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Etude des déterminants et de l'ampleur de la vulnérabilité socio- économique des ménages urbains suite aux dépenses d'hospitalisation: cas de la clientèle du CNHU ( Centre National Hospitalier Universitaire )

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par Eddy N'HOUNDJO
Université d'Abomey- Calavi (Bénin ) - Maitrise en sciences économiques 2011
  

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D. Revue de la littérature :

Les dépenses en soins de santé et leur impact socio-économique ont fait l'objet de nombreuses recherches et publications en raison de l'importance que revêt ce sujet.

1. Santé et PIB.

L'étude réalisée par David et al (2004), sur l'influence de la santé sur le PIB a montré que la détérioration de l'état de santé entraine l'appauvrissement de la population et une plus forte détérioration de la santé, etc. (Cercle vicieux). Ce fut le cas de l'ex-URSS, où l'espérance de vie masculine a sensiblement diminué à la sortie du communisme ; et en Afrique subsaharienne où les taux d'infection du VIH sont élevés, le SIDA faisant accroître déjà considérablement les taux de mortalité des adultes. La variation moyenne des probabilités de mortalité est de 0,35% par an entre 1990 et 2000. Si l'on évalue prudemment la valeur d'une vie statistique (VVS) à 100 fois le PIB par habitant, cette variation de la mortalité en Afrique implique que le coût économique de l'épidémie équivaut à plus ou moins 15% du PIB du continent en 2000 (en supposant qu'environ 50% de la population est âgée de 15 à 60 ans et que 90% des personnes mortes du SIDA font partie de ce groupe d'âge). Cela correspond à une baisse du revenu de 1,7% par an de 1990 à 2000, chiffre nettement supérieur aux estimations actuelles de l'effet du SIDA sur le PIB (voir graphique 1).

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2. Santé et croissance.

Dans le rapport de la commission macroéconomie et santé de l'OMS (OMS, 2001), la santé est présentée comme le pilier du développement économique. A travers les diverses études réalisées dans certains pays du monde, on observe les différents résultats :

Au niveau macro-économique, l'impact de la maladie représente pour les sociétés une lourde charge tendant à avoir de graves obstacles économiques.

En effet, les maladies réduisent le revenu annuel d'un pays, ses revenus par tête et ses chances de croissance économique. Dans les pays les plus pauvres, les pertes se comptent chaque année par douzaines de points de pourcentage du PNB ; ce qui se traduit par des centaines de milliards de dollars des Etats-Unis. La commission a aussi constaté qu'au sein même des pays en développement, les maladies transmissibles, la mortalité maternelle et la sous-nutrition, si elles concernent toutes les catégories de revenus, frappent les pauvres beaucoup plus durement que les riches.

Une estimation statistique classique indique que chaque amélioration de 10 pour cent de l'espérance de vie à la naissance (EVN) correspond à une augmentation de la croissance économique d'au moins 0,3 à 0,4 point de pourcentage, les autres facteurs de croissance étant considérés constants (OMS, 2001).

La récente étude économétrique réalisée par Barro et Sala (1995), révèle que plus de la moitié de la différence de croissance entre l'Afrique et les pays d'Asie orientale à croissance rapide s'expliquent statiquement par les effets de la charge de la maladie, de la démographie et de la situation géographique, plutôt que par les variables plus classiques que sont la politique macro-économique et la gouvernance.

Au niveau du ménage, on constate qu'un épisode morbide peut condamner un ménage modeste à la pénurie de biens matériels, notamment lorsqu'il lui faut vendre ses biens de production pour couvrir des dépenses de santé.

En fait, nombreuses sont les raisons pour lesquelles la maladie fait peser une charge accrue sur les pauvres. Premièrement, ceux-ci sont beaucoup plus vulnérables à la maladie parce qu'ils ont moins accès que les autres à une eau saine et à un assainissement efficace, à un logement sûr et hygiénique, à des soins médicaux, à une information sur les comportements préventifs et à une alimentation appropriée. Ensuite les pauvres sont beaucoup moins à même de recevoir des soins médicaux, même quand ils en ont un besoin urgent, parce qu'ils habitent plus loin des prestataires, parce qu'ils n'ont pas les ressources financières nécessaires pour payer les soins et enfin, parce qu'ils ignorent les meilleures mesures à prendre face à un épisode morbide. Enfin tout comme déjà dit, les dépenses qu'entraine une grave maladie peuvent les acculer jusqu'à la misère en les forçant à contracter des dettes, à vendre ou à hypothéquer des biens de production (comme une terre). Une telle maladie peut plonger un ménage dans une misère prolongée qui peut même s'étendre à la génération suivante lorsque les enfants doivent quitter l'école pour travailler.

3. Santé et pauvreté.

Le document de référence sur la pauvreté et la santé, publié conjointement par l'OCDE et l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en collaboration avec le réseau du comité d'aide au développement (CAD) travaillant sur la réduction de la pauvreté, a eu pour conclusion, la recommandation suivante : une approche de la santé aux pauvres dans les pays partenaires (OCDE, OMS, 2003).

Cette approche de la santé aux pauvres consiste à Privilégier la promotion, la protection et l'amélioration de la santé des pauvres. Ensuite intégrer le développement de systèmes de santé favorables aux pauvres, s'appuyant sur des mécanismes de financement équitables. Enfin englober des mesures dans divers domaines qui exercent une influence déterminante sur l'état de santé des pauvres, notamment dans l'éducation, la nutrition, l'assainissement et l'approvisionnement en eau.

Selon Wagstaff (2002), il existe un lien de causalité à double sens entre la santé et la pauvreté.

En effet, la pauvreté engendre la mauvaise santé et la mauvaise santé entretient la pauvreté. La mauvaise santé ou la fécondité exceptionnellement élevée peut influer profondément sur le revenu des ménages. Selon cet auteur, il convient de noter que le revenu perdu est probablement une cause plus grande d'appauvrissement que les paiements directs de prestations sanitaires. Partant des inégalités entre pauvres et non pauvres face à la santé, il ressort que les inégalités en matière de santé s'exercent presque toujours au détriment des pauvres : ceux-ci ont tendance à mourir plus tôt et à présenter des niveaux de morbidité plus élevés que les riches.

Après avoir déterminé les causes des inégalités face à la santé, l'auteur insiste sur les paiements directs de soins. Les ménages ne doivent pas être contraints de dépenser plus d'un certain nombre de pourcentage de leur revenu en frais de santé ; toute somme dépassant ce seuil est considérée comme catastrophique. Dans plusieurs pays, plus de 1% de tous les ménages ont consacré ces derniers temps la moitié ou plus, de leurs dépenses extra alimentaires à se faire soigner (OMS, 2000).

4. Accessibilité aux soins et source de financement.

L'étude menée dans la commune de Sèmè-podji au sud du Bénin sur l'analyse de l'accessibilité des ménages ruraux aux soins de santé primaires, par Singbo Sagbohan (2007), a montré que le consentement des ménages à prépayer leurs soins de santé n'est pas le fruit du hasard mais il peut être plus expliqué par la rationalité économique. Le consentement à prépayer des ménages est influencé par des paramètres socio démographiques et économiques. Le niveau de revenu des ménages, l'âge des répondants, la tradition d'utilisation des services de santé de la localité (laquelle dépend de la propreté du centre de santé) influent sur le consentement à prépayer des ménages ruraux. De façon spécifique, les répondants âgés sont les plus favorables aux consentements à prépayer que leurs homologues plus jeunes. De même, les chefs de ménages riches sont plus favorables que les pauvres à des cotisations élevées. La valeur de consentement à payer qui favoriserait l'adhésion des ménages ruraux aux systèmes de préfinancement communautaire des soins de santé est de 8000F CFA.

Au terme de l'étude menée au Bénin sur la contribution des dépenses publiques de santé et du revenu par habitant à l'amélioration de la santé des populations, par Gangniahossou et Taïrou en 2007 ressort que le financement du secteur de la santé au Bénin provient de sources fondamentales : l'Etat, l'aide extérieure et les communautaires. L'implication de la communauté à la base dans le financement de la santé se renforce davantage depuis une dizaine d'années. Les montants alloués à la santé au cours des cinq dernières années sont encore éloignés de l'objectif de l'OMS et cette situation requiert des actions vigoureuses surtout au plan interne. Les parts revenant aux investissements dans le secteur n'ont pas atteint des niveaux élevés et proviennent en majorité du financement extérieur.

Par ailleurs, la capacité d'absorption du financement extérieur demeure faible.

L'analyse de l'incidence des dépenses d'investissements sur l'accessibilité des populations aux soins de santé montre une amélioration de la couverture du territoire national.

L'offre de soins de santé s'est améliorée. Il s'ensuit une maîtrise, voire une réduction du taux de prévalence de certaines maladies. Néanmoins, certaines disparités demeurent et découlent de la mauvaise répartition géographique des services de santé, d'une répartition inégale et inéquitable des ressources financières publiques et de la faiblesse générale des revenus des populations. Cela pourrait conduire à terme, si des mesures n'ont pas été prises, à une faiblesse accentuée d'accès, préjudiciable à un bon développement humain indispensable pour réduire la pauvreté.

De même, les efforts réalisés sont insuffisants pour permettre d'atteindre à l'horizon 2015 les objectifs du millénaire pour le développement en ce qui concerne la cible 5 (réduire le taux de mortalité infanto-juvénile de 166,5 pour mille en 1996 à 90 pour mille en 2015), la cible 6 (réduire le taux de mortalité maternelle de 498 en 1996 à 390 pour cent mille naissances vivantes en 2015) et la cible 8 (avoir maitrisé le paludisme et d'autres grandes maladies, et avoir commencé à inverser la tendance actuelle d'ici à 2015).

5. Conséquences économiques des prescriptions irrationnelles de médicaments.

L'étude menée dans la région de Dakar sur les conséquences économiques des prescriptions irrationnelles de médicaments aux malades dans les structures de soins, par Basenya (2003), a montré que ces prescriptions irrationnelles ont pour conséquences :

- L'élévation du prix moyen de l'ordonnance, l'achat incomplet de médicaments, le fractionnement des doses de médicaments.

- Un impact sur les dépenses de consommation mensuelle moyenne, le ménage risquant de se priver des autres biens pourtant de première nécessité au profit d'une ordonnance.

Du fait de la maladie, les personnes perdent une partie de leur aisance économique.

Lorsque les économistes ou les spécialistes de la santé publique tentent de quantifier cette perte d'aisance, ils considèrent généralement les éléments suivants : la perte de revenus marchands causée par la maladie, la perte de salaire résultant d'un épisode de maladie, la perte de capacité de gains de l'adulte résultant d'épisodes de maladie au cours de l'enfance, et la perte de gains futurs résultant d'un décès prématuré (Koné, 2005).

En somme, les conséquences économiques d'un épisode de maladie pour un ménage peuvent encore être aggravées si les dépenses encourues par celui-ci pour faire face à la maladie l'obligent à trop ponctionner ses ressources et à contracter des dettes. Il risque ainsi de se retrouver plongé dans une situation de dénuement total de laquelle il ne pourra s'en sortir ; ce qui aura des incidences sur le bien être de tous ses membres, et parfois aussi sur celui d'autres personnes de la famille. De nombreuses études ont montré que les ménages pauvres sont rarement assurés contre les effets catastrophiques d'une maladie et doivent donc vendre leurs maigres biens, comme du matériel agricole ou des animaux de ferme, ou encore hypothéquer leur terre pour maintenir une consommation minimale en dépit de leurs pertes de revenus marchands, tout cela pour payer les soins médicaux urgents. Cette réduction des biens de production peut les condamner à une misère persistante qui s'étendra au-delà de l'épisode aigu de maladie ; car il leur sera très difficile de rentabiliser de nouveau leurs activités de production. Le ménage endetté ne disposera pas de fonds de roulement nécessaire aux investissements à court terme qui lui permettraient de produire suffisamment pour rembourser ses dettes ; et il lui sera impossible d'emprunter sur ses futurs gains. Cette misère risque alors d'aggraver encore les conditions initiales favorables à la maladie.

A l'issue de cette revue de la littérature, nous retenons que la santé a un impact sur le niveau de vie des ménages. Les dépenses en soins de santé entrainent diverses conséquences sur les ménages (endettement, paupérisation etc.). Notre étude s'orientera vers les déterminants de la vulnérabilité des ménages suite aux dépenses de soins hospitaliers.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore