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Règles de politique monétaire: essai de modélisation pour la BCEAO ( banque centrale des états de l'Afrique de l'ouest )

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par Teega-wende Hervé ZEIDA
Université Ouaga II - Burkina Faso - Diplôme d'études approfondies (DEA)/ Master de recherche option: macroéconomie appliquée 2011
  

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IV.4.2 Absence d'objectif de croissance ?

En revenant sur l'output gap, nous pouvons nous interroger sur sa non significativité dans le cas de la zone UEMOA. Pouvions-nous prévoir un tel résultat ? Dans une certaine mesure cela était prévisible. En effet, notre analyse par la spécification VAR ainsi que la dérivation des fonctions de réponses réciproques entre TPE et output gap, et aussi la décomposition de la variance des erreurs montraient la faiblesse de la relation TPE ? output gap. Pour mémoire, l'output gap contribue à environ 1,26% aux innovations du taux de pension et inversement le taux directeur à 0,18% à la variabilité de l'output gap. Le test de causalité de Granger appuie aussi l'absence de relation entre ces deux variables. Les enseignements théoriques (keynésien et monétariste) stipulent pourtant que les taux d'intérêts (directeur) sont réceptifs aux variations de la production qui contiennent des informations inflationnistes ou déflationnistes suivant les phases du cycle de l'activité économique. Pour la zone UEMOA, quelques éléments de réponse peuvent être retenus pour éclaircir cette situation atypique.

La zone étant fortement dépendante de facteurs exogènes (aléas climatiques, fluctuations des prix des matières premières), son cycle de production en est aussi affecté. En effet, Moser(1995) indique que dans les pays subsahariens la croissance de la production, notamment agricole à un effet dépressif sur les prix. Ce constat peut trouver son explication dans le fait que les tensions sur les marchés agricoles par exemple, proviennent de l'insuffisance de l'offre (la crise alimentaire de 2008 en est un exemple palpable). Cela laisse sous entendre que les impulsions de la banque centrale à travers son taux directeur n'arrivent pas à déclencher une réaction signifiante de la production (l'aspect climatique dominant sur l'aspect monétaire), de telle sorte que la production à son tour ne peut envoyer des signaux assez crédibles en matière de tensions des prix sur les marchés des biens et services et qui en appellerait à une modulation du taux directeur par la BCEAO.

Pour sonder davantage l'efficacité de la politique monétaire menée par la BCEAO, l'étude de Combey et Nubukpo (2010) renouvelle la courbe de Phillips en faisant l'hypothèse de l'existence d'un seuil optimal de cible d'inflation à travers une relation non linéaire entre l'inflation et la croissance. Leurs estimations montrent une inflation optimale de 8,08%, à

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partir de laquelle le dilemme inflation-croissance commence à trouver une pertinence. Ainsi donc, l'objectif d'inflation de 2% fixée par la BCEAO engendre un manque à gagner en terme de création d'activités dans la zone UEMOA, la politique se révélant être beaucoup plus restrictive que les conditions structurelles ne le préconisent. En effet, « une telle cible d'inflation peut en effet sembler exagérément restrictive pour des économies qui auraient besoin de 7% de croissance du PIB pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), notamment celui de réduction de moitié, la pauvreté à l'horizon 2015 » Combey et Nubukpo (2010, op. cit. p.8). Ce constat permet de voir pourquoi par exemple l'output n'influence pas la modulation du taux de prise en pension.

Cependant, notre analyse doit être quelque peu relativisée surtout que certains aspects de la transmission monétaire non pas été explicitement l'objet dans cette étude. En effet, l'absence apparente de relation entre le taux de pension et l'output gap peut résulter des délais longs de transmission des impulsions du taux pension aux taux débiteurs des banques secondaires via le taux du marché monétaire. Diop (1998, p.11) précise que dans la zone UEMOA « les taux débiteurs des banques varient en moyenne de 0,42% à court terme et de 0,97% à long terme, lorsqu'on fait varier le taux de prise en pension de 1% », encore faut-il que le réseau bancaire soit dense. Ce qui n'est pas tout à fait le cas, car avec 99 banques et 19 établissements de crédit, l'Union affiche un Indice d'Herfindahl-Hirschmann (IHH)45 inferieur à 1000, preuve d'une faible concentration du système bancaire. (Commission Bancaire, 2009, p. 25-26). Ce relatif oligopole bancaire ne transmettrait pas de facto les impulsions de la banque centrale aux PME/PMI et aux ménages qui, pourtant sont conditionnés par le canal du crédit pour financer leurs activités.

La rétention d'une quelconque règle monétaire suscite l'idée de vouloir la confronter à la politique effectivement menée par la banque centrale. La section suivante en fait un essai.

45 Les études de concentration au sein d'un secteur économique font souvent référence à l'Indice d'Herfindahl-Hirschmann, en abrégé IHH. Ce dernier est utilisé comme un indicateur du pouvoir de marché ou de la concurrence qui s'exerce entre entreprises. Il se calcule en additionnant les carrés des parts de marché (généralement multipliées par 100) de toutes les entreprises du secteur concerné selon la formule suivante:

, Si désigne la part de marché de l'entreprise, n le nombre total des entreprises du secteur.

Lorsque :

- IHH < 1000, faible concentration

- 1000< IHH < 2000, zone intermédiaire

- IHH > 2000, zone de risques importants.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand