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La gestion des décharges à  Kinshasa et l'aménagement de l'espace urbain

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par Holy HOLENU MANGENDA
Université de Kinshasa RDC - Diplôme d'études approfondies 2012
  

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PARTIE I : LES GENERALITES CONCEPTUELLES ET METHODOLOGIQUES

CHAPITRE I : LES GENERALITES SUR LES DECHARGES URBAINES

INTRODUCTION

Il sera question dans ce chapitre de présenter les généralités et les concepts sur la gestion des décharges urbaines dans l'aménagement durable, et de décrire les différentes méthodes et techniques qui seront utilisées tout au long de cette étude.

I.1. LE CONCEPT DE DECHARGE URBAINE ET SA PROBLEMATIQUE EN RDC

Le plus souvent située en dehors des grandes villes, une décharge publique ou encore terrain de décharge (au Québec, on dit plutôt un site d'enfouissement), est un lieu dans lequel on regroupe traditionnellement les déchets et ordures ménagères.Les décharges publiques ou privées posent de sérieux problèmes d' environnement dans les pays en développement, et les pays riches doivent suivre ou gérer des centaines de milliers de décharges, parfois anciennes et oubliées.

La République Démocratique du Congo vit actuellement de grands bouleversements. La plupart de ses centres urbains connaissent une importante redistribution de la population attribuable à l'urbanisation rapide, alors que la performance économique est généralement faible. Confrontées à de nombreuses difficultés, les autorités urbaines sont généralement jugées incapables de s'attaquer aux problèmes inhérents à l'urbanisation rapide, et semblent notamment avoir manqué à leurs obligations dans le domaine de la gestion des décharges urbaines, malgrél'adoption des lois qui exigent que les autorités urbaines gèrent les décharges.

En effet, dans la plupart des centres urbains de la RDC, les autorités collectent et éliminent de façon sûre une fraction seulement des déchets produits quotidiennement. Et même dans ce cas, la collecte des déchets solides se limite habituellement aux centres-villes et aux quartiers riches, pour un service généralement irrégulier. La plupart des autres secteurs de la ville ne reçoivent aucun service public d'élimination des déchets solides. On élimine habituellement les déchets industriels, sans les traiter, en les déversant dans l'environnement.

Par conséquent, la plupart des exploitants et des résidents urbains doivent enfouir ou brûler leurs déchets solides, ou se débrouiller pour s'en débarrasser. D'où la présence des décharges non contrôlées, d'abord discrètes et négligeables mais qui grossissent rapidement, naissantau hasard le long des routes, dans les espaces libres, les vallées ou les drains, les ravins et les espaces publics. C'est ainsi que dans la ville de Kinshasa, il n'est pas rare de voir s'empiler des décharges nauséabondes modifiant l'environnement urbain.

Chaque jour dans le monde(2010), l'activité humaine produit environ 10 millions de tonnes de déchets (hors agriculture et construction) ce qui représente une production mondiale d'environ 2,5 à 4 Milliards de tonnes de déchets par an (c'est-à-dire plus que les productions mondiales de céréales et d'acier réunies). Pour les seules décharges municipales, l'estimation est plus précise : 1,2 milliards de tonnes. Un Européen produit en moyenne 600 kg de déchets par an là où un Américain en produit 700 kg/an. La production est de 150 à 300 kg dans les grandes mégalopoles du tiers monde. L'OCDE estime à $ 125 milliards le marché des déchets et les grands pays émergents (Philippe Chalmin 1998). Toutes ces statistiques montrent en fait que la bonne gestion des décharges qui sont produites, devient donc un nouvel enjeu auquel on doit répondre.

Le taux élevé d'urbanisation entraîne une accumulation rapide de décharges. Les changements sociaux et économiques qu'ont subis la plupart des centres urbains depuis les années 60 ont également entraîné une hausse de la production de déchets par personne. On estime que le Nigeria produit 20 kilos de déchets solides par personne par an (NEST, 1991)1(*). Avec une population estimée à plus de 100 millions d'habitants, cela donne 2,2 millions de tonnes par an. Dans les villes nigérianes de Lagos et d'Ibadan, on relève une hausse en flèche de la production de déchets.

A Lagos, celle-ci s'établissait à environ 625 000 tonnes en 1982. Ce chiffre, selon le Ministère fédéral du Logement et de l'Environnement, devrait passer à 998 000 tonnes d'ici l'an 2000. A Kaduna, la production de déchets devrait passer de 258 000 à 431 000 tonnes au cours de la même période.

Longtemps la gestion des décharges a été une affaire de proximité, la localisation même de certaines décharges donnant lieu à des querelles picrocholines entre municipalités. La mise en place de politiques nationales est un phénomène plus récent où chaque pays a mis son génie et ses complexités propres. Plus récemment, on a pris conscience qu'il s'agissait là d'une problématique mondiale. Au-delà de la partie la plus connue sur le plan médiatique de la circulation des déchets dangereux et des déplacements de tous les Clémenceau de la planète, il y a des flux de plus en plus importants de ferrailles, fibres de récupération et plastiques récupérés dont les "mines" sont les vieux pays développés exportateurs vers les pays émergents. Pour nombre de filières, la part des matières premières issues du recyclage est déjà supérieure à celle des matières "primaires" (papier, certains métaux non ferreux...) (Philippe Chalmin, 1999).

En 2010, à la faveur d'une urbanisation non contrôlée et de ses corollaires, l'assainissement et la gestion des décharges sont devenus des préoccupations importantes. Il suffit de traverser la ville de Kinshasa, du Nord au Sud, de l'Est à l'Ouest, pour constater avec un profond regret, les manifestations du problème  de gestion des décharges. A Kinshasa, l'enlèvement des déchets ménagers n'est assuré que dans quelques zones résidentielles. Dans le reste de la ville, les déchargessont présentes sur la route ou dans des sites illégaux, ou sont déversées dans les égouts ou enterrées dans des ravins à ciel ouvert sans tenir compte des normes environnementales. (Hardoy et Satterwaite, 1992).

Ce n'est pas la quantité de déchets qui pose problème, mais plutôt l'incapacité des gouvernements et des sociétés d'élimination des décharges de s'en débarrasser. La situation qui prévaut à Nairobi en témoigne. Malgré une hausse annuelle d'au moins 6 % de la population entre 1977 et 1983, la quantité de déchets enlevés a chuté, passant de 202 229 tonnes en 1977 à 159 974 en 1983, une baisse de 21 % sur six ans. Ainsi, à la fin des années 70 et au début des années 80, l'organisme municipal responsable de l'enlèvement des ordures a enlevé en moyenne près de 10% d'ordures de moins par personne par an (Stren et White, 1989). On a observé une situation semblable à Malindi (une agglomération secondaire du Kenya), où la croissance de la population représente une importante contrainte. En 1991, environ 36 000 tonnes de déchets solides y ont été produits, mais le service municipal d'enlèvement n'en a pas transporté plus de 7 300 tonnes vers les décharges.

La réglementation sur la récupération des déchets est aujourd'hui devenue très stricte. Il est notamment interdit depuis la fin du XXe siècle de recourir aux décharges non contrôlées au profit des centres d'enfouissement techniques (CET) ou de l' incinération. Les décharges publiques n'ont toutefois pas toujours été situées en plein air. Cette situation est problématique en ce sens que ces sites sont fréquemment mal répertoriés dans la ville province de Kinshasa, entravant de la sorte la protection de l'environnement naturel ainsi que la sécurité et l'hygiène des populations résidant à proximité.

Il existe d'autres modes de stockage des déchets: l'utilisation en remblaiement ou en sous-couche routière de certains déchets du BTP, l'enfouissement de déchets dangereux dans d'anciennes mines, les centres de stockage de déchets nucléaires à durée de vie courte ou longue.

I.1.1. LA TYPOLOGIE DES DECHARGES

Les décharges sont nommées différemment en fonction des déchets collectés.La classification générale des décharges montre qu'on distingue principalement trois types de décharges, classées selon les types des déchets (compostables ou biodégradables, inertes, recyclables, ultimes ou dangereux).

1°. Les décharges biodégradables ou compostables

Elles comprennent des ( résidus verts, boues d' épuration des eaux, restes alimentaires...), qui s'assimilent en première approche à la biomasse. Ils correspondent aux :

v Déchets de jardin qui sont produits par les collectivités, les sociétés privées d'entretien des espaces verts et les particuliers ;

v Déchets alimentaires ou « eaux grasses » qui sont issus essentiellement des métiers de la restauration et de l'industrie agro-alimentaire ;

v Déchets de maison qui sont produits par les particuliers.

Ces déchets sont au moins pour partie détruits naturellement, plus ou moins rapidement, en général par les bactéries, champignons et autres micro-organismes et/ou par des réactions chimiques (oxydation, minéralisation), laissant des produits de dégradation identiques ou proches de ceux qu'on peut trouver dans la nature, parfois néanmoins contaminés par des résidus de pesticides, de métaux, dioxines, etc., selon leur origine. Ils peuvent être revalorisés par différentes filières ( bioénergie, biocarburants, Compostage/ amendements/ engrais...).

Le CET :Centre d'Enfouissement Technique est une décharge qui contient les déchets biodégradables ou compostables, qui peuvent être les déchets des jardins, les déchets alimentaires, les déchets de maison etc. et les déchets recyclables qui sont constitués des matériaux de construction, des métaux, des matières plastiques, des déchets ménagers et assimilés, des déchets industriels banals, et des déchets des entreprises du commerce...

* 1la Nigerian Environmental Study/Action Team

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe