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Contribution des TIC ( Technologie de l'Information et de la Communication ) à  l'amélioration du niveau de bancarisation au Sénégal: cas du mobile banking

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par Mohamed DIALLO
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Master 2 recherche monnaie banque finance 2012
  

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Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking

L'Université Cheikh Anta DIOP n'entend donner aucune approbation ou improbation aux opinions émises dans ce mémoire. Ces opinions doivent être considérées comme propres à leur auteur.

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Master II Recherche : Monnaie Finance Banque / Promotion 2009-2011

Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking

DEDICACE

Je rends grâce à ALLAH et son Prophète Mohammad (Paix et Salut Sur LUI) A ma mère et à mon père. Que la terre leur soit légère !

A mes frères et soeurs ;

A toute ma famille ;

A ma marraine Madame KEBE qui par de ses conseils lumineux a éclairé mon chemin et guidé mes pas, je ne vous remercierai jamais assez. Votre courage, votre gentillesse et votre abnégation force l'admiration. La spontanéité qui émane de vous, votre ouverture, votre sens de l'humour n'entassent en rien votre rigueur dans le travail et font de vous un être exceptionnel.

Je dédie cet oeuvre à tous mes amis et collègues avec qui j'ai passé des moments forts dans ma vie.

Je dédie également ce mémoire à toute personne qui de près ou de loin à participer à la réalisation de ce travail.

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II

Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking

REMERCIEMENTS :

A Monsieur le Doyen de la Faculté des sciences Economiques et de gestion ;

A Monsieur le Chef du Département Economie de la dite faculté ;

A mon encadreur, Monsieur SANE, Directeur du Programme Troisième Cycle

Interuniversitaire de Dakar.

J'ai bénéficié d'un encadrement sans faille et d'une disponibilité constante dans l'élaboration de ce travail. Votre perspicacité et la pertinence de vos remarques ont été indispensables à la réalisation de ce travail. Les mots les plus forts me manquent pour vous exprimer ma gratitude.

Votre engagement pour le travail bien fait et votre modestie n'ont d'égale que votre mérite et sont pour nous un exemple à suivre.

Je vous souhaite beaucoup de réussite au plan professionnel et beaucoup de bonheur dans la vie.

Toute ma reconnaissance et mon profond respect !

Le meilleur de ce que j'ai pu apporter est dû à la formation que j'ai reçue et aux échanges que j'ai eus avec des professionnels de la BCEAO. A ce titre, je remercie M. DOUMBOUYA, Directeur de la BCEAO Kaolack de m'avoir facilité l'accès à la banque des banques et à sa bibliothèque. Vos conseils précieux m'ont permis de mener à bien ce travail. Je vous remercie profondément !

Mes sincères remerciements à Ndèye Fatou Khouma pour la lecture et correction de ce mémoire.

Qu'il reste des insuffisances dans la forme comme dans le fond, je n'en doute pas. Les erreurs et omissions qui pourraient subsister demeurent évidement de ma propre responsabilité.

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III

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Liste des sigles et des abréviations

ACEP : Alliance de Crédit et d'Epargne

ACP : Afrique Caraïbe Pacifique

ARTP: Agence de Régulation des Télécommunications et des Postes

ADB : African Development Bank

BCEAO : Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'ouest

BNP : Banque Nationale de Paris

B2C : Business To costumer

CCP : Compte Courant Postal

C-HTML : Compact Hypertext Markup Language

CDMA : Code Divisional Multi Access

CGAP : Consultative Group to Assist the Poor de la Banque mondiale

CMS: Crédit Mutuel du Sénégal

CNCAS : Caisse Nationale de Crédit Agricole

Code PIN: Personal Identification Number

CODESRIA: Council for the Development of Social Science Research in Africa

CSI : Cellular Systems International

EDGE: Enhanced Data rate for GSM

ESMT: Ecole Supérieure Multinationale des Télécommunications

FDMA: Frequency Divisional Multi Access

GIM-UEMOA : Groupement Interbancaire Monétique

IV

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GSM: Global System for Mobile Communication

GPRS: General Packet Radio Service

HDPA: High Speed Downlink Packet Access Evolution

I F: Institution Financière

IMEI: International Mobile Equipement

IMSI: International Mobile Subscriber Identify

KMPG: Klynveld Peat Marwick Goerdeler

MICROCRED: Micro Credit

M-Banking: Mobile Banking

M-Payment: Mobile Payment

MSISDN: Mobile Station Integrated Services over Digital Network

NFC: Near Field Communication

OFDM Wimax: Orthogonal Frequency Division Multiplexing

PAMECAS : Partenariat pour Mobilisation de l'Epargne et le Crédit au Sénégal

PED : Pays en Voie de Développement

P2P: Person to Person

SFD : Système Financier Décentralisé

SGBS : Société Générale des Banques Sénégalaises

SIM: Subscriber Identify Mobile

SMS: Short Message Service

SOLID : Solution Informatique Durable

SONATEL : Société National des Télécommunications

V

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TDMA : Time Divisional Multi Access

TIC : Technologie de l'Information et de la Communication

TGOAF: The Open Group Architecture Framework

TMSI : Temporary Mobile Subscriber Identify

TPE : Terminal de Paiement Electronique

UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine

UMTS: Universal Mobile Telecommunications System

UNESCO: United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization

USSD: Unstructured Supplementary Service Data

WAP: Wireless Application Protocol

WEB: World Wide Web

Liste des figures

Figure 1 : Carte Position géographique des SFD du Sénégal ; 2007 16

Figure 2 : Frontières de possibilités d'accès 37

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Liste des graphes

Graphe 1: La bancarisation 49

Graphe 2: Type de compte 50

Graphe 3: Taux de pénétration du mobile banking 50

Graphe 4 : Parc d'abonnés opérateurs m-banking 51

Graphe 5: Perception coûts M-banking/Dépôt-Retrait 52

Graphe 6: Perception des coûts M-banking/Transfert d'argent 52

Graphe 7: Perception des coûts M-banking/Frais de tenue de compte 53

Graphe 8 : L'adhésion au M-banking 54

Graphe 9: Les raison de l'adhésion ou du refus 54

Graphe 10: accès aux services financiers à la localité de résidence 55

Graphe 11: Capacité d'utilisation 56

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VII

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Liste des encadrés

Encadré 1: Méthode de calcul du taux de bancarisation (Tb) 33

Encadré 2: Détermination des paramètres de la formule de calcul de la taille de

l'échantillon 43

Encadré 3: le logiciel sphinx 47

Liste des tableaux

Tableau 1: perception des coûts et pénétration M-banking 58

Tableau 2: Densité bancaire et pénétration M-banking 59

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Sommaire

Introduction générale 1

Chapitre I : Etat des lieux de la bancarisation et du mobile banking et modèle de

relation TIC-Bancarisation 4

Section I : Etat des lieux de la bancarisation et du mobile banking au

Sénégal .4

Section II : Modèle de relation TIC et bancarisation 14

Chapitre II : Cadre théorique et Revue de la littérature 23

Section I : Les TIC 23

Section II : Revue théorique des déterminants de la faible bancarisation 32

Chapitre III : Analyse de la bancarisation et interprétation des résultats 43

Section I : Méthodologie de recherche et interprétation des résultats 43

Section II : Vérification des hypothèses de recherche et recommandations 57

Conclusion 65

Bibliographie 66

Sitographie : 69

ANNEXE : I

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Introduction générale

Le concept de croissance économique est difficile à cerner. Les économistes s'interrogent encore aujourd'hui sur ce qu'ils savent de la croissance et sur la meilleure manière de définir une politique économique en l'absence de modèle fiable. Il n'en demeure pas moins que l'accélération de cette croissance économique est la grande priorité des responsables politiques dans la plupart des pays, dans l'espoir de faire reculer la pauvreté et de relever le niveau de vie de la population.

Pour le Sénégal qui n'est pas en marge du phénomène, le problème se pose différemment. En effet, depuis quelques années, le Sénégal connaît une croissance économique soutenue, avec des taux de : 3,2% (2000), 4,6% (2001), 0,7% (2002), 6,7% (2003), 5,9% (2004), 5,6% (2005), 2,5% (2006), 4,9% (2007) et 3,3% (2008) a estimé l'Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie du Sénégal1.

Cependant, en Afrique subsaharienne, plus précisément au Sénégal, la poursuite de la croissance se heurte à un obstacle fondamental : la fragilité des secteurs financiers. La pérennité de la croissance économique ne peut pas se faire sans la mise en p*lace d'une infrastructure financière sur laquelle elle peut s'appuyer. Des secteurs financiers accessibles aux populations, solides, profonds et efficients sont donc indispensables pour améliorer le climat des affaires et créer les conditions dont l'économie a besoin pour « booster » la croissance.

En effet, au Sénégal, comme d'ailleurs dans la plupart des pays émergents, le développement du secteur bancaire se heurte souvent au faible taux de bancarisation structurellement observé auprès de la clientèle de particuliers. Le taux de bancarisation se situe actuellement à 19%2 en 2011 (selon la Directrice nationale de la BCEAO Sénégal) mais c'est compte tenu du Système Financier Décentralisé (SFD)3, autrement appelé institutions de micro finance contrairement aux pays développés où cet indicateur est généralement supérieur à 85%.

Ce constat s'explique par plusieurs facteurs structurels. On peut notamment observer que la majorité de l'économie sénégalaise est à dominante rurale, ce qui a pour conséquence une concentration des agences autour des grandes villes. Cumulé à un maillage des transports très

1 http://www.ansd.sn/publications/annuelles/autres_donnees/Indicateurs_Generaux_2000_2008.htm 2 http://www.legriot.info/3668-senegal-une-hausse-du-taux-de-bancarisation/ consulté en avril 2012

3SFD: Systèmes Financiers Décentralisés. Il s'agit d'un autre nom pour designer les IMF. De façon rigoureuse, il existe une différence entre ces deux termes; IMF étant plus réducteur. Mais pour ce travail, nous les considérons égaux et utiliserons le terme SFD.

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hétérogène, ce point rend les agences difficiles d'accès pour la majorité de la population. De plus, les paiements scripturaux sont peu développés du fait du coût élevé de l'accès aux services financiers et de la forte tradition des paiements en espèces.

Toutefois, un tel constat ne doit pas apparaître comme une fatalité. En effet au Sénégal, le taux de pénétration élevé du mobile, 73,8 %4 en mars 2011, cumulée à la mise en place de services innovants et d'un cadre technico-légal du secteur des télécommunications incitatif, peut entrainer de fortes avancées, en jouant comme un véritable catalyseur de bancarisation.

Dans cet ordre d'idée, le secteur financier sénégalais, après avoir souffert, pendant de nombreuses années, de lacunes, se met à la page ; et les établissements financiers entament leur expansion par le biais du développement des technologies. Faute de relais physiques puissants, les institutions financières disposent désormais d'une parade efficace : les transactions par téléphone mobile.

La présente étude devra donner une réponse aux questions suivantes :

Le mobile banking est-il une solution efficace et efficiente pour offrir des services financiers aux non-bancarisés ?

La réponse à cette question centrale nécessite d'élucider d'autres interrogations telles que :

Q1 : Comment le mobile banking est perçu au Sénégal ?

Q2 : Le mobile banking est-il une solution adéquate aux besoins financiers des agents économiques au Sénégal?

Q3: Comment le mobile banking peut faciliter l'accès aux services financiers aux populations

non bancarisées ?

L'objectif général de ce travail est de déterminer les facteurs explicatifs de la sous bancarisation et identifier, à travers les TIC, des solutions permettant la réduction de la faible bancarisation au Sénégal.

Les objectifs spécifiques sont formulés en fonction des trois problèmes spécifiques retenus dans le cadre de l'étude. Il s'agira donc:

4 http://www.artpsenegal.net/telecharger/document_Tableau_de_bord_mobile_31_mars_2011_350.pdf consulté en octobre 2012

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O1 : de montrer les raisons qui empêchent l'utilisation de masse des services bancaires au Sénégal.

O2 : d'identifier et d'étudier les différents dispositifs ayant recours aux technologies offertes par le mobile qui pourraient être mis en à contribuer pour la réduction des coûts élevés liés aux transactions bancaires et à l'amélioration de l'offre de services financiers.

O3 : de persuader que le mobile banking est effectivement une solution visant l'assouplissement des conditions d'ouverture et d'entretien de(s) compte(s) et permet également de pallier aux difficultés des banques d'offrir des services bancaires touchant une large frange de la population sénégalaise, en particulier les zones rurales.

Dans la poursuite de ces objectifs, nous déclinons les hypothèses suivantes :

H1 : Dans un contexte marqué par une convergence très poussée entre banque et TIC, le niveau de bancarisation est associé positivement au taux de pénétration du mobile.

H2 : Les coûts de transactions du mobile banking relativement faible influence positivement à la vulgarisation de celui-ci en le rendant plus accessible aux populations à revenus modestes.

H3 : L'accès aux services du mobile banking est indépendant de la densité du réseau bancaire.

Pour une démarche cohérente du sujet, ce travail sera structuré en trois chapitres. Dans le premier, nous effectuerons une analyse du secteur bancaire ce qui nous permettra de faire l'état des lieux de la bancarisation et de l'environnement du mobile banking au Sénégal. Ensuite, nous traiterons le cadre théorique et la revue de la littérature des TIC et de la sous bancarisation. Puis, le troisième chapitre sera consacré à l'approche méthodologique et l'évidence empirique de l'utilisation du mobile banking sur le niveau de bancarisation et les recommandations qui en découleront.

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Chapitre I : Etat des lieux de la bancarisation et du mobile banking et modèle de relation TIC-Bancarisation

Dans ce premier chapitre, il va être essentiellement question, dans la première section, de faire l'état des lieux de la bancarisation et des TIC associées au m-banking. Dans cette section, nous parlerons d'abord du réseau bancaire et niveau de bancarisation au Sénégal. La deuxième section, consacrée aux grandes expériences de M-banking, se préoccupera essentiellement de la présentation des différents opérateurs M-banking.

Section I : Etat des lieux de la bancarisation et du mobile banking au Sénégal

1.1. Etat des lieux de la bancarisation au Sénégal :

Le Sénégal est considéré comme un pays sous bancarisé malgré qu'il dispose du réseau bancaire le plus étoffé de l'UEMOA après le Mali, avec 233 agences et bureaux soit 22% du total de l'Union en 20055.

D'abord, il est important de souligner que le paysage bancaire sénégalais a connu une forte évolution entre 2004 et 2006 avec l'ouverture de cinq (05) nouvelles banques notamment la Banque Régionale de Solidarité (BRS - Sénégal), la Banque des Institutions Mutualistes d'Afrique de l'Ouest (BIMAO), créée par la Confédération des Caisses Mutualistes d'Afrique de l'Ouest, Attijariwafat- Bank Sénégal, une filiale de Attijariwafa Bank Maroc, de la Banque Atlantique Sénégal, une filiale de Atlantic Financial Group et de International Commercial Bank Sénégal. Ces cinq (05) nouvelles banques portent le nombre total de banques en activité à vingt (20)6.

Cependant, une bonne partie du réseau bancaire reste concentrée dans la région de Dakar et son agglomération. Ainsi, malgré le nombre impressionnant de banques installées au Sénégal, le taux de bancarisation reste très faible.

Ensuite, lancée dans une campagne de mobilisation depuis septembre 2010 en vue d'augmenter le taux de bancarisation au Sénégal, la BCEAO est parvenue à faire passer le taux qui n'était alors que de 7% en début 2010 à 19%26 au dernier trimestre 2011, mais c'est

compte tenu du secteur de la microfinance.
En effet, aujourd'hui 19% des Sénégalais détiennent un compte bancaire grâce à cette

5 http://www.finances.gouv.sn/lire-le-contenus,23.html consulté en novembre 2011 6 http://www.finances.gouv.sn/lire-le-contenus,23.html consulté le 5 novembre 2011

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campagne, a annoncé Madame Fatimatou Zahra Diop, Directrice nationale de la BCEAO au Sénégal7.

Par ailleurs les objectifs initialement fixés par la BCEAO étaient de porter le taux de bancarisation au Sénégal à 20% d'ici 2012. Objectif atteint selon Mme Diop, vu que le taux est déjà de 19% en 2011. Outre les principaux acteurs que sont les banques et les institutions de microfinance, cette campagne a été une réussite dans le rang des usagers des banques, les membres des associations de commerçants et également des étudiants. Ce taux de bancarisation comptabilise tant bien les comptes ouverts auprès des institutions de microfinance que ceux des clients du secteur bancaire officiel, et peut encore être amélioré davantage.

Puis, il est important de noter que le secteur bancaire et financier sénégalais a connu de grandes avancées au cours de la dernière décennie. Il s'est notamment diversifié, tant en nombre que de par sa structure et comprend, à fin août 2011, 20 banques et 3 établissements financiers avec un réseau de 233 agences7. Parallèlement aux réseaux bancaires qui se sont développés, les institutions de micro finance ont aussi beaucoup évolué, passant de 121 unités en 2000 à 896 unités en 20077. En effet, jusqu'à une période récente, le secteur ne comportait, pour l'essentiel, que quelques grandes banques classiques à capitaux français. Aujourd'hui, les institutions bancaires et financières qui le composent vont de la structure de micro finance à la très grande banque fusionnée. Vraiment, le paysage financier s'est beaucoup enrichi au cours de ces dix dernières années. Ainsi, il existe, à côté de plusieurs banques classiques, des banques spécialisées dans le financement de l'agriculture, de l'habitat ou de type islamique et une banque de marchés. Le secteur a également connu une certaine maturité puisqu'il compte actuellement sept (7) établissements bancaires de grande taille (total bilan supérieur à 100 Mds FCFA), deux (2) de taille moyenne (total bilan compris entre 50 et 100 Mds) et six (6) de petite taille (total bilan inférieur à 50 Mds)7. De même, la géographie du capital des établissements s'est sensiblement modifiée, avec l'installation de banques à capitaux sénégalais et africains.

Ainsi, le taux de bancarisation élargi (banques et institutions de microfinance comprises), encore faible, se renforce graduellement et s'établit à 12,3% en 2007 et de 19% en 20108.

7Bilan du secteur bancaire dressé par la directrice nationale de la BCEAO Sénégal,

www.microfinance.sn/actualites.php consulté en novembre 2011

8 Source : www.microfinance.sn/actualites.php consulté en novembre 2011 consulté en novembre 2011

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Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking

Même si le nombre de banques en activités au Sénégal est assez important, il importe de relativiser l'affirmation qui stipule qu'il y a trop de banques, au regard justement du niveau de bancarisation de l'économie mais également et surtout de la faible couverture géographique du réseau bancaire.

A notre sens, on ne peut vraiment pas affirmer qu'il y ait trop de banques, si l'on part du principe que la concurrence est saine, par essence. Auparavant, on avait quelques grandes banques qui dominaient le marché, qui intervenaient autour de la Place de l'Indépendance, n'avaient pas ou peu d'implantation dans le reste du pays et étaient donc peu accessibles à l'écrasante majorité de la population. Depuis 5 à un peu moins de 10 ans, on voit un formidable développement des installations de banques. L'intérêt est que cela facilite l'accessibilité, pour les populations, aux services bancaires et financiers. Le renforcement du réseau bancaire permet donc de développer la bancarisation de nos économies et contribue ainsi à apporter une réponse au besoin d'intégrer le secteur informel à l'économie moderne.

Au total, on se retrouve dans un processus où, d'un côté, il y a plus de banques répondant à une plus grande variété des besoins du consommateur et, de l'autre, on assiste à un regroupement se traduisant par la construction de grands et solides ensembles mais toutes ces performances sont entassées par la concentration de l'essentiel des banques à Dakar et dans les capitales régionales.

Comme nous venons de le mentionner ci haut, au cours des cinq dernières années, le système bancaire sénégalais a enregistré une augmentation sensible du nombre d'établissements de crédit (banques et établissements financiers). Cette évolution, qui s'est amorcée au milieu des années 1990, à la suite des réformes entreprises par les Autorités monétaires pour éradiquer l'immixtion de l'Etat dans le secteur (libéralisation du secteur, privatisation des banques nationales, etc.) en réponse à la crise bancaire à laquelle la zone a été confrontée durant les années 1980, a été impulsée au cours de ces dernières années par trois facteurs principaux.

D'abord, la relative rentabilité de l'activité bancaire dans la zone, comme l'atteste le résultat net des établissements.

Ensuite, l'existence d'une épargne à faible coût, en liaison avec la relative maîtrise de l'inflation dans l'Union.

Enfin, le niveau relativement faible du capital minimum exigé jusque-là pour la création d'un établissement de crédit dans zone UEMOA.

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A ces principaux facteurs, il y a lieu d'ajouter, au plan interne, la convertibilité du franc CFA et son arrimage à l'euro qui lui confère une certaine stabilité. Au niveau externe, l'abondance de liquidité des banques des pays producteurs de pétrole, notamment du Nigeria et de la Libye, en relation avec l'envolée des cours du pétrole de ces dernières années, a été également un facteur d'incitation à la conquête de nouveaux marchés.

Par ailleurs, le Sénégal a bénéficié au cours de ces dernières années d'une stabilité politique et d'une croissance économique soutenue, en particulier sur la période 1994-2005.

Au total, sur les 20 établissements de crédit, 8 unités, soit plus du tiers (40%) des établissements ont été créées après 1999. Ces nouvelles unités appartiennent, pour la plupart, à des groupes bancaires étrangers qui sont au nombre de 11 en activité à ce jour au Sénégal.

L'un des traits caractéristiques des évolutions observées est la diversification des pays d'origine des maisons- mères des banques au Sénégal, historiquement dominées par les groupes français. La nouvelle cartographie de l'actionnariat du système bancaire distingue essentiellement trois pôles. A savoir les capitaux étrangers historiques provenant de l'Occident (7 groupes) dont notamment la France, les capitaux provenant des pays arabes (4 groupes) et les capitaux de l'Afrique subsaharienne (9 groupes).

D'une manière générale, il y a lieu de relever que l'offensive des groupes bancaires étrangers, au-delà des frontières de leurs pays d'origine, ne concerne pas spécifiquement le Sénégal. Ce phénomène est également observé dans les autres régions en développement et dans les pays émergents. Ainsi, sur 33 banques que comptaient la Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC) en 2005, 25 étaient contrôlées par des groupes étrangers, soit 75,8%.

En tout état de cause, le taux de bancarisation reste toujours faible et son élévation constitue le défi majeur à relever par les acteurs du secteur financier.

1.2.Les grandes expériences M-banking

Les entretiens et recherches documentaires effectués lors de l'étude ont permis d'identifier un certain nombre d'initiatives relatives au mobile banking et plus généralement à l'utilisation des TIC pour les services financiers au Sénégal.

Avant de présenter les grandes expériences de M-banking au Sénégal, il s'avère intéressant de présenter le M-Pesa, un modèle d'appropriation du M-banking en Afrique.

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1.1.1. M-PESA, un modèle de réussite de mobile banking par excellence

Les expériences les plus connues de mobile banking en micro finance dans le monde ont été à l'initiative d'opérateurs téléphoniques : on les nomme « telco-led ». Parmi ces expériences, la plus grande réussite qu'il convient de citer plus particulièrement est M-PESA9 au Kenya, dont l'opérateur est Safaricom (Vodaphone).

1.1.1.1. Le défi

Mis au point par Vodafone et lancé commercialement par sa filiale kenyane, Safaricom, M-PESA est un système de paiement électronique et de réserve de valeur portant sur des montants peu élevés (les transactions sont plafonnées à 500 dollars), accessible à partir de téléphones mobiles ordinaires.

Après avoir ouvert un compte M-PESA, les usagers peuvent utiliser leur téléphone pour transférer des fonds aussi bien aux usagers qu'aux non usagers du système, régler des factures et acheter du temps d'utilisation à un tarif forfaitaire peu élevé pour chaque transaction. Le coût abordable du service a grandement contribué à mettre les services financiers formels à la portée de la population pauvre du Kenya.

1.1.1.2. Les résultats

À la fin de 2009, neuf millions de personnes10, soit 40 % de la population adulte du Kenya, avaient adopté M-PESA depuis son lancement au milieu de l'année 2007. Les transferts mensuels réalisés de personne à personne par le biais du système se montent en moyenne à 320 millions de dollars, soit environ 10 % du PIB kenyan sur une base annuelle. L'adoption très rapide de M-PESA constitue une preuve manifeste de la confiance de la population à l'égard de la nouvelle technologie et démontre qu'il existe une importante demande latente de services d'envois de fonds. Récemment, M-PESA a commencé à autoriser les paiements institutionnels, permettant aux entreprises d'utiliser le système pour verser les salaires et recouvrer les paiements de factures.

1.1.1.3. Les enseignements

Trois grandes leçons se dégagent de l'expérience M-PESA. Tout d'abord, l'initiative montre que le recours à la technologie mobile permet à d'importants groupes de populations pauvres dépourvus de services bancaires d'accéder aux services financiers. Ensuite, elle montre

9 PESA signifie « argent » en Swahili

10 http://go.worldbank.org/OFDGU60

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combien il est important d'utiliser des modèles de recettes basés sur l'utilisation plutôt que sur les valeurs en recouvrement pour fournir des services financiers à la clientèle pauvre. Contrairement aux banques classiques, qui font généralement une distinction entre les clients rentables et non rentables selon le solde probable de leur compte et leur capacité à absorber des prêts, M-PESA est accessible à tous les clients du réseau mobile de Safaricom qui ouvrent un compte. Enfin, l'expérience M-PESA met en évidence la nécessité de disposer d'une plate-forme de transaction à faible coût permettant de répondre aux besoins de paiement des clients à faible revenus.

1.1.2. Les grandes expériences de mobile banking au Sénégal :

Le mobile banking est bien à l'ordre du jour au Sénégal, avec plusieurs prestataires privés soucieux de proposer une offre en ce domaine. A ce stade de l'étude, il reste toutefois difficile de clarifier l'état d'avancement de la plupart des entreprises en cours ou projetées. L'utilisation des TIC et notamment de la téléphonie cellulaire s'inscrit en effet dans :

une démarche d'innovation technologique où les projets peuvent évoluer très rapidement du point de vue technique, mais qui subissent souvent un très gros décalage entre ce qui est prévu et annoncé par les porteurs des projets et ce qui est effectivement lancé et disponible sur le marché ;

un contexte concurrentiel où la confidentialité des projets est souvent de rigueur (aspects techniques en phases de prototypage ou de pilote ; aspects commerciaux des partenariats signés ou en cours de négociation).

Toutefois, l'étude a identifié un certain nombre de fournisseurs de services ou de solutions M-banking avec des expériences ou projets bien avancés :

1.1.2.1. Sonatel-Orange qui a lancé Orange Money au Sénégal depuis avril 2009

L'offre « Orange Money » est un service qui apparaît comme le plus important, de par sa dimension sous-régionale et au vu des capacités opérationnelles et commerciales d'Orange. Sonatel-Orange est aussi le seul opérateur téléphonique sénégalais ayant manifesté son intention de lancer une offre mobile banking.

L'offre « Orange Money » permet aux clients d'Orange d'ouvrir un compte de monnaie électronique et d'accéder aux services suivants :

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Dépôt et retrait d'argent sur le compte Orange Money (ce qui revient à une conversion de monnaie fiduciaire en monnaie électronique et vice-versa) auprès de partenaires, agents distributeurs, et ce pour un montant unitaire maximal de 400 000 CFA (jusqu'en fin 2011).

Transferts d'argent de particulier à particulier (entre clients Orange Money). Achat de crédit téléphonique Orange.

Paiement de biens et services (auprès d'agents accepteurs) à terme.

Paiement de factures (partenaires accepteurs) à terme.

Le client Orange ayant souscrit au service achète des unités de valeur de monnaie électronique auprès du réseau de distribution lesquelles sont stockées sur un compte Orange Money rattaché à son téléphone mobile et utilisables pour réaliser les différentes opérations. La technologie utilisée fait appel à des sessions USSD (lorsque le client effectue une transaction) et à des SMS de confirmation. La solution technique sous-jacente est basée sur une solution logicielle Mobiquity développée par la société informatique Comviva (ex Bharti Telesoft) et adaptée aux spécifications d'Orange.

Une banque (en l'occurrence BICIS, la filiale nationale de la BNP dans la sous-région) est en charge de l'émission et de la garantie de la monnaie électronique. La banque apporte sa garantie de bonne fin vis-à-vis de l'ensemble des utilisateurs, assume le dispositif de contrôle, et assure la bonne conformité du service à la réglementation bancaire en vigueur.

Sonatel est l'opérateur technique qui est en charge de la plateforme (tous les comptes virtuels Orange Money sont hébergés sur le serveur de la Sonatel). La Sonatel est également gestionnaire de l'ensemble des opérations auprès de tous les utilisateurs, en assurant notamment la constitution et l'animation du réseau de partenaires accepteurs et distributeurs, et plus généralement toutes les actions marketing.

Le nombre de clients inscrits à Orange Money dépasserait les 650 000 utilisateurs à fin juillet 2011 (source : Selon Monsieur KIBA, Chef Département Orange Money à la Sonatel). Le nombre de transactions réalisées n'est pas divulgué. Le réseau d'agents partenaires est en cours de développement (des points de vente annoncés : réseau Orange, distributeurs agréés divers,... ; beaucoup moins sont listés sur le site Web d'Orange). L'offre semble donc encore trop jeune pour en faire un premier bilan.

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A ce jour, il apparaitrait que si les SFD manifestent effectivement leurs intérêts pour un partenariat avec Orange et reconnaissent la pertinence du service pour le client final, le modèle économique initialement proposé par Orange a pu constituer un facteur de blocage, avec notamment une rémunération d'Orange jugée trop élevée pour le paiement d'échéances via Orange Money. Un autre point de blocage concerne le manque de partage des revenus de transactions effectuées par le client final et la difficulté pour les « facturiers » d'apprécier l'économie réalisée sur les coûts d'encaissements grâce à ce système alternatif.

1.1.2.2. SGBS a lancé Yoban'tel 11 en 2009:

La SGBS, filiale du groupe Société Générale et première banque du Sénégal, a lancé l'offre Yoban'tel sur le marché sénégalais, en juin 2010. Yoban'tel s'adresse à toute personne détentrice d'un téléphone portable, qu'elle soit bancarisée ou non, et quel que soit son opérateur téléphonique. Le service fonctionne en mode prépayé avec la sécurité d'une transaction bancaire. Pour asseoir le développement de Yoban'tel, la SGBS a noué des partenariats avec plusieurs acteurs sur le marché sénégalais :

Le Crédit Mutuel du Sénégal (CMS), première Institution de Microfinance, pour les inscriptions et la gestion des espèces ;

Tigo, opérateur téléphonique, pour la distribution du service dans ses points de vente et l'achat de recharges téléphoniques.

Contrairement à Orange, la Société Générale a fait le pari d'un modèle ouvert, permettant à tout détenteur de mobile de se connecter, quel que soit son opérateur téléphonique. Mais, elle travaille avec le Crédit Mutuel du Sénégal, institution de micro finance, pour les inscriptions et la gestion des espèces, et l'opérateur téléphonique Tigo pour la distribution du service et l'achat de recharges dans ses points de vente.

1.1.2.3. La société Cellular Systems international et la Poste Finance ont lancé « W@ri »/Call money

La société Cellular Systems International qui a fourni à Postes Finance un service de notification par SMS des transferts d'argent (« Wari » / Call Money) et qui a pour ambition de développer une plateforme de services. La société CSI (Cellular Systems International) a

11 Yoban'tel : contraction des mots : yobanté (envoi en wolof) et téléphone.

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fourni une solution de notification des transferts d'argent pour la Poste et a pour ambition de développer une plate-forme de services au périmètre très large.

Call Money est un système mis en place par La Poste pour faciliter le transfert d'argent par télé mandat. Il permet à l'expéditeur disposant d'un téléphone portable d'indiquer le numéro de portable du bénéficiaire. Le destinataire reçoit un SMS l'informant de la disponibilité du transfert et l'expéditeur recevra un SMS de confirmation lorsque le mandat a été remis.

1.1.2.4. GIM UEMOA

La monétique un levier de bancarisation des populations de l'UEMOA. C'est ce que veut réaliser le GIM de l'UEMO qui vient de lancer GIM Mobile. Ce système permet aux populations, bancarisées ou non, d'envoyer ou de retirer de l'argent dans les guichets

automatiques des principales banques via le téléphone portable.
Après avoir, entre autres, mis en place une plateforme monétique interopérable pour l'ensemble des banques et établissements financiers de l'espace UEMOA, le GIM-UEMOA a lancé, avant-hier à Dakar, le GIM mobile. Cette solution de `mobile banking' que le GIM-UEMOA a mis à la disposition de la communauté bancaire, permet à toute banque qui le souhaite d'offrir à sa clientèle les différents produits et services bancaires à partir d'un téléphone portable. Elle apporte, selon ses initiateurs, une réelle réponse à la problématique de la proximité des produits et services bancaires et à l'augmentation du taux de bancarisation qui est encore faible pour faire face au défi de développement des services financiers nécessaires au renforcement de l'économie africaine. Le GIM mobile permet, en effet, au secteur public et au secteur privé de l'UEMOA d'atteindre les zones rurales historiquement inaccessibles par les services financiers classiques du fait des infrastructures et du pouvoir d'achat des populations. Avec un taux de pénétration de 50 % en Afrique, le téléphone portable est devenu aux yeux du GIM un outil qui peut révolutionner le système financier et bancaire dans le continent qui fait face à d'énormes disparités pour l'accès à ces services. Sur le mobile, la banque sera désormais plus proche des clients.

Cette plateforme qui sera installée sur le téléphone va permettre aussi aux banques d'engranger de nouvelles commissions sur les services financiers de proximité à moindres coûts et ainsi accroître leur produit net bancaire. En effet, avec ce service, une personne qui n'a pas de carte bancaire et non titulaire de compte peut retirer de l'argent dans les 1 600 guichets automatiques des banques sur lesquels ce système fonctionne. « Une manière de

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pousser petit à petit les populations vers la bancarisation. Les populations vont apprendre à retirer de l'argent. On va faire une éducation financière avec, graduellement, des sauts qualitatifs. Moi, je fais partie de ceux qui pensent qu'on doit faire de l'inclusion financière par les services », déclare Blaise Ahouantchede, directeur général du GIM-UEMOA12. Le GIM est un régulateur. En tant que gendarme de la monétique dans l'UEMOA, il a commencé par étudier les questions de sécurité. Le GIM peut assurer que tout ce qui sera dans le marché sera en sécurité optimale.

Toutefois il doit exister un gestionnaire de plateforme. Il met à disposition la plateforme technique permettant de réaliser les transferts entre e-money et de gérer les interactions bancaires. Il est la clé de voûte de ce système. En effet, il gère le processus du paiement, en opérant un système de paiement, en fournissant une interface vers les acteurs ou les outils de paiement permettant les transferts financiers. Ce rôle est central dans la problématique du M-paiement et différents types d'acteurs peuvent se positionner à ce niveau : opérateurs, institutions financières, fournisseurs de service indépendants.

12 http://www.xibar.net/Monetique-interbancaire-regionale-Gim-mobile-pour-une-inclusion-financiere-dans-l-Uemoa_a40250.html consulté en janvier 2012

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Section II : Modèle de relation TIC et bancarisation

Même si les expériences ne sont pas encore très développées, il apparaît que l'utilisation des TIC pour effectuer des transactions financières présente de nombreux avantages permettant notamment de faire face aux principales contraintes qui entassent le processus de bancarisation de masse au Sénégal. Ces contraintes sont essentiellement liées à la faible densité du réseau bancaire, aux coûts de transactions bancaires élevés et aux conditions d'ouverture et d'entretien de compte(s) qui ne sont pas très lourdes mais demeurent contraignantes pour une bonne partie des populations. Avant de développer ces facteurs inhibant la bancarisation, facteurs pour lesquels le m-banking propose des solutions, nous présenterons d'abord le contexte d'apparition de cette innovation technologique.

2.1. Contexte d'apparition du mobile banking :

A l'heure actuelle de la mondialisation, l'Afrique pourrait avoir une longueur d'avance sur les pays développés en termes d'innovation. En effet, sur un continent où le cash est pour 90% des habitants le moyen de paiement, et où le taux de pénétration (42 % en 2010) du mobile ne cesse de croitre, l'avènement d'un nouveau système de paiement basé sur le mobile ne peut être qu'une grande révolution. L'Afrique, est l'un des continents au monde où le m-banking rencontre le plus grand succès. Ceci s'explique en partie par l'étroite collaboration entre opérateurs télécoms et banques. Cette dernière se faisant dans de meilleures conditions qu'ailleurs.

En effet, les institutions financières tendent à ne considérer les nouvelles technologies que comme de nouveaux canaux de distribution. Elles n'appliquent donc pas des solutions exploitant totalement le principal atout de ces nouvelles technologies, qui est la disponibilité d'un réseau étendu, pour entre autre y déposer et retirer de l'argent. Et fort est de constater également que les opérateurs télécoms ont su capter l'opportunité de construire une véritable offre bancaire sur mobile, appelée le m-banking, qui non seulement exploite le réseau, mais vise les populations non bancarisées, permettant ainsi à cette population de déposer ou de retirer de l'argent à travers les points d'accès du réseau. Le m-banking est donc un service qui compense un temps soit peu le vide créé par le faible taux de bancarisation.

L'enjeu du m-banking est d'apporter une solution pratique pour favoriser le développement et la sécurisation des services bancaires, basé principalement sur les services de transfert d'argent. Toutefois, le m-banking devra progressivement se développer autour de services complémentaires tels que le paiement des factures, les subventions etc. Dès lors nous

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assistons déjà à une forte progression de ces offres particulièrement celle du m-paiement, sur tous les continents particulièrement en Afrique, qui serait d'après les experts, championne du paiement par téléphone mobile.

2.2. Quelques difficultés du secteur bancaire et potentiel apport du M-banking

2.1.1. La faible densité du réseau bancaire :

La densité du réseau bancaire est également un indicateur pour apprécier le degré de bancarisation d'une nation. La densité démographique du réseau bancaire peut être définie comme étant le nombre d'agences bancaires disponibles pour 5 000 habitants. Elle est très faible au niveau des pays membres de l'UEMOA. Il y a 1,4 agence ou bureau bancaire pour 100 000 habitants13. La norme communément admise au niveau international est de 01 agence ou un bureau bancaire pour 5000 habitants.

Le terme « réseau bancaire » désigne l'ensemble des agences et bureaux où sont commercialisés des services bancaires et assimilés. L'importance de ce réseau varie suivant le niveau de développement mais aussi suivant la réglementation. En effet, dans la plupart des pays développés, il existe un réseau dense capable de desservir les populations, quelque soit leur lieu de résidence. La densité du réseau est estimée en France à une agence bancaire pour 4.000 habitants, en Suisse à une agence pour 2000 habitants et en Allemagne, à une agence pour 1.750 habitants14. Par contre, dans les PED, le réseau bancaire est en général moins dense traduisant l'exclusion géographique dont est victime une frange importante de la population.

La densité est estimée dans les pays membres de l'UEMOA à une agence bancaire pour 116.000 habitants et au Maroc à une agence bancaire ou postale pour 10.000 habitants15.

Le Sénégal est classé dans les « marchés émergents» du point de vue des marchés financiers. La population sénégalaise, dont la majorité est en zones rurales, vit dans un contexte social et démographique encore fragile, avec un taux d'alphabétisation insuffisant et un faible taux de bancarisation, insuffisamment compensée par la couverture des systèmes financiers décentralisés. Le taux d'accès de la population aux services financiers formels n'atteindrait pas 20% de la population. Sur les 1067 points de service de SFD répartis sur le territoire

13 Source : commission bancaire de l'UEMOA, rapport annuel BCEAO 2010

14 Alliance for Financial Inclusion, Services financiers via téléphonie mobile, les approches réglementaires qui améliorent l'accès aux services financiers

15Alliance for Financial Inclusion, Services financiers via téléphonie mobile, les approches réglementaires qui améliorent l'accès aux services financiers

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sénégalais et recensés en 2007 lors de la cartographie du secteur et regroupant tous les types de structures, presque la moitié (49%)16 se situait dans des communautés rurales. La carte ci-dessous montre un maillage territorial des SFD relativement dense dans l'Ouest du pays et à la frontière Nord et Nord-est, ainsi que le long des principaux axes routiers, qui sont les zones regroupant les principaux centres urbains et la majorité des activités commerciales.

Figure 1 : Carte Position géographique des SFD du Sénégal ; 2007

Source : http://imf.semis.sn consulté le 17 août 2011.

D'après les SFD qui interviennent en zone rurale, le gap existant entre offre et demande de services de microfinance dans ces zones ne serait pas à imputer majoritairement à une faiblesse de la demande solvable, celle-ci restant en grande partie non ou mal servie. Ce serait dans les contraintes afférentes au développement d'une offre rentable dans ces zones que se trouverait une grande partie, certes non exclusive, de l'explication de cette sous bancarisation.

La dispersion de la clientèle potentielle et le faible niveau des infrastructures de transport et de communication, sont citées comme les principales contraintes au développement d'une offre de services financiers plus conséquente dans ces zones. Certaines petites institutions sont

16 Source : http://imf.semis.sn consulté le 17 août 2011

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aussi confrontées à un accès difficile à des ressources financières adéquates pour développer leur activité de crédit.

Des difficultés telles que l'isolement géographique, la faible densité de population des zones rurales et le faible montant de la plupart des transactions. Ces difficultés sont aggravées par l'absence d'axes routiers, de services postaux et/ou bancaires et de réseau de téléphonie fixe. Il ne serait tout simplement pas rentable pour une banque ou une institution de microfinance de créer des succursales « en pleine brousse ». Alors que la majorité de la population sénégalaise vit dans les zones rurales. La conséquence est que plus de 80% de la population sénégalaise est « non bancarisée » : la plupart des personnes n'ont pas accès aux services financiers et n'ont pas de compte bancaire.

POTENTIEL APPORT DU MOBILE BANKING COMME FACTEUR DE DEVELOPPEMENT DES SERVICES FINANCIERS AU SENEGAL, NOTAMMENT EN ZONES RURALES :

Récemment, quelques TIC parmi lesquelles l'Internet, les terminaux points de vente, et surtout les téléphones portables, ont cependant commencé à combler cette « fracture bancaire ». Il est probable que l'intégration des technologies dans l'offre des services bancaires notamment des systèmes et moyens de paiement ait un effet sur l'utilisation de ces services par la population et par conséquent sur le niveau de bancarisation. Le taux de bancarisation du Japon ne saurait être expliqué par le seul niveau économique eu égard à la relative faible densité de son réseau bancaire. Il y a très probablement l'effet des technologies qui ont rendu les services bancaires plus attrayant et accessibles à distance. Ce qui a certainement contribué à un fort taux de bancarisation de la population et parallèlement a favorisé la réduction des agences bancaires. Pour le Sénégal, qui souffre d'une insuffisante de ses réseaux bancaires, ces technologies pourraient servir à accélérer le processus de bancarisation sans devoir supporter le coût des agences et guichets physiques sur des territoires aussi vastes et peu occupés. A ce titre, le processus de modernisation et de démocratisation des systèmes et moyens de paiement enclenché par le mobile banking depuis un moment est un signe encourageant. En effet, la majorité des institutions financières sénégalaises rencontrées considèrent l'utilisation du téléphone portable comme étant un outil permettant de faciliter les services financiers, notamment en milieu rural, par :

la large couverture de réseau sans fil d'un opérateur mobile et de l'utilisation répandue des appareils sans fil ;

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la sécurisation des transactions effectuées en cash ;

le développement de produits de transferts, notamment domestiques ; le paiement de factures (eau, électricité, téléphone, intrants agricoles...) ; les échanges d'informations avec les clients (alertes, requêtes) ;

le développement de l'épargne et du crédit par l'utilisation d'agents agréés de proximité ;

la possibilité de s'adapter à la mobilité croissante de la clientèle.

Au total, la forte pénétration de la téléphonie cellulaire fait de cet outil technologique un véhicule particulièrement intéressant pour atteindre une population et des zones géographiques n'ayant pas ou mal accès à des services financiers de base, mais où l'usage de la téléphonie mobile est maintenant très répandu.

L'originalité est que le mobile banking repose sur un principe selon lequel la tendance habituelle est complètement renversée. En d'autres termes, avec le M-banking au lieu que les clients se déplacent vers les banques, cet outil permet d'amener les banques vers les populations.

2.1.2. Les coûts de transactions bancaires élevés :

Dans les pays émergents, en particulier le Sénégal, l'accès aux services bancaires est largement contraint par des coûts de transaction élevés (transport, frais d'agence), ainsi que par des facteurs culturels qui tendent à favoriser les réseaux dits informels.

Reprenant une définition de Kenneth Arrow Williamson17 définit les coûts de transactions comme les coûts de fonctionnement du système économique. Williamson entend dégager l'idée simple que dans n'importe quelle activité économique de l'entreprise, il existe des coûts automatiquement associés. La Théorie de Williamson, avant tout, basée sur l'entreprise, postule qu'il faut minimiser ces coûts afin que l'entreprise puisse produire le bien de manière optimale.

L'enjeu est donc de trouver la meilleure organisation possible de l'entreprise pour produire ce bien. Williamson, reprenant une idée de Ronald Coase, considère que l'entreprise n'est pas

17Oliver E. WILLIAMSON, the Economic Institutions of Capitalism, New York, 1985.

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seulement une fonction de production mais une structure de gouvernance qu'il faut savoir exploiter. Tout l'enjeu est de savoir utiliser, selon la situation, soit le marché, soit l'entreprise pour produire ce bien aux moindres coûts.

Un autre enjeu majeur de la « banque à distance » est de pouvoir réduire les coûts d'agence et de transport. Ce point est particulièrement important pour les banques et les institutions de microfinance, où la faible valeur unitaire des transactions financières obère la rentabilisation d'investissements en locaux et investissements coûteux. Cela est encore plus vrai dans des zones géographiques où la densité de population est plus faible, la demande solvable plus ténue et où par conséquent la modestie des transactions unitaires ne peut être compensée par un effet volume suffisant.

Pour les populations pauvres et isolées, le mobile-banking présente donc de nombreux avantages : des tarifs trois à cinq fois inférieurs à ceux pratiqués par les banques ou les sociétés de transferts d'argent, un accès aux services vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept, grâce à des points de distribution au plus proche des populations et la possibilité d'effectuer des transferts d'argent, même très faibles, en Peer to Peer.

Le mobile banking permet également de démocratiser les transferts internationaux, en proposant une offre de services à des coûts accessibles pour des populations fortement migrantes.

Les banques ont du mal à franchir ces obstacles pour atteindre les populations non-bancarisées : « Les établissements financiers ne sont que faiblement incités à se concentrer sur les marchés urbains étant donné les frais administratifs élevés qu'il faut engager pour atteindre ces marchés en zones rurales par les mécanismes traditionnels », explique Frank Nieder du département finance de l'IADB18, la banque inter -américaine de développement. En misant sur les SMS et sur le vocal, dans des zones où l'analphabétisme reste important, les pays émergents font le pari gagnant d'utiliser le mobile, sans chercher à s'embarrasser de technologies plus performantes.

Le mobile banking est basé sur l'idée d'utiliser en microfinance un moyen de communication, le téléphone portable, qui s'est très fortement répandu ces dernières années, pour :

faciliter l'accès aux services financiers aux populations non bancarisées ;

18Source : http://imf.semis.sn consulté en juillet 2011

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diversifier et améliorer l'offre de services financiers auprès de la clientèle actuelle ;

réduire les coûts de transaction pour les clients comme pour les institutions financières dans les zones éloignées ;

sécuriser les transactions financières dans des contextes, notamment ruraux, où les autres moyens de communication (connexions internet, lignes de téléphonie fixe, etc..) sont inopérants et ne permettent pas de lien en continu (et donc de suivi) vers les systèmes d'information et de gestion des institutions financières.

« Si elles étaient largement acceptées, les opérations bancaires mobiles pourraient accroître de manière considérable le niveau de bancarisation et ainsi offrir de plus grandes opportunités économiques aux ménages à revenus modestes », prédit Frank Nieder de l'IADB19.

Les banques, en partenariat avec les opérateurs mobiles, cherchent à développer leur offre mobile et à utiliser cette technologie comme levier de bancarisation des habitants des pays émergents. Ces dispositifs sont particulièrement utiles dans les zones rurales où il n'existe pas de succursales bancaires et où les autres canaux bancaires traditionnels, tels que les distributeurs automatiques de billets, les lignes de téléphone fixe et Internet ne sont pas disponibles.

Le modèle bancaire typique consiste à faire venir les gens à la banque. Le modèle mobile banking consiste à amener la banque aux gens, ce qui représente une conception très différente.

Du point de vue du client, le mobile banking est à même d'apporter les avantages suivants :

une plus grande proximité du point de service lui permettant d'effectuer les transactions les plus courantes (dépôts, retraits, transferts d'argent), d'où une économie de temps et de coût ;

La commodité de pouvoir effectuer ces transactions auprès d'agents de proximité locaux, qu'il connaît mieux et avec lequel il entretient par ailleurs d'autres liens économiques et sociaux;

La sécurité d'accéder à des services financiers par l'intermédiaire d'une entité régulée.

19Source : http://imf.semis.sn consulté en juillet 2011

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Au total, les services bancaires par mobile représentent surtout une opportunité pour les banques désireuses d'assurer leur croissance. Celles qui visent une croissance rapide devraient tout spécialement gagner à forger des alliances stratégiques avec des opérateurs mobiles, en tirant parti de plusieurs des atouts clés des opérateurs. D'abord, les banques peuvent tirer avantage de la large couverture de réseau sans fil d'un opérateur mobile et de l'utilisation répandue des appareils sans fil dans le cadre d'un programme d'expansion sans agence (par exemple grâce à des terminaux TPE placés dans des magasins devenus détaillants bancaires). Le modèle économique des agences, avec leurs coûts d`investissement et de main d'oeuvre élevés, penche en faveur de l'établissement d'un réseau d'agences dans des lieux à forte densité de population et où les clients réalisent des transactions plus volumineuses. Les banques peuvent aussi tirer parti des réseaux de distribution vastes et hiérarchisés des opérateurs mobiles pour déployer leurs détaillants bancaires.

2.1.3. Les conditions difficiles d'ouverture et d'entretien de compte(s) bancaire(s) :

Les conditions difficiles d'ouverture et d'entretien de compte bancaire constituent un autre facteur qui ralentit le processus de bancarisation au Sénégal. En effet les conditions qu'exigent les banques pour l'ouverture et l'entretien de compte érigent une barrière à l'entrée des populations à revenus modestes dans le système bancaire traditionnel.

Ces conditions peuvent être le montant minimal à verser et les documents à fournir pour l'ouverture du compte mais également les frais de tenue de compte.

L'avantage de la banque mobile, ce sont ces possibilités d'ouverture de compte par les populations non bancarisées qui sécurisent leurs avoirs sans supporter le moindre frais.

L'utilisation du téléphone portable pour donner des ordres de transfert (en compte to compte et en compte to cash), comme pour effectuer des envois et réceptions d'espèces (cash to cash) en passant par des agents de proximité, sans avoir à se rendre dans le guichet d'une institution particulière et sans nécessité d'y ouvrir un compte, est perçue par les institutions financières comme un moyen efficace pour développer ces services et en faire baisser le coût pour le client20.

20Source : http://imf.semis.sn consulté en juillet 2011

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La possibilité donnée aux clients de consulter leurs soldes de compte par SMS peut constituer un service important pour une certaine clientèle, notamment les salariés et les commerçants qui attendent paiements de clients ou salaires.

Inversement, l'envoi par les établissements bancaires d'alertes d'échéances de crédit par SMS à leurs clients peut éviter à l'agent de crédit d'avoir à appeler ou à se déplacer la veille ou le jour des remboursements, et au client d'oublier de venir payer sa traite. La rentabilité des crédits peut ainsi s'en trouver améliorée.

Le secteur bancaire n'a donc pas fait figure d'exception face au phénomène de l'émergence des TIC. Comme dans tout autre secteur d'activité, ces technologies ont su y trouver leur place. Les banques en viennent à repenser la relation avec leur clientèle. Très vite, le contact humain n'apparaît plus comme une nécessité absolue. La banque électronique est née.

Plus généralement, le mobile banking peut s'entendre comme l'offre de services financiers utilisant les TIC et permettant une mobilité de cette offre, c'est-à-dire la mise à disposition de services financiers par l'usage de canaux de distribution en dehors des points de service utilisés traditionnellement par les institutions financières. C'est ainsi que le concept de mobile banking est étroitement associé à celui de « banque à distance ».

La « banque à distance »21 est définie comme l'offre de services financiers en dehors des guichets « bancaires » traditionnelles (agences bancaires, guichets des IMF...). Cette offre est souvent effectuée par l'intermédiaire d'agents (commerçants détaillants par exemple) et elle a besoin des TIC pour la transmission des détails relatifs aux opérations : en général, les téléphones portables.

En somme, l'usage de la banque mobile ou du payement par le secteur bancaire permet une meilleure couverture de la zone de desserte des services financiers notamment dans les zones rurales et les populations à faible revenus, une réduction considérable des coûts de transactions bancaires et un allégement conséquent des conditions d'ouverture et d'entretien de compte.

21Selon l'article d'Ignacio Mas et Kumar, 2008 «les services bancaires par téléphone mobile : pourquoi, comment et pour qui ?, source : www.uit.org, consulté en août 2011.

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Chapitre II : Cadre théorique et Revue de la littérature

Dans ce chapitre, il sera question de poser les bases théoriques relatives à notre sujet d'étude. Il comporte deux sections : le concept T.I.C. (section 1) et la faible bancarisation (section 2). L'importance de tout ceci réside dans le fait que ces notions permettront l'articulation et l'élaboration du travail et faciliteront la compréhension des concepts utilisés dans l'étude.

Section I : Les TIC

1.3.Historique et généralités :

Derrière cet acronyme de trois lettres se cache un ensemble d'outils et de méthodes qui ont changé voire même révolutionné le monde. Les TIC englobent un large éventail de services, d'applications et de technologies, faisant appel à divers équipements (hardware) et logiciels (software) informatiques fonctionnant souvent par l'intermédiaire de réseaux de télécommunications.

Apparue au cours des années 90, avec le développement des réseaux de télécommunications et la généralisation des technologies de la décennie précédente, cette expression aux contours assez flous a fini par désigner, par abus de langage, tout ce qui tourne autour d'Internet et du multimédia.

Au vu de leur degré d'intégration dans notre quotidien, le terme TIC a aujourd'hui tendance à se substituer à celui de NTIC, moins actuel puisque cela fait plus de 20 ans que les TIC ont bouleversé nos sociétés. Les TIC se traduisent ainsi par une convergence sans précédent entre l'informatique, les télécommunications et l'audiovisuel et se veulent accessibles au plus grand nombre. D'autant qu'avec l'avènement des TIC et notamment d'Internet, la transmission des données devient quasi instantanée permettant de communiquer et d'échanger en temps réel avec la planète entière. Dans son ouvrage « The Medium is the Message », Marshall McLuhan considère que désormais, l'humanité serait une même communauté qui «vivrait dans un même temps, au même rythme et donc dans un même espace» ; d'où l'impression d'appartenir à un «global village». Cette révolution est si considérable, que de nombreux experts la comparent à l'avènement de l'alphabet et à celui de l'imprimerie. Deux évolutions majeures qui ont profondément marqué l'histoire humaine et provoqué de véritables bonds de civilisations.

À la base des TIC, on trouve des services de télécommunications bien connus, tels que la téléphonie fixe, la téléphonie mobile et le fax. Utilisé conjointement avec du matériel et des

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logiciels informatiques, ces services de télécommunications constituent la base de toute une panoplie d'autres services comme l'e-mail, le transfert de fichiers d'un ordinateur à un autre et surtout, Internet qui permet potentiellement à tous les ordinateurs à travers le monde d'échanger.

1.4.Définition des TIC:

Dans les différentes littératures concernant ce concept, nous avons constaté qu'il n'y a pas un consensus sur la définition des TIC vu leurs hétérogénéités et leurs complexités.

La définition internationale qui retient comme champ des TIC des activités économiques qui contribuent à la visualisation, au traitement, au stockage et à la transmission de l'information par les moyens électroniques.

Selon Desroches et Delisle, « les TIC sont l'ensemble des technologies utilisées dans le fonctionnement, la transformation et le stockage sous forme d'électronique, elles englobent les technologies des ordinateurs, les communications et le réseau qui relie les appareils tel que le fax et d'autres matériaux. »22

D'autres définitions comme celle d'HERBERT SIMON : (prix Nobel des sciences économiques 1998)23 et qui paraît la plus acceptée, est basée sur les caractéristiques des TIC. Selon cet auteur « les technologies aident à rendre : Toute information accessible aux hommes, sous forme verbale ou symbolique, existera également sous forme lisible par ordinateur; les livres et mémoires seront stockés dans les mémoires électroniques... ».

Charpentier 24: Les TIC sont un ensemble de technologies utilisées pour traiter, modifier et échanger de l'information, plus spécifiquement des données numérisées. La naissance de ces TIC est due notamment à la convergence de trois activités.

Au sens strict, les TIC sont composées :

? du domaine des télécommunications qui comprend lui-même les services et les équipements ;

? du domaine de l'informatique qui comprend le matériel, les services et les logiciels ;

22B.V. Desroches, S. Delisle : XXVIIIème Colloque sur les effets des NTIC sur le développement local et régional : évolution ou changement radicaux.

23 www.jdpro.net : le journal des professionnels : la révolution des NTIC, 15 juin 2011 24P. Charpentier : économie et gestion de l'entreprise page 133

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? du domaine de l'audiovisuel qui comprend principalement la production et les services audiovisuels ainsi que l'électronique grand public.

Cette convergence génère une multitude de nouvelles possibilités. Les TIC abolissent les frontières. Elles regroupent un ensemble d'outils qui sont interconnectés, combinés et qui permettent un maximum d'interactivité.

Ainsi nous pouvons définir les technologies d'information et de communication comme étant l'ensemble des technologies d'informatiques et de télécommunication, elles sont les résultats d'une convergence entre technologies. Elles permettent l'échange des informations ainsi que leurs traitements. Elles offrent aussi de nouveaux moyens et méthodes de communication.

Toutes ces technologies tournent autour du réseau Internet, ce dernier a permis le raccourcissement des délais dans la diffusion et le partage des informations.

Il est clair que la technologie Internet fait figure de leader dans l'intégration des TIC, au point où TIC et Internet deviennent de plus en plus indissociables.

On assiste à une certaine démocratisation des TIC puisqu'elles sont maintenant accessibles à tous ceux qui sont équipés de téléphone mobile, d'un ordinateur personnel et ses accessoires. Le nombre de personnes y ayant accès augmente donc de manière très importante depuis ces dernières années. Ce qui n'est pas sans effet sur l'ensemble de la société économique, culturelle, éducative, etc. Leur développement rapide se traduit par la multiplication de nouvelles applications (bureautique, multimédia, télématique) qui contribuent aux transformations du travail, de l'organisation des entreprises, des relations internes et des relations avec les différents acteurs de l'environnement (fournisseurs, clients, partenaires, organismes sociaux, administration...).

1.5.Définition du secteur des TIC :

Les TIC comprennent tout d'abord le matériel informatique, les logiciels et les matériels de télécommunications.

La définition de l'OCDE est un peu plus large puisqu'elle inclut, en outre, le commerce de gros équipements industriels. Le principe consiste à retenir l'ensemble des secteurs d'activités économiques qui contribuent à la visualisation, au traitement, au stockage et à la transmission de l'information par des moyens électroniques.

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1.6.TIC, dualités : Nord-Sud, riche-pauvre et lettrés-illettrés :

D'abord, la géographie mondiale des TIC caractérisée par une fracture numérique entre les pays industrialisés et les pays en développement, bien qu'elle ne soit qu'imparfaitement mesurée, s'accentuent de manière brutale au moment où les TIC connaissent un développement exponentiel dans les pays les plus avancés. Le rapport sur le développement humain (PNUD 2001)25 fait état de forte disparité internationale en matière d'usage des TIC.

Toutefois, la plupart des experts qui se sont intéressés à l'analyse des TIC au contexte de développement, s'accordent sur un seul point en qualifiant les TIC comme un des principaux outils de développement. Il est vrai que dans les pays en voie de développement, le terme TIC désigne un des moyens permettant de désenclaver les zones isolées et d'éradiquer ainsi la pauvreté ambiante qui mine le développement.

Ensuite l'usage des TIC dans ces pays se limite encore à une certaine catégorie de personnes. Force est de constater que seules les zones les plus peuplées et les plus riches disposent aujourd'hui des moyens suffisants d'accéder à ces outils. En même temps, d'autres territoires éprouvent des difficultés pour avoir accès aux services TIC. Un certain nombre de contraintes en sont les raisons : les contraintes d'ordre intellectuel, d'ordre matériel et d'ordre financier.

Trois grands points caractérisent les contraintes d'ordre intellectuel : l'analphabétisme, le manque de capacités ainsi que les barrières linguistiques. L'analphabétisme est le facteur le plus déterminant qui cause la marginalisation de ces personnes par rapport à l'usage des TIC vu que la population analphabète est fortement présente dans les pays en voie de développement, en particulier le Sénégal. Aussi, le manque de capacités nécessaires à l'utilisation de ces outils ainsi que les difficultés de ne pas comprendre et de ne pas pratiquer les langues étrangères rendent difficile l'accès aux opportunités que peuvent offrir les TIC.

En somme, les TIC sont des simples outils et comme pour n'importe quel outil, l'utilité et l'efficacité des TIC dépendent de la manière dont elles sont utilisées.

L'autre particularité des TIC, et à laquelle aucune technologie ne peut se mesurer, réside dans le fait qu'elle touche tous les domaines de notre vie. Ainsi Internet est devenu un média de communication universel et le premier centre d'échange, de savoir et de diffusion.

25www.pnud.org consulté en juin 2011

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Par la suite, nous désignerons par Technologies de l'Information et de la Communication (TIC) l'ensemble des technologies qui sont associées à l'usage du mobile banking.

1.7.Technologies associées à l'usage du mobile banking

1.7.1. Mobile banking

La littérature de recherche sur le mobile banking est pauvre et très souvent développée en anglais. Nous essayerons d'expliciter ce concept en nous inspirant des citations de certains auteurs.

Plusieurs modes opératoires de déploiement du mobile banking sont en train d'émerger sous l'effet de différentes pressions réglementaires et concurrentielles dans le monde. Les banques, qui encouragent avec force les transactions de paiement sans argent à l'aide de technologies telles que les téléphones portables, ne sont pas les seules à en voir les avantages.

« Un système de paiement basé sur les téléphones portables, s'il est bien mis en oeuvre, donne aux sociétés de cartes de crédit et aux opérateurs de télécommunications une autre source de revenu possible qui pourrait s'avérer très lucrative », souligne M. Ghassan Hashani, principal chez Booz Allen Hamilton26.

« The terms «mobile banking» and «mobile payments» describe distinct but in some cases overlapping sets of products. Some m-banking platforms provide services, such as money transfers, that are considered forms of mobile payment, while some m-payments products are so closely linked to bank accounts as the source of funds that they assume m-banking functions» (Boyd & Jacob, 2007)27.

Dans l'ouvrage de Pousttchi and Schurig 2004, p. 128, le mobile banking est définit comme une « sorte d'exécution des services financiers au cours de laquelle, le client utilise des techniques de communication mobiles en conjonction avec des appareils mobiles.

Par ailleurs, il est aussi défini comme « un canal par lequel, le client interagit avec une banque via un dispositif mobile, tel qu'un téléphone mobile ou un assistant numérique personnel » (Barnes et Corbitt, 2003, p275 ; Scornavacca et Barnes, 2004, p520).

26 http://www.fao.org/docs/up/easypol/685/3-4_mobilebanking_149FR.pdf

27 http://is2.lse.ac.uk/asp/aspecis/20110250.pdf

28Pousttchi, K. &Schurig, M. 2004. Assessment of today's mobile banking applications from the view of customer requirements.

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Le mobile banking (banque mobile), est un éventail plus large de plusieurs services mobiles bancaires où l'on retrouve le m-paiement.

« Les paiements mobiles (ou m-payements) sont définis comme des paiements qui sont effectués via le téléphone mobile», (Kruger)29. Niina Mallât, (2006)30, va dans le même sens en définissant « le paiement mobile comme l'utilisation d'un téléphone mobile pour effectuer une transaction de paiement où les fonds sont transférés d'un donneur vers un receveur directement ou via un intermédiaire.

La banque et les paiements mobiles commencent à prendre leur envol souvent tirés par les marchés émergents. « L'avantage de la banque mobile, ce sont ses possibilités d'évolution rapide », affirme M. Michael J. Redding, directeur du développement chez AccentureTechnologyLabs31.

Afrique Avenir, dans son article intitulé « La téléphonie mobile favorise la vie quotidienne des africains », ressort les différents usages du téléphone, qui s'immisce dans la vie des africains révolutionnant plusieurs secteurs et répondant aux différents besoins de la population (non bancarisée).

Malgré cette révolution, nous notons la réticence d'une majeure partie de la population dans certains pays africains due à plusieurs facteurs, c'est en ce sens, que Sébastien Henon, Stratège en marketing et nouvelles technologies chez Idaho consulting (New York) stipule que : « le paiement mobile doit encore travailler à son succès32».

L'expression « mobile banking »33 - ou service de banque mobile, est utilisé pour désigner un service qui permet aux clients qui y souscrivent d'accéder à un certain nombre de prestations bancaires ou financières à partir de simple téléphone mobile. Les clients peuvent ainsi gérer leur compte, effectuer des transferts de fonds, ou en recevoir, épargner ou même payer des factures (électricité, eau, etc.). Toutes ces opérations étant possibles à partir de leur téléphone cellulaire. Un simple SMS suffit à effectuer la plupart des transactions. La confidentialité des

29 http://openarchive.cbs.dk/bitstream/handle/10398/6295/a%20brief%20note%20on%20literature%20studies%2 0-%20part%20ii.pdf?sequence=1

30 http://www.iimahd.ernet.in/assets/snippets/workingpaperpdf/2011-02-022011-02-02Rajanish.pdf

31 http://www.fao.org/docs/up/easypol/685/3-4_mobilebanking_149FR.pdf

32 http://blog.idahoconsulting.com/index.php/2010/05/le-paiement-mobile-doit-encore-travailler-a-son-succes/

33 Source : http://www.cgap.org/p/site/c/pubs / consulté en juillet 2011

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transactions étant assurée par l'utilisation d'un code PIN, un code confidentiel connu du seul usager (exactement comme avec une carte bancaire).

Ainsi Mme Astou LO NDIAYE, Adjointe au Directeur des Systèmes Bancaires, BCEAO et Mme Maïmouna GUEYE NIANG, Fondée de Pouvoirs au Service de la Surveillance des Systèmes de Paiement, BCEAO définissent le mobile banking « Le mobile banking vise notamment la diversification et l'amélioration de l'offre de services financiers, la réduction des coûts de transaction pour les clients comme pour les institutions financières dans les zones éloignées, ainsi que la sécurisation des transactions financières dans des contextes notamment ruraux »34.

Le mobile banking est donc l'utilisation du téléphone portable (« mobile phone ») pour délivrer des services financiers qui peuvent être :

- Des échanges d'informations financières : qu'elles soient initiées par l'institution financière (alerte d'échéance de prêt, offres commerciales, confirmation d'opération), ou par le client (consultation de solde, demande de relevé, configuration, etc.) ;

- Des transactions financières : qu'il s'agisse de dépôts, de retraits, ou de virement, transferts et paiements (en espèces, de compte à compte, entre clients, ou entre non clients).

1.7.2. Le mobile banking ou banque mobile :

Plus généralement, le mobile banking peut s'entendre comme l'offre de services financiers utilisant les TIC et permettant une mobilité de cette offre, c'est-à-dire la mise à disposition de services financiers par l'usage de canaux de distribution en dehors des points de service utilisés traditionnellement par les institutions financières.

C'est ainsi que le concept de mobile banking est étroitement associé à celui de « banque à distance ».

La « banque à distance » est définie comme l'offre de services financiers en dehors des guichets bancaires traditionnelles (agences bancaires, guichets des SFD...).

Cette offre est souvent effectuée par l'intermédiaire d'agents (commerçants détaillants par exemple) et elle a besoin des TIC pour la transmission des détails relatifs aux opérations : en

34 http://www.cesag.sn/mbf/images/documents/pdf/programme%20des%20activits%20de%20la%20crmonie%20 du%2010me%20anniversaire%20du%20mbf1.pdf

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général, des terminaux points de vente (PDV) équipés d'un lecteur de carte et /ou des téléphones portables.

Le développement de la banque à distance se fait à ce jour essentiellement par des modèles et formules axées sur l'usage de la téléphonie mobile. Mais d'autres modes de prestation de services bancaires à distance suscitent également un intérêt grandissant dans certains pays, notamment ceux dotés d'un environnement commercial plus développé (chaines de magasins, nombreux locaux commerciaux en « dur »).

1.8.Typologie et catégorisation du M-banking :

1.8.1. Typologie de mobile banking

La banque à distance peut être additive ou transformationnelle. 1.8.1.1.Banque à distance dite additive :

Elle est additive lorsqu'elle se borne à élargir la gamme de choix existants ou accroît la commodité de la clientèle actuelle des établissements financiers traditionnels.

1.8.1.2.Banque à distance dite transformationnelle :

Elle est transformationnelle lorsqu'elle touche des clients qui n'auraient jamais pu être desservis par les services financiers traditionnels offerts par les « agences bancaires »35.

Compte tenu du défi à relever au Sénégal, à savoir faciliter l'accès aux services financiers à une population défavorisée, notamment en zones rurales, la présente étude porte sur le

développement de dispositifs à même de favoriser la « banque à distance
transformationnelle ».

1.8.2. Catégorisation du mobile banking

Les systèmes de mobile banking peuvent être catégorisés selon qu'ils suivent, en matière réglementaire, un modèle de base de type « bancaire » ou un modèle non-bancaire. La différence essentielle entre les modèles dit « bancaires » ou « non-bancaires » ne réside pas dans la nature de l'organisme qui est à l'origine du système ou qui le pilote, mais dans la relation entre le client du mobile banking et l'institution financière. Le CGAP résume ainsi les deux modèles :

35 Selon le CGAP, le terme « d'agence bancaire » doit être compris au sens large

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1.8.2.1.Modèle dit « bancaire » :

Dans le modèle bancaire, les clients ont une relation contractuelle directe avec une institution financière agréée et soumise au contrôle prudentiel. Ce modèle « bancaires » cherche de plus en plus à diversifier les offres de services des banques ou institutions financières et à gagner en efficacité en ouvrant leurs systèmes à d'autres institutions financières que l'institution d'origine et en développant des services de paiements ouverts à des non-clients.

1.8.2.2.Modèle dit « non bancaire » :

Dans le modèle non bancaire, les clients n'ont pas de relation contractuelle directe avec une institution financière. Le modèle « non bancaire » cherche à développer des partenariats avec des établissements financiers.

Il convient de noter que même dans le « modèle non bancaire » ; les banques interviennent généralement dans le dispositif car l'opérateur non bancaire place les fonds garantissant la monnaie électronique sur des comptes de dépôts de gros dans des banques commerciales agréées.

En sommes, tous ces modèles permettent d'instaurer un cadre où les clients peuvent faire un dépôt en espèces auprès d'un agent mobile banking pour approvisionner leur compte virtuel et utiliser ensuite leur téléphone mobile pour envoyer par USSD ou par SMS des ordres de remboursement de prêt, de dépôt, de retrait ou de transfert à partir d'un compte d'épargne.

Les technologies utilisées sont variées, un même système pouvant en utiliser une combinaison de plusieurs d'entre elles.

Le mobile banking peut utiliser des technologies variées, allant du SMS (le plus « simple ») au WAP (disponible sur peu de téléphones), en passant par exemple par l'USSD (la technologie utilisée dans les menus de rechargement). Le choix des technologies résulte d'un arbitrage entre facilité d'utilisation, de déploiement, compatibilité avec le parc de téléphones, coût, sécurité, et évolutivité.

Le secteur bancaire n'a donc pas fait figure d'exception face au phénomène de l'émergence des TIC. Comme dans tout autre secteur d'activité, ces technologies ont su y trouver leur place. Les banques en viennent à repenser la relation avec leur clientèle. Très vite le contact humain n'apparaît plus comme une nécessité absolue si les déterminants de la bancarisation sont bien pris en compte.

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Section II : Revue théorique des déterminants de la faible bancarisation

Avant de définir la faible bancarisation, il convient de rappeler ce qu'est la banque et les pratiques bancaires.

2.1. La banque et les pratiques bancaires :

2.1.1. La banque

Selon la loi portant réglementation bancaire, « sont considérées comme banques, les entreprises qui font profession habituelle de recevoir des fonds dont il peut être disposé par chèque ou virement et qu'elles emploient pour leur propre compte ou pour le compte d'autrui, en opérations de crédit ou de placement ».

2.1.2. Les pratiques bancaires et financières

Elles décrivent l'ensemble des relations qu'une personne entretient avec sa banque dans le cadre de la consommation des services qui lui sont proposés par cette entité. N'ont accès à ces services que les populations bancarisées. Mais en quoi consiste la bancarisation ?

2.1.3. La bancarisation :

La bancarisation se définit comme « l'emprise plus ou moins grande de l'institution bancaire sur une population donnée »36. Elle traduit l'idée du nombre de personnes bénéficiaires des services bancaires et se mesure à l'aide d'un taux appelé taux de bancarisation.

2.2. La faible bancarisation

Le terme « faible bancarisation » est utilisé pour qualifier la situation d'un pays où une faible proportion de la population a accès au compte bancaire. Au Sénégal, moins de 7 personnes sur 100 ont accès à un compte bancaire (BCEAO, 2010). Ce ratio est très faible et témoigne des difficultés majeures d'adéquation entre l'offre et la demande.

2.3. Mesure de la bancarisation

Une fois l'état de faible bancarisation défini, il est nécessaire de retenir un indicateur permettant l'appréciation du phénomène dans le temps. Pour des raisons de commodité, nous retenons un indicateur dépendant du taux de bancarisation mais différent de celui-ci. Il s'agit de la marge de bancarisation.

36 Nouveau Larousse encyclopédique, Larousse VUF, 2001

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A.N : MB= 100% - 6,2%= 93,8%

Marge de bancarisation = 100 % - Taux de bancarisation

La marge de bancarisation représente l'écart entre la situation de bancarisation complète (100%) et le taux actuel de bancarisation. Plus elle est grande, plus le niveau de bancarisation est faible et inversement.

2.4. Les modes de calcul du taux de bancarisation

Il existe plusieurs méthodes pour mesurer le taux de bancarisation. Trois d'entre elles sont

données ici. Le choix dépend de l'objectif visé.

Encadré 1: Méthode de calcul du taux de bancarisation (Tb)

Méthode 1

Tb= (Pc / Pa) x100

avec Pc : Nombre de personnes ayant un compte bancaire et Pa:

Taille de la population active. Méthode 2

Tb= (Mc / Mt) x 100

avec Mc: Nombre de ménages ayant un compte bancaire et Mt:

Nombre total de ménages Méthode 3

Tb= (Nc / Pa) x 100

avec Nc: Nombre de comptes bancaires de particuliers et Pa :

Taille de la population active.

Le raisonnement ci-dessus peut être valablement repris s'il s'agit de définir la population cible des services bancaires. Devra-t-elle être la population active, la population active occupée, l'ensemble des ménages, l'ensemble des adultes ou l'ensemble des personnes de plus de 15 ans ou l'ensemble de la population, etc. Chaque définition a un impact sur le résultat. Plus la population considérée est importante, plus le taux est bas.

2.5. Différence entre faible bancarisation et exclusion bancaire

A l'opposé de l'exclusion bancaire et financière qui sévit essentiellement dans les pays

industrialisés, la faible bancarisation est une problématique des pays pauvres. Elle traduit le

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faible niveau d'accès aux services bancaires au même titre que l'accès à l'eau courante, à la santé, à l'éducation etc. Peachey et Roe (2004) font remarquer à cet effet que le taux de bancarisation dans les pays du Sud et le taux d'exclusion bancaire et financière dans les pays du Nord sont similaires. Ils tournent autour de 10%. Environ 10% des populations des pays riches sont exclues alors que dans les pays pauvres, seules 10% y ont accès.

Mais cette catégorisation systématique du problème de l'exclusion bancaire dans les pays du Nord et de la faible bancarisation dans les pays du Sud souffre de quelques imprécisions qu'il convient d'indiquer ici. En effet, d'après les propos du directeur financier d'un réseau mutualiste repris par Gloukoviezoff (2004), un exclu bancaire « ce n'est pas forcément quelqu'un qui est hors de la banque, c'est également quelqu'un qui est dans la banque mais n'y comprend rien ». Il est évident que dans les pays sous-développés, parmi la frange de la population bancarisée, il y a des personnes qui bien que disposant d'un compte en banque ne comprennent rien aux services proposés; se contentant de gérer leur compte comme une caisse où il dépose et retire de la monnaie fiduciaire.

On peut néanmoins, en prenant en considération l'aspect social nécessaire à l'utilisation du qualificatif de l'exclusion, se contenter de la séparation stricte des deux notions en leur attribuant un espace géographique bien déterminé.

2.6. Nature et contenu du terme «accès» aux services bancaires

Chamberlain et Walker (2005) définissent le mot "accès" comme étant « l'habilité d'un individu à obtenir et, sur une base soutenable, à utiliser des services bancaires et financiers qui sont abordables et utilisables qui satisfont ses besoins financiers ».

Cette définition reprend, en d'autres termes, celle donnée par Gloukoviezoff (2001) qui parle de droit formel et de droit réel pour différencier la capacité d'obtention de la capacité d'utilisation. Elle apporte une précision importante concernant la satisfaction du besoin de la personne qui accède à ces services. En effet, la demande se justifie par la nécessité de satisfaire un besoin financier. Et si l'offre, quoi qu'en soit sa disponibilité, n'est pas en mesure de couvrir ce besoin, il est évident qu'elle n'aura pas de débouchés. De même en absence de besoin et donc de demande potentielle, il est difficile voire impossible de faire consommer les services bancaires.

La théorie de l'offre et de la demande permet de dissocier le problème d'accès de celui épineux de l'utilisation des services bancaires en général. Ce n'est pas parce qu'un service est

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accessible qu'il sera forcément consommé. Beck et De la Torre (2006), démontrent bien cette différence. Dans un marché de concurrence pure et parfaite, les agents économiques n'étant confrontés ni à un problème d'asymétrie de l'information, ni aux coûts de transactions à optimiser ou à l'incertitude liée aux résultats des projets, satisfont leurs besoins de façon égalitaire. Il n'existe aucun problème d'accès. Mais ce n'est pas pour autant qu'il y aurait 100% de taux de bancarisation et d'utilisation des services bancaires et financiers. Tout dépend des besoins des agents, même parfaitement informés.

Si en plus, le marché est de concurrence imparfaite tel que le monde réel, l'existence des obstacles dus aux coûts de transactions, à l'incertitude de la réalisation des projets et à l'asymétrie de l'information réduit davantage le taux d'accès.

2.7. Les facteurs limitatifs identifiés dans la littérature

Deux grandes théories permettent d'identifier les différents facteurs qui contribuent à la limitation de l'accès aux services financiers. Il s'agit de la théorie des frontières des possibilités d'accès et des barrières à l'accès.

2.7.1. La théorie des frontières des possibilités d'accès

Elle a été développée par Beck et De la Torre (2006). Ils partent du principe économique de la loi de l'offre et de la demande pour identifier les problèmes d'accès aux services bancaires et financiers et leurs causes. Les facteurs retenus pour expliquer le niveau de l'offre sont les coûts de transaction et les risques systémiques et particuliers. Quant à la demande, elle est appréciée par des facteurs économiques (revenu, prix) et non économiques (illettrisme financier et barrière culturelle et religieuse). Leurs travaux couvrent les deux aspects les plus importants de la problématique d'accès aux services bancaires et financiers que sont d'une part, l'accès aux services d'épargne et de paiement et d'autre part, l'accès au crédit. Dans ce travail, seul le premier aspect qui rejoint notre problématique sur la faible bancarisation sera étudié.

2.7.1.1. L'offre de services de paiement et d'épargne

Dans une simplification du problème, les deux auteurs ont retenu le coût de transaction et les risques comme facteurs explicatifs.

2.7.1.1.1. Des coûts de transactions fixes

Les deux auteurs ont montré que dans un marché de libre concurrence, les coûts de transactions sont déterminés suivant les caractéristiques et la nature des services offerts. Lorsque les coûts des transactions financières sont fixés soit par l'établissement, soit par les

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autorités de régulation, les économies d'échelle réalisées ne sont plus répercutées sur le marché. Cela maintient artificiellement les coûts à la hausse et constitue de fait un important point de blocage à la démocratisation de l'accès aux services.

2.7.1.1.2. Risques systémiques et particuliers

Les risques systémiques sont fonction du marché ou du pays. Ils s'imposent à tous les agents

économiques sous forme de contraintes à gérer. Les risques identifiés sont la taille du marché, les fondamentaux macro-économiques, la technologie disponible, le niveau moyen du revenu par habitant, la qualité des infrastructures de transport et de communication et le cadre juridique et sécuritaire. Ils constituent les variables d'état. Ce sont des caractéristiques du marché avec lesquelles les institutions sont tenues de composer.

Par contre, les risques particuliers sont liés à chaque institution, au style de management, aux décisions d'investissement etc. Ces risques définissent le coût de gestion. Ils peuvent et doivent être maîtrisés par la direction de l'établissement.

2.7.1.2. La demande de services de paiement et d'épargne

Pour les deux auteurs, la demande est fonction ou non de la situation économique.

2.7.1.2.1. Facteurs économiques

La demande de services de paiement et d'épargne dépend de facteurs économiques que sont le

revenu moyen des populations et le prix auquel les services peuvent être acquis. Elle est une fonction croissante du revenu et décroissante du prix.

2.7.1.2.2. Facteurs non économiques

Des facteurs non économiques très importants comme l'illettrisme (financier) et les barrières

culturelles et religieuses influencent la demande des services de paiement. Ces facteurs conduisent souvent à l'auto-exclusion.

2.7.1.3. Définition de la frontière des possibilités d'accès 2.7.1.3.1. Définitions et hypothèses

2.7.1.3.1.1. Définitions

Beck et De la Torre (2006) définissent la frontière des possibilités d'accès des services de

paiement et d'épargne comme « la part maximale de population (ménage et entreprise) qui pourrait être servie par les institutions bancaires et financières pour un ensemble donné de variables d'état »

Pour décrire cette frontière, ils définissent quatre fonctions (représentées sur la figure 1):

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Offre réelle: S = f {Coûts de transactions, variables d'état}

Offre potentielle: S* qui est meilleure à S parce que fruit d'un marché financier efficient.

Demande réelle: D = f {revenu, prix, illettrisme financier, barrière culturelle et religieuse} Demande potentielle: D* qui est meilleure à D car ne considère pas les facteurs non économiques.

2.7.1.3.1.2. Hypothèses

Les deux auteurs émettent les hypothèses suivantes:

H1: Le prix est indépendant du volume des transactions;

H2: Les clients qui utilisent les transactions les plus chères sont ceux qui consomment plus de transactions;

H3: Dans une période de temps d'observation, la valeur et le volume de transactions consommées par chaque agent sont fixes et indépendants du prix.

2.7.1.3.1.3 Identification des frontières et des problèmes sous-jacents

Les frontières des possibilités d'accès (figure 1) sont déterminées par les points de rencontre entre les différentes offres et demandes. La projection du point I (offre et demande efficientes) sur l'axe horizontal donne la part de la population qui est bancable (A) : c'est la situation optimale pour un pays donné.

Tous les trois points intérieurs dénotent de problèmes plus ou moins importants dont la résolution permettra d'accroître l'accessibilité.

Premier problème d'accès: le point II caractérise un problème de demande lié à l'auto-exclusion qui est due à des facteurs non économiques;

Deuxième problème d'accès: les points III et IV caractérisent un problème de demande et d'offre. Ils traduisent une offre peu efficiente (point III) doublée d'un problème d'auto-exclusion des populations (point IV).

Figure 2 : Frontières de possibilités d'accès

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Source : Beck et De la Torre (2006)

Mais il existe un troisième problème qui pourrait surgir de la comparaison des points I obtenus pour différents pays ayant des niveaux économiques semblables. Ces points peuvent varier traduisant alors des problèmes spécifiques autres qu'économiques tels que l'insécurité ou le cadre juridique, etc.

La théorie des "frontières de possibilités d'accès", permet, sous certaines conditions, d'identifier le niveau optimal d'accès aux services bancaires et financiers dans un pays, et de déceler les problèmes qui pourraient expliquer un niveau inférieur et donc d'orienter les actions correctives en conséquence.

2.7.2. La théorie des barrières à l'accès

La théorie des barrières à l'accès a été développée par plusieurs auteurs qui ont procédé à des études comparatives sur le niveau de pénétration des services bancaires et financiers dans différents pays. Certaines de ces études (Caskey et al. (2004); Chamberlain et Walker (2005); Honohan (2004); Ketley, Davis et Truen (2005); Peachey et Roe (2004)) se sont limitées à une analyse statistique simple tandis que d'autres (Beck, Demirguc-Kunt et Peria (2005 et 2006); Beck et al. (2004)) ont procédé à une analyse économétrique des phénomènes observés et en ont déduit les facteurs explicatifs principaux.

2.7.2.1. Définition

La notion de barrière à l'accès fait référence à un ensemble d'obstacles susceptibles de gêner, voire bloquer le processus de démocratisation des services bancaires et financiers au sein des populations. Il existe plusieurs sortes de barrières. Honohan (2004) en identifie trois à savoir

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la barrière de prix, la barrière de l'information et la barrière du produit et du service. Ketley, Davis et Truen(2005)37 identifient des barrières pécuniaires et d'autres non-pécuniaires. Beck, Demirguc-Kunt et Peria (2006)38 mettent en exergue des barrières liées à l'accessibilité (physique et financière) et à l'éligibilité. Ces différentes distinctions permettent de ressortir les facteurs explicatifs principaux de la non-utilisation des services bancaires et financiers.

2.7.2.2. Détermination des barrières

Les différents auteurs ont mis en exergue plusieurs types de barrières dont quelques unes sont décrites ci-après.

2.7.2.2.1. La barrière physique à l'accès

Elle mesure la distance parcourue par le client pour accéder au guichet d'un établissement teneur de compte (ETC). Beck, Demirguc-Kunt et Peria (2005) ont construit un indicateur composite constitué de quatre informations à savoir la pénétration géographique des agences (nombre d'agences bancaires sur 1.000 km2), la pénétration démographique des agences (nombre d'agences bancaires pour 100.000 habitants), la pénétration géographique des distributeurs automatiques de billets ou DAB (nombre de DAB sur 1.000 km2) et la pénétration démographique des DAB (nombre de DAB pour 100.000 habitants). Beck, Demirguc-Kunt et Peria (2006) ont construit un indicateur qui mesure cette barrière. Il vaut 1 si le compte ne peut être ouvert qu'au siège de l'établissement, 2 si le compte peut être ouvert au siège ou dans une agence et 3 si le compte peut être ouvert au siège, dans une agence ou à un point de service. Chamberlain et Walker (2005) mesurent cette barrière par le coût du transport nécessaire pour joindre l'agence bancaire la plus proche.

2.7.2.2.2. La barrière financière à l'accès

Elle traduit les conditions d'ouverture et de maintien d'un compte de dépôt. Elle est évaluée sur la base du montant minimal d'ouverture et des frais de tenue d'un compte chèque. Beck, Demirguc-Kunt et Peria (2006) mesurent cette barrière par un indicateur qui représente la part du PIB/habitant nécessaire à l'ouverture d'un compte et à son entretien. Chamberlain et

37Beck T., Demirguc-Kunt A. et Peria M., (2005) ont travaillé sur les informations bancaires de 99 pays entre 2003 et 2004.

38 Beck T., Demirguc-Kunt A. et Peria M. (2006) ont travaillé sur les informations de 193 banques réparties dans 58 pays dans le monde.

39

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Walker (2005) estiment à 2%, la part maximale de revenu qu'une personne peut consacrer aux frais bancaires. Au delà, se crée un obstacle. Ketley, Davis et Truen (2005) insistent particulièrement sur la barrière financière en détaillant davantage son contenu. Ils y incluent notamment les charges liées au retrait à un distributeur automatique (DAB) ou dans une agence, et les charges liées aux opérations de transfert électronique, aux paiements par carte, etc.

2.7.2.2.3. La barrière de l'éligibilité

Elle indique les conditions particulières d'ouverture imposées par les établissements de crédit.

Pour Beck, Demirguc-Kunt et Peria (2006), il s'agit de déterminer le nombre de documents nécessaires à l'ouverture d'un compte de dépôt. Parmi ces documents, on peut citer la carte d'identité nationale, la fiche de paie et la lettre de recommandation (dans certains cas). Plus le nombre de documents demandé est important, plus la barrière est élevée. Chamberlain et Walker (2005) mesurent cette barrière par le pourcentage d'agences bancaires n'imposant aucune de ces conditions.

2.7.2.2.4 La barrière de la réglementation

Elle permet d'apprécier les obstacles spécifiques auxquels peuvent être confrontés certains

groupes sociaux indépendamment des établissements de crédit. Chamberlain et Walker (2005) évoquent par exemple le cas de certains pays où la femme ne peut ouvrir un compte sans le consentement de son mari.

2.7.2.2.5. La barrière des services disponibles et de leurs caractéristiques

Elle pose le problème de l'offre de services bancaires et financiers. Cette barrière a été

identifiée par Chamberlain et Walker (2005). Est ce que tous les besoins potentiels des clients sont couverts par la gamme et la qualité des services proposés ? Si tel n'est pas le cas, il y a une possibilité d'existence d'obstacle à l'accès.

2.7.2.2.6. La barrière de l'information

Honohan (2004) identifie cette barrière en évoquant le problème de l'asymétrie d'information

notamment dans la distribution des crédits. Mais compte tenu des imbrications entre instruments de paiement et instruments de crédit (carte bancaire), cette barrière est valable pour les problèmes de création de compte et des services de paiement associés. En plus de l'asymétrie, il nous faut citer l'illettrisme (financier) qui met les informations hors de portée de certaines personnes.

40

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Le problème de l'illettrisme financier est profond. Il se pose avec acuité dans les pays en voie de développement et ne doit pas être confondu avec celui de l'analphabétisme. Il existe des personnes alphabétisées qui demeurent financièrement illettrées.

2.7.2.3. Les cause des barrières

Les différentes barrières ci-dessus énumérées ne sont pas exclusives. Certaines d'entre elles sont liées. Ainsi pour Chamberlain et Walker (2005), la barrière de l'éligibilité est déterminée par la barrière financière (dépôt minimal) et la barrière physique à l'accès (coût du transport vers l'agence la plus proche). Il existe donc une corrélation entre ces barrières.

Chacun des auteurs, restant dans la limite des barrières identifiées et des informations traitées, met en évidence des relations plus ou moins fortes entre plusieurs variables.

Beck, Demirguc-Kunt et Peria (2006), qui ont travaillé sur trois barrières (barrière financière, d'accès physique et d'éligibilité) montrent une corrélation négative entre ces barrières et le niveau de développement économique et financier. En utilisant ensuite un modèle de régression F (i, k) = âo + â1Bi + â2Ck + ëi,k où F représente l'indicateur de barrière pour une banque i dans un pays k, B la matrice des variables de banque et C la matrice des variables de pays), ils démontrent les causalités suivantes:

· La nécessité d'un montant minimal d'ouverture et les frais de tenue de comptes chèques constituent un facteur limitatif de l'accès;

· L'exigence stricte de documents est un facteur limitatif de l'accès;

· Les obstacles spécifiques imposés par les banques dépendent de leur taille, de la qualité des infrastructures telles que le réseau électrique, le réseau de communication, le cadre juridique, l'actionnariat (étatique/privé, national/étranger), le niveau de compétitivité, de transparence et d'ouverture économiques. Ils constituent des facteurs limitatifs de l'accès.

Ces explications confirment celles données par Beck et al. (2004)39 qui ont utilisé le même modèle économétrique appliqué à des données différentes. Ces derniers insistent néanmoins sur le développement institutionnel global comme principal facteur discriminant entre les pays.

39 Beck T. et al. (2004) ont travaillé sur les données du World Business Environnent Survey (WBES) relatives à une vaste enquête concernant 80 pays développés ou non sur la période 1999-2000 menée par la Banque Mondiale.

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Après avoir parcouru des notions théoriques à notre objet d'étude dans ce chapitre et, exploré et traité les concepts touchant ce travail, nous voici maintenant arrivé au chapitre où nous effectuerons l'analyse de la bancarisation et l'interprétation des résultats.

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Chapitre III : Analyse de la bancarisation et interprétation des résultats

Dans ce chapitre, après avoir déterminé la taille crédible de l'échantillon, nous envisageons, dans un premier temps, de décliner les différentes méthodes et techniques utilisées pour la mise en oeuvre de la recherche. Dans un second temps, nous tenterons d'interpréter les résultats de l'étude.

Section I : Méthodologie de recherche et interprétation des résultats

1.1. Méthodologie de recherche

1.1.1. Détermination de la taille de l'échantillon :

Pour déterminer la taille de notre échantillon minimal ou crédible, nous utiliserons la formule suivante :

N = [t2p (1-q)] / m ; avec :

N : taille de l'échantillon requise, t : le niveau de confiance à 95% (?=5%) PX : proportion des abonnés mobile banking au Sénégal ; m : marge d'erreurs

Encadré 2: Détermination des paramètres de la formule de calcul de la taille de l'échantillon

Les données de la formule : t = 1,96 lue sur la table de la loi normale centrée et réduite;

Estimation de P :

Abonnés orange money en août 2011, selon M.KIBA Chef de département

Orange money/SOANTEL, sont environ 650 000 ;

Les abonnés de yonban'tel sont estimé à 60 000

Les abonnés de Cash money sont environ à 10 000

Abonnés de téléphonie mobile à Dakar représente 69% du total des abonnés

Parc téléphonie mobile au Sénégal en 2009 selon l'ARTP : 8 986 683 abonnés

Px = (650 000+60 000 + 10 000) / (8 986 683 X 69%) = 11,611325

La marge d'erreurs est égale à 5%

Application numérique :

N = {[1,96 x 0,11611325 x (1 - 0,11611325)] / (0,05)2} = 157,57 158 sujets

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La taille de notre échantillon devrait être supérieure ou égale à 158 sujets. Dans le souci d'une meilleure généralisation de nos résultats, nous avons porté notre échantillon à 210 sujets.

Une fois les modalités de sélection de l'échantillon déterminées, nous sommes prêts à commencer la préparation des instruments que nous utiliserons pour aller chercher ses données.

1.1.2. Les instruments de collecte de données :

Les différentes façons de recueillir de l'information se distinguent sur de nombreux plans, que ce soit sur le plan du degré d'interaction du chercheur avec les sujets, des ressources nécessaires pour collecter les données, de la quantité d'informations pouvant être recueillie ou de la richesse de cette information.

Considérant tous ces facteurs, les instruments de collecte de données qui seront utilisés sont : le questionnaire, le guide d'entretien et la recherche documentaire.

1.1.2.1.L'entretien d'expert (et/ou exploratoire)

L'entretien d'expert est l'activité par laquelle nous avons recueillis de l'information de vive voix auprès des sujets qui relatent leur propre expérience ou témoignent de faits qu'ils ont observés. En d'autre terme, il est la collecte d'informations auprès d'experts reconnus comme tels sur notre sujet d'étude.

Compte tenu de la rareté de la littérature sur ce sujet d'étude, et pour avoir des informations fiables, nous nous sommes entretenus avec des experts reconnus dans le domaine du mobile banking au Sénégal notamment :

M. Laurent KIBA Chef de département d'orange money/SONATEL ; M. Tidiane SARR Directeur général de FERLO.

M.André ONANA : Enseignant-Chercheur à l'Ecole Supérieure Multinationale des Télécommunications de Dakar.

Un guide d'entretien a été élaboré à cet effet, pour servir de support aux experts. Le guide d'entretien est joint en annexe.

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1.1.2.2.La recherche documentaire

La recherche documentaire a été déterminante dans la conduite de notre travail. Elle nous a permis de mettre sur pied notre projet, ainsi que la partie théorique de notre étude. En effet, la recherche documentaire nous a conduits à la base de données de l'ONU (J-STORE), à la bibliothèque du CODESRIA40, à la bibliothèque de l'Agence Nationale de la BCEAO de Dakar, à la bibliothèque de l'UCAD et à celle de l'ESMT notamment. Nous avons eu à consulter des ouvrages, des rapports, des articles, des publications, et des anciens mémoires. Dans la même optique, différents sites web relatifs à notre thème ont été consultés.

Pour résumer, nous privilégierons le ou les instruments qui répondront le plus adéquatement à nos besoins et à nos objectifs, tout en tenant compte des contraintes imposées par le cadre de notre recherche ou celles résultant des ressources limitées (matérielles et intellectuelles) à notre disposition.

La triangulation méthodologique apparaît, ici, à travers les types de données utilisés et les techniques de collecte appliquées sur le terrain.

Les données utilisées proviennent de quelques articles, revues et ouvrages consultés lors de la recherche documentaire, mais aussi et surtout des entretiens d'experts. Seuls, ces techniques pouvaient nous fournir des directives et nous orienter dans l'élaboration de nos hypothèses sur la contribution des TIC à l'amélioration du niveau de bancarisation au Sénégal : cas du m-banking. Ce qui a constitué le point de départ de notre recherche.

Toutefois, afin d'appréhender ces facteurs, des entretiens exploratoires et une enquête a été menée dans la ville de Dakar auprès d'un échantillon.

1.1.2.3.Le questionnaire

Dans le cadre de notre étude, un questionnaire a été élaboré en fonction des hypothèses faites dans ce travail. Il est constitué de questions fermées, d'une part et de questions à choix unique ou multiples d'autre part. En effet, il sera administré en personne à chaque sujet de notre

40CODESRIA est le Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique. Il est basé à Dakar (Sénégal). Il a été créé en 1973 comme une organisation de recherche panafricaine indépendante avec un accent mis sur les sciences sociales, au sens large. Il est reconnu non seulement comme l'organisation pionnière de la recherche africaine en sciences sociales, mais aussi comme le principal centre non gouvernemental de production de connaissances en sciences sociales sur le continent.

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échantillon. Ce qui nous permettra de gagner du temps dans la collecte des réponses et par la même occasion de fournir des explications supplémentaires ou éclaircissement relatives aux questions si le besoin se fait ressentir. De plus, elle permet à nos sujets de garder leur anonymat favorisant ainsi une grande franchise dans leurs réponses. Nous avons, choisi le questionnaire, plutôt qu'une autre forme d'enquête, car c'est un outil simple à mettre en oeuvre. Notre questionnaire est joint en annexe.

1.1.2.3.1. Champ de l'enquête

Nous avons opté de mener notre enquête dans la ville de Dakar. Un tel choix se justifie d'abord par le fait que nous y résidons, mais surtout parce qu'on y retrouve au moins un échantillon représentatif de presque toutes les couches sociales, aux activités professionnelles et potentialités variées ainsi qu'une grande diversité professionnelle et culturelle.

1.1.2.3.2. Délimitation du champ de l'enquête

En raison de l'inaccessibilité de certaines informations concernant tous les services de m-banking présents au Sénégal, nous avons opté d'élargir notre étude sur l'ensemble des offres m-banking disponible sur le marché (jusqu'à décembre 2011). Toutefois nous avons élaboré un bref panorama sur les autres offres du m-banking au Sénégal.

Une fois le questionnaire élaboré, nous avons procédé à une pré-enquête sur 10 sujets pris au hasard dans la ville de Dakar, afin de nous assurer que nos questions sont compréhensibles.

Une fois cette étape finit nous allons finaliser notre questionnaire et procéderons à l'enquête proprement dite.

Ainsi, tout au long de notre travail, nous ferons appel à la méthode descriptive qui consiste à décrire le phénomène étudié dans son ensemble et dans ses aspects particuliers. Nous mènerons donc des études qualitatives et quantitatives sur le recours aux TIC, leur utilisation dans la démocratisation des services financiers, en le démontrant par le biais des descriptions. Nous ferons donc davantage appel à notre jugement et à la finesse de l'observation dans la compréhension du phénomène.

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1.1.3. L'analyse des données

Une fois l'enquête finie et toutes les données recueillies, nous allons procéder au dépouillement des questionnaires. L'analyse des données a été effectuée à l'aide d'un logiciel: Sphinx.

Encadré 3: le logiciel sphinx

Sphinx est un logiciel d'enquête et d'analyse des données. Il nous assistera dans chacune des quatre grandes étapes de réalisation d'une enquête (hors phase de collecte) :

La réalisation du questionnaire ; La saisie des réponses ;

Les traitements quantitatifs des données et l'analyse des données qualitatives ; La rédaction du rapport d'étude.

Les outils d'analyse utilisés dans notre étude varient selon la nature des données. Nous avons utilisé :

Des tableaux à plat pour faire le dépouillement des données de l'enquête ;

Des tableaux croisés pour faire ressortir la dépendance entre les différents indicateurs ; Des graphes pour faciliter la visualisation des indicateurs ;

Le test d'indépendance du khi carrée pour vérifier la dépendance de nos variables.

Le test d'indépendance du khi carré est basé sur la distribution de la statistique du khi carré.

Il sert à établir s'il y a indépendance ou non entre deux variables. Il est très simple parce qu'il peut être utilisé lorsque les variables ne sont que nominales et, de plus, il ne suppose pas que la population d'où l'échantillon est tiré suit une distribution normale. Il repose sur le calcul des différences existant entre les fréquences observées et les fréquences théoriques, soit celles qu'on observerait si les variables étaient complètement indépendantes.

La démarche méthodologique ainsi décrite nous permettra d'affiner notre travail, et d'avoir une bonne visibilité des résultats obtenus pour une meilleure interprétation.

1.2. Analyse des données : les caractéristiques à tendance centrales

Pour évaluer l'effet des TIC sur le niveau de bancarisation au Sénégal, une enquête menée par nos soins du 07 au 10 Septembre 2011, dans le cadre d'un travail de recherche, nous a permis

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Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking

de saisir d'abord la perception du mobile banking par les populations, ensuite d'évaluer le rôle primordial que la banque mobile peut jouer dans la vie quotidienne des sénégalais. Ce présent chapitre étudiera, dans la section 1, les caractéristiques à tendances centrales de notre étude et dans la section 2, la vérification des hypothèses et les recommandations qui en découlent.

Il s'agira ici, dans un premier temps, à travers des tableaux et des graphiques, d'examiner quelques statistiques descriptives qui nous décriront succinctement l'ensemble des observations analysées. On entend par statistique descriptive toute statistique qui décrit le phénomène d'intérêt. Ce premier coup d'oeil nous donnera une idée générale des résultats obtenus et, le cas échéant, nous permettra de déceler toute anomalie grossière qui pourrait les entacher.

Il est utile de préciser que lorsque nous parlerons en pourcentage, ce sera toujours par rapport à cet échantillon (205 individus). L'ensemble des résultats de cette enquête est regroupé sous forme de tableaux disponibles en annexe.

1.2.1. Les conditions de réalisation de l'enquête :

Le questionnaire consiste en une série de questions : certaines sont dichotomiques et d'autres multichotomique pour faciliter la collecte de l'information. Il couvre une série de questions qui tentent de réunir d'une manière exhaustive les informations nécessaires à l'étude.

Les répondants à notre questionnaire représentent donc 98,56 % contre 1,44% de non-réponses. Rappelons que la population étudiée regroupe les abonnés de téléphonie mobile de Dakar.

1.2.1.1.Synthèse des résultats de l'enquête

Le questionnaire est globalement composé de neuf (9) questions principales. Les questions couvrent les différents champs de la téléphonie mobile, de la bancarisation, la perception et le degré d'adhésion des populations à la banque mobile.

1.2.1.2.Pénétration des services financiers :

Le calcul de ce ratio nous permet d'apprécier le niveau de pénétration des services financiers au Sénégal.

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Graphe 1: La bancarisation

Pénétration services financiers

71,7%

 
 

28,3%

 

Oui

Non

Source : auteur (extrait traitement et analyse avec le logiciel sphinx)

En effet, 71,7% des répondants détiennent un compte bancaire. Mais il importe de dire qu'il faut prendre cette donnée avec beaucoup de précaution car ce taux élevé ne reflète pas la réalité. Ce taux élevé peut être expliqué par le fait que les étudiants constituent une partie non négligeable de notre échantillon. Or, au milieu de l'année universitaire 2010-2011, l'Etat du Sénégal a bancarisé les bourses des étudiants. Par conséquent, les étudiants boursiers ont tous un compte paiement à l'ECOBANK différent des comptes courants et des comptes d'épargne41. Le compte de paiement est très limité par rapport aux autres comptes (épargne ou courant) ; il donne juste l'accès au GAB pour rendre plus rapide le paiement des bourses. Cependant ce souci n'est pas totalement écarté. Les longues files d'attente se forment toujours devant les GAB car il s'est montrer difficile de payer, à chaque fin de mois, des milliers d'étudiants par un seul réseau bancaire.

1.2.1.3.Le type de compte :

Cette question permet d'apprécier les différents types de comptes utilisés.

41 ECOBANK dit clairement dans le contrat qui le lie avec un étudiant boursier que le compte paiement n'est assimilable à un

compte courant ou un compte d'épargne et ne donne pas droit à l'accès aux guichets de ladite banque et à l'application de taux d'intérêt.

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Graphe 2: Type de compte

47,6%

47,6%

24,2% 24,2%

4,0%

Non réponse Com pte

d'épargne

Com pte

courant

Com pte

m icrofiance

Source : auteur (extrait traitement et analyse avec le logiciel sphinx)

Nous n'avions pas pris en compte dans le questionnaire le compte paiement étudiant. Les étudiants l'ont certainement confondu avec soit le compte courant ou le compte d'épargne.

4,0%

1.2.1.4.Taux d'utilisation du M-banking :

Cette question a pour objet de fournir une idée sur le degré d'introduction du mobile banking, les différents types de comptes mobile banking disponibles et utilisés au Sénégal.

Graphe 3: Taux de pénétration du mobile banking

Pénétration du m obile banking

53,7%

Non

46,3%

Oui

Source : auteur (extrait traitement et analyse avec le logiciel sphinx)

50

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43,7%

0,9%

0,0%

Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking

Cette enquête révèle que sur les 205 sujets interpellés, 95 individus (soit 46,3%) utilisent déjà un compte mobile banking (orange money la plupart).

Moyenne = 1,54, Ecart-type42 = 0,50 ; on peut donc généraliser, les résultats sont stables.

1.2.1.5.Parc d'abonnés opérateurs mobile banking

Graphe 4 : Parc d'abonnés opérateurs m-banking

Parc d'abonnés opérateurs de M-banking

Non réponse 52,6%

Orange money/Sonatel

Yoban'tel/SGBS

W@ri/Call money de la Poste/Finance 2,8%

Source : auteur (extrait traitement et analyse avec le logiciel sphinx)

Money Cash/AOEP

Sur 205 sujets interpellés, 112 sujets (soit 52,6%) n'utilisent aucun compte M-banking, 95 (soient 46,34%) utilisent déjà le mobile banking et la plupart d'entre eux (soit 43,7%) sont des abonnés orange money contre 2,9% pour W@ri et 1 % environ pour Yoban'tel.

1.2.1.6.Perception des coûts

Cette question est une question piège car, en toute rigueur, on sait à priori que le mobile banking réduit considérablement les coûts des transactions. L'utilité de cette question est de nous permettre de vérifier effectivement si les populations sont bien conscientes des apports en termes de coût de ce nouvel outil.

42 La question est à réponse unique sur une échelle. Les paramètres sont établis sur une notation de 1 (Oui) à 2

(Non).

51

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Graphe 5: Perception coûts M-banking/Dépôt-Retrait

Perception des coûts M-banking1

137

32

36

137

0

Banques

Opérateurs deJe ne sais pas

téléphonie

m obile

Source : auteur (extrait traitement et analyse avec le logiciel sphinx)

Pour le service Dépôt-Retrait, 137 sujets (soit 66,8%) ne savent pas qui entre le système bancaire classique et le M-banking est le moins cher ; 15,6% pensent que pour ce service la banque est moins chère contre 17,6% qui pensent le contraire.

Moyenne = 2,51 Ecart-type43 = 0,75, les résultats ne sont relativement pas stables, on ne peut pas les généraliser.

Graphe 6: Perception des coûts M-banking/Transfert d'argent

Perception des coûts M-banking

145

 
 

20

0

 
 

Banques

145

39

 
 

Opérateurs deJe ne sais pas

téléphonie

m obile

Source : auteur (extrait traitement et analyse avec le logiciel sphinx)

43 La question est à réponse unique sur une échelle. Les paramètres sont établis sur une notation de 1 (Banques) à 3 (Je ne sais pas).

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Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking

Quant aux services de transfert d'argent, 145 sujets (soit 70,7 %) ne savent pas qui entre le système bancaire classique et le M-banking est le moins cher ; 9,8 % pensent que pour ce service la banque est moins chère contre 19 % qui pensent le contraire (l'opérateur).

Moyenne = 2,61 Ecart-type44 = 0,66 donc les résultats sont plutôt instables, on ne peut les généraliser.

Graphe 7: Perception des coûts M-banking/Frais de tenue de compte

Perception des coûts M-banking

153

11

0

Banques

41

 
 

Opérateurs deJe ne sais pas

téléphonie

m obile

153

Source : auteur (extrait traitement et analyse avec le logiciel sphinx)

Pour les frais de tenue de compte, 153 sujets (soit 74,6%) ne savent pas qui entre le système bancaire classique et le M-banking est le moins cher ; 20% pensent que pour ce service l'opérateur est le moins cher contre 5,4% qui pensent le contraire (la banque).

Moyenne = 2,69 Ecart-type45 = 0,57, résultats plutôt stables, on peut donc les généraliser. Donc, cette étude révèle que la majorité des individus interrogés (plus de 70%) n'est pas consciente que le m-banking est moins cher pour les services de dépôt et retrait d'argent, de transfert d'argent et de frais de tenue de compte.

44 La question est à réponse unique sur une échelle. Les paramètres sont établis sur une notation de 1 (Banques) à 3 (Je ne sais pas). Les calculs sont effectués sans tenir compte des non-réponses.

45 La question est à réponse unique sur une échelle. Les paramètres sont établis sur une notation de 1 (Banques) à 3 (Je ne sais pas).

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1.2.1.7.L'adhésion au mobile banking

Il s'agit de se faire une idée sur le degré d'adhésion des populations à ce nouvel outil qui s'offre à elles et qui vise la démocratisation et la dématérialisation des services financiers jusque là inaccessibles pour les personnes à faibles revenus ou vivant dans les zones rurales.

Graphe 8 : L'adhésion au M-banking

Adhésion au mobile banking

Oui

62,9%

Non

37,1%

Source : auteur (extrait traitement et analyse avec le logiciel sphinx)

Nous remarquons que sur le total des répondants, 62,93% sont prêts à utiliser le mobile pour effectuer leurs transactions bancaires (épargne, retrait/dépôt, transfert d'argent).

Moyenne = 1,37 Ecart-type46 = 0,48

Graphe 9: Les raison de l'adhésion ou du refus

 
 
 
 

Valeurs

Nb. cit.

27,3%

(

 
 

7,3%

(

 

C'est plus rapide/moins cher

55,6% (114)

5,9%

(

 

Pas confiance

3,9%

(

56)

Achat de crédit en ligne

15)

Je préfère aller à la banque

12)

Je ne sais pas comment ça march

8)

Source : auteur (extrait traitement et analyse avec le logiciel sphinx)

TOTAL

100% (205)

Sur les 205 répondants, 129 (soit 63%) sont favorables à l'adhésion du M-banking : 55,6% de

ces adhérents jugent que le m-banking est plus rapide et moins cher et 7,3 % qui sont

favorables à l'usage du m-banking car cet outil les donne la possibilité d'acheter du crédit en

ligne.

46 La question est à réponse unique sur une échelle. Les paramètres sont établis sur une notation de 1 (Oui) à 2 (Non).

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Nous remarquons, par contre, que 76 sujets (soit 37) sont défavorables à l'adhésion au M-banking. Selon la classification des réponses à cette question, les réticents le sont par ce qu'ils :

? N'ont pas confiance à ce canal : 27,3% ;

? préfèrent se rendre à la banque : 5,9% ;

? ne savent pas comment cette technologie fonctionne : 3,9%. Moyenne = 1,92 Ecart-type47 = 0,85, les résultats ne sont pas stables.

1.2.1.8.Services financiers de proximité :

Cette question vise à apprécier la proximité des banques aux lieux de résidence des populations.

Graphe 10: accès aux services financiers à la localité de résidence

Servioes financiers de proxim ité

Aucune

Une

83

40

Plusieurs

82

Source : auteur (extrait traitement et analyse avec le logiciel sphinx)

La réponse à cette question révèle que 40,5% des sujets interrogés n'ont pas accès aux

services financiers dans leur localité de résidence.

Moyenne = 2,21 Ecart-type48 = 0,75, les résultats sont plutôt instables.

47 La question est à réponse unique sur une échelle. Les paramètres sont établis sur une notation de 1 (Pikine, Parcelles assainies, Guédiawaye) à 4 (Autres régions). La différence avec la répartition de référence est très significative. chi2 = 150,61, ddl = 3, 1-p = >99,99%.

Le chi2 est calculé avec des effectifs théoriques égaux pour chaque modalité.

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1.2.1.9.Capacité personnelle de l'utilisateur du M-banking :

Cette interrogation permet de savoir si les populations ciblées par le M-banking ont au moins la compétence fondamentale pour exploiter cette technologie : savoir lire un SMS.

Graphe 11: Capacité d'utilisation

98,00A

2,00A

98,00A

Oui Non

Source : auteur (extrait traitement et analyse avec le logiciel sphinx)

Il ressort de la réponse à cette question que 98% des sujets savent lire un SMS.

2,00A

Cette compétence peut être approuvée car la commercialisation de crédits téléphoniques a connu un très grand succès avec l'avènement du système de vente de crédit en détail (Izi, seddo,...).Cette technique s'est adaptée très vite avec la culture du détail très courante au Sénégal.

Moyenne = 1,02 Ecart-type = 0,14, les résultats sont stables, on peut les généraliser.

48 La question est à réponse unique sur une échelle. Les paramètres sont établis sur une notation de 1 (Une) à 3 (Aucune). La différence avec la répartition de référence est très significative. chi2 = 17,63, ddl = 2, 1-p = 99,99%.

Le chi2 est calculé avec des effectifs théoriques égaux pour chaque modalité.

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Section II : Vérification des hypothèses de recherche et recommandations

Une fois toutes les données recueillies, nous sommes maintenant en mesure de tester les résultats qui serviront à confirmer ou infirmer nos hypothèses de départ. Notre travail sera facilité ici, encore une fois, par l'exploitation du logiciel « Sphinx ».

Plusieurs types d'analyse statistique s'offrent à nous : une première qui vise les analyses d'indépendance ou de différences, une deuxième qui concerne les analyses d'association et une dernière qui s'intéresse à l'analyse de régression. Dans le cadre de cette étude nécessitant de faire des tests d'indépendance afin de vérifier les hypothèses confrontant, chacune, deux variables d'intérêt, le type d'analyse retenu est : les analyses de dépendance et de différence.

Ces analyses permettent, entre autres possibilités, de faire des comparaisons. Elles ont donc pour premier but de déterminer la signification de différences. Elles permettent également d'évaluer la possibilité de relations entre des variables d'intérêt. Dans le cadre de la présente étude, nous restreindrons notre présentation au test suivant : le test d'indépendance du khi-carré. Toutefois d'autres tests existent par exemple le test de Mann-Whitney et le test du t de Student.

Le test d'indépendance du khi-carré est basé sur la distribution de la statistique du khi-carré et sert à établir s'il y a indépendance ou non entre deux variables. Il est très commode puisqu'il peut être utilisé lorsque les variables ne sont que nominales et, de plus, il est non paramétrique, c'est-à-dire qu'il ne suppose pas que la population d'où l'échantillon est tiré suit une distribution normale, contrairement à un test paramétrique qui, lui, le suppose. Il repose sur le calcul des différences existant entre les fréquences observées et les fréquences théoriques, soit celles qu'on observerait si les variables étaient complètement indépendantes.

L'exploitation du logiciel Sphinx nous a permis d'élaborer des tableaux croisés afin d'effectuer des tests d'indépendance.

2.1. Tests d'hypothèses

2.1.1. Test de l'Hypothèse 1

H1 : Dans un contexte marqué par une convergence très poussée entre banque et TIC, le niveau de bancarisation est associé positivement au taux pénétration du mobile.

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Concernant cette hypothèse, les variables en relation sont : la pénétration des services financiers et pénétration de la téléphonie mobile.

Ne pouvant pas établir une relation directe entre bancarisation et taux de pénétration du mobile, nous ne pourrons pas tester rigoureusement cette hypothèse avec la méthode du test d'indépendance du khi carré, ainsi nous ne pouvons pas confirmer ou infirmer cette hypothèse.

Bien que l'étude empirique ait montré une faible contribution de la téléphonie mobile à la réduction de la marge de bancarisation, il n'en demeure pas moins que la forte pénétration du mobile constitue un catalyseur pour le faible niveau de bancarisation.

2.1.2. Test de l'hypothèse 2 :

H2 : Les coûts de transactions du m-banking relativement faibles influencent positivement à la vulgarisation de celui-ci.

Pour réaliser ce test, il s'agira de croiser les variables : niveau de pénétration du mobile banking et perception des coûts m-banking.

Tableau 1: perception des coûts et pénétration M-banking

Pénétration du mobile banking

Oui

Non

TOTAL

Perception des coûts M-banking1

14,83

17,17

 

Banques

16,68

19,32

32

Opérateurs de téléphonie mobile

63,49

73,51

36

Je ne sais pas

95

110

137

TOTAL

Source : auteur (extrait traitement et analyse avec le logiciel sphinx)

La dépendance est très significative. chi2 = 38,89, ddl = 2, 1-p = >99,99%. Les cases encadrées en bleu (rose) sont celles pour lesquelles l'effectif réel est nettement supérieur (inférieur) à l'effectif théorique. Les valeurs du tableau sont les effectifs théoriques.

Ce test d'indépendance confirme les prédictions de l'analyse contextuelle. En effet, les coûts des opérations bancaires relativement élevés pour les individus à faibles revenus constituent une barrière à l'accès aux services financiers et par conséquent, une partie de la population demeure confrontée à des difficultés d'accès à ces services les conduisant à l'auto exclusion.

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En outre, bien que les coûts appliqués par les banques soient en réduction sous l'effet de la concurrence, ils demeurent relativement élevés par rapport aux populations à faibles revenus ou en milieu rural. La pénétration géographique des agences bancaires reste modeste. L'émiettement du secteur bancaire ne favorise pas la réalisation des économies d'échelle nécessaires à la baisse des coûts. En plus, certains coûts de transaction sont réglementés. Ce sont autant de facteurs de blocage.

En conclusion, nous acceptons l'hypothèse H2. Les coûts de transactions du m-banking relativement faibles influencent positivement à vulgarisation de celui-ci en le rendant plus accessible aux populations à revenus modestes.

2.1.3. Test de l'hypothèse 3

H3 : L'accès aux services du mobile banking est indépendant de la densité du réseau bancaire.

Cette hypothèse met en jeu les relations suivantes : niveau de pénétration du mobile banking et services financiers de proximité.

Tableau 2: Densité bancaire et pénétration M-banking

Services financiers de proximité

Pénétration du mobile banking

Oui

 

urs

 

95

Non

18,54

38,00

38,46

110

TOTAL

21,46

44,00

44,54

205

 

40

82

83

 

Source : auteur (extrait traitement et analyse avec le logiciel sphinx) La dépendance n'est pas significative. chi2 = 1,66, ddl = 2, 1-p = 56,35%.

TOTAL

% de variance expliquée (V de Cramer) : 0,81%. Les valeurs du tableau sont les effectifs théoriques.

La forte pénétration du mobile a été identifiée comme étant un facteur de croissance de la bancarisation grâce à un large réseau de distribution des opérateurs mobiles plus proche des populations. Les technologies utilisées par le mobile banking permettent aux opérateurs de téléphonie mobile d'amener, en plus du service universel de télécommunication, les services financiers là où le secteur bancaire à du mal à s'implanter. Une explication plausible est un effet de passage d'une partie de la clientèle des banques par les opérateurs de téléphonie mobile pour l'utilisation des services financiers formels.

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Nous acceptons donc l'hypothèse H3. L'accès aux services du mobile banking est indépendant de la densité du réseau bancaire.

En somme, l'étude a mis en évidence des facteurs explicatifs du faible niveau de bancarisation au Sénégal. Parmi les facteurs identifiés dans la théorie des frontières à l'accès des services financiers, deux ont été vivement traités par cette étude : les coûts d'opérations courantes élevés (Dépôt, retrait et transfert d'argent) et la quasi-absence des agences bancaires dans les périphéries des villes, de certaines régions et en zone rurale. L'autre fait marquant est l'adhésion et la méfiance des répondants au mobile banking pour offrir des services financiers de proximité.

Ces facteurs joints aux résultats de l'analyse permettent de formuler, dans la sous section qui suit, des recommandations.

2.2. Nos recommandations

Les résultats obtenus après analyse des données confortées par les divers échanges avec des experts des secteurs impliqués dans le M-banking, nous conduisent à formuler les recommandations.

2.2.1. Recommandations liées à l'hypothèse 1 :

L'hypothèse 1 postule que « Le niveau de bancarisation est associé positivement au taux pénétration du mobile ». Pour que le mobile joue efficacement le rôle de catalyseur de la bancarisation, certaines mesures d'accompagnement doivent être prises. En effet, bien que le téléphone portable soit déjà un outil de communication extrêmement bien approprié par la population sénégalaise (73,8 % de la population sénégalaise en possèdent au moins un). Son utilisation pour effectuer des échanges d'informations financières, voire initier des transactions financières demandera probablement une phase d'apprentissage d'une part et d'acceptabilité d'autre part. Les dispositifs devront bien sûr être les plus simples possibles d'utilisation, utilisant des syntaxes courtes et des menus adaptés. Il convient de rappeler que si le taux d'alphabétisation est de 54,8%49en ville, il est seulement de 26,4% en milieu rural. Le personnel des opérateurs de téléphonie et celui des institutions financières devront faire preuve de pédagogie envers les populations. Ils pourront privilégier des démarches par étape,

49 http://www.populationdata.net/index2.php?option=article&aid=457&article=-Afrique-delOuest-:-des-taux-dalphabetisation-trop-faibles consulté novembre 2011

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en lançant les services les plus simples d'utilisation dans un premier temps (de type envoi d'information relative à un transfert par exemple).

Les populations auront également besoin d'être rassurées sur la sécurité du dispositif, et donc des informations. Concrètement, ils doivent :

Mettre en place une plateforme le plus large possible, permettant un accès à tous les clients quelque soit leur opérateur téléphonique, et à toutes les institutions financières le souhaitant pour éviter l'exclusion d'utilisateurs potentiels des autres réseaux (interconnexion et interopérabilité) ;

Sensibiliser sur la sécurité du dispositif, qui conditionne sa pérennité et contribue à lever la réticence ou le manque de confiance des populations vis-à-vis de cet outil ;

Proposer une ergonomie simple axée sur la facilité d'utilisation pour que cet outil puisse toucher le maximum d'individus en tenant compte bien évidemment le maximum de leurs caractéristiques (zones rurales ou urbaines, l'alphabétisation, etc.);

Développer les produits de transferts, notamment domestiques, en mettant en place un réseau qui fait office d'intermédiaire entre la majorité des travailleurs concentrée à Dakar et leur famille résidant la plupart à l'intérieur du pays notamment dans les villages.

Créer un partenariat avec l'Etat notamment l'utilisation d'un moyen de paiement par téléphone pour effectuer les versements de salaires surtout en milieu rural, les intrants de chaque campagne agricole ; les producteurs ayant ensuite la possibilité de retirer des espèces auprès de des distributeurs agréés, des GAB ou de guichets. Ces derniers sont pour l'instant effectués en espèces dans les villages, ce qui implique une logistique très importante et des problèmes de sécurisation ;

Mettre en place une fourchette de rémunérations intéressante pour les distributeurs agréés, surtout sur les opérations de retrait, afin d'encourager la disponibilité d'espèces et la pérennité du système.

2.2.2. Recommandations liées à l'hypothèse 2:

L'hypothèse 2, dit autrement, postule que les coûts des transactions effectuées à partir d'un mobile banking sont significativement plus bas que ceux des transactions effectuées de manière « classique » ce qui rend ainsi le mobile banking plus accessible aux populations à

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revenus modestes. Pour générer des économies d'échelle importantes permettant de réduire significativement les coûts de transactions, les acteurs doivent trouver :

Un modèle économique permettant d'atteindre la masse critique, de servir les clients à un coût raisonnable afin que le dispositif ait un intérêt incontournable ;

Une meilleur répartition des coûts d'investissement et des revenus entre les acteurs impliqués : opérateurs téléphoniques, institutions financières, distributeurs, facturiers, fournisseurs de solutions techniques ; tout en mettant en avant également l'intérêt des particuliers ;

Un point d'équilibre économique permettant un intéressement suffisant des agents distributeurs (cette activité doit être rentable pour eux) tout en préservant tant l'intérêt du client (le coût doit rester faible) que la motivation et l'intérêt économique du SFD partenaire est un autre facteur clé de succès.

2.2.3. Recommandations liées à l'hypothèse 3 :

L'hypothèse 3 postule que : L'accès aux services du mobile banking est indépendant de la densité du réseau bancaire. L'efficacité du mobile banking comme outil permettant de contribuer à lever certaines contraintes des coûts (la banque à distance est indépendante des infrastructures bancaires et filaire), de sécurité des interventions en zone rurale (vol, cambriolage) et donc d'accroitre réellement l'accès aux services financiers des populations exclues. Le succès de cet outil sera notamment conditionné par :

La densification des points de service permettant d'effectuer des dépôts et retraits d'argent à l'aide du mobile banking constitue non seulement un facteur-clé de qualité de service pour le client final (proximité, fluidité) mais une condition même pour le développement des services. Un maillage dense est essentiel pour impulser et entretenir une dynamique permettant de développer un système pérenne. L'outil recommandé pour le maillage est la segmentation. Les expériences en cours dans d'autres pays montrent qu'un recrutement « massif » d'agents de proximité est possible lorsqu'on veille à une segmentation des agents adaptée à la segmentation de la clientèle et au contexte économique local : Zone rurale où l'activité économique « monétarisée » est faible : le nombre et le montant unitaire des transactions ne devraient vraisemblablement pas être très important, surtout au départ. Il n'est donc pas nécessaire de recourir à des agents disposant d'une grande encaisse. Bien que des estimations plus argumentées doivent être faites lors de l'étude de faisabilité, nous

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pensons qu'un encours de caisse de 1 million de CFA serait largement suffisant dans bien des points de service. Quant aux sites de concentration d'activités (centres de marché, carrefours routiers animés) en zone rurale : l'activité économique en zones rurales génère de toute façon des déplacements courts vers ces centres, où se trouvent des commerces, des stations-services et autres activités de services marchands, et des SFD voire pour les plus gros centres des agences bancaires. Ces points de service mobile banking potentiels peuvent servir de relais pour des agents plus petits en zones périphériques. En zone urbaine : la densité de commerces permet un maillage d'agents d'autant plus étroit que ces agents sont de fait proches de guichets bancaires permettant de gérer quotidiennement leurs besoins ou surplus de liquidités. C'est ainsi qu'au Kenya, aux Philippines, en Afrique du Sud, en Amérique latine, les systèmes de mobile banking fonctionnent avec des milliers d'agents, y compris les boutiques villageoises, des pharmacies, des stations-services, des guichets de transporteurs de personnes, des cybercafés de petites villes, etc.

La multiplication des points de services financiers grâce à l'utilisation d'agents de détail est au centre de toute stratégie visant à augmenter la disponibilité d'offre de services financiers pour des populations qui peuvent difficilement accéder aux services offerts par les agences bancaires traditionnelles. En particulier, les besoins de retraits et de dépôts d'espèce poussent à recommander de revoir quels acteurs pourraient effectuer ces opérations pour le compte d'institutions financières auxquels ils seraient affiliés et/ou servir de points de distribution de monnaie électronique (dépôts d'argent pour charger un compte de monnaie électronique, retrait d'argent à partir de ce compte). Les questions essentielles reviennent à déterminer : · qui a le droit d'offrir quel type de services financiers ? · Qui a le droit d'externaliser ? A qui, et à quelles conditions et sous quelles supervisions ?

Les services financiers à prendre en compte sont potentiellement : l'ouverture d'un compte de dépôt, les opérations de dépôts / retraits d'argent mouvementant un compte de dépôt « classique », le transfert d'argent ; l'ouverture d'un compte de monnaie électronique / porte-monnaie électronique, les opérations de chargement, rechargement et remboursement contre espèces d'unités de monnaie électronique.

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2.3. Difficultés rencontrées et limites de l'étude :

2.3.1. Difficultés rencontrées :

Lors des entretiens avec les experts, nous n'avons pas eu droit à certaines informations qui, d'après eux, sont confidentielles et le manque de disponibilité de certains experts n'ont pas facilité la collectes d'information lors des entretiens exploratoires et le guide d'entretien.

Les autres difficultés rencontrées dans le déroulement de notre travail sont pour la plupart liées au manque d'intérêt qu'à porter certaines personnes de la population mère, particulièrement les professionnels, à l'égard de l'enquête.

Le niveau d'instruction a été un handicap, lors de la réalisation de l'enquête. En effet une partie des personnes de l'échantillon n'est pas scolarisée, une autre n'a pas le niveau d'étude nécessaire pour lire et comprendre le questionnaire. Nous avons eu recours, parfois, à la langue wolof pour faire face à certains répondants.

Toutefois, en se montrant patients et tenaces, nous avons pu lever un bon nombre de difficultés.

2.3.2. Les limites de l'étude :

La principale limite de notre étude réside dans le fait que notre modèle sur la relation TIC (mobile banking) et niveau de bancarisation au Sénégal pourrait être amélioré. Notre modèle a été élaboré en absence de littérature et d'analyse économétrique, il est donc fort possible que certains paramètres pouvant être considérés comme des facteurs essentiels n'ont pas été pris en compte. De plus, l'étroitesse du champ géographique de l'enquête peut être considérée comme une limite, en ce sens que le choix des quartiers a été fait de façon arbitraire.

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Conclusion

Au total, la présente étude nous a permis d'apporter des réponses aux différentes interrogations soulevées au niveau de la problématique, dont la question centrale est : Le mobile banking est-il une solution efficace pour offrir des services financiers aux non-bancarisés ?

En définitive, cette étude à déceler que même si les expériences ne sont pas encore très développées, il apparaît notamment que l'utilisation du téléphone portable pour effectuer des transactions financières (informations sur le compte, dépôts, remboursements, transferts d'argent, etc.) présente de nombreux avantages aussi bien pour les institutions financières, les opérateurs, que pour les populations non bancarisées en particulier. Sur ce plan, son recours apparaît comme un moyen efficace, pour renforcer l'inclusion financière et permettre un accès du plus grand nombre à des services financiers de qualité, tout en assurant aux opérateurs et aux institutions financières d'être plus efficientes. Mais à l'heure actuelle, l'utilité du mobile banking est peu connue et la plupart des SFD ne possèdent pas les capacités financières et l'expertise technique pour mettre en place des projets adéquats aux besoins des particuliers et opérationnels dans ce domaine. Ce qui nous a conduits à formuler une recommandation qui consiste à mettre en place une plateforme qui assurera l'interopérabilité des différents opérateurs de mobile banking pour élargir et vulgariser l'accès à ce service.

Ainsi le Sénégal entre dans une nouvelle ère avec la téléphonie mobile. De cette rencontre entre les besoins et contraintes spécifiques du pays et les potentialités du téléphone mobile est né, parmi d'autres services novateurs, le mobile banking. Comme nous avons tenté de le démontrer tout au long de ce mémoire, le mobile banking n'a rien d'une tendance éphémère. À vrai dire, ce service semble bien parti pour bouleverser l'ensemble des tenants socioéconomiques du Sénégal, dans des proportions encore difficile à évaluer.

En permettant d'outrepasser les principaux déterminants de la faible bancarisation (coûts d'une ouverture de compte, niveau de solvabilité exigée, absence des banques en milieu rural, etc.), le mobile banking s'inscrit, comme un formidable levier de bancarisation des travailleurs non bancarisés du secteur informel. Se faisant, il leur ouvre tous un éventail de services bancaires auxquels ils n'avaient pas accès auparavant et participe à leur émancipation économique notamment pour les non bancarisés.

Le mobile banking peut être un levier puissant pour le développement du secteur financier au Sénégal si cette convergence de secteurs (finance et télécommunications) est bien réglementée.

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Tables des matières :

Introduction générale 1

Chapitre I : Etat des lieux de la bancarisation et du mobile banking et modèle de relation TIC-

Bancarisation

Section I :

Etat des lieux de la bancarisation et du mobile banking au Sénégal

4

4

1.1.

Etat des lieux de la bancarisation au Sénégal :

4

1.2.

Les grandes expériences M-banking

7

 

1.1.1.

M-PESA, un modèle de réussite de mobile banking par excellence

8

 

1.1.1.1.

Le défi

8

 

1.1.1.2.

Les résultats

8

 

1.1.1.3.

Les enseignements

8

 

1.1.2.

Les grandes expériences de mobile banking au Sénégal :

9

1.1.2.1. Sonatel-Orange qui a lancé Orange Money au Sénégal depuis avril 2009 9

1.1.2.2. SGBS a lancé Yoban'tel en 2009: 11

1.1.2.3. La société Cellular Systems international et la Poste Finance ont lancé

« W@ri »/Call money 11

1.1.2.4. GIM UEMOA 12

Section II : Modèle de relation TIC et bancarisation 14

2.1. Contexte d'apparition du mobile banking : 14

2.2. Quelques difficultés du secteur bancaire et potentiel apport du M-banking 15

2.1.1. La faible densité du réseau bancaire : 15

2.1.2. Les coûts de transactions bancaires élevés : 18

2.1.3. Les conditions difficiles d'ouverture et d'entretien de compte(s) bancaire(s) :

21

Chapitre II : Cadre théorique et Revue de la littérature 23

Section I : Les TIC 23

1.3. Historique et généralités : 23

1.4. Définition des TIC: 24

1.5. Définition du secteur des TIC : 25

1.6. TIC, dualités : Nord-Sud, riche-pauvre et lettrés-illettrés : 26

1.7. Technologies associées à l'usage du mobile banking 27

1.7.1. Mobile banking 27

1.7.2. Le mobile banking ou banque mobile : 29

1.8. Typologie et catégorisation du M-banking : 30

70

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Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking

1.8.1. Typologie de mobile banking 30

1.8.1.1. Banque à distance dite additive : 30

1.8.1.2. Banque à distance dite transformationnelle : 30

1.8.2. Catégorisation du mobile banking 30

1.8.2.1. Modèle dit « bancaire » : 31

1.8.2.2. Modèle dit « non bancaire » : 31

Section II : Revue théorique des déterminants de la faible bancarisation 32

2.1. La banque et les pratiques bancaires : 32

2.1.1. La banque 32

2.1.2. Les pratiques bancaires et financières 32

2.1.3. La bancarisation : 32

2.2. La faible bancarisation 32

2.3. Mesure de la bancarisation 32

2.4. Les modes de calcul du taux de bancarisation 33

2.5. Différence entre faible bancarisation et exclusion bancaire 33

2.6. Nature et contenu du terme «accès» aux services bancaires 34

2.7. Les facteurs limitatifs identifiés dans la littérature 35

2.7.1. La théorie des frontières des possibilités d'accès 35

2.7.1.1. L'offre de services de paiement et d'épargne 35

2.7.1.1.1. Des coûts de transactions fixes 35

2.7.1.1.2. Risques systémiques et particuliers 36

2.7.1.2. La demande de services de paiement et d'épargne 36

2.7.1.2.1. Facteurs économiques 36

2.7.1.2.2. Facteurs non économiques 36

2.7.1.3. Définition de la frontière des possibilités d'accès 36

2.7.1.3.1. Définitions et hypothèses 36

2.7.1.3.1.1. Définitions 36

2.7.1.3.1.2. Hypothèses 37

2.7.1.3.1.3 Identification des frontières et des problèmes sous-jacents 37

2.7.2. La théorie des barrières à l'accès 38

2.7.2.1. Définition 38

2.7.2.2. Détermination des barrières 39

2.7.2.2.1. La barrière physique à l'accès 39

71

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2.7.2.2.2. La barrière financière à l'accès 39

2.7.2.2.3. La barrière de l'éligibilité 40

2.7.2.2.4 La barrière de la réglementation 40

2.7.2.2.5. La barrière des services disponibles et de leurs caractéristiques 40

2.7.2.2.6. La barrière de l'information 40

2.7.2.3. Les cause des barrières 41

Chapitre III : Analyse de la bancarisation et interprétation des résultats 43

Section I : Méthodologie de recherche et interprétation des résultats 43

1.1. Méthodologie de recherche 43

1.1.1. Détermination de la taille de l'échantillon : 43

1.1.2. Les instruments de collecte de données : 44

1.1.2.1. L'entretien d'expert (et/ou exploratoire) 44

1.1.2.2. La recherche documentaire 45

1.1.2.3. Le questionnaire 45

1.1.3. L'analyse des données 47

1.2. Analyse des données : les caractéristiques à tendance centrales 47

1.2.1. Les conditions de réalisation de l'enquête : 48

1.2.1.1. Synthèse des résultats de l'enquête 48

1.2.1.2. Pénétration des services financiers : 48

1.2.1.3. Le type de compte : 49

1.2.1.4. Taux d'utilisation du M-banking : 50

1.2.1.5. Parc d'abonnés opérateurs mobile banking 51

1.2.1.6. Perception des coûts 51

1.2.1.7. L'adhésion au mobile banking 54

1.2.1.8. Services financiers de proximité : 55

1.2.1.9. Capacité personnelle de l'utilisateur du M-banking : 56

Section II : Vérification des hypothèses de recherche et recommandations 57

2.1. Tests d'hypothèses 57

2.1.1. Test de l'Hypothèse 1 57

2.1.2. Test de l'hypothèse 2 : 58

2.1.3. Test de l'hypothèse 3 59

2.2. Nos recommandations 60

2.2.1. Recommandations liées à l'hypothèse 1 : 60

72

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2.2.2. Recommandations liées à l'hypothèse 2: 61

2.2.3. Recommandations liées à l'hypothèse 3 : 62

2.3. Difficultés rencontrées et limites de l'étude : 64

2.3.1. Difficultés rencontrées : 64

2.3.2. Les limites de l'étude : 64

Conclusion 65

Bibliographie 66

Sitographie : 69

ANNEXE : I

Annexe 1 : Guide d'entretien I

Annexe 2 : Questionnaire : II

Annexe 3 : Tableaux des résultats de l'enquête : V

Annexe 4 : Plate-forme mobile banking X

Annexe 5 : Figures X

Annexe 6 : Les différents scénarios d'architecture mobile banking XI

Annexe 7 : Triangulation méthodique XIII

73

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Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking

ANNEXE :

Annexe 1 : Guide d'entretien

Guide d'entretien sur le mobile banking :

Nom :

Prénom :

Fonction :

Entreprise :

Questions :

Selon vous, comment le mobile banking peut influencer le niveau de bancarisation ?

Réponse :

Quelles sont les perspectives du mobile banking et vos recommandations ?

Réponse : Perspectives :

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Vos recommandations :

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Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking

Annexe 2 : Questionnaire :

Ce questionnaire s'inscrit dans le cadre d'une étude pour la rédaction de mémoire portant sur le thème suivant : La contribution des TIC à l'amélioration du niveau de bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking/Payement. Toutefois, il convient de vous dire que les données recueillies dans cette étude sont confidentielles.

Veuillez cochez la ou les réponse(s) correspondante(s) :

Etes-vous abonnés de téléphonie mobile ?

Oui :

Non :

Si oui, parmi ces opérateurs de téléphonie mobile, le(s)quel(s) vous êtes abonnés ?

Orange/Sonatel

Tigo/SentelMillicom

Expresso/Sudantel

Aucun de ces opérateurs

Avez-vous un compte bancaire ?

Oui :

Non :

Si oui, quel type de compte ?

Compte d'épargne :

Compte courant :

Compte de microfinance:

Connaissez- vous le mobile banking ou mobile payement ?

Oui :

Non :

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Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking

Avez-vous un compte mobile banking/payement ?

Oui : Non :

Si oui, quel(s) compte(s) ?

Orange money

Yoban'tel . .
Money cash chez ACEP..... .

WARI/Call money de la poste/finance Autres

Pour chacun de ces services, cochez selon vous, l'établissement qui applique les tarifs les moins chers :

Dépôt/retrait :

Banque

ou

Opérateur

Transfert d'argent :

Banque

ou

Opérateur

Frais de tenue de compte :

Banque

ou

Opérateur

Etes-vous prêts (es) à faire vos opérations bancaires à partir de votre téléphone

portable ?

Oui : Pourquoi ?

Non : Pourquoi ?

Quelle est votre localité de résidence ?

Pikine, parccelles Assainies, Guédiawaye

Commune de Dakar

Rufisque

Autres régions

Savez-vous lire un SMS ?

Oui :

Non :

Quelle(s) banque(s) avez-vous accès dans votre localité ?

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Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking

Sexe :

Homme :

Femme :

Tranche d'âge :

15 à 25 ans

26 à 35 ans

36 à 45 ans

46 à 55 ans

Plus de 55 ans

Profession :

Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking

Annexe 3 : Tableaux des résultats de l'enquête : Tableau A : récapitulatif des résultats de l'enquête

 

Non-

réponses

citée en n° 1

Modalité

citée en n° 2

Modalité

la moins citée

Taux de pénétration du mobile

0

 
 
 
 
 

Orange/Sonatel : 195

 
 
 
 

Modal ité

 
 
 
 
 

Compte d'épargne : 55

 
 
 
 
 
 
 
 

Oui : 200

 

Non : 5

Parc d'abonnés des opérateurs

5

112

Orange money/Sonatel : 93 W@ri/Call

Tigo/Sentel Millic im : 55

aucun de ces opérateurs : 0

Taux de pénétration servi ces fi nanciers

0

Oui : 147

Je ne sais pas : 137

 

Non : 58

Type de compte

55

Compte courant : 108

Je ne sais pas : 145

 

Compte microfiance : 9

Notoriété du mobile banking

0

Oui : 125

Je ne sais pas : 153

 

Non : 80

Taux de pénétration du mobile banking

0

Non : 110

 

Oui : 95

Parc d'abonnés opérateurs de M-banking

0

Commune de Dakar : 118 Pkine,Parcelles

money de la Pos te/Finances : 6

Money Cash/ACEP : 0

Perception dezs coûts M-banking

0

 

Opérateurs de tél éphonie mobile : 36

Banques : 32

Perception des coûts M-banking

1

 

Opérateurs de tél éphonie mobile : 39

Banques : 20

Perception des coûts M-banking

0

 

Opérateurs de tél éphonie mobile : 41

Banques : 11

Adhésion au mobile banking

0

Oui : 129

 

Non : 76

Non : 4

Répartition géographique

assainies,Guédiawaye : 62

Services financiers de proxi mité

0

Aucune : 83

Plusieurs : 82

Genre

0

Homme : 122

Tableau B : taux de pénétration de la téléphonie mobile

Tranche d'âge

0

[15-25[ : 92

Niveau d'instruction

0

Oui : 201

Taux de pénétration du mobile

[25-35[ : 83

Nb. cit.

[45-55[ : 6

Fréq.

Oui

200

97,6%

Non

5

2,4%

TOTAL OBS.

205

100%

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Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking

Tableau C : Parc d'abonnés des opérateurs de téléphonie

Parc d'abonnés des opérateurs

Nb_ cit_

Fréq_

Non réponse

5

2,4%

Orange/Sonatel

195

95,1%

Tigo/Sentel Millicim

55

26,8%

 

53

25,9%

aucun de ces opérateurs

0

0,0%

TOTAL OBS.

205

 

Tableau D : Pénétration des services financiers

Express o/Sudatel

Taux de pénétration services financiers

Nb. cit.

Fréq.

Oui

147

71,7%

Non

58

28,3%

TOTAL OBS.

205

100%

Tableau E : Type de compte

Type de compt

Nb. cit.

Fréq.

Non répons e

55

26,8

Com pte d'épargne

55

26,8%

Com pte courant

108

52,7

 
 

4,4%

TOTAL OBS.

2 05

 

Com pte microfiance

Tableau F : Notoriété M-banking

Notoriété du mobile banking

Nb_ cit_

125

Fréq_

Oui

 

61,0%

Non

80

39,0%

TOTAL OBS.

205

100%

Tableau G : Pénétration M-banking au Sénégal :

Taux de pénétration du mobile banking

Nb. cit.

Fréq.

Oui

95

46,3%

Non

110

53,7%

TOTAL OBS.

205

100%

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Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking

Tableau H : Parc d'abonnés M-banking :

Parc d'abonnés opérateurs de M-banking

Nb_ cit_

Fréq_

Non réponse

112

54,6%

Orange m oney/Sonatel

93

45,4%

Yoban'tel/SGBS

2

1,0%

Money Cash/ACEP

0

0,0%

W@ri/Call money de la Poste/Finances

6

2,9%

TOTAL OBS.

205

 

Tableau I : Perception des coûts 1

Perception des coûts M-banking1

Nb_ cit_

Fréq_

Banques

32

15,6%

Opérateurs de téléphonie mobile

36

17,6%

Je ne sais pas

137

66,8%

TOTAL OBS.

205

100%

Tableau J : Perception des coûts 2 :

Perception des coûts M-banking

Nb_ cit_

Fréq_

Non réponse

1

0,5%

Banques

20

9,8%

Opérateurs de téléphonie m obile

39

19,0%

Je ne sais pas

145

70,7%

TOTAL OBS_

205

100%

Tableau K : Perception des coûts 3

Perception des coûts M-banking

Nb_ cit_

Fréq_

Banques

11

5,4%

Opérateurs de téléphonie mobile

41

20,0%

Je ne sais pas

153

74,6%

TOTAL OBS.

205

100%

Tableau L : Adhésion au M-banking

Adhésion au mobile banking

Nb_ cit_

Fréq_

Oui

129

62,9%

Non

76

37,1%

TOTAL OBS.

205

100%

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Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking

Tableau M : motifs de l'adhésion ou de refus

Valeurs

 

C'est plus rapide/moins cher

55,1%

Pas confiance

27,3%

Acheter de cridit en ligne

6,8%

Je préfère aller à la banque

5,9%

 

3,4%

Acheter du crédit en ligne

0,5%

Je sais pas com ment ça marche

0,5%

Plus rapide/m oins cher

0,5%

TOTAL

100%

Tableau N : localité de résidence

Répartition géographique

Nb_ cit_

Fréq_

Pikine,Parcelles assainies,Guédiawa

62

30,2%

Je ne sais pas comm ent ça march Com mune de Dakar

118

57,6%

Rufisque

4

2,0%

Autres régions

21

10,2%

TOTAL OBS.

205

100%

Tableau O : répartition « autres régions »

Valeurs

Nb. cit.

Thiès

42,9%

Kaolack

23,8%

Fatick

19,0

Ziguinchor

14,3%

TOTAL

100%

Tableau P : Services financiers de proximité

Services financiers de proximité

Nb_ cit_

Fréq_

Une

40

19,5%

Plusieurs

82

40,0%

Aucune

83

40,5%

TOTAL OBS.

205

100%

Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking

Tableau Q : Genre

Genre

Nb_ cit_

Fréq_

Homme

Femme

122

59,5%

 

83

40,5%

TOTAL OBS.

205

100%

Tableau R : Tranche d'âge :

Tranche d'âge

Nb_ cit_

Fréq_

[15-25[

92

44,9%

[25-35[

83

40,5%

[35-45[

11

5,4%

[45-55[

6

2,9%

plus de 55 ans

13

6,3%

TOTAL OBS.

205

100%

Tableau S : capacité d'utilisation M-banking :

Capacité d'utilisation

Nb_ cit_

201

Fréq_

Oui

 

98,0%

Non

4

2,0%

TOTAL OBS.

205

100%

Tableau T : Catégorie professionnelle :

Valeurs

Nb. cit.

Etudiant

47,6%

Ouvrier

18,8

Com merçant

1 1,0%

Cadre m oyen

9,9%

Enseignant

7,9%

Cadre

4,2%

Cadres

0,5%

TOTAL

100%

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Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking

Annexe 4 : Plate-forme mobile banking

Annexe 5 : Figures

Figure A : Les acteurs du Mobile banking

Banques de
second
rang

Les

facturiers/c ommerçants

Acteurs du
mobile
banking

Opérateurs
de
téléphonie
mobile

Les

régulateurs

-BCEAO -ARTP

Abonnés

Source : auteur

Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking

Annexe 6 : Les différents scénarios d'architecture mobile banking Figure B : L'architecture du Mobile Banking, Cabinet HORUS47

Source : Cabinet HORUS

Dans le scénario1, le Cabinet préconise l'utilisation de la plateforme Orange Money qui sera considérée comme le HUB des différents opérateurs. C'est une solution qui est moins coûteuse, vu que la plateforme est déjà disponible. Elle peut être profitable aux autres opérateurs mobiles bien qu'ils peuvent penser que l'utilisation de la plateforme Orange Money est un avantage concurrentiel pour la SONATEL.

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Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking

Figure C : L'architecture du Mobile Banking, Cabinet HORUS48

Source : Cabinet HORUS

Pour le scénario 2, HORUS prône une nouvelle plateforme qui sera gérée à son niveau et qui sera connectée aux opérateurs. Ainsi, tous les opérateurs vont tirer profit de cette plateforme. Cependant, cette plateforme va engendrer des investissements et des coûts de maintenance et de gestion qui seront pris en charge par les opérateurs eux-mêmes. Ce qui est plus avantageux pour HORUS que dans le premier scénario, car cela va lui permettre de générer des bénéfices.

Par ailleurs, l'Etat du Sénégal en partenariat avec son bailleur allemand KWF n'a pas encore opté pour un de ces scénarios. Les parties prenantes sont toujours en négociation.

plus sophistiqués que le téléphone.

Lorsque le mobile banking est utilisé pour effectuer des transferts en espèces, des dépôts ou des retraits, l'opération d'encaissement ou de décaissement physique est réalisée auprès d'un agent de proximité agréé par le dispositif. La

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validation et le suivi de l'opération physique est réalisée grâce au téléphone portable ou à un autre type de connexion en fonction des équipements contextes. Ces agents peuvent être des guichets de banques, de SFD, de la poste, des commerçants, etc.

La constitution et l'animation d'un réseau d'agents sont au coeur des dispositifs de mobile banking.

Annexe 7 : Triangulation méthodique

Le questionnaire

La recherche documentaire L'entretien d'expert

Source : L'auteur

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius