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Règles de politique monétaire: essai de modélisation pour la BCEAO ( banque centrale des états de l'Afrique de l'ouest )

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par Teega-wende Hervé ZEIDA
Université Ouaga II - Burkina Faso - Diplôme d'études approfondies (DEA)/ Master de recherche option: macroéconomie appliquée 2011
  

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I.3.2.2 Les réserves obligatoires

Les réserves obligatoires sont une fraction constante des dépôts de la clientèle que les banques secondaires et les établissements financiers sont tenus de déposer auprès de la Banque centrale. Entrant en complément au dispositif de contrôle de la liquidité et de l'expansion du crédit bancaires, le système de réserves obligatoires a été activé à partir du 1er octobre 1993 et approfondi en juillet 1996. Ainsi il comprend trois champs d'intervention, à savoir, le champ d'application des réserves, l'assiette de calcul et le coefficient des réserves obligatoires. Ce dispositif s'applique aux banques et établissements financiers. Pour les banques, l'assiette des réserves, initialement constituée par les dépôts à vue et les crédits à court terme, a été élargie, en 2000, aux crédits de campagne et aux créances brutes sur l'extérieur. Les établissements financiers sont astreints à des réserves assises sur l'encours des crédits octroyés à la clientèle, diminués des concours obtenus auprès du système bancaire. Toutefois, les réserves

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obligatoires ne sont pas rémunérées en principe, mais peuvent l'être à un taux fixé par le Comité politique monétaire.

Le tableau n01 donne un aperçu sur la tendance des coefficients de réserves obligatoires dans les pays de l'Union. Il ressort que les banques béninoises ont été beaucoup plus actives dans la zone, ensuite viennent le Mali, le Sénégal et le Burkina. Ces différents aménagements effectués par la Banque centrale visent entre autre l'harmonisation progressive des coefficients au niveau sous-régional.

Le taux de 5% applicable aux établissements financiers depuis 1993 reste inchangé.

Tableau n01 : Coefficients de réserves obligatoires des banques(en pourcentage)

 

Du 16 avril

2002

au 15 mars

2004

Du 16 mars
2004
au 15 juin
2005

Du 16 juin

2005

au 15 juin

2009

Du 16 juin

2009

au 15 mai

2010

Depuis
le 16 mai

2010

Benin

9

13

15

9

7

Burkina Faso

3

3

7

7

7

Côte d'Ivoire

5

5

5

5

5

Guinée-

 
 
 
 
 

Bissau

3

3

3

3

5

Mali

9

9

9

7

7

Niger

5

5

9

7

7

Sénégal

9

9

9

7

7

Togo

3

3

3

3

5

Source : BCEAO

I.3.2.3 La politique des taux d'intérêts

Depuis les reformes de libéralisation financière commencées en 1989 via celles entreprises en 1993 et 1996 (reforme de la procédure d'adjudication), la politique monétaire se fonde sur un recours accru aux mécanismes de marché, consacrant l'option d'une régulation indirecte de la liquidité bancaire. Le taux d'intérêt devenait ainsi un outil primordial dans la régulation monétaire, et ce surtout après l'abandon effectif de l'encadrement du crédit en janvier 1994. La politique des taux est venue renforcer le marché monétaire rénové de l'UMOA en lui dotant d'un deuxième guichet (celui des adjudications hebdomadaires). Ainsi, la politique des taux s'appuie sur l'open-market, la promotion du marché interbancaire et la libéralisation des conditions de banque ; et elle s'articule autour des taux directeurs de la banque centrale applicables aux principaux guichets de refinancement.

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Les taux directeurs de la BCEAO sont au nombre de trois13 :

· le taux des appels d'offres,

· le taux des prises en pension,

· le taux d'escompte.

Le taux des appels d'offre encore appelé taux marginal14, est déterminé par une procédure d'adjudication hebdomadaire régionale à taux multiples. Pour mieux encadrer cette procédure, la BCEAO a institué le 16 juillet 2008 un taux minimum des appels d'offre, fixé à 100 point de base (pdb) en dessous du taux de pension. Son niveau initial était de 3,75%, mais les effets anticipés de la crise sur la conjoncture ont amené la banque centrale à le réduire de 50 pdb, soit un niveau de 3,25% au 16 juin 2009. La procédure des appels d'offre avait cependant été suspendue en mai 1998 pour ensuite reprendre en février 2007.

Pour permettre aux intervenants du marché monétaire de satisfaire leur besoin de liquidité, la banque centrale a ouvert deux guichets permanents de refinancement. Lorsque la maturité du support de refinancement est comprise entre un et trente jours, il est servi le taux de prises en pension. Au delà (i.e. une maturité maximum de 180 jours, pouvant aller à 360 jours pour les effets représentatifs de crédit de moyen et long terme), c'est le taux d'escompte qui est appliqué.

Le graphique n02 montre l'évolution comparée de ces différents taux depuis 1956 avec une suppression des Taux d'Escompte Préférentiel (TEP) et Taux d'Escompte Normal (TEN) en 1989. Durant la période pré- dévaluation, les taux étaient élevés avec un pic de 14.5% en janvier 1994 pour le taux d'escompte (TES), une réponse à une sortie éventuelle des capitaux de la zone. Alors que la phase post dévaluation enregistre une tendance baissière avec une convergence des taux vers approximativement 4,5% jusqu'en aout 2006. Cette détente est certainement due aux externalités de la libéralisation financière. La décrue du taux d'escompte est beaucoup plus saccadée alors que celle du taux de prise en pension (TPE) est

13 Le Taux d'Escompte Préférentiel (TEP), institué en 1956 aux côtés du Taux d'Escompte Normal (TEN), s'appliquait aux effets documentaires relatifs aux exportations. Ces deux taux ont été supprimés le 2 octobre 1989 et remplacés par le Taux d'Escompte unique (TES). Mais depuis le 1er octobre 1993, le Taux de pension (TPE) a été institué. Auparavant, les avances consenties selon la procédure de pension étaient facturées au taux d'escompte

14 Ce taux est le taux d'injection de liquidités du marché monétaire à une semaine, soit le taux marginal dans le cas d'une adjudication à taux multiples ou, le cas échéant, le taux fixe annoncé à l'avance par la BCEAO. En l'absence d'une adjudication d'injection de liquidités durant la période, le dernier taux disponible est reconduit. Pour le calcul du taux moyen mensuel, les taux de la période sont pondérés par le nombre de jours courus.

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relativement linéaire avec toujours un TES supérieur au TEP. Ceci traduit une relative inertie dans la manipulation du taux d'escompte par la BCEAO, la maturité des titres sujets à l'escompte étant longue que celle des titres ouverts aux pensions.

Graphique n0 2 : Evolution comparée des taux d'intérêt directeurs de la BCEAO

en %

16

14

12

10

4

8

0

6

2

TES TPE TEN TEP

Source : construction de l'auteur sur base de données de la BCEAO

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