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La place de l'Afrique centrale dans l'architecture de paix et de sécurité africaine (APSA)

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par Rahim Jhan NGUIMBI
Institut des relations internationales du Cameroun (IRIC) - Master 2, contentieux international 2012
  

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Les relations de l'Afrique centrale et l'APSA qui recèlent de nombreux écueils et limites demeurent perfectibles. Aussi, dans ce premier paragraphe, convient-il d'envisager cette éventualité sur le plan politique d'abord (A), et sur le plan institutionnel et opérationnel ensuite (B).

A. Sur le plan politique

Sur le plan politique, la perfectibilité des rapports entre l'Afrique centrale et l'APSA repose sur un ensemble d'exigences à l'égard notamment des Etats de la CEEAC.

En effet, il nous semble être d'une nécessité absolue que les Etats s'approprient pleinement, d'une part, l'intérêt de la mise en place effective de l'APSA et, d'autre part, ce que cela comporte en termes de concessions de leur part. A priori, la survivance de la situation décrite ci-dessus ne saurait consolider le schéma préconisé par l'APSA et asseoir une réelle politique africaine de résolution des multiples conflits qui paralysent le continent et la région Afrique centrale, entre autres.

Pourtant, s'en approprier c'est se conformer aux idéaux qui en sont attachés et proclamés avec récurrence par chacun d'eux. Le premier d'entre ces idéaux, et qui nous intéresse particulièrement ici, c'est celui de la démocratisation des Etats membres de l'Union Africaine, lequel a donné naissance au principe de la condamnation systématique de la prise de pouvoir par les armes et de l'exclusion de ses rangs des gouvernements constitués au mépris de cet idéal137(*).

Nous pouvons relever que ce qui est escompté par la démocratisation des Etats membres de l'UA, c'est en fait, sa conséquence induite, la démocratisation de la gestion de la question de sécurité, comme le postule Elie Mvie Meka en soulignant que « l'état ambiant de conflictualité impose une re-fondation conceptuelle de la notion de sécurité et son inscription dans un processus global de démocratisation, de gouvernance et de valorisation de l'individu dans son environnement 138(*)». Ce d'autant plus que cette démocratisation aurait pour corollaire de faire participer les parlements et les citoyens, par la société civile tout au moins, au débat et à la prise de décision en la matière ; la capacité de ceux-ci à appréhender les enjeux sécuritaires devrait pouvoir influencer la prise en compte, par les gouvernements, de l'intérêt d'assurer la protection de leurs droits par le biais des instances supranationales, plus neutres et plus crédibles. Ce à quoi aspire l'APSA.

A cet effet, nous prenons à notre compte les propos du diplomate américain à l'ONU, R. Williamson, qui, selon Jean Kenfack139(*), déclarait devant le Conseil de sécurité le 22 octobre 2002, lors des discussions sur la situation en Afrique centrale, « que la coopération et la stabilité dans cette partie du continent est largement tributaire de l'existence d'Etats sains et fonctionnels, dotés de gouvernements caractérisés par la cohésion et la transparence, d'appareils judiciaires indépendants et d'armées professionnelles bien distinctes des autorités civiles ».

C'est, semble-t-il assurément, de cette démocratisation que pourrait résulter l'établissement d'une politique nationale cohérente en matière de paix et de sécurité, en ligne de mire avec celle d'intégration régionale et continentale que constitue l'APSA. Naturellement, cette politique cohérente pourrait certainement aussi se trouver être le moyen d'empêcher aux dirigeants africains de penser la politique continentale de paix et de sécurité par rapport à eux ou à leur sécurité personnelle.

Au demeurant, la démocratisation requise constituerait une affirmation non-équivoque de la volonté politique desdits Etats de contribuer à la restauration de la paix ainsi que de leur disponibilité à mobiliser des moyens logistiques et des ressources financières pour concrétiser les objectifs de prévention, de gestion et de règlement des conflits régionaux et continentaux. Autant de choses qui se traduiraient, sans faire de place à l'ambiguïté, par l'acceptation du caractère principal et de la prééminence de la responsabilité de l'UA sur les questions de sécurité en Afrique, notamment en Afrique centrale, gage d'une véritable cohésion dans le processus décisionnel.

Sur un tout autre plan, enfin, ne serait-il pas pertinent d'envisager une véritable implication des peuples à la résolution des conflits auxquels ils sont confrontés ? Dans cette optique, il conviendrait d'instituer une rencontre permanente des Chefs traditionnels africains, une rencontre apaisée des peuples dont on ne peut escompter qu'une meilleure compréhension mutuelle. Or, il est peu évident que des peuples qui se rencontrent et qui s'apprécient respectivement acceptent de se faire la guerre, ou d'autoriser l'agression de l'un contre l'autre. L'autorité morale des Chefs traditionnelles, certes relative dans de nombreux pays d'Afrique centrale, restaurée ainsi, ne peut manquer d'influer sur les décideurs, d'une façon ou d'une autre.

La recherche de la perfectibilité des rapports de l'Afrique centrale et l'APSA se porte aussi sur le plan institutionnel et organisationnel.

* 137 Aux termes de l'article 4 (p), « L'Union africaine fonctionne conformément aux principes [de la] condamnation et [du] rejet des changements anticonstitutionnels de gouvernement »

* 138 Elie MVIE MEKA, op.cit., p. 23.

* 139Voir Jean KENFACK, op.cit, en page 83 ou la référence indiquée par Jean KENFACK lui-même : R. WILLIAMSON, « les Etats d'Afrique centrale ne doivent pas ménager leurs efforts pour la paix », www.usinfo.state.gov/regional/af/security/french.

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