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Parrainage en sport et financement des clubs de basketball au Cameroun

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par Paula Kléber TCHIEGANG- NANA
Institut national de la jeunesse de l'éducation physique et du sport de Porto- Novo Bénin - Maà®trise en science et technique des activités physiques et sportives ( STAPS ) 2011
  

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II.2. Modèle d'analyse

Le modèle d'analyse stratégique de Crozier et Friedberg a permis l'analyse de l'action collective dans des domaines de recherche très variés de l'analyse sociologique. Gouda (1986) a transposé ce modèle en sport en analysant les fédérations sportives car la fédération sportive comporte des parties, toutes interdépendantes; elle possède une véritable structuration. Ce modèle d'analyse peut aussi être transposé aux clubs ou associations sportives. L'organisation des clubs de basketball au Cameroun nous permet donc d'affirmer sans risque de nous tromper que leur fonctionnement dépend de l'action collective de ses différents acteurs.

Crosier (1994), au cours d'une interview explique ce qu'il entend par « Analyse stratégique »: «Dans "analyse stratégique", il y a deux termes. Il y a d'abord "analyse", qu'il convient d'opposer à "théorie". Cette première opposition signifie que nous mettons l'accent sur la description des situations que nous analysons, c'est-à-dire que notre point de vue n'est pas prescriptif. Il y a ensuite "stratégique", terme qui est à opposer à planification, et qui permet de dépasser le "déterminisme". Cette seconde opposition signifie que pour nous, les comportements sont orientés, qu'ils sont intentionnels, l'intérêt consistant en l'occurrence à savoir à quoi ils aboutissent ».

Cependant, l'analyse stratégique conçoit aussi l'existence d'acteurs notamment les acteurs collectifs. L'existence de ces acteurs nécessite d'avoir montré non seulement, les

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intérêts communs sur lesquels de tels acteurs collectifs se sont construits et qui les maintiennent, mais aussi les mécanismes empiriques d'intégration qui leur fournissent une capacité d'action en tant que groupe et qui contribuent à leur tour à la définition et au maintien des intérêts communs (Friedberg, 1993). Ce n'est que sous cette condition que la notion d'acteurs collectifs devient pertinente. Elle permet de considérer momentanément un groupe comme ayant des intérêts communs et une stratégie coordonnée et rationnelle. « Un acteur est tout membre d'une organisation agissant avec tout ce qu'il a comme affection, sentiment des autres membres de l'organisation. Un acteur est un membre qui analyse, agit et calcule avec rationalité » (Crozier et Friedberg, 1977).

Crozier et Friedberg (1977), insinuent aussi que toute structure d'action collective se constitue comme un système de pouvoir. Ils postulent que « un système est un ensemble dont toutes les parties sont interdépendantes, qui possède donc un minimum de structuration, ce qui le distingue du simple agrégat, et qui dispose en même temps, de mécanismes qui maintiennent cette structuration et qu'on appellera mécanisme de régulation [...Jet un système d'action concret est un ensemble humain structuré qui coordonne les actions de ses participants par des mécanismes de jeux relativement stables et qui maintient sa structure, c'est-à-dire la stabilité de ses jeux et les rapports entre ceux-ci, par des mécanismes de régulation qui constituent d'autres jeux ». Par conséquent, une complémentarité doit exister entre les différentes composantes (acteurs du staff administratif) du club ou de l'association sportive que nous considérons ici comme une organisation ou un système.

En effet, le terme « organisation » a souvent désigné à la fois un état et une dynamique (Friedberg, 1993). L'état est la caractéristique des organisations classiques assez fortement structurées, dont les frontières sont plutôt stables. La notion d'organisation traduit deux réalités :

- elle signifie d'une part la coordination d'actions, la mise en place des structures, les relations formelles devant exister entre les différents éléments constituant le groupe à gérer. Il s'agit de l'action organisée du groupe ;

- elle désigne d'autre part la chose organisée. Il ne s'agit plus ici de l'action mais du résultat de l'action ;

Ainsi, tout groupe structuré est une organisation. Ici, le mot est appréhendé sous sa connotation de centre de prise de décision, (Quenum, 2001).

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L'organisation se définie donc comme un instrument social dont le but est de réaliser des résultats en fixant des objectifs. Selon la classification de (Crozier et de Friedberg, 1977) dans « l'acteur et le système » nous avons :

- La division des tâches c'est-à-dire la répartition des tâches à accomplir ; - La distribution des rôles (la fonction naît du rôle, du statut) ;

- Le système d'autorité (un concept fondamental des sciences sociales qui s'attache plus précisément aux phénomènes du pouvoir, et de prises de décision) ;

- Le système de communication (la circulation des informations) ;

- Le système de contribution- rétribution ; car lorsque l'acteur participe à la réalisation d'un objectif, il s'attend à être gratifié par un système de rétribution équitable ;

Toutefois, l'organisation est tributaire des changements qu'elle subit ou qu'elle entretient avec l'environnement d'où elle puise les ressources dont elle a besoin, et écoule ses produits. L'environnement d'une organisation peut aller du plus stable au plus dynamique. Un certain nombre de facteurs peuvent contribuer à rendre un environnement dynamique, l'instabilité gouvernementale, les événements économiques imprévisibles, la demande de créativité ou de nouveauté. Dans un environnement dynamique, le travail de l'organisation est incertain et imprévisible (Mintzerb, 1984). Les clubs sont donc des organisations où les acteurs détiennent des pouvoirs. Le pouvoir est «la capacité d'un acteur à structurer des processus d'échange plus ou moins durables en sa faveur, en exploitant les contraintes et opportunités de la situation pour imposer les termes de l'échanges favorables à ses intérêts. Le pouvoir est la manifestation naturelle et pour tout dire normale de la coopération humaine qui suppose toujours une dépendance mutuelle et déséquilibrée des acteurs» (Friedberg 1993).

Selon l'analyse stratégique, Crozier et Friedberg (1977) distinguent quatre grandes sources de pouvoir correspondant aux différents types de source d'incertitude particulièrement pertinentes. Mais il faut bien saisir qu' « une source d'incertitude n'existe et ne prend sa signification dans les processus organisationnels qu'à travers son investissement par les acteurs qui s'en saisissent pour la poursuite de leurs stratégies. Or, l'existence « objective » ne nous dit rien sur la volonté ou plus simplement sur la capacité des acteurs de véritablement saisir et utiliser l'opportunité qu'elle constitue ».

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La première source est liée à la possession d'une compétence ou d'une spécialisation fonctionnelle difficilement remplaçable : c'est l'expertise.

La deuxième source est liée aux incertitudes venant des relations entre l'organisation et son (ses) environnement(s).

La troisième source est liée à la façon dont l'organisation organise la communication et les flux d'information entre ses unités et ses membres.

La quatrième source est liée à la connaissance et à l'utilisation des règles organisationnelles.

Au regard de tout ce qui précède, pour examiner le parrainage en sport et le financement des clubs de basketball au Cameroun, le modèle d'analyse stratégique de Crozier et Friedberg (1992) parait donc convenable.

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