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Parrainage en sport et financement des clubs de basketball au Cameroun

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par Paula Kléber TCHIEGANG- NANA
Institut national de la jeunesse de l'éducation physique et du sport de Porto- Novo Bénin - Maà®trise en science et technique des activités physiques et sportives ( STAPS ) 2011
  

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II. ANALYSE DES RESULTATS

Les résultats de nos enquêtes montrent que peu de présidents des clubs sont satisfaits du niveau de développement du basketball au Cameroun (figure 1, p 44). « Le financement est le principal problème relevé » affirme le président de Bafoussam basketball. Il ajoute que « dans notre pays où le football est roi les gens préfèrent y mettre de l'argent. Je ne sais pas ce qui justifie cet intérêt particulier pour le football. ». Néanmoins, ces présidents qui sont pour la plupart à la tête du club depuis plus de quatre ans (tableau V, annexe VI) visent plusieurs objectifs parmi lesquels:

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- remporter la Coupe du Cameroun;

- remporter le Championnat national des catégories où les clubs sont engagés;

- faire le doublet Coupe du Cameroun et Championnat national;

- former et trouver les bourses d'étude en Europe et aux USA pour les meilleurs;

- encourager les jeunes à faire du sport de compétition et les études.

Ces clubs travaillent dans des conditions difficiles. La majorité n'a pas de responsable markéting (figure 2, p 45). Par contre, dans les clubs français par exemple, il en existe car, le sponsoring est l'une des principales sources de financement du sport (Mahama, 2002). La FECABASKET est financée par l'Etat et les entreprises privées. Ceci corrobore avec les résultats obtenus par Mahama (2002) sur la France et la Côte d'Ivoire. Les entreprises, parrains de cette fédération sont nombreuses. Cette multitude de parrains renvoie au co-parainage tel que défini par Ruth et Simonin (2003) ; Gwinner (1997). Ces parrains sont:

- Orange Cameroun, une société de téléphonie mobile;

- la Société Anonyme des Brasseries du Cameroun (SABC) à travers le produit Maltup ;

- Brussels Air Line;

- Olio;

- Semme : le nom d'une eau minérale.

Néanmoins, les contrats signés entre ces parrains et la fédération tendent à bloquer le sponsoring des clubs car ces derniers ne sauraient avoir comme parrain des entreprises concurrentes. Un président de club affirme : « La fédération a obtenu le financement de certaines sociétés comme « orange » et empêche aux clubs d'avoir le sponsoring des entreprises concurrentes ; ce qui nous limite par rapport aux potentiels sponsors, pourtant la fédération ne finance pas tous les clubs du Cameroun. »

Les présidents des clubs trouvent très peu satisfaisant l'apport des sponsors de la FECABASKET (figure 3, p 45). Ceci peut se justifier par la « petite» subvention que cette dernière accorde aux clubs. En effet, les présidents de club interviewés affirment : « la fédération n'aide que les équipes hommes du championnat de première division [...] ces clubs là reçoivent des maillots et un financement de 300 milles francs par an », « mon équipe dame n'a reçu de la fédération qu'une somme de 50 milles francs cette saison », ajoute le président

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de Bafoussam basketball club. Pourtant, 52,23% des clubs de « orange championship » dépensent plus de deux millions par an (tableau XVIII, annexe VI). Ce qui est dérisoire car le président de Condor de Yaoundé affirme que « les joueurs n'ont ni primes de matches, ni primes d'entrainement [...] quand un ami nous vient en aide, nous donnons quelque chose aux joueurs mais ils savent qu'ils ne jouent pas pour de l'argent».

Les programmes de compétition de la fédération ne sont pas toujours respectés. La majorité des présidents des clubs le justifie par le manque de moyens financiers (figure 4, p 46). Le président de Phoenix d'Ebolowa affirme: « les clubs enregistrent très souvent des forfaits parce qu'ils n'ont pas les moyens de se déplacer pour certaines journées de championnat. Dans les catégories jeunes, difficilement, toutes les équipes attendues pour un regroupement font le déplacement, les présidents de club n'ont pas suffisamment les moyens [...] et la fédération nous empêche d'avoir comme parrain les entreprises concurrentes de ses sponsors; vous vous souvenez bien qu'un entraîneur a été suspendu pour avoir voulu jouer la finale de coupe du Cameroun avec les maillots MTN ». MTN est un autre opérateur de téléphonie mobile. Cette situation vient confirmer l'hypothèse selon laquelle les contrats de parrainage entre la FECABASKET et ses sponsors ne favorisent pas ceux entre les clubs et les entreprises concurrentes.

Les résultats sur le financement des clubs montrent que seuls quelques clubs reçoivent des subventions de la part des parrains de la FECABASKET (figure 5, p 46). A cette subvention s'ajoutent des aides matérielles : jeux de maillots et ballons. Les subventions des parrains de la fédération ne pouvant couvrir les charges des clubs, la majorité des présidents de clubs fait recours à d'autres parrains (tableau XXI, annexe VI) en leur présentant chacun un dossier de sponsoring. Ce dossier de sponsoring est généralement constitué de :

- calendrier de la saison sportive; - programme annuel du club; - plan financier du club;

- et état des besoins matériels.

Il faut cependant remarquer que bien que ces clubs présentent des dossiers de sponsoring aux potentiels parrains, très peu constituent un dossier tel que suggéré par l'AIFS (2011) (figure 6, p 47). Ces derniers ont dans leur staff administratif un responsable markéting

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qualifié (tableau X, annexe VI) comme c'est le cas dans tous les clubs français par exemple, où le sponsoring est l'une des principales sources de financement (Mahama, 2002). Les acteurs de ces clubs, détiennent donc, chacun à son niveau, un pouvoir. Le manque de responsable markéting dans la majorité des clubs (Tableau IX, annexe VI) peut s'expliquer par une mauvaise organisation du système de fonctionnement de ces derniers. Les présidents les gèrent seuls, et ont tous les pouvoirs. Pourtant, détenir le pouvoir, c'est faire preuve d'une bonne expertise, d'une bonne utilisation des règles organisationnelles comme le suggèrent (Crozier et Friedberg, 1977).

Certains clubs sont néanmoins parrainés (figure 7, P 47). Mais ces parrains sont très souvent les amis du président ; la conséquence directe est que si le club change de président, il perd aussitôt ses parrains. Le président de Phoenix de Douala affirme que « c'est grâce aux relations que j'ai à MTN et à Orange que je parviens à obtenir de temps en temps de l'aide. Certainement, le prochain président, s'il n'a pas les relations dans ces structures, il souffrira encore plus [...] surtout que très souvent, nous ne savons pas présenter un dossier de sponsoring et nous ne disposons pas de moyens financiers pour pouvoir payer un spécialiste ». De ces clubs ayant des parrains ou sponsors, la plupart n'a pas de contrat écrit et signé par les deux parties (club et parrain) (figure 8, P 48). La conséquence est que certains ne font que des rapports verbaux à leurs parrains (tableau XXVII, annexe VI). Cette situation vient confirmer l'hypothèse selon laquelle les clubs ne présentent pas un dossier de sponsoring acceptable.

De l'analyse des résultats de nos enquêtés, il ressort que les moyens dont dispose la commission markéting de la fédération ne permettent pas de développer toutes les activités programmées par la FECABASKET (tableau XVII, annexe VI). Mais ils insistent qu'il existe quand même plusieurs parrains de la fédération. Une étude ultérieure sur le fonctionnement et la gestion des ressources financières de la fédération nous permettra sans doute de voir comment fonctionne la commission markéting de la fédération, et comment sont gérées les finances reçues des différents parrains.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo