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Analyse de la demande d'essence au Bénin: effet des prix à  court et long termes

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par Sèdagbé Armel Gildas KESSE
Université d'Abomey Calavi/ ENEAM ( Ecole nationale d'économie appliquée et de management ) - Master en Statistique  2013
  

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1.1.2. Revue de littérature

L'analyse de la demande est un outil important de l'analyse microéconomique traditionnelle. Elle est un instrument très utilisé en stratégie marketing. Elle permet de mieux appréhender le comportement des consommateurs face aux variations des prix. L'analyse de la demande en fonction du prix donne traditionnellement lieu d'abord à la définition de la fonction de demande par rapport au prix, à l'explication de celle-ci au travers de la décomposition de l'effet-prix et à la détermination des élasticités.

1.1.2.1. Revue théorique

En théorie du consommateur, l'individu est au coeur de l'analyse économique. Il est considéré comme rationnel et donc cherche à maximiser son utilité. Les économistes sont arrivés à la conclusion que, dans l'analyse des comportements de choix, seule compte l'utilité que procure un bien. A ce titre, il faut souligner que plusieurs facteurs influent sur le choix du consommateur. Il s'agit entre autres du revenu, du prix, et du temps d'ajustement.

Pour faciliter l'analyse du comportement du consommateur et tenir compte de ces facteurs d'influence, les économistes définissent la fonction de demande. Cette dernière peut être marshallienne ou hicksienne. La grande différence entre ces deux types de demande réside dans le calcul du panier optimal.

En effet, dans le premier cas de figure (demande marshallienne), la fonction objectif est l'utilité à maximiser et la contrainte est le revenu. Par contre, s'agissant de la demande hicksienne, la fonction objectif est le revenu à minimiser sous contrainte du niveau d'utilité. Conséquence, comme en programmation linéaire, on est en présence d'un programme primal pour la première méthode, celle qui aboutit aux fonctions de demandes marshalliennes,

ANALYSE DE LA DEMANDE D'ESSENCE AU BENIN : EFFET DES PRIX A COURT ET LONG TERMES Page 5

et d'un programme dual pour la seconde méthode, celle qui aboutit aux fonctions hicksiennes4 (cf encadré n°1).

Encadré n°1

DETERMINATION DU PANIER OPTIMAL

1ère situation

Maximisation de la fonction d'utilité sous contrainte du niveau de revenu

2ème situation

Manimisation du revenu dépensé sous contrainte du niveau d'utilité

Quand on laisse prix et revenus sous Quand on laisse prix et utilité sous

forme de variables, on peut exprimer forme de variables, on peut exprimer

les fonctions de demande : les fonctions de demande :

= demandes marshalliennes de x et y = demandes hicksiennes de x et y

Source : Auteur

Ainsi, pour apprécier la sensibilité de la consommation d'un bien au prix ou au revenu par les ménages, la littérature est unanime pour le recours aux élasticités de la demande. Elle a fait l'objet d'un grand intérêt dans la recherche et l'analyse économique. Elle fut cernée par Léon Walras (1834-1910) et Alfred Marshall (1842-1924), et mise en lumière par l'économiste français Augustin Cournot (1801-1877). Ce dernier conteste le théorème de base des auteurs classiques, lesquels considéraient une fois pour toutes que « le prix des choses est en raison inverse des quantités offertes et en raison directe des quantités demandées ». Cournot s'attache à envisager les fonctions des produits : pour les biens manufacturés, affirme-t-il, la demande doit varier plus que le prix, tandis que pour les choses les plus nécessaires, comme pour les plus superflues, la demande varie peu en comparaison des prix. C'est de cette façon que la notion d'élasticité fait son entrée dans le raisonnement économique.

4 Selon l'analyse que propose Hicks dans son fameux ouvrage "Valeur et capital" publié en 1946 reprise et généralisée par W. E. Diewert en 1982

ANALYSE DE LA DEMANDE D'ESSENCE AU BENIN : EFFET DES PRIX A COURT ET LONG TERMES Page 6

C'est avec Alfred Marshall que la notion d'élasticité va connaitre son essor dans la théorie économique moderne. Dans le livre III, Marshall introduit une loi générale de la demande ceteris paribus, qui exprime une relation décroissante entre la quantité d'un bien fournie au marché et le prix auquel elle peut être écoulée. Il la met en oeuvre en se basant sur deux concepts clés : l'élasticité et le surplus.

Eugen Slutsky, Samuelson et Sir John Hicks aussi se sont intéressés à ce sujet. Slutsky (1915) part d'une identité connue sous son nom, a montré que la variation totale de la demande d'un bien est la somme des effets de substitution et de revenu. Il fonde son analyse sur le principe selon lequel le pouvoir d'achat change suite à une variation du niveau des prix (revenu nominal restant inchangé).

Selon le critère budgétaire de Slutsky-Samuelson (ou méthode de la différence de coût), le revenu étant un pouvoir d'achat, on considère la variation de revenu compensé si, avec les nouveaux prix, le revenu achète le panier optimal précédent.

Selon le critère Hédoniste de Hicks (ou méthode de la variation compensée), la finalité du consommateur étant sa satisfaction, la variation de revenu sera compensée si on reste au même niveau de satisfaction c'est-à-dire sur la courbe d'indifférence initiale.

La "méthode de Slutsky" consiste à raisonner à pouvoir d'achat constant tandis que la "méthode de Hicks" consiste à raisonner à utilité constante. Les deux méthodes s'opposent en définitive sur la définition de la notion de revenu réel : pour Slutsky, le revenu réel est constant lorsqu'il permet d'acquérir le même panier de biens qu'initialement, en dépit de la variation du prix du bien et indépendamment de la carte d'indifférence du consommateur, alors que pour Hicks, le revenu réel est constant lorsqu'il permet de conserver le même niveau

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d'utilité qu'initialement. Pour généraliser, on pourrait dire que la mise en évidence de l'effet de substitution se fait à "richesse" du consommateur constante, cette richesse pouvant être évaluée tout aussi bien par un panier donné de biens que par un certain niveau d'utilité.

L'élasticité se définit, dès lors, comme un rapport existant entre les variations absolues ou relatives de deux phénomènes économiques. Cette notion va jouer un rôle primordial dans la connaissance économique, car elle permet d'approfondir la recherche de relations fondamentales. C'est dans le domaine des prix et des revenus que l'élasticité revêt la plus grande signification.

L'élasticité de la demande par rapport aux prix (ou élasticité directe) exprime la réaction de la demande aux variations de prix. Elle se définit comme le rapport entre le pourcentage de variation de la quantité demandée et le pourcentage de variation de prix. Le signe de l'élasticité est, dans ce cas, nécessairement négatif puisque prix et quantités changent dans des directions opposées. Le signe ne sera positif que dans certaines situations (exemple du « paradoxe de Giffen », où une augmentation du prix du pain se traduit par une augmentation de la consommation de ce bien, car la capacité d'acheter d'autres produits diminue et les consommateurs de condition très modeste se replient sur des produits très courants). La demande d'articles de première nécessité est faiblement élastique, les prix font peu varier les quantités achetées.

Selon le cas, il faut distinguer deux types d'élasticités : l'élasticité d'arc et l'élasticité point ou marginale. En effet, lorsqu'on ne dispose que de données empiriques, la mesure de l'élasticité se fait en mesurant les variations et en les rapportant à leur grandeur.

ou

où Q désigne la quantité et P le prix.

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Cette élasticité mesure l'arc de la courbe compris entre les deux valeurs. D'où son nom d'élasticité d'arc.

Par contre, lorsqu'on dispose d'une fonction algébrique, le rapport des variations correspond à une fonction dérivée. Cette élasticité se calcule en un point de la courbe de demande d'où son nom d'élasticité point ou marginale.

(q = Quantité, p = Prix)

L'élasticité d'arc s'applique au cas où la hausse des prix est importante par rapport au niveau initial des prix. Si la hausse est modeste, on applique habituellement l'élasticité marginale. L'élasticité d'arc est généralement plus haute que l'élasticité marginale, car la réponse des consommateurs à la variation des prix est plus forte si cette variation est importante par rapport au niveau initial.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote