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La gestion des décharges à  Kinshasa et l'aménagement de l'espace urbain

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par Holy HOLENU MANGENDA
Université de Kinshasa RDC - Diplôme d'études approfondies 2012
  

Disponible en mode multipage

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SOMMAIRE

DEDICACE

LIMINAIRE

AVANT PROPOS ET REMERCIEMENTS

LES SIGLES

INTRODUCTION GENERALE

1. LE CONTEXTE ET L'INTERET DE L'ETUDE

2. LA PROBLEMATIQUE DE L'ETUDE

3. LES OBJECTIFS DE L'ETUDE

4. LES HYPOTHESES DE RECHERCHE

5. LES METHODES ET TECHNIQUES DE RECHERCHE

6. L'OSSATURE DU TRAVAIL

PARTIE I : LES GENERALITES CONCEPTUELLES ET METHODOLOGIQUES

CHAPITRE I : LES GENERALITES SUR LES DECHARGES URBAINES

INTRODUCTION

I.1. LE CONCEPT DES DECHARGES URBAINES ET SA PROBLEMATIQUE EN RDC

I.1.1. LA TYPOLOGIE DES DECHARGES

1°. Les déchets biodégradables ou compostables

2°. Les déchets recyclables

3°. Le Centre de Stockage des Déchets Ultimes (CSDU)

4°. Le Centre de Stockage des Déchets Dangereux (CSDD)

I.2. L'EXPLOSION DEMOGEOGRAPHIQUE DANS LA VILLE DE KINSHASA

I.2.1. L'explosion démographique à Kinshasa

I.2.2. L'explosion spatiale à Kinshasa

I.2.3. La crise urbaine à Kinshasa

I.3. LA GESTION DES DECHARGES URBAINES

I.3.1. Historique de la gestion des décharges dans le monde

I.3.2. Les considérations actuelles sur la gestion des décharges dans le monde

I.3.3. La ville de Kinshasa et la production des décharges

I.4. LE TRAITEMENT DES DECHETS

I.4.1. Les décharges contrôlées

I.4.2. Les décharges non contrôlées

I.4.3. L'incinération

I.4.4. L'enfouissement

I.4.5. La valorisation des déchets

I.4.6. Le compostage

1°. Le procédé Bangalore

2°. Le procédé d'Indore

3°. Compostage en tas, en silos ou en fosses

1.5. LES TRANSFORMATIONS DES DECHARGES URBAINES

I.5.1. Le recyclage des déchets

I.5.2. Le recyclage du verre

1.5.3. Le recyclage du plastique

I.5.4. Le recyclage des déchets végétaux

I.5.5. Le recyclage de l'aluminium

CONCLUSION

CHAPITRE II : LA METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE ET LA PRESENTATION DES DONNEES

INTRODUCTION

II.1. LES METHODES DE RECHERCHE UTILISEES

II.1.1. Les méthodes statistiques

II.1.2. Les méthodes descriptives

II.1.3. L'analyse systémique

II.2. LES TECHNIQUES ET LA COLLECTE DES DONNEES

II.2.1. l'enquête bibliographique ou l'observation indirecte

II.2.2. La recension

II.2.3. Les enquêtes et interviews dans le cadre de l'observation directe

II.2.4. L'imagerie satellitaire

II.2.5. La cartographie thématique

II.2.6. L'utilisation du SIG (Map Info)

II.2.7. La modélisation

II.3. LA PRESENTATION DES DONNEES

II.3.1. Le choix des variables et leur justification

II.4. L'ANALYSE MULTIVARIEE DES DONNEES D'ENQUETES

II.4.1. La matrice d'informations géographiques

II.4.2. La matrice d'indices de concentration

CONCLUSION

PARTIE II : IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX DES DECHARGES URBAINES ET

L'ANALYSE SPATIALE DES DONNEES

CHAPITRE III : LA PRESENTATION DES DONNEES SUR LES DECHARGES URBAINES ET LEUR IMPACTENVIRONNEMENTAL A KINSHASA

INTRODUCTION

III.1. LA PRESENTATION DES VARIABLES A KINSHASA

III.2. LA CONCENTRATION SPATIALE DES VARIABLES

III.3. LA MATRICE D'AUTOCORRELATIONS SPATIALES

III.4. L'IMPACT ENVIRONNEMENTAL DES DECHARGES URBAINES A KINSHASA

CONCLUSION

CHAPITRE IV : L'ANALYSE DES DONNEES, LE MODELE THEORIQUE ET LA PROPOSITION D'AMENAGEMENT DURABLE DE LA VILLE DE KINSHASA

INTRODUCTION

IV.1. LE MODELE THEORIQUE DE LA GESTION DES DECHARGES POUR LA VILLE DE KINSHASA

IV.1.1. La proposition du plan de gestion des décharges urbaines à Kinshasa

IV.1.2. Les acteurs

IV.1.3. La prise en considération des us et coutumes de la population locale vis-à-vis des déchets

IV.2. PROPOSITION D'AMENAGEMENT DURABLE DE LA VILLE

IV.2.1. L'aménagement des sites pour les bacs

IV.2.2. L'aménagement des sites pour les décharges finales

IV.2.3. Les principes directeurs de la décharge

IV.2.4. Les caractéristiques de la décharge contrôlée

IV.2.5. L'aménagement des voies d'accès aux décharges

IV.2.6. L'aménagement des zones d'enfouissement

IV.3. L'EBAUCHE DU PLAN PARTICULIER D'EVACUATION ET D'EXPLOITATION DES DECHARGES URBAINES A KINSHASA

CONCLUSION

CONCLUSION GENERALE

DEDICACE

A mon regretté père Ruphin MUHANGENU MANGENDA, Les mains lâches et traitresses s'étaient glorifiées parce que le destin t'envoyait dans le séjour des morts, j'aurai bien voulu ta présence en ce moment, dommage, tu m'as quitté trop tôt !

A ma très chère mère MASAKU KAKESE WA TSHIBAWU Astrid, pour tant de sacrifices, tant d'amours et tant d'affections pour guider mes pas vers le chemin du bonheur !

A mon épouse, IWEZELA KALALA Tania, mes enfants, HOLENU ITELA Holtan, HOLENU YAV Gouchi et HOLENU MUHANGENU MANGENDA Ruphin pour votre disponibilité à mes cotés.

HOLENU MANGENDA Holy

LIMINAIRE

Je m'empresse de dire ici que ce n'est pas routine que je le fais, au contraire, ces pensées sont le reflet de ma foi et de ma conviction : « il faut de fois oser ».

Mais c'est une chose trop osée que de rédiger une « note » qui témoigne non seulement le niveau de formation atteint, mais aussi est soumise à l'appréciation des héros de la Science. Ceux là même qui ont fait de la critique, la sève nourricière de la Science. Se livrer à un tel exercice dans un univers en pleine ébullition et où ces guerriers sont prêts à vous dévorer dès la première occasion, il faut bien du courage et surtout une volonté inébranlable de vaincre, pour mieux se défendre. C'est bien le combat que j'ai eu la ferme volonté de mener et surtout d'en faire un de plus exemplaire de ma vie d'homme.

La persévérance, oui la persévérance et l'intelligence ont été mes arcs boutants durant toute ma vie de chercheur, pour éviter ce qui pouvait être la plus grosse et colossale erreur de ma vie « d'abandonner » et grâce aux conseils de SIRACIDE 11 :1-3 je cite : « ne te détourne pas, par lâcheté du désespoir. Traverse -le, c'est par delà qu'il sied de retrouver motif d'espérance. Va droit, passe outre. De l'autre coté du tunnel, tu trouveras la lumière ».

La sagesse de l'humble lui fait relever la tête ; elle le fait siéger au milieu des grands. Ne loue pas un homme pour sa beauté, ne prends personne en honneur à son seul aspect. L'abeille est petite parmi les êtres aillés, mais ce qu'elle produit est de ce qu'il y a de plus doux ». Et grâce à la phrase célèbre de Son Eminence Diangienda Kuntima Joseph, je cite : « le plus grand péché qu'un homme puisse commettre est le péché de désespoir ».Nous voici presque au bout du tunnel, contemplant à un pas l'autre rive. Il suffit de repêcher un dernier souffle pour terminer la course et atteindre ainsi notre objectif.

En quittant un bon matin ma très chère mère, je n'avais qu'un idéal, de faire des études universitaires pour des lendemains meilleurs. Plus d'un quart des siècles après, mon espoir n'est que partiellement satisfait car, je projette encore mon avenir un peu plus loin. L'on ne peut inventer que des mensonges, la vérité existe et je suis la vérité sur ma vie, je sais qui sont les artisans de cette victoire, mais le titre est ma propriété.

L'environnement dans lequel nous vivons est une réalité inachevée, nous devons nous y mettre pour son achèvement, et surtout à l'heure actuelle que nous vivons la mondialisation, le monde est devenu ce «  village planétaire » au seuil duquel notre présence doit être effective pour un développement durable.

Il est enfin bon que nous puissions parler de ces réalités ensemble car chacun a rêvé, mais il a rêvé seul, ce n'était qu'un rêve. Aujourd'hui, nous continuons à rêver, mais nous rêvons ensemble, ce n'est plus un rêve. C'est par contre le début de la réalité. Nous rêvons un monde juste, conscient de ses valeurs intrinsèques, un monde dans lequel devra relever, dans la peine comme dans la joie et dans la solidarité, avec abnégation et intelligence le degré du développement durable.

Demain nous cesserons de rêver, notre rêve sera devenu réalité, et cette réalité ; c'est le début de notre développement.

HOLENU MANGENDA Holy

AVANT-PROPOS ET REMERCIEMENTS

Au terme de ces études approfondies en sciences géographiques à l'Université de Kinshasa, qu'il me soit permis de glorifier le Seigneur Dieu, Maitre des temps et des circonstances et Son Eminence Simon KIMBANGU KIANGIANI, Chef spirituel de l'Eglise Kimbanguiste de m'avoir témoigné de leurs faveurs et leurs soutient.

Il a été long, il s'est révélé pénible, plein d'obstacles, mais tout aussi riche, ce chemin parcouru à travers toutes les péripéties qui constituent ma formation universitaire. Le thème présenté dans ce travail fait partie de ceux qui sont au centre des préoccupations environnementales, économiques, sociales et politiques actuelles. Les analyses auxquelles ce problème peut conduire ne sont pas du statu quo, mais sont plutôt destinées à se développer, à se diversifier dans le temps et au besoin à être dépassées.

C'est dire combien il m'a été pénible de disserter sur un sujet aussi vaste pendant plus de deux ans, dans un terrain aussi glissant que celui d'aménagement.

Je ne saurai citer tous les noms car l'oubli de certains ne me pardonnera jamais. Néanmoins, je m'en vais sans doute, exprimer ma très profonde gratitude en premier lieu à Monsieur le Professeur Dr. KAKESE KUNYIMA Constantin pour la sollicitude avec laquelle il a dirigé ce travail nonobstant ses multiples et impérieuses occupations, je lui dois une reconnaissance sans faille et à travers lui, toute sa famille.

Ma redevance va encore à l'endroit des Messieurs les Professeurs ordinaires LELO NZUZI Francis et ALONI KOMANDA Jules, pour avoir acceptés de contribuer à la réalisation de ce travail en tant que membres du comité d'encadrement, par leurs remarques, les discussions et encouragements tout au long de ma recherche. Je suis aussi redevable à tout les corps enseignant de l'Université de Kinshasa en général et ceux du Département des Sciences de la terre en particulier, qui n'a ménagé aucun effort pour ma formation, qu'il me soit permis de m'arrêter un bref moment sur quelque uns notamment : les Professeurs NTOMBI MUEN KABEY Médard, KANDA NKULA Valentin, MPIANA KENABABO Charles, MITI TSETA Félicien, MAKUTU Adalbert, ONGENDANGENDA TIENGE Albert, MVUEMBA NTANDA Félix, KOY KASONGO...

Que mes ainés scientifiques, trouvent ici une marque de reconnaissance envers eux à travers ce travail, il s'agit de PANGU SAGHY Serge, KISANGALA Modeste, WETSHONDO Dominique, CIBAMBULA Emmanuel, MUYA LUBILANJI Gustave, YINA Didier, MAKOKA Getou, NDETE KILINGA Michel, KABONUA Janvier, KABUYAYA Noel et MUSENGA Virginie.

Je pense aussi à mes amis et collègues : KISONGA Eric, MUTAMBA Roger, NSIYILUNGA Julien, MANGONI  Gloria, KAYEMBE Mathieu, MUANZA Aimé, KAYEMBE Célestin, MULABA Pius, DIKUNDUAKILA Olivier, LUKUNKU Remy, MBEPONGO Legrand, KALUNDA Stéphane, MUNDA Armand....

Ma reconnaissance va également à tous les membres de ma famille indistinctement, et avec la même sincérité, il s'agit de LUBOYA Amisi, MBUMBA Henry, LULUA LUMBIMBO, KASHALA Charly, MAMONA Monique, MUHANGENU Charlotte, MANENGU Richard, TSHIFUTSHI Paulin, KASONGO Stève, DIOMA TSHINOTA...

Je remercie très vivement le Professeur GUSHIMANA YAV pour avoir voulu apporter une pierre à cet édifice à travers ses encouragements et stimulations.

Qu'une pense pieuse, soit réservée à l'endroit des feux, Professeur NANGE KUDITA Modeste, Chef TSHINOTA WATALA Ousman et MUANDVUMBA TSHIKALU Edouard, qu'ils soient reconnus à travers ce travail, fruit de leurs sages conseils et encouragements, Les mains lâches et traitresses peuvent se glorifier aujourd'hui parce que le destin les a envoyé dans le séjour des morts. Que la terre de nos ancêtres leur soit douce.

Il serait injuste de clore ces propos sans penser à tous les miens, je pense à ISENGE LOKWA, TSHIBUMBU PTK, MBUKU François, PUELA Fidèle, MATITI KIAZOLA Tonton...

Enfin, que ceux dont les noms ne sont pas cités dans ces lignes, ne me tiennent pas rigueur, mais qu'ils trouvent ici l'expression de ma très sincère gratitude pour la qualité et la quantité de leur service.

HOLENU MANGENDA Holy

KINSHASA, 2012

LES SIGLES

1. ACM  : Analyse en Composante Multiple

2. ACP  : Analyse en Composante Principale

3. BTP  : Bâtiments et Travaux Publics

4. CDI  : Indice de Développement Urbain

5. CET  : Centres d'Enfouissement Techniques

6. CSDD  : Centre de Stockage des Déchets Dangereux

7. CSDU  : Centre de Stockage des Déchets Ultimes

8. DBEC  : Déchets Banals des Entreprises du Commerce

9. DEEE  : Déchets D'Equipements Électriques et Électroniques 

10. DIB  : Déchets Industriels Banals

11. DID  : Déchets Spéciaux et Déchets Industriels Dangereux

12. DIS  : Déchets Industriels Spéciaux

13. DMS  : Déchets Ménagers Spéciaux

14. DTQD  : Déchets Toxiques en Quantités Dispersées

15. FAZ  : Forces Armées Zaïroises

16. GPS : Global Positioning System

17. ISDND  : Installation de Stockage des Déchets Non Dangereux ;

18. MNU  : Médicaments Non Utilisés

19. NEST  :Nigerian Environmental Study

20. PAUK  :Programme d'Assainissement Urbain à Kinshasa

21. PED : Pays en Voies de Développement

22. PEEFV  : Produits Electroniques et Electriques en Fin de Vie

23. PNA  : Programme National d'Assainissement

24. PNUD  : Programme des Nations Unies pour le Développement

25. RDC  : République Démocratique du Congo

26. RÉM  : Rayonnement Electromagnétique

27. SDAU  : Schéma Directeur d'Aménagement et d'Urbanisme

28. SDI  : Indice de Développement Durable

29. SIG  : Système d'Informations Géographiques

30. TRIVAC  : Trier, Recycler, Incinérer, Valoriser, Communiquer

INTRODUCTION GENERALE

1. LE CONTEXTE ET L'INTERET DE L'ETUDE

De nos jours, les questions touchant la gestion des décharges urbaines et, par extension, la planification et la gestion de l'environnement urbain comptent parmi les plus complexes auxquelles doivent répondre les gestionnaires urbains en raison de leurs effets sur la santé humaine, le développement durable et la situation financière des villes. Si la gestion des décharges urbaines apparaissait autrefois comme une activité de nature purement technique, organisationnelle et financière, on se rend compte aujourd'hui qu'elle comporte une dimension culturelle marquée et qu'elle constitue un très important levier du pouvoir.

C'est dans ce contexte que cette étude se veut un cadre d'analyse des possibilités d'un aménagement durable dans la Ville de Kinshasa, et permettra aux populations urbaines de Kinshasa et des grandes villes Africaines d'avoir des informations sur le danger que représentent les décharges qui nous entourent ; de contribuer à la littérature scientifique en vue des prochaines études dans le domaine environnemental (gestion des détritus, scories ou décharges urbaines). Ce qui prouve à suffisance que l'intérêt de cette recherche n'est pas à démontrer pour la ville Province de Kinshasa, où les animateurs de nouvelles institutions issues démocratiquement des urnes prônent sans ambages meilleure vie aux gouvernés.

Les intérêts tant politique, social, économique que scientifique  sont à imputer à cette étude:

Ø Sur le plan politique, la gouvernance et la gestion des décharges dans la ville de Kinshasa, est à percevoir comme une contribution aux efforts que les autorités sont appelées à déployer pour tenter d'améliorer tant soit peu, les conditions de vie de la population et l'environnement dans lequel elle vit ; gagner la confiance de la population en rendant son écosystème salubre et sain ;

Ø Sur le plan social, la présence de décharges non contrôlées le long des habitations et dans tous les coins de la ville, provoque beaucoup de maladies liées à l'insalubrité, il y a nécessité de rendre cet écosystème salubre. Ainsi, la gestion des détritus qu'on trouve dans la ville, requiert une attention particulière des gouvernants et gouvernés, du fait qu'elle représente un danger permanent pour l'environnement et ses différents composants (arbres, êtres humains, êtres vivants).

Sur le plan économique, les décharges constituent de la matière première qui peut être valorisée, et génèrent beaucoup de recettes et d'emplois dans la filière "déchets" ; la maîtrise de la gestion des décharges, représente un grand gisement d'économie à travers le recyclage et la valorisation des déchets ; La ville de Kinshasa grandit démographiquement beaucoup trop vite, sa capacité de gérer les déchets produits par 10 000 000 d'habitants est plus que dépassée. La question qui se pose est de savoir « QUE FAIRE ». Il est reconnu aujourd'hui que ces quantités des déchets peuvent être utilement mises en valeur au lieu d'y voir uniquement un phénomène gênant, encombrant et polluant. Il faut maintenant y voir avant tout une ressource des matières premières "secondaires".

Ø Sur le plan scientifique, on doit arriver à proposer un plan particulier de gestion des décharges dans la ville de Kinshasa tenant compte des normes universelles  pour un développement durable;

Ø Sur le plan écologique, il y a protection de l'environnement par la réduction des émissions de méthane qui est un puissant gaz à effet de serre responsable du réchauffement planétaire, et la bonne gestion des décharges rassure la préservation de l'environnement.

Ce travail s'inscrit dans le domaine de géographie, plus précisément de l'urbanisme et aménagement du territoire. L'aménagement et l'environnement sont un domaine d'études interdisciplinaires et la géographie est un secteur d'étude en lien étroit avec d'autres.

Concernant le caractère interdisciplinaire de l'urbanisme et de l'aménagement, on relève que ce penchant d'interdisciplinarité n'influe pas sur la prédominance de la dimension géographique.

Même si l'étude des décharges intéresse de nombreuses disciplines, (la géographie, l'environnement, l'économie, la politique, le droit, la sociologie, l'aménagement du territoire, l'urbanisme, la géologie, la géomorphologie, Hydrologie...), elle est également triplement au coeur des préoccupations majeures de la géographie dans la mesure où :

ü On va arriver à quantifier et localiser les différentes décharges pour leurs éventuelles évacuation ;

ü Localiser les différents sites pouvant constituer des décharges finales ;

ü Identifier des voies de passage des véhicules et engins pour les décharges finales.

Voilà pourquoi, une réflexion autour des différentes solutions relatives à la gestion des décharges dans la ville de Kinshasa est urgente pour l'aménagement durable de son espace, pour concilier les besoins du présent, sans compromettre les capacités des générations futures à répondre aux leurs.

2. LA PROBLEMATIQUE DE L'ETUDE SUR KINSHASA

L'urbanisation rapide et non contrôlée de la ville de Kinshasa a causé la détérioration de l'environnement. L'une de ses conséquences les plus inquiétantes, réside d'ailleurs dans les problèmes de gestion des décharges. Des incidents qui ont eu lieu dans les grands centres urbains montrent que le problème de la gestion des décharges a atteint des proportions telles que les mesures prises par les différents niveaux d'administration et les spécialistes se sont révélées infructueuses. Il suffit de traverser la ville de Kinshasa pour constater les manifestations de ce problème : accumulation des déchets, détritus le long des routes, ruisseaux bloqués, sites d'enfouissement menaçant la santé dans les secteurs résidentiels, et élimination inadéquate des déchets toxiques.

Dans la ville de Kinshasa, on produit selon Lelo Nzuzi (1999), 5 000 m3 des déchets par jour soit 1 840 000 m3 par an.Ces données témoignent de l'urgence d'assurer des services de gestion adéquats, que généralement l'on ne trouve pas dans les villes africaines.L'urbanisation apporte à la société un nouveau mode de vie moderne, lui ouvre de nouveaux horizons, lui procure de nouvelles compétences et l'engage dans un processus d'apprentissage. Cependant, une urbanisation galopante et anarchique pose de graves problèmes de gouvernance : les facteurs d'optimisation s'affaiblissent et les capacités institutionnelles deviennent insuffisantes, ce qui ne fait qu'exacerber les problèmes.

Ce problème est ressenti d'une manière alarmante dans la ville province de Kinshasa où l'on trouve des décharges non contrôlées au travers toutes les voies de communication, sur les places publiques même sur les espaces résidentiels (Boulevards, chemins de fer, les rues, les rivières, les caniveaux, les lieux publics, marchés...). En 1986, la Société Rexcoop a étudié la production de déchets ménagers selon les quartiers: résidentiels, anciens et nouveaux. Sur ces bases, on a enregistré 3500 m/jour en 1986 (Ilunga, 1995),5000 m/jour en 1999 (Lelo Nzuzi, 2000), contre 5700 m/jour en 2005, (PNA, 2005) ;IGIP (2007), dans son plan d'action pour l'assainissement de la ville de Kinshasa, a évalué la production urbaine des déchets ménagers à environ 6300 m/jour, (Ngoy, 2007). Ces chiffres font apparaître une production croissante des décharges urbaines dans le temps. Ce qui suppose des gros moyens à mettre en place pour la propreté de la ville (Lelo Nzuzi, 2008).

Ces différents problèmes de gestion des décharges dans l'agglomération de Kinshasa méritent bien une attention particulière d'une part des autorités gouvernementales, urbaines et de la population et d'autres parts des chercheurs qui doivent apporter leur expertise en faisant des études et analyses sur les différents problèmes qui se posent dans la société.

3. LES OBJECTIFS DE L'ETUDE

3.1. L'objectif général de cette étude est de savoir comment gérer les décharges qui pullulent et polluent la ville de Kinshasa, en vue de proposer un plan particulier de gestion des celles-ci dans le cadre d'un aménagement durable.

3.2. Les objectifs spécifiques:

Ø Identifier et caractériser les décharges dans la ville de Kinshasa ;

Ø Proposer une politique de gestion des décharges dans la ville de Kinshasa ;

Ø Identifier et localiser les sites potentiels pour les décharges contrôlées.

4. LES HYPOTHESES DE RECHERCHE

La gestion des décharges à Kinshasa et l'aménagement durable de l'espace urbain poussent à émettre les hypothèses suivantes :

· Le manque des structures adéquates de gestion des décharges dans la ville de Kinshasa serait à la base de la présence de plusieurs décharges non contrôlées ;

· Les décharges pourraient être gérées dans le cadre d'un aménagement durable de la ville de Kinshasa si elles sont considérées comme de la matière première.

5. LES METHODES ET TECHNIQUES DE RECHERCHE

La méthodologie suivie dans cette étude est partie des enquêtes menées sur le terrain, lesquelles données ont servi à l'analyse multivariée qui a débouché sur l'élaboration d'un plan particulier d'évacuation et d'exploitation des décharges.

Les cartes existantes et une imagerie satellitaire récente à haute résolution ont été utilisées pour observer la croissance spatiale du site urbanisé. Plusieurs descentes sur le terrain ont été effectuées afin de localiser, d'étudier et d'analyser les différentes décharges et leurs conséquences sur l'environnement urbain, mais aussi de recueillir des données officielles, d'enquêter dans les différentes communes de Kinshasa, rassembler des documents et connaissances de différents chercheurs travaillant activement dans un secteur ou l'autre en rapport avec la gestion des décharges dans la ville de Kinshasa.

L'extension spatiale de la ville est mal connue d'un point de vue cartographique. La carte de Van Callie (1975) et l'atlas de Kinshasa (Flouriot et al. 1975) permettent de comprendre l'organisation urbaine des années 70. Ces deux documents fournissent des informations intéressantes, mais complètement dépassées par la situation actuelle.

L'utilisation d'images satellitaires constitue l'alternative idéale en l'absence de documents cartographiques récents ou assez détaillés. Ces images seront complétées par les cartes traitées à partir du logiciel SIG/Map Info, qui est un outil indispensable pour le traitement des différentes cartes qui seront utilisées dans ce travail.

Enfin, les données des enquêtes récoltées sur le terrain à l'aide du GPS, seront traitées statistiquement avec le logiciel SPSS, pour leur analyse et interprétation.

6. L'OSSATURE DU TRAVAIL

Hormis l'introduction et la conclusion générales, ce travail est subdivisé en deux parties et quatre chapitres.

La première partie présente les généralités conceptuelles et méthodologiques. Elle est subdivisée en deux chapitres, dont le premier expose sur les généralités et sur les décharges urbaines et le deuxième énonce la méthodologie et la présentation des données utilisées.

La deuxième partie présente l'impact environnemental des décharges urbaines et l'analyse spatiale des données ; elle est structurée en deux chapitres, dont le chapitre trois parle de la présentation des donnéesdes décharges urbaines et leur impact environnemental à Kinshasa, enfin le chapitre quatrième présente l'analyse des données, le modèle théorique et la proposition du plan particulier d'aménagement durable.

PARTIE I : LES GENERALITES CONCEPTUELLES ET METHODOLOGIQUES

CHAPITRE I : LES GENERALITES SUR LES DECHARGES URBAINES

INTRODUCTION

Il sera question dans ce chapitre de présenter les généralités et les concepts sur la gestion des décharges urbaines dans l'aménagement durable, et de décrire les différentes méthodes et techniques qui seront utilisées tout au long de cette étude.

I.1. LE CONCEPT DE DECHARGE URBAINE ET SA PROBLEMATIQUE EN RDC

Le plus souvent située en dehors des grandes villes, une décharge publique ou encore terrain de décharge (au Québec, on dit plutôt un site d'enfouissement), est un lieu dans lequel on regroupe traditionnellement les déchets et ordures ménagères.Les décharges publiques ou privées posent de sérieux problèmes d' environnement dans les pays en développement, et les pays riches doivent suivre ou gérer des centaines de milliers de décharges, parfois anciennes et oubliées.

La République Démocratique du Congo vit actuellement de grands bouleversements. La plupart de ses centres urbains connaissent une importante redistribution de la population attribuable à l'urbanisation rapide, alors que la performance économique est généralement faible. Confrontées à de nombreuses difficultés, les autorités urbaines sont généralement jugées incapables de s'attaquer aux problèmes inhérents à l'urbanisation rapide, et semblent notamment avoir manqué à leurs obligations dans le domaine de la gestion des décharges urbaines, malgrél'adoption des lois qui exigent que les autorités urbaines gèrent les décharges.

En effet, dans la plupart des centres urbains de la RDC, les autorités collectent et éliminent de façon sûre une fraction seulement des déchets produits quotidiennement. Et même dans ce cas, la collecte des déchets solides se limite habituellement aux centres-villes et aux quartiers riches, pour un service généralement irrégulier. La plupart des autres secteurs de la ville ne reçoivent aucun service public d'élimination des déchets solides. On élimine habituellement les déchets industriels, sans les traiter, en les déversant dans l'environnement.

Par conséquent, la plupart des exploitants et des résidents urbains doivent enfouir ou brûler leurs déchets solides, ou se débrouiller pour s'en débarrasser. D'où la présence des décharges non contrôlées, d'abord discrètes et négligeables mais qui grossissent rapidement, naissantau hasard le long des routes, dans les espaces libres, les vallées ou les drains, les ravins et les espaces publics. C'est ainsi que dans la ville de Kinshasa, il n'est pas rare de voir s'empiler des décharges nauséabondes modifiant l'environnement urbain.

Chaque jour dans le monde(2010), l'activité humaine produit environ 10 millions de tonnes de déchets (hors agriculture et construction) ce qui représente une production mondiale d'environ 2,5 à 4 Milliards de tonnes de déchets par an (c'est-à-dire plus que les productions mondiales de céréales et d'acier réunies). Pour les seules décharges municipales, l'estimation est plus précise : 1,2 milliards de tonnes. Un Européen produit en moyenne 600 kg de déchets par an là où un Américain en produit 700 kg/an. La production est de 150 à 300 kg dans les grandes mégalopoles du tiers monde. L'OCDE estime à $ 125 milliards le marché des déchets et les grands pays émergents (Philippe Chalmin 1998). Toutes ces statistiques montrent en fait que la bonne gestion des décharges qui sont produites, devient donc un nouvel enjeu auquel on doit répondre.

Le taux élevé d'urbanisation entraîne une accumulation rapide de décharges. Les changements sociaux et économiques qu'ont subis la plupart des centres urbains depuis les années 60 ont également entraîné une hausse de la production de déchets par personne. On estime que le Nigeria produit 20 kilos de déchets solides par personne par an (NEST, 1991)1(*). Avec une population estimée à plus de 100 millions d'habitants, cela donne 2,2 millions de tonnes par an. Dans les villes nigérianes de Lagos et d'Ibadan, on relève une hausse en flèche de la production de déchets.

A Lagos, celle-ci s'établissait à environ 625 000 tonnes en 1982. Ce chiffre, selon le Ministère fédéral du Logement et de l'Environnement, devrait passer à 998 000 tonnes d'ici l'an 2000. A Kaduna, la production de déchets devrait passer de 258 000 à 431 000 tonnes au cours de la même période.

Longtemps la gestion des décharges a été une affaire de proximité, la localisation même de certaines décharges donnant lieu à des querelles picrocholines entre municipalités. La mise en place de politiques nationales est un phénomène plus récent où chaque pays a mis son génie et ses complexités propres. Plus récemment, on a pris conscience qu'il s'agissait là d'une problématique mondiale. Au-delà de la partie la plus connue sur le plan médiatique de la circulation des déchets dangereux et des déplacements de tous les Clémenceau de la planète, il y a des flux de plus en plus importants de ferrailles, fibres de récupération et plastiques récupérés dont les "mines" sont les vieux pays développés exportateurs vers les pays émergents. Pour nombre de filières, la part des matières premières issues du recyclage est déjà supérieure à celle des matières "primaires" (papier, certains métaux non ferreux...) (Philippe Chalmin, 1999).

En 2010, à la faveur d'une urbanisation non contrôlée et de ses corollaires, l'assainissement et la gestion des décharges sont devenus des préoccupations importantes. Il suffit de traverser la ville de Kinshasa, du Nord au Sud, de l'Est à l'Ouest, pour constater avec un profond regret, les manifestations du problème  de gestion des décharges. A Kinshasa, l'enlèvement des déchets ménagers n'est assuré que dans quelques zones résidentielles. Dans le reste de la ville, les déchargessont présentes sur la route ou dans des sites illégaux, ou sont déversées dans les égouts ou enterrées dans des ravins à ciel ouvert sans tenir compte des normes environnementales. (Hardoy et Satterwaite, 1992).

Ce n'est pas la quantité de déchets qui pose problème, mais plutôt l'incapacité des gouvernements et des sociétés d'élimination des décharges de s'en débarrasser. La situation qui prévaut à Nairobi en témoigne. Malgré une hausse annuelle d'au moins 6 % de la population entre 1977 et 1983, la quantité de déchets enlevés a chuté, passant de 202 229 tonnes en 1977 à 159 974 en 1983, une baisse de 21 % sur six ans. Ainsi, à la fin des années 70 et au début des années 80, l'organisme municipal responsable de l'enlèvement des ordures a enlevé en moyenne près de 10% d'ordures de moins par personne par an (Stren et White, 1989). On a observé une situation semblable à Malindi (une agglomération secondaire du Kenya), où la croissance de la population représente une importante contrainte. En 1991, environ 36 000 tonnes de déchets solides y ont été produits, mais le service municipal d'enlèvement n'en a pas transporté plus de 7 300 tonnes vers les décharges.

La réglementation sur la récupération des déchets est aujourd'hui devenue très stricte. Il est notamment interdit depuis la fin du XXe siècle de recourir aux décharges non contrôlées au profit des centres d'enfouissement techniques (CET) ou de l' incinération. Les décharges publiques n'ont toutefois pas toujours été situées en plein air. Cette situation est problématique en ce sens que ces sites sont fréquemment mal répertoriés dans la ville province de Kinshasa, entravant de la sorte la protection de l'environnement naturel ainsi que la sécurité et l'hygiène des populations résidant à proximité.

Il existe d'autres modes de stockage des déchets: l'utilisation en remblaiement ou en sous-couche routière de certains déchets du BTP, l'enfouissement de déchets dangereux dans d'anciennes mines, les centres de stockage de déchets nucléaires à durée de vie courte ou longue.

I.1.1. LA TYPOLOGIE DES DECHARGES

Les décharges sont nommées différemment en fonction des déchets collectés.La classification générale des décharges montre qu'on distingue principalement trois types de décharges, classées selon les types des déchets (compostables ou biodégradables, inertes, recyclables, ultimes ou dangereux).

1°. Les décharges biodégradables ou compostables

Elles comprennent des ( résidus verts, boues d' épuration des eaux, restes alimentaires...), qui s'assimilent en première approche à la biomasse. Ils correspondent aux :

v Déchets de jardin qui sont produits par les collectivités, les sociétés privées d'entretien des espaces verts et les particuliers ;

v Déchets alimentaires ou « eaux grasses » qui sont issus essentiellement des métiers de la restauration et de l'industrie agro-alimentaire ;

v Déchets de maison qui sont produits par les particuliers.

Ces déchets sont au moins pour partie détruits naturellement, plus ou moins rapidement, en général par les bactéries, champignons et autres micro-organismes et/ou par des réactions chimiques (oxydation, minéralisation), laissant des produits de dégradation identiques ou proches de ceux qu'on peut trouver dans la nature, parfois néanmoins contaminés par des résidus de pesticides, de métaux, dioxines, etc., selon leur origine. Ils peuvent être revalorisés par différentes filières ( bioénergie, biocarburants, Compostage/ amendements/ engrais...).

Le CET :Centre d'Enfouissement Technique est une décharge qui contient les déchets biodégradables ou compostables, qui peuvent être les déchets des jardins, les déchets alimentaires, les déchets de maison etc. et les déchets recyclables qui sont constitués des matériaux de construction, des métaux, des matières plastiques, des déchets ménagers et assimilés, des déchets industriels banals, et des déchets des entreprises du commerce...

2°. Les décharges recyclables

Elles ont des matériaux de construction, métaux, matières plastiques ;qui peuvent être réutilisés tels quels (via des recycleries ou ressourceries) dans d'autres domaines ou recyclés : par exemple, les métaux sont refondus et réintégrés dans de nouvelles pièces, les plastiques sont hachés et servent de rembourrage ou de combustible... Un déchet recyclable est un matériau que l'on peut techniquement recycler. Pour qu'un déchet soit recyclé, il faut qu'il soit récupéré dans le cadre d'une collecte de tri sélectif. Un objet recyclable n'est donc pas forcément recyclé. Il existe plusieurs catégories d'objets recyclables pouvant servir à fabriquer de nouveaux produits :

v Les déchets ménagers et assimilés sont surtout produits par les ménages, les commerçants, les artisans, les entreprises, les industries, ... Il s'agit de produits non dangereux ni polluants tels que : le verre, les métaux, les papiers, les plastiques, les matières organiques... Ces déchets sont récoltés et triés par les particuliers dans des conteneurs spécifiques à chaque type de déchet (conteneurs bleu, jaune, vert et gris)

v Les DIB (Déchets Industriels Banals) correspondent quant à eux aux déchets des entreprises du BTP (Bâtiment et Travaux Publics) non dangereux. Ils sont aussi appelés "déchets assimilés aux déchets ménagers"

v Les DBEC (Déchets Banals des Entreprises du Commerce) sont également assimilables aux déchets ménagers par leur caractère non toxique. Ils proviennent des filières industrielles, commerciales, artisanales ou de services et dont les producteurs ne sont pas les ménages. Ils comprennent des produits et déchets connexes à la filière bois, des déchets communs aux entreprises (emballages, déchets de bureaux, papiers, cartons...) et de déchets spécifiques à une activité (chutes, déchets de fabrication, ...

3°. Les décharges duCentre de Stockage des Déchets Ultimes (CSDU)

Ces décharges contiennent les déchets ultimes ou non dangereux et nécessitent des mesures coercitives pour leurs implantations. Ce sont des déchets qui « ne sont plus susceptibles d'être traités dans les conditions techniques et économiques appartenant au processus de valorisation du déchet ou de réduction de son caractère polluant ou dangereux du moment». Eux seuls devraient encore pouvoir être mis en décharge après inertage le cas échéant, pour les plus dangereux.

La notion de déchet ultime n'est pas fonction de ses caractéristiques physico-chimiques mais plutôt du système de collecte et de traitement auquel il appartient.

4°. Les décharges du Centre de Stockage des Déchets Dangereux (CSDD)

· Les Déchets Spéciaux et Déchets Industriels Dangereux (DID)

Anciennement appelés déchets industriels spéciaux (DIS), à la différence du déchet banal, peuvent entrer dans la catégorie des déchets dangereux, dont font partie les déchets toxiques et les déchets radioactifs qui doivent faire l'objet d'un traitement tout à fait particulier en raison de leur nocivité particulière liée à la radioactivité. Parmi les déchets nucléaires, on distingue les déchets radioactifs ultimes qui « ne sont plus susceptibles d'être traités dans les conditions techniques et économiques du moment ». On les classe aussi selon leur durée de vie (d'activité).

Ø Les déchets dangereux 

Un déchet dangereux présente une ou plusieurs des caractéristiques suivantes : explosif, comburant, inflammable, irritant, nocif, toxique, cancérogène, infectieux, corrosif, mutagène, ...

Ø Les catégories de déchets dangereux

· Les Déchets toxiques en Quantités Dispersées(DTQD)

Les DTQD produits en petites quantités par les ménages, les commerçants ou les PME qui sont chargés de les faire éliminer ou valoriser dans les installations classées pour la protection de l'environnement.

On distingue deux sortes de DTQD :

v Solides : déchets banals souillés, piles, batteries usagées, résidus de peinture, ...

v Liquides : produits de coiffure, lessives et détergents, eau de javel, aérosols, huiles de vidange, liquides de frein, de refroidissement, huiles de coupe, solvants, encres, révélateurs et fixateurs photos, ...

Les piles et batteries usagées peuvent être rapportées auprès de tout vendeur de piles, mais aussi dans certains lieux publics qui disposent parfois de conteneurs spécifiques pour cette collecte. L'intérêt de la valorisation des piles et des accumulateursréside dans la réutilisation de métaux comme le zinc, le plomb, le nickel, le cadmium, ...

Ce type de décharge est habituellement surveillé 30 ans. Les émissions de biogaz doivent également être collectées pour maintenir le massif de déchets en dépression.

· Les Déchets Industriels Spéciaux (DIS)

Les DIS correspondent aux déchets produits par les entreprises ainsi que les déchets spéciaux produits par les hôpitaux, les laboratoires et les agriculteurs.

On peut les classer en trois catégories :

o les déchets organiques : solvants, hydrocarbures, boues, ...

o les déchets minéraux liquides et semi liquides : bains de traitement de surface, acides, ...

o les déchets minéraux solides : cendres, mâchefers, laitiers, ...

· LesDéchets d'Equipements Electriques et Electroniques (DEEE) 

Les DEEE sont composés de téléphones portables, de télévisions, d'ordinateurs et de tout appareil électroménager, jeté ou abimé.

· Les Déchets Ménagers Spéciaux (DMS)

Les DMS sont séparés des déchets ménagers à cause de leur caractère toxique nuisible pour l'homme. Ils peuvent être assimilés aux DTQD car ils comprennent des produits tels que : aérosols, acides, ammoniaque, métaux lourds, piles, les médicaments non utilisés (MNU), les produits électroniques et électriques en fin de vie (PEEFV), les produits phytosanitaires, ...

En ce qui concerne les DMS, il est à noter l'existence sous d'autres cieux de quelques organismes spécialisés dans leur récolte :

v piles et batteries usagées : Batribox

v médicaments : Cyclamed

v huiles usagées : PEEFV

Ø Les Déchets Inertes

Les déchets inertes sont ceux qui ne se décomposent pas, ne brûlent pas et ne produisent aucune autre réaction physique, chimique ou biologique de nature à nuire à l'environnement. Ils ne sont pas biodégradables et ne se détériorent pas au contact d'autres matières. Ils proviennent principalement des filières du bâtiment et des travaux publics. Dans le secteur du bâtiment, on distingue les déchets issus des activités de construction, de rénovation, de démolition (béton, briques, tuiles, céramiques, carrelage...) ainsi que des activités liées à la réalisation et à l'entretien d'ouvrages publics (routes, ponts, réseaux...).

Dans le secteur des travaux publics, les déchets inertes correspondent principalement à des déchets minéraux issus de la démolition d'ouvrages d'art et de génie civil mais également à des cailloux et de la terre. On peut aussi ajouter les déchets liés aux activités routières (enrobés goudronnés, bitumineux, aimantés, avec ou sans métaux lourds...)  et aux travaux de VRD (déblais et gravats de tranchées, de bordures de trottoirs, de pavés...).

Ø Cas particuliers

Ce sont par exemple :

1) Les déchets hospitaliers et déchets vétérinaires

2) Les déchets du passé, sans responsables aux yeux de la loi, sont mal pris en compte.

3) Les munitions immergées, les munitions non-explosées,

4) Les   gaz à effet de serre émis par les avions, non pris en compte par le Protocole de Kyoto.

Le principe pollueur-payeur tend à s'imposer en Europe, avec pour conséquence l'exigence faite auprès du producteur d'un déchet de contribuer au traitement de ce dernier.On peut noter que le déchet est la seule marchandise pour laquelle le flux d'argent suit parfois le flux de matière : pour les autres marchandises, la personne qui expédie la marchandise reçoit de l'argent, alors qu'avec les déchets elle paie.

I.2. L'EXPLOSION DEMOGEOGRAPHIQUE DANS LA VILLE DE KINSHASA

I.2.1. L'explosion démographique à Kinshasa

La population du monde apparait aujourd'hui pléthorique, c'est-à-dire surabondant et cause des sérieux problèmes de survie ou des masses importantes des populations sont en déséquilibres du point de vue géographique et économique. Pourtant, cette population a longtemps donné l'impression de flotter sur un espace vital trop large et sous utilisé du fait qu'avant 1800, la population mondiale était faible, à partir de 1800, il y a eu explosion démographique et spatiale quand la population a atteint le seuil de un milliard (KAKESE KUNYIMA C  2007).

Pour ce qui est de la RDC, en 1881, lorsque qu'un certain 24 Décembre, les Chefs coutumiers de Lemba, Kinshasa et Kintambo, accordèrent audience à l'explorateur anglais Henry Morton Stanley, sous un baobab au bord du fleuve Congo, au niveau de l'actuelle baie de Ngaliema dans la ville de Kinshasa, et signèrent avec lui un « Pacte de fraternité », Kinshasa était un « archipel » de villages déjà respectables et un centre de commerce florissant. Léon de Saint Moulin (1971 et 2004) estime qu'il y avait à Kinshasa en 1880 une population d'environ 30 000 habitants vivant dans une large mesure du commerce.

Les premiers Européens dénombrèrent 5000 habitants à Kintambo, à peu près autant à Kinshasa, 3000 à Mikunga, 1500 à Kibangu (Masina), 1400 à Kimwenza et un nombre imprécis mais important à Lemba (Mbanza Lemba) et Kimpoko, outre les villages extrêmement nombreux des collines périphériques (Lelo Nzuzi 2008). A l'indépendance du Congo en 1960, la ville de Kinshasa hébergeait une population estimée à 400 000 habitants et en 1977 elle avait 1 700 000 habitants (HOLENU MANGENDA H  2004).

En un siècle, la population de Kinshasa est passée de 5000 habitants à plus de 2 000 000 et actuellement (2011) elle est estimée autour de 10 000 000 d'habitants, exerçant une forte pression démographique et créant ainsi un cortège des problèmes en matière d'équipements publics, d'approvisionnement en produits alimentaires, de sous emplois, de la délinquance et de la dégradation de l'environnement, de gestion des déchets et d'assainissement, bref, une insalubrité généralisée dans la ville de Kinshasa.

Les projections démographiques de l'Hôtel de Ville de Kinshasa (2007) estiment qu'en 2037, la ville comptera plus de 20 millions d'habitants lorsque la RD Congo en aura 100 millions. Elles évaluent le taux de croissance annuelle de la capitale à 5% dont 4,5% d'accroissement naturel et 0,5% de solde migratoire depuis le déclenchement successif des guerres à l'Est. Mais déjà aujourd'hui, avec 10 millions d'habitants en 2010, Kinshasa est une mégapole. C'est autour de cette problématique qu'on va se pencher pour léguer aux générations futures, une ville saine et durable.

Tableau 1 : Evolution de la population de la ville de Kinshasa

Année

Population

1884

5000

1930

39 950

1950

201 905

1957

378 628

1960

476 819

1967

864 284

1968

939 317

1975

1 679 091

1981

2 567 166

1998

4 131 845

2000

5 456 034

2005

7 045 089

2010

10 000 000

PNUD (2000)

I.2.2. L'explosion spatiale à Kinshasa

Toute ville tant à grandir lorsque la fonction pour laquelle elle a été créée prend de l'ampleur, d'autres fonctions viennent automatiquement s'y incruster.La ville devient plurifonctionnelle car chaque fonction a besoin du personnel et de la main d'oeuvre de plus en plus nombreuse ; cette plurifonctionnalité fait éclater les limites du territoire urbain.

Lors de sa création en 1884, la ville de Léopoldville (actuelle Kinshasa) ne s'étalait que sur 115 ha et Kinshasa occupe une superficie de 9 965 000 Km2, en 2011. Cette croissance est due à plusieurs facteurs :

En 1898 à l'arrivée du rail, le petit poste de Léopoldville se transforme, mais demeure encore un archipel de petits villages disséminés dans la plaine alluviale. Sa mutation en une porte d'entrée et de sortie du territoire national marque le début de la croissance spatiale effrénée. Rapidement la ville se transforme en un haut lieu de convergence et d'échange, c'est-à-dire en un important point de rupture de charge entre la navigation fluviale et les transports terrestres ouvrant ainsi le débouché vers la mer.

En 1912, débute L'extension proprement dite de Léopoldville lorsque Moulaert entreprend la réunification des agglomérations de Léopoldville, Kalina et Ndolo. En 1914 Il y a eu construction des toutes premières infrastructures, les bungalows sur pilotis pour européens et les cases en pissé et en briques adobes pour les populations indigènes. Plus au Sud vivent entre 12 000 et 13 000 personnes dans ce qu'on nomme la « Cité Africaine », sous l'appellation Kinshasa.

Cinq ans après soit en 1919, la ville va vite déborder de son `'site d'origine'' : d'abord en 1920 après la réunification de Léopoldville et de Kinshasa en une seule circonscription urbaine sous l'appellation de Léopoldville pour le transfert de la capitale de Boma à Léopoldville, décidé en 1923. Cela conduit à la construction les grandes infrastructures et les habitations appelées à accueillir 2500 européens et plus de 30 000 congolais. (Hôtel de ville de Kinshasa, 2007). En 1929, Léopoldville n'est qu'une petite bourgade, avec les cités Kintambo, Gombe, Kinshasa, Barumbu et Saint Jean. Comme les Européens et les Africains ne peuvent pas cohabiter, le plan d'urbanisme conçoit un habitat séparé, mais avec comme conséquence la grande consommation de l'espace urbain.

Léopoldville est donc, en 1950, une petite et coquette ville de 201 905 habitants sur 2331 ha. Mais, déjà l'administration coloniale ambitionne d'en faire une métropole de la sous-région d'Afrique centrale. Elle voit tout en grand et dote la ville d'imposants équipements. La même année (1950) la mise en oeuvre du plan d'urbanisme oriente les quartiers africains de la ville vers l'Est. Au lendemain de la seconde guerre mondiale, l'administration coloniale crée trois nouvelles cités : Kasa-Vubu, Ngiri-Ngiri et partiellement Kalamu.

Cela a des conséquences sur la consommation de l'espace bâti qui atteint 5 512 hectares (Nzofo, 2002) en 1957. Entre 1954 et 1960, les cités Matete, Bandalungwa, Kintambo, Lemba, Ndjili et Kalamu voient le jour dans le tissu urbain. En 1959 la ville n'a que onze communes, mais devient spacieuse. Les périphéries des nouvelles cités indigènes (Ngiri-Ngiri) et des nouvelles cités planifiées indigènes (Lemba, Matete, Ndjili) seront construites.En 1960, les constructions se sont étendues dans la plaine et sur les collines du Sud, et plus récemment vers l'Est à Kimbanseke et Masina, et vers l'Ouest en direction de Kinsuka.La ville connaît un développement spontané des villages en chapelet le long de la Nationale N°1 à l'Est en direction de la Province de Bandundu : Kinkole, Nsele, Kimpoko. Elle compte aussi d'autres villages agricoles dont Matadi-Kibala, Mbenseke-Mfuti, Mitendi sur la même route nationale n°1 à l'Ouest en direction de la province du Bas-Congo.

Le plan de développement élaboré en 1967 par l'administration qui traçait les grandes lignes de fonctionnement de la structure urbaine jusqu' à la fin de l'année 1975 se retrouve donc vite débordé par la rapide croissance urbaine. Pour preuve, ce plan prévoyait 12 000 ha de surface urbanisable en 1967, curieusement 19 000 ha de superficie étaient urbanisés en 1975 alors que la ville abritait à peine 1 679 091 habitants (Léon de Saint Moulin, op.cit). Vers les années 80 il y a eu l'érection des nouvelles cités planifiées collinaires pour répondre aux besoins en logements de cette ville de 2 664 309 habitants en 1984 (Lelo Nzuzi et Tshimanga Mbuyi, 2004).

La croissance récente de la ville s'est donc faite par bons successifs, chaque bond correspond à une occupation importante en surface mais à faible densité de population, la densification apparaissant à la période suivante.Après l'occupation de Kimbanseke et de Masina, il ne restait qu'à franchir la coupure de l'aéroport et des Forces Armées Zaïroises pour atteindre la ville - Est seul exutoire possible à la poussée de l'urbanisation. Etant construite sur une vaste plaine, Kinshasa présentait un potentiel facilement urbanisable qui constituait un avantage déterminant pour la ville.C'est ainsi que la ville de Stanley a vu rapidement débordé de son site primitif par agglutination des villages voisins.

Le processus de l'urbanisation de cet espace devrait être contrôlé et dirigé afin d'éviter le « gâchis » ; mais il est lotis non conformement aux normes urbanistiques et il y a plusieurs quartiers dont l'extension n'est pas dirigée mais spontanée. On ne se retrouve plus en ville avec les références de jadis, une cité de 115 ha en 1881 a vu sa superficie s'étaler de 650 ha en 1919, à l'indépendance, celle-ci est montée à 5500 ha et en 2010, la ville s'étend sur une superficie de 9965,2 Km2 10 000Km2.

Ce changement d'échelle de 115 ha qui permettait à un piéton de connaitre toute la ville et de suivre son évolution, elle est en 2011 de 9965,2 Km2, « l'espace vécu » s'étend sur des kilomètres linéaires et une grande partie des quartiers anciens et des quartiers périphériques absorbés sont méconnus.Il sied de signaler que la croissance de la ville province de Kinshasa s'est faite dans toutes les directions sauf à l'Ouest et Nord où elle rencontre une barrière naturelle qu'est le fleuve Congo.

La mesure de l'étalement de la ville de Morton reste difficile à connaitre, les limites sont remises en causes régulièrement, on ne sait pas exactement où s'arrêtent-t-elles ? Il suffit de regarder la carte des années 1950 et la superposer avec celle de 2011 pour se rendre compte de la croissance spatiale de la ville de Kinshasa. Ce sont des quartiers nouveaux d'auto construction voire des communes entières (Kisenso, Mont Ngafula, Kimbanseke, Masina, Kingabua, Matete, Lemba, Ngaba, Makala, Selembao, et actuellement Mpasa I et II...) qui entourent le noyau initial (Gombe, Ngaliema, Kinshasa, Barumbu, Lingwala, Ngiri-Ngiri, Kasavubu, Bandalungua, Kintambo....).

Devant une telle expansion, il faut remettre chaque année le plan à jour et comme la machine administrative est lente et lourde, personne ne le fait, ce qui conduit à vivre dans un monde toujours en retard sur la réalité et ceci a pour conséquence, que toutes les actions et projets en rapport avec la gestion des décharges urbaines sont quasiment voués à l'échec à cause de l'étalement démesuré de la ville de Kinshasa et un manque criant d'infrastructures.

I.2.3. La crise urbaine à Kinshasa

A travers multiples aspects, la crise urbaine de la capitale de la RDC s'exprime avec de plus en plus d'acuité, les manifestations provoquées par la croissance démographique, spatiale et fonctionnelle sont souvent explosives... la dégradation du tissus urbain et ses corollaires posent des sérieux problèmes souvent insolubles aux responsables.

Après l'indépendance, Kinshasa a vu sa population s'accroitre de façon vertigineuse provoquant une exaspération de tous les problèmes liés à l'environnement. Cette situation est devenue « pathogène » car, la ville de Kinshasa est devenue à la fois cause et conséquence de la maladie qui frappe les citadins quels qu'ils soient, malgré les différences sociales très aigues. Par ces effets combinés, la ville s'étouffe elle-même, victime de la propre extension démesurée de son espace, correspondant à une gestion souvent mal contrôlée au départ, voire incompétente, qui finit par se bloquer tant les urgences vitales doivent l'emporter sur les actions de planification à long terme (HOLENU MANGENDA H. 2004).

Cet effet de concentration de plus en plus élevée des personnes à majorité démunies, appartenant principalement à des minorités ethniques s'accompagne d'une hausse spectaculaire du chômage, d'une multitude des problèmes sanitaires, d'un niveau de vie en deçà de la moyenne, soit trop bas, et la conséquence la plus alarmante d'une flambée de criminalité et de la délinquance juvénile et « d'enfants de la rue » communément appelés « chegués ». A cette liste noire, s'ajoute la détérioration de l'environnement et l'insalubrité grandissante causée par la dégradation du milieu naturel et l'expansion urbaine irréfléchie, qui sont les causes principales d'une vulnérabilité accrue.

Les centres anciens sont tellement délabrés et ont tellement changé qu'ils ne sont plus des points de référence pour les citadins les plus anciens. A cet effet, la croissance anarchique et accélérée actuelle de la capitale congolaise oblige celle-ci à se confronter de plus gravement à des problèmes jusqu'ici occultes.Une grande partie de désastre proviennent de l'occupation irrationnelle et irréfléchie de la ville et de l'absence de contrôle sur les quartiers spontanés établis sur des terrains connus comme fragiles et la présence des bidonvilles sur des sites non aédificandi. Il est enfin nécessaire de citer une autre crise urbaine qui préoccupe la vile de Kinshasa «  les bouchons » ou les « embouteillages » dus à une inadéquation fondamentale entre la taille de la ville et son système de transport.

I.3. LA GESTION DES DECHARGES URBAINES

I.3.1. Historique de la gestion des décharges dans le monde

La gestion des décharges urbaines a longtemps été une action naturelle des populations par le fait que la ville peut être considérée comme un écosystème qui pour vivre, croître et se régénérer extrait du milieu naturel des ressources et les rejette dans le même milieu : ses besoins sont énormes compte tenu de sa croissance exponentielle. Dans une perspective de développement durable, la ville devra prélever le moins possible et réduire ses rejets de toute sorte, gazeux, liquides et solides. Les résidus d'artisanats étaient récupérés (métaux refondus, vieux chiffons et puis papiers, etc.), le reste n'était qu'organique (c'est-à-dire composé de matière naturelle et rapidement biodégradable) et venait en campagne compléter les engrais ou la nourriture des animaux, tandis qu'en ville les caniveaux ou autre terrain vague servait de dépotoirs des détritus peu polluants.

En parallèle, le système des décharges urbaines est apparu et s'est développé. Il consistait à stocker dans un lieu, généralement éloigné des habitations, des déchets plus conséquents et non biodégradables à court terme (vieux mobilier, métaux, gravats...).

Dans l'antiquité, des décharges urbaines, ou dépotoirs, existaient déjà (et permettent aujourd'hui aux archéologues de retrouver poteries, bijoux, etc.) Mais le système des décharges urbaines est devenu au fil des siècles le moyen de se débarrasser de plus en plus de déchets, sans préoccupation pour l'environnement (odeurs, émissions de gaz méthane, risque d'incendie, pollution des terres).SIAKEU J.,(2002)

A partir des années 1960, L'incinération s'est développée en raison d'une offre nouvelle de matériel d'incinération capable de traiter des quantités importantes de déchets, et de la difficulté croissante de trouver des sites de décharge urbaine. L'incinération consiste tout simplement à brûler les déchets collectés. Malheureusement ce traitement a de nombreuses conséquences environnementales qui n'ont pas longtemps été prises en compte.

Entre temps est apparue l'idée que les décharges pouvaient être une ressource à exploiter et non comme des rebuts dont il faut se débarrasser. Par exemple, en extrayant les matières premières des déchets puis en les recyclant, ou en les brûlant pour produire de l'électricité.

Longtemps, les hommes ont eu le sens de la rareté, de la limite de leurs ressources par rapport à l'ampleur de leurs besoins. Tout ce qui était disponible devait être utilisé, rien - ou presque - n'était jeté. Du fait des techniques limitées, les prélèvements sur la nature restaient modestes et le recyclage de toute forme de déchets était une nécessité. Il en était ainsi des sociétés traditionnelles et le voyageur retrouve cette attitude lorsqu'il traverse les villages les plus reculés de pays en développement : chaque chose a sa valeur, son utilisation, et l'homme y maîtrise encore le cycle de la matière.

La Révolution Industrielle qui commence à la fin du XVIIIe siècle a fait rentrer l'humanité dans une autre logique : celle de l'exploitation, du comportement prédateur, de l'utilisation sans limites apparentes de ressources renouvelables ou non. L'évolution des techniques a permis d'aller toujours plus loin, plus vite, plus profond. Il suffisait de découvrir et d'exploiter. Peu à peu, de ressources à mettre en valeur, les décharges, dont le volume augmentait de pair avec l'urbanisation, sont devenus des nuisances qu'il fallait collecter de manière discrète (l'invention à Paris du préfet Poubelle en 1884), cacher ou enterrer, détruire en tout cas. Les "petits" métiers du recyclage (les biffins et autres chiffonniers qui avec leurs crochets fouillaient les poubelles, comme tous ceux qui dans le tiers monde aujourd'hui écument les décharges non controlées) ont disparu dans la deuxième moitié du XXe siècle de la plupart des pays développés.

Mais au même moment, le monde commençait à prendre conscience de ses limites. C'est notamment le fameux rapport Halte à la Croissance que publie en 1972 le Club de Rome. C'est aussi le moment du premier choc pétrolier et du grand choc de 1974 sur les marchés des matières premières. A l'époque, les principales préoccupations sont celles de la pollution et de la disponibilité des ressources naturelles. Le Club de Rome a beau insister sur la nécessité de traiter et de recycler les déchets, son avertissement est vite oublié avec l'effondrement des prix mondiaux qui marque la fin du XXe siècle.

La décharge sauvage a été la première destination des déchets humains. Mais à l'époque c'était sans conséquence puisque tous ces déchets étaient soit inertes soit biodégradables. Au Moyen âge, les déchets des citadins sont jetés dans la rue ou dans les rivières. Cela pose des problèmes de salubrité. Certains déchets sont récupérés par des chiffonniers pour être recyclés. Au XIXe siècle, on se rend compte que l' hygiène est importante pour prévenir des maladies. En 1883, le Préfet de Paris, Eugène Poubelle, impose aux Parisiens de jeter leurs déchets dans un récipient, qui a pris le nom de " poubelle". Dans les années 1920, on crée des décharges à ordures.

C'est donc à partir de 1992 que la collecte sélective va réellement commencer à être développée par les collectivités (communes ou groupements de communes), responsables de la collecte et du traitement des déchets ménagers. Aujourd'hui, une grande majorité des collectivités ont mis en place des dispositifs de collecte sélective des déchets ménagers.

I.3.2. Les considérations actuelles sur la gestion des décharges dans le monde

En 2010, un nouveau choc nous rappelle à l'ordre. La flambée du pétrole et des métaux, les tensions agricoles, le décollage économique de l'ensemble de l'Asie et l'énormité de ses besoins, tout ceci nous ramène à ce paradigme de la rareté trop longtemps oublié.

Alors que la population du monde va encore augmenter de 50% au XXIe siècle, que les ressources en énergie fossile tendront vers l'extinction, que la surface agricole utile de la planète diminuera sous le poids d'une urbanisation croissante, que la gestion des décharges urbaines sera un défi sans précédent pour la planète, les hommes vont devoir redécouvrir ce sens de la rareté qu'ils ont perdu ou oublié pendant les deux derniers siècles.

Ils vont devoir collecter, trier mais aussi valoriser et recycler, c'est-à-dire se rapprocher de ce vieil idéal des alchimistes : boucler le cycle de la matière, transmuter le déchet en ressource, réduire autant que possible toute forme de prélèvement prédateur.

I.3.3. La ville de Kinshasa et la production des décharges

La ville de Kinshasa est constituée de deux types de sites différents : la plaine et les collines. La plaine, de 300 m d'altitude en moyenne, va de la baie de Ngaliema au nord jusqu'à la rivière N'sele à l'Est. C'est le secteur des inondations, des marécages et de dépôts des matériaux arrachés sur les collines. C'est aussi la zone la plus industrialisée, la plus densément et anciennement habitée. Elle compte 18 communes et abrite 4.375.000 habitants. Elle s'appelle communément : la ville basse. Le Programme National d'Assainissement (PNA) en 2000 estime qu'elle produit prêt de 3500 m3de déchets pour toutes les raisons évoquées ci - haut. Beaucoup d'activités économiques de la ville y sont concentrées.

Un complexe collinaire surplombe cette grande plaine de Kinshasa au sud, sud -ouest et à l'ouest. Certaines collines atteignent plus ou moins 600 m d'altitude : Pic Meuse (675 m), Mont Ngafula (548 m), Mont Amba (471 m), Djelo-Mbinza (416m). Ces collines sont occupées par les quartiers anarchiques qui s'y sont installés après 1960. C'est le secteur des érosions, des éboulements, des glissements et des effondrements des terrains dûs non seulement à l'urbanisation anarchique mais aussi au mauvais drainage des eaux.

Elle s'appelle communément «la  ville haute ». Elle abrite une partie des communes de Ngiri-Ngiri, Lemba et 6 communes entières avec, au total, 1 625 000 habitants. Elle est faiblement occupée (300 à 400 habitants au Km2) et n'est pas industrialisée. L'étude du PNA estime que ces nouvelles extensions collinaires produisent près de 1 500 m3 des déchets par jour parce que là il n'y a pas beaucoup de dépotoirs comparativement à la plaine.

Les ordures produites dans les quartiers collinaires sont directement déversées dans les ravins par la population. C'est une pratique populaire de lutte anti-érosive. Il a été dénombré lors de nos enquêtes de terrain en 2009, l'existence de 1061 décharges non contrôlées dans l'agglomération de Kinshasa, qui causent des problèmes à l'environnement.

Carte 1 : La répartition géographique des décharges non contrôlées

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La gestion de déchets solides à Kinshasa ne suit pas formellement la logique TRIVAC, c'est-à-dire Trier, Recycler, Incinérer, Valoriser, Communiquer comme cela se fait sous d'autres cieux. Le cycle de gestion de déchets solides municipaux à Kinshasa se présente de la manièreci-dessous.

Recyclage

Déchetsménagers

Recyclage

Maraichers

Valorisation biologique (artisanale) des déchets biodégradables

Valorisation physico-chimique (des déchets) bio et non biodégradables.

Consommateurs

Papiers hygiéniques, bouteilles, barres de fer, objets plastiques

Compost

et fumiers

Décharges non contrôlées (vallées, espaces publics, ravins, cours d'eau, terrains vagues)

Pas de Recyclage

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Source : Lelo Nzuzi 2008

Figure 1 : cycle de gestion des déchets solides municipaux à Kinshasa

La figure n°1 montre que le Kinois vide rapidement sa poubelle parcellaire dans une décharge non contrôlée à cause de la putréfaction rapide de ses déchets biodégradables. C'est par manque de système organisé de gestion des déchets qu'il ne choisit plus où évacuer les ordures. Si ces déchets sont récupérés par les chiffonniers, ils suivent la filière du recyclage soit biologique pour fabriquer artisanalement les engrais verts, soit physico-chimiques pour fabriquer industriellement les bouteilles, les papiers recyclés, les objets plastiques, etc.

Au vu de tout ce qui précède, il y a lieu de rappeler que les déchets ménagers ne suivent pas la filière normale jusqu'à la décharge finale, c'est-à-dire la collecte, le transport, l'évacuation, la valorisation et l'élimination. Toutes ces étapes ne sont pas respectées dans tous les cas (Lelo Nzuzi, 2008).

I.4. LE TRAITEMENT DES DECHETS

I.4.1. Les décharges contrôlées

La décharge contrôlées est la meilleure solution pour les collectivités importantes qui ont peu de moyens, et qui disposent de terrains convenables (surface importante, risques de pollutions limitées). Ces terrains aujourd'hui situés à l'écart de l'urbanisation : les odeurs ne sont pas perçues au-delà d'un rayon de 100m. Les risques de pollution de la nappe sont généralement négligeables à partir de 150m et seront souvent, une fois remodelés par les apports d'ordures ménagères, à proximité ou inclus dans les nouvelles zones d'extension auxquelles ils pourraient servir facilement d'espace vert. Il suffira de prévoir une couche superficielle de 50 à 60 cm de terre végétale pour l'engazonnement ou d'environ 1,50mètres pour les arbres. Dans ce derniers cas, la dernière couche d'ordures ne sera pas compactée pour favoriser la circulation de l'air et de l'eau. On estime généralement qu'un délai de 2 ans est nécessaire pour que les tassements deviennent négligeables. La décharge de produits broyés permet ordinairement de s'affranchir de ces précautions.

L'évolution de la décharges se fait ordinairement par fermentation aérobie dans les couches supérieures alors que les couches situées en profondeur, surtout si elles sont fortement compressées ou humides, seront plutôt sujettes à des fermentations anaérobies.

Il y a en fait différents systèmes de décharge contrôlée :

Ø La décharge contrôlée traditionnelle où il ya certains risques d'incendie, de prolifération de rongeurs si le recouvrement journalier n'est pas bien assuré ;

Ø La décharge avec compactage du fait de l'utilisation d'engins de compactage spécialement équipés. Le compactage, s'il permet de gagner de la place, gène la transformation des ordures. Par ailleurs, l'eau a tendance à stagner au dessus des couches d'ordures compactées disposées horizontalement d'autant plus que les tassements sont très irréguliers. La décharge devra donc être terminée avec une petite pente régulière ;

Ø La décharge d'ordures préalablement broyées. On peut généralement se dispenser d'une couverture. La fermentation aérobie est généralisée et plus active. Les mouches et les rongeurs sont moins attirés. Le compactage est inutile pour obtenir une bonne densité. La décharge est « roulable » par tous les véhicules si les couches ont au maximum une épaisseur de 50 cm. Elle se prête facilement à la mise en culture.

Les décharges peuvent, comme indiqué ci-dessus, être récupérées comme terrains de plein air ; mélangées à des déblais ou des boues de station d'épuration, elles peuvent permettre de recréer un tapis végétal permettant de planter un espace inculte. Les anciennes décharges, après criblage, peuvent également fournir des matériaux de couverture pour une nouvelle décharge.

Il est très fréquent que les maraichers et les agriculteurs fassent venir directement sur leur terre les camions d'ordures ou de vidanges ou viennent se servir dans les dépôts. Cette pratique est évidemment très dangereuse mais montre l'importance de la demande.

251651584Photo 1 : sites des décharges contrôlées à Kinshasa

Source : Photo Holy (2010) à Mpasa/Kinshasa

I.4.2. Les décharges non contrôlées

La décharge non contrôlée est souvent la seule solution à la portée des petites collectivités, pauvres et isolées

Elle peut cependant être améliorée de diverse façon :

Ø Par un choix judicieux du site : les décharges non contrôlées induisent une contamination bactériologique très limitée dans l'espace. Refermant de nombreux éléments minéraux qui peuvent être mis en solution par la fermentation anaérobie et par la circulation de l'eau, les décharges sont à l'origine d'une pollution chimique (azote ammoniacal, fer et autres métaux, importante qui, dans un sol moyen en ce qui concerne la perméabilité, se ferait sentir jusqu'à une centaine de mètres.)absence d'odeur et de risque de transport aérien par le vent vers des habitations et de contamination des nappes phréatiques utilisées pour l'alimentation en eau potable.

Ø Par une protection autour de la décharge : une plantation d'arbustes et d'arbres peut être plus efficace qu'une palissade.

Dans un premier temps, les dépôts se feront en faible épaisseur. Un régalage et un recouvrement des ordures seront effectués chaque semaine.

Dans les années 60, lorsque Kinshasa n'était pas encore millionnaire, l'élimination des déchets urbains ne posait pas de problème parce que la ville était dotée d'abord de décharges de transit équipée des bacs à ordures, ensuite des décharges finales (comme la ferme de Bouc) le long du fleuve à l'actuel emplacement du quartier général des Forces Navales. Or, il se fait que maintenant à Kinshasa, les transporteurs de déchets n'ont pas de sites appropriés pour éliminer leurs immondices en bonne et due forme. Même les sites qui abritaient jadis les décharges de transit ont été lotis anarchiquement par les autorités municipales (Lelo Nzuzi 2004).

Comme conséquence ; les ménages qui ont du mal à payer un pousse-pousseur pour évacuer des ordures, déversent leurs cargaisons à l'air libre (48% des ménages à Mombele, d'après Nsia, 2001), dans les cours d'eau (19,4% des ménages à Kimbangu, d'après Makangu, 1999), etc. De leur côté, les camionneurs et pousse-pousseurs affichent les mêmes comportements lorsqu'ils ne trouvent pas de preneurs d'ordures. Ils vident leurs contenus dans les décharges non contrôlées situées soit dans la ville, soit à quelques distances de l'agglomération. Et, comme le métier de chiffonnier ne fait pas vivre son homme, les déchets s'entassent scandaleusement dans des décharges non contrôlées pendant des mois voire des années avant d'être évacués par une sporadique opération `Kin-Bopeto'.

En effet, Kinshasa en compte plusieurs sans niveau de contrôle de récupération, ni de contrôle de feu, sans matériau de couverture, sans compactage mécanique ni nivelage de déchets. Ici, les déchets sont carrément abandonnés à eux-mêmes : les eaux superficielles et de la nappe phréatique sont contaminées, les sols sont pollués, les insectes prolifèrent, les rongeurs et les animaux errent, les odeurs nauséabondes se dégagent, les germes pathogènes se développent, les fumées sont permanentes, etc... (Lelo Nzuzi 2004).

En effet, lors des différentes décentes sur le terrain(septembre 2009-octobre 2010), il a été dénombré 1061 décharges anarchiques sur toute l'étendue de la ville de Kinshasa et qui créent des sérieux problèmes liés à son environnement et à la morphologie urbaine.

Photo 2 : Les décharges non contrôlées à Kinshasa

Source : Photo Holy (2010)

I.4.3. L'incinération

Les ordures sont en grande partie combustibles. L'incinération est envisagée comme moyen de leur élimination. La technique artisanale rencontre beaucoup de difficultés parce que :

Ø Seuls les papiers sont inflammables ;

Ø D'autres ordures comme des verres cassés et les produits métalliques sont parfaitement inertes ;

Ø Des matières plastiques qui dégagent beaucoup de chaleur s'incinèrent une fois portées à hautes températures.

Parmi les outils utilisés à l'incinération moderne des ordures ménagères, on peut citer les fours fixes, les fours tournants et les fours à grille mobile.

A Kinshasa à l'époque coloniale, le caractère biodégradable des déchets des marchés communaux et les difficultés de les évacuer quotidiennement tous les après-midi, après chaque fermeture, avaient conduit les autorités communales à implanter de petits fours incinérateurs sur le site pour brûler les immondices. A cette époque, les déchets n'étaient pas composés de grandes quantités de matières en plastique. Aujourd'hui, cette pratique polluerait probablement davantage l'air avec l'incinération de sachets plastiques qui produisent des gaz à effet de serre. Cette pratique n'existe plus (Lelo Nzuzi, 2008).

La seule et l'unique expérience post-coloniale d'implantation d'un four incinérateur public date de 1999 avec l'Hôtel de Ville de Kinshasa. Il était à briques réfractaires avec une capacité de 8 m. L'Hôtel de Ville l'avait construit à proximité de l'espace maraîcher du pont Kiyimbi à Matete avec pour objectif de brûler les rébus des déchets ménagers déposés auprès des maraîchers. Pendant les essais, cette pratique d'élimination gêna davantage la population avec des rejets toxiques dus au mauvais brûlage. Du coup, elle s'affola de la pollution et l'expérimentation s'arrêta. Abandonné, le four sera démoli quelques années après par les lotisseurs anarchiques qui sont venus implanter des magasins sur le site (Lelo Nzuzi op.cit).En ce qui concerne les ménages et les vendeurs de rue, ils incinèrent régulièrement leurs déchets après les travaux collectifs de salubrité.

I.4.4. L'enfouissement

L'enfouissement est une technique qui peut être pratiquée soit à grande échelle, lorsqu'on enterre les tonnages importants des ordures ramassées dans plusieurs parties de l'agglomération soit au niveau des ménages qui disposent des étendues convenables des parcelles, ceux des quartiers et des communes périphériques notamment.

Photo 3 :Site d'enfouissement des déchets à Kinshasa

Source : Photo Holy (2010)

Lorsque la ville avait encore en 1989, près de 3,5 millions d'habitants, le rapport de CNAEA (1990), cité par Kamena (1999), avait mentionné que près de 30% des Kinois enfouissaient leurs ordures ménagères dans la cour. Ce qui représentait environ 113 000 tonnes par an. Les rapports du PNA en 1996 indiquaient que 1,5 millions d'habitants enfouissaient leurs déchets ménagers. Ce qui représentait environ 168 000 tonnes par an. Si ces chiffres représentent la situation en général pour toute la ville, il y a aussi des études spécifiques qui confirment les faits.

A Makala par exemple, 44% des ménages enfouissaient leurs déchets dans la cour(Monsengo, 1996), cité par Nzuzi Lelo. Dans le bidonville de Bribano à Kingabwa, 83% de ménages les enfouissent dans la parcelle et à Masina, ils sont 7% à les éliminer de la même manière. Et plus tard, après leur décomposition, la décharge parcellaire cède sa place au potager. Comme l'impose la tradition du jardin de case ; les ménages kinois, pauvres et riches, se dotent des jardins et élevages parcellaires lorsqu'ils ont de l'espace. Ils plantent les légumes à l'ancien emplacement du trou à ordures. A Ngaliema, 91% des ménages ont un jardin parcellaire. (Lelo Nzuzi et Tshimanga Mbuyi, 2004).

I.4.5. La valorisation des déchets

Pour le choix des procédés, plusieurs paramètres rentrent en ligne de compte :

ü Le volume des déchets, dans les installations à caractère industriel, le cout unitaire diminue généralement avec la taille, de plus certains procédés ne sont économiquement envisageables qu'à partir d'un certain seuil minimum ;

ü La nature des déchets et les possibilités locales de réutilisation ou de recyclage après transformation ;

ü L'emplacement et la surface des terrains disponibles ;

ü Les possibilités d'entretien et de réparation ;

ü Et bien évidemment les couts d'entretien, d'énergie et d'investissement.

ü les procédés faisant appel aux processus naturels (décharges contrôlées, compostage par fermentation naturelle) qui demandent une surface importante, sont sensibles aux changements climatiques, mais sont économes en main - d'oeuvre spécialisée, en investissement, en énergie ;

ü les procédées créant ou accélérant des processus (compostage accélérée-incinération) sont insensibles aux conditions atmosphériques mais couteux en investissement, en énergie et en personnel. Ils dépendent de nombreux équipements mécaniques et électriques. De plus, la plus part du matériel doit être importé.

I.4.6. Le compostage

Le compostage permet de fournir un matériau de bonne qualité et sans danger pour l'agriculture. Après élimination du maximum d'éléments dégradables (à la main, par déferrailleur magnétique, etc...) les ordures sont broyées de préférence puis décomposées et stabilisées, ce qui donne le compost employé comme engrais dans l'agriculture. L'aérobiose (décomposition par l'air) est reconnue plus hygiénique que l'anaérobie (la décomposition en l'absence de l'air) ; en effet, les températures élevées atteintes permettent d'assurer une élimination quasi-totale des germes pathogènes (à 60 ou 70°). Les inconvénients liés aux mouches, aux microbes, aux odeurs, sont limités, mais le compost doit aussi répondre à des impératifs de qualité et de prix.

Le compostage par fermentation naturelle dite « lente » consiste à retourner les tas tous les dix jours le premier mois, puis une fois par mois les mois suivants. Après chaque retournement se produit une brusque élévation de température provoquée par l'activité des bactéries.Les procédés de compostage accéléré sont multiples, mais se distinguent par l'utilisation de tours, silos, cylindres, etc. dans lesquels sont entreposées, pendant une courte période, les ordures, arrosées ou oxygénées artificiellement. Des tirages, broyages, criblages préliminaires permettent d'obtenir un matériau homogène ; ils peuvent également améliorer la fermentation naturelle.

Le compostage accéléré se complète de fours ou d'une décharge pour les refus de compostage (plastiques, grosses quantités des papiers, débris d'électroménagers etc.). C'est un procédé relativement couteux employé quand il y a une demande de compost, alors que le terrain disponible est rare.

2. Le procédé Bangalore

Il est fait usage de fosses ou de tranchées, et la masse d'ordures n'est pas retournée pendant toute la durée du compostage, qui dure de quatre à six mois. Si la nappe phréatique est trop près de la surface pour permettre l'emploi de fosses, les matériaux sont entassés sur le sol et brassés au bout d'un mois. Le procédé de Bangalore utilise les ordures, le fumier et même les excrétas comme matières pour les composts. Les différentes étapes à prévoir sont les suivantes :

1) En se servant d'un râteau à long manche, on étend sans tasser sur le fond de la fosse une couche d'ordures (contenant de préférence des matériaux grossiers qui permettent une meilleure aération).

2) Au bout de quelques jours, la température de la masse doit s'établir autour de 60°C et s'y maintenir pendant très longtemps. Les tranchées sont parfois recouvertes d'une couche de terre de 5 cm pour prévenir l'éclosion des mouches ;

3) Après quatre à six mois, la masse s'est transformée en un humus qui peut être retiré de la fosse et déposé sur le sol ou passé au crible pour obtenir un produit de la finesse désirée par les usagers.

3. Le procédé d'Indore

Le procédé d'Indore est semblable à celui de Bangalore, à cette exception près que la masse est retournée dans la mesure nécessaire pour entretenir l'aérobiose, éviter le dégagement d'odeurs désagréables, maintenir des températures élevées, obtenir une décomposition plus rapide et plus uniforme, et lutter plus efficacement contre les mouches.

Les fosses sont remplies tous les deux jours et le contenu de chaque fosse est retourné au moins deux fois au cours de la période de compostage. Le compostage s'effectue en un mois au lieu de quatre et le nombre de fosses nécessaires est moins élevée : le déroulement des opérations dépend en fait des températures et de l'humidité extérieures, mais aussi de la composition et la densité des ordures. Les fosses sont revêtues de briques et pourvues de rigoles de drainage et d'aération sur la longueur et en travers, à environ 1,2m de chaque extrémité ; elles sont entièrement enfoncées dans le sol ou dépassent légèrement la surface, le rebord étant alors un peu plus élevée et la fosse creusées un peu moins profondément.

De quatre à sept jours après le remplissage de ces fosses, le contenu doit être retourné afin d'assurer un mélange parfait, de repousser vers le centre, où règnent les hautes températures, la partie extérieure de la masse qui n'a pas été exposée à cette chaleur et dans laquelle les larves de mouches ont émigré, et d'aérer la masse. Ainsi se trouveront détruits les micro-organismes pathogènes, les larves de mouches et les parasites.

Le deuxième retournement a lieu de cinq à dix jours après le premier. Trois retournements, espacés de trois ou quatre jours, donneront généralement un compost en une quinzaine de jours, au lieu des trente prévus si l'on ne faisait que deux retournements.

4. Compostage en tas, en silos ou en fosses

Ce procédé exige que le terrain choisi soit relativement plat et bien drainé, de manière à empêcher la formation de flaques d'eau stagnantes ou de boue au autour des tas.Le procédé du compostage en tas implique le retournement régulier des composts. Au cours du compostage, le volume de la masse diminue considérablement et, lors du premier retournement, deux tas peuvent être réunis en un seul. Dans le compostage en silos, les silos doivent avoir une largeur d'environ 2,5 à 3 m à la base. Les cotés peuvent être verticaux ou inclinés d'environ 30° par rapport à la verticale, selon la nature des matières et la facilité d'entassement. La hauteur peut varier entre 1 et 2 mètres.

L'inclinaison est un procédé couteux, particulièrement dans les petites installations. Quand le PCI est trop faible (inférieur à 900 ou 1 100mth/kg) ou l'humidité trop importante (supérieure à 45%) il est nécessaire de fournir un combustible d'appoint pendant la combustion.

Les gaz de combustion doivent être refroidis puis dépoussiérés et les résidus solides éteints avant évacuation. Ils peuvent être éventuellement réutilisés comme remblai pour les travaux publics ou comme couverture de décharges contrôlées. Les ferrailles peuvent être récupérées. La vapeur que l'on peut obtenir à partir des gaz de combustion peut être utilisée pour l'industrie, le chauffage, mais le consommateur doit être à proximité, être un consommateur régulier et permanent pendant la durée de l'amortissement des installations. En pays tropical, il faudrait donc rechercher la proximité d'installations industrielles. La production d'électricité ne peut s'envisager que pour de très grosses installations (plus de 100T/j).

5. Nature des décharges

a. Les poubelles parcellaires

Elles contiennent en gros plus de 60 % des résidus organiques et végétaux. En détail, on y trouve les matières inertes (sables et poussières), les déchets végétaux (feuilles, branches, légumes), déchets de verre, de métal, de caoutchouc, déchets sanitaire, papiers, cartons, etc.

b. Les dépotoirs publics

Ils contiennent :

- Les déchets des cuisines, des habitations et des bureaux,

- Les déchets ordinaires de l'artisanat et du commerce,

- Les déchets des marchés, des lieux de fêtes, des artères, des espaces publics, des écoles, des hôpitaux, des casernes, des prisons,

- Les déchets végétaux des ronds-points, des espaces verts, des jardins publics,

- Des déblais, gravats, décombres, débris,

- Les déchets des établissements artisanaux, industriels et commerciaux ;

- Les cadavres des animaux, des épaves, les appareils électroménagers,

- Les déchets des abattoirs,

- Les déchets des hôpitaux, de laboratoires, des cliniques et des pharmacies.

Tableau2 : Composition des déchets dans les décharges urbaines deKinshasa

 

Quantité

Matières restes alimentaires

50 %

Plastiques

20 %

Papiers et cartons

15 %

Métaux

4 %

Sachet

3 %

Verres

1 %

Textiles

1 %

Poussières et divers

1 %

251649536

Source :Lelo Nzuzi, 1999

Figure 2 :Composition des déchets dans les décharges urbaines de Kinshasa

1.5. LES TRANSFORMATIONS DES DECHARGES URBAINES

I.5.1. Le recyclage des déchets

On peut également éliminer les déchets solides en les recyclant. Il s'agit ici de trouver une utilisation entièrement nouvelle d'un produit, non prévue par le fabricant primitif : les déchets métalliques réutilisés en sidérurgie et par quelques petites et moyennes entreprises (PME), les débris de verres en verreries, les papiers et carton en papèterie, les déchets de manioc et de mais en boissonnerie et en élevage, en industrie chimique, les babouches abimés et les sachets plastiques refondus pour en fabriquer d'autres qualitativement différents.

Au cours des années passées, le volume des déchets produits par chaque habitant n'a cessé d'augmenter. Cela représentait un réel problème et une menace pour l'environnement, car la seule solution dont nous disposions, il y a seulement une vingtaine d'années, était de détruire ces déchets en les brûlant, ou de s'en débarrasser en les enterrant.
Un changement de mentalité était nécessaire pour aborder cette question : au lieu d'éliminer systématiquement la totalité des déchets, on a choisi d'en valoriser une bonne partie, c'est à dire de les transformer pour les réutiliser.

Le recyclage des déchets présente un double avantage
Il permet d'abord d'économiser de la matière première et donc de préserver les ressources naturelles de notre planète. Il permet également de réduire le volume et le poids de nos poubelles et donc de limiter les risques de pollution de l'air et des sols.

Une loi a donc vu le jour sur le plan national le 13 juillet 1992 pour inciter et encadrer le tri des déchets recyclables et susciter un changement de comportement de la part de tous les citoyens.

Cette politique s'étend sur 10 ans et stipule qu'aucun déchet récupérable ne devra être stocké ou détruit après 2012. Les seuls déchets admis dans les centres d'enfouissement seront les déchets qui ne peuvent être valorisés et que nous appelons les "déchets ultimes.

I.5.2. Le recyclage du verre

Photo 4 : La récupération des verres à Kinshasa

Source : Photo Holy(2011)

Après le deuxième choc pétrolier de 1974, les verriers Français adoptèrent une démarche d'économie d'énergie, en refondant du verre cassé pour alimenter leur production, cette pratique étant plus économique que de fondre les matières premières qui entrent dans la composition du verre comme le sable de silice. En 1976, Jean Tournier la Ravoire, verrier de son état, envisagea de récupérer le verre usagé pour le réutiliser en tant que matière première. Rapidement, les verriers français se rendirent compte de l'enjeu environnemental de ce principe et cosignèrent en 1979, le premier contrat de recyclage du verre avec des objectifs chiffrés. En 1984, ces objectifs furent atteints; une bouteille sur quatre étant effectivement recyclée.

Le verre usagé broyé, appelé calcin, est devenu la principale matière première des verriers : à l'heure actuelle ils utilisent dans leurs fours, jusqu'à 80 % de calcin pour la fabrication des nouveaux emballages en verre. Aujourd'hui, le verre est devenu la matière recyclable par excellence ; une bouteille sur deux provient du recyclage.

Outre ses atouts environnementaux, le recyclage du verre a gardé ses vertus humanitaires en favorisant le développement de la recherche contre le cancer. Chaque année, c'est environ 12 millions de Francs issus de la récupération du verre usagé qui aident à la recherche, à l'achat de matériel et permettent d'assurer un soutien aux familles des malades.
Des qualités qui présagent une longue vie au recyclage du verre...

251612672Dans la ville de Kinshasa, les verres usagés sont récupérés par les sociétés des verreries pour la fabrication des bouteilles en verres qui alimentent les sociétés brassicoles de Kinshasa (Bralima, Bracongo...)

Figure 3 : Recyclage des verres

I.5.3. Le recyclage du plastique

Le plastique : léger mais costaud ! Imaginez-vous : une maison, un bureau, une école sans plastique : nos habitudes et notre vie entière en seraient bouleversées! Cette matière par définition malléable et transformable à souhait nous a offert, depuis des dizaines d'années, des moyens et des techniques qui facilitent aujourd'hui notre existence.
Un développement explosif aussi divers que varié.
Par exemple, le plastique joue aujourd'hui un rôle essentiel dans la protection et la distribution économique de l'eau et des aliments. Dans les pays en voie de développement où l'eau se fait rare trop souvent, des systèmes de stockage et d'irrigation permettent de recueillir l'eau et de la redistribuer. Et là, le plastique fait merveille ! Dans les montagnes népalaises par exemple, où le seul moyen de transport est la marche, la distribution de l'eau y est particulièrement difficile.

Ainsi, les habitants ont créé leur propre système d'approvisionnement en utilisant la gravité. Les canalisations en plastique trouvent ici tout leur intérêt puisqu'elles sont légères, donc facilement transportables, et qu'elles assurent, grâce à leur souplesse, une durée de vie assez importante. Dans nos pays occidentaux où d'autres préoccupations prédominent, le plastique est tout aussi bien accueilli et se développe de plus en plus. Jouets, emballages de toutes sortes, matériaux de construction, ameublement, le plastique a littéralement envahi notre quotidien. Mais après nous avoir rendu service pour protéger et transporter les produits que nous achetons, il nécessite qu'on réfléchisse aujourd'hui à ce que provoque sa prolifération.
L'allégement du poids des emballages est en constante évolution. Quand un emballage est créé, on pense immédiatement à le rendre plus léger pour réduire la quantité de déchets à traiter et à transporter. Aujourd'hui, un sac de caisse pèse seulement 6 grammes. Il a perdu 75 % de son poids en 20 ans. Une bouteille d'eau a perdu 30 % de son poids en 20 ans, le flacon de yaourt à boire a perdu, lui, 45 % en 7 ans ! Une sacrée cure d'amaigrissement!

Malgré tout, le plastique représente encore10 % du contenu de nos poubelles. Les emballages en plastique peuvent évidemment être incinérés. Ils aident ainsi à la combustion des autres déchets. Mais le traitement par valorisation énergétique (récupération de la chaleur) nécessite un contrôle accru des fumées de combustion. D'où la volonté de diversifier les solutions.

Par exemple, le recyclage. Actuellement, seuls les bouteilles et les flacons sont recyclés. Ces emballages re-deviennent alors de nouveaux objets capables de nous rendre service.

Photo de bouteilles en plastique. Après le tri effectué par les habitants, les bouteilles sont envoyées dans un centre de tri où elles sont triées par des professionnels et ainsi séparés par type de plastique : les bouteilles en plastique transparent blanc ou de couleur (le PET) sont séparées des bouteilles en plastique opaque (PEHD). Conditionnées en balles, elles sont dirigées vers les différentes usines de recyclage où, broyées et mélangées à la matière plastique vierge, elles deviendront de nouveaux objets.
Vêtements en fibre polaire, rembourrage d'anoraks, d'oreillers, de couettes, moquettes, panneaux d'isolation acoustique, gaines de passage de câbles, tuyaux, etc. : c'est ainsi que les bouteilles connaîtront une seconde vie et retourneront au plus près de notre quotidien, avec ingéniosité, souplesse et légèreté !

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Figure 4 : Recyclage des plastiques

I.5.4. Le recyclage des déchets végétaux

La matière végétale présente un caractère spécifique : sa biodégradabilité. La dégradation des feuilles, branches, tontes de pelouses et autres déchets de jardin peut se dérouler en présence d'air par retournement de la matière ou par insufflation d'air qui induit une réaction de fermentation : c'est le principe du compostage.

Mises en tas, sur une plate-forme industrielle ou dans un composteur individuel, les matières organiques sont peu à peu désagrégées grâce à l'intervention de micro-organismes (bactéries, champignons, ...) et d'organismes vivants comme les vers de terre, les insectes, etc. Pour offrir à ces micro-organismes les qualités nécessaires à leur bon développement, deux étapes sont nécessaires :

- la phase de fermentation qui se caractérise par la dégradation de la matière organique fraîche par les micro-organismes, ce qui donne lieu à une élévation de température pouvant atteindre aisément 70°C ; cette montée en température permet l'hygiénisation du compost, et

- la phase de maturation, phase quant à elle d'évolution plus lente ne nécessitant ni arrosage, ni aération. Ces réactions nécessitent de l'oxygène et dégagent de la chaleur. La température s'élève au fur et à mesure de la décomposition. Elle peut atteindre 50 à 70°C. Puis elle diminue. Cette température élevée élimine en partie les semences de mauvaises herbes, les virus, les bactéries ainsi que les nématodes (sorte de stérilisation).
Le produit issu de la dégradation est appelé le compost.
En comparaison à d'autres pays tels que l'Allemagne ou les Pays-Bas, la France a plutôt privilégié le compostage par rapport à la méthanisation (dégradation en l'absence d'air), en mettant en place notamment des systèmes individuels.

A Metz, par exemple, Somergie a développé un important système de dotation de composteurs individuels, permettant aujourd'hui à 609 foyers messins de fabriquer un engrais de qualité et de voir ainsi aboutir leur effort de tri et de recyclage...dans l'embellissement de leur jardin !

Si l'on veut fabriquer son propre compost, il faut veiller à mélanger des matières organiques d'origine végétale et animale, sèches et humides et veiller à équilibrer les apports d'azote et de carbone :
- Les déchets de la maison: épluchures de fruits et légumes, marc de café, sachets de thé, fleurs fanées, coquilles d'oeufs, croûtes de fromages, ...
- Les déchets du jardin : herbe coupée, feuilles mortes, tailles de haies (broyées), déchets du potager, mauvaises herbes non montées en graines, écorce, cendres de bois et de barbecue (riches en éléments minéraux), paille, sciure,...


Par contre, il faut éviter les plantes portant des graines (pour éviter la germination de mauvaises herbes), les plantes malades, les herbes coupées provenant d'une pelouse traitée, les épluchures d'agrumes traités, les restes d'aliments préparés et la viande (ils attirent les rats, les souris et les mouches), les plastiques,...

La mise en place de la collecte et du traitement des déchets organiques en vue de leur valorisation trouve sa légitimité au sein du système de gestion des déchets ménagers. Toutefois, la filière de valorisation organique souffre de la mauvaise image née des pratiques d'épandage de compost de qualité médiocre. S'ajoute à cela, la polémique actuelle autour des risques liés à l'épandage de boues de station d'épuration qui pousse les utilisateurs à la plus grande méfiance.

Les collectivités se sont donc investies dans une démarche de qualité des produits sortant des unités de traitement biologique.

Somergie s'est ainsi vue remettre en septembre 2002, l' Éco-label, signe que le compost, issu des déchets verts uniquement et produit sur sa plate-forme, contribue à réduire la dégradation des sols et la pollution des eaux.

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Figure 5 : recyclage des déchets végétaux, cartons et papiers

I.5.5. Le recyclage de l'aluminium

Protéger et sauvegarder notre environnement est un des objectifs premiers du recyclage. Mais au-delà de l'aspect écologique et civique, le recyclage de l'aluminium est économiquement très intéressant.
Métal semi-précieux à l'origine (voir encadré), l'aluminium fait désormais partie de notre quotidien. Observez votre cuisine ou votre salle de bain : boîtes de conserve, de boisson, de café, de gâteaux, emballages de chocolat et barquettes emplissent la première, aérosols, emballages cosmétiques trônent dans la seconde. Aujourd'hui, les emballages ménagers en aluminium représentent 45 000 tonnes par an.


L'aluminium est léger, facile à transformer et protège de la lumière, de l'air et de l'humidité tous les produits qu'il emballe. C'est, en effet, le matériau « barrière » par excellence. Il prédomine aussi dans les industries aérospatiales, nautiques, automobiles ainsi que dans les transports routiers ou ferroviaires. Aujourd'hui, il est incontournable dans tous grands programmes mondiaux tels que Boeing ou la fusée Arianne et les pièces automobiles sont désormais plus légères de 50 %. Cet allégement étant évidemment synonyme d'économie d'énergie...


Les avantages du recyclage de l'aluminium sont nombreux. Premièrement, il permet d'économiser les ressources naturelles et jusqu'à 95 % de l'énergie nécessaire à la fabrication du métal « primaire ».

L'aluminium recyclé possède les mêmes propriétés que le métal de première fusion. De plus, c'est le matériau qui conserve le mieux sa valeur après usage. Comme le verre, il se recycle à l'infini. Aujourd'hui 70 à 80 % des produits sont recyclés.
Grâce au tri préalable effectué par les habitants, l'aluminium est acheminé dans les centres de tri où il est séparé des autres matières. Différents procédés permettent d'y parvenir :

- le tri par machine à courants de Foucault qui l'extrait par magnétisme ou
- le tri par détecteur-éjecteur, solution qui s'appuie sur un capteur industriel qui reconnaît l'aluminium quelle que soit sa forme.

Conditionné en balles, il part ensuite dans les usines de recyclage où il est d'abord broyé, puis fondu. L'aluminium ainsi recyclé servira principalement dans la fabrication d'alliages pour pièces moulées, dans celle des tôles pour le bâtiment, l'équipement automobile. Et quand la qualité et la quantité sont suffisantes, l'aluminium servira pour la fabrication de nouveaux emballages.Dans l'ère du temps aujourd'hui, de plus en plus d'industriels et de jeunes créateurs mettent à contribution les qualités économiques et esthétiques de l'aluminium recyclé. C'est à se demander si l'aluminium ne sera pas le matériau « phare » du troisième millénaire ... 

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Figure 6: Recyclage de l'aluminium

CONCLUSION

Il était important de rappeler les généralités sur la gestion des décharges à travers le monde et de comparer avec ce qui se passe à Kinshasa. Il s'avère que contrairement aux pays développés, l'urbanisation rapide et extraordinaire du continent africain a eu des répercussions graves sur la gestion de grandes villes de ce continent. C'est ce qui a fait qu'il y ait plusieurs périodes sur la gestion des décharges urbaines entre autre, la gestion de décharges urbaines pré coloniale, la gestion des décharges urbaines pendant la période coloniale et celle post coloniale.Toutes ces périodes ont eu des spécificités différentes, ce qui fait qu'il faudra une étude minutieuse pour pouvoir permettre aux décideurs, de prendre une décision qui pourra conduire à une bonne politique de la gestion des décharges urbaines dans les agglomérations africaines en rapport avec les us et coutumes du continent.

Pour le cas de Kinshasa, la gestion des décharges est devenue une pathologie étant donné qu'après l'indépendance, les nouvelles autorités n'ont pas pu donner les orientations sur le devenir de la ville à cause en premier lieu de l'exode rural et la métropolisation de la ville avec ses conséquences dans les domaines de l'habitat, de l'éducation, de la santé et de l'environnement, et, en deuxième lieu, la mauvaise gouvernance. Confrontés à des problèmes de planification, de gestion et de financement, les responsables locaux n'ont pas pu maîtriser l'implantation de populations les plus démunies dans les zones les plus exposées. Ceci a occasionné la multiplication des décharges non contrôlées à travers toutes les rues de la ville de Kinshasa.

CHAPITRE II : LA METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE ET LA PRESENTATION DES DONNEES

INTRODUCTION

Il est important de signaler que dans un travail scientifique, l'utilisation des méthodes de travail est d'une importance capitale, ceci pour donner aux lecteurs les différentes directives suivies pour l'aboutissement de ces recherches. Cela s'associe également aux techniques qui seront utilisées pour manipuler telles ou telles autres données de la recherche en vue d'aboutir aux résultats.

La présentation des données consistera à passer en revue les données qui constituent la charpente de cette étude, ceci pour permettre aux lecteurs d'avoir une idée à vol d'oiseaux sur les différentes variables utilisées dans ce travail.

II.1. LES METHODES DE RECHERCHE UTILISEES

II.1.1. Les méthodes statistiques

Les méthodes statistiques ont pour origine le besoin des États pour gérer rationnellement leurs ressources. Pour cela, il était nécessaire après collecte des données, de disposer de méthodes permettant de définir les variations, les évolutions, les ressemblances ou les différences entre différentes communes de la ville de Kinshasa en matière de gestion des décharges, selon les années et les différentes catégories.

La statistique qui est à la fois une science formelle, une méthode et une technique, a permis de faire la collecte, l'analyse, l'interprétation des données ainsi que la présentation des celles-ci afin de les rendre compréhensibles de tous.

Ainsi, l'utilisation des différentes méthodes statistiques dans ce travail était d'une importance capitale étant donné qu'on est parti des enquêtes menées sur le terrain à travers toute l'agglomération de Kinshasa, pendant une période de 12 mois, soit de septembre 2009 à octobre 2010, répertoriant toutes les décharges qui jonchent les rues, les places publiques, les marchés, les cours d'eau etc. et après celles-ci, on est passé au codage des différentes variables pour leur donner un code qui serait d'utilité dans les manipulations des différents logiciels.

1° L'analyse multivariée

Cette méthode recouvre un ensemble de méthodes statistiques destinées à synthétiser l'information issue de plusieurs variables, pour mieux l'expliquer.Les méthodes les plus utilisées dans le traitement des enquêtes sont :

v l'analyse en composantes principales (ACP),

v l'analyse factorielle des correspondances (AFC),

v l'analyse des correspondances multiples (ACM),

v la typologie et les méthodes de classification.

Le choix de l'une ou de l'autre de ces méthodes dépend des objectifs poursuivis et du type de données à analyser. Pour ce qui est de cette étude, nous avons utilisé la régression multiple.

2° La régression multiple

La régression multiple a permis d'expliquer à partir d'une variable numérique par plusieurs autres variables numériques indépendantes. Elle modélise la relation entre la variable à expliquer et les variables explicatives sous la forme d'une équation de type Y = a + b1X1 + b2X2 + ... où Y est la variable à expliquer, Xn les variables indépendantes, a une constante et bn les coefficients de régression partiels.

On peut ainsi, si le modèle de régression est satisfaisant, prédire les valeurs de la variable dépendante en fonction des valeurs des variables explicatives.

Ainsi, les variables explicatives doivent être indépendantes. Leurs corrélations deux à deux doivent être nulles ou proches de 0. Le modèle obtenu sera imprécis et manquera de stabilité (valeurs très différentes d'un échantillon à l'autre). Par ailleurs, l'appréciation de la qualité de la régression se fait grâce à plusieurs indicateurs :

o Le premier d'entre eux est le coefficient de détermination multiple ajusté qui calcule le pourcentage de variation de la variable à expliquer dû aux variables explicatives. Ainsi un coefficient de détermination de l'ordre de 0,35 signifie que les variables indépendantes ne contribuent qu'à 35% de la variation de la variable à expliquer ce qui indique que la qualité du modèle obtenu est relativement faible.

o Le coefficient de corrélation multiple R mesure la liaison entre la variable à expliquer et les différentes variables explicatives : si sa valeur est inférieure à 0,85 la liaison est médiocre et le modèle de régression peu satisfaisant.

o Le test F de Fisher permet d'estimer la qualité de l'ajustement des variables. La probabilité de l'hypothèse nulle (que les variables indépendantes n'aient aucun effet sur la variable dépendante dans la population) est donnée par la table de Fisher. Si la valeur du F calculé est supérieure à la valeur du F de la table à un seuil défini (ex : 5%), le coefficient R obtenu est considéré comme significatif à ce seuil, ce qui veut dire que le modèle de régression est valable dans la population (NTOMBI MUEN KABEY : Cours des statistiques 2010).

3° L'analyse discriminante

L'analyse discriminante est une méthode factorielle qui cherche à expliquer une variable qualitative par plusieurs variables numériques. Comme la régression multiple qui permet de mettre en équation une variable numérique à expliquer et des variables numériques explicatives, c'est une méthode prédictive dans la mesure où elle permet de déterminer quelle modalité prendra un individu pour la variable qualitative à expliquer, si on connaît ses réponses aux questions numériques.

L'analyse discriminante est également utilisée fréquemment en prolongement d'une méthode descriptive comme l'Analyse en Composante Principale ou la typologie pour apporter des précisions complémentaires aux résultats obtenus (par exemple, repérage des variables qui ont permis de créer les groupes de typologie).

II.1.2. Les méthodes descriptives

Les méthodes descriptivesvisent à structurer et simplifier les données issues de plusieurs variables, sans privilégier l'une d'entre elles en particulier. Il existe deux grandes catégories de ces méthodes :

Les méthodes descriptives et les méthodes explicatives.

Les méthodes explicativesvisent à expliquer une variable à l'aide de deux ou plusieurs variables explicatives. C'est cette méthode qui a permis dans le cadre de ce travail d'analyser les et d'expliquer les 2O variables de cette étude l'une par rapport aux autres.

II.1.3. L'analyse systémique

Il n'existe pas de réalité absolue, mais seulement des représentations (subjectives et parfois contradictoires) de la réalité. Ces représentations guident les actions. On peut modifier les représentations de la réalité, ce qui modifierait alors les actions.

L'approche systémique est un modèle de représentation de la réalité qui trouve ses sources dans la pensée scientifique (théorie des systèmes, Bertalanffy et dans les théories de la communication (Grégory Bateson). L'approche systémique est entrée dans le champ du travail social aux Etats-Unis dans les années 50 (KAKESE KUNYIMA, 2006).Un système est un ensemble d'éléments en interaction dynamique organisé en fonction d'un but qui évolue dans le temps.

Equifinalité : cette notion implique qu'on peut atteindre le même endroit en partant d'endroits différents, de même qu'on peut partir du même endroit et arriver à quelque chose de différent. Autrement dit, l'état d'un système ne dépend pas des conditions initiales de sa création mais de son processus de croissance.

En effet, on a tendance à penser que ce qui est devant soi est le produit de l'histoire, et pour comprendre une famille, on va alors chercher dans le passé. Mais si on cherche dans le passé l'explication du présent, l'interview s'apparente à une chasse au trésor (et quand on interroge quelqu'un sur son histoire, on va avoir comme réponse le « roman familial »). Cette va aider à tracer les voies d'accès aux différents sites de stockage des déchets et des décharges.

Selon le principe d'équifinalité le présent englobe le passé : quand on interroge en analyse systémique, on recherche où le passé est encore actif dans le présent. Dans ce sens là, l'analyse systémique n'est pas déterministe mais constructiviste.

II.2. LES TECHNIQUES ET LA COLLECTE DES DONNEES

II.2.1. l'enquête bibliographique ou l'observation indirecte

La recherche documentaire a consisté à consulter différentes bibliothèques tant au pays dans la ville de Kinshasa, qu'à l'étranger plus précisément en Belgique, les sites internet (www.unep.org : United nations environment program;www.who.int : Health report 2002 (who); http://fr.wikipedia.org/wiki/Poubelle; http://fr.wikipedia.org/wiki/Recyclage; http://lms.seos-project.eu), les documents officiels (monographie de la ville de Kinshasa et différents rapports), les Ministères etc...

v Parmi les bibliothèques au niveau national, on peut citer :

Ø La bibliothèque centrale de l'Université  de Kinshasa ;

Ø La bibliothèque de la Faculté des Sciences de l'UNIKIN ;

Ø La bibliothèque du Département des Sciences de la terre de l'UNIKIN ;

Ø La bibliothèque du Département de géographie et environnement de l'Université Pédagogique Nationale ;

Ø La bibliothèque du Département de Géographie de l'ISP/Gombe ;

Ø La bibliothèque du Bureau d'Etudes d'Aménagement et d'Urbanisme (BEAU) ;

Ø Bibliothèque de l'Hôtel de ville ;

Toutes ces bibliothèques précitées nous ont beaucoup servi avec la documentation, bien que pour certaines, les rayons sont presque vides et surtout une manque d'informations sur le thème en étude.

v Au niveau International :

Ø La bibliothèque du Département de géographie de l'Université de Gand/Belgique ;

Ø La bibliothèque du Département de géologie de l'Université de Leuven/Belgique ;

Ø La bibliothèque centrale de l'Université de Gand/Belgique ;

v Les Ministères ci après ont fait l'objet de la consultation :

Ø Ministère de l'environnement ;

Ø Ministère d'Aménagement du territoire ;

Ø Ministère du Plan ;

Ø Ministère d'urbanisme et décentralisation.

II.2.2. La recension

· L'Atlas de Kinshasa présenté par FLOURIOT J.et alliés (1975) a été d'une importance cruciale car celui donne les lignes directrices qui devraient être suivies pour l'urbanisation progressiste de la ville de Kinshasa.

· Dans « Kinshasa, une ville en suspens... », l'ouvrage de De MAXIMY R(1984), a servi de référence sur certaines questions ambigües qui concernent la ville province de Kinshasa. Et cela ne pouvait aider à la compréhension de cette ambigüité par rapport à la question sur la gestion des décharges urbaines de Kinshasa.

· BRUNEAU J.C.(1994), dans son ouvrage sur la « Crise et déclin de la croissance des villes au Zaïre-une image actualisée », a aidé à comprendre les différentes crises qui ont émaillé les villes de la République du Zaïre. Comparativement à ce qui sera proposé dans ce travail pour pouvoir faire la comparaison sur le plan de la gestion des décharges urbaines.

· L'ouvrage de Marc PAIN1994), « Kinshasa, la ville et la cité », montre les deux facettes de la ville de Kinshasa qui part est en présence d'une ville et d'autres parts la cité. Ceci va aider à l'orientation sur la gestion des décharges en ce qui concerne la ville ou la cité.

· Le livre de LELO NZUZI F. et Claudine TSHIMANGA MBUYI (2004) sur «  Pauvreté urbaine à Kinshasa,présente et définit un quartier pauvre comme étant celui qui est mal assaini, inaccessible en transport etc... celui-ci a aidé à identifier ces modèles des quartiers pour voir comment tracer les voies d'accès aux différentes décharges contrôlées qui seront proposées et les difficultés d'accès dans certains quartiers pour la collecte des déchets.

· Le livre de LELO NZUZI F (2008) « Kinshasa, ville et environnement » démontre les différents problèmes environnementaux que connaît la ville de Kinshasa consécutifs à sa croissance spatiale rapide et anarchique ; cet ouvrage a enrichi les réflexions de cette étude comparé à l'environnement urbain de Kinshasa.

· « l'Aménagement du territoire » présenté Jérôme MONOD et Philippe de CASTELBAJAC (2010), montre les différentes politiques à utiliser en aménagement du territoire et comment les adapter dans une étude sur la gestion de décharges urbaines.

· Le rapport des travaux du Ministère de l'Aménagement du Territoire, de l'Eau et de l'Environnement (2006) sur « le Plan de Gestion des Déchets Solides Ville de Tanger », a servi de modèle et de comparaison avec ce qui se fait sous d'autres cieux en matière de gestion des déchets solides urbains.

· LELO NZUZI F (2011) dans sont ouvrage « Kinshasa, Planification et aménagement », l'auteur présente 36 propositions d'aménagement de la ville de Kinshasa, lesquelles peuvent être réalisable en court, moyen et long terme pouvant contribuer au développement durable de la ville de Kinshasa.

L'enquête bibliographique, a aidé à l'élaboration de la problématique qui s'est basée sur ce que les autres ont fait pour qu'on se situe dans cette dynamique de l'évolution de la science ;

1) Elle a permis de trouver les hypothèses pertinentes de la recherche que les autres n'auraient pas déjà vérifiées ;

2) Elle a également aidé à découvrir les approches méthodologiques qui seront utilisées face à cette étude.

II.2.3. Les enquêtes et interviews dans le cadre de l'observation directe

Il a été procédé aux enquêtes et interviews sur le terrain, qui ont consisté à faire l'investigation dans toutes les communes de la ville de Kinshasa pour répertorier toutes des décharges et déchets qui jonchent les rues. Ces enquêtes ont eu lieu de septembre 2009 à octobre 2010 soit au total 12mois. Il était question aux cours ces enquêtes de localiser sur le terrain toutes les décharges en prélevant les coordonnées géographiques (l'altitude, la longitude et l'altitude), de mesurer le volume de chacune des décharges et de préciser les types des déchets qui constituent la décharge.

Une fiche d'enquêtes, un appareil GPS (Global positioning Système), une boussole, un mètre ruban, des carnets, les stylos et crayons ont été utilisés comme matériels pour le bon déroulement des enquêtes.

Il faut signaler que les étudiants des premières licences géographie physique et aménagement ont été utilisés pour mener ces enquêtes. Des interviews auprès de la population riveraine ont aidé à comprendre ce que celles-ci pensent des déchets et d'expliquer comment les dépôts dans les différentes décharges non contrôlées se font.

II.2.4. L'imagerie satellitaire

La télédétection est l'acquisition d'informations sur l'environnement terrestre aux moyens de capteurs (embarqués sur des satellites) sensibles au rayonnement électromagnétique réfléchi ou émis par la surface terrestre.

Tout objet à la surface de la terre émet (en fonction de sa chaleur) un "Rayonnement électromagnétique" (RÉM). Celui-ci peut provenir de l'objet lui-même (en fonction de sa chaleur par exemple), il peut être le résultat de l'interaction avec une source de rayonnement extérieur (le Soleil principalement). Le Rayonnement Électromagnétique se propage dans le vide comme à travers la matière sous forme d'ondes ayant des caractéristiques différentes (amplitude, longueur, fréquence, etc...). On appelle l'ensemble des ondes le spectre électromagnétique.

En télédétection on utilise essentiellement le spectre visible (du violet au rouge) et la gamme de l'infrarouge. Lorsqu'un corps terrestre réfléchit un rayonnement reçu d'une source extérieure, il le modifie selon des paramètres liés à sa nature (composition physico-chimique). Par exemple les ondes du Proche Infrarouge (PIR) sont absorbées par l'eau et réfléchies par la végétation. On dit qu'il possède une signature spectrale. C'est cette propriété qui est exploitée en télédétection terrestre, fournissant une masse considérable d'informations sur la surface du globe. C'est cette technique qui permit de mettre au point les différentes cartes et images qui seront d'utilité dans ce travail.

II.2.5. La cartographie thématique

La cartographie thématique fait partie de ce qu'on appelle plus généralement la représentation cartographique. Elle permet la réalisation d'images graphiques particulières qui traduisent les relations spatiales d'un ou plusieurs phénomènes, d'un ou plusieurs thèmes. La cartographie thématique est un outil d'analyse, d'aide à la décision et de communication largement utilisé pour représenter une ou plusieurs variables. Qu'on les définisse comme carte d'inventaire, d'analyse, statique ou dynamique, les cartes thématiques ont toutes des points communs :

Ces cartes peuvent être accessibles à tout instant, ce sont des mémoires artificielles où beaucoup d'objets sont localisés spatialement, une vision immédiate d'ensemble, une réponse rapide et directement perceptible sont impossibles lorsque les informations inscrites sur la carte sont trop denses. La question cruciale se joue alors dans la sélection de l'information à représentée : quelles données retenir, pour quel message et pour quel public ? Dans ce travail, nous avons utilisé les cartes pour montrer la répartition spatiale des différentes variables sur l'ensemble de l'espace géographique de la ville de Kinshasa.

II.2.6. L'utilisation du SIG (Map Info)

Il a été fait recours à l'utilisation du Système d'Information Géographique (SIG) qui est un système d'information capable d'organiser et de présenter des données alphanumériques spatialement référencées, ainsi que de produire des plans et des cartes. Ses usages couvrent les activités géomatiques de traitement et diffusion de l' information géographique. La représentation est généralement en deux dimensions, mais un rendu 3D ou une animation présentant des variations temporelles sur un territoire sont possibles.

Construire un GIS, c'est compiler, assembler, croiser des données thématiques professionnelles avec des données génériques vecteurs ou raster (Pascal Barbier, 2003 : cours Map info V7.0-livre1).

C'est cet usage qui a été faite de ce logiciel dans la réalisation de ce travail.

On s'est servi des cordonnées GPS pour localiser les différentes décharges dans la ville de Kinshasa, et ces données ont été traitées et manipulées en vue d'obtenir des cartes thématiques qui traduisent la réalité vécue sur terrain. Ainsi donc, on trouvera dans ce travail, plusieurs cartes qui sont réalisées sur base des données récoltées sur terrain et mises en valeur à partir du logiciel SIG.

Celles-ci ont été traitées rendues possible de manière suivante :

1. saisie des informations géographiques sous forme numérique (Acquisition)

2. gestion de base de données (Archivage)

3. manipulation et interrogation des données géographiques (Analyse)

4. mise en forme et visualisation (Affichage)

5. représentation du monde réel (Abstraction)

6. la prospective (Anticipation).

L'usage du SIG dans ce travail qui est envisagé dans le chapitre sur la quantification et la modélisation des décharges urbaines à Kinshasa est de faire une représentation plus ou moins réaliste de l'environnement spatial des décharges urbaines en se basant sur des données primitivesgéométriques : points, des vecteurs (arcs), des polygones ou des maillages (raster). Le domaine d'appartenance de ces types de systèmes d'information est celui des sciences de l'information géographique (Jimmy Wales : encyclopédie Wikipédia).

Dans ce contexte, l' information géographique peut être définie comme l'ensemble de la description des décharges urbaines et de leurs positions géographiques dans l'espace urbain de Kinshasa.

L'usage accru de ces techniques et méthodes dans l' aménagement durable de la ville et pour le suivi, la gestion et protection de la biodiversité a été permis par l'avancée de l' informatique. Cette évolution des applications a permis de nouvelles approches scientifiques transdisciplinaires et collaboratives.

II.2.7. La modélisation

La notion de Modélisation s'applique à toute représentation ou transcription abstraite d'une réalité concrète, quelle que soit la forme, physique ou abstraite, ou le langage utilisé (littéral, graphique ou mathématique).

La modélisation a pour finalité :

- Donner une représentation simplifiée et schématique d'un système réel en ne retenant que les éléments et les interactions les plus significatifs (modèle cognitif).

- Fournir au décideur des schémas qui lui permettent de prendre rapidement une décision en présence soit d'une information trop abondante et donc difficilement maîtrisable, soit au contraire d'une information lacunaire ou incertaine (modèle décisionnel). Ceci va servir d'outil aux décideurs de prendre des décisions en matière de gestion des décharges urbaines pour un aménagement durable de Kinshasa ;

- Permettre, à partir de la connaissance de l'état présent et passé, de déduire son comportement futur (modèle prévisionnel) ; dans le cas d'espèces, prendre en compte l'état actuel de l'environnement urbain en matières de gestion des décharges, et voir ce qui avait été fait dans le passé en matière de cette gestion pour enfin proposer un plan qui tiendrait compte d'un aménagement durable en matière vde gestion des décharges urbaines.

Quatre étapes ont servi pour arriver à la modélisation dans ce travail :

Etape 1 : définir le projet et fixer les objectifs ;

Etape 2 : faire l'analyse spatiale des variables

Etape 3 : cadre institutionnel et subdivision de la ville en zones fédérales

Etape 4 : utiliser le modèle

Etude descomportements modèle

Autocorrélation spatiale des variables

Délimiter

le sujet

Fixer

les objectifs

Utilisation du modèle

Choix desvariables

Concentration spatiale des variables

Etape 1

Etape 2

Etape 3

Etape 4

Cadre institutionnel

Examen des contraintes

Cadre juridique

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Figure 7 : les étapes de la modélisation

II.3. LA PRESENTATION DES DONNEES

II.3.1. Le choix des variables et leur justification

Plusieurs variables ont été retenues pour la réalisation de cette étude, mais il s'est avéré que les unes n'étaient pas très pertinentes pour l'étude, tandis que vingt ont eu une attention particulière et ont été regroupées en quarte classes : le premier groupe des variables concerne les types des déchets rencontrées dans les décharges urbaines de Kinshasa, le deuxième groupe concerne les variables sur l'état de la pollution de l'environnement et les nuisances et le troisième groupe met ensemble les variable sur le mode d'évacuation et la destination finale des déchets.

1. Les restes alimentaires (X1)

Les déchets alimentaires ont été retenus dans cette étude par le fait que ce sont eux qui remplissent beaucoup de décharges de la ville de Kinshasa, ces déchets de cuisine et de jardins continuent à remplir la moitié des poubelles dans la ville de Kinshasa. Alors, on peut aller plus loin en recyclant aussi les biodéchets qui se transforment facilement en compost, pour amender les jardins et espaces verts communs.

2. Les matières plastiques (X2)

Les déchets plastiques occupent la deuxième place dans toutes les décharges de la capitale de la République Démocratique du Congo. Par-là, il faut signaler l'omniprésence de ces déchets dans toutes les décharges de Kinshasa. La composition de ces déchets est d'une importance capitale dans les décharges et le long des artères de la ville ; il est important alors de connaître le volume de ces déchets pouvant aider à la suite au recyclage de ceux -ci pour les usines de plastiques qui seront utilisés comme matières premières.Les produits qui en découlent mentionnent la nature de la matière plastique et sa densité. Toutefois, la famille des plastiques est très grande, avec environ 200 types de plastique, chacun ayant sa spécificité et donc un mode de recyclage différent.

Tous les autres plastiques (barquette, pot de yaourt, jouet...) doivent être jetés avec les ordures ménagères résiduelles, en attendant une solution meilleure. L'une des meilleures solutions est donc, en attendant, de diminuer ces emballages (gros contenants plutôt que des petits et récupération de ceux-ci pour un autre usage).

3. Les verres (X3)

Les verres comme déchets recyclables sont sélectionnés dans cette étude pour leur abondance dans les décharges publiques et non contrôlées de la ville de Kinshasa. Ils peuvent être utilisés comme matières premières dans la verrerie.

Les enjeux du recyclage du verre sont grands, et l'utilisation du calcin (débris de verre broyé destiné à être réintroduits dans le four de fusion) dans le processus de fabrication du verre permet de diminuer le volume des déchets et de valoriser au maximum les déchets ménagers en évitant la mise en décharge ou l'incinération.

4. Les papiers et cartons (X4)

Les vieux papiers et cartons serviront à fabriquer des boîtes en carton, des journaux, des cahiers, des blocs-notes, des enveloppes, des classeurs ou du papier hygiénique. Cela permet d'économiser des arbres, de l'énergie, de l'eau, des matières premières et d'utiliser moins de produits chimiques. En faisant le tri, un ménage sauvegarde trois arbres chaque année! Ils sont recyclés via les collectes sélectives, les déchèteries, les points d'apports volontaires.

Pour les papiers, le tri concerne les journaux, magazines, publicités, papiers de bureau. Il faudrait bien enlever les éventuels blisters (films plastiques) autour des magazines et publicités, les reliures de rapport... Ne pas y jeter les papiers souillés, les papiers type essuie-tout... Pas contre, inutile de s'acharner à enlever les petites agrafes.

Pour les cartons, il s'agit des cartonnettes d'emballages (pack de yaourt, boîte de céréales, paquet de gâteaux...) vidées de tout contenu (ne pas y laisser l'éventuelle barquette de gâteau...), voire des gros cartons type déménagement (parfois acceptés uniquement en déchèterie). Bien souvent les briques alimentaires (briques de jus de fruit, de lait...) sont associées aux cartons. Leur recyclage (les filières sont différentes pour le papier, le carton et les briques alimentaires) permettra de produire à nouveau du papier, du carton ou du papier d'hygiène (papier essuie-tout, papier toilette), mais en y ajoutant tout de même de la matière vierge.

Cette variable est importante dans cette étude étant donné son importance (15%) dans les poubelles de la ville de Kinshasa et celle-ci peut aider dans l'industrie du papier comme matière première.

5. Les matières organiques (X5)

Les matières organiques ont longtemps été les principaux polluants des milieux aquatiques. Elles proviennent des déchets domestiques (ordures ménagères, excréments), agricoles (lisiers) ou industriels (papeterie, tanneries, abattoirs, laiteries, huileries, sucreries...), lorsque ceux-ci sont rejetés sans traitement préalable. Cette variable a été retenue dans ce travail pour son importance et sa présence dans toutes les décharges non contrôlées de la ville de Kinshasa.

6. Les métaux (X6)

En théorie tous les métaux sont recyclables facilement et à l'infini : il suffit de les faire fondre puis de les remodeler. Le problème réside cependant dans la collecte et le tri des différents métaux, en effet pour obtenir un métal recyclé de qualité il doit être le plus pur possible, si l'on fait fondre ensemble différents métaux on risque d'obtenir un alliage aux propriétés douteuses.

Dans cette étude, il était important de prendre en considération les déchets métalliques par le fait qu'ils sont en majorité trop encombrant dans les différentes décharges de la capitale, non par leur importance en valeur mais par leur volume. En circulant dans les rues de la ville de Kinshasa, il ya un phénomène nouveau : dont les pousse pousseurs passent à travers la ville chercher les différentes épaves, ou soit les achètent et vont revendre à la sidérurgie qui les récupère comme matières premières.

7. Les Déchets Techniques en Quantité Dispersées (DTQD)(X7)

Désigne des déchets dangereux produits et détenus par les professionnels en trop petites quantités pour suivre directement la filière habituelle de traitement des déchets dangereux. Peuvent être définis comme DTQD lorsqu'ils sont détenus en petites quantités :

§ solvants,

§ produits chimiques de laboratoire,

§ bains photographiques,

§ peintures, colles, vernis,

§ cartouches de toners pour imprimantes,

§ produits phytosanitaires...

Ils sont soumis à la réglementation générale en matière de déchets dangereux et relèvent à ce titre des plans d'élimination des déchets industriels spéciaux. Il s'est avéré que dans la ville de Kinshasa, ces déchets qui devraient suivre un traitement exceptionnel, sont mélangé avec d'autres sans avoir suivi au préalable un traitement quelconque.

8. Les Déchets Industriels Spéciaux (DIS)(X8)

L'abandon, l'incinération, l'enfouissement ou le rejet des Déchets Industriels Spéciaux (DIS) doivent être formellement interdits. Car la collecte, le transport et l'élimination de ses DIS doivent être confié à des sociétés spécialisées à cause de leur caractère spécial comme les hydrocarbures, goudrons, boues, les déchets minéraux liquides (acides...) ou solides (sables, cendres...).

Les DIS présentent des risques pour la santé et ils doivent être collectés, transportés, traités, éliminés ou stockés selon des règles strictes. Ces règles de traitement sont principalement rappelées par le code de l'environnement et la loi du 13 juillet 1992 qui confient la responsabilité de l'élimination des déchets à celui qui les produit. C'est le principe du «pollueur - payeur». Il est étonnant qu'à travers les décharges non contrôlées de Kinshasa, ces déchets ne subissent aucun traitement et cette loi qui est général est foulée au pied par la population de Kinshasa.

9. Les Déchets des Equipements Electriques et Electroniques (DEEE) (X9)

Les déchets d'équipements électriques et électroniques (DEEE) sont présent dans les décharges urbaines de Kinshasa bien qu'en petite quantité. Il était dès lors important de pouvoir prendre en compte ce type de déchets pouvoir faciliter leur collecte soit par la distribution dans le cadre du principe « un pour un » c'est-à-dire le distributeur reprend l'ancien équipement lors de la vente d'un nouvel équipement ; soit par les collectivités qui peuvent mettre en place une collecte sélective ; soit encore par les opérateurs du réemploi, lorsque les équipements peuvent être réutilisés. Cette pratique est déjà opérationnelle dans la ville province de Kinshasa où certains prestataires passent à travers les différentes décharges non contrôlées trier ces déchets pour un usage futur.

10. Les déblais et gravât (X10)

Ce sont les matériaux de chantier et de démolition : agglomérés, produits béton, matériaux terreux, sable, pierres... dans la ville de Kinshasa, ces déchets sont rencontrés à travers les boulevards et les grandes artères de la ville, qui sont la conséquence des grands travaux de réhabilitation des infrastructures de la capital. Il était de ce fait important de prendre en compte ces déchets pour en savoir plus sur leur gestion.

11. Les cours d'eau(X11)

Les cours d'eau qui sont les sources les plus sures de ravitaillement, sont devenus dans la capitale congolaise, les lieux de prédilection où la population riveraine vient déposer les déchets de toutes natures. Les cours d'eau sont considérés comme des décharges non contrôlées par la population qui ne tient pas compte des risques de contamination. Il est dès lors important de traiter cette variable dans cette étude pour voir les méfaits des déchets dans un cours d'eau qui pourraient contaminer un bon nombre de la population.

12. La place publique(X12)

Beaucoup de places publiques de la ville de Kinshasa, sont devenues des lieux de dépôt des déchets produits par la population des quartiers tant résidentiels qu'industriels. Il était dès lors important de choisir cette variable pour pouvoir proposer l'évacuation et la délocalisation de ces décharges non contrôlées vers les décharges contrôlées.

13. les nuisances(X13)

Il était important lors des enquêtes et des différents passages d'identifier les éventuelles pollutions qui proviendraient de la présence des déchets dans les décharges non contrôlées rencontrées dans la ville de Kinshasa. Ce qui veut dire que cette variable trouve son importance dans cette recherche, car on ne peut parler des déchets sans pour autant étudier les conséquences potentielles qu'ils peuvent avoir sur l'environnement.

14. La Pollution des eaux (X14)

Les eaux de la ville de Kinshasa sont polluées par toutes les sortes de décharges sauvages qui sont rencontrées dans la ville. Ceci peut se remarquer par le fait que les décharges sont des lieux de prédilection des lixiviats qui sont un pollueur des eaux. Il était alors important de tenir compte de cette variable qui du reste n'est pas à négliger étant donné que cette eau est utilisée pour différents usages.

15. Fumées nocives(X15)

Les fumées nocives sont l'une des conséquences néfastes que présentent les décharges non contrôlées. Ce qui fait que beaucoup de décharges émettent une fumée qui pollue l'environnement immédiat et lointain du site de décharge. Cette variable nous a parut importante à utiliser dans ce travail pour pouvoir analyser les conséquences sur la santé de la population et sur l'environnement.

16. Services publics (X16)

Les services publicsont été cités dans ce travail par le fait que ce sont ces services qui sont habiletés à gérer d'une manière ou d'une autre les déchets de l'agglomération ; cela revient à dire que ce sont les services étatiques comme le PNA qui ont la charge de la gestion des décharges dans les villes. Il était dès lors important d'analyser cette variable pour se rendre compte de l'abandon ou de non abandon des charges attribuées à ces services.

17. ONG (X17)

Les Organisations Non Gouvernementale jouent aussi un rôle important dans la gestion des déchets et l'assainissement de la ville (Cas du PAUK). C'est dans ce contexte qu'il a été fait mention des ONG pour pouvoir déceler leur contribution dans la gestion des décharges dans la ville de Kinshasa.

18. Incinération (X18)

L'incinération est une mode d'évacuation qui se fait si celle-ci est bien organisée, car elle crée à son tour des pollutions graves. Il était temps d'analyser cette variable dans le cadre de ce travail pour voir comment les décharges peuvent être incinérées bien que dans la ville de Kinshasa, elle est exécutée à petite échelle, c'est-à-dire au niveau parcellaire.

19. Aucune destination (X19)

La destination finale à laquelle ces déchets finissent était important à connaître car la présence des décharges à travers la ville inquiète pas mal des personnes, et on se demande s'il n'y avait aucunedestination où ces déchets devraient finir. Raison pour laquelle il avait été fait mention à aucune destination des décharges qui a pour conséquence qu'elles sont abandonnées dans tous les espaces à travers la ville.

20. Décharges non contrôlées (X20)

Les décharges non contrôlées sont les plus abondantes dans la ville de Kinshasa ; ce sont des décharges dont les dépôts se fait d'une manière désordonnée, très populaires et polluent davantage la ville. On ne pouvait pas traiter un sujet sur les décharges urbaines sans faire allusion aux décharges sauvages, car au fait c'est d'elles qu'il s'agit.

Le mode d'évacuation il était important de savoir comment ces déchets sont évacués. La question qu'on s'est posé était celle de savoir pourquoi à travers les rues et voies publiques de Kinshasa les décharges de toutes natures sont abandonnées à leur triste sort. Il était alors important de jeter un regard sur certains modes d'évacuation et certaines organisations qui sont sensées organiser ces services.

II.4. L'ANALYSE MULTIVARIEE DES DONNEES D'ENQUETES

II.4.1. La matrice d'informations géographiques

La matrice d'informations géographique est un tableau qui représente les données brutes telles qu'elles ont été récoltées sur le terrain. Celle-ci va aider à bien les interpréter du point de vue localisation dans l'espace géographique car elles sont prises dans leur entièreté comme elles se présentent sur le terrain. Ce qui veut dire que les données seront disposées selon l'information initiale concernant une liste des lieuxy (i=1, 2, 3...; n) connus par certain caractères x (j = 1, 2, 3.....p).

Cette information peut être transcrite dans un tableau ayant n x p cases ; chaque ligne contient, pour chaque lieuy (qui est en cas d'espèces une commune de la ville de Kinshasa) ses différentes observations pour les p caractères ; chaque colonne par contre, porte pour chaque caractère xi, les différentes valeurs prises par les n individus (qui sont les différentes variables ou caractéristiques des décharges).

Mathématiquement, chaque lieu peut être représenté dans un espace de dimension p, c'est un point défini par p coordonnées dans Rp.

En géographie, comme on s'intéresse aux formes d'organisation de l'espace, les individus sont des lieux, et les variables, des phénomènes qui les caractérisent. Il sera question dans cette matrice, de présenter les données récoltées sur le terrain. Ceci revient à dire qu'on ne pouvait se fier aux analyses empiriques sans pour autant les vérifier statistiquement ou mathématiquement. (Tableau en annexe)

II.4.2. La matrice d'indices de concentration

La matrice d'indice des concentrations est le résultat des calculs effectués à partir de la matrice d'informations géographiques réalisée par le logiciel SPSS. Ces calculs présentent différentes données analysées sur les décharges dans la ville de Kinshasa. On s'est référé au résultat d'analyse de la localisation de P. HANJOUL et al. (1982) qui ont recouru aux travaux de WEBER entrepris depuis 1971(Tableau N° 8 en annexe). L'analyse de la matrice d'indice de concentration a décelé différents indices qui varient de 0 à 10,02. Ceux-ci se répartissent de telle sorte qu'on a:

§ Les indices non significatifs, dont la valeur est inférieure à 1 ;

§ Les indices faibles ;

§ Les indices moyens ;

§ Les indices forts.

CONCLUSION

A travers ces lignes du chapitre deuxième, il a été fait mention de la méthodologie, des techniques et de la présentation des données utilisées dans ce travail.Il est à noter que tout est parti des enquêtes qui ont été menées à travers la ville, qui ont servi à répertorier les différentes décharges urbaines. Ces enquêtes ont été complétées par une imagerie satellitaire à haute résolution pour compléter les cartes thématiques utilisées tout au long de ces lignes.Les méthodes statistiques étaient d'une importance capitale pour chercher à corréler les variables afin de dégager les liens d'équifinalité des différentes composantes.Tout ceci était précédé par une recherche documentaire avérée qui a aidé à faire une comparaison avec d'autres chercheurs ayant travaillé sur le thème semblable ailleurs.

PARTIE II : IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX DES DECHARGES URBAINES ETL'ANALYSE SPATIALE DES DONNEES

CHAPITRE III : LA PRESENTATION DES DONNEES SUR LES DECHARGES URBAINES ET LEUR IMPACTENVIRONNEMENTAL A KINSHASA

INTRODUCTION

Il sera question dans ce chapitre de cerner les effets environnementaux potentiels  et voir quelles mesures peuvent être prises pour y remédier. Ceci va pousser de connaitre:

· de quelle façon les décharges peuvent influer sur l'environnement humain  et sur l'environnement naturel ;

· Comment le choix de l'emplacement, la planification et la conception peuvent-ils êtreindispensables sur le plan environnemental 

En se penchant sur ces préoccupations, l'initiative est de maximiser les chances de succès et de viabilité à long terme pour éviter ainsi des résultats négatifs et des coûts élevés de remise en état.

III.1. LA PRESENTATION DES VARIABLES A KINSHASA

La plupart des grandes agglomérations urbaines d'Afrique occidentale et centrale ont été fondées à l'époque coloniale. Un grand nombre d'entre elles sont des ports (maritimes, fluviaux ou lacustres) (UNESCO 1998). Ces sites n'avaient pas été prévus pour permettre l'expansion spatiale considérable qu'ils ont connue. C'est pourquoi aujourd'hui, le développement des villes et leur aménagement se heurtent à un certain nombre de contraintes et de difficultés. La croissance urbaine spectaculaire qui a entrainé la formation d'environ 120 villes de plus de 100 000 habitants, dont 15 ou 16 sont désormais « millionnaires ».

Assurée pendant longtemps pour l'essentiel par un exode rural massif, l'expansion démographique s'est traduite par une extension spatiale démesurée et pratiquement incontrôlée, fruit d'un type d'habitat presque exclusif : la petite maison basse sur une « parcelle » individuelle de quelques centaines de m2. Nulle part les pouvoirs publics n'ont été en mesure d'orienter l'implantation des quartiers nouveaux, ni de les doter d'un équipement satisfaisant. Les Schémas Directeurs établis a grands frais sont périmés avant leur achèvement et avant leur approbation par les autorités, qui n'ont ni la possibilité, ni souvent la volonté de le faire respecter (UNESCO 1998).

III.2. LA CONCENTRATION SPATIALE DES VARIABLES

Carte 2 : La concentration spatiale des restes alimentaires (X1)

Légende

Concentration forte

Concentration faible

Concentration non significative

Légende

251672064

La concentration spatiale des déchets biodégradables « les restes alimentaire » présente les indices de concentration qui varient de 0,718 à 1,153. Ceux-ci se répartissent de telle manière que les communes de LIMETE, KISENSO, MATETE, LEMBA, MASINA, NSELE, BUMBU, KINTAMBO, LINGWALA et GOMBE ne présentent pas de concentration soit les indices inférieurs à un, les communes de KIMBANSEKE, NGABA, SELEMBAO, KASAVUBU, BANDALUNGWA, MAKALA, BARUMBU, KINSHASA et NGALIEMA présentent une concentration faible et les communes de NDJILI, MONT NGAFULA, NGIRI-NGIRI et KALAMU ont une concentration forte.

Carte 3 : La concentration spatiale des matières plastiques (X2)

Légende

Concentration forte

Concentration faible

Concentration non significative

Légende

251671040

Les indices de concentration de la variable déchets biodégradables « matière plastiques » varient de 0,853 à 1,138. Les concentrations non significatives sont rencontrées dans les communes de MATETE, MASINA, SELEMBAO, BUMBU, BANDALUNGWA, MAKALA, KINTAMBO, LINGWALA, BARUMBU, KINSHASA et NGALIEMA ; les concentrations faibles sont rencontrées dans les communes de KISENSO, LEMBA, NDJILI, KIMBANSEKE, NSELE, NGABA, MONT-NGAFULA, NGIRI-NGIRI, KASAVUBU, GOMBE et KALAMU, celles - ci varient de 1,004 à 1,101 et seule la commune de LIMETE présente un concentration forte de 1,138. Carte 4 : La concentration spatiale des verres  (X3)

Légende

Concentration forte

Concentration faible

Concentration non significative

Légende

251670016

Les indices de concentration de la variable «  déchets recyclables » qui sont les verres présentent les concentrations qui varient de 0,766 à 1,196. Les fortes concentrations ne sont rencontrées dans aucune communes (NGALIEMA, MONT-NGAFULA, KINSHASA, LINGWALA, NGIRI NGIRI, KALAMU, MAKALA, KINTAMBO, LIMETE, KISENSO, MASINA, KIMBANSEKE ET NSELE par contre, les concentrations non significatives sont rencontrées dans 13 communes soit 56,5%. Ceci peut se justifier par le fait qu'on ne trouve pas dans les différentes communes de Kinshasa des fortes concentrations de verres dans les décharges.

Les communes de MATETE LEMBA SELEMBAO BUMBU soit 17,2% présentent une concentration faible et 6 communes soit 25,8 % présentent une concentration moyenne qui varie de 1,146 à 1,202 ; ce sont les communes de GOMBE, BARUMBU, BANDALUNGWA, KASAVUBU, NGABA et NDJILI. Cet aspect des choses peut se justifier par la présence notamment des industries brassicoles dans la commune de Barumbu.

Carte 5 : La concentration spatiale des papiers et cartons (X4)

Légende

Concentration forte

Concentration faible

Concentration non significative

Légende

251668992

Les déchets recyclables « papiers » ont pour indices de concentration variant de 0,818 à 1,164. Onze communes soit 47,8 présentent les indices de concentration non significatives, ce sont les communes de MASINA, BUMBU, NGIRI-NGIRI, KASAVUBU, BANDALUNGWA, MAKALA, KINTAMBO, LINGWALA, KINSHASA, KALAMU et NGALIEMA, six communes soit 25,8 % présentent les indices de concentration faible c'est-à-dire moins représentés que les autres, ce sont les communes de MATETE, KIMBANSEKE, NGABA, SELEMBAO, MONT-NGAFULA et BARUMBU et enfin les communes de LIMETE KISENSO LEMBA NDJILI et NGOMBE soit 21,5% présentent des indices moyennes qui varient de 1,107 à 1,164. La présence de l'indice moyen dans ces communes peut se justifier par la présence de la grande université je cite l'Université de Kinshasa et la plus populaire dans la commune de Lemba et certaines papeteries dans les communes de la Gombe et de Limete.

Carte 6 : La concentration spatiale des matières organiques  (X5)

Légende

Concentration forte

Concentration faible

Concentration non significative

Légende

251667968

Les indices de concentration des matières organique comme déchets recyclable varient de 0,573 à 1,148. Les concentrations non significatives sont rencontrées dans 9 communes soit 39,1%. Ceci concerne les communes de KISENSO, MATETE, LEMBA, MASINA, KASAVUBU, BARUMBU, KINSHASA, GOMBE et NGALIEMA. Les communes de LIMETE, NDJILI, KIMBANSEKE, NSELE, NGABA, BUMBU, NGIRI-NGIRI, KINTAMBO, LINGWALA et KALAMU soit 43,4% ont un indice de concentration faible et 4 communes soit 17,2% présentent un indice de concentration moyen ce sont les communes de SELEMBAO, MONT-NGAFULA, BANDALUNGWA et MAKALA.

Carte 7 : La concentration spatiale des métaux  (X6)

Légende

Concentration forte

Concentration faible

Concentration non significative

Légende

251666944

La lecture de la concentration spatiale des déchets recyclables, que sont les métaux, présente les indices de concentration qui varient de 0,378 à 1,143. Douze communes soit 52,1 % ont une concentration non significative. Ce sont les communes de : LIMETE, KISENSO, MATETE, LEMBA, KINTAMBO, NGABA, MONT-NGAFULA, NGIRI-NGIRI, BANDALUNGWA, GOMBE, KALAMU et NGALIEMA.

Les concentrations fables sont rencontrées dans deux communes urbaines soit 8,6%, ce sont les communes de NSELE et KASAVUBU, tandis que les concentrations moyennes sont rencontrées dans 9 communes soit 39,1%, ce sont les communes de MASINA, NDJILI, KIMBANSEKE, SELEMBAO, MONT NGAFULA, MAKALA, LINGUALA, BARUMBU et KINSHASA.

Il faut signaler que la concentration la plus basse (0,378) est rencontrée dans la commune de NGALIEMA, par contre la commune de BARUMBU présente un indice de concentration le plus élevé de la chaine (1,342).

Carte 8 : La concentration spatiale des décharges ultimes « les DTQD » (X7)

Légende

Concentration forte

Concentration faible

Concentration non significative

Légende

251665920

Les indices de concentration de la variable « déchets ultimes » « DTQD » présentent les concentrations qui varient de 0,635 à 1,256. Les concentrations non significatives sont présente dans les 12 communes soit 52,1% ce sont les communes de LIMETE, MATETE, MASINA, NGABA, SELEMBAO, MONT-NGAFULA, BUMBU, NGIRI NGIRI, KASAVUBU, MAKALA, LINGWALA et BARUMBU.

Les concentrations faibles sont rencontrées dans quatre communes soit 17,2 %, ce sont les communes de la GOMBE, BANDALUNGUA, LINGWALA, KINSHASA et NDJILI.

Les concentrations moyennes sont rencontrées dans 7 communes 30,1 % sur l'ensemble de la ville, ce sont les communes de NSELE, KIMBANSEKE, NDJILI, KISENSO, KALAMU, NGALIEMA et KINTAMBO.

Carte 9 : La concentration spatiale des Déchets Industriels Spéciaux » (X8)

Légende

Concentration forte

Concentration faible

Concentration non significative

Légende

251664896

La lecture de la concentration spatiale des déchets ultimes qui sont les DID (Déchets Industriels Spéciaux) présente les indices de concentration qui varient de 0,361 à 1,395. Douze communes soit 52,1 % ont une concentration non significative. Ce sont les communes de : MASINA, SELEMBAO, MAKALA, BUMBU, KASAVUBU, LINGWALA, KINSHASA, KINTAMBO, NGABA, MONT-NGAFULA, BANDALUNGWA, GOMBE et KALAMU.

Les concentrations fables sont rencontrées dans trois communes urbaines soit 12,9 %, ce sont les communes de MATETE, NGALIEMA et BARUMBU, tandis que les concentrations moyennes sont rencontrées dans 8 communes soit 34,4 %, ce sont les communes de NSELE, NDJILI, KIMBANSEKE, KISENSO, LEMBA, NGABA, LIMETE et NGIRI NGIRI.

Carte 10 : La concentration spatiale des DEEE  (X9)

251674112

Légende

Concentration forte

Concentration faible

Concentration non significative

Légende

Concentration très forte

251673088

Les indices de concentration spatiale des déchets ultimes (DEEE) varient de 0,282 à 2,213. Les concentrations non significatives sont rencontrées dans 12 communes soit 52,1%. Ceci concerne les communes de NSELE, KIMBANSEKE, NDJILI, KISENSO, MAKALA, MASINA, SELEMBAO, LIMETE, KALAMU, KASAVUBU, BANDALUNGWA et MONT-NGAFULA. Les communes de BARUMBU, KINSHASA, NGIRINGIRI et KINTAMBO soit 17,2% ont un indice de concentration faible de l'ordre de 1,071 et 5communes soit 21,5% présentent un indice de concentration forte, ce sont les communes de MATETE, LEMBA, NGABA, BUMBU et NGALIEMA.

Il faut signaler que tous les indices de concentration sont représentés dans cette variable, ils partent de l'indice de concentration le plus bas qui est de 0,282, retrouvé dans la commune de LIMETE, à l'indice de concentration très forte rencontré dans la commune de la GOMBE(2,213).

Carte 11 : Laconcentration spatiale des déblais et gravats (X10)

Légende

Concentration forte

Concentration faible

Concentration non significative

Légende

Concentration très forte

251686400

251663872

Les déblais et gravats ont pour indices de concentration variant de 0,246 à 3,011. Quatorze communes soit 60,8% présentent les indices de concentration non significatifs, ce sont les communes de MASINA, NSELE, KIMBANSEKE, NDJILI, LIMETE, KALAMU, KASAVUBU, NGIRI NGIRI, BUMBU, SELEMBAO, BANDALUNGWA, LINGUALA, BARUMBU et NGALIEMA.Trois communes, soit 12,9 % présentent les indices de concentration faible, ce sont les communes de MATETE, KISENSO et KINTAMBO. Les communes de LEMBA, NGABA, MAKALA et MONT-NGAFULA soit 17,2 % présentent des indices de concentrations forts. Seule la commune de la Gombe pour cette chaine, a un indice de concentration le plus élevé du maillon avec 3,011. Ceci trouve une explication probablement par les travaux de réhabilitation et les grands chantiers de construction rencontrés dans cette partie de la ville.

Carte 12 : La concentration spatiale de pollution des cours d'eau  (X11)

251679232

Concentration forte

Concentration faible

Concentration non significative

Concentration nulle

Légende

251678208

251662848251675136

La lecture de la concentration spatiale de la pollution des cours d'eau par les décharges présentent les indices de concentration qui varient de 0 à 3,391. Treize communes soit 56,5 % ont une concentration nulle. Ce sont les communes de : MASINA, SELEMBAO, MAKALA, BUMBU, KASAVUBU, NGIRI NGIRI, LINGWALA, KINSHASA, BARUMBU, MONT-NGAFULA, NDJILI, GOMBE et KISENSO.

Les concentrations non significatives sont rencontrées dans cinq communes soit 21,5 %, ce sont les communes de LEMBA, KALAMU, BANDALUNGUA, NGALIEMA et KINTAMBO, une seule commune présente une concentration forte, c'est la commune de la N'sele.

Par contre les communes de KIMBANSEKE, MATETE, LIMETE et NGABA soit 17,2% présentent les indices de concentrations forte du maillon.

Carte 13 : La concentration spatiale de l'état pollué des places publiques  (X12)

251661824

Légende

Concentration forte

Concentration faible

Concentration non significative

Légende

251660800

La concentration spatiale de l'état pollué des places publiques présente les indices de concentration qui varient de 0,714 à 1,252. Dix communes soit 43,4 présentent les indices de concentration non significatifs, ce sont les communes de MASINA, KINSHASA, NGOMBE, NGABA, LEMBA, KISENSO, MATETE, NDJILI, KALAMU et KIMBANSEKE.

Cinq communes soit 21,5 % présentent les indices de concentration faibles, il s'agit des communes de NSELE, LIMETE, BARUMBU, KASAVUBU et NGALIEMA.

Enfin les communes de MONT-NGAFULA, SELEMBAO, MAKAKA, BUMBU, NGIRI NGIRI, KINTAMBO, BANDALUNGWA et LINGWALA soit 34,4 % présentent des indices forts, c'est-à-dire que ce sont les communes qui sont présentent une forte pollution des places publiques.

Carte 14 : La concentration spatiale de  pollution de la nappe phréatique par les décharges (X13)

251659776

Concentration forte

Concentration faible

Concentration non significative

Concentration nulle

Légende

251680256

La lecture des la matrice des indices de concentration et de la carte montre que la concentration spatiale de la pollution des eaux par les décharges présente les indices de concentration qui varie de 0 à 5,482.

Les concentrations nulles sont rencontrées dans plus de la moitié des communes de la ville, soit au total 14 communes qui représentent 60,8%. Les communes concernées sont celles de MASINA, NDJILI, MONT-NGAFULA, NGALIEMA, SELEMBAO, BUMBU, MAKALA, NGIRI NGIRI, KALAMU, KASAVUBU, LINGWALA, KINSHASA, BARUMBU et GOMBE.

Cinq communes soit 21,5 % présentent une concentration non significative, il s'agit des communes de NSELE, KISENSO, LEMBA, BANDALUNGWA et KINTAMBO. La commune de KIMBANSEKE a un indice de concentration fort, soit 4,3 % de l'ensemble de ville.

Les plus fortes concentrations de pollution des eaux souterraines par les décharges sont rencontrées dans les communes de LIMETE, NGABA et MATETE, soit 12,9. Ce ci se justifie par les présences de la zone industrielle dans la commune de LIMETE.

Carte 15 : La concentration spatiale des nuisances par les odeurs des décharges (X14)

Légende

Concentration forte

Concentration faible

Concentration non significative

Légende

251658752

Les nuisances produites par les odeurs produites par les décharges, lues sur cette carte n°15 montre montrent que trois types d'indices de concentration peuvent être décelés, et ceux-ci varient de 0,566 à 1,172.

Les concentrations non significatives sont rencontrées dans 12 communes soit 52,1 %, les communes concernées sont celles de NSELE, KIMBANSEKE, MATETE, NGABA, KALAMU, BARUMBU, KINSHASA, LINGWALA, GOMBE, BANDALUNGWA, KINTAMBO et NGALIEMA.

Huit communes soit 34,4% présentent les indices de concentration faible. Ce sont les communes de MASINA, KISENSO, LIMETE, KASAVUBU, NGIRI NGIRI, BUMBU, MAKALA, SELEMBAO et KINTAMBO. Les communes de NDJILI, LEMBA et MONT-NGAFULA ont des indices de concentration forts.

Carte 16 :La concentration spatiale des nuisances par « les fumées nocives »(X15)

Légende

Concentration moyenne

Concentration faible

Concentration non significative

Légende

Concentration forte

251676160

251657728251677184

La lecture de la carte sur la concentration spatiale des nuisances par les fumées nocives présente une forte concentration dans la commune de MASINA avec un indice de concentration de 1,524. La commune de NGALIEMA vient en deuxième position avec un indice de concentration moyen.

Treize communes soit 56,5% ont des indices de concentration faibles, ce sont les communes de GOMBE, BARUMBU, KINSHASA, LINGWALA, BANDALUNGWA, KINTAMBO, KASAVUBU, NGIRI NGIRI, KALAMU, BUMBU, MAKALA, SELEMBAO et MONT-NGAFULA.

Les communes de NSELE, KIMBANSEKE, NDJILI, KISENSO, MATETE, LEMBA, NGABA et LIMETE soit 34,4% sont celles qui ont les indices de concentration non significatifs.

Carte 17 : La concentration spatiale de l'évacuation des décharges par « les services publics »(X16)

Concentration forte

Concentration faible

Concentration non significative

Concentration nulle

Légende

251681280

La concentration spatiale de l'évacuation des décharges urbaines par les services publics présente les indices qui varient de 0 à 7,345. Cette variable est la moins représentative par le fait que dans beaucoup de communes enquêtées, il n'ya pas de services publics qui gèrent les déchets. C'est ce qui justifie la présence des 12 communes qui ont des concentrations nulles. Il s'agit des communes de NGALIEMA, MONT-NGAFULA, BANDALUNGWA, KASAVUBU, NGIRI NGIRI, KALAMU, LIMETE, MASINA, BUMBU, MAKALA, NGABA, SELEMBAO, LEMBA, MATETE, KISENSO, NDJILI et KIMBANSEKE.La commune de NSELE présente une concentration faible de l'ordre de 1,801. Trois communes KINTAMBO, KINSHASA et BARUMBU soit 13% présentent une concentration faible.Les fortes concentrations d'évacuation des décharges par les services publics sont rencontrées dans les communes de GOMBE et LINGWALA. Soit 8,6%. Cela peut s'expliquer par le fait que ce sont des communes ou on trouve les sièges des institutions.

Carte 18 : La concentration spatiale de l'évacuation des décharges par « les ONG »(X17)

251683328

Concentration forte

Concentration faible

Concentration non significative

Concentration nulle

Légende

251682304

La lecture de la carte ci-dessus présente quatre indices de concentration en ce qui concerne l'évacuation des décharges urbaines par les ONG. Les indices de concentration varient de 0 à 10,02. C'est cette variable qui regorge les valeurs les plus élevées des tous les indices de concentration. Dans la commune de la GOMBE l'indice est de 10,02. Ceci se justifie par l'omniprésence de l'ONG PAUK qui s'est chargée de la gestion des décharges urbaines dans cette commune. Les trois communes LINGWALA, KINSHASA et BARUMBU soit 13% viennent en deuxième position c'est -à- dire ont un indice forte, car elles bénéficient aussi des services du PAUK.

Les communes de NGALIEMA, KALAMU et MATETE présentent une concentration faible, Huit communes ont respectivement un indice de concentration non significatifs et des indices de concentration nuls, ce sont les communes de : KINTAMBO, BANDALUNGWA, KASAVUBU, NGIRI NGIRI, BUMBU, SELEMBAO, MONT NGAFULA, MAKALA, NGABA, LEMBA, KISENSO, NDJILI, KIMBANSEKE, LIMETE, MASINA et NSELE.

Carte 19 : La concentration spatiale de l'évacuation des décharges par « incinération »(X18)

251685376

Concentration forte

Concentration faible

Concentration non significative

Concentration nulle

Légende

251684352

Dans la ville de KINSHASA, les ménages qui incinèrent les décharges sont rencontrés dans les communes de KISENSO, BUMBU et LIMETE, soit 13% ont des indices de concentrations fortes qui varient de 7, 452 à 4,461. Les communes de MASINA, KINSHASA et GOMBE ont respectivement des indices concentrations faibles de l'ordre de 1,005, 1,143 et 1,299. La commune de MATETE a une concentration moyenne de l'ordre de 2,026.

Neuf communes (NDJILI, KIMBANSEKE, NSELE, NGABA, KASAVUBU, BANDALUNGWA, KINTAMBO, LINGWALA ET NGALIEMA) et sept autres communes ont respectivement des concentrations non significatives et faible, il s'agit des communes de BARUMBU, KALAMU, NGIRI NGIRI , MONT NGAFULA, SELEMBAO, MAKALA et LEMBA.

Carte 20 : La concentration spatiale des ménages sans mode d'évacuation des décharges (X19)

Légende

Concentration forte

Concentration faible

Concentration non significative

Légende

251656704

La concentration spatiale des ménages n'utilisant aucun mode d'évacuation présente des indices de concentration qui varient de 0,345 à 1,180. Les concentrations non significatives sont rencontrées dans les communes de LIMETE, MATETE, LEMBA, NGABA, BUMBU, NGIRI NGIRI, NGALIEMA, KINTAMBO, LINGWALA, KINSHASA, BARUMBU et GOMBE soit 52,1%. Les concentrations faibles sont rencontrées dans les communes de KASAVUBU, KALAMU, MAKALA, KISENSO, NDJILI, MASINA, KIMBANSEKE et NSELE.Les concentrations fortes sont rencontrées dans trois communes soit 13%, ce sont les communes de MONT-NGAFULA, SELEMBAO et BANDALUNGWA.

Carte 21 : La concentration spatiale de la destination des déchets dans «  les décharges non contrôlées  »(X20)

Légende

Concentration forte

Concentration faible

Concentration non significative

Légende

251654656

251655680

La lecture de cette carte n°21 montre que la concentration spatiale de la destination des déchets dans la ville de Kinshasa présente les indices de concentration qui varient de 0,133 à 1,376.

Les concentrations non significatives sont rencontrées dans les communes de GOMBE, BARUMBU, KINSHASA, LINGWALA, BANDALUNGWA, LIMETE, NGABA, LEMBA et NDJILI. Les communes de MASINA, MATETE, MAKALA, BUMBU, NGIRI NGIRI, KASAVUBU et KINTAMBO ont des indices de concentration faibles.

Sept communes soit 30,1% présentent des concentrations fortes, il s'agit des communes de NSELE, KIMBANSEKE, KISENSO, MONT-NGAFULA, SELEMBAO, NGALIEMA et KALAMU. Ce tableau noir montre l'absence des décharges contrôlées ou bonne gestion des décharges urbaines à Kinshasa.

III.3.LA MATRICE D'AUTOCORRELATIONS SPATIALESDES VARIABLES

La matrice d'autocorrélations spatiales (tableau n°9 en annexe) servira à expliquer la distribution spatiale ou le déroulement d'un phénomène par celle d'un ou de plusieurs autres. Le phénomène à expliquer représente les décharges qui sont dépendantes et les différentes variables explicatives en ce qui concerne le thème en étude.Ce qui veut dire que dans les corrélations, il sera question de mesurer le degré des liaisons qui existe entre variables liées. Selon cette méthode, toutes les variables sont inter corrélés, et la matrice d'autocorrélation servira à définir les structures significatives.La matrice des corrélations est une matrice qui présente toutes les combinaisons possibles des 20 variables. Les paires constituent des points de convergences des valeurs.

L'examen du tableau 9 (en annexe) fait apparaître 4 paires fondamentales d'autocorrélation qui sont caractérisées par le fait que chacune de ses deux variables est en corrélation plus forte avec l'autre qu'avec toute autre variable. Les paires constituent des points de convergences des valeurs et leur rôle premier est de former un ensemble. Les autres variables qui ne forment pas une paire fondamentale sont rattachées à la paire fondamentale avec un élément dont sa corrélation est la plus forte de manière à appartenir à un ensemble (PETER HAGGETT 1973).

Les 4 ensembles décelés dans cette matrice d'autocorrélation sont les suivants :

v L'ensemble des variables qui se regroupent autours de la paire fondamentale X5 (Déchets organiques) et X19 aucune destination finale. A cette paire fondamentale sont rattachées les variables : X1(restes alimentaires) qui est directement rattachée à la variable X1, et X20 (Décharge sauvage) rattachée directement à la variable X19 (aucune destination). Une autre paire fondamentale est rattachée à la première via la variable X12(place publique). Cette paire lie les variables X17 (les ONG) et X16(service public) ; à cette paire est rattachée à travers la variable X12, la variable X15(fumées nocives). C'est la chaine la plus longue car elle regroupe en son sein 8 variables soit 40% sur l'ensemble et 2 paires fondamentales. C'est l'état de l'environnement.

v Le deuxième ensemble ou chaine se constitue autours de la paire fondamentale regroupant les variables X2 (plastiques) et X14(odeurs), à travers elle, quatre variables sont rattachées ; ce sont les variables X6 (métaux), X3 (verres), X4 (papiers) et X8 (DIS, Déchets industriels spéciaux). Ce deuxième ensemble est le second du groupe par le fait qu'il réunit en son sein six variables soit 30 % de l'ensemble et une paire fondamentale. C'est l'ensemble des nuisances

v Le troisième ensemble est constituée d'une paire fondamentale reliant les variables X13 (pollution des eaux) et X11 (cours d'eau) autours de laquelle deux variables sont rattachées, ce sont les variables X7 (DTQD, déchets Toxiques en Quantité Dispersées) et X18 (incinération). C'est le troisième ensemble ou la troisième chaine du fait qu'il met ensemble quatre variables soit 20% des variables. C'est la pollution.

v La quatrième chaine et la dernière met en exergue une paire fondamentale qui relie les variables X9(DEEE, Déchets d'Equipement Electriques et Electroménagers) et X10 (gravats). Ce sont les déchets inertes.

1

Déchets organiques (X5)

Destination aucune (X19)

Décharges sauvages (X20)

Restes alimentaires (X1)

Place publique (X12)

Fumées nocives(X15)

Service public (X16)

Les ONG (X17)

· : Paire fondamentale

  : Liaison simple

GRAVAT(X10)

DEEE (X9)

4

Déchets plastiques (X2)

Odeurs (X14)

Verres (X3)

Papiers (X4)

DIS (X8)

Métaux(X6)

DTQD (X7)

Cours d'eau (X11)

Pollution des eaux (X13)

Incinération(X18)

3

251690496

2

251687424

251689472251688448

Figure 9 : les chaines d'associations maximales

III.4. L'IMPACT ENVIRONNEMENTAL DES DECHARGES URBAINES A KINSHASA

L'état de gestion des décharges urbaines à Kinshasa génère des impacts négatifs directs sur l'environnement et sur la morphologie urbaine. Ces effets peuvent être résumés comme suit :

Ø Pollution de l'atmosphère et dégagement des odeurs nauséabondes dues notamment aux vapeurs de méthane provenant des décharges et de brulage des déchets ;

Ø Pollution chimique et biologique des ressources en eau qui deviennent un milieu propice à la reproduction des moustiques et de la vermine, et représente ainsi une menace pour la santé, soit directement à travers leur consommation, soit indirectement à travers la consommation de produits agricoles irrigués avec des eaux polluées ;

Ø Dégradation de l'esthétique de la ville et immobilisation des terres productives en raison de la présence de produits non biodégradables (exemple : sachets en plastique, déchets de démolition, etc...) ;

Ø Libre accès, à la décharge, des animaux notamment le gros bétail, ce qui le conduit à ingérer des matières solides et toxiques ;

Ø Le sous sol de la zone de la décharge urbaine peut indiquer des failles sur ce site par lesquelles les eaux de surface/lixiviat pourraient s'infiltrer.

Les analyses faites dans la décharge de la ville de Tanger ont montré une contamination des eaux souterraines en particulier par le cadmium, le plomb et le chrome en provenance de la décharge (Plan de gestion des Déchets solides ville de Tanger : Ministère de l'Aménagement du territoire, de l'eau et de l'environnement et la Coopération technique Allemande (2006) rapport provisoire;

Ø Le sol peut également monter une pollution avec des métaux lourds, surtout avec le nickel, le cadmium, le chrome, le zinc et le fer. Selon les caractéristiques des polluants, la pollution des sols est plutôt à la surface (As, Zn), ou au contraire elle pénètre dans les sols (Cd).

Lesimpacts et nuisances environnementales concernent surtout les anciennes décharges non étanches et non contrôlées.

De très nombreuses décharges industrielles et urbaines ont été oubliées en zone rouge et lors de la reconstruction après les guerres mondiales, de nombreuses décharges ont pu recevoir des gravats mal triés pouvant contenir des munitions non explosées. Les décharges émettent du méthane puissant Gaz à effet deserre, et elles peuvent brûler, voire exploser.
Il faut dans ce cadre différencier décharges compactées, inondées, ou couvertes d'une couche d'argile et celles qui ne sont pas compactées ; ces dernières, en raison du taux d'oxygène de l'air qui y circulent permettent une dégradation aérobie qui ne produit que très peu de méthane, à la différence des décharges compactées

Entre autres maux, la collecte et l'élimination des décharges ne sont que dans de rares occasions assurées et constituent des facteurs aggravants de la dégradation de l'environnement urbain. Les décharges jonchent les chaussées, obstruent les caniveaux empêchant l'écoulement des eaux usées ou pluviales, se consument souvent lentement en provoquant l'émanation de certains gaz nocifs. Pour la ville de Kinshasa, la gestion des décharges souffre de multiples contraintes comme :

v le manque de données fiables sur les flux produits ;

v le relief accidenté de certains quartiers périphériques qui accueillent une population démunie ;

v l'insuffisance de voirie limitant la circulation automobile ;

v l'allongement des distances en raison de l'extension des quartiers ;

v le recouvrement partiel de la taxe ou de la redevance de collecte, insuffisante pour assurer les coûts de fonctionnement ;

v l'insuffisance, voire la suspension, des subventions de l'Etat ;

v l'absence de schéma local de gestion de l'environnement urbain ;

v la multiplication des acteurs de la collecte (ONG, PME, services techniques) sans coordination, ce qui complique la mise en place d'objectifs précis ;

v l'absence d'une réglementation locale et de textes juridiques.

La mauvaise gestion des décharges urbaines dans la ville province de Kinshasa peuvent entrainer une dégradation des écosystèmes et du sol (p. ex. érosion, compaction, changements dans le drainage, etc.). La dégradation du sol est particulièrement problématique lorsque les sols sont fins ou faibles ou ont des cycles de drainage et de fertilité complexes. Les pluies torrentielles et les pentes abruptes posent également problème. Tout ceci conduits aux diverses inondations qui sont rencontrées lorsqu'il ya des pluies qui s'abattent dans la capitale entrainant une défiguration du relief et de la morphologie de la ville.

Dégradation de l'esthétique de la ville et immobilisation des terres productives en raison de la présence de produits non biodégradables (exemple : sachets en plastique, déchets de démolition, etc.

Dans la ville de Kinshasa, l'élimination des déchets se limite à la collecte primaire assurée par des associations, des ONG ou des PME. La collecte secondaire, souvent sous la responsabilité des services techniques du PNA, est mal assurée par manque de matériels roulants adaptés opérationnels. Le site de regroupement à la périphérie de quartiers est alors l'exutoire final qui, compte tenu de l'extension de la ville, se retrouve au milieu de nouvelles zones d'habitation.

Les activités des décharges urbaines peuvent influer sur l'environnement humain  et naturel  par le fait que :

v Des conflits ayant trait à l'utilisation des terres, aux activités et aux infrastructures actuelles ou prévues (tant « légales » qu'« illégales ») peuvent survenir ;

v Des nuisances (p. ex. bruit, mauvaises odeurs, poussières en suspension, trafic), des risques pour la santé (transmission de maladies) et des risques d'accidents peuvent découler de l'initiative ;

v Une dégradation du sol (p. ex. stabilité, structure, caractéristiques de drainage, etc.) et l'érosion peuvent survenir ;

v Une dégradation des écosystèmes et des habitats peut se produire, surtout si le sol est dénudé ou si on enlève la végétation.

v La qualité de l'eau (tant de surface que souterraine) peut diminuer et la santé des écosystèmes aquatiques peut s'en trouver dégradée en raison d'une sédimentation accrue, de l'eutrophisation et du ruissellement possible des déchets.

CONCLUSION

Il a été question dans ce chapitre de présenter les données sur les décharges urbaines à Kinshasa et leur impact environnemental, L'analyse faite montre qu'à Kinshasa au vu d'un grand nombre de scénarii de gestion des décharges et sans vouloir être exhaustif est la conséquence d'une gestion chaotique de la filière d'élimination des décharges qui fait rarement appel au secteur privé ; absence de schéma directeur national et de schéma local qui permettent de projeter sur le moyen et le long terme ;un financement insuffisant et non planifié ;une réglementation insuffisante et inappliquée ;une incertitude quant à l'évaluation des impacts environnementaux évités ou générés.

Visiblement, les responsables ne font pas la part des choses, concernant la gestion de décharges urbaines, notamment industrielles et hospitalières. Des mesures à l'échelle de la ville doivent obliger une gestion rigoureuse de ces décharges. Il a été remarqué à Kinshasa que dans les différentes décharges urbaines, le tri n'est pas effectué, ce qui fait que les déchets industriels ne soient pas triés à la source pour les séparer des produits banals et, des autres plus dangereux. Tous les déchets aboutissent à la même décharge sauvage, ce qui compliquerait la réhabilitation pour le volet traitement des lixiviats.

CHAPITRE IV : LE MODELE THEORIQUE ET LA PROPOSITION D'AMENAGEMENT DURABLE DE KINSHASA

INTRODUCTION

Ce chapitre consistera à proposer, partant des résultats des enquêtes, le modèle théorique de la gestion des décharges urbaines à Kinshasa. Ceci partira des quelques réalités de terrainpour voir comment les appliquer pour concrétiser le modèle afin de proposer un aménagement durable de la ville.

IV.1. LE MODELE THEORIQUE DE LA GESTION DES DECHARGES POUR LA VILLE DE KINSHASA

1. Première étape : définir le projet et fixer les objectifs, il est question de délimiter le sujet c'est-à-dire, décrire l'environnement géographique qui constituerait le cadre de l'étude, ainsi que le contexte. Il faudrait aussi signaler qu'il est question de fixer les objectifs qui seraient réalisables dans ce travail.

1. Deuxième étape : faire l'analyse spatiale des variables, est celle au cours de laquelle, il a été fait le choix des différents éléments qui constitueraient la base de la matrice d'informations géographiques. Après le choix de ces variables, une sélection est faite pour prendre en compte des variables qui sont significatives, tout en précisant leurs relations internes et les relations envers l'environnement géographique de la ville de Kinshasa. Et enfin déterminer les agencements entre différentes composantes qui regroupent les variables. Ce qui a fait qu'on répartisse les décharges selon qu'elles contiennent des déchets industriels, des déchets ménagers, des déchets des marchés, des déchets des abattoirs, des déchets inertes et des déchets hospitaliers.

Ces données vont conduire à la réalisation de la concentration spatiale des variables et démonter les différentes corrélations qui existent entre ces variables.

Les verres

Décharges industrielles

Décharges ménagères

Décharges des marchés

Décharge des abattoirs

Décharges inertes

Décharges hospitalières

Centres de transfert et tri dans les différentes zones de Kinshasa

Récupération des matériaux valorisables par les récupérateurs

Filière de recyclage

Les plastiques

Les métaux

Les textiles

Les sachets

Les poussières et divers

Les papiers et cartons

Les matières putrescibles

Mise en décharges publiques urbaines à Kinshasa

251693568

Figure 10 : dessin du modèle

2. La troisième étape c'est le cadre institutionnel et la subdivision de la ville en zones fédérales elle est celle au cours de laquelle, il est question de déterminer les différents Ministères qui interviennent dans le domaine de gestion des décharges. On peut citer :

· Le Ministère de l'Intérieur, car elle assure la tutelle hiérarchique de l'Hôtel de ville et des communes, leurs budgets et leurs investissements sont toutes fois soumis au contrôle du Ministère de l'intérieur. C'est à ce niveau qu'il sera proposé de subdiviser la ville en trois zones fédérales de gestion des décharges.

· Le Ministère de la santé, elle est l'autorité compétente pour la gestion des hôpitaux et des centres des soins sur tout le territoire national ;

· Le Ministère de l'environnement, il va assurer la coordination, la collecte des données, des études, l'élaboration des lois, de la réglementation et des normes et directives ayant trait à l'environnement ;

· Le Ministère de l'Aménagement du territoire et de l'urbanisme : il gère le territoire et propose la politique de décentralisation et le cas échéant, le fédéralisme et l'autonomie des communes.

· Le ministère de l'industrie et du commerce : est l'autorité de tutelle des activités commerciales et industrielles, à ce titre, il a un rôle de conseil pour l'élimination des décharges et pour la mise en place de filière de valorisation ;

IV.1.1. La proposition du plan de gestion des décharges urbaines à Kinshasa

La proposition du plan particulier de la gestion des décharges urbaines à Kinshasa doit naturellement passer par les étapes ci-après :

1. Subdiviser la ville de Kinshasa en trois zones fédérales délimitées selon leur regroupement géographique pour assurer au mieux la gestion des différentes décharges :

ü La zone Est : Composée des communes de : LIMETE, KISENSO, MATETE, NDJILI, MASINA, KIMBANSEKE, NSELE et MALUKU

ü La zone centre : Constituée des communes de : KALAMU, NGIRI-NGIRI, BUMBU, MAKALA, NGABA, LEMBA, SELEMBAO et MONT-NGAFULA ;

ü La zone Ouest : Composée des Communes de : GOMBE, BARUMBU, KINSHASA, LINGWALA, BANDALUNGUA, KASAVUBU, KINTAMBO et NGALIEMA.

2. Proposer les taxes aux communes et habitants de Kinshasa pour le prélèvement des tels ou tels autres types des déchets dépendant du volume des déchets à évacuer ;

3. Proposer les différents modèle et couleurs des sacs poubelles à utiliser dans chaque zone c'est-à-dire que les trois zones auront chacune des sacs poubelles couleurs appropriées  qui seront fournis par les sociétés de PLASTICA ;

4. Chaque zone aura une autonomie qui lui sera donnée par un Décret Ministériel pour la gestion des décharges de sa circonscription ;

5. Participation de tous les acteurs oeuvrant dans le domaine de la gestion des décharges.

Carte 22 : Proposition de subdiviser la ville en 3 zones fédérales de gestion des décharges

3. La quatrième étape : utiliser le modèle, enfin, le modèle tel que proposé et testé, peut être utilisé sur l'ensemble de la ville de Kinshasa, et prétendre un plan modèle pour la gestion des décharges urbaines dans l'aménagement durable pour toute ville qui se veut insalubre et protectrice de l'environnement.

Ø La conception appropriée pour la collecte

La fréquence des collectes des déchets dans la ville de Kinshasa présente les contraintes telles :

· Les conditions naturelles et urbanistiques rendent difficile les opérations de collecte et de nettoiement et imposent des formes de collecte à main d'oeuvre abondante ou à conteneurisation stationnaire si l'on veut éviter la conteneurisation de transport contestée à tous les niveaux.

· L'emplacement des caissons dans des zones à forte densité ou près des voies de circulation témoigne de la nécessité de changement de ce mode de collecte par les odeurs et les nuisances multiples que leu présence occasionne à la population ;

· La multiplication des points noirs qui sont générés par la difficulté de gestion, les débordements, le manque d'ouvriers, la rapidité de remplissage, etc.;

· La présence des caissons sans ouvriers pour le remplissage et l'entretien, la faible sensibilisation de la population et le retard des multibennes participent pour donner des situations des vraies décharges sauvages dans les terrains environnant les caissons ;

· Absence de nettoiement quotidien.

Toutes ces raisons cis-évoquées, poussent en en ce qui concerne la collecte des déchets, que l'accent soit mis par rapport à la fréquence de, ce qui revient à dire que :

Ø La collecte va partir des domiciles  ou le premier tri serait déjà fait et les déchets entreposés dans les différents sacs ;

Ø Il y aura un sac pour les verres, un sac pour les papiers et cartons et un sac pour les restes alimentaires ;

Ø Chaque parcelle ou chaque ménage va s'arranger à placer dehors (sur la rue) les sacs poubelles des types des déchets qui seront évacués cette journée là ;

Ø L'évacuation s'effectuera quotidiennement soit tous les jours impairs ;

Ø Les vélomoteurs avec les caisses de 2m3 passeront devant chaque parcelle pour récupérer ces déchets ;

Ø Ces déchets une fois récupérés, seront entreposés sur les sites proposés pour les décharges de transit ;

Ø Sur ces sites, un tri se fera pour pouvoir séparer les déchets qui ne seraient pas bien triés au niveau des différents ménages ;

Ø Une fois le tri terminé, les camions bennes passeront pour évacuer ces déchets vers la décharge finale.

PRODUCTION DES DECHETS

SITE DE REGROUPEMENT

CENTRE DE TRAITEMENT

Collecte primaire

Collecte secondaire

Ménages

Marchés

Artisans et commerçants

Industries et hôpitaux

Bennes

Dépotoirs

Décharges sauvages

Décharges controlées

Tri / CET /Compostage

incinérateurs

251699712

Figure 11 : la conception pour la collecte

IV.1.2. LES ACTEURS

1. La population

Kinshasa est une ville qui déborde d'activités de différentes sortes et de diverses origines : activités quotidiennes des ménages et celles liées à l'urbanisation ainsi qu'à l'industrialisation. A titre d'exemple : Kinshasa, en 2004, comptait 538 300 unités de production informelles dans les secteurs marchands telles que le commerce (63,2 %), l'industrie (14,8 %), les services (12,3 %), les activités agricoles (7,5 %) et la construction (2,2 %) (Ministère du Plan, 2005). Le secteur informel était donc dominant avec 70,9% des emplois. Ces 538 300 unités de production informelles ont créée 692 000 emplois. Et c'est le commerce, activité produisant beaucoup de déchets, qui occupait la première place, soit 56,7% des emplois créés par les entreprises privées informelles (Ministère du Plan, op.cit). Kinshasa s'est spécialisée dans deux types de commerce : le formel et l'informel ; tout comme dans l'industrie. Ce secteur informel se caractérise par une grande précarité des conditions d'activité. Plus de 50 % d'unités de production informelles ne disposent pas des locaux spécifiques et 36,2 % exercent leurs activités à domicile. Le secteur informel est massivement constitué de micro-unités (Ministère du Plan, op.cit).

Toutes ces activités informelles génèrent beaucoup de décharges urbaines de différents types qui polluent l'environnement. Ils sont de différentes sortes : déblais, gravats, décombres et débris issus des travaux publics et privés, déchets des établissements artisanaux, industriels et commerciaux, cadavres d'animaux domestiques, épaves de véhicules, carcasses d'appareils électroménagers, déchets d'abattoirs, produits d'élagage, etc. La ville en produit quotidiennement des tonnes, parfois jetés pêle-mêle à même les trottoirs. Et, l'autorité urbaine éprouve d'énormes difficultés pour les évacuer. De tous ces déchets solides, les ordures ménagères sont les plus visibles et encombrantes.

La population kinoise gère les décharges ménagères comme elle l'entend et selon les possibilités qui lui sont offertes.

Il ya une bonne partie qui évacue les déchets dans une poubelle parcellaire ; une autre catégorie évacue les déchets dans un trou creusé dans la parcelle, d'autres incinèrent carrément les déchets, d'autres les jettent les déchets sur les places et lieux publics, une autre catégorie jettent les déchets dans un ravin et enfin une dernière catégorie s'est abonnée à des ONG chargée de gérer les déchets et d'assainir le milieu.

Ce la pousse à croire que la population de la ville de Kinshasa n'a pas une éducation en matière de la gestion des décharges, surtout qu'elle n'est pas semble -t-il, informé des conséquences néfastes que peuvent engendrer la mauvaise gestion des déchets.

2. Les ONG

Les ménages de la ville, pour les uns, se sont abonnés à certains services privés d'évacuation des déchets comme KIN BOPETO, qui viennent récupérer les déchets à domicile pour aller les déposer soit dans un ravin ou encore dans un cours d'eau, sans pour autant se rendre compte des conséquences environnementales qui peuvent subvenir.

· PAUK, qui est un projet de l'Union Européenne, qui a pour objectif général la lutte contre la pauvreté des populations les plus vulnérables de la ville-province de Kinshasa en améliorant le cadre de vie des habitants des quartiers particulièrement défavorisés de la capital.

Au travers de sont son objectif spécifique, il vise à améliorer l'assainissement dans deux bassins versants (Bitshakutshaku et fleuve Congo) en se concentrant sur le contrôle de l'évacuation des eaux pluviales et usées, la gestion des déchets ménagers (collecte primaire, reprise et transfert, traitement final). Pour ce faire, le PAUK utilise la méthodologie d'action suivante :

- Eradication des points noirs d'immondices existants ;

- Nettoyage du domaine public pour mettre en état de salubrité meilleure les espaces publics collectifs ;

- Mise à disposition des collecteurs primaires institutionnels ou informels de stations de pré-stockage des déchets collectés ;

Photo 5 : Les travaux dans les sites de transfert du PAUK

Source : photo Holy (2010)

- Transfert des déchets, à partir des stations de pré-stockage, vers une décharge provisoire dans un premier temps et définitive par la suite, mises à la disposition du projet par l'Hôtel de ville de Kinshasa.

Photo 6 : Les sites d'enfouissement du PAUK

Source : photo Holy (2010)

On a remarqué que la gestion du site de la décharge de PAUK est anarchique par la fait les déchets sont déversés dans des endroits différentes de la décharge et ne sont ni compactés, ni recouverts par une couche de terre ou de gravats. Ce qui fait que les déchets contiennent de grosses cavités (manque de compactage), par lesquelles l'oxygène pénètre. Cela favorise la prolifération des rongeurs et des insectes dans la décharge, et augmente les risques d'incendie, ainsi que la congère des matières légères. La mise en place des ordures est effectuée par le personnel sans protection, dans un nuage de poussière et au milieu des odeurs des déchets.

Il faut signaler que la méthodologie de la gestion des déchets solides appliquée par le PAUK ne suit pas la procédure normale celle consistant à trier première les déchets avant de les évacuer. Toutes les catégories de déchets sont déversées dans la décharge sans aucun tri en amont, on y trouve mélangé, les ordures ménagères, déchets industriels, médicaux..., ce qui se traduit par une multitude de nuisances de divers ordres. Donc PAUK doit avant l'entreposage des immondices, organisés un service de tri, pour séparer les déchets qui peuvent être valorisable et ceux qui ne les sont pas.

· LA R.A.T.P.K. (Régie d'Assainissement et des Travaux Publics de Kinshasa. Est un service technique de l'hôtel de ville chargé de l'assainissement et de la gestion des décharges dans la ville de Kinshasa. Malheureusement, ce service a limité ses action juste au niveau des quelques communes seulement et ces actions ne sont pas vraiment perceptible. Il faudra pour cela, financer à un niveau que ce soit, ce service pour le permettre d'assumer ses responsabilités en rendant la ville plus saine et propre.

3. LES SERVICES PUBLICS

Avant l'ordonnance n°77/022 du 22 février 1977 portant transfert des directions et services du département de l'ECNT, les activités d'assainissement du milieu étaient encore dispersées dans plusieurs Ministères du Gouvernement.

Aujourd'hui, la gestion des décharges urbaines est partiellement organisées et de façon formelle par le Programme National d'Assainissement (PNA).

En République Démocratique du Congo en général, et dans la ville province de Kinshasa en particulier, l'assainissement du milieu est une tache dévolue au Programme National d'Assainissement (PNA), placé sous la tutelle du Ministère de l'Environnement, Conservation de la Nature et tourisme. Le PNA fut crée par arrêté Ministériel n° 014/DENT/CEE/81 de février 1981 portant organisation du service National d'Assainissement. Enfin, l'article 191 alinéa 1er, l'ordonnance loi n° 82-006 de la 25/02/1982 portante organisation territoriale, politique et administrative de la république confirme la responsabilité du Programme de planifier et de coordonner les activités relatives à la salubrité publique par le biais du Programme National d'Assainissement.

Le PNA a pour mission d'améliorer les conditions physiques du milieu ambiant de l'homme par une gestion rationnelle des activités d'assainissement en vue de réduire généralement les taux de mortalité et de morbidité dus aux maladies liées à l'état d'insalubrité du milieu.

A ce titre, le service intervient sur le terrain pour maintenir les meilleures conditions de vie. Le service planifie et coordonne les interventions relatives à la salubrité publique et celles de lutte contre toutes les formes de nuisances.

Il faut signaler que la mission du PNA s'inscrit dans la définition que l'OMS donne sur l'assainissement du milieu : c'est l'ensemble des techniques visant à améliorer toutes les conditions qui , dans le milieu physique de la vie de l'homme, sont susceptibles d'influer directement ou indirectement, de manière défavorable, sur la santé de ce dernier, c'est-à-dire le bien être physique, mental et social.

D'une manière spécifique, les actions du PNA ont pour objectifs :

Ø la lutte anti-vectorielle ;

Ø le contrôle et l'évacuation des déchets solides et liquides ;

Ø le contrôle des conditions de potabilité de l'eau ;

Ø le traitement et l'évacuation des excrétas ;

Ø la prévention et la lutte contre la pollution

Ø l'hygiène de l'habitat ;

Ø l'éducation et la sensibilisation de la  population aux problèmes de la salubrité.

La PNA bénéficie du Gouvernement congolais de deux catégories de ressources : le budget annexe qui assure son fonctionnement et la rémunération des agents sous contrats ; en marge de ces ressources officielles, ce service réalise des recettes informelles provenant de vidanges de fosses septiques, de la location des bacs, bennes et pelles mécaniques, ainsi que l'enlèvement des immondices à domicile.

Les matériels utilisés par le PNA sont de deux catégories à savoir :

· les matériels statiques, matériels de laboratoires et petits matériels d'assainissement (pelles, brosses dures etc.) ;

· les pesticides (insecticides).

Ces matériels sont gérés par le bureau de l'intendant et le transport coordonné par un chef de bureau.

En 1989, le PNA avait bénéficié d'un don important du Japon en charroi automobile en vue de lui permettre d'atteindre ses objectifs. Ce charroi automobile, d'une valeur d'environ 7 500 000$ US, était constitué de trois pelles chargeuses, 15 camions porte-bacs, 30 véhicule à compression, 10 basculantes, 6 Land-cruiser, 20 brouettes motorisées (dumpers), 300 chariots de 160 bacs à ordures de 5 m².

Mais, en ce jour, le service étatique officiel chargé de la gestion des décharges a failli à sa mission faute des moyens adéquats pour s'y prendre.

IV.1.3. La prise en considération des us et coutumes de la population locale vis-à-vis des déchets

Sur un autre plan, les questions culturelles, des habitudeset les coutumes doivent êtres suffisamment étudiées pour être prises en compte dans les stratégies d'assainissement et, pourtant, elles conditionnent les comportements et donc le choix des équipements et des techniques.

Le rôle de la commune n'est pas aujourd'hui bien clarifié dans le domaine de l'assainissement, souvent la responsabilité de ce service public est diluée entre l'Etat (différents ministères), les communes, les sociétés d'Etat, etc.

Il y a lieu de repositionner les administratifs en fonction des municipalités et cela peut être bien défini dans le cadre de la décentralisation en cours en RDC.

Le diagnostic de la situation actuelle révèle d'importantes actions de sensibilisation qu'il faille menées au travers la population de la ville de Kinshasa en matière de déchets, et ceci doit concerner tous les acteurs et intervenants dans ce secteur au profit du grand public et des agents communaux...

Mais il s'est révélé qu'il ya :

v Manque de communication entre les citoyens et les communes, d'une part, et entre les communes et industriels, d'autres parts ;

v Insuffisance de la participation de la population dans l'amélioration de la qualité de la collecte des déchets et le maintien de la propreté des lieux publics ;

v Absence d'actions de sensibilisation et d'éducation du public en parallèle avec les campagnes de propreté qui sont organisées ;

v Manque de programme d'éducation et de sensibilisation des élèves dans les écoles.

IV.2. PROPOSITION D'AMENAGEMENT

IV.2.1. L'aménagement des sites pour les bacs

La ville de Kinshasa est soumise à certaines contraintes naturelles du fait qu'elle a en son sein deux sites :

Ville Basse, constituée de la plaine et la ville des collines constituée d'un relief dominé par les collines. Ces deux zones soumettent cette ville à des difficultés énormes sur l'aménagement des sites pour les caissons.

La topographie, l'état de la voirie, la nature du tissu urbain et ses formes résultant des bidonvilles durcifiées ou clandestin rendent difficile les opérations d'aménagement des sites pour les bacs. Tout ceci pousse à considérer tous les croissements des grandes artères comme étant des sites potentiels pour les bacs.

IV.2.2. L'aménagement des sites pour les décharges finales

La ville de Kinshasa étant une mégapole, la bonne gestion des décharges doit passer nécessairement par l'aménagement des décharges contrôlées qui est un moyen de gestion des déchets solides, dont le principe de fonctionnement est l'enfouissement sanitaire, c'est-à-dire le recouvrement des déchets par une couche de matériaux après leur compactage et leur séchage éventuel pour en diminuer le taux d'humidité.

En ce qui concerne Kinshasa, trois sites potentiels décharges contrôlées finales méritent d'être retenus vue l'immensité de la ville :

· Une première décharge contrôlée sera installée à Mpasa, dans la commune de la N'sele pour pouvoir recevoir les déchets provenant des communes de la zone Est. Cette décharge sera placée à 2 Km de la Nationale n°1 ; avec une superficie de 50000 m² soit 500 m de longueur et 100 m de largeur dont les coordonnées géographiques se présentent comme suit :

Tableau 3: les coordonnées géographiques de la décharge de l'Est

Latitude

Longitude

Altitude

04°22'03,6''

15°32'13,6''

381 m

04°22'06,6''

15°32'23,6''

390 m

04°22'02,4''

15°32'24,8''

390 m

04°22'01,7''

15°32'13,3''

383 m

· Une deuxième décharge contrôlée sera installée dans l'entre quartier Cogelos et Tchad dans la commune de Mont-Ngafula, pour pouvoir recevoir les déchets provenant des communes de la zone Centre. Cette décharge sera placée à 3Km et demi de l'Université de Kinshasa; avec une superficie de 30000 m² soit 300 m de longueur et 100 m de largeur dont les coordonnées géographiques se présentent comme suit :

Tableau 4 : les coordonnées géographiques de la décharge du centre

Latitude

Longitude

Altitude

04°27'18,6''

15°18'8,46''

415 m

04°27'26,9''

15°18'8,56''

431 m

04°27'30,9''

15°18'8,83''

428 m

04°27'28,3''

15°18'9,19''

433 m

· Une troisième décharge contrôlée sera installée à Lutendele, dans la commune de Ngaliema pour pouvoir recevoir les déchets provenant des communes de la zone Ouest. Cette décharge sera placée à 3Km de la carrière SAFRICAS; avec une superficie de 60000 m² soit 400 m de longueur et 200 m de largeur dont les coordonnées géographiques se présentent comme suit :

Tableau 5: les coordonnées géographiques de la décharge de l'Ouest

Latitude

Longitude

Altitude

04°22'7,09''

15°11'04,8''

297 m

04°22'7,08''

15°11'04,9''

297 m

04°22'6,89''

15°11'07,6''

296 m

04°22'7,09''

15°11'05,8''

296 m

Carte 23 : Proposition des sites potentiels des décharges finales

IV.2.3. Les principes directeurs de la décharge

Les principes directeurs de mises pour l'emplacement des décharges finales sont utiles pour éviter des effets environnementaux négatifs associés au choix de l'emplacement, à la planification et à la conception. Il s'agit notamment de faire une proposition des emplacements qui  doit:

· Tenir compte de la densité de la population, des caractéristiques de l'occupation et de l'utilisation des terres (p. ex. la proximité des résidences), des pratiques actuelles de gestion des décharges (intégrer les pratiques informelles de valorisation, de réutilisation, de recyclage et de compostage), des capacités socioéconomiques et de production technique des collectivités ainsi que des caractéristiques du sol (p. ex. stabilité, texture, drainage, perméabilité, etc.), de la proximité des plans d'eau, de la topographie et des conditions climatiques au moment de choisir le site des installations de gestion des décharges et de concevoir le système ;

· Tenir compte de la nature et de la quantité des décharges à gérer (par catégorie, comme les déchets organiques et compostables, les déchets dangereux, les déchets recyclables, etc.) au moment de concevoir le système de gestion des décharges et veiller à une collecte, à un traitement et à une élimination séparés des déchets dangereux ;

· Éviter les zones susceptibles aux désastres ou aux dangers naturels (p. ex. inondations, pluies torrentielles, fortes tempêtes, tremblements de terre, glissements de terrain, etc.).

· Éviter d'empiéter sur des sites vulnérables ou d'une importance économique, écologique, culturelle, archéologique ou historique (p. ex. plans ou cours d'eau, pentes abruptes, régions boisées, zones côtières, terres humides, zones de forte biodiversité, habitats d'espèces en péril, plaines inondables, etc.).

· Éviter les changements inacceptables aux modes de vie et aux réalités culturelles (p. ex. pour les populations autochtones, des établissements humains non contrôlés et imprévus, etc.).

· Éviter les sites qui accentueraient les inégalités sociales (p. ex. le choix d'un site d'élimination ou de valorisation des déchets solides dans des zones marginales urbaines plus pauvres, sans avoir auparavant consulté ou impliqué les résidents) ou occasionneraient des déplacements inacceptables de la population (p. ex. migrations, expropriations, éviction de locataires ou de squatters en raison de l'appropriation du site pour les des décharges ou des nuisances associés à un tel site).

· Éviter les sites qui mèneraient à des utilisations incompatibles des terres et des ressources, à des conflits sociaux inacceptables, à des conflits de valeurs et à des conflits touchant les droits de propriété et le régime foncier ainsi qu'à des changements inacceptables à la qualité visuelle (esthétique) du paysage et à la valeur des propriétés avoisinantes (p. ex. interférence avec d'autres services, résidences, attractions touristiques; en raison des mauvaises odeurs, du bruit et du trafic; entre les propriétaires des terres et les locataires ou squatters; etc.).

· Prévoir des mesures de conservation et de restauration environnementales (p. ex. lutte contre l'érosion, plantation d'arbres, restauration de sites dégradés, création de zones tampons; promotion de la réduction, de la valorisation, de la réutilisation, du recyclage et du compostage des déchets; etc.).

· Veiller au respect des politiques, des normes et des lois locales, nationales et internationales (p. ex. emplacement, conception et fonctionnement des installations de gestion des décharges ; déchets dangereux et toxiques; utilisation des terres; zones protégées; santé et sécurité; qualité de l'eau, etc.).

IV.2.4. L'aménagement des voies d'accès aux décharges

La bonne gestion des décharges contrôlées proposées doit passer hic et nuncpar l'aménagement des voies d'accès à celles-ci, pour permettre aux engins transporteur des déchets d'accéder facilement à la décharge.

En ce qui concerne les trois décharges pour la ville de Kinshasa,

Ø L'accessibilité à la décharge de l'Est est facilité par la Nationale n°1, jusqu'au niveau du quartier Mpasa dans la commune de N'sele. De la, une route en terre battue d'environs 5 Km conduira jusqu'à la décharge ;

Ø L'accessibilité à la décharge de Cogelos est possible soit par la route By pass, soit par la route de Kimwenza, soit encore par l'avenue de l'Université jusqu'au niveau du plateau des résidents en passant par l'Université de Kinshasa, de là, une route en terre battue d'environ 3,5 Km conduit jusqu'à la décharge ;

Ø Enfin l'accessibilité à la troisième décharge passe par l'avenue du fleuve en passant par Binza pompage pour prendre le terminus au niveau des installations de la SAFRICAS, de là, une route en terre battue d'environs 3 Km conduit jusqu'à la décharge.

Il est à cet effet important de signaler que, l'accessibilité aux sites des décharges est possible ; néanmoins, il nécessite quelques réaménagements et réhabilitation des certains tronçons en état de délabrement avancé.

Carte 24 : Kinshasa : voies d'accès aux décharges

251702784

251698688251697664

IV.2.5. L'aménagement des zones d'enfouissement

Dans la ville de Kinshasa, le stockage des déchets ne répond pratiquement jamais aux garanties nécessaires pour éviternon seulement la pollution des eaux, des sols ou de l'air mais également pour assurer une gestion efficace du site. Plus souvent décharges « sauvages » que centre technique, les sites de stockage ont été implantés sans appréhension suffisante des problèmes qu'ils pouvaient engendrer.

Par manque d'investissement et, très souvent par ignorance ou inconscience, l'enfouissement des décharges dans la ville de Kinshasa se résume à combler un trou ou un bas-fond, et le tour est joué, quand ce n'est pas simplement les répandre en pleine campagne le plus loin possible des centres-villes. Le développement d'outils et l'accumulation de données sont primordiales pour plusieurs aspects :la caractérisation des conditions minimales d'implantation d'un site et d'enfouissement des déchets ; le contrôle des flux gazeux et liquides ; l'exploitation et le suivi du site. Ces données permettront en outre la réalisation d'un guide méthodologique pour la réhabilitation des anciens sites et pour l'installation des nouveaux

En effet dès la conception, les critères d'installation doivent se décliner en termes de :

v conditions d'implantation (nature, accessibilité et capacité du site) ;

v contrôles des impacts environnementaux (Etanchéification, gestion des lixiviats et du biogaz, envolsdes déchets, couverture...) ;

v mesures pour l'exploitation et le suivi de l'installation.

Ils doivent prendre en compte également différents aspects : réglementaire, technologique, humain,financier et économique.

Le centre d'enfouissement technique, doit être conçu en tenant compte des aspects définis précédemment(conditions d'implantation, contrôle des impacts environnementaux, et mesures de suivi et d'exploitation), il doit également répondre généralement à trois stratégies :

Ø le stockage en casier étanche, qui évite la génération d'effluents liquide et gazeux (modèle1) ;

Ø le stockage en casier contrôlé, qui permet de récupérer et traiter ces effluents dans le longterme (modèle 2) ;

Ø le stockage en casier non étanche autorisant un relargage possible des effluents dansl'environnement (modèle 3).

Pesée et contrôle identification

Volume

Tonnage

%déchets interdits

Autres impacts

-odeurs

- bruits

Biogaz

Récupération : oui/non

Flux, modèles

Composition :%CO2, %CH4, autres

Traitement : type

Valorisation : type

Enfouissement

Alvéole : volume, hauteur

Casier : volume

Compactage : %, T/m2

Etanchéification : type

Passive, active

Drainage lixiviat : type

Drainage biogaz : type

Couverture :type

Pollution des eaux et des sols

Piézomètres : nombre

Qualité des eaux souterraines : contrôle

oui/non

Qualité des eaux de surface : contrôle oui/non

Pollution des sols : contrôle oui/non

Lixiviat

Bilan hydrique : P , ETR, FC%, H%, R

Modèle ; HELP, autre

Débit lixiviat : m3/j

Stockage : m3

Traitement : type biologique

Physico-chimique

Rejet : milieu naturel

normes de rejet

251619840

251618816

251617792

Figure 12 : La méthodologie d'expertise de l'enfouissement

IV.3. L'EBAUCHE DU PLAN PARTICULIER D'EVACUATION ET D'EXPLOITATION DES DECHARGES URBAINES A KINSHASA

La ville peut être considérée comme un écosystème qui pour vivre, croître et se régénérer extrait du milieunaturel des ressources et les rejette dans le même milieu : ses besoins sont énormes compte tenu de sacroissance exponentielle. Dans une perspective de développement durable, la ville devra prélever le moinspossible et réduire ses rejets de toute sorte, gazeux, liquides et solides. Pour y parvenir, il est urgent decréer les conditions d'une éco-gestion des ressources naturelles, des déchets et des rejets, de l'énergie et del'environnement en général, qui repose sur :

v la gestion des espaces naturels et des ressources ;

v la limitation de la consommation d'énergie non renouvelable et la promotion de nouvelles sourcesd'énergie renouvelable (soleil, vent) ;

v la réduction des déchets et leur valorisation par le recyclage, le réemploi ou la réutilisation ;

v le contrôle des rejets aqueux domestiques et industriels ;

v la limitation des rejets gazeux.

Par insuffisance de moyens et d'appuis aux équipes locales, peu de recherches appliquées exhaustives sontréalisées sur ces questions, même si les besoins sont évidents : études scientifiques et techniques, bases dedonnées, outils méthodologiques adaptés pour les choix de filière d'élimination des déchets solides etd'assainissement des quartiers.Pour la gestion des déchets solides municipaux, ces outils opérationnels d'aide à la décision pour le choix defilières d'élimination sont indispensables pour : l'évaluation du flux et de la composition des déchetssolides ; le paramétrage des systèmes de traitement des déchets (compostage, incinération) et leursexpertises ; l'établissement des contraintes minimales d'enfouissement ; la mesure des impactsenvironnementaux. Ces outils ont été élaborés et sont en cours de validation par des études de terrain.

Pour la gestion des effluents liquides, il est tout autant nécessaire que les autorités urbaines mettent en place des schémasd'assainissement des tous les quartiers, lequel schéma va reposer sur l'évaluation scientifique des systèmes d'épurationhabituellement proposés. Au fur et à mesure que la ville de Kinshasa se développe et que la population prend de plus en plus conscience des relations entre la qualité de la vie et celle de l'environnement, les gestionnaires de ces secteurs sont devenus contraints à fournir un cadre environnemental meilleur pour les générations actuelles et futures.

L'objectif ici est de proposer les actions concrètes et précises, nécessaires pour l'amélioration de la gestion des décharges urbaines à Kinshasa. Le schéma technique de la figure 15, montre le cheminement qu'il faudrait envisager et les actions à faire, avec une analyse critique sur la faisabilité de chaque action.

Au préalable à ce plan technique, on suggère un plan d'action orienté vers les aspects réglementaires, de communication et sensibilisation des producteurs des déchets, à savoir les citoyens, les industriels et les hôpitaux.

Les lignes directrices de l'ébauche du plan de gestion des décharges urbaines à Kinshasa sont les suivantes :

ü améliorer, à court terme, les objectifs de qualité de gestion des décharges urbaines pour obtenir des retombées positives sur le niveau de vie des populations et de l'environnement de la ville ;

ü maitriser, à cours terme, les couts de gestion des décharges ;

ü se préparer à la promulgation de la loi sur les décharges (à court terme) et son applicabilité, à moyen terme ;

ü diminuer la production des déchets ménagers, industriels et hospitaliers pour réduire les couts de leur gestion ;

ü optimiser les moyens humains et matériels de gestion des décharges ;

ü traitement des décharges dans le respect de la protection de l'environnement ;

ü professionnalisation des services de gestion des décharges.

Compost

Décharges

Hospitalières

Tri

Décharges

Infectieuses

Décharges

Industrielles

Décharges

Industrielles non valorisables

Décharges

Spécifique aux déchets industriels

Centre de traitement

CNEDS échets industriels

Décharges

Dangereuses

Tri

Autoclavage ou enfouissement sanitaire

Déchets industriels

Valorisables

Décharges

Assimilées

Décharges

Ménagères

Tri à la source

Déchets ménagers spéciaux

Centre de transfert/ centre de tri/décharge publique

Déchets non

organiques

Déchets non

Valorisables

Enfouissement sanitaire

Filières de valorisation

Décharges

Valorisables

Compostage

251648512

251622912

Décharges

Organiques

251621888

Décharges

Spéciales

251620864

Figure15 : La chaine de traitement retenue préférentiellement pour la gestion des décharges urbaines à Kinshasa

Source : proposition personnelle (Holy 2012)

CONCLUSION

Les types de « centre de stockage des décharges » que l'on rencontre dans la ville de Kinshasa, varient au gré de l'absence de réglementation. On peut citer quelques grands types :

· la décharge non contrôlée, brute, sans aucun contrôle des déchets entrants, ni de la récupération des effluents émis ; cette décharge, abandonnée aux récupérateurs locaux et aux animaux est le cas le plus fréquent ;

· la décharge contrôlée, un peu plus organisée, clôturée et semi-exploitée pour la récupération desrecyclables ou du compost mais sans gestion des effluents et sans contrôle des impacts environnementaux.

Ce qui a fait que cette partie du travail soit consacré à certaines proposition pour l'installation des sites potentiels pour les décharges contrôlées ainsi que toutes les prérogatives leur révolues.

Le modèle théorique proposé va aider, s'il est mis en pratique, à réglementer la gestion des décharges urbaines à Kinshasa. Donc, la gestion des décharges urbaines à Kinshasa doit passer par un système de tri et de collecte sélectif qui doit s'installer progressivement sur l'ensemble de la ville et cela doit être accompagné d'un développement de la conscience environnementale et des filières de valorisation et de traitement.

CONCLUSION GENERALE

Le bilan de la gestion des décharges à Kinshasa dans l'aménagement de l'espace urbain est loin d'être positif ; étant donné que les principaux acteurs concernés pourla prise en charge des décharges se recroquevillent.

Les causes sont connues : en premier lieu, l'exode rural et la métropolisation de la ville de Kinshasa avec leurs conséquences dans les domaines de l'habitat, de l'éducation, de la santé et de l'environnement, et, en deuxième lieu, la mauvaise gouvernance. Confrontées à des problèmes de planification, de gestion et de financement, les autorités urbaines n'ont pas pu maîtriser l'implantation des décharges contrôlées dans le but d'un aménagement durable.

Ceci est dû au fait à plusieurs difficultés rencontrées telles que : la présence des infrastructures urbaines inopérantes (voirie, réseau téléphonique et électrique, adduction d'eau et assainissement, collecte de déchets) ; un financement très irrégulier ou quasi inexistant des dépenses pour la gestion des décharges urbaines ; des problèmes de fonctionnement et de maintenance des équipements de base ; des personnels sous qualifiés ; et, enfin, du manque chronique de données locales.

La ville peut être considérée comme un écosystème qui, pour vivre, croître et se régénérer extrait du milieu naturel des ressources et les rejette dans le même milieu : ses besoins sont énormes compte tenu de sa croissance exponentielle. Dans une perspective d'aménagement durable, la ville de Kinshasa devra prélever le moins possible et réduire ses rejets de déchets. Pour y parvenir, il est urgent de créer les conditions d'une éco-gestion des décharges et de l'environnement en général, qui repose sur :

i. la réduction des décharges et leur valorisation par le recyclage, le réemploi ou la réutilisation ;

ii. la mise en place des structures adéquates de gestion des décharges en restructurant le réseau routier et la disponibilisation des matériels indispensables.

Ces outils opérationnels d'aide à la décision pour le choix de filières d'élimination sont indispensables pour :

v l'évaluation du flux et de la composition des décharges urbaines ;

v le paramétrage des systèmes de traitement des déchets (compostage, incinération) et leurs expertises ;

v l'établissement des contraintes minimales d'enfouissement ;

v la mesure des impacts environnementaux.

Ces outils ont permis en ce qui concerne la ville de Kinshasa, de proposer une gestion fédérale des décharges, qui va reposer sur la subdivision de la ville en trois sites (site de Kinshasa Est, le site de Kinshasa centra et le site de Kinshasa Ouest) sur lesquels va abriter les décharges contrôlées ou les centres d'Enfouissement Technique(CET).

Selon la conférence de Rio de Janeiro : « une gestion écologique des déchets doit aller au-delà de simple élimination ou récupération des déchets produits et chercher à s'attaquer à la cause première du problème en essayant de changer le mode de production et de consommation. Cela suppose l'application de gestion intégrée de cycle de vie des décharges, qui représente une occasion unique de concilier développement et protection de l'environnement ».

La réduction de la production des déchets doit être envisagée à la source, en agissant sur le procédé de fabrication, la distribution des produits et le mode de consommation.

· Un système de tri et de collecte sélectif doit être installé dans la ville de Kinshasa accompagné d'un développement de la conscience environnementale et de filière de valorisation et de traitement ;

· Le système de collecte doit être modernisé en équipement spécifique et couvrir tous les quartiers de la ville. La gestion déléguée des services de la collecte et de nettoiement des déchets au niveau des communes doit permettre de capitaliser l'expérience vécue sous d'autres cieux;

· La ville de Kinshasa doit être dotée des centres de tri équipés, d'une usine de compostage si l'étude de faisabilité prouve sa viabilité économique et technique pour les déchets organiques et d'un système de traitement des déchets hospitaliers ;

· La gestion des décharges industrielles passera d'abord par une action de minimisation de ceux-ci à la source ;

· Pour les décharges spéciales, la ville, en concertation avec les industriels, pourrait prévoir dans les trois décharges proposées, une zone d'enfouissement à part, les industriels contribueraient (principe pollueur-payeur) à la mise en place de cette zone d'enfouissement. Les couts de mise en place de la zone spécifique aux déchets industriels est à comparer avec le cout d'élimination dans le futur ;

· L'enfouissement technique ou les décharges contrôlées doivent être la destination finale des déchets non valorisables ;

· Les déchets inertes peuvent être valorisés dans l'amélioration de l'exploitation de la décharge de PAUK, sa réhabilitation et le recouvrement des déchets dans les futures décharges contrôlées ;

· Que la gestion des décharges soit considérée dans les politiques urbaines en rapport avec les dégâts qu'elle cause, comme une menace collective sur la santé de la population. Ce la revient à dire que si nous voulons d'une ville de Kinshasa avec une population en bonne santé, il nous faut collectivement, montrer plus de bon sens et d'intelligence dans la façon de traiter les décharges urbaines.

L'objectif général et les objectifs spécifiques assignés à cette étude ont été atteints par le fait qu'on a :

- proposé un plan particulier de gestion des décharges urbaines ;

- identifié1061 décharges dans la ville de Kinshasa ;

- localisé trois sites potentiels pour les décharges contrôlés.

De ce qui précède, la bonne gestion des décharges urbainespeut effectivement conduire à un aménagement durable de la ville de Kinshasa si et seulement si tous les acteurs impliqués y prennent conscience.

Mais si ceci n'est pas d'application, la mauvaise gestion des décharges urbaines conduit à une dégradation de l'esthétique de la ville et immobilisation des terres productives en raison de la présence de produits non biodégradables (exemple : sachets en plastique, déchets de démolition, etc.), une source des diverses pollutions de la nappe phréatique et de l'atmosphère et une source de beaucoup de maladies.

Pour ce faire, la sensibilisation autours des actions définies doit constituer l'une des composantes prioritaires dans tout programme de ce plan. Cette sensibilisation doit être bien élaborée, améliorée continuellement et confiée à des professionnels en la matière, afin que les décharges soient ancrées dans la conscience collective comme un vrai problème à responsabilité partagée, et non comme un produit dont on se débarrasse pour qu'il soit géré par l'autre maillon de la chaine.

Donc, le manque des structures adéquates de gestion des décharges dans la ville de Kinshasa serait à la base de la présence des plusieurs décharges non contrôlées, et ces décharges peuvent être considérées comme de la matière première pouvant conduire à un aménagement durable de la ville.

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§ Ferdinand BONN: Précis de Télédétection. volume 2, Ed. AUPELT/CANADA 1996 ; 617 pages

§ FLOURIOT J., DE MAXIMY R. et PAIN M: Atlas de Kinshasa, Toulouse, Université de Toulouse 1975.

§ FOLLEA V., BRUNET F. et al.: « Revue comparative des modes de gestion des déchets urbains adoptés dans différents pays de la ZSP », Agence française du développement. 2001.

§ FUMUNZANZA MUKETA : Kinshasa, d'un quartier à un autre, Harmattan, Paris, 2008.

§ GAUTHIER, A., : Les hommes et la terre, éd. Bréal, Rosny/Italie, 1996.

§ Jérôme MONOD et Philippe de CASTELBAJAC: l'Aménagement du territoire ; Paris, PUF. 2010. p.127.

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§ HOLENU MANGENDA, H. : l'aménagement de la ville de Kinshasa face aux disparités de niveau de vie des citadins : essai d'analyse géographique, mémoire de licence en sciences géographiques, faculté des sciences, Université de Kinshasa 2004, 96p.

§ INGENIEURS SANS FRONTIERES : Appui au développement d'une filière de recyclage des déchets plastiques à Kinshasa, in rapport d'activité 2005.

§ KATALAYI, H : les espaces périphériques de Kinshasa-Ouest et leur modèle d'organisation : cas des communes de Mont-Ngafula et Ngaliema. Mémoire de DEA en sciences géographiques, Faculté des Sciences, Université de Kinshasa 2009, 160p.

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§ LELO NZUZI, F: Kinshasa, ville et environnement. Ed. L'HARMATTAN. Paris/France 2008. 282 pages.

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§ LUMENGANESO, K. : Kinshasa, genèse et sites historiques, éd.Arnarza 1995, 219p.

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§ MBANGALA MUZINGA J,P : Essai d'analyse et d'aménagement des dépotoirs, et leur évacuation dans la ville de Kinshasa « cas de district de la Funa »mémoire de licence en géographie, Faculté des sciences, Université de Kinshasa 2009. 105p.

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§ Réveillez-vous, Juin 2011 : Terrorisme pourquoi ? jusqu'à quand. 30p.

§ UNESCO: la géologie pour un développement durable, bulletin 11. MRAC, TERVUREN/Belgique 1998. 153p.

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§ SANDERS (L) : Analyse statistique des données en géographie, éd. Rectus, Paris 1989.

§ SANZIO ARAUJO Rafael : Quilombos, géographia africana cartografia etnica.Brasilia 2009.

§ www.bruxelles-proprete.be

§ www.pdm-net.org : Partenariat pour le développement municipal ;

§ www.pseau.org : Programme de gestion durable des déchets et de l'assainissement ;

§ www.unep.org : United nations environment program;

§ www.who.int : Health report 2002 (who);

§ http://fr.wikipedia.org/wiki/Poubelle

§ http://fr.wikipedia.org/wiki/Recyclage

§ http://lms.seos-project.eu

TABLE DES MATIERES

SOMMAIRE I

DEDICACE IV

LIMINAIRE V

AVANT PROPOS ET REMERCIEMENTS VI

LES SIGLES IX

1. LE CONTEXTE ET L'INTERET DE L'ETUDE 1

2. LA PROBLEMATIQUE DE L'ETUDE SUR KINSHASA 3

3. LES OBJECTIFS DE L'ETUDE 4

4. LES HYPOTHESES DE RECHERCHE 4

5. LES METHODES ET TECHNIQUES DE RECHERCHE 4

6. L'OSSATURE DU TRAVAIL 5

PARTIE I : LES GENERALITES CONCEPTUELLES ET METHODOLOGIQUES 6

CHAPITRE I : LES GENERALITES SUR LES DECHARGES URBAINES 6

INTRODUCTION 6

I.1. LE CONCEPT DE DECHARGE URBAINE ET SA PROBLEMATIQUE EN RDC 6

I.1.1. LA TYPOLOGIE DES DECHARGES 9

Ø Les déchets dangereux 11

Ø Les catégories de déchets dangereux 11

Ø Les Déchets Inertes 12

Ø Cas particuliers 12

I.2. L'EXPLOSION DEMOGEOGRAPHIQUE DANS LA VILLE DE KINSHASA 13

I.2.1. L'explosion démographique à Kinshasa 13

I.2.2. L'explosion spatiale à Kinshasa 15

I.2.3. La crise urbaine à Kinshasa 18

I.3. LA GESTION DES DECHARGES URBAINES 19

I.3.1. Historique de la gestion des décharges dans le monde 19

I.3.2. Les considérations actuelles sur la gestion des décharges dans le monde 21

I.3.3. La ville de Kinshasa et la production des décharges 21

I.4. LE TRAITEMENT DES DECHETS 24

I.4.1. Les décharges contrôlées 24

I.4.2. Les décharges non contrôlées 25

I.4.3. L'incinération 27

I.4.4. L'enfouissement 28

I.4.5. La valorisation des déchets 29

I.4.6. Le compostage 29

1.5. LES TRANSFORMATIONS DES DECHARGES URBAINES 33

I.5.1. Le recyclage des déchets 33

I.5.2. Le recyclage du verre 34

I.5.3. Le recyclage du plastique 35

I.5.4. Le recyclage des déchets végétaux 37

I.5.5. Le recyclage de l'aluminium 39

CONCLUSION 40

CHAPITRE II : LA METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE ET LA PRESENTATION DES DONNEES 42

INTRODUCTION 42

II.1. LES METHODES DE RECHERCHE UTILISEES 42

II.1.1. Les méthodes statistiques 42

II.1.2. Les méthodes descriptives 44

II.1.3. L'analyse systémique 44

II.2. LES TECHNIQUES ET LA COLLECTE DES DONNEES 45

II.2.1. l'enquête bibliographique ou l'observation indirecte 45

II.2.2. La recension 46

II.2.3. Les enquêtes et interviews dans le cadre de l'observation directe 47

II.2.4. L'imagerie satellitaire 48

II.2.5. La cartographie thématique 48

II.2.6. L'utilisation du SIG (Map Info) 49

II.2.7. La modélisation 50

II.3. LA PRESENTATION DES DONNEES 51

II.3.1. Le choix des variables et leur justification 51

II.4. L'ANALYSE MULTIVARIEE DES DONNEES D'ENQUETES 57

II.4.1. La matrice d'informations géographiques 57

II.3.2. La matrice d'indices de concentration 58

CONCLUSION 58

PARTIE II : IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX DES DECHARGES URBAINES ET L'ANALYSE SPATIALE DES DONNEES 59

CHAPITRE III : LA PRESENTATION DES DONNEES SUR LES DECHARGES URBAINES ET LEUR IMPACT ENVIRONNEMENTAL A KINSHASA 59

INTRODUCTION 59

III.1. LA PRESENATION DES VARIABLES A KINSHASA 59

III.2. LA CONCENTRATION SPATIALE DES VARIABLES 60

III.3. LA MATRICE D'AUTOCORRELATIONS SPATIALES DES VARIABLES 80

III.4. L'IMPACT ENVIRONNEMENTAL DES DECHARGES URBAINES A KINSHASA 82

CONCLUSION 84

CHAPITRE IV : LE MODELE THEORIQUE ET LA PROPOSITION D'AMENAGEMENT DURABLE DE KINSHASA 85

INTRODUCTION 85

IV.1. LE MODELE THEORIQUE DE LA GESTION DES DECHARGES POUR LA VILLE DE KINSHASA 85

IV.1.1. La proposition du plan de gestion des décharges urbaines à Kinshasa 87

Ø La conception appropriée pour la collecte 88

IV.1.3. La prise en considération des us et coutumes de la population locale vis-à-vis des déchets 94

IV.2. PROPOSITION D'AMENAGEMENT 95

IV.2.1. L'aménagement des sites pour les bacs 95

IV.2.2. L'aménagement des sites pour les décharges finales 95

IV.2.3. Les principes directeurs de la décharge 97

IV.2.5. L'aménagement des voies d'accès aux décharges 99

IV.2.6. L'aménagement des zones d'enfouissement 100

IV.3. L'EBAUCHE DU PLAN PARTICULIER D'EVACUATION ET D'EXPLOITATION DES DECHARGES URBAINES A KINSHASA 101

CONCLUSION 104

CONCLUSION GENERALE 105

BIBLIOGRAPHIE 108

TABLE DES MATIERES 111

ANNEXES 114

PHOTO DES DECHARGES DANS L'ENVIRONNEMENT URBAIN DE KINSHASA i

LISTE DES CARTES v

LISTE DES PHOTO ET IMAGES vi

ANNEXES

PHOTO DES DECHARGES DANS L'ENVIRONNEMENT URBAIN DE KINSHASA

Fumées nocives

251627008

Pollution des eaux

251625984

Pollution des eaux

251624960

Décharges sauvages

251623936

Décharges sur le lieu de résidence

251629056

Décharges le long du chemin de fer

251628032

Décharges sur le lieu de résidence

251641344

Bouchon sous un pont

251640320

Déchets industriels : verres

251633152

Décharges sauvages

251632128

Déchets médicaux

251631104

Pollution des eaux

251630080

Remblai de la parcelle marécageuse

251639296

Déchets médicaux

251638272

Dépôt des déchets par les agents de l'ONG

251637248

Remblai d'un ravin

251636224

Remblai d`un ravin

251635200

Pollution des eaux par les lixiviats

251634176

Déchets industriels : sachets

251642368

Bouchon d'un caniveau par les déchets

251646464

Transport des déchets dans un charriot

251647488

Tri sur une décharge sauvage

251645440

Décharges le long du chemin de fer

251644416

Pollution des eaux

251643392

LISTE DES FIGURES

Figure 1  : Le cycle de gestion des déchets solides municipaux à Kinshasa.......23

Figure 2  : La composition des déchets dans les décharges de Kinshasa..........33

Figure 3  : Recyclage des verres...................................................................35

Figure 4  : Le recyclage des plastiques..........................................................37

Figure 5  : Le recyclage des déchets végétaux, cartons et papiers ................39

Figure 6 : Le recyclage de l'aluminium........................................................40

Figure 7  : Les étapes de la modélisation.......................................................51

Figure 8  : Les chaines d'association maximales............................................81

Figure 9  : Le modèle théorique..................................................................86

Figure 10 : La méthodologie d'expertise de l'enfouissement...........................101

Figure 11 : La chaine de traitement retenue préférentiellement pour la gestion des décharges urbaines à Kinshasa............................................103

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1  :Evolution de la population de la ville de Kinshasa..........................14

Tableau 2 : la composition des déchets dans les décharges de Kinshasa.........33

Tableau 3 : les coordonnées géographiques de la décharges de l'Est............96

Tableau 4  : les coordonnées géographiques de la décharges du centre........96

Tableau 5  : les coordonnées géographiques de la décharges de l'Ouest........97

Tableau 6  : la matrice d'Information géographique ......................................vi

Tableau 7  : la matrice d'indices de concentration ........................................ix

Tableau 8  : la matrice des corrélations spatiales des variables........................x

LISTE DES CARTES

Carte 1 : La répartition géographique des décharges sauvages............................22

Carte 2: Concentration spatiale des restes alimentaires....................................60

Carte 3  :Concentration spatiale des matières plastiques................................ ....61

Carte 4 : Concentration spatiale des verres .........................................................62

Carte 5 : Concentration spatiale des papiers......................................................63

Carte 6 : Concentration spatiale des matières organiques ...................................64

Carte 7 : Concentration spatiale des métaux .....................................................65

Carte 8 : Concentration spatiale des déchets ultimes « les DTQD » ......................66

Carte 9 : Concentration spatiale des déchets ultimes « les DIS » ............................67

Carte 10 : Concentration spatiale des déchets ultimes « les DEEE » .......................68

Carte 11 : Concentration spatiale des déblais et gravats............................ ........69

Carte 12: Concentration spatiale de la pollution   cours d'eau ...........................70

Carte 13 : Concentration spatiale de l'insalubrité sur les  placespubliques .............71

Carte 14 : Concentration spatiale de la  pollution de la nappe ..........................72

Carte 15 : Concentration spatiale des nuisances par les odeurs ..........................73

Carte 16 : Concentration spatiale des nuisances par les fumées nocives ...............74

Carte 17 : Concentration spatiale de l'évacuation des décharges par

« les services publics ».....................................................................75

Carte 18 :Concentration spatiale de l'évacuation des décharges par « les ONG ».76

Carte 19 : Concentration spatiale de l'évacuation des décharges

par « incinération »...........................................................................77

Carte 20 : Concentration spatiale d'aucun mode d'évacuation .......................78

Carte 21 : Concentration spatiale de la destination des déchets dans

«  les décharges sauvages »..............................................................................79

Carte 22 : Proposition de subdiviserla ville en 3 zones fédérales ..........................88

Carte 23 : Proposition des sites potentiels des décharges finales..........................97

Carte 24 : proposition des voies d'accès aux décharges ....................................101

LISTE DES PHOTOS

Photo 1  : Les sites des décharges contrôlées........................................25

Photo 2  : Les décharges non contrôlées..............................................27

Photo 3  : Le site d'enfouissement des déchets......................................28

Photo 4  : La récupération des verres à Kinshasa...................................34

Photo 5  : Les travaux dans les sites de transfert du PAUK........................91

Photo 6  : Les sites d'enfouissement du PAUK.........................................92

 

COMMUNES

RESTES ALIMENTAIRES

MATIERES PLASTIQUES

VERRES

PAPEIRS

MATIERES ORGANIQUES

METAUX

DTQD

DIS

DEEE

DEBLAIS ET GRAVATS

COURS D'EAU

PLACE PUBLIQUE

POLLUTION DES EAUX

ODEURS

FUMMEES NOCIVES

SERVICE PUBLIC

LES ONG

INCINERATION

AUCUNE

DECHARGE SAUVAGE

 
 

X1

X2

X3

X4

X5

X6

X7

X8

X9

X10

X11

X12

X13

X14

X15

X16

X17

X18

X19

X20

1

LIMETE

23

35

20

33

28

20

24

30

2

4

11

33

13

29

3

5

0

9

19

20

2

KISENSO

14

18

12

18

12

8

17

15

2

12

0

13

3

15

5

0

0

3

16

18

3

MATETE

38

46

44

49

40

31

40

39

16

35

18

31

14

41

12

2

6

4

42

42

4

LEMBA

57

85

75

85

64

56

68

68

29

36

13

57

10

82

36

0

2

3

71

46

5

MASINA

63

71

58

70

64

69

63

52

13

23

2

61

2

71

68

0

2

3

70

67

6

NDJILI

72

80

77

79

68

73

80

80

5

8

7

54

5

76

1

0

1

0

80

44

7

KIMBANSEKE

25

28

23

26

25

24

27

27

6

5

10

17

7

24

0

0

0

0

25

26

8

NSELE

26

44

28

42

37

30

37

40

9

3

13

36

5

33

0

5

2

0

39

40

9

NGABA

19

22

22

22

21

15

16

20

7

10

8

15

11

15

4

1

0

0

16

13

10

SELEMBAO

39

42

41

42

44

36

26

12

8

11

0

42

0

42

36

1

2

1

46

45

11

MT NGAFULA

59

64

46

56

62

24

42

32

11

21

0

64

0

62

44

0

4

2

62

57

12

BUMBU

22

27

25

24

28

24

22

20

12

4

0

28

0

27

21

1

0

6

22

26

13

NGIRI NGIRI

36

38

31

32

34

21

26

31

9

9

0

38

0

34

27

0

0

1

32

32

14

KASAVUBU

46

54

51

42

46

42

41

36

12

12

0

49

0

48

46

0

0

0

48

42

15

BANDAL

38

46

42

32

42

30

36

27

6

8

6

42

6

31

32

0

1

0

42

31

16

MAKALA

34

36

30

31

38

36

20

26

4

16

1

36

1

34

27

0

1

1

36

32

17

KINTAMBO

24

28

26

25

31

21

32

21

8

21

4

31

4

16

26

8

0

0

26

28

18

LINGWALA

25

27

24

24

28

24

24

22

14

6

0

28

2

21

22

14

12

0

21

8

19

BARUMBU

32

35

36

34

32

36

29

30

9

2

0

34

0

31

31

8

14

1

27

12

20

KINSHASA

41

38

34

41

36

38

40

32

11

19

0

36

0

36

33

12

16

2

36

22

21

GOMBE

12

21

20

20

10

11

18

14

10

18

0

12

1

14

12

10

18

1

6

2

22

KALAMU

62

66

46

53

62

41

60

42

12

14

8

54

4

48

51

0

6

2

62

62

23

NGALIEMA

39

42

32

35

32

12

46

35

14

6

6

40

3

36

46

2

4

0

36

46

Tableau 7 : La matrice d'informations géographiques

251652608Source : Enquêtes sur terrain (2010)

251611648

Source : Enquêtes sur terrain (2010)

251653632

Tableau 8 : La matrice d'indices de concentration

 

X1

X2

X3

X4

X5

X6

X7

X8

X9

X10

X11

X12

X13

X14

X15

X16

X17

X18

X19

X20

LIMETE

0,877

1,138

0,766

1,164

1,022

0,894

0,929

1,290

0,282

0,426

3,312

1,252

4,613

1,081

0,092

0

0

7,452

0,697

0,848

KISENSO

0,959

1,051

0,825

1,140

0,787

0,642

1,182

1,158

0,506

2,297

0

0,886

1,912

1,004

0,497

0

0

4,461

1,055

1,371

MATETE

0,887

0,915

1,031

1,058

0,894

0,848

0,947

1,026

1,380

2,282

3,323

0,719

3,039

0,935

0,406

0,572

1,302

2,026

0,930

1,090

LEMBA

0,832

1,058

1,099

1,148

0,895

0,958

1,007

1,119

1,565

1,468

1,504

0,828

1,358

1,170

0,763

0

0,271

0,950

0,997

0,747

MASINA

0,973

0,934

0,899

0,999

0,946

1,249

0,987

0,904

0,741

0,992

0,244

0,936

0,287

1,071

1,524

0

0,287

1,005

1,039

1,150

NDJILI

1,114

1,055

1,196

1,130

1,007

1,324

1,256

1,395

0,286

0,345

0,856

0,831

0,719

1,149

0,022

0

0,143

0

1,190

0,757

KIMBANSEKE

1,060

1,011

0,978

1,019

1,014

1,192

1,161

1,289

0,939

0,591

3,352

0,716

2,759

0,994

0

0

0

0

1,019

1,225

NSELE

0,763

1,101

0,825

1,140

1,040

1,032

1,102

1,323

0,976

0,246

3,020

1,051

1,365

0,947

0

1,801

0,546

0

1,101

1,306

NGABA

1,018

1,004

1,183

1,090

1,077

0,942

0,870

1,208

1,386

1,497

3,391

0,799

5,483

0,785

0,311

0,657

0

0

0,827

0,774

SELEMBAO

1,041

0,955

1,098

1,037

1,124

1,126

0,704

0,361

0,789

0,820

0

1,115

0

1,095

1,395

0,327

0,496

0,579

1,180

1,335

MT NGAFULA

1,141

1,055

0,893

1,002

1,148

0,544

0,824

0,697

0,786

1,134

0

1,231

0

1,172

1,235

0

0,719

0,839

1,153

1,226

BUMBU

0,894

0,935

1,019

0,902

1,089

1,143

0,907

0,915

1,802

0,453

0

1,131

0

1,072

1,238

0,498

0

5,290

0,859

1,174

NGIRI NGIRI

1,151

1,035

0,994

0,945

1,040

0,786

0,843

1,116

1,063

0,803

0

1,207

0

1,061

1,252

0

0

0,693

0,983

1,137

KASAVUBU

1,030

1,030

1,146

0,870

0,986

1,102

0,931

0,908

0,993

0,750

0

1,091

0

1,050

1,495

0

0

0

1,033

1,041

BANDAL

1,051

0,878

1,166

0,818

1,112

0,972

1,010

0,841

0,613

0,618

1,312

1,155

1,543

0,837

1,284

0

0,257

0

1,117

0,953

MAKALA

1,064

0,960

0,942

0,897

1,138

1,321

0,635

0,917

0,462

1,399

0,247

1,120

0,291

1,040

1,227

0

0,291

0,679

1,083

1,114

KINTAMBO

0,870

0,865

0,946

0,838

1,075

0,892

1,177

0,857

1,071

2,126

1,146

1,117

1,348

0,566

1,368

3,556

0

0

0,906

1,128

LINGWALA

0,995

0,916

0,959

0,883

1,067

1,120

0,969

0,987

2,059

0,667

0

1,108

0,740

0,817

1,271

6,836

4,442

0

0,804

0,354

BARUMBU

1,018

0,948

1,149

1,000

0,974

1,342

0,936

1,075

1,058

0,177

0

1,075

0

0,963

1,431

3,121

4,142

0,690

0,826

0,424

KINSHASA

1,080

0,853

0,899

0,998

0,907

1,173

1,069

0,949

1,070

1,397

0

0,942

0

0,926

1,261

3,876

3,919

1,143

0,911

0,644

GOMBE

0,718

1,071

1,202

1,107

0,573

0,772

1,093

0,944

2,213

3,011

0

0,714

0,556

0,819

1,043

7,345

10,02

1,299

0,345

0,133

KALAMU

1,131

1,026

0,842

0,894

1,082

0,876

1,110

0,863

0,809

0,713

1,154

0,979

0,678

0,855

1,350

0

1,018

0,791

1,088

1,258

NGALIEMA

1,049

0,963

0,864

0,870

0,824

0,378

1,255

1,061

1,392

0,450

1,276

1,070

0,750

0,946

1,796

0,659

1,000

0

0,931

1,376

Source : Calculs des données à partir du logiciel SPSS enquêtes (2011)

(2011)

251692544

Tableau 9: La matrice d'autocorrélations spatiales des variables

 

X1

X2

X3

X4

X5

X6

X7

X8

X9

X10

X11

X12

X13

X14

X15

X16

X17

X18

X19

X20

X1

1

0,94

0,932

0,91

0,968

0,856

0,891

0,789

0,393

0,444

-0,00

0,908

-0,13

0,946

0,528

-0,30

0,049

-0,11

0,966

0,777

X2

0,94

1

0,956

0,973

0,967

0,842

0,93

0,873

0,526

0,489

0,222

0,902

0,057

0,98

0,433

-0,34

-0,06

-0,02

0,971

0,791

X3

0,932

0,956

1

0,937

0,932

0,886

0,926

0,855

0,546

0,485

0,176

0,828

0,031

0,939

0,429

-0,32

-0,00

-0,12

0,947

0,697

X4

0,91

0,973

0,937

1

0,929

0,859

0,94

0,895

0,56

0,545

0,289

0,828

0,125

0,974

0,358

-0,27

0,009

0,043

0,946

0,754

X5

0,968

0,967

0,932

0,929

1

0,838

0,883

0,777

0,466

0,469

0,09

0,949

-0,08

0,956

0,535

-0,31

-0,03

-0,08

0,98

0,836

X6

0,856

0,842

0,886

0,859

0,838

1

0,886

0,831

0,376

0,31

0,08

0,728

-0,08

0,851

0,421

-0,17

0,083

-0,11

0,86

0,622

X7

0,891

0,93

0,926

0,94

0,883

0,886

1

0,935

0,472

0,451

0,265

0,766

0,095

0,899

0,299

-0,18

0,018

-0,07

0,917

0,672

X8

0,789

0,873

0,855

0,895

0,777

0,831

0,935

1

0,43

0,355

0,4

0,64

0,236

0,842

0,08

-0,21

-0,02

-0,01

0,814

0,529

X9

0,393

0,526

0,546

0,56

0,466

0,376

0,472

0,43

1

0,651

0,241

0,426

0,114

0,534

0,422

0,057

0,241

0,047

0,439

0,34

X10

0,444

0,489

0,485

0,545

0,469

0,31

0,451

0,355

0,651

1

0,306

0,394

0,279

0,499

0,399

-0,15

0,044

0,121

0,484

0,518

X11

-0,00

0,222

0,176

0,289

0,09

0,08

0,265

0,4

0,241

0,306

1

-0,08

0,9

0,138

-0,49

-0,14

-0,21

0,192

0,123

0,122

X12

0,908

0,902

0,828

0,828

0,949

0,728

0,766

0,64

0,426

0,394

-0,08

1

-0,23

0,89

0,676

-0,24

0,005

-0,01

0,897

0,811

X13

-0,13

0,057

0,031

0,125

-0,08

-0,08

0,095

0,236

0,114

0,279

0,9

-0,23

1

-0,01

-0,51

-0,12

-0,24

0,332

-0,06

-0,08

X14

0,946

0,98

0,939

0,974

0,956

0,851

0,899

0,842

0,534

0,499

0,138

0,89

-0,01

1

0,467

-0,36

-0,03

0,051

0,962

0,798

X15

0,528

0,433

0,429

0,358

0,535

0,421

0,299

0,08

0,422

0,399

-0,49

0,676

-0,51

0,467

1

-0,06

0,186

-0,06

0,466

0,536

X16

-0,30

-0,34

-0,32

-0,27

-0,31

-0,17

-0,18

-0,21

0,057

-0,15

-0,14

-0,24

-0,12

-0,36

-0,06

1

0,768

-0,05

-0,37

-0,54

X17

0,049

-0,06

-0,00

0,009

-0,03

0,083

0,018

-0,02

0,241

0,044

-0,21

0,005

-0,24

-0,03

0,186

0,768

1

-0,09

-0,07

-0,31

X18

-0,11

-0,02

-0,12

0,043

-0,08

-0,11

-0,07

-0,01

0,047

0,121

0,192

-0,01

0,332

0,051

-0,06

-0,05

-0,09

1

-0,13

0,006

X19

0,966

0,971

0,947

0,946

0,98

0,86

0,917

0,814

0,439

0,484

0,123

0,897

-0,06

0,962

0,466

-0,37

-0,07

-0,13

1

0,848

X20

0,777

0,791

0,697

0,754

0,836

0,622

0,672

0,529

0,34

0,518

0,122

0,811

-0,08

0,798

0,536

-0,54

-0,31

0,006

0,848

1

Source : Calculs des données à partir du logiciel SPSS enquêtes (2011)

(2011)

251691520

* 1la Nigerian Environmental Study/Action Team






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