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La médiation familiale face à  la singularité des problématiques et des situations familiales

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par Chloé DONVAL
Institut des sciences de la famille- Lyon - Diplôme d'état de médiateur familial 2011
  

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3. La gestion du temps dans les entretiens

D'une manière assez générale, les rencontres ont lieu une fois toutes les deux semaines pour un entretien d'environ une heure et demie. Cependant, ce sont des données restant modulables par le médiateur au vu de la situation. Comme je l'ai exposé dans la première partie, les configurations familiales rencontrées peuvent être multiples. Dans une famille monoparentale, où l'un des parents a obtenu l'hébergement principal des enfants, il peut arriver que le domicile de l'autre parent soit éloigné de celui-ci, dans ce cas le médiateur doit prendre en compte cette situation géographique. Afin que la médiation puisse se mettre en place, il est parfois nécessaire de faire varier la fréquence des entretiens et leur durée. Par exemple, dans une telle situation, le médiateur peut accepter de recevoir les parents sur un temps supérieur à une heure et demie. La fréquence des entretiens peut se trouver modifiée également en fonction des possibilités des parents.

Dans le cas d'une succession, afin de réussir à réunir l'ensemble de la fratrie, il est possible que le médiateur ait à se déplacer, si cette solution permet de régler le litige. La rencontre peut se faire sur une ou deux journées. Cependant, plus les personnes à rassembler sont nombreuses, plus il est difficile de convenir des dates, du lieu et de la durée des entretiens. Le médiateur peut adapter le processus à ces situations complexes afin de mener à bien la médiation.

Dans le cadre de médiation internationale, il arrive que le médiateur soit sollicité par l'un des parents vivant en France, pour régler un litige avec l'autre parent vivant à l'étranger. Dans ce cas, il arrive que le médiateur se déplace pour une durée plus au moins longue, afin de réunir les deux parents dans un lieu plus proche pour les deux.

Dans le cadre d'entretiens avec différents médiateurs, l'un d'entre eux m'a fait part d'une situation qui, exposée ici, permettrait une meilleure compréhension du sujet.

Madame A est d'origine Allemande et Monsieur F est d'origine française. De leur union est née une petite fille, Lina. Ils résident tous les trois en Allemagne. Au moment de la séparation, Monsieur F quitte l'Allemagne avec Lina, ce qui va être perçu par la maman comme un rapt d'enfant. Celle-ci porte plainte, plainte qui remonte jusqu'à Interpole. Monsieur F de son côté rencontre le juge des enfants et le juge aux affaires familiales car il considère que sa fille serait en danger avec sa maman. Cependant, le papa est d'accord sur le fait que, pour le bon épanouissement de Lina, il est important qu'elle entretienne une relation avec sa maman. Le juge aux affaires familiales enjoint alors les parents à une mesure de médiation familiale. Un médiateur est donc nommé pour la médiation. Madame A donne son accord mais souhaite voir sa fille à cette occasion.

La première rencontre à lieu à Strasbourg, à mi-parcours entre le domicile du papa en France et celui de la maman en Allemagne.

Le médiateur débute la médiation par un premier entretien où sont présents Lina et son papa. Puis a lieu un deuxième entretien avec la maman et Lina. Lors de cet entretien, Mme A refuse de s'exprimer en français et à l'issue de celui-ci Monsieur F ne se dit pas prêt pour la médiation et repart avec l'enfant.

Il s'en suit un référé au juge aux affaires familiales et une mesure conservatoire visant au placement de Lina.

Le médiateur et les parents décident d'une nouvelle rencontre deux semaines plus tard, rencontre à laquelle n'assistera pas Lina (qui est alors placée).

La rencontre a lieu, et elle vise à rétablir un lien entre les parents, mais la maman ne souhaite toujours pas parler français, la rencontre est donc reportée. Une rencontre est alors fixée la semaine suivante, en présence de la petite fille. Au cours de cette journée, lors du temps de midi, les parents et le médiateur se rendent à la brigade des mineurs pour rencontrer Lina et partager un repas « en famille ». Durant l'après midi, chaque parent va passer deux heures avec l'enfant en présence du médiateur.

Le lendemain, le médiateur distingue immédiatement un changement de position dans le discours des parents, une reconnaissance mutuelle et même une certaine convivialité entre eux. Après 45 minutes de médiation, les parents ont trouvé des accords qui seront entérinés.

Je pense, ici, que sans une certaine mobilité et adaptabilité du médiateur, le processus n'aurait pu se mettre en place.

Dans tous les cas, la durée et la fréquence des entretiens sont des éléments adaptables du processus, et il relève de la fonction du médiateur d'y réfléchir avec chaque famille, au vu de la situation-problème. Cette adaptabilité permet à certaines familles de mettre en place un processus de médiation familiale.

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