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Etude sur l'incidence et sévérité de la mosaà¯que africaine du manioc à  Bunia ( RDC )et ses environs

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par Achille ALIMASI BANGANINGWA
Université de Bunia RDC - grade d'ingénieur agronome. 2011
  

Disponible en mode multipage

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ii

REMERCIEMENTS

A présent que nous nous préparons à quitter l'université, juste quand nos regards sont convergés vers des horizons lointains, nous ne pouvons manquer de reconnaissances envers tous ceux qui ont contribué, pas à pas à notre venir.

Nous pensons directement au Prof .Dr .Ir MONDE Godefroid pour sa bienveillance, pour avoir bien voulu assurer la direction de ce travail malgré ses multiples préoccupations .Nous lui témoignons, à travers ces écrits, notre gratitude.

Nous remercions l'Assistant Ir .Abel KAGORO pour l'encadrement, l'aide et ses remarques pendant l'élaboration de ce travail. Les mots nous manquent pour exprimer nos contentements.

Nos remerciements s'adressent également à toutes les autorités académiques et scientifiques de l'UNIBU qui ont assuré notre formation pendant tous les deux cycles.A tout le staff de la faculté des Sciences Agronomiques, nous vous disons merci, ainsi qu'au Prof.Dr Ir RUHIGZA BAGUMA pour ses sages conseils comme père.

Nous exprimons aussi nos sentiments de gratitude à Oscar SAMBHEY et son épouse ZAWADI, MOERA BASEME et son époux AZORA, Alain SANGUA, Stanis MANGALA, Gloria MUNGUNUTI, KOVINE Lydiane, Claude NGUO, Dr MAKASANA et toute l'équipe du salon Univers de beauté à savoir : Aly DAY, CHARLY LEGEND, Jack PROFESSOR, NAVIGATOR, Cédric pour tout leur soutien tant matériel, moral que financier.

A nos compagnons de lutte et d'étude pour tout ce que nous avons connu ensemble à l'occurrence : Prince AMATY, Robert ANDAMA, YENGA CHORIATELLIS, SINDO et MORO DHIMBA.

Que toutes personnes dont les noms sont omis trouvent ici l'expression de profonde et sincère reconnaissance .

Les gestes et les apports de tous resteront gravés dans notre esprit et mémoire .

iii

SIGLES ET ABREVIATIONS

UNIBU : Université de Bunia

R.D .C : République Démocratique du Congo

% : Pourcentage

X : Moyenne

MAM : Mosaïque Africaine du Manioc

N : Niveau

Ir : Ingénieur

Dr : Docteur

T : Tonne

Ha : hectare

? : Somme

UNFAO : Fond des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture

v

RESUME

L'étude sur l'incidence et sévérité de la mosaïque africaine du manioc a été conduite à Bunia précisément dans quatre quartiers et leurs environs respectifs.Les enquêtes diagnostiques étaient faites de mars en mais 2012 en vue d'une évaluation compréhensive et mettre à la portée de tous le statut de la maladie de la mosaïque africaine du manioc.Un échantillon de 80 champs étaient sélectionnés dans quatre quartiers.

Pour réaliser cette étude les paramètres suivants ont été pris en compte : les conditions culturales, l'évaluation de l'incidence et la cotation de la sévérité de la MAM selon l'échelle de COURS

Les résultats de l'enquête montrent les points suivants :

v L'incidence de la mosaïque africaine du manioc était élevée en moyenne 62% et la plus grande gravité de la maladie était enregistrée variant entre 3 et 4 soit 49 ,25% de taux d'attaque.

v Certains cultivars de manioc cultivés dans le milieu d'étude se sont montrés sensibles à la MAM à l'occurrence PAMITU, MUKALASA et BUMBAFU.

v Les paysans pratiquent la culture du manioc toujours en association avec d'autres cultures vivrières.

0. INTRODUCTION

0.1. Problématique

A l'heure où la majeure partie de l'espèce humaine est cruellement menacée par la famine, la recherche de nouvelles ressources, tant vivrières qu'industrielles ou énergétiques, s'impose au monde d'aujourd'hui comme mesure de survie. C'est dans ce contexte que l'intérêt pour le manioc est appelé à se développer et que des efforts doivent être déployés au niveau de développement de sa culture (SILVESTRE et ARRAUDEAU, 1993).

Dans les régions exposées à des famines chroniques, la culture du manioc a souvent été encouragée comme réserve en cas de disette. De part son utilisation, le manioc constitue un élément important dans la lutte contre l'insécurité alimentaire des populations en Afrique subsaharienne car son contenu est très énergétique et de haute digestibilité (JANSSENS, 2001).

Dans les régions tropicales humides et subhumides du globe, le manioc constitue la plante alimentaire par excellence dans la sécurité alimentaire. Parmi toutes les cultures à racines et tubercules en Afrique tropicale, le manioc occupe la superficie la plus importante et surtout présent dans les régions à forte densité de population en zones tropicales des forêts et de savane où il constitue la base de l'alimentation humaine. (JANSSENS, 2001).

En République Démocratique du Congo (RDC), le manioc sous ses diverses formes de consommation intervient dans l'aliment de base pour environ 70% de la population congolaise (FAO, sd). Il prend progressivement la place des divers féculents, à tel point qu'actuellement, le manioc constitue avec les bananes, l'aliment hydrocarboné de base de la plupart des peuplades de l'aire forestière et même des régions limitrophes (JANSSENS, 2001).

Malgré ces multiples avantages, la productivité du manioc demeure toujours faible. Depuis plus d'une décennie, la production de manioc connait une chute, et la pénurie de ses produits ne fait que s'accentuer à cause de la recrudescence des principales maladies et des ravageurs dont l'incidence et la sévérité affectent davantage le rendement en racines tubéreuses. A ces maladies et ravageurs s'ajoutent le faible niveau de fertilité des sols et les pratiques culturales traditionnelles non performantes (KABEYA, 2004).

En ce qui concerne les maladies, la mosaïque africaine du manioc figure parmi les plus importantes qui menacent la culture du manioc spécialement en Afrique. C'est l'une des épidémies les plus dangereuses du manioc. Elle est virale et très rependue partout où le manioc est cultivé. Endémique, elle touche plusieurs pays producteurs et leur fait perdre chaque année d'importante somme d'argent en causant de dégâts énormes (SPORE, 1987).

Le rendement médiocre en Afrique estimé de 7 à 8 tonnes de tubercules/ha a probablement pour cause principale la présence quasi généralisée de la mosaïque africaine du manioc. Les pertes dues à cette maladie sont difficiles à évaluer (GUTHRIE, 1999). Elle est grave et diminue fortement le rendement des variétés qui se révèlent plus sensibles (PRONAM, 1989).

La mosaïque africaine du manioc non seulement diminue le rendement en racines tubéreuses mais également celui en feuilles consommables par la déformation des feuilles et la réduction de la surface foliaire et par là aggrave l'insécurité alimentaire et accentue la pauvreté en milieu paysan (MONDE, 2011).

De ce fait, au regard de la problématique évoquée ci-haut, la présente recherche tente de répondre aux questions suivantes :

- Quel est le comportement des différents cultivars de manioc exploités à Bunia et ses environs vis-à-vis de la mosaïque africaine du manioc ?

- Est-ce que toutes les variétés cultivées à Bunia et ses environs sont-elles sensibles à la mosaïque africaine ?

- Quel est le niveau d'attaque de la mosaïque africaine à Bunia et ses environs ?

0.2. Hypothèses

Le fondement théorique de cette investigation est qu'étant donné que la diffusion de la mosaïque africaine de manioc se fait essentiellement par le matériel de propagation (bouture) infecté et la piqure de bouture saine par un insecte Bemisia tabaci, cette maladie est présente dans le champ de manioc à Bunia et ses environs, et elle présente un danger.

Ø Les cultivars de manioc exploités à Bunia et ses environs n'auraient pas le même comportement vis-à-vis de la mosaïque africaine de manioc étant donné que chaque cultivar à son patrimoine génétique.

Ø Toutes les variétés de manioc cultivées à Bunia et ses environs seraient sensibles à cette maladie.

Ø Le niveau d'attaque de la culture par la MAM serait élevé dans le milieu d'étude.

0.3. Objectifs et intérêt du travail

Ce travail a pour objectif de :

Ø Evaluer l'incidence et la sévérité de la mosaïque africaine du manioc à Bunia et ses environs ; en vue de préconiser quelques pistes de solution susceptibles de limiter sa diffusion et prolifération ;

Ø Mettre en évidence le comportement des différentes variétés cultivées à Bunia et ses environs vis-à-vis de la mosaïque africaine du manioc ;

Ø Etablir une situation générale du mode de gestion des champs de manioc par les agricultures.

Ce travail est une contribution pour établir l'état de lieu de la culture de manioc face à la menace de la maladie de la mosaïque.

0.4. Subdivision du travail

Outre l'introduction, le présent travail comprend trois chapitres.

Le premier traite les généralités sur la culture de manioc, le deuxième est axé sur le milieu, matériel et méthode ; le troisième présente et discute les résultats de nos investigations et une conclusion et quelques recommandations clôturent ce travaille

CHAPITRE PREMIER : GENERALITES

I.1. Le manioc

I.1.1. Origine

Le manioc, Manihot esculenta Crantz est un arbuste de la famille des Euphorbiacées, originaire de l'Amérique du sud. L'histoire révèle que le manioc était déjà cultivé au Pérou, au Brésil, en Guyane et au Mexique à l'époque précolombienne. Il est aujourd'hui largement cultivé et récolté comme plante annuelle dans les régions tropicales et subtropicales (ANONYME, 2006 ; JANSSENS, 2001).

I.1.2. Description systématique

Le manioc (Maninot esculenta) appartient à la famille des Euphorbiacées, ordre des Rosales ; sous famille des Crotonoïdae, la sous classe des Rosidae I, la classe des Rosopsida, sous embranchement des Rosophytina (KASIKA, 2010 ; ANONYME, 2006).

I.1.3. Description Botanique

Le manioc est une plante arbustive, semi-ligneuse, pérenne de 1 à 4 m de hauteur. Elle est pluriannuelle, mais généralement cultivée comme plante annuelle ou bisannuelle. Comme toutes les Euphorbiacées, ses diverses parties contiennent du latex (JANSSENS, 2001).

La tige, dont le diamètre ne dépasse pas 2 à 4cm, est en grande partie remplie de moelle et de ce fait, fort fragile tant que l'aoutement est incomplet. Une ou plusieurs tiges principales se développent simultanément sur la bouture. Leur nombre, caractéristique de variété, est modifié par la qualité et le mode des plantations des boutures. La diversité des formes dépend de 2 types de ramification : le premier type est lié à l'aptitude à la floraison. En effet, la transformation de l'apex terminal en axe floral entraine la sortie simultanée de 2 à 4 axes végétatifs.

Ces rameaux fleurissent à leur tour et développent de nouveaux axes. Un sol pauvre augmente le nombre de ramifications de ce type.

Le second type de ramifications se fait à partir de bourgeons latéraux sur la partie inférieure des tiges. Cette aptitude est liée aux variétés (ANONYME, 2006).

Les feuilles sont palmées. Le pétiole, le nombre de lobes (1 à 13), leur forme et l'orientation générale du limbe peut évoluer au cours du temps : faible au début, il est au maximum entre 3 et 6 mois pour devenir unique enfin de cycle. Les feuilles sont disposées en spirale et caractérisées par de multiples lobes foliaires et de formes variées. La couleur des feuilles, quelques fois pourpre dans le jeune âge, et vert claire à vert foncée. Les feuilles sont portées par des pétioles de 5 à 30 cm de longueur, plus long que les limbes. Les pétioles, de même que les nervures foliaires, sont de couleur verte ou rouge à pourpre, plus rarement blanchâtre. Les feuilles sont alternes, simples et caduques. (ANONYME, 2006 ; JANSSENS, 2001)

Le manioc est une plante monoïque. L'inflorescence est un racème terminal comportant des fleurs unisexuées. Les fleurs femelles sont situées à la base des racèmes et sont de couleur rose, pourpre jaunâtre ou verdâtre. Elles sont dépourvues de corolle. Les fleurs males sont situées au sommet de l'inflorescence (JANSSENS, 2001)

Les fruits sont des capsules déhiscentes à 3 loges éclatant bruyamment à maturité libérant chacune une graine. Les graines sont ellipsoïdes, longues de 10 à 12 mm et caractérisées par une caroncule bien développé, typique de la famille des euphorbiacées. (JANSSENS, 2001).

I.1.4. Exigences écologiques du manioc

Le manioc est considéré à juste titre comme une plante rustique, présentant des grandes facultés d'adaptation à des situations écologiques variées et souvent défavorables pour d'autres espèces.

Sa culture s'étend approximativement entre 30° latitude Nord et Sud et dans ces limites, jusqu'à 2000 mètres d'altitude au plus. (SILVESTRE et ARRAUDEAU, 1983)

a. Climat

Le manioc est cultivé dans toute la zone intertropicale. Il affectionne un climat chaux et pluvieux. Sa plasticité étend cependant ses possibilités de culture à des régions relativement sèche (JANSSENS, 2001).

-Température

Les températures moyennes pour une croissance optimum se situent entre 25° et 29° C ; des températures en dessous de 16° C lui sont préjudiciables et la croissance s'arrête en dessous de 10° C et très ralentie à 40° C. Au-delà de 1800 m, le manioc se développe très lentement. En aucun cas, le manioc ne supporte le gel (JANSSENS, 2001 ; SILVESTRE et ARRAUDEAU, 1983).

-Eclairement

Comme toutes les cultures annuelles tropicales, le manioc est une plante héliophile qui requiert une insolation abondante. Son cycle de photosynthèse est intermédiaire entre le cycle C4 et le cycle C3. Une réduction de la radiation solaire entraine une augmentation de la longueur des entre-noeuds et réduit la vitesse de production de nouvelles feuilles, la durée de vie des feuilles et en définitive la surface foliaire. La partie de la matière sèche formée allant vers les racines est également réduite. Le manioc est en outre considéré comme une plante de jours courts. (JANSSENS, 2001 ; ANONYME, 2006 ; SILVESTRE et ARRAUDEAU, 1983)

, 1983).

Régime hydrique

Le manioc est considéré, d'une façon générale, comme une plante tolérante à la sécheresse et est donc cultivé dans des régions à faible pluviométrie. Malgré cette tolérance à la sécheresse, une quantité de 500 mm et une période de 6 mois de pluviosité par an sont nécessaires. Les précipitations optimales se situent entre 1000 et 1500 mm par an (JANSSENS, 2001 ; SILVESTRE et ARRAUDEAU)

b. Sol

Le manioc est une plante très rustique, tolérant une large gamme de sols, hormis les sols hydro morphes ou les sols trop sableux. Il est peu exigeant ; il peut en effet encore produire sur des sols épuisés, inaptes à recevoir d'autres cultures ; cultivé sur des types de sol extrêmement variés, il préfère les sols sablo-argileux profonds, meubles et bien drainés, alluvionnaires récents, ferralitiques à bonne réserve en eau. Il tolère des sols acides. Les pH acides jusqu'à 4 ou neutres à légèrement alcalins jusqu'à 7,5 sont bien tolérés. De par sa mycorhization poussée, le manioc vit bien sur un sol désaturé et pauvre en phosphore. Par contre, les sols très fertiles et en particulier l'excès d'azote nuisent à la tubérisation. Le manioc est vorace en potasse. Une culture de manioc améliore la structure du sol suite à son enracinement profond (ANONYME, 2006 ; JANSSENS, 2001 ; SILVESTRE et ARRAAUDEAU, 1983).

I.1.5. Culture

a. Multiplication

Le mode de propagation en culture est la bouture de tige. La bouture est utilisée pour l'établissement de champ de production. Le manioc étant multiplié par voie végétative, il y aura lieu d'établir du parc à bois en vue de la multiplication des boutures en culture.

Les boutures doivent être récoltées sur des tiges droites, dans la seule partie médiane des plantes saines âgées de 8 à 18 mois.

On évitera les tiges basales, car donnant le meilleur taux de reprise, présentent le plus risque d'infection par la mosaïque. Le bois le plus jeune a une reprise faible tandis que les boutures des branches donnent des rendements médiocres (ANONYME, 2006 ; JANSSENS, 2001).

b. Rotation

La culture de manioc vient habituellement en fin de rotation, ce qui lui confère le titre exagéré de « culture épuisante ». Toutefois, le manioc est parfois placé en tête de rotation quand les sols sont épuisés et/ou quand la demande est forte et finalement quand on cherche à occuper un terrain fraichement défriché dans la forêt. (JANSSENS, 2001)

c. Préparation du terrain

La mise en place des boutures se fait sur un terrain ameubli à la houe, sur buttes ou sur billons, suivant les cultures locales. Le buttage ou le billonnage évite l'engorgement du sol et concentre la couche supérieure humifère. (ANONYME, 2006 ; JANSSENS, 2001)

d. Plantation

Dans les régions tropicales, la plantation se fait tout au début de la saison des pluies. L'installation de la bouture se fait sur sol humide :

Ø Horizontalement à 4 à 15 cm de profondeur dans des sols lourds argileux, à raison d'une ou deux boutures par emplacement (poquet) de 20 à 30 cm de long et postant 3 à 6 yeux dormants .

Ø A l'oblique ou vertical (renforcée au 2/3 en respectant la polarité haut/bas) sur des sols légers sableux, mais avec le risque de sécheresse, pour assurer l'émission plus en profondeur des racines basales.

La coupe de la base en biseau combinée à une plantation oblique regroupe les racines sur un même secteur et implique ensuite un regroupement des tubercules (l'arrachage facilité). La reprise des boutures a lieu 8 à 15 jours après le bouturage. La floraison intervient après 4 à 7 mois suivant le cultivar et les conditions de culture.

Le matériel végétal est choisi en fonction de :

Ø La productivité ;

Ø La durée du cycle vital ;

Ø La teneur en HCN ;

Ø La résistance à la mosaïque. (ANONYME, 2006)

Le manioc est planté en culture pure ou en association avec d'autres cultures vivrières comme le maïs, l'arachide, le riz et de bananier.

En culture pure, la plantation se fait à des écartements de 1 x 1 m. La mise en place à cet écartement nécessite de 2000 à 3000 mètres linéaires de boutures utiles.

En culture mixte, la densité est moins élevée et les écartements peuvent atteindre de 2 à 3 m dans tous le sens.

La disposition en lignes facilite la circulation dans les parcelles (sarclages) ainsi que la culture associée, car elle limite la casse des jeunes tiges fragiles (ANONYME, 2006 ; JANSSENS, 2001).

e. Entretien

Les soins d'entretien consistent : Au regarnissage des vides qui doit intervenir entre la 2e et la 4e semaine après la plantation.

Au sarclage dès les 1e semaines et jusqu'au moment où le manioc couvre le sol.

Celui-ci doit être sarclé à plusieurs reprises pour éliminer toute végétation adventice concurrente. Le buttage intervient pour favoriser la formation des tubercules (ANONYME, 2006 ; JANSSENS, 2001).

f. Récolte

La récolte comprend la coupe des aériens et l'arrachage des tubercules. La période de récolte du manioc est variante. On commence la récolte lorsque les tubercules atteignent 2 à 4 Kg.

Dans la région équatoriale, la plupart des variétés de manioc, tant douces qu'amères peuvent être récoltées vers l'âge de 10 à 12 mois après la plantation. Lorsque le climat s'écarte des conditions équatoriales, la récolte est tardive et ne s'opère qu'après 18 à 24 mois. En pratique, la récolte s'effectuera généralement après 10 à 18 mois de végétation.

Après ce stade de développement, les racines continuent cependant à se développer mais au-delà de 10 à 18 mois elles se durcissent et se lignifient (JANSSENS, 2001).

En culture paysanne, un champ de manioc peut être donc récolté sans inconvénient durant une période de plusieurs mois. Cet échelonnement de la récolte constitue un avantage appréciable car il permet l'exploitation au fur et à mesure des besoins (ANONYME, 2006).

I.2. La mosaïque africaine du manioc

I.2.1. Caractéristiques et symptômes

La dénomination « mosaïque » se rapporte à un syndrome plus complexe incluant des déformations, des enroulements, des réductions de surface de la feuille et un rabougrissement de plant de manioc. La mosaïque s'accompagne d'un dérèglement du métabolisme de la plante se traduisant par une diminution de la teneur en carbone et en azote ; et d'une augmentation de la transpiration, de la respiration et de l'activité peroxydas que. (MONDE, 2011)

Figure 2 : Plants de manioc gravement atteints par la MAM

Figure 1 : Graves symptômes de la MAM

I.2.2. Transmission et diffusion

Le virus de la mosaïque africaine du manioc se propage par 2 voies principales : les boutures prélevées sur des plants infectés utilisés comme matériel de propagation appelée infection secondaire et la piqure du manioc par un insecte aleurode la mouche blanche « Bemisia tabaci , Aleyrodidae» appelée infection primaire. Il faut à l'insecte un temps d'acquisition minimum de 3 à 4 heures, une période de latente de 4 à 6 heures pendant laquelle le virus ne peut être inoculé et une période de rétention de 8 jours.

Il est également possible de transmettre le virus par greffage lorsqu'une tige de manioc saine est greffée sur une tige virosée (MONDE, 2011).

La pathosystème de la maladie de la mosaïque de manioc est composé des éléments suivants : le manioc, le virus, la mouche blanche et les plantes hôtes alternatives. La présente conjuguée de ces éléments dans un environnement favorable contribue à la diffusion de la maladie dans une agro écologie. La présence du manioc virosé représente le facteur déterminant à la base de l'expansion de la mosaïque africaine.

De ce point de vue, l'homme apparait comme un vecteur essentiel de la transmission de la mosaïque africaine du manioc lorsque ce dernier utilise de bouture infectée comme matériel de propagation (MONDE, 2011).

I.2.3. Résistance de manioc à la mosaïque

La sensibilité à la mosaïque des variétés de manioc cultivées dépend à la fois des conditions du milieu et surtout de leur patrimoine génétique. Il existe différents mécanismes de résistance à la maladie de la mosaïque, on peut citer la résistance à l'expression des symptômes, la résistance à la multiplication des virus dans une plante virosée, la résistance aux vecteurs liée à la production de certaines substances répulsives à la mouche (MONDE, 2011).

I.2.4. Mode de lutte contre la mosaïque africaine du manioc

Trois approches possibles pour réduire les pertes de production causées par la mosaïque africaine sur le manioc ont été identifiées, à savoir :

Ø Réduire la proportion des plantes infectés de virus ;

Ø Retarder l'infection à un stade avancé de la croissance végétative du manioc ;

Ø Réduire l'ampleur de dégâts après l'infection. (THRESH et COOTER, 2005 cité par MONDE, 2011)

Ainsi pour atteindre ces objectifs, on pourrait utiliser les possibilités de lutte suivantes :

- La phytosanitation

Ce terme se rapporte à l'amélioration de l'état sanitaire de matériel de propagation, et à l'élimination des foyers d'inoculum à partir desquels une contamination ultérieure au virus pourrait avoir lieu à travers l'activité de la mouche vecteur.

- Utilisation de variétés résistantes

- Bonnes pratiques culturales

- La protection croisée qui consiste à inoculer préalablement la plante avec une souche modérée de même virus pour la protéger contre l'infection aux souches virulentes (MONDE, 2011).

- Mesures réglementaires strictes envisagées pour circonscrire la maladie telle l'éradication, une inspection phytosanitaire à la frontière et même une mesure de quarantaine.

On sait cependant que les boutures de manioc circulent sans contrôle dans la plupart des pays en Afrique et constituent une porte grandement ouverte pour la circulation du virus dans les pays (MONDE, 2011).

CHAPITRE DEUXIEME : MILIEU, MATERIELS ET METHODES

II.1. Milieu d'étude

Notre étude a été menée dans la cité de Bunia, district de l'Ituri, Province Orientale, République Démocratique du Congo.

A 1270 m d'altitude, Bunia est entouré de la chaine des montagnes du Mont bleu et est situé au Nord de l'Equateur à 1°35' longitude Est (OBEDI, 2007). Selon la carte des zones climatiques de la RD Congo établie d'après les critères de classification de la KOPPEN, Bunia appartient au type climatique Am, avec une température moyenne du mois le plus froid inférieur à 18°C. La température moyenne annuelle varie entre 23° et 28°C.

Son régime de précipitation se caractérise par 2 saisons pluvieuses et 2 saisons sèches. La grande saison sèche débute vers le 15 Novembre et se termine vers fin Février ou début Mars. La saison n'est pas sèche au sens strict du terme. Elle est suivie par la petite saison des pluies qui s'étend de Mars enfin Mai. Ensuite, la petite saison sèche vient de Juin à Juillet. L'année climatique se terme par la grande saison des pluies allant d'Août en Octobre (BULTON, 1977). Les précipitations moyennes annuelles varient de 1200 à 1300mm.

Bunia et ses environs possèdent un sol fertile et un climat tropical humide fortement influencé par l'altitude. Ces sols sont ferralitiques, sableux, lessivés, à faible teneur d'argile (moins de 20%) et très acides sur les versants des montagnes, les sols sont sablo-argileux, aux bas-fonds, on trouve des sols alluvionnaires.

Bunia se trouve dans une savane herbeuse favorable à l'élevage de bovins (OBEDI, 2007).

Nos investigations ont été réalisées dans les sites de MUDZI-PELA, BANKOKO, KINDIA et SIMBILYABO.

II.2. Matériels

Nos investigations ont porté sur l'incidence et la sévérité de la mosaïque africaine du manioc à Bunia et ses environs. Il s'agit d'étudier l'incidence et la sévérité sur le manioc retrouvé respectivement dans le champ en culture.

Dans le cadre de cette étude, nous avons utilisé 2 types de matériels à savoir : le matériel technique et le matériel biologique.

Le matériel technique était composé de :

Ø Un appareil photographique numérique digital ;

Ø Une moto ;

Ø Un stylo ;

Ø Un bloc note ;

Ø Un questionnaire d'enquête élaboré à cette fin.

Le matériel biologique a été constitué de différents champs de culture de manioc dans le milieu d'étude.

Au cours de notre étude dans les 4 quartiers de Bunia et ses environs, 12 cultivars de manioc ont été répertoriés.

Le tableau 1 donne les noms de chaque cultivar rencontré selon leur catégorie.

Tableau 1 : Cultivars répertoriés

Variétés douces

Variétés amères

MUKALASA

BUMBAFUMAYAYICATERINASAWASAWAABUDE

PAMITU

RAVA

VAMA

BOXE

WALIBA

MM96

Fig ;Abude

Fig ;Mukalasa

Fig ;Vama

Fig ; Mayayi

II.3. Méthode de travail

Pour la réalisation de ce travail, nous avons recouru à la méthode dite transversale qui étudie un phénomène au sein d'une population en un moment donné (VITAMARA, 2009)

II.3.1. Population d'étude

Notre population d'étude est constituée de tous les champs de culture de manioc dans la cité de Bunia et ses environs durant la période qui couvre notre étude.

II.3.2. Source des données

Nous avons utilisé l'observation participative comme une technique de base dans notre étude. Elle a consisté à examiner les pieds de manioc de culture présentant ou non des symptômes de la MAM dans le champ.

Les travaux du terrain ont consisté au questionnaire (formulaire) d'enquête sur :

Ø L'incidence et la sévérité de la MAM

Ø Les conditions culturales dans la zone d'étude

Ø La connaissance relative de la MAM

L'évaluation de la sévérité de la maladie sur les plantes infectées a été effectuée à l'aide de l'échelle de COURS (0-5) (SILVESTRE et ARRAUDEAU, 1983)

Ø Niveau 1 : Pas de symptômes visibles sur les feuilles

Ø Niveau 2 : Apparition des légères plages chlorotiques sur les feuilles

Ø Niveau 3 : Plages chlorotiques sur presque toutes les feuilles (2/3 de feuilles de la plante) sans déformation de la surface foliaire

Ø Niveau 4 : Plaques chlorotiques couvrant la majeure partie de la feuille,

Ø accompagnées de déformation (recroquevillement) et réduction de la surface foliaire

Ø Niveau 5 : Mosaïque sévère, feuilles tordues, déformées et pratiquement

Réduites aux nervures

Pour obtenir des informations complémentaires, nous avons procédé à l'interview structurée des paysans pratiquant cette culture dans leurs champs respectifs.

II.3.3. Echantillonnage

Un bon échantillon est celui qui fournit une indication suffisamment fiable des caractéristiques de la population (10%) pour servir de base que l'on doit prendre et qui fournit ces renseignements à coût raisonnable. (OKUNGO, 2012)

Notre échantillon est équivalent au nombre de champ de manioc enquêtés dans la cité de Bunia et ses environs dont nous avons prélevé au total 80 champs.

Ainsi, après la sélection de sites d'intervention, au total 4 quartiers ont été retenus dont on a prélevé 20 champs par quartier où étaient effectuées les enquêtes à partir des indications principales suivantes :

Ø Incidence de la maladie : nombre de plants infectés par total des plants observés ;

Ø Les observations Sévérité de la maladie : cotation suivant l'échelle de 0-5 1-5 de la mosaïque africaine du manioc ;

Ø Etat de lieu des connaissances des agriculteurs par rapport à la gestion de la MAM pour une approche réaliste.

Dans chaque quartier, 30 pieds de manioc par champ ont été sélectionnés en faisant l'observation sur la diagonale dont 10 pieds sur les diagonales et 5 pieds sur les médianes, dans les champs de 20 paysans, soit 600 pieds par quartier.

Sur les pieds sélectionnés ont porté sur les paramètres suivants :

Ø Les symptômes de la mosaïque africaine du manioc sur au moins un plant ;

Ø La cotation de la sévérité sur les pieds infectés suivant l'échelle de la MAM (1 à 5)

2 .3.4.Analyse des données

Toutes les données collectées dans les 80 champs enquêtés sont présentées dans le tableau Excel de statistique descriptive. Pour l'interprétation de nos résultats, nous avons recouru au calcul de la moyenne, la somme, le pourcentage (RUHIGWA, 2010).

II.4.Difficultés rencontrées

Jamais un travail scientifique ne peut être réalisé sans la moindre difficulté que ce soit, et sans vouloir énumérer toutes, nous donnons du moins quelques unes qui nous sont parvenues ; à savoir :

Ø La majorité des paysans enquêtés qui pratiquent la culture de manioc ne connaissent pas le nom des variétés de manioc distribués par le service de l'inspection de l'agriculture, pêche et élevage de l'Ituri en partenariat avec la FAO

Ø La dispersion des champs enquêtés

Ø La difficulté liée au transport

Ø La perte des images

CHAPITRE TROISIEME : RESULTATS ET DISCUSSION

Les résultats des différents paramètres ayant servi à l'étude de diagnostic de la mosaïque africaine du manioc (MAM) dans la cité de Bunia et ses environs sont présentés dans ce chapitre. Ces résultats sont relatifs aux conditions culturales dans la zone d'étude, aux connaissances relatives à la MAM dans le milieu et à l'évaluation de l'incidence et sévérité de la MAM.

III.1. Conditions culturales

III.1.1. Système cultural dans la zone d'étude

Le tableau ci-après reprend les données relatives au système cultural de manioc dans la zone d'étude.

Tableau 2 : Système cultural de manioc à Bunia

Système cultural

Site

Monoculture

Association (Polyculture)

BANKOKO

KINDIA

MUDZIPELA

SIMBILYABO

?

%

8

2

10

10

30

37,50

12

18

10

10

50

62,50

L'examen du tableau 2 montre que la majorité (62,50%) des champs de manioc enquêtés dans la cité de Bunia et ses environs sont cultivés en association. Seulement quelques champs (37,50%) parmi ceux visités sont en monoculture.

Dans la zone d'étude, le système cultural le plus courant est le manioc en association avec d'autres plantes vivrières (haricot, maïs, taro, arachide, ...). Cela est appuyé par JANSSENS (2001), qu'il existe de nombreuses cultures que l'on associe au manioc.

Sur les plateaux de l'Afrique orientale, on associe souvent la patate douce au manioc en culture ; celle-ci, ayant un port rampant, protège bien le sol.

Dans la région du Pool (Congo-Brazzaville), le manioc s'associe différemment selon la topo séquence. Sur la galerie forestière, on associe au manioc, la culture principale : du maïs, des légumes locaux et parfois des ananas et les bananiers. Dans les régions tropicales fraiches, comme dans certaines parties de la RDC par exemple, la plantation du manioc va souvent de pair avec une culture de haricot qui couvre rapidement le sol et le protège. En savane, les associations manioc et d'autres cultures vivrières comme maïs, haricot sont pratiqués respectivement en première et deuxième saison culturales rapporte le même auteur (JANSSENS, 2001).

Les associations de culture de manioc présentent quelques avantages à ne pas négliger avec d'autres cultures comme le riz, l'arachide, maïs mais le plus souvent avec le haricot. Cette dernière association couvre rapidement le sol et procure un rendement financier supplémentaire (LOKOMBE ,2004)

Selon M0NDE (2011), les associations culturales, outre leurs effets bénéfiques bien connus en agriculture, jouent un rôle important dans la baisse de l'incidence de la maladie à travers la diminution de la population de vecteurs. On note que l'association manioc-maïs diminue l'incidence de la MAM.

III.1.2. Source de matériel de plantation

Les données relatives à la source de matériel de plantation sont figurées dans le tableau 3.

Tableau 3 : Source de matériel de plantation de manioc

Provenance de matériel de propagation

Sites

Sources

1

2

3

44

4

BANKOKO

KINDIA

MUDZIPELA

SIMBILYABO

?

%

4

6

7

7

24

30,00

4

5

5

2

16

20,00

4

4

0

1

9

11,25

8

5

8

10

31

38,75

Légende :

1. Boutures issues du même champ

2. Boutures en provenance du champ du voisin proche

3. Boutures issues des plantations d'amis situées loin de zone de culture

4. Boutures distribuées par le service de l'Etat (recherche, ONG)

A partir du tableau 3, il ressort que 30% des boutures utilisées par les agriculteurs comme matériel de plantation dans notre zone d'étude, proviennent de la même plantation (champ précédent), 20% en provenance des champs des voisins proches et 11,25% de boutures issues des plantations éloignées sans tenir compte de l'état phytosanitaire. Les autres boutures utilisées par les agriculteurs sont celles distribuées par la FAO soit 38,75%.

Cela se justifie par le fait qu'en Province Orientale, les intrants agricoles utilisés par les agriculteurs sont constitués essentiellement de semence toute venante, de petit outillage agricole de mauvaise qualité. Les besoins semenciers demeurent toujours insatisfaits.

Etant donné que les semences améliorées font défaut, Les agriculteurs recourent à la semence toute venante (LUKOMBE ,2004).

III.2. Connaissance relative à la MAM dans le milieu d'étude

III.2.1. Connaissance de symptômes observés par l'agriculteur

Les données sur l'impression des agriculteurs concernant l'identification de symptômes de la MAM sont consignées dans le tableau 4.

Tableau 4 : L'impression des agriculteurs sur l'identification de symptômes de la MAM

Symptômes

Sites

 

1

2

3

BANKOKO

KINDIA

MUDZIPELA

SIMBILYABO

?

20

20

20

20

80

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

%

100

0,00

0

Légende :

1. Observation des symptômes sur les feuilles

2. Observation des symptômes sur la tige

3. Aspect nécrotique des plantes infectées

La lecture de résultats du tableau 4 révèle que les agriculteurs observent et reconnaissent les symptômes de la MAM sur les feuilles (100%). Personne d'entre eux n'a jamais observé et identifié les symptômes de la MAM sur la tige ainsi que l'aspect nécrotique des plants infectés.

Cette situation est imputable aux symptômes de la MAM qui se manifestent par les déformations et les enroulements des feuilles, les réductions de surface de la feuille et un rabougrissement de plant de manioc (MONDE, 2011)

III.2.2. Connaissance du mode de transmission de la MAM

Les renseignements concernant la connaissance sur le mode de transmission de la MAM par les agriculteurs dans le milieu d'étude sont présentés dans le tableau 4 ci-après.

Tableau 4 : Connaissance du mode de transmission de la MAM par les agriculteurs

Mode de transmission

Sites

Transmission par bouture

Transmission par vecteur

BANKOKO

KINDIA

MUDZIPELA

SIMBILYABO

?

3

2

5

6

16

17

18

15

14

64

%

20,00

80,00

Les données du tableau 4 mettent en évidence que 80% des agriculteurs enquêtés soutiennent que la MAM se transmet d'une plante à l'autre par l'intermédiaire d'un vecteur. La minorité (20%) parmi les enquêtés approuvent que la transmission de la MAM se fait par l'utilisation des boutures infectées comme matériel de plantation. Cela s'explique par la formation acquise par les vulgarisateurs de la FAO lors de la distribution de matériel de propagation.

Le virus de la mosaïque africaine du manioc se propage et se transmet par l'utilisation des boutures provenant des plantes virosées utilisées comme matériel de propagation et, d'autre part par la piqûre du manioc par un insectes (vecteur) affirme JANSSENS (2001) et MONDE(2011).

III.2.3. Moyens de lutte utilisés par les agriculteurs

Les données en rapport avec les moyens de lutte contre la MAM utilisés par les agriculteurs à Bunia sont présentées dans le tableau 5.

Tableau 5 : Moyens de lutte utilisés par les agriculteurs

Sites

Moyens de lutte

1

2

3

BANKOKO

KINDIA

MUDZIPELA

SIMBILYABO

?

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

20

20

20

20

80

%

0,00

0,00

100,00

Légende :

1. Destruction des pieds infectés

2. Utilisation des produits chimiques

3. Aucun moyen de lutte

Au vu des résultats du tableau 5, il apparaît clairement que les agriculteurs n'utilisent aucun moyen pour lutter contre la MAM. Aucun agriculteur n'a déclaré avoir utilisé les produits chimiques étant donné que c'est une maladie virale, ni détruire les pieds infectés comme moyen de lutte contre la MAM. Cela justifie la présence des pieds malades dans les champs visités.

III.3. Evaluation de l'incidence et sévérité de la MAM

III.3.1. Evaluation d'incidence : symptômes de la MAM sur au moins un plant de la diagonale

Ces résultats présentés dans la figure 1 donnent les indications sur l'incidence de la MAM à Bunia.

Figure 1 : Incidence de la MAM à Bunia

L'analyse de ces résultats montre que le pourcentage des plants présentant le symptôme de la MAM est relativement élevé à KINDIA (70%) et SIMBILYABO suivi de BANKOKO (55%) et MUDZIPELA (53%).

Le taux moyen de l'incidence de la maladie (MAM) à Bunia avoisine 62%.Ces résultats coïncident avec celui de KALONJI et al. (2008) dans les études épidémiologiques réalisées sur la culture de manioc à KINSHASA et dans le BAS-CONGO, en vue de faire un état de lieu de la mosaïque africaine du manioc dans les champs paysans. Ses résultats révèlent que l'incidence variait de 42 ,5 à 84,6% à KINSHASA et au BAS-CONGO, il a respectivement noté des incidences variant entre 45,5 et 100%.

L'ensemble de ces résultats montre que l'incidence de la MAM est élevée dans la zone de Bunia.

En effet, l'incidence de la maladie virale peut dépendre de diverses conditions du milieu influençant plus au moins la réussite des transmissions rapporte SOMMEREYNS (1967). Cet auteur lie cela aux conditions climatiques du milieu tropical.

III.3.2. Cotation de la sévérité sur les pieds choisis de la diagonale suivant l'échelle de la MAM (0-5)

La figure 2 donne les détails de la sévérité de la maladie sur les pieds choisis suivant l'échelle de cotation de la sévérité de la MAM (0-5).

Figure 2 : Cotation de la sévérité dans le milieu d'étude

De cette figure, il ressort en moyenne que dans les conditions tropicales de Bunia et ses environs : le niveau 3 arrive en premier position comparativement aux autres niveaux de sévérité. La deuxième place est occupée par le niveau 4 ; suivi du niveau 2 ,1 et 5.

On retiendra que KALONDJI (2008) a observé les résultats similaires selon lesquels les cotes de sévérité ont été élevées et variées entre 3 et 4, Ces côtes ont été enregistrées chez tous les plants de manioc quelque soit leur âge à KINSHASA. Par ailleurs, au BAS-CONGO les degrés de sévérité étaient similaires pour toutes les plantations et variés de 3 à 4 souligne KALONJI(2008).

Les valeurs relativement élevées suivant les niveaux de sévérité, s'expliquent en partie par le fait que, l'apparition des symptômes constitue le résultat de l'intensité de la réaction de la plante à l'attaque d'un virus qui pourra être différente suivant le milieu rapporte SOMMERYNS (1976).

Le même auteur signale que la sévérité des symptômes et la façon dont ils se propagent (caractère systématique ou local) peuvent être fortement modifiées par la température de l'air ambiant dans laquelle se trouvent les végétaux une fois infectés. En outre, ROLAND (1958) ajoute que les symptômes dus au virus chez les végétaux peuvent varier et prendre des aspects différents selon les conditions du milieu.

III.3.3. Incidence de la maladie selon les cultivars

Les données en rapport avec l'incidence de la mosaïque africaine du manioc selon les cultivars sont présentées dans la Figure qui suit :

Figure 3 : Incidence de la MAM selon les cultivars

De cette figure, il apparait clairement que le cultivar PAMITU présente un pourcentage élevé de symptôme (22%) de la MAM dans le milieu d'étude, suivi de BUMBAFU (14,50%), MUKALASA (8,25%), ABUDE (4,75%) et SAWASAWA (4,50%). Les autres cultivars (MAYAYA, CATERINA, RAVA, ...) présentent un pourcentage moins élevé de symptômes de la MAM.

L'ensemble de ces résultats montre que les cultivars PAMITU, BUMBAFU, MUKALASA et ABUDE sont sensibles à la MAM par rapport aux cultivars rencontrés dans le milieu d'étude.

La sensibilité à la mosaïque des variétés de manioc cultivées dépend à la fois des conditions du milieu et surtout de leur patrimoine génétique.

Le niveau d'infection des variétés du manioc nouvellement introduites est d'autant plus faible par rapport à celui de la variété localement cultivées dans le milieu affirme KALONJI (2008) dans les résultats de ses études menées en territoire de GANDAJIKA sur le comportement des variétés de manioc.

III.3.4. Sévérité de la MAM selon les cultivars

La Figure ci-dessous présente les données relatives à la sévérité de la mosaïque africaine du manioc selon les cultivars.

Figure 4 : Sévérité de la MAM selon les cultivars

Au vu des résultats rassemblés dans la figure 4, il ressort en moyenne que dans les conditions éco-climatiques de Bunia et ses environs, le cultivar PAMITU arrive en première position par rapport aux autres cultivars compte tenu de différents niveaux de sévérité de la MAM. La deuxième place est occupée par le cultivar BUMBAFU, suivi des cultivars MUKALASA, ABUDE, SAWASAWA, MAYAYI, CATERINA, RAVA, WALIBA, BOXE et enfin le cultivar MM96. Les trois premiers cultivars sont plus attaqués par la MAM dans le milieu d'étude.

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

La présente étude avait pour objectif d'évaluer l'incidence et la sévérité de la mosaïque africaine du manioc à Bunia et ses environs en vue de préconiser quelques pistes de solutions susceptibles de limiter la diffusion et prolifération de la maladie.

Ø Une enquête agronomique a été réalisée du 15 mars au 30 avril 2012 dans la cité de Bunia respectivement dans les quartiers BANKOKO, KINDIA, MUDZIPELA et SIMBILYABO ainsi que leurs environs.

Les résultats obtenus au bout de cette recherche montrent que :

- La majorité (62,50%) des champs de manioc se retrouvent en association culturale.

- Le taux moyen de l'incidence de la maladie (MAM) dans la zone d'étude avoisine 62,00%

- Dans la zone d'étude, en moyenne la sévérité a atteint les niveaux 3 et 4.

A l'issu de nos observations, il y a lieu de dire que les cultivars PAMITU, BUMBAFU et MUKALASA sont susceptibles à la mosaïque africaine du manioc avec une incidence relative de 22% ; 14,50% et 8,25% et un niveau de sévérité élevé variant entre 3 et 4.

Au vu de ces résultats, nos hypothèses stipulant que les cultivars de manioc exploités à Bunia et ses environs n'auraient pas le même comportement vis-à-vis de la mosaïque africaine ont été confirmées.

Toutes les variétés de manioc cultivées à Bunia et ses environs seraient sensibles à cette maladie. Le niveau et le taux d'attaque de la culture par la MAM s sont élevés dans le milieu d'étude.

C'est ainsi qu'au terme de ce travail, nous faisons appel aux autorités congolaises tant nationales, provinciales que locales pour :

Ø Fournir un encadrement efficace aux paysans producteurs ;

Ø Intervenir dans la lutte préventives contre les maladies qui attaquent cette culture en particulier la mosaïque africaine du manioc, en formant les agriculteurs par le service de vulgarisation sur la gestion des maladies, car elles constituent l'un des facteurs clés de la baisse de rendement à nos jours ;

Ø Mettre en place un programme de sélection de variétés de manioc résistantes à la mosaïque africaine du manioc et adaptées à chaque région du pays ;

Ø Relancer la recherche agronomique sans laquelle aucune amélioration agricole n'est possible.

Aux chercheurs, de continuer avec cette étude au cours des différentes saisons, dans l'association de culture et en culture pure en vue d'avoir une idée plus fiable sur le comportement de la culture face à la mosaïque africaine du manioc.

BIBLIOGRAPHIE.

I .OUVRAGES

1. BULTOT, F .1977 : carte de régions climatiques du Congo belge établie d'après les critères de Koppen .Publication de l'INEAC, Bruxelles

2 : CABURET .A.et al 2006 : les autres amylacés in Mémento de l'agronome. CIRAD -GRET, Paris, France, P843-850.

3 : FAGETTE, P.1987 : Epidémiologie de la mosaïque africaine en cote d'Ivoire. Collection et thèse, Ed ORSTON, 203p.

4 : JANSSENS, 11,2011 : Le manioc in agriculture en Afrique tropicale .DGCI, Bruxelles, P198-218.

5 : KABEYA, M.2004 : La culture du manioc in tropique et culture de tropique. CAVTK, Kinshasa, DRC, P4-7.

6 : LUKOMBE, A, 2004 : Etude de droit et développement agricol.PUF, Paris, P992.

7 : PRONAM, 1983 : Rapport annuel du programme national du manioc. Département de l'agriculture N'Vuazi, R4DC P9-15.

II. ARTICLE DE REVUES

1. FAO, 20083 « Commission du code alimentaire » .in la voix du Congo profond.vol.3, No 2 septembre 2010, p3-15.

2. OBEDI, W.2007 « Aperçu panoramique de Bunia ».revue Shalom de développement, NO 1111-2007-32 du 3em trimestre, p1-3.

III. LES INEDITS

1. MONDE, G.2011 : Phytopathologie spéciale. Cours inédit, FSA, UNIBU, P23-30.

2 .OKUNGO, A2012 : Méthodologie de la recherche. Cours inédit, FSA, UNIBU, P78.

3. RUHIGWA, P .2012 : Statistique, Biométrie et principe d'expérimentation agricole. Cours inédit, FSA, UNIBU.

4. VITAMARA, P.2009 : Initiation à la recherche scientifique. Cours inédit, FSA, UNIBU.

IV .SITE INTERNET

1. KALONJI, A et L.s.d. «Comportement de manioc vis -a-vis de la mosaïque Africaine du manioc dans les conditions d'infestation naturelle à Gandajika ».consulté le 01/07/2012.

http://w.w.w.greenstone.org.

2. KALONJI, A et al 2008 « Etat sanitaire de la culture du manioc dans le champ parcellaire rencontres à KINSHASA et dans la zone agricole du bas Congo ». Consulté le 1er juillet 2012

Http : //www.greenstone.org

3. GUTRIE, C.1999 « le manioc ». Consulte le 12 Avril 2012

http : //www.fao.org

4. SPORE, 1987 «actualité de centre technique de la coopération agricole et rurale » consulte le 31 mars 2012

http://www.ebi.ac.uk

ANNEXE 1 : TABLEAU DE LA SEVERITE DE LA MAM selon les cultivars

Echelle de la MAM

Cultivars

Niveau

Total

X

N 0

N 1

N 2

N 3

N 4

N 5

PAMITU

BUMBAFU

MUKALASA

ABUDE

SAWASAWA

MAYAYI

CATERINA

RAVA

WALIBA

BOXE

MM96

VAMA

TOTAL

60

12

6

0

198

312

108

96

0

0

36

84

912

6

12

0

0

12

6

0

6

0

0

0

0

42

30

66

36

0

42

12

36

12

6

6

6

0

252

246

228

114

42

54

42

6

18

12

6

0

0

768

234

42

48

72

0

18

0

0

0

0

0

0

414

12

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

12

528

348

198

114

108

78

42

36

18

12

6

0

1488

132

87

49,5

28,5

27

19,5

10,5

9

4,5

3

1,5

0

372

ANNEXE 2 : TABLEAU DE L'INCIDENCE SELON LES CULTIVARS

Cultivars

Incidence

%

PAMITU

BUMBAFU

MAKALASA

ABUDE

SAWASAWA

MAYAYI

CATERINA

RAVA

WALIBA

BOXE

MM96

TOTAL

528

348

198

114

108

78

42

36

18

12

6

1488

22,00

14,50

8,25

4,75

4,50

3,25

1,75

1,50

0,75

0,50

0,25

62,00

ANNEXE 3 : TABLEAU DE LA SEVERITE DE LA MAM

Niveau

Sites

N 0

N 1

N 2

N 3

N 4

N 5

Total

BANKOKO

KINDIA

MUDZIPELA

SIMBILYABO

?

%

270

180

202

180

832

208

0

0

28

18

46

11,5

18

48

96

96

258

64,5

192

222

182

192

788

197

120

144

56

108

428

107

0

6

36

6

48

12

600

600

600

600

2400

600

ANNEXE4 :l'incidence de la MAM dans le milieu d'étude

Critères

Sites

Pieds sains

Pieds infectés

%

BANKOKO

KINDIA

MUDZIPELA

SIMBILYABO

?

%

276

180

192

194

842

210,5

324

420

408

406

1558

389,5

54,00

70,00

68,00

67,66

64,91






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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry