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Déterminants de la faible adhésion des ménages à  la mutuelle de santé à  Murhesa en RDC

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par Didier BACHIBOLA MUNGANGA
Université libre des pays des grands lacs RDC - Licence en santé et développement communautaire 2012
  

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V.2 Des déterminants économiques de la faible adhésion des ménages à la mutuelle de santé

Les mutualistes fréquentent les formations médicales conventionnées de la MUSAMU et celle-ci leurs remboursent les factures des soins médicaux. Selon les résultats au tableau 19, 39,3% chefs des ménages n'ont pas la facilité de payer les frais de l'adhésion et qualifient leurs ménages des familles nombreuses contre 28,6% qui disent que cela est facile. Tandis que 20,5% des membres pensent en plus que la facturation est très chère. La taille de la famille et régime matrimoniale étant des éléments socio- économiques influençant la santé moyenne du ménage dont 45,9% disent avoir plus de 5 enfants et 54,1% en ont moins (tableau n° 13). La moyenne de la composition du ménage reste estimer à 7 enfants dans ce milieu.

Au tableau 20, 43,4% des adhérents disent que le cout des soins est non abordable contre 16,8% les qualifient non cher, puis, les autres sont de l'ordre de 37,2% en absentions.

Nous confirmons la deuxième hypothèse selon la quelle la capacité financière des ménagés, la taille des familles sont des facteurs favorisant la faible adhésion des ménages à la mutuelle de santé à Murhesa.

V.3. Quant aux déterminants liés à la mutuelle de santé et institutions sanitaires de la faible adhésion des ménages à la mutuelle de santé

La tarification des soins est fixée en fonction du prix d'achat des médicaments et selon la gravité de cas, la prescription et la disponibilité des médicaments sont de 16,2%, la disponibilité dans l'acté des soins aux patients sont observées à 6%, 23,4% des adhérents disent que cela est forfaitaire (tableau n°19).

De la qualité des soins offerts aux membres de la mutuelle de santé, 60,7% restent satisfaits des soins leurs accordés par les prestataires au sein des formations sanitaires conventionnées et 13,4% les trouvent médiocres.

En plus, 86,7% de nos enquêtés ont confiance aux compétences des prestataires contre seulement 13,3%.

Les 58,9% de nos enquêtés sont concertés avant que le responsable de la mutuelle de santé choisisse à leur compte des formations sanitaires conventionnées contre 41,1%, la proximité géographique influence l'accessibilité aux soins à 6,3%.

Le recours thérapeutiques tardifs a une répercussion sur la facture des soins ;66,7% représentent les ménages qui acheminent directement le malade au centre de santé proche de chez eux avant de recquisionner le bon de soins médicaux au bureau de la Musamu qui, autorise les soins de mutualiste seulement dans les formations sanitaires conventionnées.

Cette hypothèse était aussi confirmée par VOGHEL (1990), lorsqu'il avait parcouru les systèmes de financement de soins de santé dans 23 pays en Afrique au Sud du Sahara et avait abouti à la conclusion que ces systèmes ne pourraient pas une grande équité dans l'accès aux soins de santé par les pauvres.

Quant au remboursement des soins, les membres ont soulignés la grande satisfaction aux frais d'hospitalisation et éprouvent des regrets avec grande amertume quant aux traitements ambulatoire qui sont leurs remboursés à seulement 5$ qui, ne correspondent pas à 50% de la facture convenue dans le protocole sans compter l'ordonnance médicale pour des médicaments absent sur le plateau médical qui revient à la charge du malade.

Parmi les obstacles à l'adhésion dans la mutuelle de santé cités ci-haut. A part des familles dites nombreuses avec 39,3%, le chômage vient d'aggraver le tableau et ne permet plus aux chefs de ménages de payer systématiquement pour tous dépendants 4$ par personne et durant l'année.

Parmi les enquêtés par entretien aux prestataires des soins, un certains nombre important des responsables des centres des santés parlent de la faible utilisation de leurs services bien que ce soient les partenaires de la mutuelle des santés, les malades se font soigner dans les hors zones. Ils vont ailleurs pour plusieurs raisons ci-après : Tarification chère par rapport à l'hôpital générale de Mukongola voisin, le trajet très long pour certains qui habitent les zones montagneuses, la mutuelle ne dispose pas de moyen de transport, ces centres de santé sont moins équipés en médicaments essentiels. Tous ces facteurs sont susceptibles d'attirer les nouveaux et anciens membres à ne plus adhérer dans la mutuelle de santé.

Aussi nous n'avons pas tenu compte de manière exhaustive de trois principales dimensions pour apprécier la qualité des soins au sein des formations sanitaires conventionnées :

- Le personnel soignant : sa qualité et son effectif

- L'équipement en médicaments et matériels essentiels en termes d'adéquation et d'inadéquation.

- L'infrastructure d'accueil : adéquate ou inadéquate

Pour rappel, d'autres dimensions de viabilité des SSP sont :

- Dimension technique : elle reprend les aspects suivants :

- Accessibilité

- Qualité du plateau technique

- Complémentarité des activités médicales

- Rationalisation des processus et démarches de soins

- Adéquation des ressources humaines

- Permanence des services

- Qualité de l'accueil des patients

- Dimension économique présente :

- Prix des prestations

- Capacité de finance interne

- Recouvrement des recettes

- Utilisation rationnelle des recettes

- Réparation du budget et fonctionnement

- Dimension institutionnelle, consiste à :

- Identification des principaux acteurs internes et externes

- Existence de cadre définissant les rôles de chacun.

- Existence d'instances démocratiques (transparence et aptitude à rendre compte)

- Capacité de ces instances

- Existence de services d'appui externes

- Gestion des litiges et plaintes des clients

- Image perçue auprès des clients

- Modes de collaboration avec les acteurs externes

- Potentiels d'acquisition de nouvelles activités et équipements

Une innovation dans ce travail pour stimuler l'implication des autorités et développement de la mutuelle de santé à Murhesa :

Des entretiens avec un groupes de parents au centre de santé de Cinjoma ; le souhait de la quasi-totalité de chefs des ménages contactés au sujet des facteurs favorisant la faible adhésion des ménages à la mutuelle de santé ; ceux-ci pensent que si les frais forfaits leurs pouvaient infliger aux seuls responsables de ménages par l'Etat congolais sous forme de l'impôt, serait une possibilité d'enrôler massivement tous leurs dépendants au sein de la mutuelle de santé.

Il en est du libre choix par eux-mêmes des formations sanitaires de recours thérapeutiques à 58,9%.

La période de cotisation souhaitée par les mutualistes est de juillet en septembre exprimés par 41,6% contre 19,5%. Les parents espèrent aux récoltes qu'ils accumulent durant cette saison sèche afin de suppléer la cotisation au Musamu sans oublier les grandes vacances des enfants qui favoriseront l'épargne et /ou contribution à l'avance pour la santé à 22,5% d'après le tableau n°12.

Outre, 57,7% reconnaissent que la Musamu diminue la facture des soins.

Le tableau n° 23 justifie exactement la volonté des chefs des ménages de faire adhérer l'ensemble de leurs dépendants au Musamu mais des avis partagés à 50% lorsqu'ils se rendent comptent que parmi les règles internes de la Musamu ; par solidarité, après qu'on ait payé les 4 $ ; il est impérieux d'observer 3 mois avant d'accéder aux soins. D'aucun se demande si jamais l'on tomber malade, sa contribution par avance des soins aurait-elle raison d'exister. Les membres préfèrent se recoquiller sur eux-mêmes et ont l'obligation de payer très cher les soins lorsqu'il s'agira que par malheur un des dépendants tomberait malade. Nous pouvons réaliser qu'en se référant aux arguments du tableau n°28, que les bénéficiers sont d'accord sur le rôle à jouer par l'Etat dans l'organisation de la Musamu, des avis sont partagés à 50%.

Comme pour BISMARCK cité par Rimlingers(1971): la mise en place d'un système de sécurité sociale était obligatoire, subsidié par l'Etat (et donc dépendait de lui) ; était un instrument de contrôle sociale et politique : Plus d'égalité sociale afin de garantir une loyauté des travailleurs vis-à-vis de l'Etat.

L'intention était de contrer l'influence politique des socialistes et d'endiguer les risques d'émeutes et de révolution, en répondant certaines exigences du mouvement ouvrier (Rimlingers, G, V., 1971).

L'émergence de l'Etat Providence à la fin du 19e siècle apparaît donc comme une réponse face au péril constitué par des masses populaires paupérisées mais de plus en plus organisées et capables de se faire entendre dans la presse, dans la rue, voire dans les instances parlementaires. L'intervention de l'Etat était censée maintenir et non pas changer cette fonction de protection sociale ; il fallait cependant que l'Etat dispose de l'autorité nécessaire pour imposer et faire respecter le caractère obligatoire du système d'assurance, d'une administration efficace pour gérer et finalement des ressources financières nécessaires pour le subsidier.

Nous nous joignons aussi aux recherches de PARHE et DAMASCENE (2005) qu'au Rwanda, l'émergence des mutuelles de santé a été une réponse de la communauté à la réintroduction des paiements par les usagers (user fees) dans les dispensaires publics ou privés, et ont été soutenus par des autorités sanitaires et les ONGS. Le nombre des mutuelles avait augmenté de six en 1998 à 76 en 2001 et 226 en novembre 2004. La couverture des groupes à faible revenu n'a seulement été possible qu'après que le Ministère de la santé ait commencé à subventionner les frais d'adhésion pour les 10% des personnes le plus pauvres de la population. Cette mesure avait permis d'amplifier la couverture des mutuelles de 70% en 2007, mais trop de personnes parmi les populations pauvres en ont encore exclues (MUSA et FRITSCHE 2007). En janvier 2007, les frais d'assurance pour les mutuelles ont été fixés à 1,70$ par personne et chaque ménage a été obligé d'enregistrer tous ses membres. Un tel système devenu contraignant avec une cotisation supérieur à plus de 1$ restait hors d'atteinte pour des populations déjà très vulnérables, même comme il semblait incapable de financer des services de santé suffisamment attractifs. Ainsi, sous un financement suffisant du secteur de la santé, il est plus que probable que le fardeau de financement de la santé continuait à peser en grande partie sur les épaules des utilisateurs. Par ailleurs, des études menées par Shepard et al. (1992) puis, Shneider al. (2000) sur le développement et l'implantation des systèmes de préfinancement au Rwanda ont montré que les systèmes de préfinancement des soins de santé apparaissaient comme outils viables dans l'augmentation de l'autonomie financière des structures de santé et dans l'amélioration de l'accessibilité au service de santé de ces communautés.

R. Paul SHAN en 1989 a montré que la population rurale de Mozambique était disposé de payer le coût supplémentaire des soins de santé à conditions que les services de santé améliorent leur niveau d'organisation, afin d'améliorer sensiblement la qualité des soins.

Et voici donc certain nombre de facteurs à l'origine de non viabilité et de faible adhésion des ménages à la mutuelle de santé à Murhesa aux quels l'Etat pourrait jouer un role régulateur et financier :

L'inexistence de meilleure expression de la volonté politique par l'assainissement de l'environnement institutionnel pour mieux affirmer le role de l'Etat et ses démembrements,

Non implication effective des collectivités du fait de leur incompétence sur des questions de santé dans les aires de couverture,

Manque de promotion des « joint ventures » pour la viabilité de la mutuelle de santé afin d'assurer des possibilités d'injection d'hommes minimum de fonds (couvrant les coutions avant de s'engager dans la mise en place de ces structures),

Non institutionnalisation de la FBR (Financement Basé sur les résultats) et renforcement de synergie entre mutuelle de santé et la FBR pour résoudre le problème d'accès aux soins de plus déminus,

Pas de création ou développement de la synergie entre organisations de producteurs, structures de micro-finance et la mutuelle de santé à Murhesa. Bien sur il ne suffit pas de la présence des ces initiatives aussi leurs redynamisation nécessiterait une implication plus soutenu des autorités à travers la mise en place des mécanismes appropriés permettant à la Musamu de jouer son role dans l'atteinte des OMD et dans la lutte contre la pauvreté.

Partant de ces données , nous confirmons notre troisième hypothèse selon la quelle la qualité de soins ,la confiance des populations dans les compétences des prestataires de soins , le choix des bonnes structures de santé, la proximité géographique , la faible implication de l'Etat congolais dans l'organisation dela mutuelle de santé favorisent la faible adhésion des ménages à la mutuelle de santé et l'accessibilités aux soins de qualité à Murhesa .

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld