n'y a-t-il pas une limite? Tant d'heures consacrées à cela, au lieu de traiter d'enjeux sociaux, de politique, de philosophie, de littérature ou de religion? Parmi tous ceux qui vouent un culte au CH en lui consacrant des heures de leur vie, combien

accepteraient d'en faire autant pour d'autres réalités?

Aussi, je n'ai pas été surpris d'apprendre, quelques jours plus tard, que deux théologiens, par ailleurs grands sportifs devant l'Éternel, préparaient un livre dans lequel ils allaient se demander si le Canadien de Montréal n'est pas devenu une religion. Quand un phénomène suscite un tel engouement soutenu, la question, en effet, se pose, même si elle peut sembler déplacée au premier abord.

Codirecteur de La Religion du Canadien de Montréal, le théologien Olivier Bauer est un des premiers à se mouiller, non sans un certain humour.

Même s'il lui manque, écrit-il, «une référence explicite et assumée à une Transcendance, à un Dieu», le Canadien «présente bien des aspects d'une religion, peut-être dans la valeur que certains

lui attribuent, mais surtout dans les comportements qu'il génère».

Bauer sait bien que cette mise en relation du sport et de la religion en surprendra quelques-uns. C'est la raison pour laquelle il démontre d'abord que sa démarche s'inscrit dans une tradition. Saint Paul, rappelle-t-il, n'a pas hésité à faire une analogie entre les croyants et les sportifs. «Moi donc, écrivait-il, je cours ainsi: je ne vais pas à l'aveuglette; et je boxe ainsi: je ne frappe pas dans le vide.» De même, des historiens, des ethnologues et des théologiens ont aussi suggéré des liens, parfois pour finir par les réfuter, entre le baseball, le soccer, le hockey et la religion.

Qu'en est-il, alors, du Canadien? Tout dépend de la définition de la religion qu'on retient. Bauer en propose quelques-unes (instituée, populaire, implicite, civile et quasi-religion) et tente d'évaluer si elles s'appliquent au Canadien comme phénomène. Il obtient ses résultats les plus probants avec les

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notions de religion implicite et de quasi-religion. Définie par le Britannique Bailey, la première se caractérise par un engagement, son rôle de «foyer intégrateur» (elle unifie les dimensions de l'existence) et ses effets extensifs (elle affecte l'ensemble de l'existence). Pour certains fans finis, le Canadien joue en effet ce rôle. Par chance, pourrait-on ajouter, ces dévots sont tout de même rares.

Attribuable au théologien Paul Tillich, la notion de quasi-religion définit certaines idéologies politiques (libéralisme, communisme, fascisme) qui font office de «religions séculières, qui ne se réfèrent pas à un principe ou à un être transcendant, mais qui proposent une réponse à la question du sens de l'existence». Est-ce le cas du Canadien? Si la réponse était affirmative -- le CH comme sens de la vie! -- il faudrait s'inquiéter de l'état moral des Québécois.

Bauer ne va pas aussi loin, mais il suggère néanmoins que le club de hockey «promeut des valeurs dont certains se servent pour construire leur vie». Lesquelles? Le travail en équipe, la nécessité de se surpasser, une sélection impitoyable, une rétribution selon le mérite, la soumission aux lois du marché et la légitimation de la violence. Ce désolant darwinisme social, qui a bel et bien la cote dans certains milieux au Québec -- mais que Bauer se garde bien d'entériner -- mérite-t-il d'être considéré comme une religion? Ce serait là un bien triste culte.

L'analyse de Bauer, au fond, vaut surtout à titre de solide introduction aux sciences religieuses appliquées. Ce qu'elle dit du Canadien, dans ce contexte, intéresse et divertit, mais ne convainc pas. Elle ne parvient jamais à donner tort au cinéaste Bernard Émond -- résumé et cité par Bauer dans ces pages -- qui notait, en 1973, «qu'utiliser un discours religieux pour en parler, c'est arracher le hockey à sa dimension sociale, à son statut réel d'industrie, pour en faire un produit symbolique, un "merveilleux monde du sport", anhistorique, innocent, lieu d'utopies humanistes». Émond a ajouté, au sujet de la fonction idéologique du hockey comme religion, qu'«en reportant les racines de la signification hors du social, [il] sanctionne un monde dépolitisé, anhistorique».

Quand le théologien Alain Pronkin affirme que la Fondation des Canadiens de Montréal, en répondant à l'appel des grandes religions par son aide aux plus démunis, permet à ses bénévoles «d'atteindre le divin» et de devenir «de meilleures personnes», il se laisse aller à une hallucinante enflure verbale.

On veut bien que cette Fondation, comme à peu près toutes les autres, ait son mérite, mais en traiter sur ce ton emphatique, en négligeant l'arrière-fond sauvagement commercial de cette entreprise et le mépris de la justice que cache trop souvent cette industrie de la charité, relève de l'aveuglement.

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L'autre codirecteur de cet ouvrage, le prêtre et éducateur physique Jean-Marc Barreau, blague-t-il quand, dans un essai extravagant dont on peine à suivre la logique, il fait appel au leadership prophétique de Bob Gainey afin d'humaniser la religion sportive? On le souhaite.

Denise Couture, en «commentaire d'après-match», regrette que les femmes n'aient pas assez part à l'univers du hockey, qui devrait leur appartenir à elles aussi. André-A. Lafrance, en évoquant avec une belle nostalgie le lien affectif que le Canadien lui a permis d'établir avec son père et,

aujourd'hui, avec son fils, fait dans une saine mesure.

Ce thème de la nostalgie est probablement la véritable clé de compréhension de tout ce phénomène. En sacralisant Maurice Richard au moment de sa mort en 2000, les fidèles, comme l'explique Benoît Melançon, ne communiaient pas tant à la religion du CH qu'ils disaient qu'«il fut un temps heureux où l'on pouvait croire en plus grand que soi. Dorénavant, les idoles sont bien trop souvent terrestres. On paraît le regretter.» Voilà. Tout simplement.

Source : http://www.ledevoir.com/culture/livres/227823/le-canadien-nous-rend-il-devots Auteur : Louis Cornelier

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci