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Déterminants de la pénétration des investissements directs étrangers au Bénin

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par Tchadaré AGBANGBATIN
Université de Parakou ( Bénin ) - Maà®trise 2010
  

Disponible en mode multipage

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INTRODUCTION GENERALE

Les dernières décennies ont été marquées par une forte croissance des flux d'investissements directs étrangers (IDE) dans l'économie mondiale. En effet, l'investissement, aujourd'hui tout comme jadis, demeure un facteur clé, voire crucial pour la croissance économique qui reste et demeure un besoin mondial. L'investissement direct étranger est une source importante pour la croissance des pays en développement, qu'il soit sous forme de prêt, sous forme de prise de participation ou sous forme de joint venture (ESSO Loesse Jacques, 2005).

L'évolution des flux d'IDE, qui dépend notamment de la stabilité de la terre d'accueil et des perspectives qu'elle semble offrir à terme, reflète en quelque sorte la confiance que portent les investisseurs étrangers dans un pays ou une région. Ces dernières années, les conditions générales de l'investissement international ont fortement varié dans le monde. La progression spectaculaire des IDE de nos jours est en grande partie liée à la mondialisation des échanges.

L'importance des IDE pour les pays en développement est très remarquable dans la mesure où ils représentent des apports considérables de capitaux. Ils traduisent la confiance des investisseurs internationaux dans l'économie du pays d'accueil et montrent l'ouverture du pays à l'économie mondiale. Les investissements directs facilitent aussi les transferts de technologie et de savoir-faire managérial. Ces dernières années, la politique des pouvoirs publics en matière d'investissement tendait d'une manière générale vers l'ouverture et la libéralisation. Soucieux d'offrir le meilleur cadre économique possible, de nombreux pays ont ouvert leurs marchés aux investisseurs étrangers; ils ont également supprimé certaines restrictions touchant la convertibilité et les capitaux, ainsi que des exigences en matière de nationalité des détenteurs de capitaux.

Au Bénin, après une profonde crise économique à la fin des années 80, on a assisté à l'abandon officiel du système économique centralisé, basé sur le marxisme-léninisme et l'option de l'économie de marché. En effet, le gouvernement Béninois a lancé en 1989 un ambitieux programme de réformes politiques et économiques. Les profondes réformes structurelles engagées par les autorités ont permis au pays d'atteindre une remarquable stabilité macroéconomique et une bonne intégration dans l'économie régionale et mondiale. Le Bénin est ainsi devenu membre de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) et signataire de plusieurs traités bilatéraux et multilatéraux en matière d'investissement1(*). Ces réformes liées au processus de transition vers une économie libérale ont aussi favorisé la mise en place d'un nouvel environnement plus favorable à l'investissement privé. La Conférence des Forces Vives de la Nation réunie à Cotonou du 19 au 28 février 1990 a amorcé un changement d'option de la gestion de l'économie nationale. En outre, la Constitution du 11 décembre 19902(*) a consacré le droit de propriété, le principe d'égalité de traitement de toute personne devant la loi, le droit de libre établissement sans distinction de nationalité et le principe du traitement national en matière d'investissement. Par ailleurs, le code des investissements3(*) fut adopté pour améliorer le cadre des affaires au Bénin. Dès lors, on a assisté à un afflux massif d'investissements directs étrangers dans le pays. La nette amélioration du cadre de l'investissement et le vaste programme de privatisation et de libéralisation ont permis au Bénin d'enregistrer une augmentation significative des flux entrants d'investissements directs étrangers (120 millions de dollars américain en 1992 selon les données de la Banque Mondiale). Ainsi, pour accompagner cette évolution, divers organismes et institutions ont été créés pour inciter, promouvoir et faciliter l'entrée des investissements. Les cinq plus importants sont : le Centre de promotion des investissements (CPI), le Centre de formalités des entreprises (CFE), la Direction d'appui au secteur privé (DASP), l'Observatoire des opportunités d'affaires du Bénin (OBOPAF) et le Conseil des investisseurs privés au Bénin (CIPB). Mais, force est de constater que le niveau de pénétration des IDE au Bénin demeure toujours faible malgré les multiples efforts déployés. C'est donc dans l'optique d'analyser les principaux facteurs explicatifs de l'évolution de la pénétration des IDE sur le territoire national béninois que nous avons décidé de focaliser notre étude sur le thème : «DETERMINANTS DE LA PENETRATION DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS AU BENIN ». Cette étude s'articulera autour de trois axes principaux :

Ø Le premier chapitre portera sur le cadre théorique de l'étude ;

Ø Dans le deuxième chapitre, après un bref aperçu de l'évolution des IDE dans le monde, dans l'espace UEMOA et au Bénin, nous présenterons la méthodologie de l'étude ;

Ø Enfin, le troisième chapitre sera consacré à l'analyse de déterminants des IDE au Bénin et aux recommandations de politiques économiques susceptibles d'améliorer l'attractivité du Pays.

CHAPITRE I

CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE

Section 1 : Problématique, Objectifs et hypothèses de l'étude

Paragraphe 1 : Problématique de l'étude

De nos jours, la question de l'IDE domine fortement dans les débats en cours sur les politiques et stratégies de développement notamment dans les Pays en Voie de Développement. Cela est justifié en grande partie par l'importance capitale que revêt l'IDE dans l'amélioration de la situation économique des nations. En effet, les IDE non seulement représentent d'importants capitaux mais traduisent aussi la confiance des investisseurs internationaux dans l'économie des pays hôtes et montrent l'ouverture du pays à l'économie mondiale. L'IDE est vecteur de transfert de technologie, ce qui est crucial pour le décollage et la remontée des filières vers des productions à plus fort contenu technologique ou de haut de gamme. Les IDE améliorent aussi les possibilités d'exportation du pays hôte grâce au commerce intra-entreprise, c'est-à-dire aux échanges qui se produisent au sein d'une multinationale.

D'une manière générale, le continent africain attire peu d'IDE même si quelques pays constituent des exceptions. Les flux nets d'IDE en zone UEMOA ont connu une progression régulière au cours des dernières années, dans le sillage de l'accroissement des mouvements de capitaux au niveau mondial. Ils sont passés de 332,9 milliards de francs CFA en 2004 à 410,1 milliards de francs FCFA en 2006, avant de connaître un bond exceptionnel à 755,0 milliards de francs FCFA en 2007 (Graphique n°1.2), à la faveur notamment de l'opération de privatisation dans le secteur de la téléphonie au Burkina Faso (pour un montant d'environ 140 milliards de francs CFA)4(*).

La répartition des IDE au sein de l'Union (voir graphique n°1.3) indique que la Côte d'Ivoire a été le pays le plus attractif, avec 34,9 % des IDE sur la période 2004-2007, suivie respectivement du Sénégal (16,0 %) et du Mali (15,4 %). Quant au Bénin, il n'a reçu que 8,1% sur la période 2004-2007 et occupe la sixième place sur l'ensemble des huit pays.

Graphique n°1.1 : Evolution des flux nets d'IDE dans l'UEMOA

Graphique n°1.2 : Répartition des IDE dans l'UEMOA (moyenne 2004-2007)

Source : BCEAO

Source : BCEAO

En somme, il ressort que les différentes réformes engagées dans les années 90 ont eu un impact positif sur les entrées d'IDE au Bénin (120,78 millions de dollars US en 1991). Toutefois, ces mesures se sont très vite montrées insuffisantes pour attirer davantage les flux d'IDE sur le territoire national5(*) malgré les multiples atouts compétitifs dont dispose le pays. En effet, le Bénin regorge d'un potentiel inestimable d'opportunités :

- Le premier atout compétitif du Bénin, au milieu d'une Afrique turbulente et pourtant riche de promesses, est sa stabilité politique, sociale et économique.

- Le deuxième atout est lié à sa position géographique. Au coeur de l'espace francophone UEMOA et lié par les accords de libre échange avec le grand marché nigérian, le Bénin procure aux investisseurs une position commerciale unique dans l'Afrique de l'Ouest.

- Le troisième atout est que le Bénin est un pays doté d'un large potentiel encore inexploité que ce soit dans l'agroalimentaire, la transformation du coton, des mines, le développement touristique et des télécommunications.

A la lumière de toutes ces considérations, il convient de s'interroger sur les principaux déterminants des IDE au Bénin. En d'autres termes, Quels sont les facteurs qui influencent significativement l'entrée des investissements directs étrangers au Bénin ? Les facteurs tels que le Produit Intérieur Brut par tête, la démocratie, la stabilité politique, le taux de change et le taux d'ouverture ont- ils des effets significatifs sur la pénétration des IDE au Bénin ? La présente étude a pour but d'aider le pays à améliorer sa capacité à attirer des IDE et à en bénéficier.

Paragraphe 2 : Objectifs et hypothèses de l'étude

A. Objectifs de l'étude

L'objectif principal de la présente étude est de faire ressortir des facteurs qui expliquent la pénétration des IDE au Bénin afin de proposer des actions prioritaires susceptibles d'améliorer l'attractivité économique du pays.

Spécifiquement, il s'agira :

· d'analyser l'influence du Produit Intérieur Brut par tête, de la démocratie et de la stabilité politique sur l'entrée des IDE ;

· d'apprécier également l'impact d'autres facteurs tels que le taux d'ouverture et le taux de change sur l'attractivité des IDE au Bénin.

B. Hypothèses de l'étude

Pour atteindre les objectifs fixés, nous formulons les hypothèses suivantes :

Les facteurs tels que le Produit Intérieur Brut par tête, la démocratie et la stabilité influencent significativement et positivement la pénétration des IDE au Bénin.

Le taux de change explique positivement l'entrée des IDE au Bénin alors que le taux d'ouverture l'explique négativement.

Section 2 : Présentation de quelques concepts et réalités sur                    les IDE

En économie, les investissements directs étrangers renvoient à un certain nombre de concepts et réalités qu'il convient de présenter avant d'aborder l'étude proprement dite.

Paragraphe 1 : Définition de concepts

La plupart des définitions sont tirées de " Définition de référence de l'OCDE pour les investissements Directs Internationaux."6(*)

A. Investissement direct

L'investissement direct couvre l'ensemble des ressources qu'un investisseur direct laisse, à un moment donné, à la disposition d'entreprises avec lesquelles il est en relation d'investissement direct, de même que tout bien ou partie de bien immobilier qui est la propriété d'un résident et qui est situé en territoire étranger, ainsi que tout bien ou partie de bien immobilier qui est la propriété d'un non-résident.

On appelle résident :


· toute personne morale de droit public national et tous ses services sur le territoire national;


· toute personne morale de droit privé national, pour les activités de son siège social, de ses filiales, sociétés affiliées et succursales établis sur le territoire national;


· toute personne morale de droit étranger, pour les activités de ses succursales établies sur le territoire national.

Un non résident est toute personne physique morale qui n'est pas considérée comme résident.

B. Investisseur direct

Un investisseur direct est une entreprise publique ou privée ayant ou non la personnalité morale, un groupe d'entreprises liées entre elles ayant ou non la personnalité morale, un gouvernement, une personne physique ou un groupe de personnes physiques liées entre elles, possédant une entreprise d'investissement direct qui opère dans un pays autre que le ou les pays de résidence de l'investisseur ou des investisseurs direct(s).

C. Entreprise d'investissement direct

C'est une entreprise dans laquelle un investisseur direct détient au moins 10% des actions ordinaires ou des droits de vote, dans le cas d'une entreprise ayant la personnalité morale, ou l'équivalent, s'il s'agit d'une entreprise n'ayant pas la personnalité morale. Les entreprises d'investissements directs peuvent être regroupées en trois (3) catégories distinctes :

- Filiale :

C'est une entreprise dotée de la personnalité morale, dont l'investisseur direct :


· possède plus de 50% des actions ordinaires ou des droits de vote ;


· a le droit de désigner ou de révoquer une majorité des membres du

Conseil d'Administration de cette entreprise.

- Entreprise affiliée :

Une entreprise est dite affiliée lorsque l'investisseur direct possède entre 10% et 50% inclus des actions ordinaires ou des droits de vote ou détient un pouvoir de décision effectif dans la gestion de cette entreprise.

- Succursale :

C'est une entreprise n'ayant pas la personnalité morale selon le droit du pays d'accueil. Elle peut être un établissement stable ou un bureau, une société de personnes ou une entreprise commune. Les succursales ont l'entièreté de leur capital soit 100% appartenant à une entreprise étrangère.

D. Investissement direct étranger

Selon l'OCDE, l'IDE est une activité par laquelle un investisseur résidant dans un pays obtient un intérêt durable et une influence significative dans la gestion d'une entité résidant dans un autre pays. Cette opération peut consister à créer une entreprise entièrement nouvelle (investissement de création) ou, plus généralement, à modifier le statut de propriété des entreprises existantes (par le biais de fusions et d'acquisitions). D'autres types de transactions financières entre des entreprises apparentées sont également définies comme des investissements directs étrangers notamment le réinvestissement des bénéfices de l'entreprise ayant obtenu l'IDE, ou d'autres transferts en capital". Ces derniers incluent les prêts accordés par une maison-mère à sa filiale implantée à l'étranger.

La CNUCED définit l'IDE comme un « investissement impliquant une relation à long terme et témoignant de l'intérêt durable d'une entité résidant dans un pays (ou société mère) à l'égard d'une entreprise résidant dans un autre pays (entreprise bénéficiaire, entreprise affiliée ou encore filiale étrangère)». En clair, les IDE sont des capitaux étrangers, soit par le biais de privatisation', soit par le biais de délocalisation de firme, soit par la prise de participation dans le capital d'une entreprise étrangère. Le seuil à partir duquel le contrôle s'exerce est arbitraire, le FMI utilise une valeur de 10 %.

Enfin, les IDE sont définis par le FMI comme les engagements effectués dans le but d'acquérir un intérêt durable dans une entreprise exerçant ses activités sur le territoire d'une économie autre que celle de l'investisseur. Le but de ce dernier étant d'avoir un pouvoir de décision effectif dans la gestion de l'entreprise.7(*)

E. Investissement de portefeuille

Les investissements de portefeuille sont des capitaux flottants à la recherche de placements rémunérateurs. Contrairement aux investissements directs étrangers, ils ne visent pas à exercer une influence sur la direction de l'entreprise étrangère. Ainsi, l'investisseur s'intéresse principalement aux revenus découlant de l'acquisition, du maintien et de la vente d'actions et d'autres valeurs mobilières, sans chercher à exercer un contrôle ou une influence sur l'entreprise. Il s'agit souvent d'investissements à court terme, en quête des rendements mondiaux les plus élevés.

F. Firmes multinationales

Les firmes multinationales communément nommées FMN sont des entreprises d'investissements directs ayant une envergure internationale. Elles occupent une place très importante dans les échanges internationaux, à tous les niveaux, aussi bien dans la production et l'exportation de produits primaires que de produits finis et de services. Elles étendent leurs ramifications dans plusieurs pays du monde, et pour cela elles ont une politique bien précise de localisation stratégique. Dunning (1993) distingue cinq groupes de multinationales à savoir :

Ø Les "Resource Seekers"

Ce sont des entreprises qui s'implantent dans une économie dans le but d'acquérir des ressources particulières à bas coût ou des ressources indisponibles dans son lieu de résidence.

Ø Les "Market Seekers"

Elles représentent les firmes en quête de la rentabilité dans l'approvisionnement du marché local. Elles implantent la totalité de leur chaîne de production sur une même zone (IDE «horizontaux«). Certains facteurs (obstacles tarifaires ou non aux échanges, coûts de transport,...) affectant la compétitivité des exportations, les entreprises préfèrent implanter à l'étranger des usines reproduisant, comme dans leur pays d'origine, toutes les étapes du processus de production afin de desservir le marché local (alimentation, distribution, services financiers).

Ø Les "Efficiency Seekers"

Elles recherchent l'efficacité provenant de l'économie d'échelle et de la diversification des risques pouvant résulter d'une implantation des unités de production à l'étranger. Ainsi, elles implantent seulement certains segments de la chaîne de production (IDE «verticaux«) dans la perspective d'une optimisation des coûts et des délais de production au niveau de la firme tout entière, selon une division internationale du travail intra-firme. 

Ø Les «Strategy Asset» ou «Capability Seekers»

Ce sont des firmes qui achètent des actions à l'étranger en vue de promouvoir leurs objectifs de long terme ;

Ø le cinquième groupe est constitué des firmes dont les motivations ne peuvent être classées dans aucun des groupes précédents.

Paragraphe 2 : Les motifs de l'investisseur étranger

L'IDE procède avant tout de la recherche d'une meilleure rentabilité. Les facteurs déterminants de l'investissement direct étranger varient dans chaque cas, mais il y a néanmoins des thèmes communs. Et on peut, d'une manière générale, retenir les motivations suivantes :

- besoin de se procurer des matières premières sur place pour baisser des coûts d'importation ;

- besoin d'éviter les coûts de transport élevés et de contourner certaines réglementations : barrières commerciales et autres ;

- la recherche d'une main d'oeuvre à bon marché ;

- nécessité de maintenir un contrôle stratégique couplé à un besoin de protection technologique (savoir faire).

A côté de ces motivations premières de l'investisseur, on ne peut pas perdre de vue l'attraction qui peut venir du côté du pays hôte. Les facteurs qui déterminent les décisions d'investissement dans un pays sont variés et ne relèvent pas du seul domaine économique. Ainsi l'environnement politique est un déterminant majeur des décisions d'investissement en particulier parce qu'il peut avoir des répercussions importantes sur l'activité économique du pays et affecter directement les entreprises à capitaux étrangers.

Section 3 : Revue de la littérature

Paragraphe 1 : Approche théorique des IDE

Les bases scientifiques des IDE ont été construites à partir de trois grands courants de pensée : le courant traditionaliste soutenu par l'école de la dépendance ; le courant des modernistes par l'école de la modernisation ; et celui des intégrationnistes à travers l'école de l'intégration. Dans cette partie, nous présenterons à la suite de ces trois principales écoles, la théorie « push-pull » qui traite essentiellement des facteurs déterminant l'entrée des IDE sur un territoire donné.

A. Ecole de la dépendance

L'école de la dépendance était florissante entre les années 1960 et 1980. Les théories de la dépendance considèrent que l'exploitation par les pays industrialisés est la cause première du sous développement. La principale contribution de l'école de la dépendance dans le domaine de l'IDE a été de concentrer sa pensée sur les conséquences de l'investissement direct étranger dans les pays en voie de développement et de faire une analyse critique des paradigmes de développement du monde occidental qui considèrent l'IDE comme étant un élément certainement positif. Elle regroupe deux grandes théories : les théories de la dépendance ou néo marxiste avec Gunder Frank, Samir Amin, Pierre Samala et celles de la structure avec Celso Furtado, F. H. Cardozo, A. Cordoba, A. Quijano, O. Sunkel.

Les marxistes affirment que les pays en voie de développement sont exploités par le moyen du commerce international qui mène à la détérioration des termes de l'échange (un échange inégal dans le langage marxiste), soit par les sociétés multinationales qui exportent les profits à l'extérieur des économies en voie de développement. L'investissement étranger y est perçu comme un instrument de domination impérialiste.

Les structuralistes voient à travers la délocalisation un moyen pour les firmes multinationales d'exploiter la main-d'oeuvre bon marché de la périphérie et d'obtenir les matières premières au plus faible coût possible. Ils stipulent que les avantages que les nations périphériques retirent de la présence du capital étranger sont illusoires, à côté de quelques emplois précaires et mal rémunérés, et que sa présence crée de forts liens de dépendance et détruit les économies traditionnelles. Elle ne critique pas entièrement le capitalisme mais souligne plutôt que les périphéries ne gagnent pas autant du capitalisme que le centre.

Pour l'école de la dépendance, l'investissement étranger apporte plus d'inconvénients que d'avantages et ne fait que renforcer le sous-développement. Cependant, il est largement reconnu aujourd'hui que l'investissement direct étranger est indispensable à la croissance et au développement économique.

B. Ecole de la modernisation

L'école de la modernisation8(*) s'est développée avant l'école de la dépendance et elle garde encore beaucoup d'influence jusqu'à ce jour. Les théoriciens de la modernisation proclament qu'il existe un ordre naturel par lequel les pays accèdent à des étapes de développement plus élevées. Ces théoriciens recommandent que les pays en voie de développement suivent la voie des pays développés et surmontent les barrières endogènes pour suivre un développement à motivation exogène par le moyen de l'industrialisation, la libéralisation et l'ouverture de l'économie.

L'école de la modernisation considère l'IDE comme une condition préalable et un catalyseur pour une croissance et un développement durables. Pour que l'IDE puisse jouer son rôle crucial, les économies doivent être libérées des interventions déformantes de l'Etat et ouvertes à l'investissement et au commerce étranger. Dans l'école de la modernisation on retrouve deux approches, d'une part celle du marché parfait, et d'autre part celle du marché imparfait.

Les théories du marché parfait découlent des théories du libre-échange en utilisant des analyses d'équilibre général. Elles supposent une concurrence parfaite dans laquelle tous les participants sont des acteurs économiques n'ayant pas d'influence sur les prix, ni monopoles, ni oligopoles et qui peuvent librement entrer ou sortir du marché. Les approches initiales comme la théorie des mouvements de capitaux assimilent en gros les investissements directs à des investissements de portefeuille et les expliquent par les différentiels de taux internationaux, c'est-à-dire par la possibilité de tirer un meilleur rendement du capital investi. Ainsi les firmes multinationales transfèrent leurs investissements des pays où le capital est abondant, donc moins bien rémunéré, vers les pays où il est rare, donc mieux rémunéré.

L'approche du marché imparfait regroupe la théorie de l'organisation industrielle, la théorie de la firme, la théorie de l'internalisation, de la localisation et de la mondialisation. Selon la théorie de l'organisation industrielle les facteurs macro et micro-économiques sont responsables des déviations à partir du modèle du marché parfait dans la vie réelle, en particulier les barrières à l'entrée et les coûts des transactions. Grâce à ces imperfections du marché, les firmes peuvent plus efficacement se diversifier ou s'intégrer verticalement ou horizontalement au lieu de se faire la concurrence. Selon la théorie de l'organisation industrielle, les firmes choisissent d'investir en un lieu à cause de son avantage comparatif. La théorie de la firme examine les éléments qui influent sur le choix que fait une firme de ses instruments d'investissement à l'étranger, depuis la vente d'un brevet ou d'une marque déposée jusqu'à un IDE à 100 % dans une filiale. La théorie de l'internalisation affirme que les firmes maintiennent les opérations au niveau interne par une filiale à 100 % parce qu'elles veulent contrôler les risques et conserver une part du marché. Selon cette théorie, les firmes décident d'investir à l'étranger en vue de s'assurer de la proximité des ressources (matières premières, main-d'oeuvre) et des marchés. "La globalisation réelle se définit comme l'interconnexion des marchés de facteurs et de produits à travers les échanges et l'investissement direct étranger. Ce processus de globalisation entraîne la substitution de l'internationalisation par l'intégration des marchés, or l'investissement direct étranger est le principal support de cette intégration. Il existe donc une corrélation positive entre le développement de la globalisation et l'évolution des flux d'IDE."9(*)

Aucune théorie de l'école de la modernisation ne parle des inconvénients des flux d'IDE que ce soit pour le pays d'origine ou le pays d'accueil. Selon les théoriciens de cette école, la décision d'investir à l'étranger est un choix motivé par la maximisation du profit qui est l'essence même du capitalisme. Les flux d'investissement direct sont d'un apport positif pour les pays d'accueil car ils permettent aux pays hôtes d'avoir accès au capital, aux technologies et au marché mondial y inclus les emplois générés et les revenus tirés par l'Etat de ces investissements.

C. Ecole de l'Intégration

Les théories de l'intégration rendent compte de la multiplicité des variables hétérogènes qui entrent dans le processus de l'IDE. Ces théories tiennent compte des variables macro, méso et micro économiques qui déterminent l'IDE. Le niveau macro couvre l'ensemble de l'économie, le niveau micro désigne la firme et le niveau méso représente les institutions liant les deux, par exemple les agences du gouvernement qui publient la politique de l'investissement pour les entreprises. La théorie de l'intégration éclaire davantage le point de vue du pays hôte sans tomber dans le piège de le présenter comme une victime, comme le fait la théorie de la dépendance. L'école de l'intégration cherche à analyser l'IDE du point de vue des pays hôtes ainsi que celui des investisseurs. Cette école regroupe trois grandes théories: le paradigme OLI (propriété, localisation, internalisation) de John. Dunning10(*), le paradigme ESP de Koopman et Montias et la théorie de l'adaptation institutionnelle à l'IDE.

Dunning dans Son paradigme «éclectique» (paradigme OLI) publié en 1977, intègre plusieurs approches théoriques. Partant du concept de marché imparfait, il conceptualise un paradigme réunissant trois avantages : les avantages spécifiques à la firme (Ownership), les avantages comparatifs de la localisation géographique du pays hôte (L) et les avantages de l'internalisation (I).

· Avantages Spécifiques à la firme (O)

Précédemment appelés avantages monopolistiques ou avantages compétitifs, les avantages spécifiques constituent les compétences distinctes détenues par la firme qui s'installe à l'étranger : possession d'une technologie plus avancée, facilité particulière d'accès aux ressources financières, existence d'économies d'échelle, différenciation du produit, etc.

· Avantages comparatifs de la localisation (L)

Il s'agit de l'avantage comparatif du pays d'accueil. Les avantages sont relatifs au coût et à la disponibilité des facteurs du produit, aux particularités du système institutionnel (fiscalité, réglementation du travail, degré de restriction aux échanges), à la langue, à la culture, etc.

· Avantages de l'internalisation (I)

Ce sont des avantages relatifs à l'intégration horizontale ou verticale des coûts liés aux imperfections du marché des biens et des facteurs de production.

Ainsi, selon Dunning, la firme décide d'investir à l'étranger si elle réunit simultanément les trois types d'avantage O, L et I. Dunning étudie les flux d'investissement d'un double angle, du côté des investisseurs (avantages spécifiques de la firme O) et du côté du pays d'accueil (avantage à la localisation). Sa théorie représente une synthèse des théories du capital, de l'avantage technologique, de la localisation et de l'internalisation. Cette théorie appartient à la vision libérale qui voit à travers l'IDE une opération bénéfique et pour l'investisseur et pour le pays d'accueil. L'investisseur cherche un profit maximum et le pays hôte reçoit le capital, la technologie et un marché plus large.

Le paradigme «ESP« d'après Montias et Koopman permet de comprendre les flux d'IDE à partir de l'évolution des variables structurelles d'un pays : l'environnement (E), le système (S) et le politique (P). L'environnement comprend les ressources naturelles et humaines et les infrastructures technologiques. Le système concerne les institutions politiques, économiques et sociales. Le politique inclut les actions spécifiques gouvernementales afin de réaliser leurs objectifs économiques et sociaux.

La théorie de l'adaptation institutionnelle à l'IDE, créée par Wilhelms Saskia et Witter Stanley, étudie la capacité d'un pays d'attirer, d'absorber et de préserver l'IDE. Les flux d'IDE dépendent de quatre institutions :

le gouvernement (G), le marché (M), l'éducation (E) et le milieu socio-culturel (S) selon l'équation : IDE = 130 + 131 G + 132 M + 133 E + 134 S.

Le paradigme ESP et la théorie de l'adaptation institutionnelle analysent l'importance des institutions du pays d'accueil dans la détermination des flux d'IDE. Les auteurs de ces deux théories acceptent l'hypothèse que l'IDE est un catalyseur pour la croissance économique et proposent des éclairages pour attirer, absorber et préserver les flux d'IDE. Ce qui distingue la théorie de l'intégration de l'IDE des théories précédentes est qu'elle accorde plus d'importance au niveau méso, l'espace dans lequel les variables macro et micro se rencontrent et les secteurs privé et public sont en interaction.

Parmi les trois grandes écoles présentées, seule l'école de la dépendance rejette l'importance de l'IDE pour les pays d'accueil. Elle considère que l'IDE renforce la dépendance et le sous-développement et n'apporte aucun apport incitatif à la croissance économique du pays hôte. Par contre, les deux autres écoles voient à travers l'IDE un élément positif, voire un catalyseur pour la croissance et le développement. L'école de l'intégration propose même des analyses relatives aux institutions des pays d'accueil en vue d'attirer, d'absorber et de préserver l'IDE.

D. La théorie « push-pull »

Des études ayant analysé les déterminants des IDE du point de vue de l'économie d'accueil indiquent deux principaux groupes de facteurs : les "pull factors" et les "push factors"11(*).

Les « pull factors » sont les facteurs qui attirent les investisseurs (effets positifs sur les IDE). Ils reflètent les différentes opportunités qu'offre une économie et les risques encourus par les investisseurs. Les « pull factors » sont les facteurs qui attirent les IDE. Les travaux sur les déterminants des IDE montrent que les « pull factors » sont des indicateurs macroéconomiques (PIB par tête, taux de croissance de l'économie), le degré d'ouverture de l'économie et l'indice de risque politique. D'autres « pull factors » peuvent être l'avantage comparatif en termes de coût de production, la stabilité politique et économique, en particulier l'absence d'hyperinflation et une bonne sécurité civile, la présence d'infrastructures (transport et information), un bon système éducatif, un bon cadre de travail, un environnement sécurisant pour les investissements, un marché local en pleine croissance, l'existence d'un bon système bancaire et financier, l'existence d'activités de substitution aux importations, les politiques incitatives.

Les « push factors » en revanche sont les facteurs répulsifs, autrement dit les facteurs qui découragent les investisseurs. Ce sont des facteurs relatifs aux coûts d'opportunité et qui décrivent l'environnement macroéconomique de l'investissement.

Paragraphe 2 : Quelques études empiriques

Les nombreuses analyses qui ont porté sur des déterminants des investissements directs étrangers ne sont pas parvenues à dresser une liste complète pour les facteurs expliquant leur pénétration sur un territoire donné.

Les études empiriques sur les déterminants de la localisation des firmes multinationales mettent principalement l'accent sur deux groupes de facteurs à savoir les facteurs d'ordre institutionnel et ceux d'ordre économique. Ainsi, selon Levis (1979) et Schneider F. et Frey B. S. (1985), pour obtenir un bon modèle pouvant permettre d'estimer les flux d'IDE dans les pays en développement, il faut absolument tenir compte à la fois des facteurs économiques et ceux politiques du pays récepteur des IDE.

D'une manière générale, il existe une certaine unanimité quant au rôle des institutions sur l'attractivité des IDE dans les pays en développement. La littérature fait ressortir quelques aspects prédominants : la qualité des institutions, le climat des investissements (réformes), la corruption, le risque politique, et la bonne gouvernance. Dans la littérature sur les déterminants d'ordre économique des IDE, certains auteurs ont mis l'accent sur l'influence de la volatilité du taux de change sur l'attractivité des IDE dans le pays d'accueil, alors que d'autres ont considéré le taux d'inflation et le taux d'intérêt comme facteurs déterminants des IDE. Par ailleurs, d'autres auteurs ont montré que la démographie et l'éducation peuvent aussi avoir un impact significatif sur la pénétration des IDE dans un pays.

Lucas (1993) pense que l'instabilité politique est une préoccupation des investisseurs étrangers dans les pays en développement. Dans le même ordre d'idées, Kaufmann et Wei (1999), Wang et Swain (1997) trouvent que l'instabilité politique, la corruption, la non-transparence institutionnelle, les guerres et autres coups d'Etat sont des situations qui réduisent les entrées d'IDE.

ESSO (2005) a effectué une étude sur les déterminants des IDE et leur influence sur la croissance économique en côte d'Ivoire. A partir des modèles économétriques, il a montré que : « le niveau moyen de connaissances, le niveau du PIB par tête, le degré d'ouverture, la dévaluation, les mesures incitatives à l'investissement, le taux d'épargne et le degré des libertés civiles et des droits politiques ont des effets significatifs sur les flux d'IDE entrants de la Côte d'Ivoire ». De même, il affirme les IDE ont eu une influence significative positive sur la croissance économique de la Côte d'Ivoire sur la période 1970-2001 ». Les variables utilisées pour l'analyse sont principalement internes. Ce sont le PIB par tête retardé, l'épargne en pourcentage du PIB, l'ouverture de l'économie, le capital humain, le crédit au secteur privé, l'inflation, les libertés civiles et les droits politiques, la dévaluation, les mesures incitatives. Le taux d'intérêt du marché français a été utilisé comme variable représentant les facteurs externes.

Hernandez et al. (2001), en étudiant les déterminants des IDE entrants de pays en développement, trouvent que le taux d'intérêt international, le PIB des pays industriels, le service de la dette et la variation du taux de change effectif réel influencent significativement la pénétration des IDE dans un pays.

Au Bénin, des études ont été menées ces dernières années sur l'évolution de la pénétration des flux d'IDE dans le pays. Il s'agit principalement de «l'examen de la politique d'investissement du Bénin« sous l'égide de la Conférence des nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED) publié en 2005 ; et de «l'évaluation du climat des investissements au Bénin« (ECI) de 2004 à 2005 sous la houlette de la Banque Mondiale.

Au total, les différentes études réalisées au Bénin ont révélé que l'instauration d'un climat plus favorable aux entreprises, ainsi que la création du CPI et du CFE ont donné rapidement des résultats encourageants. Toutefois, les réformes se sont montrées insuffisantes. Les résultats de l'enquête ECI indiquent que le climat des affaires au Bénin en 2004/2005 n'est globalement pas favorable au secteur privé, quels que soient les secteurs. En effet, les points négatifs sont sérieux et abondent. Les plus saillants sont liés à une corruption perçue comme endémique, à l'incohérence des réglementations et de leur application, à une faible efficacité de l'appareil judiciaire, à une taxation lourde et mal appliquée et à des problèmes d'accès et de coût des crédits. En outre, de sérieux problèmes d'infrastructures demeurent, notamment au niveau des transports et de la fourniture d'électricité.

Chapitre II 

APERçU DE L'EVOLUTION DES ide ET CADRE MéthodologiQUE de l'étude

Section 1 : Bref aperçu de l'évolution des IDE dans le monde,      et au Bénin

Paragraphe 1 : Evolution des IDE dans le monde

L'importance des investissements directs étrangers s'est nettement accrue ces dernières décennies dans le monde. Le flux des IDE a été multiplié par plus de 100 entre 1970 et 2007, passant de 13,4 milliards d'USD en termes nominaux à 1537 milliards12(*). Les deux tiers environ de ces capitaux ont été investis dans des pays industrialisés et seulement un tiers dans les pays émergents, en développement ou en transition (voir graphique n°1.1 : histogramme). Ces pays ont enregistré en moyenne 23% à 35% des flux mondiaux d'IDE sur la même période (axe de droite : linéaire). Signalons pour finir que l'évolution des IDE dans les pays en développement et en transition est marquée par une alternance de chute et de croissance (axe de droite : courbe).

Graphique n°1.3 : Investissements directs mondiaux selon les pays de destination

Source: Cnuced (2007), Zimmermann / La Vie économique

Paragraphe 2 : Evolution des IDE au Bénin

L'évolution des flux d'entrées nettes d'IDE au Bénin révèle que les années 70 et 80 ont été marquées par une très faible pénétration des IDE sur le territoire national. Cette situation est le fait de l'instabilité politique et, par la suite, du régime marxiste-léniniste qui ont régné dans le pays en ce moment (voir graphique n°1.4). Ainsi, entre 1975 et 1988, il y a eu en moyenne une entrée nette de 1.38 millions de dollars américains (USD). Ceci pourrait être en partie justifié par la crise économique des années 80 dont le pays avait sérieusement souffert. Dès 1989, les flux d'IDE reprennent une nette augmentation passant de 62,10 millions d'USD en 1989 à 120,78 millions en 1991. Cela est principalement dû au changement de régime politique (option de la démocratie) et aux profondes réformes politiques et structurelles13(*) engagées par les nouvelles autorités démocratiques pour l'amélioration de la situation économique et de l'attractivité du Bénin. Mais ces flux ont chuté tout aussi rapidement en 1993 (1,4 millions d'USD). Il y a eu une reprise progressive des flux entrants à partir de 1995 sans toutefois atteindre le niveau de 1991. Ainsi, on enregistre une moyenne de 36,87 millions d'USD sur la période 1995-2001. Après une chute en 2002 (13,51 millions d'USD), l'évolution des flux d'IDE est restée presque stagnante ces dernières années avec une moyenne de 57,07 millions d'USD de 2003 à 2008.

Notons enfin que les investissements directs étrangers entrants du Bénin proviennent essentiellement d'Europe, tout particulièrement de la France (voir graphique n°1.5). Ces IDE se sont principalement concentrés dans l'industrie textile avec une part relativement faible pour l'agroalimentaire (Graphique n°1.6).

Graphique n°1.4 : Flux nets d'IDE (en millions d'USD courants) Source : Réalisé sous Eviews 3.1 par l'auteur à partir des données de la Banque Mondiale

Graphique n°1.5 : Principales filiales des sociétés transnationales présentes au Bénin par pays d'origine

Source: CNUCED, FDI in Least Developed Countries at a glance 2002 (UNCTAD/ITE/IIA/6).

Graphique n°1.6 : Répartition des projets d'investissements étrangers agréés par branche d'activité (1992-2003)

Source : Centre de Promotion des investissements (CPI), 2004

Section 2 : Méthodologie de l'étude

Paragraphe 1 : Spécification du modèle et présentation des                           données

A. Spécification du modèle

Deux spécifications empiriques apparaissent dans la littérature sur les déterminants des IDE : l'équation de gravité et les modèles standards des déterminants des IDE. La première, généralement utilisée pour expliquer les flux de commerce, a été appliquée aux IDE bilatéraux. La deuxième approche a été largement confirmée dans la littérature empirique des déterminants des IDE. Nous adopterons donc la seconde spécification en nous inspirant des travaux de ESSO (2005) sur les déterminants des IDE en côte d'Ivoire. Les variables utilisées sont principalement internes. La variable représentant les facteurs externes est le taux de change effectif réel.

Ainsi, le modèle est spécifié comme suit :

IDEt = c0 + a1PIBHt-1 + c2TOt-1 + c3CDt-1 + c4TIt-1 + c5DS + c6TCt-1 + Rt

Avec:

§ IDE, Flux nets d'IDE sur le territoire national à l'année t

§ PIBH, le Produit Intérieur Brut par habitant ;

§ TO, le taux d'ouverture de l'économie ;

§ CD, le taux de crédit domestique ;

§ TI, le taux d'inflation ;

§ DS, la démocratie et stabilité ;

§ TC, le taux de change;

§ ci (i ? o), les paramètres des variables explicatives.

§ Rt désigne la composante de l'IDE non expliquée par le modèle (c'est- à dire le résidu).

Dans notre modèle, toutes les variables explicatives (à l'exception de la démocratie et stabilité) sont retardées d'une année. Ce retard s'explique en partie par le fait que les investisseurs tiennent compte de la situation du pays hôte au cours des années antérieures pour se décider.

B. Présentation des données

La question de la fiabilité des données devrait être la préoccupation de tout chercheur étant donné son incidence sur la qualité d'une recherche. Les données collectées dans le cadre de cette analyse sont des séries annuelles couvrant la période de 1975 à 2008 soit 34 observations. Cette période relativement longue présente l'avantage de se prêter aux tests économétriques et de nous rassurer sur la robustesse des résultats à obtenir. Ce sont des données secondaires (voir tableaux n°1.1 et n°2.1) fournies principalement par l'INSAE, la CNUCED et la Banque Mondiale.

La variable indépendante (variable expliquée) est mesurée par les flux nets d'IDE. Il s'agit, en fait, de la différence entre ce qu'un pays a injecté dans une autre économie et ce que d'autres économies ont injecté dans la sienne. Une entrée positive équivaut à ce que l'économie d'un pays reçoit plus qu'elle n'envoie dans d'autres économies. Les flux nets d'IDE dont nous disposons sont exprimés en dollars US courants.

Les déterminants des IDE (variables explicatives) retenus dans notre modèle peuvent être résumés comme suit :

- Le produit intérieur brut par habitant (PIBH)

Le Produit intérieur brut (PIB) illustre l'importance de l'activité économique d'un pays ou encore la grandeur de sa richesse générée. Quand il est formulé en dollars constants, comme c'est ici le cas, on peut procéder plus adéquatement à des comparaisons à travers les années puisqu'on tient alors compte de l'inflation ou de la déflation. L'expression du PIB par habitant permet de tenir compte de l'importance de la population. Le PIBH reflète la taille du marché intérieur et permet de mesurer l'évolution du pouvoir d'achat (Loesse, 2005).

- Le crédit domestique (CD)

Le taux de crédit domestique est utilisé comme proxy du climat des investissements dans le pays d'accueil. Il indique que les FMN choisissent en partie leur localisation en fonction de l'environnement et du milieu des affaires du pays hôte. Il est exprimé en pourcentage du PIB.

- Le Taux d'ouverture (TO)

Il mesure non seulement la dépendance économique d'un pays à l'égard de l'extérieur, mais aussi de manière plus indirecte les restrictions commerciales. Il est calculé ici en faisant la moyenne des importations et des exportations et en rapportant le résultat au PIB14(*). Une augmentation de ce taux signifie que l'économie d'un pays s'ouvre sur l'extérieur tant au niveau des importations que des exportations. Ce ratio a souvent un impact ambigu sur la localisation des IDE. En effet, son signe varie suivant la nature des IDE en place. Lorsque l'IDE est motivé par des dotations factorielles (IDE vertical), la baisse des barrières tarifaires entraîne un accroissement des IDE. En revanche une diminution des mesures de protection se traduit par un abaissement des IDE horizontaux (Bertrand & ai, 2003 De Sousa & Lochard, 2004).

- Le Taux d'inflation (TI)

Il traduit l'augmentation du niveau général des prix au sein d'une économie. Ce taux reflète le changement subi par le consommateur moyen pendant une période donnée lors de ses achats de biens et services. Il est utilisé comme mesure de stabilisation macroéconomique. Le signe attendu de cette variable est négatif.

- Le taux de change (TC)

Il mesure la compétitivité externe de l'économie. Le taux de change a théoriquement un impact incertain sur les IDE. Une appréciation de ce taux peut être à la fois une source d'attraction et de répulsion des IDE. En augmentant les coûts de production et les prix des actifs locaux, le taux de change réduit les IDE dont la stratégie est la réexportation.15(*) A l'opposé, une appréciation du taux de change pousse les investisseurs étrangers à investir plus dans l'optique de rapatrier plus de profit si la production est vendue à l'intérieur du pays hôte. Dans le cas de cette étude, il est utilisé le taux de change du dollar US par rapport au franc CFA (cotation au certain).

- La démocratie et stabilité (DS)

Cet indicateur représente le contexte socio-politique. Plus ce contexte sera favorable et plus les investisseurs auront moins d'appréhension à venir s'implanter. Elle est une variable «Dummy»16(*) utilisée pour distinguer la période révolutionnaire (avant 1990) de la période démocratique.

D'autres variables comme l'infrastructure, le capital humain, la corruption et la variation du taux d'intérêt international n'ont pas pu être intégrées au modèle du fait de l'absence ou du manque de données sur la période d'étude choisie.

Tableau n°1.1 : Présentation des variables du modèle.

Variable

Nom de la variable

Unité des
données

Signe
attendu

Sources

IDE

Investissement Direct Etranger

Millions de dollars US courants

 

BM

TC

Le Taux de Change

Dollar US par rapport au franc CFA

+/-

BM

PIBH

Le Produit Intérieur Brut par habitant

Dollars US constants

+

BM

DS

La Démocratie et Stabilité

Variable Dummy

+

Composée

CL

Le Crédit Local

Pourcentage du PIB

+

World
development indicators (BM)

TO

Le Taux d'Ouverture de
l'économie

Pourcentage

+/-

Calculé à partir des données de la BM

TI

Le Taux d'Inflation

Pourcentage

-

BM et INSAE

Paragraphe 2 : Méthode statistique d'estimation et critères de validation des hypothèses

L'estimation du modèle se fera par la méthode des Moindres Carrés Ordinaires (MCO). Les différents tests sont effectués sous le logiciel Eviews 3.1.

A. Tests de diagnostic

Pour la réussite de cette phase nous testerons d'abord la multi colinéarité entre la variable endogène et les variables exogènes. Ensuite, nous testerons la stationnarité de toutes les séries. Enfin le test de co-intégration des variables nous permettra de savoir s'il y a lieu de construire le modèle à correction d'erreur.

1. Le test de multi colinéarité de Klein

Le test de multi colinéarité est effectué pour prévenir le risque de l'instabilité des coefficients des moindres carrés. Il permet également de voir si la matrice des variables exogènes est régulière (c'est-à-dire inversible) et finie. Pour y parvenir, le test de Klein sera appréhendé. Ce test est fondé sur la comparaison du coefficient de détermination R² calculé sur le modèle à k variables et les coefficients de corrélation simple (r²xi xj) entre les variables explicatives. La règle de décision est la suivante : Si R²< r²xi xj, il y a présomption de multi colinéarité. Deux phénomènes ayant une évolution commune sont dits corrélés. Leur coefficient de corrélation indique le degré de liaison entre eux.

2. Le test de stationnarité des variables

Une série chronologique est stationnaire si la distribution des variables ne varie pas dans le temps. Ceci implique que la série ne compte ni tendance, ni saisonnalité et plus généralement aucun facteur n'évoluant avec le temps. Si la série est stationnaire, cela signifie que tout choc ne peut avoir qu'un effet temporaire. Dans la pratique, les variables économiques et financières sont rarement des réalisations de processus stationnaire. Le test de stationnarité utilisé est celui de Dickey Fuller Augmenté (ADF). Les tests ADF permettent donc de mettre en évidence le caractère stationnaire ou non d'une série temporelle par la détermination d'une tendance déterministe ou stochastique. Les hypothèses du test sont les suivantes :

H0 : présence de racine unitaire (série non stationnaire)

H1 : absence de racine unitaire (série stationnaire)

Ce test ajoute des retards au modèle testé afin de contrôler l'auto corrélation. C'est un procédé qui consiste à identifier l'ordre d'intégration pour saisir la tendance stochastique ou déterministe des séries. La règle de décision est la suivante :

-Si ADF estimé < ADF théorique, alors l'hypothèse H1 est vérifiée. La variable est donc stationnaire ;

- Si ADF estimé = ADF théorique, alors l'hypothèse H0 est vérifiée et la variable est non stationnaire.

3. Le test d'ADF sur les résidus du modèle de long terme

Le test d'ADF sur les résidus est fait pour confirmer l'hypothèse d'une co-intégration entre les variables ; ainsi lorsque le résidu est stationnaire, l'hypothèse d'une co-intégration entre les variables est acceptée. La règle de décision est la suivante :

Si le t-statistique ADF est inférieur à la valeur critique au seuil de 5%, alors il y a absence de racine unitaire dans les résidus.

4. Le test de co-intégration des variables

La co-intégration est une situation rencontrée lorsque deux séries possédant une racine unitaire ont une même tendance stochastique. Le recours au test de co-intégration permet de savoir si l'estimation par les MCO de la relation de long terme entre les variables est possible. De plus il permet de voir s'il y a lieu ou pas d'estimer un modèle à correction d'erreur.

v Conditions de co-intégration

Deux séries xt et yt sont intégrées si les deux conditions suivantes sont vérifiées :

- elles doivent être affectées d'une tendance stochastique de même ordre d'intégration d.

- une combinaison linéaire de ces séries permet de se ramener à une série d'ordre d'intégration inférieur

Par exemple, les taux d'intérêts pour deux obligations de termes différents sont généralement considérés co-intégrés: ils suivent une tendance similaire avec une différence constante (la prime de risque).

Soit  {xt} et {yt} I(1), si pour un è donné yt - è xt est I(0), alors on dit que {xt} et {yt} sont co-intégrés avec le paramètre d'intégration è. Si {xt} et {yt} sont bel et bien co-intégrés, alors â estimé de la régression yt = á + âxt + et est convergent et il n'y a pas de correction à apporter.

v Processus d'élaboration du test de co-intégration

Ce test est décrit par l'algorithme d'Engle et Granger. Il se réalise en deux étapes :

Etape 1 : Tester l'ordre d'intégration des variables

Une condition nécessaire de co-intégration est que les séries doivent être intégrées de même ordre. Si ce n'est pas le cas, elles ne peuvent pas être co-intégrées. Il faut à travers les tests DF et ADF déterminer soigneusement le type de tendance (déterministe ou stochastique) de chacune des variables, puis l'ordre d'intégration.

Etape 2 : Estimation de la relation de long terme.

Si la condition nécessaire est vérifiée, on estime par les MCO la relation de long terme entre les variables : yt = ao + a1 xt + pour que la relation de co-intégration soit acceptée, le résidu issu de cette régression doit être stationnaire. et = yt - â1x - âo

Si et est stationnaire, on passe à l'estimation du modèle à correction d'erreur.

5. Estimation du modèle à correction d'erreur (ECM)

Lorsque les séries sont non stationnaires et co-intégrées, il convient d'estimer leurs relations à travers un modèle à correction d'erreur. Engle et Granger ont démontré que toutes les séries cointégrées peuvent être représentées par un «ECM«.

Deux méthodes sont développées pour l'estimation du « ECM «. La première est en deux étapes et la seconde se présente en une seule étape.

Estimation du « ECM « en deux étapes.

Etape 1 : estimation par les MCO de la relation de long terme : yt= +xt + et.

Dans le cas d'espèce, on a :

IDEt = c0 + c1PIBHt-1 + c2TOt-1 + c3CDt-1+ c4TIt-1 + c5 DS

+ c6 TCt + Rt (1)

Etape 2 : estimation par les MCO de la relation du modèle dynamique (court terme) :

Le coefficient (force de rappel vers l'équilibre) doit être significativement négatif ; dans le cas contraire il convient de rejeter une spécification de type ECM. Car avec , le mécanisme de correction d'erreur (rattrapage qui permet de tendre vers la relation de LT) irait en sens contraire et s'éloigner de la cible de LT.

De même pour le cas d'espèce, la dynamique de court terme s'écrit :

dIDEt = c0 + c1dBIBHt-1 + c2dTOt-1 + c3dCDt-1 + c4dTIt-1 + c5dDS + c6dTC + c7Rt-1 (c7 < 0) (2)

En somme, lorsque les séries ne sont pas stationnaires en niveau, il y a présomption de co-intégration. Le test de JOHANSEN sera utilisé pour la vérification. Si les tests confirment que les séries sont co-intégrées, alors un Modèle à Correction d'Erreur (ECM) sera estimé. L'ECM traduit la dynamique de court terme et le modèle initial sera celui d'un équilibre de long terme.

B. Tests de validation

Après les tests de diagnostic, des tests de validation seront effectués : il s'agit du :

ü test de la qualité de la régression mesurée par le coefficient de détermination R2 ajusté ;

ü test de Breusch- Godfrey et la statistique Durbin Waston pour l'auto corrélation des résidus ;

ü test de normalité de Jarque et Bera ;

ü test d'hétéroscédasticité de White ;

ü test de significativité globale du modèle de FISHER ;

ü test de stabilité du modèle (CUSUM) ;

ü test de la significativité des variables avec la statistique de Student. Ceci permettra de faire une interprétation économique des résultats.

C. Critères de validation des hypothèses

La validation des hypothèses se fera sur la base des critères et indicateurs suivants :

· La première hypothèse sera vérifiée par la significativité des coefficients affectés aux variables PIBH et DS. Si ces coefficients sont positifs et que la probabilité associée aux t - Student est inférieure à 5%, cette hypothèse sera acceptée ; dans le cas contraire elle sera rejetée.

· De même la deuxième hypothèse sera acceptée si le coefficient de TC est significatif et positif et celui de TO est négativement significatif.

CHAPITRE III

RÉSULTATS EMPIRIQUES ET RECOMMANDATION DE POLITIQUES ECONOMIQUES

Section 1 : Résultats des tests préliminaires

Paragraphe 1 : Résultats des tests de diagnostic

A. Résultats du test de multi colinéarité de Klein

Le tableau ci-dessous donne la matrice des coefficients de corrélation entre les variables du modèle.

Tableau n°1.2 : Matrice des coefficients de corrélation entre les variables

 

IDE

PIBH

TO

CD

TI

DS

TC

IDE

1

 
 
 
 
 
 

PIBH

0.20

1

 
 
 
 
 

TO

-0.56

-0.35

1

 
 
 
 

CD

-0.54

-0.37

0.54

1

 
 
 

TI

-0.24

-0.16

0.29

-0.07

1

 
 

DS

0.67

0.33

-0.73

-0.85

-0.04

1

 

TC

-0.31

-0.64

0.78

0.52

0.10

-0.65

1

Source : Réalisé par l'auteur sous Eviews 3.1

La comparaison des carrés des coefficients de corrélation (entre la variable IDE et les variables PIBH, TO, CD, TI, DS, et TC) et du carré du coefficient de détermination (R2 = 0,81) laisse supposer une absence de colinéarité entre les variables. Elles sont donc corrélées et linéairement indépendantes d'après le test de Klein. Ainsi, on conclut qu'il y a absence de multi colinéarité entre les variables exogènes et la variable endogène.

B. Résultats du test de stationnarité des variables (ADF)

La réalisation du test de stationnarité nous a permis de constater que toutes les variables sont stationnaires en différence première.

Tableau n°1.3 : Test de stationnarité des variables

Séries

Niveau de la différence

Type de modèle

Retards

Niveau de confiance

T- statistiques ADF

Valeurs critiques

Observations

IDE

Différence

Première

Modèle

Sans contrainte et sans trend

0

5%

-5.831523

-1.9517

Stationnaire

PIBH

0

-4.884020

-1.9517

TO

0

-4.227553

-1.9517

CD

1

-3.351324

-1.9521

TI

0

-7.843007

-1.9517

DS

0

-5.567764

-1.9517

TC

0

-4.652713

-1.9517

Source : Résultats obtenus sous Eviews 3.1

C. Résultats du test d'ADF sur les résidus du modèle de long terme

Compte tenu de la non significativité de la tendance et de la constante pour toutes les variables, le test de racine unitaire a été exécuté sur le modèle [1] (sans constante, ni trend).

Tableau n°1.4 : Test d'ADF sur les résidus de long terme

Variable

Niveau de différence

type de modèle

niveau de confiance

T. Statistique ADF

Valeur critique

Rt

0

[1]

5%

-8.396852

-1.9517

Source : Résultats obtenus sous Eviews 3.1

Les résultats indiquent que le résidu de la relation de long terme est stationnaire ; ceci révèle alors un risque de co-intégration entre les variables. Nous allons donc procéder au test de co-intégration entre les variables pour lever l'incertitude.

D. Résultats du test de co-intégration des variables

L'analyse des résultats contenus dans ce tableau révèle que la statistique de Johannsen relative à la première valeur propre est supérieure au seuil de 1% à sa valeur critique (176,3611 > 119.80); on rejette donc l'hypothèse nulle selon laquelle il n'existe aucune relation de co-intégration (R= O) au seuil de 1%.

En revanche, on accepte l'hypothèse alternative (R = 3) selon laquelle il existe au plus trois relations de co-intégration entre les variables du modèle (34,19919 < 45.58) d'après la 5ème ligne du tableau. Ainsi donc, on accepte qu'il existe bel et bien une relation de co-intégration entre les variables.

Tableau n°1.5 : Test de co-intégration des variables

Hypothèses

Valeurs propres

Trace statistiques

Valeurs critiques 1%

R = 0

0.828140

176.3611

119.80

R = 1

0.772970

120.0067

90.45

R = 2

0.698503

72.56115

66.52

R = 3

0.419919

34.19331

45.58

R = 4

0.286117

16.76651

29.75

R = 5

0.138041

5.981366

16.31

R = 6

0.037643

1.227844

6.51

Source : Résultats obtenus sous Eviews 3.1

En somme les tests effectués nous permettent de procéder aux différentes estimations dans la mesure où les séries sont non stationnaires en niveau et sont co-intégrées. Ainsi, il va falloir estimer leur relation à travers un modèle à correction d'erreur.

E. Modèle à correction d'erreur (MCE)

Le tableau n°2.2 en annexe résume les résultats de la relation de long terme. Compte tenu des résultats obtenus on peut écrire :

IDEt = - 260 + 0.60PIBHt-1 - 1.13TOt-1 + 1.82CDt-1 - 0.40TIt -1 + 86.58DSt + 25707.69TCt-1

R² =0.84 Prob (F-statistic) = 0.000000 DW= 2.636317

Par ailleurs, Le tableau n°2.3 en annexe présente les résultats de la relation de court terme. La lecture de ces résultats permet d'écrire la relation de court terme suivante :

dIDEt = 2.04 + 0.56 dPIBHt-1 - 0.20 dTOt-1 + 2.85 dCDt-1 - 0.17 dTIt -1 + 81.82 dDSt

+ 8672.25 dTCt-1 - 1.35Rt-1

R² = 0.81 Prob (F-statistic) = 0.000004 DW= 1.917199

Paragraphe 2 : Résultats des tests de validation

A. Résultats du test de normalité de Jarque-Bera (JB)

La statistique de Jarque-Bera suit une loi de khi deux à deux degrés de libertés sous l'hypothèse de normalité. On accepte l'hypothèse de normalité des résidus lorsque l'une ou l'autre des conditions suivantes est vérifiée :

v Si la valeur estimée de la statistique de Jarque-Bera est inférieure à celle lue dans la table de Khi-deux au seuil de 5% à deux degrés de liberté (5,99) ;

v Si la probabilité de la statistique de Jarque-Bera fournie par Eviews, est supérieure au seuil de 5% (0,05).

Dans le cadre de cette étude, les résultats obtenus montrent que les erreurs sont normales pour les deux modèles. Pour le modèle de long terme, JB=1.823016 < 5.99 au seuil de 5% et la probabilité = 0.40>5% ; et pour celui du court terme, JB = 2.100717< 5,99 et la probabilité = 0.35>5% (voir en annexe graphiques n°2.2 et n°2.3).

B. Résultats des tests d'auto corrélation des erreurs

En l'absence d'auto corrélation des erreurs, le biais de simultanéité est corrigé. Pour le test d'auto corrélation des erreurs, il est utilisé le test de Durbin Watson et/ou la statistique de Breusch Godfrey. En effet, Banerjee, Dolado, Hendry, et Smith (1986) montrent que la méthode de la statistique de Breusch Godfrey en général donne de meilleurs résultats que la méthode à deux étapes de Engle et Granger (1987). Pour le cas de cette étude, nous utiliserons le test de Durbin Watson et celui de Breush Godfrey.

Le test de Durbin et Watson

0 < DW < dl ? autocorrelation positive

dl < DW < du ? doute

du < DW < 4-du ? indépendance

4-du < DW < 4-dl ? doute

4-dl < DW < 4 ? autocorrelation négative

De la lecture de la table statistique de Durbin-Watson on a :

d1 = 1.08 d2 = 1,89

Or, DW = 2.636317 pour le long terme. Ceci indique une zone doute.

Pour le court terme, DW = 1.917199 ; Ceci indique une absence d'autocorrelation.

Le test de Breusch Godfrey nous permettra de spécifier la position du long terme et peut être confirmer celle de court terme.

La statistique de Breusch Godfrey (GB = nR2)

Avec : P le nombre de retards des résidus ; n le nombre d'observations ; R2 le coefficient de détermination. Elle suit une distribution de khi deux à p degré de liberté.

On parle de non corrélation des erreurs lorsque nR2 < khi deux (p) ou si la probabilité donnée par eviews est > à 5%.

Les résultats de ce test nous montrent que les erreurs sont non corrélées (voir en annexe et tableaux n°2.5 et n°2.6 : probabilité = 0,11pour le modèle de long terme et 0,96 pour celui du court terme).

C. Résultats du test d'hétéroscédasticité des erreurs

Ce test permet de savoir s'il y a hétéroscédasticité des résidus du modèle et de détecter son origine. A cet effet, il régresse le carré des résidus en fonction des carrés des variables du modèle. La décision du test est basée sur la statistique de Fisher du modèle estimé. A l'image de celle de GB, la statistique de White est utilisée W = nR2 et suit un khi deux à p degré de liberté, lorsque n est grand. L'hypothèse d'homoscédasticité des erreurs est acceptée si la probabilité affichée est > à 5%. Les résultats issus de l'estimation sous eviews nous montrent que les erreurs sont homoscédastiques.

Pour le modèle de long terme, la probabilité = 0.074317>5% et celui du court terme, la probabilité est de 0.909331> 5% (tableaux n°2.7 et n°2.8)

D. Résultats du test de stabilité de CUSUM

Le test de CUSUM, qui est fondé sur la dynamique de l'erreur de prévision, permet de détecter les instabilités structurelles des équations de régressions au cours du temps c'est-à-dire d'étudier la stabilité du modèle. En fait, l'idée générale de ce test est d'étudier l'évolution au cours du temps de l'erreur de prévision normalisée ; et on appelle résidu récursif cette succession d'erreur de prévision calculée en t-1 pour t. Le CUSUM (Cumulative Sum) sera donc fondé sur la somme cumulée des résidus récursifs.

Le modèle de court terme étant dynamique, il ne s'applique qu'au modèle de long terme. Si la courbe ne coupe pas le corridor (en pointillés) alors le modèle est stable; par contre, il est instable dès lors que la courbe coupe le corridor. Le résultat issu d'eviews montre une courbe contenue dans un corridor. Ainsi pour le modèle d'IDE, les statistiques CUSUM restent dans leur intervalle ; nous rejetons donc dans l'ensemble l'hypothèse d'un changement structurel. On peut alors conclure que le modèle objet de cette étude est stable.

Graphique n°1.7 : Test de stabilité de CUSUM

Source : Résultats obtenus sous Eviews 3.1

E. Analyse de la significativité des coefficients

L'analyse de la significativité des coefficients se fera en deux étapes : l'analyse du point de vue de la qualité globale de l'ajustement d'une part et celle de la qualité individuelle des estimateurs d'autre part. Le test d'adéquation d'ensemble est fait à travers le test de Fisher. La validation statistique de la qualité globale des modèles est appréciée par le coefficient de détermination des modèles et par le test de Fisher. L'analyse de la qualité globale du modèle s'effectue à travers le coefficient de détermination du modèle (R2). Ce coefficient explique la part de l'évolution de la variable dépendante qui est expliquée par les variables exogènes.

L'appréciation de la qualité globale de l'ajustement se fait avec la statistique de Fischer qui indique si les variables explicatives ont une influence significative sur la variable à expliquer ou pas. Les hypothèses qui sous-tendent cette analyse sont :

Ho : tous les coefficients sont nuls

H: il existe au moins un coefficient non nul

L'arbitrage se fait par la comparaison de la valeur de la F-statistique estimée à celle tabulée par Fischer.

Le logiciel Eviews fournit automatiquement la probabilité associée à la F- statistique calculée, ce qui facilite grandement l'analyse. Il suffira donc de comparer la probabilité associée à la F-statistique au seuil de 5% retenu.

Dans le cas où la probabilité (F-statistic) < 5%, alors l'hypothèse Ho sera rejetée au profit de l'hypothèse alternative selon laquelle la régression est globalement significative.

Dans notre cas, la probabilité (F-statistic) = 0.0000 est inférieure à 5% pour le modèle de long terme : l'hypothèse nulle est rejetée et la relation de long terme est globalement significative. Ce résultat est conforme à la valeur de la statistique R² (ici R² = 0.84) qui renseigne lui aussi sur la qualité de l'ajustement selon qu'elle est proche de l'unité.

Pour se prononcer sur la significativité individuelle des estimateurs, on utilise la statistique de Student directement fournie par Eviews. Lorsqu'au seuil considéré la valeur de la statistique de Student estimée est supérieure à celle tabulée par Student, alors on retient l'hypothèse de significativité des coefficients. Dans le cas contraire, l'hypothèse de non significativité des coefficients est acceptée. Il sera utilisé ici, comme cela a été précédemment fait, la probabilité de rejet que fournit le logiciel Eviews au seuil retenu.

Les résultats de l'estimation de la relation de long terme montrent clairement qu'à 5%, les coefficients des variables PIBH, CD, DS et TC sont significatifs. (Voir annexe tableau n°2.2) 

En ce qui concerne la dynamique de court terme, le coefficient de la force de rappel est négatif (-1.348871) et significatif au seuil de 5%. Le modèle à correction d'erreur est donc accepté (Voir annexe tableau n°2.3). Tout effet exercé par une variable fondamentale sur le sentier d'équilibre des IDE est nécessairement soumis à une force de rappel. Le niveau de la vitesse d'ajustement indique que le retour à l'équilibre y est relativement rapide. Ainsi, pour corriger 95% de déséquilibre du niveau d'IDE au Bénin, il faut environs 2 ans 10 mois (2.84 ans)17(*).

Par ailleurs, le R²= 0.81 et la probabilité (F-statistic)= 0.00004< 5% nous renseignent sur la qualité globale du modèle de court terme. Notons que parmi les variables explicatives retenues, seules les coefficients des variables CD et DS sont significatifs.

L'étude économétrique ainsi achevée, il convient de passer à l'analyse économique des résultats obtenus.

Section 2 : Analyse des résultats et recommandations

Paragraphe 1 : Analyse des résultats et vérification des hypothèses

A. Interprétation économique des résultats

Il s'agit ici de vérifier si les variables explicatives utilisées ont les signes attendus et de faire ressortir leur importance dans la pénétration des IDE au Bénin. Notons qu'une augmentation d'un point d'une des variables, de la relation de long ou de court terme, ferait varier les entrées nettes d'IDE de la valeur du coefficient de cette variable, les autres étant considérées comme constantes. En d'autres termes, l'interprétation de l'effet des différentes variables sur l'IDE relève de l'importance des signes et des valeurs des coefficients qui leurs sont associés.

A long terme, les IDE sont significativement influencés par le Produit Intérieur Brut par tête (PIBH), le crédit domestique (CD), la démocratie et stabilité politique (DS), et le taux de change (TC) ; alors qu'à court terme, seules les variables CD et DS influencent significativement la pénétration des IDE au Bénin. Les signes attendus des différentes variables sont vérifiés pour les deux modèles. Le signe positif du taux de change indique qu'à long terme, une appréciation de ce taux pousse les investisseurs étrangers à investir plus dans l'optique de rapatrier plus de profit si la production est vendue à l'intérieur du Bénin.

L'observation des résultats de court terme révèle que les variables CD et DS favorisent l'entrée des IDE au Bénin. La variable Démocratie et Stabilité (DS) est nettement la plus explicative avec un coefficient de 81.82 et une probabilité de 0.0003. Ainsi, lorsque la démocratie et la stabilité politique croissent d'un point, les entrées nettes d'IDE augmentent de 81.82 points. Il est donc clair que le contexte socio politique joue un grand rôle sur l'attractivité du Bénin. Le taux d'ouverture présente un signe négatif, mais la non significativité de cette variable ne nous permet pas de conclure en ce qui concerne les types d'IDE au Bénin (IDE vertical ou horizontal). La significativité du crédit domestique (CD) montre que les investisseurs tiennent compte du crédit intérieur pour investir au Bénin. Le crédit domestique est donc utilisé comme proxy du climat des affaires dans le pays.

En somme, l'analyse des résultats empiriques révèle que la démocratie, la stabilité politique et le crédit local ont constitué des facteurs incitatifs à la localisation d'entreprises étrangères, à la prise de participation ou à l'acquisition du capital d'entreprises locales par des investisseurs étrangers. Il convient alors de confronter ces résultats obtenus aux hypothèses émises pour cette étude.

B. Vérification des hypothèses

Rappelons que la première hypothèse sera vérifiée si les coefficients des variables PIBH et DS sont tous positifs et significatifs. Par contre la seconde hypothèse sera validée si le coefficient de TC est significatif et positif et celui de TO est négativement significatif.

Au regard des résultats obtenus pour le modèle de court terme, le PIBH n'est pas significatif, mais DS explique positivement la pénétration des IDE au Bénin. Ainsi donc, la première hypothèse est partiellement vérifiée grâce à la significativité de la démocratie et la stabilité politique.

De plus, aucune des variables TO et TC n'est pas significative pour expliquer l'entrée des IDE au Bénin. La seconde hypothèse est donc rejetée.

A la lumière de tout ce qui précède, il importe de faire quelques recommandations susceptibles d'améliorer l'environnement des investissements au Bénin.

Paragraphe 2 : Recommandation de politiques économiques

Les résultats obtenus mettent en avant l'idée que des efforts intenses devront être menés par les autorités béninoises, notamment par le Centre de Promotion des Investissements (CPI), en vue de mettre en exergue le potentiel d'attractivité du pays et d'insuffler un nouveau souffle à l'entrée des IDE sur le territoire national. Dans cette optique, une série d'actions prioritaires devront être entreprises à savoir :

Ø Renforcer le rôle du CPI en tant que principale interface entre les investisseurs étrangers et les différents acteurs nationaux chargés de l'investissement ;

Ø Consolider les acquis démocratiques et assurer la stabilité politique en vue de rassurer les investisseurs. Pour ce faire, il faudra rendre le gouvernement transparent et responsable et assurer la transparence dans la vie politique, notamment la conquête du pouvoir par voie légale. Des efforts devraient aussi être consentis en vue d'assurer la sécurité des personnes et des biens, notamment la sécurité des investisseurs, d'améliorer la qualité des services rendus par la justice, d'assurer la liberté et l'impartialité juridique et administrative, d'assurer le respect des droits politiques ; tout ceci permettrait de  renforcer l'intégration sociale et de réaliser une société plus juste.

Ø Promouvoir les autres atouts compétitifs du Bénin : position géographique stratégique, main d'oeuvre qualifiée et autres richesses encore inexploitées ;

Ø Moderniser le cadre relatif à l'investissement par la mise à niveau du Code des investissements ;

Ø Favoriser un bon fonctionnement des institutions qui s'occupent de l'investissement dans le pays en réglant les problèmes de conflit entre ces différents services en créant un organe qui les regroupera et qui se chargera de coordonner leurs actions ;

Ø Appliquer des mesures prioritaires dans les secteurs stratégiques afin de mettre en valeur les opportunités d'investissements dans le pays ;

Ø Redynamiser le port autonome de Cotonou qui constitue le poumon de l'économie béninoise et le véritable portail commercial du Bénin. Ceci pourrait se réaliser à travers l'amélioration de ses infrastructures, des installations existantes et de l'efficacité de son administration ;

Ø Accorder plus d'importance au secteur privé en augmentant par exemple le crédit alloué à ce secteur ou en lui offrant d'autres incitations financières : subventions, prêts publics à des taux subventionnés, ....

CONCLUSION GENERALE

L'amélioration du volume des investissements directs étrangers permet d'insuffler une dynamique aux investissements privés plus porteurs de croissance. En effet, par le biais de la présence des firmes multinationales (ou de leurs filiales) et de l'internationalisation des firmes nationales, la multinationalisation a des effets bénéfiques diffus, capables d'accroître la compétitivité de l'économie nationale du fait que les investissements précèdent le commerce et créent la base commerciale ou productive. Par ailleurs les investissements directs étrangers apportent non seulement des capitaux et des marchés, mais également des technologies et des modes de gestion.

La stabilisation du cadre macroéconomique et la mise en oeuvre du programme de réforme et de libéralisation de l'économie ont permis au Bénin d'enregistrer au début des années 90 des performances remarquables en matière de flux entrants d'IDE. Cependant, dès 1994, ces résultats se sont vite estompés; les réformes engagées par les autorités ne semblent pas avoir été suffisantes pour pérenniser l'IDE. Ainsi, cette étude a eu pour objectif principal de ressortir des facteurs explicatifs de la pénétration des IDE dans le pays. Le but visé est d'aider le Bénin à améliorer sa capacité à attirer les investissements étrangers et à en bénéficier.

Au terme de notre analyse, il ressort que la démocratie, la stabilité politique et le crédit local sont des facteurs incitatifs à la localisation d'entreprises étrangères, à la prise de participation ou à l'acquisition du capital d'entreprises locales par des investisseurs étrangers au Bénin. De ce fait, une série de suggestions de politiques économiques a été faite pour améliorer l'attractivité du pays vis-à-vis des investissements étrangers. Ainsi, la consolidation de la démocratie et l'amélioration de la stabilité politique seraient des conditions favorables à un afflux des IDE sur le territoire national. L'augmentation du crédit alloué au secteur privé et l'octroi des subventions et des prêts publics à un taux bas pourraient également constituer des moyens d'attraction des IDE au Bénin. Par ailleurs, le renforcement du Centre de Promotion des Investissements (CPI) et la modernisation du cadre de l'investissement dans le pays donneraient un coup d'accélérateur à la pénétration des IDE au Bénin. Aussi, paraît-il nécessaire de mettre en oeuvre des mesures de politiques économiques visant à refléter et à promouvoir les autres opportunités d'investissement étranger du Bénin encore moins exploitées à savoir : sa position géographique stratégique au coeur de l'espace UEMOA et ses accords de libre échange avec le grand marché nigérian ; sa main d'oeuvre qualifiée et ses multiples ressources naturelles non encore exploitées. Le Bénin pourrait donc devenir une véritable plaque tournante commerciale pour l'Afrique de l'Ouest si la plupart de ses atouts sont valorisés.

En somme, la réalisation de ce travail nous a permis de nous rendre compte de la multiplicité et de l'inconstance des paramètres qui peuvent influencer l'entrée des IDE sur un territoire donné. Cependant, le manque ou l'absence de données statistiques sur le Bénin nous a obligés à retirer du modèle, certaines variables explicatives des IDE notamment : l'infrastructure, l'indice de corruption, le capital humain et la variation du taux d'intérêt international. Les études ultérieures sur les déterminants des IDE au Bénin pourraient donc parvenir à des résultats plus pertinents en ajoutant à leurs modèles, l'une ou l'autre de ces variables susmentionnées. Ceci permettra à coup sûr au Bénin de disposer d'un cadre plus attrayant et plus dynamique pour les investissements directs étrangers.

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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Principaux sites Internet :

· www.insae-bj.org

· www.memoireonline.com

· www.perspective.usherbrooke.ca

· http://stats.oecd.org

· www.unctad.org, «Statistics», «Statistical databases on-line», «Foreign Direct Investment» ou http://stats.unctad.org/FDI.

· www.worldbank.org

· www.zimmermann-thomas.ch

Tableau n°2.1 : Base de données

ANNÉES

IDE

PIBH

TO

CD

TI

DS

TC

1975

1,89

276,67

40,46

20,33

0,4

0

0,0047

1976

2,45

271,67

37,85

17,86

13,5

0

0,0042

1977

3,13

277,46

39,2

17,08

5,2

0

0,0041

1978

0,75

273,08

41,41

19,17

5,9

0

0,0044

1979

3,57

282,42

50,63

18,59

14,1

0

0,0047

1980

4,32

292,32

54,78

23,52

14,4

0

0,0047

1981

2,09

311,06

54,48

19,50

15,8

0

0,0037

1982

-0,01

307,36

40,42

27,78

22,3

0

0,003

1983

0,01

283,99

31,06

31,70

4,6

0

0,0026

1984

0,01

296,15

32,19

28,63

2

0

0,0023

1985

-0,09

307,9

36,44

32,13

-6,9

0

0,0022

1986

1,1

304,47

29,56

30,37

-1,5

0

0,0029

1987

0,1

290,46

27,75

29,12

0,8

0

0,0033

1988

0

290,88

25,49

29,85

1,9

0

0,0034

1989

62,1

273,39

22,38

21,06

1,8

0

0,0031

1990

62,38

272,59

25,88

22,38

1,6

1

0,0037

1991

120,78

275,3

27,17

14,75

0,7

1

0,0035

1992

77,57

275,84

30,06

13,20

3,3

1

0,0038

1993

1,4

275,06

29,07

9,33

1,1

1

0,0035

1994

13,65

276,9

21,85

11,68

33,6

1

0,0018

1995

13,33

279,94

24,84

11,74

15,5

1

0,002

1996

35,52

286,18

23,21

10,84

6,6

1

0,0019

1997

27,02

294,73

22,56

7,41

4,7

1

0,0017

1998

37,95

299,18

22,38

6,88

5,5

1

0,0017

1999

40,69

304,07

22,49

6,80

1,4

1

0,0016

2000

59,74

311,99

21,65

8,46

3,3

1

0,0014

2001

43,86

317,37

21,54

4,56

3,1

1

0,0013

2002

13,51

321,08

20,74

5,81

2,5

1

0,0014

2003

44,73

322,88

20,35

9,77

1,5

1

0,0017

2004

63,84

322,26

19,93

6,71

0,9

1

0,0019

2005

53,04

321,21

20,23

7,06

5,37

1

0,0019

2006

63

324,1

19,82

6,78

3,78

1

0,0019

2007

59,12

324,4

19,71

7,23

1,3

1

0,0021

2008

58,7

325,3

19,57

7,51

7,96

1

0,0022

Sources : Banque Mondiale ; INSAE ; Services Nationaux d'Etat.

Tableau n° 2.2 : Estimation du modèle de long terme

Dependent Variable: IDE

Method: Least Squares

Date: 09/19/09 Time: 18:41

Sample(adjusted): 1976 2008

Included observations: 33 after adjusting endpoints

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

C

-259.7417

81.86015

-3.172993

0.0041

PIBH(-1)

0.600985

0.226495

2.653413

0.0139

TO(-1)

-1.129478

0.613428

-1.841255

0.0780

CD(-1)

1.824118

0.573967

3.178086

0.0040

TI(-1)

-0.396848

0.406933

-0.975217

0.3392

DS

86.58042

13.92544

6.217428

0.0000

TC(-1)

25706.69

5551.889

4.630261

0.0001

D93

-77.71639

16.25042

-4.782424

0.0001

D94

-52.21753

16.11728

-3.239848

0.0035

R-squared

0.836835

Mean dependent var

29.37455

Adjusted R-squared

0.782447

S.D. dependent var

31.05416

S.E. of regression

14.48447

Akaike info criterion

8.411031

Sum squared resid

5035.194

Schwarz criterion

8.819170

Log likelihood

-129.7820

F-statistic

15.38632

Durbin-Watson stat

2.636317

Prob(F-statistic)

0.000000

Tableau n° 2.3 : Estimation du modèle de court terme

Dependent Variable: DIDE

Method: Least Squares

Date: 09/04/09 Time: 08:49

Sample(adjusted): 1977 2008

Included observations: 32 after adjusting endpoints

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

C

2.041266

2.660299

0.767307

0.4511

DPIBH(-1)

0.560200

0.421681

1.328491

0.1976

DTO(-1)

-0.198614

0.844909

-0.235071

0.8163

DTC(-1)

8672.245

7074.248

1.225889

0.2332

DCD(-1)

2.849082

0.794326

3.586790

0.0016

DTI(-1)

-0.167911

0.298627

-0.562278

0.5796

DDS

81.82133

19.33329

4.232148

0.0003

R(-1)

-1.348871

0.217578

-6.199490

0.0000

D93

-76.79042

13.32679

-5.762111

0.0000

D94

23.70728

13.52495

1.752855

0.0936

R-squared

0.812160

Mean dependent var

1.757813

Adjusted R-squared

0.735317

S.D. dependent var

24.63445

S.E. of regression

12.67377

Akaike info criterion

8.167253

Sum squared resid

3533.740

Schwarz criterion

8.625296

Log likelihood

-120.6761

F-statistic

10.56902

Durbin-Watson stat

1.917199

Prob(F-statistic)

0.000004

Graphique n°2. 1 : Test de normalité des erreurs de long terme

Graphique n° 2.2 : Test de normalité des erreurs de court terme

Tableau n°2. 4 : Test de Co-intégration des variables

Date: 09/04/09 Time: 14:08

Sample: 1975 2008

Included observations: 32

Test assumption: No deterministic trend in the data

Series: IDE TC TO TI CD DS PIBH

Lags interval: 1 to 1

 

Likelihood

5 Percent

1 Percent

Hypothesized

Eigenvalue

Ratio

Critical Value

Critical Value

No. of CE(s)

0.828140

176.3611

109.99

119.80

None **

0.772970

120.0067

82.49

90.45

At most 1 **

0.698503

72.56115

59.46

66.52

At most 2 **

0.419919

34.19331

39.89

45.58

At most 3

0.286117

16.76651

24.31

29.75

At most 4

0.138041

5.981366

12.53

16.31

At most 5

0.037643

1.227844

3.84

6.51

At most 6

*(**) denotes reject on of the hypothesis at 5%(1%) significance level

L.R. test indicates 3 cointegrating equation(s) at 5% significance level

Tableau n° 2.5 : Test d'auto corrélation des erreurs du modèle de long terme

Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:

F-statistic

2.406679

Probability

0.113445

Obs*R-squared

5.923943

Probability

0.051717

Tableau n° 2.6 : Test d'auto corrélation des erreurs du modèle de court terme

Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:

F-statistic

0.034595

Probability

0.966054

Obs*R-squared

0.110323

Probability

0.946332

Tableau n° 2.7 : Test d'hetéroscédasticité des résidus du modèle de long terme

White Heteroskedasticity Test:

F-statistic

2.057963

Probability

0.074317

Obs*R-squared

19.29614

Probability

0.114204

Tableau n° 2.8 : test d'hetéroscédasticité des résidus du modèle de court terme

White Heteroskedasticity Test:

F-statistic

0.495245

Probability

0.909331

Obs*R-squared

10.14644

Probability

0.810429

TABLE DES MATIERES

Avertissement.................................................................................i

Dédicaces.......................................................................................ii

Remerciement.................................................................................iii

Liste des sigles et abréviations............................................................v

Liste des tableaux et graphiques.........................................................vi

Sommaire.....................................................................................viii

INTRODUCTION GENERALE.............................................................................1

CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE..................................................5

SECTION 1 : PROBLÉMATIQUE, OBJECTIFS ET HYPOTHÈSES DE L'ÉTUDE 6

Paragraphe 1 : Problématique de l'étude 6

Paragraphe 2 : Objectifs et hypothèses de l'étude 8

A. Objectifs de l'étude 8

B. Hypothèses de l'étude 9

SECTION 2 : PRÉSENTATION DE QUELQUES CONCEPTS ET RÉALITÉS SUR                    LES                     IDE 9

Paragraphe 1 : Définition de concepts 9

A. Investissement direct 9

B. Investisseur direct 10

C. Entreprise d'investissement direct 10

D. Investissement direct étranger 11

E. Investissement de portefeuille 12

F. Firmes multinationales 12

Paragraphe 2 : Les motifs de l'investisseur étranger 14

SECTION 3 : REVUE DE LA LITTÉRATURE 15

Paragraphe 1 : Approche théorique des IDE 15

A. Ecole de la dépendance 15

B. Ecole de la modernisation 16

C. Ecole de l'Intégration 18

D. La théorie « push-pull » 21

Paragraphe 2 : Quelques études empiriques 22

CHAPITRE II : APERÇU DE L'EVOLUTION DES IDE ETCADRE METHODOLOGIQUE DE L'ETUDE.....................................................................25

SECTION 1 : BREF APERÇU DE L'ÉVOLUTION DES IDE DANS LE MONDE, ET AU BÉNIN 26

Paragraphe 1 : Evolution des IDE dans le monde 26

Paragraphe 2 : Evolution des IDE au Bénin 27

SECTION 2 : MÉTHODOLOGIE DE L'ÉTUDE 27

Paragraphe 1 : Spécification du modèle et présentation des données 27

A. Spécification du modèle 27

B. Présentation des données 27

Paragraphe 2 : Méthode statistique d'estimation et critères de validation des                           hypothèses 27

A. Tests de diagnostic 27

1. Le test de multi colinéarité de Klein 27

2. Le test de stationnarité des variables 27

3. Le test d'ADF sur les résidus du modèle de long terme 27

4. Le test de co-intégration des variables 27

5. Estimation du modèle à correction d'erreur (ECM) 27

B. Tests de validation 27

C. Critères de validation des hypothèses 27

CHAPITRE III : RESULTATS EMPIRIQUES ETRECOMMANDATION DE POLITIQUES ECONOMIQUES...........................................................................40

SECTION 1 : RÉSULTATS DES TESTS PRÉLIMINAIRES 27

Paragraphe 1 : Résultats des tests de diagnostic 27

A. Résultats du test de multi colinéarité de Klein 27

B. Résultats du test de stationnarité des variables (ADF) 27

C. Résultats du test d'ADF sur les résidus du modèle de long terme 27

D. Résultats du test de co-intégration des variables 27

E. Modèle à correction d'erreur (MCE) 27

Paragraphe 2 : Résultats des tests de validation 27

A. Résultats du test de normalité de Jarque-Bera (JB) 27

B. Résultats des tests d'auto corrélation des erreurs 27

C. Résultats du test d'hétéroscédasticité des erreurs 27

D. Résultats du test de stabilité de CUSUM 27

E. Analyse de la significativité des coefficients 27

SECTION 2 : ANALYSE DES RÉSULTATS ET RECOMMANDATIONS 27

Paragraphe 1 : Analyse des résultats et vérification des hypothèses 27

A. Interprétation économique des résultats 27

B. Vérification des hypothèses 27

Paragraphe 2 : Recommandation de politiques économiques 27

CONCLUSION GENERALE.....................................................................54

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 27

ANNEXES 27

TABLE DES MATIERES.........................................................................66

* 1 La convention pour le règlement des différends relatifs aux investissements entre Etats et ressortissants d'autres Etats, signée à Washington le 18 mars 1965, sous les auspices de la Banque mondiale, et la convention portant création de l'agence multilatérale des investissements (AMGI), adoptée en 1985.

* 2 Constitution du Bénin, Loi N° 90-32 du 11 décembre 1990.

* 3 Code des investissements du Bénin, Loi N° 90-002 du 9 mai 1990.

* 4 BANQUE DE FRANCE - Rapport Zone franc - 2007

* 5 Voir graphique n°1.4 , page 28

* 6 www.oecd.org/ dataoecd/39/45/40632182.pdf. La quatrième édition de cette définition est parue en avril 2008.

* 7 Source: IMF «Balance of payments text Book» , 1996, P. 54-82

* 8 Saskia Wilhelms, l'investissement direct étranger et ses éléments déterminants dans les économies naissantes, Agence des Etats Unis pour le développement international, Juillet 1998, pp9-10.

* 9 Yves Crozet, Les grandes questions de l'économie internationale, Nathan, 1997, p138.

* 10 Louis Muchielli, De nouvelles formes de multinationalisation, Problèmes économiques, Juillet 1991,

pp25-32.

* 11 Voir par exemple Merlevede et Schoors (2004), Wilhelms et Witter (1998), Boudjedra (2004).

* 12 Source : La Vie économique, Revue de politique économique 7/8-2008

* 13 La mise en oeuvre du Programme d'Ajustement Structurel (PAS) ; adoption de la Constitution du Bénin, Loi N° 90-32 du 11 décembre 1990 ; adoption du Code des investissements du Bénin, Loi N° 90-002 du 9 mai 1990.

* 14 Confère Lexique d'économie, 9è édition DALLOZ (2006)

* 15 N. Idir, A. Kamali et E. Unan, «INTEGRATION REGIONALE SUD-SUD ET INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS : EFFET TAILLE DE MARCHE « Version provisoire

* 16 Variable prenant la valeur zéro (0) avant 1990 et un (1) à partir de 1990

* 17 ELBADAWI et Ali (1997) ont déterminé le temps requis pour résorber x% d'un choc extérieur. Leur calcul est la suivante (1-á) t = (1-x), où á est la valeur absolue du terme de correction d'erreur et t est le nombre d'années requises.






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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe