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La place de l'Afrique centrale dans l'architecture de paix et de sécurité africaine (APSA)

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par Rahim Jhan NGUIMBI
Institut des relations internationales du Cameroun (IRIC) - Master 2, contentieux international 2012
  

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B. Dans le cadre de la coopération

L'effectivité de la place de l'Afrique centrale dans l'APSA, s'observe aussi à l'aune de la coopération opérante à divers égards. D'abord, il sied d'indiquer qu'il s'agit non seulement de la coopération opérée sous le règne de l'article V du protocole d'accord de coopération, mais aussi de la coopération avec divers partenaires, laquelle atteste du lien des deux mécanismes.

L'article V sus-évoqué dispose ce qui suit : « Afin de réaliser les objectifs énoncés à l'article III (2) du Protocole, les Parties coopèrent dans tous les domaines concernant la promotion et le maintien de la paix, de la sécurité et de la stabilité en Afrique, y compris: (i) la mise en oeuvre opérationnelle et le fonctionnement de l'Architecture continentale de paix et de sécurité, telle que prévue par le Protocole relatif au CPS et d'autres instruments pertinents; (ii) la prévention, la gestion et le règlement des conflits; (iii) l'action humanitaire et l'intervention en cas de catastrophe; (iv) la reconstruction et le développement post-conflit; (v) le contrôle des armements et le désarmement; (vi) le contre terrorisme, ainsi que la prévention et la lutte contre le crime organisé transnational; (vii) la gestion des frontières; (viii) le renforcement des capacités, la formation et le partage des connaissances; (ix) la mobilisation des ressources; et (x) tous autres domaines d'intérêt commun et de priorités partagées dont les Parties pourraient convenir ».

Le MARAC est l'un des organes du COPAX qui illustre, par le biais de la coopération menée, la volonté politique des CER/MR et de l'UA de rendre fonctionnelle et opérationnelle l'Architecture continentale de paix et de sécurité. Il s'est particulièrement illustré dans le cadre de l'alinéa vii de l'article V du Protocole de coopération sus-évoqué, lié à la gestion des frontières. C'est ainsi qu'il a activement contribué à la conception et à l'opérationnalisation du «Programme frontières » de la CEEAC, développé dans le cadre du « Programme frontières » de l'UA. Ce programme a pour objet de concrétiser, pour l'Afrique centrale, les grandes orientations du programme continental, axées sur la délimitation et la démarcation des frontières, la coopération transfrontalière et le renforcement des capacités des services en charge des frontières dans les Etats membres. Il s'agit pour la CEEAC, à travers ce programme, d'intégrer dans le champ d'analyse du MARAC, toutes les questions liées aux frontières, à partir de la gestion des mouvements des personnes jusqu'aux questions de délimitation physique des frontières. Aussi a-t-il tenu à Libreville, du 21 au 23 mai 2009, sous les auspices de l'UA, un atelier y relatif.

Expliquant l'évolution intervenue dans la mise en oeuvre de cette structure, Madeleine Odzolo Modo125(*) écrit que «(...) le Mécanisme a organisé une revue géopolitique de la région, en partenariat avec le Comité consultatif permanent des Nations Unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale ». Mais, à ce jour, appuyé par l'UE, le mécanisme poursuit son travail de collecte et d'analyse des informations, produit des panoramas sécuritaires hebdomadaires, mensuels, ou selon la périodicité des réunions des Etats membres, et, occasionnellement des analyses de crise. Cependant, ses capacités d'exploitation des sources d'information ainsi que d'analyse des crises restent à développer pour qu'il puisse pleinement jouer son rôle vis-à-vis du SCAR et du CPS, d'aide à l'alerte rapide et à la décision.

Mais la mise en oeuvre effective de l'APSA et la place de l'Afrique centrale ne sauraient se passer d'une coopération financière et logistique. Ainsi, sur le plan logistique, le soutien qu'assurait la France à la FOMAC, à travers le programme de Renforcement des Capacité de Maintien de la Paix (RECAMP) a cédé la place à l'UE et à l'EURO-RECAMP pour ce qui est de l'instruction opérationnelle des contingents africains engagés dans la MICOPAX, préalablement à leur déploiement sur le théâtre. Sur le plan financier, l'appui de l'UE s'opère par le biais de la Facilité paix de l'UE126(*) accordée à l'Union africaine. Comme exemple d'une coopération prégnante, la Facilité paix de l'UE a également mis en place un crédit équivalent à 765.727.20 USD pour le recrutement et les salaires de neuf officiers pendant une durée de trois ans au profit de la FOMAC.

Sur un tout autre plan, le Protocole de coopération, en appui à l'article 16, alinéas 4 et 7, enjoint à la Commission et aux Mécanismes régionaux de coopérer « pour assurer une harmonisation et une coordination étroites et faciliter un échange continu d'informations ». Dans cette ornière, ces textes disposent que « le Président de la Commission [doit convoquer] des réunions périodiques, au moins une fois par an, avec les premiers responsables et/ou les autorités chargées des questions de paix et de sécurité au niveau des Mécanismes régionaux ». De même, il «est invité à participer aux réunions et aux délibérations des Mécanismes régionaux ». Dans ce cadre, il ressort de la Feuille de route de l'APSA que « Depuis 2008, l'UA a organisé trois réunions des hauts responsables de l'UA et des CER/MR, qui ont permis de donner des orientations stratégiques à la mise en oeuvre opérationnelle de l'Architecture continentale de paix et de sécurité. Il est prévu que ces réunions continueront à se tenir au moins deux fois par an (...)».

Visiblement, l'effectivité des actions politiques et stratégiques, elle aussi, ne laisse pas de place au doute sur la place de l'Afrique centrale dans l'APSA. Le déploiement des moyens opérationnels y concourt sans ambiguïté, tout autant.

* 125 Madeleine ODZOLO MODO était, au moment où elle publie « CEEAC : fiche d'information et structure », pour le compte du Réseau francophone de recherche sur les Opérations de Paix (ROP), en juillet 2010, doctorante en droit international public de l'Université de Grenoble II ; pour consulter la fiche, voir www.opérationspaix.net., consultée le 7 novembre 2011.

* 126 La Facilité de Paix en Afrique a été crée par l'UE en 2004. Plus de 400 millions d'euros ont été déboursés entre 2004 et 2009 et, pour la période 2008-2013, elle a prévu de mobiliser 300 millions d'euros, à la fois pour la montée en puissance de l'architecture africaine de paix et de sécurité et pour l'appui aux missions déployées par les pays du continent. L'UE a par ailleurs repris la direction du programme français de Renforcement des Capacités Africaines de Maintien de la Paix, désormais baptisé Euro-Recamp, et dans le cadre duquel a été organisé l'exercice Amani Africa. Cf. Romain ESMENJAUD, op.cit.

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