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La place de l'Afrique centrale dans l'architecture de paix et de sécurité africaine (APSA)

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par Rahim Jhan NGUIMBI
Institut des relations internationales du Cameroun (IRIC) - Master 2, contentieux international 2012
  

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3. Sécurité et sécurité collective :

Il y a, selon Hilaire de Prince Pokam26(*), d'une part, paix et sécurité (assurant l'ordre) et de l'autre, justice et développement (garantissant le bien-être). Ce sont là les deux objectifs du jeu international. Dans le premier objectif, la paix est un constituant moral, tandis que la sécurité est le constituant politique, les deux ayant pour but : « assurer le minimum d'ordre nécessaire (...) » ; tandis que le deuxième objectif emporte pour finalité : « redistribuer les ressources qui prémunisse les peuples contre (...) la famine et les épidémies meurtrières ». Sans le minimum d'ordre qu'est censé assurer la sécurité, la justice et le développement n'auraient aucune portée réelle.

Il n'est, dès lors, pas surprenant que ces objectifs aient trouvé leur expression dans la structuration juridique et institutionnelle des organisations telle l'ONU, l'UA et la CEEAC. La CNU par exemple ambitionne le maintien de la paix et de la sécurité internationales et la résolution des « problèmes internationaux d'ordre économique, social, intellectuel ou humanitaire » (article 1, paragraphe 1 et 3). Il en est de même de l'Acte constitutif de l'UA, qui entend promouvoir « la paix, la sécurité et la stabilité sur le continent » ; et le « développement dans tous les domaines » (article 3, alinéa f, h et k). Cette réalité constitue une assise intéressante pour affirmer que l'architecture de paix et de sécurité de l'UA porte ces deux objectifs et que rechercher la sécurité ne devrait pas se résumer au règlement des conflits par les voies classiques (règlement pacifique et usage de la force). Au contraire, les concepts maintien et consolidation de la paix et de la sécurité sont appelées à s'approprier des moyens et instruments économiques, culturels et sociaux. La sécurité investira, dès lors, à la fois les logiques propres au « hard power » et celles inhérentes au « soft power »27(*).

Mais la notion sécurité a donné naissance au concept sécurité collective qui n'est qu'une « forme d'organisation (...) au sein d'un ensemble d'Etats qui s'accordent sur des règles communes (...). Elle s'exerce au sein et par le biais « des organisations de sécurité collective28(*)» comme l'ONU et l'UA.

Bien qu'elle soit appréhendée par George Scelle comme « la sanction collective confiée à une autorité supranationale29(*) », c'est avec l'énoncé de Jean-François Gareau que l'on acquiert la conviction de ce que, là aussi, hard power et soft power ne se rejettent pas d'emblée en matière de sécurité. D'après cet auteur, en effet, la sécurité collective est « tout système de mise en commun des responsabilités en matière de sécurité au sein d'une communauté donnée, la sécurité de tous assurée par tous. (...), il (...) a pour but de protéger [les Etats parties] contre tout péril menaçant leur survie et leur intégrité, voire, dans une perspective plus large, leur prospérité et leur développement »30(*). L'ouverture ici faite à la prospérité et au développement peut déjà donner à penser que l'architecture de paix et de sécurité de l'UA, le mécanisme de sécurité collective africaine, ne repose pas que sur des instruments inhérents au « hard power ». Comment aurait-il pu en être autrement, vu qu'il s'agit d'un mécanisme de sécurité collective pensé par des Etats qui, se sachant faibles, ont voulu assurer collectivement leur sécurité, pour mieux garantir, certes, leur développement collectif, mais leur développement individuel en premier.

* 26 Op cit, note n° 13.

* 27 « Le " hard power " c'est l'utilisation des moyens économiques et militaires pour imposer sa volonté aux autres. Le " soft power" consiste à parvenir au même résultat par l'attraction, l'influence. Le "soft power" américain réside (par exemple) dans ses valeurs (liberté, droits de l'homme, démocratie), son système universitaire, sa culture etc. ». Cf. Pascal BONIFACE, Directeur de l'Institut des Relations Internationales et Stratégiques (IRIS), « Le déclin du 'soft power' aux Etats-Unis ». www.operationspaix.net, consulté le 01 septembre 2011.

* 28 Hilaire de Prince POKAM, Ibid., p. 192.

* 29 Georges SCELLE, précis de Droit des gens. Principes et systématique. Première partie, Librairie de recueil Sirey, 1932, p. 66, cité par Yves PETIT, in Droit international du maintien de la paix, p. 14.

* 30 Jean-François GAREAU, chercheur au Centre d'études et de recherches internationales de l'Université de Montréal (CÉRIUM), édité le 26 juillet 2006, publié par le Réseau francophone de recherche sur les opérations de paix (ROP) ou www.operationspaix.net, consultée le 02 septembre 2010.

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