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Investissement dans le secteur agricole et la croissance économique

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par Luc Shindano
Université de Kinshasa RDC - Licence 2010
  

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INTRODUCTION GENERALE

0.1. PROBLEMATIQUE

Le développement peut être partiellement compris comme l'expansion de l'économie officielle ou des diverses activités économiques réalisées sous le ressort de l'état, régies par des arrangements institutionnels officiels sous forme de contrats, de réglementation et de fiscalité et la diminution des activités ne relevant pas du ressort de l'état.

S'il a longtemps été dit que le secteur agricole de la RDC avait le potentiel de devenir un grenier à grain de l'Afrique, on constante que les représentants gouvernementaux ne sont pas parvenus à mettre en place d'importants changements structurels depuis l'indépendance et que le pays continue à importer la nourriture (Bokamba, 1986). La production agricole a stagné ou baissé de façon constante tandis que les infrastructures et les équipements mal entretenus, se sont progressivement endommagés.

Dans l'ensemble, la performance du secteur agricole étant catastrophique, la croissance de la production des denrées de consommation courante ne parvenait pas à suivre le rythme de croissance estimée de la population depuis le début des années 70. La croissance de ce secteur (englobant à la fois l'agriculture commerciale et l'agriculture de substance) était par conséquent particulièrement lente depuis l'indépendance. En 1992, exception faite de certains produits comme le café, les fèves de cacao et les arachides, les produits agricoles n'atteignaient pas les niveaux de production enregistrés avant l'indépendance. L'agriculture de substance employait près de 60% de la population active du pays. Toute fois, ne disposant d'aucun outil technologique adéquat, les paysans congolais n'étaient pas en mesure de produire suffisamment pour satisfaire les besoins croissants de zones urbaines. En 1970, ce secteur avait contribué à l'ordre de 6.6% dans le PIB. En 1980 ce chiffre avait grimpé à 18.9 % et en 1986 à 20%. On notera cependant que cette hausse était davantage liée à la baisse d'autres secteurs qu'à des progrès réalisés dans le domaine agricole dans la mesure où la valeur de la production agricole diminua en chiffres absolus, dans le contexte de l'inflation galopante du pays (Leslie, 1993, pp.126-28).Les fonds d'aide au développement déployés par l'intermédiaire d'organismes gouvernementaux et couvrant les produits agricoles dans le cadre du programme américain, furent dérobés par certains représentants de l'État occupant des postes bien en vue.

Une enquête menée en 2001 a montré que 27% des ménages en RDC mangent un seul repas par jour, tandis que 2% de la population ne mangent pas chaque jour. (J. Ulimwengu, 2008, IFPRI / MINAGRI). La population frappée par l'insécurité alimentaire était estimée à 64% en 2001 et à 73% en 2002. En 1991, cette population était estimée à 31%. Le prix du blé et du maïs a doublé, de même que celui du riz, de l'huile végétale et des produits laitiers depuis 2003. Le coût de la vie est en hausse rapide dans les villes.

La consommation alimentaire journalière en RDC exprimée en calories et en grammes de protéines est restée plus ou moins normale jusqu'en 1992-1993, et depuis lors elle n'a cessé de se détériorer pour atteindre seulement 1.514 calories et 24,3 grammes de protéines en 2000 (E. Tollens, 2003).

L'observation la plus frappante est la consommation du manioc estimée à 288 kg par personne par an en 2000, avec une production générale annuelle de manioc de 15.959.000 tonnes, soit 859,5 calories représentant 57 % et une consommation de céréales par tête de 274 calories, soit 18%.

Une enquête de la FAO menée en 2002 sur la consommation des ménages de Kinshasa qui portrait sur 2000 ménages sélectionnés du centre à la périphérie, avait révélé que la consommation moyenne par jour était de 1.349 calories et 36 g de protéines. Ainsi, les habitants de Kinshasa consommaient presque deux fois moins de calories que la moyenne mondiale de 2.750 calories.

Au centre de Kinshasa, la moyenne était de 1.579 calories et 46 g de protéines contre 1.165 calories et 27 g de protéines à la périphérie. La même tendance a été observée à Lubumbashi, Kikwit (1.835 calories et 32,6 g de protéines) et Kindu (1.116 calories et 22,4 g de protéines). Des résultats similaires ont été signalés dans les districts des provinces du Nord et du Sud Kivu par ACF (Action contre la faim), ainsi qu'au Nord Katanga et Tanganyika par FH (Food for the Hungry) dans les enquêtes de 2008 et de 2009.

Les enquêtes nutritionnelles ont révélé que le taux général de malnutrition parmi les enfants de moins de 5 ans se situe entre 10 et 20% dans les districts de Kinshasa, alors qu'il est plus élevé à l'intérieur. (Kasaï 24 %, UNICEF / MoH, 2008). La situation nutritionnelle en RDC reste très critique dans les régions des provinces de l'Est (Kivu) qui sont en guerre civile. Les indicateurs estimés montrent encore une situation stationnaire ou en détérioration continue (Kankonde et Tollens, 2001).

L'analyse du secteur agricole effectuée en 2003 avec l'appui de la Banque Mondiale a révélé que des contraintes perçues dans le secteur agricole sont de deux niveaux : endogène et exogène. Les contraintes exogènes suivantes affectent l'expansion du secteur agricole en RDC : (a) les politiques économiques pratiquées par les gouvernements successifs qui ont dirigé le pays ; (b) les pillages de 1991 et 1992 ; (c) la dégradation des infrastructures économiques ; etc. Les contraintes endogènes identifiées sont : (a) la dégradation des infrastructures qui appuient les activités commerciales, menant à la non compétitivité des produits dans le secteur agricole ; (b) les services agricoles de base inadéquats, ayant donnés lieu à une faible productivité dans le secteur agricole ; (c) la faible capacité organisationnelle et technique des organisations de producteurs et (d) l'insécurité foncière. (M. Kapambwe, 2009).Tenant compte de cette situation nous nous sommes donné le choix d'analyser l'investissement dans le secteur agricole et la croissance économique en RD. Congo.

0.2.QUESTION DE RECHERCHE

La question de recherche que nous avons retenue pour ce travail est celle-ci : « Est- ce que les investissements dans le secteur agricole en République Démocratique du Congo ont favorisé la production agricole ? Quels peuvent avoir été les effets sur la croissance.

0.3 HYPOTHESE DU TRAVAIL

Nous avons retenu comme hypothèse de travail, l'investissement dans le secteur agricole permet à augmenter la production agricole et cette augmentation peut avoir un impact positif sur la croissance économique et l'amélioration de condition de vie des populations congolaises.

0.4 CHOIX ET INTERET DU SUJET

a. Choix du sujet

Le choix du sujet a été piloté par notre observation et gout pour l'exploration scientifique. La prépondérance qu'occupe l'agriculture dans l'économie congolaise que ce soit sur le plan de la sécurité alimentaire ,des recettes en devises ,de l'emploi ou du développement national en général et de l'ampleur de la pauvreté , ont stimulé en nous cette curiosité de savoir comment l'agriculture qui a été toujours à l'ordre du jour de tous les gouvernements de la R.D.C ne parvient pas à se relancer pour permettre aux populations congolaises en général et celles des milieux ruraux en particulier d'améliorer leurs condition de vie.

b. Intérêt du sujet

Ce sujet revêt un intérêt particulier dans ce sens que, non seulement ça nous permet de relever les insuffisances dans ce secteur mais aussi il nous permet de savoir la cause du déclin du secteur agricole en particulier et celui de l'économie congolaise en général. En plus nombreux sont ceux qui pensent, comme moi avant d'appréhender ce sujet que l'agriculture joue un rôle prépondérant dans tous les pays qui veulent se lancer dans le processus du développement.

0.5 DELIMITATION DU SUJET

Notre travail est limité dans l'espace géographique de la République Démocratique du Congo et dans le temps, notre travail s'étale de 1960 à 2000.

0.6 APPROCHE METHODOLOGIQUE

Concernant l'approche méthodologique utilisée pour mesurer l'impact de l'investissement dans le secteur agricole et de celui-ci sur la croissance économique, une approche traditionnelle était d'estimer une relation entre les différentes variables qui composent les investissements dans le secteur agricole et la production agricole et celle-ci son impact sur la croissance économique en RDC. Les investissements dans secteur agricole étaient considérés comme exogène. Il s'agit d'évaluer l'effet des investissements dans l'accroissement de la production agricole considérée comme endogènes et de voir si cet accroissement peut avoir d'effet sur la croissance économique. Mais il existe des possibilités d'interaction bidirectionnelle entre les investissements dans le secteur agricole et la production agricole et celle-ci et la croissance économique, et en plus, l'exogèneité des investissements doivent d'abord être établis comme le suggère KANWAR (2000).

Afin de s'affranchir des problèmes de régression fallacieuse sur les données temporelles, les résultats récents sur l'économétrie des séries chronologiques ont été exploités. Notamment l'utilisation des modèles vectoriels autorégressifs (VAR) et les propriétés de Co-intégration.

0.7 CANEVAS DU TRAVAIL

En plus de l'introduction générale et de la conclusion générale, ce travail est structuré autour de quatre chapitres comme suit : le chapitre 1. Parle des fondements théoriques des investissements dans le secteur agricole et de la croissance économique ; le chapitre 2. Le secteur agricoles et la croissance économique ; le troisième parle des investissements dans le secteur agricole en R.D.C et le dernier parle de la méthodologie économétrique utilisée et les résultats qui constituent le chapitre 4. En fin nous formulerons des recommandations à partir de ces résultats.

Chapitre I

FONDEMENT THEORIQUE DU ROLE DES INVESTISSEMENTS DANS LE SECTEUR AGRICOLE ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE

I.1. INTRODUCTION

Il existe une certaine unanimité au sein des économistes sur l'importance du secteur agricole dans une économie en développement. De la pensée des physiocrates jusqu'aux écrits des auteurs comptemporains, le secteur agricole demeure un pilier important sur lequel doit s'appuyer tout décollage de l'économie.

Les historiens font d'ailleurs remarquer que dans nombreux pays dits développés d'aujourd'hui, la révolution agraire a été un préalable à la révolution industrielle. Cette vision justifie la place centrale qu'occupe l'agriculture dans la théorie du développement.

L'agriculture soutenue par l'augmentation des investissements aura comme effet, l'augmentation sensible de la part des produits agricoles transformés en produits différenciés à forte valeur ajoutée. L'investissement dans le secteur agricole permet aussi l'amélioration de la productivité agricole et porte sur le développement de l'agriculture business et des agro-industries. Cet investissement tien aussi des forces économiques, sociales et politiques positives qui donnent un nouvel élan à la croissance et au développement à savoir le potentiel que représentent les marchés agro-alimentaires nationaux, les possibilités de substitution des importations de produits alimentaires à forte valeur ajoutée et les taux rapides d'urbanisation sur le pays. Puisque l'investissement joue un rôle clé dans la croissance économique, nous sommes amenés à nous demander par quels mécanismes il peut agir sur la création de richesses ? Nous verrons que, l'investissement est source de croissance parce qu'il stimule la demande globale dans un pays.

I.2. L'INVESTISSEMENT DANS LE SECTEUR AGRICOLE

L'investissement correspond aux dépenses destinées à augmenter le potentiel productif dans une entreprise, mais également à la réalisation d'équipements collectifs par l'Etat.

Le rapport entre l'investissement et la croissance agricole n'est pas évident sur le plan statistique. Rares ont été les projections qui analysaient les implications de la croissance agricole au niveau de l'investissement. Depuis les années 60, les modèles de croissance économique du type Harrod/Domar relient la croissance à long terme de la production totale à des changements dans le capital immobilisé, mais il est difficile d'établir une relation ayant réellement une valeur statistique entre les investissements et la production agricoles, au niveau global. En effet, il est difficile d'une part de définir l'investissement agricole et d'autre part, de le mesurer ? Dans un petit nombre de pays en développement seulement, les statistiques de la comptabilité nationale indiquent la formation de capital par secteur et, quand c'est le cas, les chiffres sont difficiles à interpréter. La formation brute du capital fixe dans l'agriculture, en pourcentage du produit intérieur brut(PIB), est très variable et sa relation avec la croissance ne ressort pas clairement. Cela est dû aux difficultés que pose, sur le plan méthodologique, l'évaluation des investissements dans l'économie non commerciale et à l'influence d'autres facteurs tels que l'emploi d'intrants ; les conditions climatiques et les variations de la qualité et de la productivité du capital ainsi que les décalages très divers entre les investissements et le résultat obtenu pour différents types d'investissements. Peu études économétriques sont réalisées car elles demandent une grande quantité de données et elles sont couteuses. Les résultats n'ont pas toujours une grande valeur statistique. Au niveau supérieur de ségrégation ou dans un projet particulier, l'analyse des couts-avantages est une activité de routine et les difficultés diminuent, sans toute fois disparaitre. D'après BINSWANGER(1993), la croissance agricole est le résultat combiné d'une série de relations de cause à effet qui s'enchainent, notamment des facteurs exogènes et des possibilités, grâce aux interventions du secteur public face aux réactions du secteur privé et des agriculteurs.

I.2.1. FACTEURS EXOGENES

Ces facteurs sont l'environnement agro-économique naturel, la croissance démographique, les progrès automatiques des technologies et les possibilités commerciales internationales. La dotation en ressources naturelles a une grande influence sur les décisions d'investissement. Les investissements réalisés par les secteurs publics et privés sont fortement influencés par le patrimoine naturel, favorisant les régions les plus positives que négatives sur la croissance économique. La croissance de la production doit être étayée par une demande effective et une main d'oeuvre active. En ce sens, la population peut être un élément moteur. En revanche, elle peut être une entrave où la malnutrition ou la mauvaise santé réduisent l'efficacité de la main d'oeuvre, si le nombre d'inactifs qui sont tributaires du système productif devient excessif, et les populations qui n'ont pas accès aux technologies appropriées ou à des incitations endommagent l'environnement. Dans de nombreux pays en développement, ce sont les effets négatifs de la croissance démographique qui prédominent. Le système commercial international détermine les possibilités qu'ont les pays de tirer profit de leurs avantages comparatifs et conditionne la structure de l'investissement agricole et les scénarios de croissance. Par exemple, après les négociations du cycle d'Uruguay de l'accord général sur les tarifs douaniers et le commerce(GATT), les échanges des produits agricoles modifieront la structure de la production agricole et créeront des possibilités de croissance agricole dans quelques pays, alors que dans d'autres, ils entrainent des ajustements. On peut encore accentuer considérablement la libéralisation des échanges de produits agricoles, d'où peut venir une croissance agricole supplémentaire dans quelques pays et une amélioration du bien être des consommateurs dans d'autres. Les modifications autonomes des technologies dérivant de la recherche fondamentale ou stratégie ou encore de ses retombées peuvent créer des possibilités d'investissement et de la croissance agricole. Les possibilités naissent quand des progrès technologiques sont accomplis, même s'ils ne sont pas toujours bénéfiques du point de vue social ou écologique. On peut prendre pour exemple les filets synthétiques dans le secteur des pèches, le sirop de glucose dans les industries consommatrices de sucre ou les progrès biotechnologiques en matière d'élevage.

I.2.2. INTERVENTIONS PUBLIQUES

Le rôle du secteur public est de façonner l'environnement, en définissant les politiques et en investissant dans les infrastructures de base et dans le capital humain afin de créer des externalités positives qui encourageront les opérations du secteur privé. Au niveau plus général, la stabilité politique et un cadre institutionnel et politique stable et prévisible, un équilibre macro économique garantissant les équilibres monétaires, budgétaires et extérieur, des taux de change réalistes et des marchés libres des capitaux sont des conditions indispensables pour attirer les investissements. Il faut en suite qu'il existe des services publics régulateurs pour que les opérations et les transactions privées puissent se dérouler dans un cadre institutionnel sur, ces mécanismes pourraient notamment garantir la sécurité des régimes fonciers, les contrôles sanitaires, la protection des contrats et de la propriété et un accès équitable aux garanties prévues par la loi. Dans le passé, les politiques de nombreux pays en développement ont été caractérisées par une discrimination anti-agricole se traduisant par les mesures telles que : surévaluation des monnaies nationales, taxation excessive des exportations agricoles, protection du secteur industriel, intervention du gouvernement dans la commercialisation des produits agricoles par le contrôle des prix, importance excessive des offices de commercialisation para-étatiques, réglementations administratives restreignant la libre circulation des biens et sous--équipement des zones rurales en services publics. Depuis les années 80, des programmes d'ajustement structurel ont tenté d'éliminer ces distorsions et de rendre les économies plus réceptives aux investissements. Le climat d'investissement peut être notamment amélioré par les mesures suivantes : redéfinition des rôles des secteurs publics et privés, décentralisation des prises de décisions (notamment rôle des ONG et approches participatives dans les programmes du développement), récupération des couts et durabilité financière des services gouvernementaux. Les mesures garantissant les mêmes chances pour tous et luttant, par une action ciblée, contre la pauvreté sont également importantes car elles créent un climat de stabilité sociale et politique et mettent en valeur les ressources humaines sous utilisées. Dans pratiquement tous les pays en développement, le processus d'ajustement n'est pas encore achevé et le contexte général continue de favoriser les investissements. L'investissement public est essentiel, lorsque l'investissement privé n'est pas en mesure de fournir un service indispensable, en raison de défaillances du marché ou parce qu'il s'agit d'un bien public. C'est le cas des infrastructures majeures, telles que l'irrigation, les routes rurales, la recherche agricole et la vulgarisation axée sur les petits exploitants, ainsi que pour la majeure partie des services d'éducation et de santé. Les investissements de ce type stimulent pratiquement toujours l'emploi d'intrants et la production agricole.

I.2.3. REACTIONS DU SECTEUR PRIVE

A de faibles niveaux de revenu, l'investissement des ménages agricoles est en premier lieu déterminé par des besoins de survie. Tant qu'un minimum de sécurité alimentaire n'est pas atteint, les décisions d'investissement sont caractérisées par une forte aversion contre le risque et par une préférence pour les résultats rapides qui peuvent aller à l'encontre de la durabilité et de l'efficacité. A des niveaux de revenus plus élevés, les ménages d'agriculteurs peuvent être hautement réceptifs aux incitations extérieures. Malgré la quantité de données requises et les problèmes d'interprétation, quelques études sur les création du secteur privé à un environnement favorable crée par les interventions des pouvoirs publics ont été publiées de temps à autres (BINSWANGER,1989 ; craig, pardey et Roseboom, 1994). Des études transnationales montrent que la production agricole et la demande de facteurs de production réagissent à des améliorations apportées dans divers domaines (santé humaine et éducation, recherche et vulgarisation, densité des réseaux routiers, nombres des filiales de banques rurales etc.) et que ces réactions sont significatives sur le plan statistique. Les analyses de l'investissement du secteur privé dans des services et installations avant et après récoltes sont plus rares et cette question mériterait une étude plus approfondie. Les données dont dispose laissent penser que les services de soutien privés répondent de façon plus modérée à une infrastructure et à un cadre général favorables et que la production agricole est fortement stimulée par la disponibilité de ces services.

Bref, la littérature ci-dessus, montre les contributions qui devront être apportées par les secteurs privés et publics, ainsi que le rôle de l'aide extérieure.

L'étude WAT 2010 base ses projections de la production agricole sur la demande effective projetée, sur la structure de production et le patrimoine naturel des différentes régions du monde. On obtient ainsi un modèle mondial qui peut être utilisé, comme l'avons fait ci-après, comme première approche permettant de prévoir les investissements agricoles requis. Etant donné que les ressources, naturelles mondiales sont soumises à une pression croissante et que les bonnes terres inexploitées se font rares, la croissance agricole devra reposer de plus en plus sur l'intensification des cultures, qui est synonyme d'investissements. Les personnes vulnérables sur le plan alimentaire, encore nombreuses, n'ont pas les moyens d'acheter des aliments ; leur demande s'ajoute à celle prise en compte dans le modèle WAT 20103 et rend encore plus complexes les estimations sur les investissements requis et sur leur orientation.

En outre, l'investissement n'aura pas pour seul objet de soutenir la croissance de la production agricole, il devra aussi garantir l'exploitation durable des ressources.

Par ailleurs, la croissance démographique se ralentit dans le monde entier et si les revenus augmentent, la demande alimentaire effectivement ne s'accroit pas dans les mêmes proportions. La technologie continue à progresser et tend à réduire les besoins d'investissement par unité de production. On ne sait pas très bien quelles seront les implications pour les besoins nets d'investissements agricoles, d'autant que les ressources ne sont pas systématiquement comptabilisées, mais il est certain que la qualité et la composition de l'investissement doivent changer radialement pour refléter le nouvel environnement économique qui s'est dessiné au cours des 20 dernières années et qui a été caractérisé par l'ajustement structurel, par l'ouverture de l'économie mondiale et par une évolution alimentaire mondial.

I.3. CROISSANCE ECONOMIQUE

L'étude de la théorie de croissance dans le processus de développement préoccupe non seulement l'attention des économistes classiques et néoclassiques, mais également de nos jours. Celle de beaucoup d'agents économiques. Cet intérêt porte notamment sur son histoire, les facteurs qui l'engendrent ; la déterminent, l'accélèrent, la freinent, le rôle qu'elle joue dans le processus de développement ( bien être), ses principales caractéristiques, les relations entre elles, d'une part, et la formation, l'éducation, l'environnement, le capital, la consommation et le progrès technique d'autre part, etc.

I.3.1. UNE BREVE HISTOIRE DES THEORIS DE LA CROISSANCE

La croissance est-elle synonyme du bien être ? La réponse est claire : non ! La croissance est appréhendée par usage des critères quantitatifs.

Alors que la croissance économique se réfère aux changements quantitatifs, le développement comme le bien être, lui inclut aussi des phénomènes qualitatifs comme, par exemple, la qualité de l'éducation et de l'enseignement, des changements salutaires à effets positifs pour le bien être des individus et de la communauté toute entière.

En effet, d'après SIMON KUZNETS et de nombreux autres économistes, la notion de croissance économique ne prend un sens précis que s'il est possible d'en mesurer quantitativement les données. A cet égard, l'indicateur le plus couramment utilisé pour mesurer la croissance est le produit intérieur brut(PIB). La croissance économique est nécessaire au processus du développement.

L'analyse de croissance occupe une place importante déjà dans les questions que se posent les économistes classiques.

1. APPROCHE DES CLASSIQUES

Selon les penseurs classiques intéressés au phénomène de la croissance économique, le sujet traité est la recherche, la description et la prévention des caractéristiques de la croissance économique. Le débat portent essentiellement sur l'aspect équilibré de la croissance. Parmi les protagonistes de cette façon de voir, il y a lieu de citer particulièrement : ADAM SMITH(1790-1790), THOMAS MALTHUS (1766-1834), DAVID RICARDO(1772-1823) et KARL MARX(1818-1883). En effet, ces auteurs assistent à la révolution industrielle et ils s'intéressent à très près à ses conséquences. Ils cherchent à donner une explication scientifique des forces qui gouvernent le fonctionnement et le développement de l'activité économique. Pour Adam Smith, a assisté à ce que l'on appelle, l'époque protocapitaliste. Dans son analyse, il a mis l'accent sur le rôle des économies d'échelle, de la spécialisation et du commerce international. Il est aussi l'inventeur de l'approche historique dans l'analyse comparative de la croissance.

Il a négligé le rôle du progrès technique dans la croissance en mettant l'accent surtout sur les économies d'échelle et sur la division du travail. Pour Thomas Malthus, il avait un schéma de croissance basé sur deux secteurs : les ressources naturelles et le travail.

Il a totalement négligé le rôle potentiel du progrès technique et de la formation du capital. Le mécanisme principal qui conditionne la croissance correspondait, selon Malthus, à la pression imposée par la croissance démographique et par les besoins imposée par la croissance démographique et par les besoins de subsistance de cette population croissante. L'équilibre est alors atteint uniquement grâce aux différentes catastrophes : la famine, la peste, la guerre...

Il préconisait alors d'adopter des politiques actives en vue d'éviter ces catastrophes, en favorisant les mariages tardifs, l'abstinence sexuelle...

Bref il va insister sur le réinvestissement productif de surplus. En suite David Ricardo, Il reconnait clairement la puissance productive supplémentaire qui peut provenir des machines et les perspectives de croissance fortes que ces derniers peuvent fournir aux secteurs non agricoles.

Etant en partie influencé par Malthus, il considère que les gains de productivité ne peuvent apparaitre que dans l'industrie. Mais l'utilisation progressive des terres de moins en moins fertiles ne peut que tirer vers le haut les prix agricoles et donc les salaires de substance. Cela doit conduire à l'épuisement des profits et donc, à l'arrêt de l'expansion économique (l'Etat stationnaire des classiques J.S. MILL). Bref il va aussi insister sur le réinvestissement productif de surplus. Pour Karl Marx, il est sans contester l'économiste classique qui a l'analyse la plus riche du capitalisme. Il a notamment rejeté le pessimisme de Malthus et Ricardo en reconnaissant la puissance productive qui réside dans la production en usine et le rôle de l'accumulation accéléré du capital fixe dans le progrès économique. Il a anticipé une expansion continue du commerce et la concentration de la production dans des unités de plus en plus grandes, sources d'économies d'échelle.

Il a néanmoins souligné la possibilité d'un ralentissement de la croissance par la difficulté de soutenir un progrès technique continu. Il a quand même considéré que cette baisse tendancielle du taux de profit pourrait être contrebalancée par d'autres facteurs. Ce progrès technique et l'accumulation du capital sont donc les deux services de la croissance chez Marx et SCHUMPETER : Par rapport à Marx, Schumpeter met l'accent sur le progrès technique plutôt que sur l'accumulation du capital. Il rejette totalement l'analyse de Malthus et de Ricardo concernant la contrainte imposée par la pression de la population.

Schumpeter distingue deux modèles d'opérations d'une économie capitaliste : le flux circulaire qui correspond à une situation où la technologie est statique et le développement économique où la technologie et l'organisation de la production changent avec une dynamique soutenue par des innovations. On a alors une suite d'équilibres potentiels qui ne sont jamais atteints car les innovations successives déplacent continument l'économie.

Le rôle de l'entrepreneur apparait alors pleinement dans la recherche et la mise en oeuvre des innovations comme sources de profit. Ces innovations correspondent à l'invention et la réalisation de nouvelles combinaisons qui peuvent correspondre à :

- l'introduction des nouveaux biens ;

- l'introduction des nouvelles méthodes de productions ;

- l'ouverture de nouveaux marchés ;

- la découverte et la conquête de nouvelles sources de matière premières ;

- une nouvelle organisation pour l'industrie.

Pour résumer, l'économie de l'innovation et des idées et des idées est une économie de biens non rivaux, en partie exclusifs grâce aux brevets, qui induit des effets d'externalité et rendements croissants donc l'existence d'une concurrence imparfaite. Bref, il a insisté sur le rôle de l'entrepreneur comme grappes d'innovation. En fin HARROD, parle d'un modèle à un seul secteur de production (un seul bien) et à un seul pays. Il étend le modèle keynésien de base en y incluant la dynamique du capital (l'investissement) et de l'emploi (la population active) Harrod s'interroge sur la capacité des économies capitalistes à réaliser une croissance qui respecte l'équilibre du marché du bien et de celui de travail simultanément. Il a posé donc deux problèmes :

· Problème de court terme d'existence de l'équilibre ;

· Problème de long terme de stabilité de l'équilibre.

Le modèle Harrod était bien sûre conforme aux sentiments qui avaient ces économistes à la sortie de la crise de 1929. Mais les tarentes glorieuses correspondaient à un sentiment de confiance dans la croissance équilibrée. Bref, le taux de croissance est fonction du rapport entre le taux d'épargne et le taux d'investissement.

2. APPROCHE DE NEO-CLASSIQUE

Les penseurs néoclassiques reprochent aux classiques essentiellement ceci : ils appliquent les hypothèses d'analyse de courte période à l'étude de la longue période de la croissance économique. Puisque à long terme les différents paramètres de l'analyse deviennent flexibles d'où le problème du « fil de rasoir » ne devait pas se poser. Ainsi donc, pour les néoclassiques, « la croissance est nécessairement équilibrée par la flexibilité des prix des facteurs de production, permet d'en assurer le plein emploi ». en d'autre mots, s'il y a excès d'offre de travail (du par exemple à la croissance démographique), cela fera baissé le salaire, cette situation incitera les entreprises à rechercher davantage de main d'oeuvre et donc à choisir une combinaison des facteurs moins capitalistes.

De cette façon, la substitution du travail permettre l'éclosion de la croissance économique et d'assurer le plein emploi, quelle que soit l'ampleur de la croissance démographique et celle de la croissance économique. Bref, la croissance est équilibrée en plein emploi puisque l'intensité capitalistique et la quantité s'ajustent à la quantité de travail.

L'un des représentant et protagonistes authentique de l'approche néoclassique est ROBERT SOLOW. Il a publié, en 1956, une contribution à la théorie de la croissance économique. Pour SOLOW, cherche effectivement à rétablir la validité de la croissance équilibrée en relâchant une hypothèse importante de Harrod : la fixité des prix qui implique la fixité des coefficients de production. Solow va introduire une technologie avec des facteurs substituables. Cela va modifier radicalement les résultats négatifs de Harrod. Ce modèle est publié par Solow en 1956. L'onde de choc de la crise de 1929 n'est pas encore dissipée et le débat sur la stabilité du capitalisme est très vif. Keynes répond en affirmant que l'Etat à un rôle régulateur à jouer à court terme. En théorie de la croissance, Harrod et Domar, montre que la croissance des économies capitalistes est instable. Le modèle de Solow est une réponse à cette affirmation. Il montre que la croissance est stable, grâce à l'introduction d'une fonction de production ayant des propriétés particulières. Le coeur du modèle de Solow est en effet la fonction de production néoclassique.

Y=F (K, L) (1)

où L, est le nombre des travailleurs et K, est le stock du capital.

Alors la fonction de production utilisée est la fonction Cobb douglas :

Y= L1-á K á (2)

Et la résolution du modèle se fait de manière très simple en passant en variables par tête.

Y/L=f (k)=ká , (3) et l'on a

rK =áY et wL= (1-á) Y.

k =K/L est le capital par tête, et y=Y/L est le revenu par tête. En prenant la dérivée logarithmique, on trouve

k./k= K./K -L./L=k./k -n (4)

L'évolution du stock de capital s'écrit donc

= - ä

= - ä -á = -ä-n (5)

D'où l'on trouve l'équation forte simple.

=sf(k) -(ä+n)k ; (6)

avec le niveau du capital par tête ko donné.

Ce modèle simple explique donc les différences de niveau par les différences de taux d'épargne, mais n'explique pas encore les différences.

Figure 1. Dynamique de taux de croissance ni même l'existence d'un taux de croissance par tête strictement positif.

Par ailleurs, cette période connait d'importantes découvertes scientifiques de très grande ampleur : relativité générale, mécanique quantique (laser, nucléair, transitor). Le modèle de Solow introduit un progrès technique exogène, fruit de l'activité scientifique dont les déterminants ne sont pas économiques.

En incorporant le progrès technique le modèle devient

Y=F (AtK,L). (7)

Le progrès technique augmente la productivité du capital.

Remarque : dans le cas de Cobb -Douglas, la neutralité du progrès technique dans les sens de Hicks, Harrod et Solow est équivalente d'où :

Y=F (K, AtL), (8)

Atest le progrès technique qui est exogène et qui croit au taux a. Donc l'évolution de l'économie peut se résumer par les trois équations suivantes :

= sF(K,AtL)-äK (9)

= n

= a

La théorie des déterminants économiques dans le rythme de progrès techniques est réalisée bien plus tard, et donnera lieu à la théorie de la croissance endogène. Le modèle de Solow, montre que dans sa forme la plus simple, il justifie une intervention publique systématique pour permettre une croissance optimale des économies de marché. Cependant, les insuffisances«Solowiennes » sont telles que certainséconomistes vont s'y plonger davantage. C'est le cas en l'occurrence de MANKIW-ROMER-WEIL(1992). En ce qui concerne Le rapport Meadows (1972) et l'approche systémique, l'objectif principal des auteurs du rapport  Meadow était la reconnaissance dans un contexte mondial des interdépendances et inter actions de 5 facteurs critiques : explosion démographique, production alimentaire, industrialisation, épuisement des ressources naturelles et la pollution. Partant du constant que la quasi-totalité des activités humaines obéissent à une loi de nature exponentielle (les cinq variables évolueraient selon une progression géométrique). Ces auteurs ont illustrés que la croissance de la population humaine obéit à une loi exponentielle (suite géométrique selon Malthus).

La structure du système qui traduit la dynamique de la croissance de la population est schématisée ci-dessous :251652096

NAISSANCE PAR AN

251646976251658240251657216251656192251655168251654144251653120

DECES PAR AN

251650048

POPULATION

251649024 (+) (-)

251664384251661312251659264251660288251667456251668480

TAUX DE NATALITE

251648000

TAUX DE MORTALITE

251651072

251666432251663360

251665408251662336

Ce système à deux boucles. Celle de gauche est positive, elle représente ce que l'on peut déduire de la courbe de croissance exponentielle observée. Etant donnée une population à taux de natalité constant, plus cette population est élevée, plus le nombre de naissances annuelles sera élevé. La boucle de droite est négative, l'évolution d'une population est fonction du taux moyen de mortalité lequel reflète l'état global de santé d'une population. La mortalité tend à déduire l'accroissement de la population. A taux de mortalité constant, un accroissement de la population tend à accroitre la mortalité annuelle en valeur absolue. Un nombre de décès diminues la population ce qui toujours à taux de mortalité constant provoquera l'année suivante, un nombre de décès inferieur à l'année.

3. CROISSANCE ENDOGENE

Le modèle de Solow n'explique pas la croissance, il signalait simplement que grâce au progrès technique, la croissance peut perdurer. Pour le tenant de la théorie de la croissance endogène, le progrès technique ne tombe pas du ciel. La croissance est ainsi assimilée à un phénomène auto entretenu par accumulation de quatre facteurs principaux : la technologie, le capital physique, le capital humain et le capital public. Le rythme d'accumulation de ces variables dépend de choix économiques, c'est pourquoi on parle de la théorie de la croissance endogène. Cette théorie à été publiée pour la première fois par PaulROMER(1986) qui a cependant renouvelé l'analyse en proposant un modèle qui repose sur les phénomènes des externalités entre les firmes : en investissant dans nouvel équipement, une firme se donne les moyens d'accroitre sa propre production mais également celles des autres firmes concurrentes ou non. Pour Romer, le changement technique sera d'autant plus intense que les innovateurs espéreront en tirer un profit important. Le progrès technique n'est pas exogène, il est produit.

Pour cet auteur, l'économie est composée d'un secteur qui produit le bien final, qui est utilisé pour consommer et investir. Ce secteur va utiliser différents machines. La création d'une idée nouvelle sera la création d'une nouvelle machine. Le bien final est produit avec la fonction :

Y=Lp1-á iá di avec 0 1

Où LP est le travail utilisé pour la production. xi est la quantité de bien i utilisée dans la production et A est la diversité des biens intermédiaires(ou encore des machines). Il faut bien comprendre que dans ce modèle la croissance repose sur cette fonction. L'augmentation de A, par hypothèse augmente la productivité globale des facteurs. En suite LUCAS (Prix Nobel en 1995), qui a montré l'importance du capital humain désigné comme l'ensemble des capacités apprises par les individus et qui accroissent leur efficacité productive. L'éducation est un investissement dont l'individu attend un retour. En fin BARRO, qui a démonté que le capital public n'est qu'une forme de capital physique. Le capital public comprend également les investissements dans les secteurs de l'éducation et de recherche. En dehors de ce trois auteurs nous avons aussi MANKIW-ROMER-WEIL(MRW)quipostulent que,l'accumulation des facteurs classiques, à deux seuls ne suffitpas à expliquer toute la problématique de la croissance. D'où, l'adoption d'une vision plus large du capital en considérant le capital humain, de manière distincte. En introduisant ce nouveau facteur, la PTF diminue, intuitivement, sa part dans l'explication de la croissance c'est le fameux «  résidu de Solow corrigé ». Cette extension du modèle de Solow implique donc que la part du revenu du capital physique ne peut pas être, toute seule, une mesure précise de l'importance globale du capital. Une mesure plus large du capital augmente la possibilité que des différences de l'intensité du capital puissent expliquer, après des différences de revenu par tête entre pays. Pour eux :

a. la croissance provoque l'accumulation du facteur résiduel qui, lui-même, suscité la croissance. En d'autres mots, la recherche du profit maximum explique la course au progrès technique, et cette course explique elle-même la croissance économique.

b. alors que les classiques et les néoclassique partent de l'hypothèse des rendements constants et, dès lors, la croissance peut être un phénomène auto entretenu.

c. d'après les économistes modernes, quatre idées-forces sont à retenir :

· le moteur de la croissance, ou « le facteur résiduel » provient essentiellement de l'accumulation de connaissance ;

· l'accumulation du capital humain est aussi, un domaine qui influence au plus haut degré la croissance économique. Pour ROBERT LUCAS, le stock de connaissances ou en d'autres mots, le capital humain, est un facteur endogène de croissance ;

· les dépenses d'infrastructures publiques constituent elles aussi et d'après les modernes un élément déterminant de la croissance économique ;

La formulation mathématique de leur modèle se présente comme suit

Y= KáHâ (AL)1-á-â , á, â á +â (11)

Où K est le stock du capital physique, H le stock de capital humain et L le nombre de travailleurs. Les rendements de K, L et H sont considérés constants. Il faut noter que dans ce modèle, le progrès technique est neutre au sens d'Harrod.

Puisque les dépenses publiques induisent la croissance économique, il est indiqué qu'on a maintenu à un niveau significatif, cela, même en période de crise et de conjoncture difficile ; Keynes l'avait déjà dit : l'investissement public est nécessaire à la croissance. Dès lors, il faut que les gouvernements résistent à la tentation de détruire les dépenses d'investissement en période de la crise, sous le prétexte de pouvoir in contenir les dépenses courantes.

Rappelons que, pour les classique et les néoclassiques, le progrès technique et la population étaient des déterminants exogènes ? Ainsi donc, la croissance ne s'auto entretenait pas et ne constituait pas un processus cumulatif.

Les modernes, eux affirment que les déterminants de la croissance sont endogènes. L'économiste qui a le plus soutenu les idées nouvelles de la théorie des effets externes, aux « externalités » et puisent copieusement dans la pensée de SCHUMPETER (innovation, esprit d'entrepreneuriat, etc.).

Tout en s'intéressant épisodiquement les économistes RAMSEY (1918), YOUNG(1928), SCHUMPETER(1934), KORIGNT(1944), la problématique de la croissance disparait du devant de la scène pendant une longue période où l'allocation des ressources (et non leur création) deviennent le principal objet de curiosité des économistes (Walras, Keynes, Debreu...). Malgré tous, les travaux ont donné lieu à un corps de théorie modernes de la croissance, assez élémentaires, partageant un certain nombre de caractéristiques communes :

· Des comportements concurrentiels ;

· Une dynamique d'équilibre ;

· L'analyse du rôle de rendements décroissants et de leur relation avec l'accumulation du capital physique et du capital humain ;

· L'analyse de la relation entre le revenu par tète (per capita) et le taux de croissance de la population ;

· Et plus récemment, l'analyse du rôle du progrès technique et d'influence des monopoles sur ce progrès.

Le travail précurseur de Ramsey(1928) est en fait resté ignoré jusqu'aux années 1960. La problématique de la croissance n'a été vraiment ravivée que plus tard par les travaux de Keynes Harrod(1939) et Domar(1946).

Etant réalisés après la grande dépression, ces travaux ont surtout mis l'accent sur l'instabilité du système capitaliste.

Le nouveau récent des théories de la croissance hérite surtout des modèles néo classique de Solow et de consommation de type plutôt Keynésien. Les implications `une vision Keynésienne de l'économie pour l'analyse de la croissance apparaissent plus clairement dans le post Keynésien de KALDOR (1955-1956).

La réintégration du modèle de Ramsey a permis de considérer un comportement de consommation plus riche.

En résumé, l'approche moderne de l'analyse de la croissance économique affirme que, le facteur résiduel est endogène, que l'équilibre de la croissance économique peut se réaliser en plein emploi, que le processus de la croissance est endogène ment cumulatif.

1.3.2 COMPTABILITE DE CROISSANCE.

La comptabilité de la croissance repose sur deux hypothèses du modèle de Solow : la fonction de production néo-classique, et l'hypothèse de concurrence pure et parfaite. En effet, on a :

Y= F(A,K,L) en différenciant ,

dY= dK+ +

Comme la concurrence est parfaite et les rendements constants, la maximisation du profit de l'entreprise représentative donne :

= r,

=

En notant á la part du revenu du capital dans la valeur ajoutée, et 1-á la part du travail ;

á = et 1-á= ,

On trouve en divisant l'équation ci-dessus par Y,

= á + (1-á) +  ;

Le dernier terme est l'augmentation de la production non expliquée par l'accumulation des facteurs, c'est le résidu de Solow qui représente l'apport du progrès technique exogène. On peut noter :

= - á -(1-á)

Chaque élément du terme du droite peut se mesurer, le taux de croissance de la production, du capital est du travail

, , et la part du capital á. On peut donc mesurer simplement le résidu de Solow. Ce résidu est aussi appelé productivité globale des facteurs, PGF(ou TFP en anglais). Cette mesure du progrès technique est très souvent utilisée, car elle est fort simple et très instructive.

I.4. L'INVESTISSEMENT ET LA CROISSANCE

Ce point, bien sûre, nous permet de montrer le rôle de l'investissement dans la croissance économique.

L'investissement est considéré comme clé de la croissance, car il rend plus efficace le travail humain. Mais il ne suffit pas d'investir pour croitre davantage : à compter d'un certain niveau, l'efficacité de l'investissement se heurte à la loi des rendements décroissants : sans progrès technique, l'accumulation d'équipement ou de bâtiments ne mène pas très loin. Ce progrès dépend d'investissements spécifiques dans la recherche ou la formation. Dans les pays en développement où l'investissement devait avoir plus fort impact, les études ne mettent pas en évidence une influence significative de l'investissement sur la croissance. Une inefficacité qui renvoie à des faiblesses institutionnelles.

Les politiques de soutien à l'investissement conservent cependant une certaine légitimité, à condition d'être très sélectives.

Le rôle de l'investissement dans la croissance économique est généralement tenu pour acquis. Ainsi, Walt Rostow affirme, en 1960, que la phase de décollage économique se caractérise par le passage du taux d'investissement de 5% à 10%. Cet ordre de grandeur tiré de l'expérience des pays occidentaux lors de la première révolution industrielle, doit d'ailleurs être augmenté, car les techniques employées sont aujourd'hui beaucoup plus gourmandes en capital qu'au XIXème siècle. L'historien Paul BAIROCH estime ainsi qu'il fallait investir l'équivalent de six mois de salaire pour se lancer dans l'industrie cotonnière au début du XIXème siècle, contre 300 mois dans les années 1950. Comment peut-on justifier ce rôle important de l'investissement ?

Chapitre. II

LE SECTEUR AGRICOLE ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE

Il existe une certaine unanimité au sein des économistes sur l'importance du secteur agricole dans une économie en développement. De la pensée des physiocrates jusqu'aux écrits des auteurs contemporains, le secteur agricole demeure un pilier important sur lequel doit s'appuyer tout décollage de l'économie. Les historiens font d'ailleurs remarquer que dans de nombreux pays dits développés d'aujourd'hui, la révolution agraire a été un préalable à la révolution industrielle. Cette vision justifie la place centrale qu'occupe l'agriculture dans la théorie du développement. De nombreux auteurs de ce courant de pensée tels LEWIS (1955), HIRSCHMAN (1958), FEI et RANIS (1964), ou encore MELLOR (1966) y ont consacré des écrits importants. Et même en cette période du 21e siècle, la mise en oeuvre de politiques agricoles efficaces par la FAO demeure une condition nécessaire à l'éradication de la faim et la réduction des inégalités dans les pays du monde.

L'analyse de l'impact du secteur agricole sur la croissance et le développement économique se fait suivant plusieurs points de vue dans la littérature économique. Les premiers auteurs de la théorie du développement lui assignaient un rôle "passif" dans l'économie. LEWIS (1955), HIRSCHMAN (1958), RANIS et FEI (1964) pour ne citer que ceux-là, le situent en amont des activités des autres secteurs de l'économie qui impulsent réellement le développement. L'agriculture doit fournir au reste de l'économie les ressources dont il a besoin pour son fonctionnement. La part du secteur agricole est ainsi vouée à la décroissance au fur et à mesure que l'économie croît.

Mais, La notion d'une agriculture au service du développement du reste de l'économie, réservoir de main d'oeuvre et de capital à exploiter, recule de plus en plus devant celle qu'il faut s'engager dans la voie du développement agricole pour lui-même et que l'agriculture peut parfois s'avérer un secteur en tête de l'économie, surtout en période d'ajustement économique .Un développement du secteur agricole en tant que secteur d'activité dans l'économie est également un gage d'atteinte d'un niveau de développement économique. La coexistence des secteurs urbain et rural ne transparaît plus comme une aberration en ce sens qu'un développement du secteur agricole permettrait de voir des améliorations de niveau de vie dans le monde rural. Avant d'exposer plus en détail ces différentes approches de l'impact de l'agriculture sur la croissance de l'économie, il est opportun de définir ces concepts.

2.1. Définition des concepts

2.1.1 Agriculture

L'agriculture dans son acception large désigne l' « ensemble des travaux transformant le milieu naturel pour la production des végétaux et des animaux utiles à l'homme ». En plus donc de la culture des végétaux, sont également prises en compte les activités d'élevage, de pêche et de chasse.

Du point de vue économique, l'agriculture représente un secteur d'activité, une activité génératrice de revenu à partir de l'exploitation des terres, de la culture des animaux, etc. À ce titre, elle contribue à la formation du revenu national et emploie de la main d'oeuvre. Les principes d'économie politique peuvent donc s'appliquer à l'agriculture afin de comprendre les différents mécanismes qui concourent à son fonctionnement en tant qu'activité économique. Il s'agit des mécanismes de production, de maximisation du profit, de formation des prix, d'écoulement du produit, etc. C'est un secteur d'activité doté d'un caractère spécifique pour l'économie d'un pays ; il répond au besoin le plus important de l'être humain : l'alimentation.

L'activité agricole est dotée de nombreuses spécificités dont il faut tenir compte pour comprendre son fonctionnement :

Ø La Terre.

La Terre joue un rôle particulier dans l'activité agricole. Les techniques agricoles exigent d'être développées sur des grandes étendues de Terre, les superficies des exploitations agricoles se mesurent souvent en hectares. Comparativement à l'activité industrielle, la Terre est un facteur de production important pour la pratique de l'activité agricole. Par ailleurs, l'abondance ou non des Terres peut justifier le système de production pratiqué. Ainsi, dans les zones où le facteur Terre est limitant, l'activité agricole sera plus intense en capital ou en travail. Contrairement aux zones dans lesquelles ce facteur est abondant où l'activité sera extensive.

Ø Les conditions naturelles et les saisons

La dépendance de l'agriculture vis-à-vis des conditions naturelles et des saisons est très marquée. Elle l'est davantage dans les pays en développement où la maîtrise des techniques sophistiquées n'est pas encore un acquis. Cette dépendance entraîne certaines conséquences : la saisonnalité de l'emploi des facteurs et le risque. La saisonnalité des facteurs, même si elle n'est pas spécifique à l'agriculture impose à la fonction de production agricole des caractéristiques particulières. On parle par exemple de tomates pluviales, de tomates irriguées. Quant au risque, aucune activité économique n'y échappe. En agriculture, au risque classique qui provient de l'incertitude quant au prix auquel une marchandise sera vendue, s'ajoute une incertitude sur la quantité de produits obtenus avec des moyens de production et une technique de production donnée. Un orage peut par exemple ravager l'ensemble des résultats, une pluviométrie peu abondante peut entraver le développement normal des plantes, une épidémie peut détruire la production d'un élevage.

Ø La rigidité de la demande

Concernant la demande des produits alimentaires, elle est peu sensible aux prix (loi de KING) et au revenu (loi d'ENGEL). Mais, il faut tout de même faire la distinction entre produit alimentaire et produit agricole. Tout produit alimentaire n'est pas agricole et tous les produits agricoles ne sont pas alimentaires. Cependant, il apparaît que la rigidité de la demande alimentaire se transmet pour l'essentiel à la demande des produits agricoles. Cette situation a pour effet une difficile intégration de l'agriculture dans une économie en croissance.

La notion de croissance économique est ainsi devenue une préoccupation pour les économies car au-delà de la satisfaction des besoins de la population, l'objectif de l'économie est aussi de connaître la phase de croissance et de développement économique. En RDC, un taux de croissance à deux chiffres reste une condition nécessaire à un développement économique.

L'agriculture, en tant que secteur d'activité de l'économie peut contribuer à la croissance de celle-ci. Dans la théorie économique, la contribution de l'agriculture à la croissance économique se fait selon plusieurs points de vue. Le caractère "primaire" des activités agricoles en fait souvent un secteur en amont des autres. Il est donc un secteur d'activité au service des autres secteurs dans le processus du développement. Mais au-delà de ce rôle de secteur en amont du développement, d'autres auteurs estiment que le développement du secteur agricole pour lui-même offre aussi des gages d'un véritable développement. Les sections suivantes ont pour objet d'exposer ces différentes approches.

2.2 Agriculture au service du reste de l'économie

L'élément central des modèles de développement expliquant le rôle de l'agriculture sur la croissance est la notion de surplus, généré dans le secteur agricole. À cet effet, les physiocrates reconnaissaient que l'importance d'un surplus agricole était essentielle pour la bonne santé des finances publiques et le niveau de l'activité économique.

Trois préoccupations majeures ressortent de la littérature sur le rôle de l'agriculture dans la croissance et le développement économique:

· Les déterminants de la génération d'un surplus dans le secteur agricole à travers des gains de productivité dus à l'investissement et aux innovations ;

· Les différents mécanismes de transfert de ce surplus ;

· L'utilisation de ce surplus pour réaliser le développement industriel via les investissements publics, lorsque ce surplus est transféré par les taxes.

Avant 1950, de nombreux auteurs affirmaient que la croissance du secteur agricole a précédé ou peut être causé la révolution industrielle. En 1767, à l'aube de la révolution industrielle, J. S. MILL affirmait que la productivité de l'agriculteur limite la taille du secteur industriel. Les historiens de la révolution industrielle ont noté la récurrence d'une certaine logique par laquelle la révolution agricole a précédé la révolution industrielle par un décalage de cinquante à soixante années.

Mais à partir de 1950, les économistes considéraient de plus en plus le secteur agricole comme un secteur retardé dans l'économie, générateur d'un surplus de main d'oeuvre tel que l'a formalisé LEWIS (1955). L'intérêt était porté sur la croissance résultant dans le secteur non agricole. Le secteur agricole devait fournir à ce dernier les éléments nécessaires à son expansion.

En s'inscrivant dans cette logique, l'économiste KUZNETS (1964) distingue quatre voies par lesquelles l'agriculture concourt au développement économique:

A. Les produits

Le secteur agricole fournit la nourriture permettant d'alimenter les travailleurs des autres secteurs. Il fournit également à l'industrie les matières premières. Un secteur agricole productif fournira des produits bon marché, d'où une amélioration du niveau de rémunération réel et donc une possibilité d'accumulation pour les autres secteurs. De plus, l'augmentation de la production agricole a un effet sur la croissance du Produit Intérieur Brut (PIB).

B. Le marché

Le secteur agricole peut constituer une demande de biens industriels et de services. Une amélioration de la productivité dans ce secteur devrait permettre l'amélioration des revenus du monde paysan et par conséquent l'accroissement de leur consommation. Le secteur agricole peut ainsi faciliter l'émergence de nouvelles débouchées pour les industries.

C. Les devises

L'exportation de produits agricoles est une source de devises pour l'économie. Dans un contexte où l'activité agricole est importante, ces devises peuvent servir à l'importation des machines et matières premières dont a besoin l'industrie pour se développer. D'un autre côté, l'agriculture peut permettre l'économie de devises en produisant des denrées qui étaient autrefois importées.

D. Facteurs de production

L'agriculture fournit aux autres secteurs le surplus de main d'oeuvre dont elle dispose.

Ces analyses de KUZNETS se retrouvent dans différents travaux des économistes du développement d'alors. L'accent était mis sur le développement industriel, car lui seul était à même de fournir des conditions d'un véritable développement économique. Cette fascination pour la modernisation leur a fait avoir une « doctrine de primauté de l'industrialisation sur le développement agricole, qui a sapé du même coup les possibilités de contribution de l'agriculture au développement global » A. KRUEGER a résumé ces premières théories du développement comme composées de plusieurs fils directeurs :

· Le désir et la volonté de «modernisation»;

· L'interprétation de l'industrialisation comme la voie de la modernisation;

· La conviction qu'une politique de «substitution des importations» était nécessaire à la protection des industries «naissantes»;

· La méfiance à l'égard du secteur privé et du marché et la conviction que le gouvernement, en sa qualité de tuteur paternaliste et bienveillant, devrait prendre la direction du développement;

· La méfiance vis-à-vis de l'économie internationale et le manque de confiance dans les possibilités de développement des exportations des pays en développement.

Nous présentons ci-dessous en détail les implications d'un développement du secteur agricole sur des pans particuliers de la réalité économique selon les économistes du développement de la première génération.

2.2.1 Agriculture, offre de produits alimentaires et croissance de la population

L'agriculture subvient au besoin le plus important de l'homme : l'alimentation. En effet, bien que tous les produits alimentaires ne soient pas agricoles, il existe tout de même un lien très étroit entre produits alimentaires et produits agricoles.

La ration alimentaire d'un individu est un indicateur direct de son bien être, et elle peut expliquer de façon indirecte ses aptitudes et capacités au travail. La théorie du capital humain développée entre autres par SCHULTZ et BECKER présente la composante santé de l'individu comme un élément contribuant à augmenter sa productivité. Cet état de santé est largement tributaire de nombreux éléments dont la qualité des aliments consommés par l'individu. MELLOR (1970) note l'effet que peut avoir une situation de malnutrition sur la productivité des travailleurs. La malnutrition qu'il faut distinguer de la faim entraîne des déficiences, ce qui élève le taux de morbidité et diminue la résistance aux parasites.

Une offre de produits alimentaires en qualité et en quantité en provenance du secteur agricole, couplé de politiques de redistribution, augmente les chances d'avoir des travailleurs en bon état de santé et donc plus productifs. Certes, l'offre de produits alimentaires peut provenir des importations, sans que le secteur agricole n'y contribue énormément. Mais dans les premières phases du développement, les économies manquent d'assez de ressources financières ; le secteur agricole doit ainsi produire abondamment pour permettre l'économie de devises qui pourraient être affectées à d'autres investissements.

De plus, GILLIS M. et autres soulignent l'importance que pourrait recouvrir la notion d'autosuffisance alimentaire pour une économie. Ils attirent l'attention sur le danger pour la santé économique, que représente la dépendance à l'égard des importations alimentaires. L'alimentation tend de plus en plus à devenir un bien stratégique, quasiment du même ordre que l'armement. Ainsi, un pays dépendant des autres pour sa nourriture pourrait subir des pressions de différents ordres par ces derniers.

De plus, la croissance démographique faisant fondre les excédents alimentaires mondiaux, les pays fortement importateurs des produits alimentaires feraient par conséquent face à des prix élevés pour satisfaire leur demande. Et plus récemment, avec le développement des biocarburants, de vastes superficies cultivables sont utilisées à cet effet, au détriment des produits agricoles destinés à la consommation alimentaire. Dans le même ordre d'idées, l'explosion des classes moyennes dans les économies chinoises et indiennes s'est faite avec une augmentation de la demande alimentaire en terme qualitatif.

Le besoin de consommer de la viande et des produits dérivés est allé croissant. Pour des pays d'Asie de l'est à l'exemple de la Thaïlande, grand producteur de riz, il devenait plus rentable de cultiver pour nourrir le bétail. La hausse des prix du riz dans les pays d'Afrique subsaharienne, importateurs nets de ce produit, et plus généralement la crise alimentaire sont des conséquences de ce changement de conjoncture mondiale.

Une augmentation de l'offre de produits alimentaires est aussi nécessaire pour faire face à la croissance démographique. L'accroissement de la population est sans aucun doute le mieux connu de tous les problèmes du développement économique. Il constitue l'argument le plus souvent avancé en faveur de l'augmentation de la production agricole. En plus de l'accroissement de la population en terme quantitatif, un accroissement des besoins de la population est souvent observé au fur et à mesure que s'installe le développement économique. Les besoins alimentaires vont croitre. La production se doit d'évoluer à un rythme au moins égal. À défaut, des risques de survenance d'une crise alimentaire se font plus grands. L'offre de produits alimentaires émanant du secteur agricole a ainsi un rôle pour contribuer à assurer la sécurité alimentaire.

2.2.2 Agriculture et réserves de changes

Tout comme KUZNETS ou encore MELLOR, de nombreux économistes du développement s'accordent sur l'effet positif que peut avoir le secteur agricole sur la détention de devises étrangères. Si l'on considère les cinq étapes du développement présentées par ROSTOW à savoir :

Ø La société traditionnelle ;

Ø Mise en place des conditions préalables au décollage ; décollage ;

Ø Marche vers la maturité ;

Ø Ère de la consommation de masse.

Lorsque les premières étapes du développement sont franchies, il devient opportun de disposer des biens de capital nécessaires à une industrialisation en rapide expansion. De même, la demande en biens de consommation importés, de meilleure qualité se fait plus importante. Comme le souligne MELLOR (1970), l'effet conjoint de ces types de besoins exerce une pression sur la demande de devises étrangères.

L'agriculture peut contribuer de façon importante aux recettes nettes en devises étrangères. D'une part en se substituant aux importations présentes et potentielles, et d'autre part en produisant plus pour l'exportation. MELLOR (1970) en offre un exposé plus détaillé de cette contribution. D'après lui, la réduction des importations peut prendre deux formes :

· Substitution des produits agricoles importés par des produits nationaux. Cela nécessite tout de même que cette production agricole soit plus rentable que les importations ;

· Réduction des importations non agricoles, ceci consécutivement à une modification des structures de consommation au profit des produits alimentaires nationaux.

Concernant les exportations agricoles, sauf dans le cas des pays riches en ressources naturelles (pétrole, minerais, etc.), elles constituent l'essentiel des exportations lors des premières phases de développement. Il est donc bénéfique de se spécialiser dans la production de produits spécifiques destinés à l'exportation. Les ressources doivent être affectées au produit qui assurera aux investissements les rendements les plus élevés comparativement à d'autres utilisations possibles des ressources. Cette spécialisation en un produit agricole peut avoir des avantages tels que présentés par MELLOR (1970). Notamment l'évolution de la maîtrise technique qui accompagne généralement toute spécialisation. Toutefois, une telle spécialisation peut avoir des conséquences à long terme particulièrement la détérioration des termes de l'échange. Malgré cet inconvénient, l'histoire présente des exemples de pays qui ont su bénéficier des mouvements à la hausse de certains produits de base pour réaliser des investissements dans l'industrie.

2.2.3 Agriculture et formation du capital

Dans les premières phases du développement économique, les besoins en capital sont immenses pour le pays. Il y a nécessité de capitaux pour la création directe d'emplois non agricoles par la construction d'usines et par l'acquisition de machines.

Le capital nécessaire au développement économique provient généralement de trois sources : l'aide étrangère, les investissements étrangers et l'épargne nationale. Les deux premières sources ont l'avantage d'apporter des capitaux importants sans peser sur la consommation intérieure. Mais dans le cas particulier de l'aide, elle peut être assortie de restrictions politiques et économiques désavantageuses mettant en mal l'indépendance du pays. L'investissement étranger quant à lui nécessite, pour une grande efficacité, le développement au préalable des infrastructures (routes, communication, énergie).

Un pays à faible revenu décidant de ne pas recevoir ou de moins solliciter l'aide étrangère devra ainsi faire appel à ses ressources propres notamment son secteur agricole qui est prépondérant. CHENERY et SYRQUIN (1975) ont souligné que l'agriculture devrait être source de transferts de capital et de main d'oeuvre vers les zones urbaines pour encourager le développement général de l'économie.

De nombreux mécanismes existent pour faire passer les ressources créées dans le secteur agricole vers le secteur industriel. MELLOR (1970) distingue quatre formes par lesquelles l'agriculture peut contribuer à la formation du capital : taxation des bénéfices agricoles, modification des termes de l'échange, compression des investissements dans l'agriculture, marché rural des biens industriels.

1. Taxation des bénéfices agricoles

La taxation du secteur agricole est par exemple un moyen de transférer le surplus financier du secteur agricole vers l'industrie. L'exemple du Japon est souvent présenté à cet effet. Pays à revenu faible et à population très dense au 19e siècle, le Japon a su axer son développement sur le secteur agricole. Le gouvernement a joué un rôle actif dans l'investissement consacré à l'infrastructure et aux industries. À la fin du 19e et au début du 20e siècle, c'est le gouvernement qui a fourni le tiers ou la moitié environ des investissements totaux dans le pays. Pendant ce temps, les recettes fiscales provenaient de 50 à 80 % du secteur agricole. La part de l'agriculture dans les revenus fiscaux de l'état entre 1888-1892 était de 80% et elle était encore de 40% en 1918-1922. Ces ressources ont été très importantes pour financer les investissements publics et les services de base comme l'éducation et la recherche. La mise en place de cette structure fiscale a été centrale. Elle a permis d'extraire une part du surplus de l'agriculture pour financer l'industrialisation.

2. Modification des termes de l'échange

Une augmentation de la production agricole peut entraîner une baisse des prix. Cette baisse des prix a pour effet une amélioration du salaire réel dans le secteur non agricole de telle sorte que le salaire nominal peut y diminuer sans pour autant affecter le niveau de vie. Les termes de l'échange s'en trouvent modifiés au détriment de l'agriculture et en faveur des autres secteurs. L'industrie percevra des profits plus élevés. Ces profits pourraient être utilisés pour la formation du capital ou pour la consommation dans les secteurs public ou privé. Il est question d'effectuer un contrôle de prix pour arriver à une augmentation rapide du prix relatif des produits industriels par rapport aux produits agricoles. Un transfert de valeur de l'agriculture vers le secteur industriel peut ainsi être observé.

3. Compression des investissements dans l'agriculture

Même si l'agriculture utilise parfois les produits issus des autres secteurs, elle a une contribution nette à la formation du capital dans ces secteurs.

4. Marché rural des biens industriels

La véritable croissance et le développement économique dépendent plus de l'expansion du secteur non agricole. Mais les obstacles à l'expansion de ce secteur proviennent aussi de la faiblesse des bénéfices sur investissement due à l'étroitesse des marchés. Un accroissement des revenus des agriculteurs offre ainsi des débouchés supplémentaires au secteur industriel.

2.2.4 Agriculture et transfert de la main d'oeuvre vers l'industrie

La notion de surplus de main d'oeuvre a été au centre des développements sur l'impact de l'agriculture sur le reste de l'économie. En se basant sur l'observation empirique, les économistes du développement de la première génération ont essayé de formaliser les différents mécanismes à travers lesquels l'excédent de main d'oeuvre du secteur agricole est transféré vers le reste de l'économie. Le cadre de l'analyse se fait généralement à travers un modèle bi-sectoriel. Ils mettent en évidence deux secteurs dans l'économie : un secteur traditionnel, de subsistance ou encore agricole et un secteur moderne ou non agricole. Les premiers éléments de ces analyses se retrouvaient déjà au 18e siècle. RICARDO (1817) dans The principles of politicaleconomy and taxation, a présenté le plus connu des premiers modèles. Il part de deux hypothèses : présence d'un secteur agricole à rendements décroissants et existence d'une main d'oeuvre sous-employée dans ce secteur. RICARDO affirme que le secteur industriel peut recruter dans le secteur agricole sans qu'il y ait une hausse de salaire dans le secteur urbain ou le secteur rural.

La version moderne des modèles bi sectoriels a été initiée par l'économiste LEWIS (1955). Il considère ainsi deux secteurs dans l'économie. D'une part le secteur moderne, développé, capitaliste dans lequel il existe un marché bien structuré. Et d'autre part le secteur traditionnel qui comprend principalement l'agriculture. Dans son modèle classique d'économie duale, LEWIS établit, à travers le marché du travail un lien entre la main d'oeuvre sous-employée et bon marché du secteur agricole et le niveau de salaire dans le secteur industriel.

Le secteur industriel ou encore secteur avancé utilise du capital qui peut être accumulé tandis que le secteur agricole utilise un facteur de production qui ne peut être accumulé, la Terre. Les travailleurs du secteur agricole ont une productivité faible voire nulle ; plusieurs employés exercent une activité qui aurait pu l'être par un seul. L'économie dispose ainsi d'un excédent de main d'oeuvre. L'expression « offre illimitée de main d'oeuvre » employée par LEWIS se justifie ainsi par cette abondance de main d'oeuvre non qualifiée. Pour LEWIS (1955), le développement consiste dans la « réduction progressive du secteur archaïque et le renforcement du secteur moderne ».

Bien que le surplus de main d'oeuvre soit observé aussi bien dans le secteur traditionnel que dans le secteur moderne, dans le secteur traditionnel, il est déguisé. En ce sens qu'une partie de la main d'oeuvre peut y être extraite sans que la production agricole n'en pâtisse, les travailleurs restant n'auront qu'à augmenter leur volume de travail.

Le secteur moderne va embaucher dans le secteur de subsistance grâce à un salaire un peu plus élevé mais qui reste tout de même faible. Il continuera à embaucher tant que la productivité marginale des travailleurs est supérieure au salaire. Un profit sera ainsi dégagé. Ce profit sera réinvesti par les capitalistes, ce qui accroîtra la productivité marginale et permettra d'entamer une nouvelle embauche. Ce cycle se poursuivra jusqu'à l'égalisation du salaire et de la productivité marginale des travailleurs. Il en résultera en fin de compte que tout le surplus de main d'oeuvre du secteur de subsistance sera absorbé par le secteur moderne. Cette baisse conséquente de la main d'oeuvre dans le secteur de subsistance y entraînera une hausse des salaires. De même, dans le secteur moderne, les salaires vont s'élever.

Ce modèle de LEWIS met l'accent sur la part croissante des profits dans le revenu national, liée à la progression du secteur capitaliste. L'élévation du taux d'investissement permet une croissance rapide. À la suite de LEWIS, FEI et RANIS (1964) vont montrer qu'en transférant le surplus de main d'oeuvre de l'agriculture vers l'industrie, l'économie peut complètement se développer. Ils vont modifier ou améliorer certaines hypothèses du modèle de LEWIS. L'absorption du surplus de main d'oeuvre est due à la modification de la répartition des facteurs de production et ils n'admettent pas que les travailleurs du secteur agricole aient une productivité marginale quasi-nulle. Pour FEI et RANIS, le transfert de main d'oeuvre doit être précédé d'une augmentation de la production agricole. Le taux auquel cette main d'oeuvre est transférée dépend du taux de croissance de la population, de la qualité des progrès techniques dans le secteur agricole et la croissance du stock de capital dans le secteur industriel.

Ces différentes approches du rôle de l'agriculture limitent cette dernière au rôle d'un secteur uniquement au service des autres pour l'atteinte du développement. Le secteur agricole doit fournir aux autres secteurs les ressources nécessaires à leur développement. Ainsi, le secteur agricole n'est pas en soi un moteur de croissance et de développement économique, mais il permet de réaliser ce développement via les autres secteurs de l'économie. Avec ces conceptions, la croissance et le développement renvoient à une « modernisation » de l'économie, le secteur agricole s'y intègre donc difficilement. Son rôle est d'amorcer le développement global de l'économie et ensuite de s'"éclipser".

Mais de plus en plus, des arguments plus récents plaident en faveur d'un développement du secteur agricole en tant que secteur d'activité propre. L'agriculture pourrait ainsi contribuer directement à la croissance et au développement.

2.3 Développement de l'agriculture en tant que secteur à part entière de l'économie

Il est certes admis que dans une économie en pleine croissance, la part du secteur agricole dans l'économie est vouée à la décroissance. La Banque Mondiale dans son Rapport sur le Développement dans le Monde (RDM) distingue trois catégories de pays : les pays à vocation agricole, les pays en transition et les pays urbanisés. Dans ces groupes de pays, la contribution de l'agriculture au PIB est, en moyenne, respectivement de plus de 40 %, 20 % et 8 %. Tandis que la part moyenne d'actifs occupés dans le secteur agricole est respectivement de 34 à 64 %, 43 % et 22 %.La raison vient des caractéristiques propres de l'agriculture qui est une activité dotée d'une productivité relativement faible. La BM résume mieux cela lorsqu'elle énonce une des hypothèses formulées par les économistes : « la croissance de la productivité agricole est intrinsèquement lente ». Il pourrait ainsi paraître difficile de se baser sur l'agriculture pour réaliser des objectifs de croissance et de développement soutenus.

Mais dans un contexte de décollage économique, l'agriculture peut s'avérer un secteur en tête de l'économie. Il existe des exemples où l'agriculture a crû plus rapidement que l'industrie. « Au Chili et au Brésil, l'agriculture s'est développée plus rapidement que l'industrie pendant la décennie 1990 ». Le RDM fait état d'une forte population rurale vivant en dessous du minimum acceptable. L'activité majeure de ces ruraux demeure l'agriculture. Ainsi, « du simple fait de sa taille, le secteur agricole est capital pour le développement, au moins à moyen terme».

La BM note également que dans les pays où la croissance non agricole s'est accélérée, l'écart entre revenus urbains et revenus ruraux s'est accentué. En effet, les mécanismes de redistribution du fruit de cette croissance ne sont pas toujours favorables au monde rural. Le développement du secteur agricole pour lui-même permettrait ainsi d'élever le niveau de vie des personnes vivant en milieu rural. En plus, les politiques qui consisteraient à taxer le secteur agricole ont eu un effet positif sur la croissance de nombreux pays industrialisés d'aujourd'hui. Mais ces politiques peuvent être désastreuses si elles sont mises en application immédiatement après la réalisation des investissements. Le risque est élevé que la poule soit tuée avant d'avoir pondu les oeufs d'or. D'ailleurs, comme le montre une étude menée par KRUEGER, SCHIFF, VALDÈS (1998) et d'autres, il existe une relation négative entre les politiques de taxation et la croissance globale de l'économie. Une croissance plurisectorielle s'impose ainsi pour assurer un développement harmonieux de l'économie. Le secteur agricole doit ainsi être développé pour son plein épanouissement.

Chapitre III.

INVESTISSEMEMENT DANS LE SECTEUR AGRICOLE DE LA RDC

La RDC, est un vaste pays à vocation agricole, où près de 80% de la population vit en milieu rural avec l'agriculture comme survie. Malgré le fort potentiel agricole dont dispose ce secteur, le pays connait néanmoins une faiblesse de productivité entrainant l'insécurité alimentaire, l'augmentation des importations des biens de première nécessité et de la baisse des produits de la rente.

Ce secteur de ce fait est réduit à des activités de substance et doit faire face entre autre au manque des infrastructures rurales et à l'enclavement des provinces, aux problèmes fonciers que connaissent certaines provinces du pays, à la modicité des allocations budgétaires, à la non application de différents programmes mis en place, soit c'est l'application mais en cours d'exécution, celui-ci s'arrête, à l'absence des lois qui doivent favoriser l'émergence du secteur agricole, à l'abandon du secteur agricole au détriment des organisations internationales et à l'inadéquation entre le niveau d'instruction de la population rurale et la production agricole.

Les conditions précaires de la population rurale provoquent ainsi l'exode rural de forces productives et actives. Les exportations agricoles ne représentent qu'environ 10 du PIB, en 2006 contre 40 en 1960 jadis florissant avec une production plus réduite.

Le secteur agricole aujourd'hui de la RDC totalement paralysé connait une astérie de productivité conduisant l'ensemble de la population congolaise à vivre en insécurité alimentaire. Les importations des denrées alimentaires (produits de première nécessité) augmentent et les exportations des produits de rente baissent.

La production s'est en effet réduite depuis quelques années à des activités de substance malgré des conditions naturelles favorables (environ 97 des terres arables bénéficient d'une saison cultivable de plus de 8 mois dans l'année, de plus, 34 seulement sont mises en valeur).

Ce problème sectoriel, partiellement lié à la faiblesse de la productivité, relève de problème d'accès aux marchés, d'évacuation des produits, de conservation, de la perte de main d'oeuvre agricole (suite aux conflits, aux maladies endémiques) et des semences de qualité, l'utilisation des techniques inappropriées, et du manque d'instruments de travail adéquats.

La place prépondérante qu'occupe l'agriculture dans l'économie congolaise que ce soit sur le plan de la sécurité alimentaire, des recettes en devises, l'emploi ou du développement national en général, constitue le point le plus important.

Selon toute vraisemblance, l'agriculture va continuer à l'avenir, à jouer son rôle statistique de moteur de la croissance économique de sorte qu'une croissance rapide au Congo ne peut pas être envisagée dans une amélioration significative et durable des résultats de l'agriculture.

Afin d'accélérer la croissance et le développement agricole, les décideurs doivent placer l'agriculture au premier rang de l'ordre du jour politique c'est-à-dire augmenter considérablement les investissements publics dans le secteur agricole et élaborer des politiques sectorielles globales qui tiennent compte des principaux facteurs-clés du développement agricole (technologie, capital humain, infrastructures physiques, institutions efficaces) ; et mettre un bon cadre d'investissement agricole qui est définit sur base d'une politique agricole puissante et une réglementation qui devra mettre toute personne physique ou morale ayant la possibilité de s'investir dans ce secteur en sécurité et à l'abri de tout risque.

il est donc à signaler un bon investissement agricoledoit être accompagné d' une bonne politique agricole bien définie et un code agricole bien détaillé sur base des besoins réels et des objectifs assignés par le gouvernement pour améliorer les conditions de vie des congolais et de la population rurale en particulier.

3. 1 LA POLITIQUE AGRICOLE

Le XIXème siècle fut connu et considéré par son libéralisme économique que traduisait sa doctrine économique par l'expression laissé faire, laisser passer, pour dire que l'Etat ne devait pas intervenir dans les affaires économiques.

Ce principe était la règle d'or jusqu'à la grande crise de 1929, année à partir de laquelle son application était remise en cause. Les difficultés et problèmes rencontrés sont en effet démentis, les enseignements du libéralisme économique selon lesquels l'ordre naturel se réalise lui-même dans la liberté des agents économiques, selon le postulat de l'harmonie spontanée de la recherche des intérêts privés et de la formation de l'intérêt général.

Le libéralisme classique qui célébrait les vertus de l'équilibre par le jeu du marché libre était ainsi démenti par les faits.

Le courant interventionniste selon lequel l'Etat doit intervenir pour corriger les abus qui peuvent se produire pour protéger les individus, les groupes ou les entreprises qui seraient en mesure de se défendre devenait la nouvelle règle.

Cependant, il faut noter que ce courant n'exclut pas l'initiative privée qui doit continuer à s'organiser et à diriger les entreprises, ni la concurrence qui doit servir de stimulant et demeurer le principal régulateur des prix.

Les libéraux modernes sont conscients que la liberté exige la règle, que les libertés économiques et sociales se situent dans un cadre institutionnel et juridique.

Cependant, ils reconnaissent que les problèmes économiques, tiennent une place importante dans la vie des relations modernes, sont étroitement de façon si rigoureuse les conditions et les limites de toute action, qu'il est impensable d'imaginer un Etat qui n'ait pas de politique économique et sociale, apparait ainsi un mythe.

Aussi a-t-on vu, un peu partout, les pouvoirs publics s'occuper de tous les secteurs de la vie économique, le secteur agricole n'a pas échappé à ce courant. En effet, la réglementation des prix, l'équilibre des marchés, l'exportation, l'orientation de la production sociale, ... sont désormais l'objet des préoccupations de pouvoirs publics.

Ces interventions, au début, se faisaient malheureusement, sous la pression des événements ou des groupes et non par une action cohérente et concertée. Il s'agissait, en effet, des actions sporadiques, isolées et non des interventions intégrées, conçues dans une politique d'ensemble, ce qui explique l'incohérence qui le caractérisait.

Après ces tâtonnements, il a été compris que la politique agricole est une composante de la politique économique générale. Les buts de la politique agricole doivent donc s'insérer dans le cadre plus large des objectifs de la politique économique globale.

3.1.1 Les objectifs de la politique agricole

Dans les pays occidentaux, les principaux objectifs de la politique économique générale se ramènent à un carré magique constitué par :

-une croissance économique équilibrée

-le plein emploi des facteurs de production

-la stabilité des prix

-l'équilibre de la balance des paiements.

La politique agricole ne peut se définir qu'en fonction de ces quatre objectifs et non en dehors d'eux.

Par contre, dans les pays sous-développés, en général et au Congo en particulier, où il est observé l'absence d'une politique économique globale, la politique agricole est, elle aussi, absente. On assiste plutôt à des tentatives de politiques agricoles qui se caractérisent par des actions isolées et disparates (TickerTicker, 1988).

Etant donné que la politique agricole doit se greffer sur la politique économique globale, il devient à présent possible de réfléchir aux domaines qui logiquement devraient relever de cette politique. Ainsi, sur base du diagnostic du secteur agricole congolais d'une part et des objectifs de la politique économique définis, cités plus haut d'autre part, une politique agricole faisant partie intégrante de la politique globale devrait logiquement poursuivre les éléments ci-après.

1. Action sur la surface cultivée

Il s'agit d'une opération judicieuse d'inventaire des surfaces exploitables. Cette question est fort importante pour le Congo qui connait d'abord des superficies relativement réduites, ensuite très dispersées rendant ainsi difficile l'emploi de nouvelles techniques de production.

2. Action sur l'intégration

Le problème consiste à analyser le transfert de la main d'oeuvre vers des activités non agricoles. Tant que le développement des secteurs non agricoles demeure peu dynamique, l'excédent de la main d'oeuvre agricole ne pourra trouver sur place des emplois suffisants.

Aussi observe-t-on dans les villes, une multitude des gens particulièrement des jeunes, soit dans des activités improductives, soit encore dans l'oisiveté totale. Il s'agit d'une force de travail non utilisée.

3. Action sur le capital

L'agriculture aujourd'hui, on peut partout dans le monde, a besoin du crédit qui permet la création des plantations et le financement d'autres activités. Il faut donc mettre en place un système de crédit pour atteindre et dépasser un seuil de rentabilité suffisant, ce qui fera bénéficier les paysans d'une aide financière.

4. Investissement intellectuel et encadrement

La prospérité de l'agriculture passe par des voies absolument prioritaires : d'abord des agriculteurs capables, ensuite les aider à suivre le train de l'évolution. La formation et l'information professionnelles constituent deux domaines spécifiques de la politique agricole. L'insuffisance de formation des paysans, contribue grandement à expliquer des situations de sous-productivité dans l'agriculture. Une des premières conditions de développement réside au fait que les gens doivent être conscients de leurs problèmes et ouverts au progrès technique.

5. La coopérative agricole

Les agriculteurs sont généralement dans bien de pays, géographiquement dispersés, organiquement anarchiques, politiquement inorganisés. Une bonne coopérative doit être affirmée à la base par les agriculteurs eux-mêmes et non une structure imposée.

3.1.2 Les insuffisances de politique agricole congolais

A partir des objectifs définis dans le cadre du plan quinquennal 1986-1990 et d'autres actions menées visant le redressement du secteur agricole depuis 1960, il y a lieu de relever un certain nombre de contraintes qui ont toujours bloqué la relance de l'agriculture.

A. Au niveau des contraintes éco-climatiques

Elles concernent les types de végétation, le sol, l'échelle de température, la quantité, la distribution et la rétention de précipitation pluviale. Il s'agit des données fondamentales naturelles qui constituent des limites pour l'agriculture. Pourtant, dans les actions définies par les différentes politiques agricoles, on ne constate pas un effort réalisé dans le sens de les maitriser ou les atténuer. Or c'est d'elles que dépendent les types de cultures, la nécessité plus ou moins impérieuse de procéder à temps aux divers travaux agricoles à programmer.

B. Au niveau e de la commercialisation

En République Démocratique du Congo, il a été observé qu'il n'existe pas un circuit de commercialisation efficace de nature à motiver des efforts tant dans la sphère de production que dans celle de la commercialisation. Tout semble avoir été au bon vouloir des intermédiaires.

-En ce qui concerne l'infrastructure de transport

Le réseau routier est tellement endommagé, que personne à l'heure actuelle, n'est en mesure de dire avec précision son état. La foret a récupéré une bonne partie des routes, et les érosions ont détruit ce qui restait encore en vigueur. Les ponts, pour la plupart en bois, et les bacs sont devenus presque des dangers publics.

L e réseau ferroviaire, avec de nombreux déraillements faute des pièces de rechange, ne constitue plus un moyen sûr. Le charroi automobile, dans presque toutes les provinces, est pour la quasi-totalité un tas de ferraille roulant.

-En ce qui concerne les prix

En dépit de la libération de prix, l'absence de marché organisé et d'un circuit de commercialisation, ont pour effet l'existence des marchés dominés par les intermédiaires qui spéculent à la baisse au niveau de la production et à la hausse au niveau du consommateur. Le producteur agricole, dans ce contexte, n'est plus grand bénéficiaire de la libération des prix et de ce fait ne se sent pas suffisamment motivé.

C. Au niveau technique et de la recherche

Il est constaté, à ce niveau, une faiblesse fantastique de l'encadrement de l'équipement et de l'approvisionnement des intrants agricoles. La recherche agricole semble, elle aussi, avoir été abandonnée.

Ø la faiblesse de l'encadrement

Le cultivateur congolais n'est pas suffisamment encadré dans les différentes structures :

· Au niveau du pouvoir public par le ministère de l'agriculture

· Au niveau des projets

· Au niveau des sociétés

· Au niveau des centres confessionnels et les coopératives.

Le manque des moyens de déplacement par les encadreurs, la maigreur de salaire, s'il est encore payé, de stimulants pour inciter le métier d'encadreur, seraient à la base de cet état des choses.

Ø la faiblesse des équipements et approvisionnement en intrants agricoles

L'équipement en intrants agricoles comprend les engrains, les semences améliorées, les produits phytosanitaires, vétérinaires, l'outillage agricole (houe, machette, hache...) et l'équipement de transformation de produits agricoles (moulins, décortiqueuses...). Leur cout est tellement élevé que les agricultures ne savent pas se les procurer, le niveau de vie du paysan étant très bas.

Ø l'insuffisance de la recherche agricole

L'INERA qui a remplacé L'INEAC ne joue plus son rôle comme il se doit, faute de chercheurs et des moyens financiers. Les Capsa (Centre Agricole de Production des Semences Améliorées) qui sont les exécutifs de l'INERA sont pratiquement tous mis en veilleuse par manque de moyens financiers, de cadres et d'une infrastructure propre à la production des semences.

3.1.4 Au niveau financier

L'absence d'une structure de crédit agricole, de la politique budgétaire à l'agriculture, des allocations en devises au service de l'agriculture et le manque d'investissement, démontre à suffisance le manque d'attention à l'endroit du secteur agricole.

Ø Absence de structure de crédit adapté aux besoins de masses rurales

Les banques et institutions financières ne consentent que très peu de crédit au secteur agricole. En outre, les institutions ne sont pas autorisées par la Banque Centrale à accorder de crédit à moyen et long terme dont a besoin le secteur de plantations et élevages.

En effet les interventions se limitent aux crédits à court terme et donc destinées à la commercialisation. Seules les agro-industriels sont bénéficiaires. Les conditions d'octroi de crédit demeurent très rigoureuses pour les petites et moyennes entreprises. Pour le secteur traditionnel, il n'existe pas un système de crédit approprié.

Ø Politique budgétaire

La part du budget des dépenses normales prévues par le Ministère de l'Agriculture et du développement rural ne dépasse pas en moyenne, 3% du budget des dépenses ordinaires de l'Etat.

En outre, la partie libérée effectivement du budget des dépenses ordinaires n'atteint qu'environ 50% de ce qui a été prévue. Enfin, la part de l'agriculture dans le budget d'investissement est encore plus insignifiante et irrégulière.

Ø Manque d'investissement

Le secteur moderne de plantations ne bénéficie pas tellement des investissements. Le vieillissement des plantations, la vétusté des usines et des équipements constituent la conséquence logique qui se traduit par la baisse sans cesse de la production.

3.1.5 Au niveau administratif, politique et démographique

Ø Administratif

La machine administrative est lourde et lente. Le Ministère de Finance ne libère à temps les fonds alloués et sont souvent simplement et purement supprimés. C'est aussi le cas à ce qui concerne les produits agricoles.

Ø Exode rural

La main d'oeuvre agricole rurale est mal rémunérée, ce qui la pousse à abandonner le travail pour chercher mieux en ville. En outre, la détérioration des conditions de vie observées dans ce milieu stimule et favorise l'exode rural. Il en résulte de difficultés sérieuses pour les entreprises agricoles dans le recrutement de main d'oeuvre.

Ø Manque de volonté politique

L'autorité politique n'est pas déterminée à orienter les différents programmes agricoles qu'elle a pourtant initiés.

En dehors de la politique agricole, il existe un autre outil institutionnel majeur qui est nécessaire pour relever le défis dans le secteur agricole c'est le Code Agricole.

3.2 LE CODE AGRICOLE

Il importe de créer des conditions minimales, de rétablir un cadre institutionnel pour la protection des agriculteurs, de grandes exploitations et du paysannat familial.

Le code Agricole se propose de mettre à la disposition de l'ensemble des acteurs un cadre cohérent et outil d'aide à l'action. Il est à signaler que le Code Agricole ne s'érige pas comme le code minier avec un cadastre bis, mais le code agricole respecte la loi foncière, ainsi que les prérogatives de ce ministère ; des propositions proposées par le code agricole aideront aux exploitants agricoles à réaliser une meilleure production sur l'ensemble du pays.

Le Code Agricole a pour but de créer un contexte harmonieux et incitatif entre l'entreprise agricole, d'élevage, ou pêche, les associations paysannes, les ONGD d'encadrement, avec l'Etat et ses services jusqu'au citoyen consommateur, en vue de tisser des relations profitables et durables entre ces différentes structures. Il s'agit de développer l'encadrement du paysan, de rétablir la sécurité physique, l'équité dans l'accès et la répartition des terres.

Les délais d'acquisition de terrain et de formalités de création d'une entreprise en RDC, sont très longs ; il faut donc alléger cette lourdeur administrative qui décourage les investisseurs et prive l'Etat source génératrice de recettes tant en monnaie local qu'en devises, réduire les pressions tracassières qui limitent les échanges commerciaux de produits agricoles. Il faut fluidifier les résolutions de conflits fonciers et sécuriser les terres pour les exploitants agricoles. Le Code Agricole a aussi pour objectif d'installer les bases d'une assiette fiscale qui équilibrera à terme les paramètres macro économiques d'un pays. En RDC, dans les années 80, la filière café et elle seule apportait chaque année 200 millions de dollars de devises annuelles en retour des exportations.

Le projet du Code Agricole présenté en 2010 par le ministre de l'Agriculture, il a essaie de montre l'importance du Code Agricole dans le cas de la décentralisation. Il s'agit d'amener les provinces à assumer en participant activement au développement régional en fonction des avantages comparatifs de chacune ; il s'agit aussi de mettre en valeur les ressources dans une perspective d'agriculture respectant nos écosystèmes et la biodiversité ; le Code Agricole prévoit que chaque projet d'envergure sera accompagné d'une étude environnementale. Enfin, le C ode associe tous les acteurs du secteur agricole, le secteur privé et les ONGD pour la mise en oeuvre du développement agricole de la RD Congo de manière à ce que l'Administration Publique, particulièrement celle du Ministère de l'Agriculture puisse mieux se concentrer et exécuter les fonctions régaliennes pour une meilleure efficacité. Le dit projet, selon le ministre, favorisera non seulement la redynamisation du marché national, mais aussi l'ouverture vers l'intégration sous régionale et l'intensification des échanges internationaux en tenant compte des engagements sous-régionaux et internationaux auxquels la République Démocratique du Congo a souscrit, tels que la CEEAC, la SADC, le COMESA, la CEPEGEL, etc.

En résumé, le Code Agricole détermine les conditions incitatives pour promouvoir l'investissement  agricole, sur le plan fiscal, énergétique, foncier, d'accès aux technologies, aux intrant et semences de qualité, aux informations sur les prix et marchés du secteur agricole.

3.3 LES PRINCIPAUX LEVIERS DE DEVELOPPEMENT AGRICOLE

Ces principaux leviers nous permettent, une fois l'appuyer de relancer le secteur agricole congolais.

Le secteur agricole est composé de deux types d'agriculture : un secteur moderne constitué de grandes exploitations agricole ou d'élevage et un secteur traditionnel de type familial, où sont cultivées des surfaces réduites suivant les techniques relativement rudimentaires. Les petites exploitants sont au nombre de 3 ou 4 millions, réparties sur 4, 5, 6 millions d'hectares, chaque ménage cultivant en moyenne 1,5 ha. Le système d'exploitation est peu productif et les rendements sont en fonction de la superficie plutôt que de la productivité de l'unité de surface. Les systèmes de production des cultures vivrières sont essentiellement pluviaux et les cultures dominantes sont les plantes à tubercules, la banane plantain, le maïs, le riz, l'arachide, le haricot, et le palmier à l'huile. L'exploitation agricole moderne se fonde essentiellement sur les cultures de rente (café, thé, palmier, hévéa, cacao, quinquina, canne à sucre).

Ces principaux leviers sont :

3.3.1 Irrigation et contrôle de l'eau

La RDC dispose d'un potentiel en terre irrigables estimé de 4 à 7 million d'hectares, incluant les petits périmètres de bas-fonds. Malgré ce potentiel très important, les périmètres aménagés ne dépassaient pas 13500 ha.les superficies de bas-fonds et marais non équipés représentaient alors 2000 ha et les cultures de décrue 1000 ha. En 2000, il était estimé que seuls 6 800 ha des superficies équipées étaient réellement irrigués.

La plupart des périmètres sont dans état de délabrement à cause notamment des destructions et des pillages enregistrés tout au long des années de troubles sociopolitiques, du manque d'entretien des infrastructures et de la faiblesse des capacités des exploitants.

Les systèmes d'irrigation à petite échelle avec participation majeure des producteurs sont réputés très performants. Par ailleurs, l'horticulture et la riziculture irriguées ont un potentiel productif et rémunérateur élevé sur les sites de Pool Malebo (vaste zone inondable par les crues saisonnières et située entre Kinshasa et le fleuve Congo avec une potentialité de 6 000 ha) et Loma (potentialité de 400 ha), grâce à la proximité des villes de Kinshasa et de Mbanza-Ngungu. De plus, l'irrigation et le drainage sont souvent mal maitrisés : les champs des horticultures (zones urbaines et périurbaines) souffrent, suivant les saisons, aussi bien d'un excès d'eau (mauvaise drainage) que de manque d'eau (eau insuffisante ou équipement d'exhaure et d'irrigation disponible ou mal utilisé).

Le pays dispose de grands ouvrages de contrôle de l'eau tel que les barrages d'Inga 1 et 2, bien que le fonctionnement de ces ouvrages soit en deçà de leurs capacités respectives.

3.3.2 Sécurité alimentaire

La RDC est dans un état de pauvreté généralisée, on estime qu'environ 32% de la population souffre de dénutrition, le nombre de personnes mal nourris avait atteint les 38 millions en 2000-20001 soit environ 75% de la population. L'incidence de la pauvreté est estimée à 70, 80%(DSRP, juillet 2006). Elle est singulièrement prononcée dans les zones rurales où vivent plus de 80% de la population avec moins d'un dollars par jour. L'insécurité alimentaire et la malnutrition frappe la majeure partie de la population de surcroit fragilisée par les pandémies de VIH/SIDA et paludisme.

3.3.3 Balance de paiement agricole

Malgré son énorme potentialité agricole, la RDC fait face à un déficit alimentaire de plus en plus aigu. Les principales causes de cette crise alimentaire étant entre autre, l'abandon de l'activité de production à cause des troubles socio-politico-militaires, le manque d'investissement dans le secteur, le manque d'intrants agricole et la faiblesse de la capacité technique des différents acteurs. Cet état de fait a entrainé des importations massives de produits agricoles, ainsi le volume des importations des principaux agricoles est passé de 146 millions $EU en 2004.

La RDC est devenue un importateur net en 1987. A partir de cette date le déficit de la balance commercial agricole ne cesse d'augmenter jusqu'à atteindre environ 270 millions $EU en 2004 soit 10 fois la valeur de 1987.

3.3.4 Ressource en eau

La RDC regorge d'importantes ressources en eau douce dont l'essentiel se trouve dans le bassin du fleuve Congo. De par sa position géographique la RDC appartient à deux des principaux bassins hydrographiques dans le monde et en Afrique, à savoir, le bassin du fleuve Congo dont elle occupe 61% et le bassin du Nil dont elle abrite l'une des têtes des sources à partir du lac Édouard. Situé en plein coeur de l'Afrique et à cheval sur l'Equateur, la RDC est l'un des pays les plus arrosés du continent africain. Il enregistre une pluviosité importante répartie sur toute l'année, soit en moyenne 1534 mm/an. Bien que les données soient plutôt surannées et nécessitent d'être mises à jour au prix des campagnes de collecte et d'observations et d'autres études ou prélèvements sur terrain, le caractère abondant du patrimoine hydrique de la RDC demeure réalité. Avec un débit moyen estimé à 40 000 m 3/sec et le débit minimal et maximal respectivement à 23 000 et 80 000m 3/sec, le fleuve Congo se classe 1eren Afrique par la superficie de son bassin versant (3 822 000 km2) et son débit moyen et 2ème dans le monde derrière l'Amazone (6 300 000 km2 et 100 000 km 3/sec).

L'abondante pluviosité permet d'avoir 2 saisons de cultures par an, le pays dispose d'un réseau de cours d'eau dense d'où la disponibilité de l'eau pour l'irrigation et la production d'énergie électrique.

Le volume total de ressources en eau renouvelable est estimé à 1 283 km 3, de cette quantité, environ 0,11 km3sont prélevées pour l'agriculture, ce qui est insignifiant.

Les Programme de mise en valeur des ressources en eau à des fins agricoles. Ce programme vise particulièrement la réhabilitation des ouvrages hydro agricoles existants ainsi que les ouvrages hydroélectriques tombés en désuétude dans certaines parties de territoire national. Il est également prévu dans le cadre de ce programme la réalisation de nouveaux ouvrages hydro agricoles (DSRP l'horizon 2011). Dans le domaine des aménagements hydro agricoles le Gouvernement s'est fixé comme objectif à moyen terme de réaliser environ 16 000 ha d'irrigation à petite échelle.

Dans le secteur agricole le document de politique constitue la base de la planification des actions qui concourent au développement du secteur agricole. Dans ses grandes orientations, le document de politique agricole a entre autre retenu : l'accroissement des revenus du monde rural ; la diversification des filières d'exportations agricoles ; le développement de la production animale ; le développement de la pêche ; l'élaboration d'un code agricole ; l'application stricte de toutes les mesures d'exécution de 05/11/116 du 24 octobre 2005 et de toutes les mesures du code forestiers et de la conservation de la nature ; la mise en place des conseils agricole provinciaux avec pour objectifs la structuration du monde rural, la diffusion des techniques et de l'information sur les prix et marchés ; l'élaboration d'un programme d'évacuation des produits agricoles, notamment des zones périurbaines vers les centre de consommation en vue de faire baisser les prix des denrées de base (confirmant par là à la rééducation de l'insécurité alimentaire) ; etc.

3.3.5 Les infrastructures rurales

Les voies de communication constituent un véritable goulot d'étranglement pour l'économie congolaise en général et pour le secteur agricole en particulier. Dans cet immense pays (2.345.000 Km2), il n'existe que 145.213 Km de routes. La RDC ne compte que 1,4 % de routes asphaltées. Ce réseau est inégalement reparti dans les différentes provinces du pays. Les régions à vocation agricole comme le Bandundu, l'Equateur, la Province Orientale et le Kivu sont moins dotées de routes si l'on tient compte de la moyenne par province.

Une étude de l'office des routes montre que la moyenne de routes agricoles et de l'ordre de 0,5 Km/1.000 Km2 alors qu'elle est de 1,4 Km/ 1.000 Km 2 dans les régions moins agricoles. Le Bas - Congo vient en tête avec une moyenne de 10,7 Km/ 1.000 Km2 suivi du Kivu avec 1,3 Km/ 1.000 Km2. La moyenne nationale est de 0,9 Km/ 1.000 Km2 (1(*)).

Le réseau routier est classé en plusieurs catégories, ainsi sur les 145.000 Km de routes, on trouve la répartition suivante : 87.000 Km de routes d'intérêt local, le 17.000 Km de routes régionales secondaires, 20.000 Km de routes régionales prioritaires ; 20.700 Km de routes nationales (2(*)). Les routes asphaltées représentent un pourcentage trop faible, leur total couvre à peine 2.374 Km.

A part quelques rares exceptions, l'état des routes dans l'ensemble est déplorable. Certaines routes sont mêmes en voies de disparition. L'état des routes pose un véritable problème d'évacuation des produits agricoles car certaines provinces (régions) agricoles sont tout simplement coupées de tout contact avec d'autres provinces. A force de rester avec des produits non vendus, beaucoup d'agriculteurs de provinces éloignées produisent désormais pour l'auto - subsistance.

Quand au réseau fluvial et lacustre, la RDC dispose de 23.000 Km de voies dont 16.000 seulement sont navigables (3(*)). Selon une autre étude du Département de l'Agriculture, « le réseau des voies navigables est de 17.285 de long dont 14.500 Km sont accessibles aux bateaux jaugeant 300 tonnes et 2.785 Km à ceux de 800 tonnes » Le réseau hydrographique atteste également d'un certain déséquilibre dans la répartition des voies navigables.

3.3.6 Les semences améliorées

Actuellement, on constate en RDC une très forte demande en semences et plants améliorés. La production de ces semences devra surtout se faire par l'intermédiaire des fermiers dans le cadre des relations contractuelles avec le SENASEM. La production en régie par le SENASEM se limitera aux premières multiplications des semences de base, car c'est une opération coûteuse et onéreuse. Depuis toujours, la qualité des semences et des plants en RDC a toujours été une préoccupation majeure. Bien sûr, la production des semences améliorées requiert une recherche agronomique performante suivie d'une sélection des variétés améliorées ayant fait leur preuve en champ chez les paysans. Manque des moyens affectés dans des centres des recherches et de la politique de relance agricole sont à la base de pénurie des semences amélioreées enfin d'augmenter le niveau de la production.

3.3.7 Les engrais chimiques

La question des engrais chimiques a été étudiée pendant plus de dix ans dans les années 1980 par le Programme National Engrais (PNE) soutenu par la FAO (sur financement belge) et le SENAFIC. Pour la plupart des cultures, une bonne réponse aux applications d'engrais a été trouvée. Mais le coût des engrais chimiques pose des problèmes. Leur importation au Congo ainsi que leur acheminement auprès des utilisateurs sont très onéreux. D'autre part, le secteur privé est peu ou pas intéressé par ce commerce, le marché étant trop restreint et trop instable. Dans le passé, l'instabilité politique et monétaire constituait une contrainte principale. Aujourd'hui, la stabilité macro-économique est de nouveau propice à l'importation des engrais chimiques. Pour certaines cultures à haute valeur, comme les cultures industrielles (en plantation), les cultures maraîchères et peut-être le coton, l'application d'engrais pourrait s'avérer rentable.

Mais on peut déjà avancer beaucoup en pratiquant une jachère améliorée à légumineuses ou à arbustes comme Sesbania, Tephrosia, Glyricidia, Cajanus, Crotolaria, en utilisant le mulch venant d'ailleurs (bords des champs, brousse) (p.ex. Tithoniadiversifolia) et en utilisant le phosphate naturel finement moulu (Sanchez, 2002). En bref, une gestion intégrée de la fertilité des sols s'impose.

Dans l'avenir, l'utilisation des engrais chimiques va de plus en plus s'imposer, étant donné la nécessité d'intensifier la production agricole et de préserver la forêt équatoriale et les ressources naturelles.

Il faut noter que d'importantes réserves de phosphate naturel se trouvent dans le sous-sol du Bas Fleuve, près de Moanda, que d'importantes réserves d'engrais organiques (guano) se trouvent dans les grottes du Mont Hoyo dans la province du Nord Kivu, et que d'énormes réserves de gaz méthane sous le lac Kivu pourraient donner lieu à la production d'urée synthétique. A long terme, le Congo pourrait devenir un important producteur d'engrais chimiques. Seuls les engrais potassiques devraient être importés.

3.3.8 Le crédit agricole

L'expérience avec le crédit agricole en RDC n'a pas été positive, surtout à cause de l'instabilité politique et économique. Aussi bien la SOFIDE que sa branche agricole, la SOFIDAG n'existent plus. La Banque de Crédit Agricole a fait faillite. Les coopératives d'épargne et de crédit (COOPEC, COOCEC) se sont développées rapidement pendant les années 1980 (Hirsch, 1971; Müller, 1987), notamment au Bandundu et au Bas Congo. Dans les années 1970, l'USAID a financé avec un succès mitigé un système de crédit agricole au Bas Congo (Projet Crédit Agricole Contrôlé). Tout le monde s'accorde aujourd'hui pour dire que les institutions de micro finance sont importantes en RDC; c'est ainsi que le micro crédit de type informel est aujourd'hui promu par pratiquement toutes les ONG, les banques de développement et les projets agricoles. Avec la stabilité macro-économique, la "micro finance" a de nouveau sa place en RDC et devrait faire partie intégrante de tout projet ou action de développement. C'est un levier très important pour mobiliser des investissements agricoles productifs.

Le défi est vraiment de drainer l'épargne - même les plus pauvres épargnent de temps à autre - vers des investissements agricoles productifs. L'expérience nous enseigne qu'en Afrique, la plupart du temps, l'épargne rurale peut être très importante et est drainée vers les villes pour des besoins de consommation directe. Mais il y a un manque important de spécialisation et de professionnalisation des personnes travaillant dans le secteur (TRIAS, 2003). La rentabilité et la pérennité sont importantes mais souvent négligées. Le groupe cible attend souvent des ONGs des dons et n'est pas prêt à rembourser les crédits octroyés. A noter que la Banque Centrale a entamé un processus d'assainissement (e.a. le cadre légal) dans ce domaine, ce qui parait nécessaire.

3.3.9 La recherche agronomique

Concernant la recherche agronomique, les études sont en cours pour la relance de l'INERA sur financement de l'Union Européenne. A court terme, on doit surtout emprunter des variétés et des technologies aux centres CGIAR (IITA en particulier) et aux SNRAs des pays de la région. Des partenariats sont indiqués avec ces centres. Afin de progresser rapidement, la sélection variétale par les paysans eux-mêmes (PVS) est préconisée. Mais à moyen terme, l'INERA doit de nouveau devenir capable de créer des variétés et des technologies améliorées. Cela n'empêche pas d'emprunter au maximum aux autres SNRAs, l'INERA étant le seul SNRA membre des trois associations régionales de recherche agronomique en Afrique (CORAF, ASARECA, SACCAR). On ne peut qu'insister sur l'importance de la recherche d'emprunt, mais un emprunt intelligent. Les tigres asiatiques sont les champions de la recherche d'emprunt, aussi bien dans le domaine industriel qu'agricole, mais ils deviennent rapidement des créateurs de nouvelles technologies.

3.3.10 La vulgarisation agricole

Pendant les années 1980, le Service National de Vulgarisation (SNV) fonctionnait convenablement, surtout dans le cadre des projets de développement agricole. On suivait plus ou moins l'approche Benor (formation et visites) (Benor et al., 1984). Avec le départ de presque toutes les coopérations bi- et multilatérales en 1991, les pillages généralisés et le manque de financement national, le SNV devait arrêter son fonctionnement. Entre-temps, les approches de vulgarisation ont changé: le système Benor a été abandonné, l'approche école paysanne prônée par la FAO poursuit son chemin et la plupart des ONGs adoptent leur propre approche participative. La tâche est énorme et on ne saura pas couvrir tout le pays. Ainsi, on est pratiquement obligé de suivre l'approche projet pour focaliser les efforts sur un nombre de thèmes limité. Mais la vulgarisation est importante dans la diffusion des acquis technologiques et surtout pour la promotion des nouvelles variétés et pratiques culturales. La relance du SNV reste un défi et on sera obligé de procéder par étapes et dans le contexte de la décentralisation. A noter également que la radio rurale de proximité, promue par la FAO, peut être un instrument puissant de vulgarisation agricole, et plus largement, d'information rurale.

3.3.11 Subvention à la production

Pour favoriser la production nationale (et donc l'emploi), on peut se contenter de subventionner les producteurs dont les biens sont concurrencés par les importations. Cette mesure entraîne une perte nette, comme le droit de douane, mais moindre. A la place du droit de douane, l'Etat décide d'allouer aux producteurs nationaux une subvention égale aux droits de douane. Cette subvention abaisse le coût marginal. Grâce à cette subvention, les producteurs nationaux produisent le même volume qui aurait été produit avec le droit de douane sans que le prix varie. Celui - ci reste au niveau de libre échange et les consommateurs consomment la même quantité qu'en libre échange. La subvention a accru le surplus des producteurs. Le financement de cette subvention nécessite une contribution de la part de la collectivité nationale. Il y a perte nette, mais cette perte est inférieure à celle induite par le droit de douane.

Dans une optique d'accroissement de la production nationale, la subvention apparaît donc comme une solution meilleure que le droit de douane.

3.4 LA COMPETITIVITE DE L'AGRICULTURE CONGOLAISE ET LA FISCALITE

Ce sujet important est abordé ici à la lumière des connaissances du passé; il se justifie par le fait que le secteur privé congolais qui a investi en agriculture se plaint beaucoup d'une fiscalité très lourde et du manque de compétitivité internationale. Nous ne disposons malheureusement pas d'études récentes à ce sujet.

En 1986-1987, la compétitivité de l'agriculture congolaise face aux produits agricoles importés a été étudiée par le consortium ZTE-Groupe COGEPAR (1987). C'était une étude en profondeur basée sur des enquêtes fouillées dans chaque province auprès des grandes entreprises agro-industrielles.

Tableau 1: Coût en ressources domestiques (CRD) des productions agricoles congolaises en 1987

Maïs 0.75

Riz 0.47

Huile de palme 0.31

Viande bovine 0.37

Viande porcine 1.04

Volaille 0.65

Sucre 0.97

Moyenne du secteur 0.65

Source: ZTE-Groupe COGEPAR, juin 1987

La principale mesure qui a été utilisée est le coût en ressources domestiques (CRD) (en anglais: domesticresourcecost). Ce paramètre indique la compétitivité d'une production donnée face à l'importation ou à l'exportation. Il indique également dans quelle mesure une production est apte à gagner des devises à l'exportation en comparaison avec le taux de change. Ainsi, un CRD<1 indique toujours une bonne compétitivité face aux importations (et pour les exportations). Bien sûr, cet indice varie beaucoup d'une province à une autre, car une production au Nord Kivu est évidemment mieux protégée contre les importations à cause de son enclavement (l'éloignement d'un port maritime). Il faut noter que cet indicateur dépend également des prix en vigueur sur le marché mondial. Il change donc avec un changement du taux de change ou avec une hausse ou baisse des prix sur le marché mondial. Les principaux résultats sont repris dans les tableaux 2 et 3.

3.5 CHANGEMENT CLIMATIQUE

En dépit de son énorme potentiel en ressources (80 millions d'ha de terres arables, réseau hydrographique dense, 125 millions ha de pâturages, etc.), la RDC est un pays extrêmement vulnérable, aux changements climatiques.

En effet l'analyse de la situation socio-économique de la RDC fait ressortir une vulnérabilité générale de tous les secteurs vitaux du pays.

A l'horizon d'étude (2050-2100) les précipitations annuelles seraient 7 à 11% superficies aux actuelles ; il s'ensuivra d'une part, le lessivage, la dégradation des sols par l'érosion ainsi que des inondations et d'autre part, une augmentation du taux d'évaporation suite à l'augmentation de température de l'ordre de 1,5 à 4,5°C.

L'agriculture est, parmi les principaux secteurs économiques, le plus vulnérable à la dégradation de l'environnement parce qu'elle dépend directement des systèmes et des ressources naturelles, dont le climat. En effet l'augmentation de la température, des émissions de gaz carbonique n'est en général pas préjudiciable à la production végétale sensu stricto, c'est-à-dire à l'amélioration de la croissance végétale. Car, dans une certaine limite, plus il ya de l'eau et qu'il fait chaud plus la croissance végétale sera grande aussi bien pour les plantes de cultures que pour les mauvaises herbes. Ainsi, les effets du changement climatique ne vont pas affecter directement la productivité intrinsèque du végétal, mais sa productivité générale en terme de rendement global. Mais, l'impact le plus important du changement climatique pour le secteur agricole en RDC est sans nul doute la dégradation des terres. Cela signifie la perte partielle ou totale de la productivité quantitative ou qualitative, ou les deux, résultant de phénomène tels que l'érosion des sols, la perte de fertilité des sols, la détérioration de la structure des sols, le déboisement, les méthodes culturales et les cultures sur des terres marginales.

En ce qui concerne le changement climatique, le Gouvernement de la RDC, avec l'assistance des partenaires au développement (FEM, PNUD) a élaboré le Plan d'Action National d'Adaptation aux changements climatiques (PANA) en 2007. Le PANA a permis entre autre d'établir l'inventaire des risques climatiques les plus courants ainsi que leur tendance et les mesures d'adaptations urgentes appropriées à envisager.

Par exemple, l'enveloppe d'investissement pour le court, moyen et long terme des partenaires est présentée dans le tableau ci-dessous et exprimée en millions de dollars EU. Elle a été établie sur la base du NEPAD et du PDDAA

Échelle de temps

Type d'investissement (en million $EU)

Contrôle de l'eau à petite échelle

Réhabilitation des grands périmètres

Grands projets hydrauliques

Total

Court terme

121

6

1

128

Moyen terme

76

13

7

97

Long terme

38

2

16

57

Total

236

21

26

282

Source NEPAD, FAO. 2004.

3.6 LES DEPENSES AGRICOLES

Depuis l'accession de la RDC à l'indépendance la part du budget national allouée à l'agriculture est toujours inférieure à d'autres secteurs (Ministres).

La part du budget de dépenses normales prévues par le ministère de l'agriculture ne dépasse pas, en moyenne, 3% du  budget total des dépenses ordinaires de l'Etat.

En outre, la partie libérée effectivement du budget des dépenses ordinaires n'atteint qu'environ 50 % de ce qui a été prévu. Enfin, la part de l'agriculture dans le budget d'investissement est encore plus insignifiante et irrégulière.

Chapitre IV :

APPROCHE ECONOMETRIQUE

L'objet de ce travail est de déterminer l'impact du secteur agricole sur l'économie congolaise par l'investissement dans ce secteur.

A cet effet, la mesure de l'impact de l'agriculture sur l'économie congolaise se fera à l'aide d'un modèle économique. Il s'agit d'estimer une relation entre les performances économiques du secteur agricole par les investissements et la croissance économique. Afin de s'affranchir des aléas dus à l'application des méthodes de régression linéaire classique sur les données évoluant dans le temps, le développement récent sur l'économétrie des séries temporelles seront utilisées.

Dans la littérature économique, l'approche traditionnelle utilisée pour mesurer l'impact du secteur agricole sur la croissance économique se fera en déterminant l'effet des investissements (dépenses en capital dans le secteur agricole) dans le secteur agricole sur la croissance de la production agricole et sur la croissance économique.

Les dépenses en capital dans le secteur agricole sont considérées comme exogènes ; ces performances servent à expliquer d' une part l'évolution de la production agricole et la croissance.

Mais cette méthodologie sera critiquée. KANWAR(2000) a travaillé sur la croissance économique et l'agriculture, a suggéré que pour évaluer la relation entre l'agriculture et les restes de l'économie, le secteur agricole ne devrait pas être considéré comme exogène, le cas échéant, cela doit être prouvé à priori. Il a également proposé des méthodes de cointégration afin d'éviter le problème de régression fallacieuse.

YAO(2000), a montré le lien entre les secteurs peuvent exister dans plusieurs sens. Si l'industrie bénéficie des ressources issues du secteur agricole comme le montrent les différentes théories présentées au Chapitre 2, la productivité du secteur agricole s'améliore par l'utilisation des machines et engrais issus du secteur industriel, le développement du secteur non agricole peut également poser celui du secteur agricole.

De plus BELLA(2009), a montré l'existence de relation de long terme entre le taux de croissance du PIB réel par tête, le taux de croissance des PIB agricole, l'industrie et les services.

Dans cette relation de long terme, le taux de croissance du PIB réel agricole entre avec coefficient négatif et significatif. Pour lui la croissance du secteur agricole n'a pas causé celle des autres secteurs sur la période de 1966-2005 au Cameroun.

Pour le cas de ce travail, il est loin de montrer ces différents résultats, au contraire ils nous ont permis d'amener nos réflexions dans le même ordre d'idée tout en cherchant le lien qui peut exister entre investir dans le secteur agricole et son incidence sur la production agricole et voir aussi l'impact de tous les deux sur la croissance économique de la RDC.

Peu des travaux économétriques sur ce sujet existent encore, suite à la complexité qu'a le secteur agricole, donc nous nous sommes servis de travaux ci-dessus pour bien mener nos analyses en prenant un modèle spécifique dont VAR.

La mesure de l'impact de l'agriculture sur la croissance économique se fait en analysant d'abord l'investissement (dépenses en capital), production agricole et la croissance en cherchant des relations entre deux à deux pour savoir s'il existe des relations biridirectionnelles. Cette mesure de l'impact sera faite à l'aide d'un modèle VAR. Ce modèle devrait permettre d'atteindre l'objectif fixé dans ce travail à savoir déterminer l'impact de l'agriculture sur la croissance économique par investissements dans ce secteur et de voir si les investissements ont déterminé la croissance de la production agricole et aussi la croissance économique.

Les modèles VAR ne font pas de restrictions à priori sur l'exogèneité des variables. Il s'agit d'une modélisation sans autre restriction à priori que le choix des variables sélectionnées et du nombre de retard.

4.1. PRESENTATION DES DONNEES

La mesure de l'impact des investissements sur le secteur agricole et sur la croissance économique sera faite par VAR. Ce modèle devrait permettre d'atteindre l'objectif fixé dans ce travail à savoir de déterminer l'impact des investissements sur le secteur agricole et sur la croissance économique.

Il permettra également de prouver la véracité des hypothèses formulées à l'introduction. L'idée générale est qu'à partir des données sur les différentes activités en RDC couvrant une longue période, il s'est mis en exergue, grâce aux techniques statistiques et économétriques la relation qui existe entre les performances économiques obtenues dans le secteur agricole en RDC.

La grandeur utilisée pour mesurer les performances économiques est le PIB. Il représente l'ensemble des richesses créées au sein d'une économie au cours d'une année.

Il donne la meilleure mesure du niveau d'activités. Trois variables sont utilisées dans le modèle :

· Croissance du PIB réel par habitant notée DGP

· Production agricole notée PROAGR

· Les dépenses en capital dans le secteur agricole noté EPAGR ;

Toutes les données sont annuelles et couvrent la période allant de 1974 à 2007. Ces données proviennent de la Banque Mondiale et du ministère de l'Agriculture.

La table des données est présentée en annexes, une description plus détaillée de ces données sera faite ci-dessous.

4.1.1. Taux de croissance du PIB réel par habitant (DGP)

Le PIB réel par habitant représente la valeur du PIB réel rapportée à la population totale, il donne une idée de la part moyenne qui revient à chaque habitant dans la richesse totale créée au cours d'une année.

Il est utilisé comme un indicateur de bien -être. Le taux de croissance du PIB réel par habitant représente la variation relative du PIB réel par tête d'une année à l'autre.

Il se calcule suivant la formule suivante :

Taux de croissance du PIB= 100

La figure ci-dessous représente l'évolution de cette variable en RDC sur la période allant de 1974 à 2007.

Figure 1. Évolution du taux de croissance du PIB par tête en RDC

4.1.2. La production Agricole (PROAGR)

La production agricole c'est la production annuelle(en dollars) totale dans le secteur agricole de la RDC.

La figure ci-dessous représente l'évolution de cette variable en RDC sur la période allant de 1974-2007

Figure 2. Évolution de la production agricole en RDC allant de 1974 à 2007

Source : Banque Mondiale

4.1.3. Les dépenses en capital dans le secteur agricole (DEPAGR)

Ces différentes valeurs sont obtenues en CDF. Ces dépenses montrent les différents investissements de l'Etat dans ce secteur pour accroitre la production agricole.

La figure ci-dessous représente l'évolution de différentes dépenses de l'Etat dans le secteur agricole de 1974 à 2007.

Figure3 : Évolution des dépenses en capital dans le secteur agricole en RDC

Source : Ministère de l'Agriculture

4.2 PRESENTATION DE LA METHODOLOGIE

Un modèle VAR est un outil économétrique particulièrement adapté pour mesurer et utiliser une simulation, l'ensemble de liaisons dynamiques à l'intérieur d'une grappe de variables données.

Toutes les variables sont initialement considérées comme étant potentiellement endogène. En générale, la modélisation VAR consiste à modéliser un vecteur de variables stationnaires à partir de sa propre histoire et chaque variable est donc expliquée par le passé de l'ensemble des variables.

La forme standard de ce type de modèle est caractérisée par les points suivants :

§ les variables à modéliser sont tous stationnaires ;

§ les variables à modéliser sont toutes potentiellement endogènes ;

§ le nombre de décalage associé à chaque variable dans chaque équation  est identique ;

4.2.1. Présentation du modèle VAR

1. Écriture du modèle VAR

Soit un modèle VAR à k variables ayant p décalages, noté VAR(p). La représentation générale de ce modèle sera écrite comme suit :

On peut constater que dans le système d'équations (4.1) chaque variable endogène est fonction de ses propres valeurs décalées et des valeurs des autres variables endogènes ainsi que de leurs valeurs décalées.

L'utilisation de l'opérateur de retard B permet d'écrire (4.3) sous la forme :

Yt- AtBYt-A2B2Yt -...........+ApBpYt= Ao+Vt (4.4)

Soit (I? A1B?A2B?...............?APBP) Y = AO+Vt (4.5)

D'une manière plus compacte (4.5) s'écrit A(B)Yt= A0+Vt (4.6)

Le modèle VAR(p) sera stationnaire si le polynôme défini par le déterminant :

| (I-A1h-A2h2-A3h3-....................-APhP)|=0 (4.7)

donne des racines qui sont à l'extérieur du cercle unitaire du plan complexe.

Si nous ajoutons au modèle (4.2) les termes des erreurs auto corrélées :

C1Vt-1+C2Vt-2+...........+CqVt-q (4.8)

Nous obtenons un processus ARMAX(p,q) dont l'expression générale est :

Yt= A0+ A1Y t-1+A2Yt-2 +...........+ApYt-P +Vt+C1Vt-1+C2Vt-2+..........+CqVt-q(4.9)

Le modèle ARMAX est soumis aux mêmes conditions de stationnarité que le processus ARMA univarié.

L'estimation du modèle (4.2) se fait soit par les MCO, soit par la méthode de maximum de vraisemblance mais l'estimation ne peut se faire que si les variables sont stationnaires.

La détermination du nombre de décalage dans le modèle (4.2) se fait sur base des critères d'AKAIKE et de SCHWARTZ dont les formules sont respectivement :

AK(p)= ln[det|îe|]+ (4.10)

SC(p)= ln[det|îe|]+ (4.11)

Où K2

K=le nombre des paramètres du modèle

T=la taille de l'échantillon

îe =la matrice des variances covariances des résidus

On retient le retard p qui minimise ces critères. En nous appuyant sur un modèle à trois variables comme le cas dans ce travail, nous allons exposer les modèles VAR mettant en rapport le taux de croissance économique, la production agricole et les dépenses en capital dans le secteur agricole comme investissements.

Soit

DGP=taux de croissance économique

PROAGR= production agricole

DEPAGR=les dépenses en capital dans le secteur agricole

En construisant le modèle suivant à un décalage on a :

4.2.2. L'estimation du modèle VAR et analyse des chocs

L'estimation du modèle VAR est généralement faite par les MCO et les problèmes posés par la violation des hypothèses sous-tendant l'usage de la méthode des MCO sont traités comme d'habitude.

L'une des utilisations du modèle VAR est l'analyse des impacts ou des effets de la politique économique qui est faite à travers des simulateurs de chocs aléatoires(ou des innovations) et de la décomposition de la variance des erreurs. Il s'agit donc de la fonction des réponses i mpulsionnellesimpulses réponses.

4.2.3 Dynamique du modèle VAR

Pour mener l'analyse dynamique VAR(p), il faut trouver la représentation V MA (Vecteur Moyenne Mobile) du modèle VAR(p). Le modèle sous-la forme (VMA) va permettre de mesurer l'impact d'une variation des innovations (chocs) sur les valeurs des variables dans le vecteur autorégressif(VAR) pour horizon de temps donné.

4.2.4. Démarche du modèle VAR

La résolution du problème se fait en quatre étapes suivantes :

1. Vérification de la stationnarité

2. Détermination du décalage optimal

3. Estimation des paramètres et

4. Prévision

1. Notion de Stationnarité

1.1 Définition

Avant tout traitement d'une série chronologique, il convient d'en étudier les caractéristiques stochastiques. Si ces caractéristiques c'est-à-dire son espérance mathématique et sa variance se trouvent modifier dans le temps, la série chronologique est considérée comme non stationnaire ; dans le cas d'un processus stochastique invariant, la série temporelle est alors stationnaire. De manière formalisée un processus4(*).

Stochastique stationnaire si :

La moyenne est constante et indépendante du temps ;

Var ( , la variance est finie et indépendante du temps ;

La covariance est indépendante du temps.

Il apparaît, à partir de ces propriétés, qu'un processus de bruit blanc dans lequel les sont indépendants et de même loi N ( ).

Une série chronologique est stationnaire, si elle est réalisation d'un processus stationnaire. Ceci implique que la série ne comporte ni tendance, ni saisonnalité et plus généralement aucun n'évoluant avec le temps. 

1.2. Tests de stationnarité : tests de Dickey-Fuller et Dickey-Fuller augmenté

Les tests de Dickey-Fuller permettent non seulement de détecter l'existence d'une tendance (test de racine unitaire) mais aussi de déterminer la bonne manière de stationnariser une chronique. En effet, nous distinguons deux types de processus non stationnaires :

1.2.1 Les Processus TS (Trend Stationary)

Ces processus affectés d'une tendance appelés TS (trend stationary) lesquels présentent une stationnarité déterministe. Le processus le plus simple de ce genre est celui exprimé par l'équation5(*) : (4.12)

Si le processus est affecté d'une tendance, la stationnarisation se fait par les moindres carrés ordinaires6(*)

1.2.2 Les Processus DS (DifferencyStationary)

Ces types de processus peuvent être stationnarisés moyennant un filtre aux différences tel que exprimé par l'expression : (4.13)

Une série non stationnaire à niveau peut le devenir en prenant des différences entre valeurs consécutives. Si une série qui, au départ n'est pas stationnaire à niveau mais en la différenciant une fois elle devient stationnaire, nous dirons que la série original est intégré d'ordre 1 et nous écrivons I(1). S'il faut intégrer une série d fois pour la rendre stationnaire, nous dirons que la série originale est intégrée d'ordre d et nous l'exprimons par I(d).

Pour le cas de ce travail, les différents graphiques représentatifs des séries étudiées laissent croire que ces séries ne sont pas stationnaires. Une étude des relations structurelles existant entre les performances économiques de deux secteurs d'activité en RDC nécessite au préalable d'effectuer des tests de stationnarité afin de déterminer l'ordre d'intégration de chaque série. Les tests ADF ont été utilisés à cet effet. A part la série concernant la production agricole les autres séries ne sont pas stationnaires à niveau.

A. TESTS FORMELS : TEST DE RACINE UNITAIRE ( ADF ET MacKinnon)

Ø Pour la croissance économique

Les valeurs de la statistique ADF (tendance et intercepte, intercepte) en valeur absolue sont inférieures aux valeurs critiques de la statistique de Mackinnon en valeur absolue. D'ou la série sous étude est non stationnaire. Cette non stationnarité est de type DS car le coefficient associé à la tendance est non significatif au regard de la t-stat. (Cfr Tableau 2 en annexe)

Ø Pour les dépenses dans le secteur agricole

La série est stationnaire (tendance et intercepte) car, la valeur de la statistique ADF en valeur absolue est supérieure aux valeurs de la statistique de Mackinnon en valeur absolue à tous les seuils.(Cfr Tableau 3 en annexe)

Ø Pour la production agricole

La série est non stationnaire au regard de la valeur de la statique ADF en valeur absolue qui est Inférieure aux valeurs critiques de Mackinnon .Et étant donné que la valeur de la statistique t-stat associée à la tendance est non significatif au seuil de 5%. Cette non stationnarité est aussi du type DS.(cfr Tableau 1 en annexe)

B. STATIONNARISATION DES VARIABLES

Ø Pour la série de la croissance économique

On Remarque que la série devient stationnaire après la différence première ( Cfr tableau 5 en annexe).

Ø Pour la série production agricole

La série est stationnaire au regard de la statistique ADF qui est supérieure à toutes les statistiques de Mackinnon en valeur absolue après la différence première (Cfr Tableau 4 en annexe).

2. Détermination du décalage optimal

Pour déterminer le décalage optimal, il faut passer par les critères d'AKAIKE et de SCWHARTZ spécifiées aux équations (4.10) et (4.11).

En d'autres termes, il faut passer par les lignes sur lesquelles figurent les valeurs minimales de ces deux critères, c'est sur ces régressions que l'on prend le décalage optimal. Pour notre travail, cinq régressions ont été tentées au moyen du logiciel Eviews 5-0 en utilisant les commandes suivantes :

Varest (1,k) avec le décalage maximal du VAR.

Le tableau ci-après résume toutes les étapes pour déterminer ce log optimal.

Commandes evews

K

AIC

SC

Varest(1,1)

1

20.75069

21.30578

Varest(1,2)

2

19.54928

20.53012

Varest(1,3)

3

19.15156

20.56601

Varest(1,4)

4

19.34237

21.19794

Varest(1,5)

5

18.84811

21.15182

Le critère AIC est minimisé au 5ème décalage par contre le critère de SC est minimisé au 2ème décalage, ce qui nous place dans un dilemme mais selon le principe de la parcimonie, on accepte le modèle qui comprend les moins de paramètres estimés. De plus, économiquement il est plus facile d'interpréter un VAR dont le décalage est 2 que celui qui a un décalage plus élevé. C'est ainsi que nous optons pour VAR(1,2)

3. Estimation des paramètres

3.1 Spécification du modèle

Nous venons de trouver que le modèle adapté à nos données est un VAR(1,2). Cela étant nous allons dans un premier temps spécifier économiquement, mathématiquement et économétriquement le modèle VAR(1,2).

3.2 Spécification économique

L'analyse économique postule qu'une relation positive existe entre les dépenses en capital dans le secteur agricole et le niveau de la production agricole. Toute augmentation des dépenses en capital dans le secteur agricole peut conduire à l'augmentation du niveau de production agricole. Il en est de même pour la production agricole et la croissance économique, selon la théorie économique il existe une relation positive entre les deux.

3.3 Spécification mathématique du modèle

Les variables du modèle

§ Comme indicateur de la croissance économique nous utilisons les accroissements de PIB par tête symbolisé par DGP ;

§ Le niveau annuel de la production de agricole (en dollars) que nous noterons PROAGR (Banque mondiale) ;

§ Les dépenses en capital dans le secteur agricole sont mesuré par CDF, noté par DEPAGR (ministère de l'agriculture) ;

On aura :

DDEPAGRt = â10 + â11DDEPAGRt-1 + â12DDEPAGRt-2 + â13DDGPt-1 + â14DDGPt-2 15PROAGRt-1 + â16PROAGRt-2+ u1t

DDGPt = â20 + â21DDEPAGRt-1 + â22DDEPAGRt-2 + â23DDGPt-124DDGPt-2 25PROAGRt-126PROAGRt-2 + u2t

PROAGRt = â3031DDEPAGRt-1 + â32DDEPAGRt-2 + â33DDGPt-1+ â34DDGPt-2 + â35PROAGRt-1+ â36PROAGRt-2 + u3t

3.4 Estimation dumodèle VAR (1 ,1)

Ce modèle estimé dans le cadre de ce travail est un VAR(1,2). Le modèle VAR (Vecteur autorégressif) est un modèle à équations simultanées dans lequel une variable dépend non seulement des ses valeurs passées mais des valeurs passées et présentes des autres variables. Après estimation du modèle VAR(1,2) ci-haut nous obtenons l'output de l'estimation (cfr tableau 6)

Ø Presentation du modèle

DDEPAGR=-0.8143254508*DDEPAGR(-1)-0.8328322976*DDEPAGR(-2)

(-4,60454) (-5,07227) - 8540.505993*DDGP(-1)-5739.592614*DDGP(-2)-42.08029118*PROAGR(-1)

(-1,37643) (-1,11476) (-0,88377) +5.957301744*PROAGR(-2)+1561.353158

(0,12274) (1,75702)

DDGP=1.499565978e-006*DDEPAGR(-1)+4.749231346e-006*DDEPAGR(-2)

(0,22942) (0,78260) -.08207693164*DDGP(-1)+0.1429850987*DDGP(-2)+0.005521961363*PROAGR(-1)-

(-0,35790) (0,75135) (3,13781)

0.003955946462*PROAGR(-2)- 0.06501924005

(-2,20521) (-1,11476)

PROAGR=6.613903503e-005*DDEPAGR(-1)+0.001258883355*DDEPAGR(-2)

(0,10086) (2,06778) -61.5364243*DDGP(-1)-68.10712952*DDGP(-2)+0.3421328785*PROAGR(-1)

(-2,67472) (-3,56753) (1,93790)

+0.5988150581*PROAGR(-2)+ 3.914425676

(3,32732) (1,18800)

3.5 Notion de Causalité

Elle repose sur la définition de Granger qui considère qu'une variable est causée par une autre dès lors qu'il existe des informations dans le passé de l'une qui soient utiles dans la prévision de l'autre, et qui ne sont pas déjà contenues dans son passé.

Soient deux séries temporelles Xt et Yt, ayant des passés notés par et .

La notion de causalité définie par Granger en 1969, s'énonce en deux principales considérations suivantes :

a. Y cause X à la date t si et seulement si :

) (4.14)

b. Y cause X instantanément à la date t si et seulement si :

) (4.15)

N.B. : Il y a équivalence entre

i. X ne cause pas Y instantanément à la date t

ii. Y ne cause pas X instantanément à la date t

Dans le cadre de notre travail les estimations ci-dessus nous montrent les résultats suivant :

Ø ENTRE LA CROISSANCE ECONOMIQUE ET LA PRODUCTION AGRICOLE

Pairwise Granger Causality Tests

 

Sample: 1974 2007

 

Lags: 2

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

  NullHypothesis:

Obs

F-Statistic

Probability

 
 
 
 
 
 
 
 

  PROAGR does not Granger Cause DDGP

30

 7.65138

 0.00256

  DDGP does not Granger Cause PROAGR

 10.8168

 0.00041

 
 
 
 
 
 
 
 

Pour PROAGR et DGP

H0 : PROAGR ne cause DGP

H1 : PROAGR cause DGP

On accepte H1 et on rejette H0.

Pour DGP et PROAGR

H0 : DGP ne cause pas PROAGR

H1 : PROAGR cause DGP

On accepte H1 et on rejette H0

On rejette H0 car les probabilités associées à PROAGR et DGP sont tous inferieures à 0,05. D'où il ya des causalités biridirectionnelles entre PROAGR et DGP.

Ø ENTRE LA CROISSANCE ET LES DEPENCES EN CAPITAL DANS LE SECTEUR AGRI

Pairwise Granger Causality Tests

 

Sample: 1974 2007

 

Lags: 2

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

  NullHypothesis:

Obs

F-Statistic

Probability

 
 
 
 
 
 
 
 

  DDEPAGR does not Granger Cause DDGP

30

 1.22252

 0.31150

  DDGP does not Granger Cause DDEPAGR

 1.60190

 0.22152

 
 
 
 
 
 
 
 

Au regard de la valeur de la probabilité ci-dessus, on remarque qu'il n'ya pas causalité entre DGP et DEPAGR.

Ø ENTRE DEPENSE EN CAPITAL DANS LE SECTEUR AGRI ET LA PRODUCTION AGRICOLE

Pairwise Granger Causality Tests

 

Sample: 1974 2007

 

Lags: 2

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

  NullHypothesis:

Obs

F-Statistic

Probability

 
 
 
 
 
 
 
 

  PROAGR does not Granger Cause DDEPAGR

31

 1.95776

 0.16143

  DDEPAGR does not Granger Cause PROAGR

 6.30086

 0.00587

 
 
 
 
 
 
 
 

Au regard des valeurs des probabilités ci-dessus, on remarque il y a seulement la causalité entre les dépenses en capital et la production agricole au regard des données relatives à cette étude.

En somme, nous venons de voir qu'il n'y a des liens de causalité biridirectionnelle qu'entre la production agricole et la croissance économique et une causalité unidirectionnelle entre les dépenses en capital et la production agricole. Et cette relation biridirectionnelle montre l'importance qu'a le secteur agricole par rapport à la croissance économique. Malgré les différentes théories élaborées dans le pays en ce qui concerne le secteur agricole il est à signaler que l'agriculture a contribué à la croissance pendant la période sous étude. Cette contribution reste encore minime par rapport au potentialité que regorge ce secteur en terme de la culture de rente et vivrière. L'Etat doit investir dans ce secteur parce que le résultat nous montre que durant la période sous étude les dépenses en capital dans le secteur agricole ont causés la production agricole ce qui veut dire malgré le niveau des dépenses publiques, celles-ci ont influencé la croissance de la production agricole et pas la croissance économique.

4. ANALYSE DES CHOCS

Ø ENTRE LA CROISSANCE ECONOMIQUE ET LA PRODUCTION AGRICOLE

De l'analyse des fonctions de réponses obtenues par le test de Granger, il ressort que :

Les chocs subis par les variables sont transitoires, les variables trouvent leur équilibre de long terme au bout des 10 périodes présentés sur les graphiques et semblent un sentier d'équilibre. Les profils temporaires des impacts ne sont pas linéaires. On peut relever qu'un choc positif sur la production agricole et la croissance économique peuvent avoir dans l'immédiat un effet sur l'un et sur l'autre vice versa mais cet effet s'amplifie par la suite et amène tous les deux sur un niveau de sentier d'équilibre (Cfr Graphique 4 ).

Ø ENTRE LES INVESTISSEMENTS DANS LE SECTEUR AGRICOLE ET LA PRODUCTION AGRICOLE

On peut relever la même chose à ce niveau qu'un choc positif les dépenses en capital dans le secteur agricole a un effet dans l'immédiat sur la production agricole mais cet effet s'amplifie par la suite et amène la production agricole sur un nouveau sentier d'équilibre. (Cfr Graphique 4 )

4.1 DECOMPOSITION DE LA VARIANCE DE L'ERREUR PREVISIONNELLE

La décomposition de la variance permet de déterminer dans quelle mesure les variables ont une interaction entre elles, c'est-à-dire dans quelle direction le choc a-t-il le plus d'impact (Bourbonnais, 2002). les résultats présentés ci-haut indique que dans un horizon de 5 ans :

ü La variance de l'erreur de prévision de la croissance économique est due à 100% à ses propres innovations et à 62,6% à celles de la production agricole et vice versa.

ü La variance de l'erreur de prévision des dépenses en capital dans le secteur agricole est due à 78,5% à ses propres innovations et à 62,6% à celles de la production agricole.

Ainsi ; un choc sur la croissance économique a un impact important sur la variable la production agricole que sur les dépenses en capital dans le secteur agricole. De la même manière pour ce qui concerne la production agricole, son choc a un impact important aussi sur la croissance économique. Mais en ce qui concerne les dépenses en capital, lors qu'il y a un choc ceux-ci ont un impact très important sur la production agricole. Ce qui stipule, augmenter les dépenses en capital dans le secteur agricole ceux-ci peuvent entrainer une augmentation considérable de la production agricole et celle-ci peut conduire par l'effet d'entrainement l'émergence d'autre secteur tels que l'industrie, le service, l'emploi etc. et le surplus dans l'agriculture peut permettre les réinvestissements (cfr graphique 4)

4.2 DEPENDANCE DES RESIDUS

Le graphique 5. En annexe montre que les erreurs sont indépendantes dans le temps.

CONCLUSION GENERALE ET SUGGETION

L'objectif général de la présente étude était de déterminer l'impact de l'agriculture sur la croissance économique. Pour ce faire, nous avons utilisé certains développements récents de l'économétrie des séries temporelle.

Pour explorer la relation causale entre la croissance économique et l'agriculture en RDC, nous sommes partis de l'hypothèse selon laquelle l'augmentation des dépenses en capital dans le secteur agricole peut aussi augmenter le niveau de la production agricole et cette augmentation peut avoir un impact positif sur la croissance économique en RDC.

Pour atteindre cet objectif assigné au départ à cette étude, nous avons subdivisé ce travail en quatre chapitres :

v Le premier chapitre nous a permis d'assoir un fondement théorique relatif aux concepts des investissements dans le secteur agricole (dépenses en capital) et la croissance économique. Nous avons eu, à cet effet, à présenter les généralités sur ces, en passant en revue les définitions, les facteurs exogènes, les interventions publiques, ainsi que les différentes réactions du secteur privé.

Quand à la croissance économique nous avons eu à donner une brève histoire sur les théories de la croissance, des penseurs classiques, néo-classiques, des penseurs des théories endogènes et enfin la comptabilité de croissance.

v Le deuxième chapitre nous a permis d'assoir un fondement théorique relatif aux concepts de croissance économique et de l'agriculture. Nous avons eu, à cet effet, à présenter les définitions des concepts relatifs à l'agriculture et le rôle que l'agriculture peut jouer dans la croissance économique.

v Au troisième chapitre, nous avons fait état des lieux des investissements dans le secteur agricole en RDC. Plusieurs points ont été développés dans ce chapitre notamment l'importance de la politique agricole dans la politique d'investissement dans le secteur agricole en RDC et sur l'intégration dans la politique globale, le code agricole comme cadre institutionnel et du paysannat familial, les principaux leviers de développement agricole qui appuie la relance agricole, changement climatique, et enfin les dépenses en capital dans le secteur agricole.

v Et au quatrième chapitre, nous avons estimé un modèle économétrique VAR qui met en relation entre la croissance économique, les dépenses en capital dans le secteur agricole et la production agricole.

Empiriquement, l'application de cette théorie nécessite la démarche suivante :

· Vérification de la stationnarité pour s'assurer qu'elles suivent une marche aléatoire ;

· Détermination du décalage optimal qui nous permet la détermination de causalité entre les variables ;

· Prévision, nous permet d'analyser les chocs.

L'étude a montré que les séries étudiées n'étaient pas stationnaire à l'exception des dépenses en capital qui étaient dans le cadre du modèle VAR révèle que entre la croissance économique et la production agricole, il existe une relation bidirectionnelle donc une relation où l'une cause l'autre et vice versa et aussi les dépenses en capital ont causé la production agricole.

En bref, au regard des situations évoquées ci-dessus relatifs à l'agriculture congolaise, il sied de noter que celle-ci a joué un rôle dans la croissance économique. Mais ce rôle joué par l'agriculture est déterminé par les niveaux des dépenses en capital que le gouvernement accorde dans ce secteur enfin d'augmenter le niveau de production agricole, qui ne permettent pas à l'agriculture d'être le secteur déclencheur du développement en RDC, pays à vocation agricole où sa population meurent de faim, pas d'emplois, etc.

Parmi les problèmes nous pouvons citer :

a) Absence des structures de financement de l'agriculture ;

b) Une faible part du budget de l'Etat allouée à l'agriculture ;

c) Manque des structures de recherche agronomique ;

d) Etat de délabrement avancé des routes de desserte agricole ;

e) Manque des structures de conservation ;

f) Faiblesse de l'encadrement ;

g) Manque d'investissement ;

h) Évacuation et conservation des produits.

Tous ces problèmes n'ont pas permis à l'agriculture d'avoir un impact visible malgré sa contribution à la croissance économique. On notera également une perte de la main-d'oeuvre agricole suite aux conflits armés.

Pour que l'agriculture puisse jouer son rôle de déclencheur du développement en RDC, nous suggérons ce qui suit :

§ Volonté politique afin d'élaborer une politique agricole efficace permettant à l'agriculture de jouer son rôle (contribution à plus de 40% au P.I.B.) ;

§ Elaboration d'un code agricole qui va créer un contexte harmonieux et incitatif entre l'entreprise et la population rurale ;

§ Mettre en valeur des millions d'hectares de terres arables en introduisant le machinisme dans l'agriculture (agriculture intensive) ;

§ Allouer à l'agriculture les fonds nécessaires pour son développement ;

§ Multiplication des transferts par l'Etat pour accroitre les revenus ruraux ceci peut générer un double bénéfice : en premier lieu par une augmentation directe des revenus des agriculteurs les plus pauvres ; en second lieu par un accroissement de leur consommation, essentiellement composée de biens locaux dont l'augmentation de la production va accroitre les revenus d'autres personnes ;

§ Créer et relancer les activités des institutions de financement (COOPEC, SOFIDE, SOFIDAG etc.) afin de permettre aux agriculteurs d'accéder aux crédits ;

§ Réhabiliter les infrastructures routières et déterminer les meilleures ; modalités de leur entretien durable ;

§ Accompagner le refinancement du secteur agricole, par ressources propres.

Nous n'avions pas voulu terminer ce travail sans épingle une proposition en ce qui concerne le financement du secteur agricole en RDC.

On peut financer :

Ø Par la politique de planche à billets. Mais cette politique a comme conséquence l'inflation ; donc il faudrait injecter directement dans le cadre d'investissement du secteur agricole et appliquer une gestion efficace qui, malgré l'inflation les effets ne soient de long terme.

ANNEXES

I. TEST DE LA RACINE UNITAIRE

A. POUR LA VARIABLE PRODUCTION AGRICOLE

· AVEC TENDANCE ET INTERCEPTE

Tableau 1a

Null Hypothesis: PROAGR has a unit root

 

Exogenous: Constant, Linear Trend

 

Lag Length: 0 (Automatic based on HQ, MAXLAG=0)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

t-Statistic

  Prob.*

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller test statistic

-2.660479

 0.2583

Test critical values:

1% level

 

-4.262735

 
 

5% level

 

-3.552973

 
 

10% level

 

-3.209642

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

 

Dependent Variable: D(PROAGR)

 

Method: Least Squares

 
 

Date: 02/08/11 Time: 09:34

 
 

Sample (adjusted): 1975 2007

 
 

Included observations: 33 afteradjustments

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

PROAGR(-1)

-0.430072

0.161652

-2.660479

0.0124

C

11.03045

3.799839

2.902873

0.0069

@TREND(1974)

0.364510

0.206275

1.767105

0.0874

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.211096

    Meandependent var

0.809240

Adjusted R-squared

0.158503

    S.D. dependent var

6.389971

S.E. of regression

5.861723

    Akaike info criterion

6.461272

Sumsquaredresid

1030.794

    Schwarz criterion

6.597318

Log likelihood

-103.6110

    F-statistic

4.013723

Durbin-Watson stat

2.056277

    Prob(F-statistic)

0.028534

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

· AVEC INTERCEPTE

Tableau 1b

Null Hypothesis: PROAGR has a unit root

 

Exogenous: Constant

 
 

Lag Length: 0 (Automatic based on HQ, MAXLAG=0)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

t-Statistic

  Prob.*

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller test statistic

-2.142536

 0.2302

Test critical values:

1% level

 

-3.646342

 
 

5% level

 

-2.954021

 
 

10% level

 

-2.615817

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

 

Dependent Variable: D(PROAGR)

 

Method: Least Squares

 
 

Date: 02/08/11 Time: 09:38

 
 

Sample (adjusted): 1975 2007

 
 

Included observations: 33 afteradjustments

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

PROAGR(-1)

-0.185990

0.086808

-2.142536

0.0401

C

7.909342

3.477683

2.274313

0.0300

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.128980

    Meandependent var

0.809240

Adjusted R-squared

0.100883

    S.D. dependent var

6.389971

S.E. of regression

6.059085

    Akaike info criterion

6.499686

Sumsquaredresid

1138.088

    Schwarz criterion

6.590384

Log likelihood

-105.2448

    F-statistic

4.590462

Durbin-Watson stat

2.393468

    Prob(F-statistic)

0.040113

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

· SANS TENDANCE ET INTERCEPTE

Tableau 1c

Null Hypothesis: PROAGR has a unit root

 

Exogenous: None

 
 

Lag Length: 0 (Automatic based on HQ, MAXLAG=0)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

t-Statistic

  Prob.*

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller test statistic

 0.076450

 0.7002

Test critical values:

1% level

 

-2.636901

 
 

5% level

 

-1.951332

 
 

10% level

 

-1.610747

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

 

Dependent Variable: D(PROAGR)

 

Method: Least Squares

 
 

Date: 02/08/11 Time: 09:42

 
 

Sample (adjusted): 1975 2007

 
 

Included observations: 33 afteradjustments

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

PROAGR(-1)

0.002140

0.027992

0.076450

0.9395

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

-0.016354

    Meandependent var

0.809240

Adjusted R-squared

-0.016354

    S.D. dependent var

6.389971

S.E. of regression

6.442009

    Akaike info criterion

6.593392

Sumsquaredresid

1327.983

    Schwarz criterion

6.638741

Log likelihood

-107.7910

    Durbin-Watson stat

2.481910

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


B. POUR DGP

Ø AVEC TENDANCE ET INTERCEPTE

Tableau 2a

Null Hypothesis: DGP has a unit root

 

Exogenous: Constant, Linear Trend

 

Lag Length: 0 (Automatic based on AIC, MAXLAG=0)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

t-Statistic

  Prob.*

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller test statistic

-2.814939

 0.2025

Test critical values:

1% level

 

-4.273277

 
 

5% level

 

-3.557759

 
 

10% level

 

-3.212361

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

 

Dependent Variable: D(DGP)

 
 

Method: Least Squares

 
 

Date: 02/08/11 Time: 09:47

 
 

Sample (adjusted): 1976 2007

 
 

Included observations: 32 afteradjustments

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

DGP(-1)

-0.433588

0.154031

-2.814939

0.0087

C

-0.024219

0.020677

-1.171294

0.2510

@TREND(1974)

0.000519

0.000955

0.543030

0.5913

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.214857

    Meandependent var

0.002613

Adjusted R-squared

0.160709

    S.D. dependent var

0.053795

S.E. of regression

0.049283

    Akaike info criterion

-3.093422

Sumsquaredresid

0.070435

    Schwarz criterion

-2.956009

Log likelihood

52.49475

    F-statistic

3.967980

Durbin-Watson stat

2.148064

    Prob(F-statistic)

0.029975

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Ø AVEC INTERCEPTE

Tableau 2b

Null Hypothesis: DGP has a unit root

 

Exogenous: Constant

 
 

Lag Length: 0 (Automatic based on AIC, MAXLAG=0)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

t-Statistic

  Prob.*

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller test statistic

-2.797319

 0.0699

Test critical values:

1% level

 

-3.653730

 
 

5% level

 

-2.957110

 
 

10% level

 

-2.617434

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

 

Dependent Variable: D(DGP)

 
 

Method: Least Squares

 
 

Date: 02/08/11 Time: 09:51

 
 

Sample (adjusted): 1976 2007

 
 

Included observations: 32 afteradjustments

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

DGP(-1)

-0.420679

0.150387

-2.797319

0.0089

C

-0.014615

0.010585

-1.380700

0.1776

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.206874

    Meandependent var

0.002613

Adjusted R-squared

0.180436

    S.D. dependent var

0.053795

S.E. of regression

0.048700

    Akaike info criterion

-3.145805

Sumsquaredresid

0.071151

    Schwarz criterion

-3.054196

Log likelihood

52.33288

    F-statistic

7.824995

Durbin-Watson stat

2.156376

    Prob(F-statistic)

0.008911

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Ø SANS TENDANCE ET INTERCEPTE

Tableau 2c

Null Hypothesis: DGP has a unit root

 

Exogenous: None

 
 

Lag Length: 0 (Automatic based on AIC, MAXLAG=0)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

t-Statistic

  Prob.*

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller test statistic

-2.416612

 0.0173

Test critical values:

1% level

 

-2.639210

 
 

5% level

 

-1.951687

 
 

10% level

 

-1.610579

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

 

Dependent Variable: D(DGP)

 
 

Method: Least Squares

 
 

Date: 02/08/11 Time: 09:53

 
 

Sample (adjusted): 1976 2007

 
 

Included observations: 32 afteradjustments

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

DGP(-1)

-0.299872

0.124088

-2.416612

0.0217

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.156475

    Meandependent var

0.002613

Adjusted R-squared

0.156475

    S.D. dependent var

0.053795

S.E. of regression

0.049407

    Akaike info criterion

-3.146698

Sumsquaredresid

0.075673

    Schwarz criterion

-3.100894

Log likelihood

51.34717

    Durbin-Watson stat

2.304358

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


C. POUR DEPAGR

Ø AVEC TENDANCE ET INTERCEPTE

Tableau 3a

Null Hypothesis: DEPAGR has a unit root

 

Exogenous: Constant, Linear Trend

 

Lag Length: 0 (Automatic based on AIC, MAXLAG=0)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

t-Statistic

  Prob.*

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller test statistic

-3.956123

 0.0206

Test critical values:

1% level

 

-4.262735

 
 

5% level

 

-3.552973

 
 

10% level

 

-3.209642

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

 

Dependent Variable: D(DEPAGR)

 

Method: Least Squares

 
 

Date: 02/08/11 Time: 09:56

 
 

Sample (adjusted): 1975 2007

 
 

Included observations: 33 afteradjustments

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

DEPAGR(-1)

-0.685278

0.173220

-3.956123

0.0004

C

415.8084

500.6159

0.830594

0.4128

@TREND(1974)

6.618707

25.55455

0.259003

0.7974

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.343464

    Meandependent var

16.35373

Adjusted R-squared

0.299695

    S.D. dependent var

1658.712

S.E. of regression

1388.081

    Akaike info criterion

17.39574

Sumsquaredresid

57803041

    Schwarz criterion

17.53179

Log likelihood

-284.0297

    F-statistic

7.847185

Durbin-Watson stat

2.053624

    Prob(F-statistic)

0.001815

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Ø AVEC INTERCEPTE

Tableau 3b

Null Hypothesis: DEPAGR has a unit root

 

Exogenous: Constant

 
 

Lag Length: 0 (Automatic based on AIC, MAXLAG=0)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

t-Statistic

  Prob.*

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller test statistic

-4.013997

 0.0039

Test critical values:

1% level

 

-3.646342

 
 

5% level

 

-2.954021

 
 

10% level

 

-2.615817

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

 

Dependent Variable: D(DEPAGR)

 

Method: Least Squares

 
 

Date: 02/08/11 Time: 10:00

 
 

Sample (adjusted): 1975 2007

 
 

Included observations: 33 afteradjustments

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

DEPAGR(-1)

-0.679993

0.169406

-4.013997

0.0004

C

524.3780

269.5330

1.945506

0.0608

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.341996

    Meandependent var

16.35373

Adjusted R-squared

0.320770

    S.D. dependent var

1658.712

S.E. of regression

1367.035

    Akaike info criterion

17.33737

Sumsquaredresid

57932294

    Schwarz criterion

17.42806

Log likelihood

-284.0666

    F-statistic

16.11217

Durbin-Watson stat

2.060567

    Prob(F-statistic)

0.000351

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Ø SANS TENDANCE ET INTERCEPTE

Tableau 3c

Null Hypothesis: DEPAGR has a unit root

 

Exogenous: None

 
 

Lag Length: 0 (Automatic based on AIC, MAXLAG=0)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

t-Statistic

  Prob.*

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller test statistic

-3.368170

 0.0014

Test critical values:

1% level

 

-2.636901

 
 

5% level

 

-1.951332

 
 

10% level

 

-1.610747

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

 

Dependent Variable: D(DEPAGR)

 

Method: Least Squares

 
 

Date: 02/08/11 Time: 10:02

 
 

Sample (adjusted): 1975 2007

 
 

Included observations: 33 afteradjustments

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

DEPAGR(-1)

-0.525234

0.155941

-3.368170

0.0020

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.261656

    Meandependent var

16.35373

Adjusted R-squared

0.261656

    S.D. dependent var

1658.712

S.E. of regression

1425.281

    Akaike info criterion

17.39196

Sumsquaredresid

65005625

    Schwarz criterion

17.43731

Log likelihood

-285.9673

    Durbin-Watson stat

2.168888

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 




II. STATIONNARISATION

1. PROAGR

Tableau 4

Null Hypothesis: D(PROAGR) has a unit root

 

Exogenous: Constant, Linear Trend

 

Lag Length: 0 (Automatic based on AIC, MAXLAG=1)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

t-Statistic

  Prob.*

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller test statistic

-7.272982

 0.0000

Test critical values:

1% level

 

-4.273277

 
 

5% level

 

-3.557759

 
 

10% level

 

-3.212361

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

 

Dependent Variable: D(PROAGR,2)

 

Method: Least Squares

 
 

Date: 02/08/11 Time: 10:09

 
 

Sample (adjusted): 1976 2007

 
 

Included observations: 32 afteradjustments

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

D(PROAGR(-1))

-1.294116

0.177935

-7.272982

0.0000

C

3.392932

2.441423

1.389735

0.1752

@TREND(1974)

-0.134012

0.122359

-1.095236

0.2824

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.645981

    Meandependent var

-0.161800

Adjusted R-squared

0.621566

    S.D. dependent var

10.29887

S.E. of regression

6.335557

    Akaike info criterion

6.619292

Sumsquaredresid

1164.039

    Schwarz criterion

6.756705

Log likelihood

-102.9087

    F-statistic

26.45821

Durbin-Watson stat

1.992453

    Prob(F-statistic)

0.000000

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

2. DGP

Tableau 5

Null Hypothesis: D(DGP) has a unit root

 

Exogenous: Constant, Linear Trend

 

Lag Length: 0 (Automatic based on AIC, MAXLAG=1)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

t-Statistic

  Prob.*

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller test statistic

-7.478007

 0.0000

Test critical values:

1% level

 

-4.284580

 
 

5% level

 

-3.562882

 
 

10% level

 

-3.215267

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

 

Dependent Variable: D(DGP,2)

 
 

Method: Least Squares

 
 

Date: 02/08/11 Time: 10:11

 
 

Sample (adjusted): 1977 2007

 
 

Included observations: 31 afteradjustments

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

D(DGP(-1))

-1.330589

0.177934

-7.478007

0.0000

C

0.004161

0.021473

0.193784

0.8477

@TREND(1974)

1.63E-05

0.001069

0.015230

0.9880

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.666580

    Meandependent var

0.000373

Adjusted R-squared

0.642764

    S.D. dependent var

0.089013

S.E. of regression

0.053202

    Akaike info criterion

-2.937670

Sumsquaredresid

0.079253

    Schwarz criterion

-2.798897

Log likelihood

48.53389

    F-statistic

27.98910

Durbin-Watson stat

1.943418

    Prob(F-statistic)

0.000000

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

III. ESTIMATION DU VAR (1, 2)

Tableau 6

 VectorAutoregressionEstimates

 

 Date: 02/08/11 Time: 10:25

 

 Sample (adjusted): 1978 2007

 

 Included observations: 30 afteradjustments

 Standard errors in ( ) & t-statistics in [ ]

 
 
 
 
 
 
 
 
 

DDEPAGR

DDGP

PROAGR

 
 
 
 
 
 
 
 

DDEPAGR(-1)

-0.814325

 1.50E-06

 6.61E-05

 

 (0.17685)

 (6.5E-06)

 (0.00066)

 

[-4.60454]

[ 0.22942]

[ 0.10086]

 
 
 
 

DDEPAGR(-2)

-0.832832

 4.75E-06

 0.001259

 

 (0.16419)

 (6.1E-06)

 (0.00061)

 

[-5.07227]

[ 0.78260]

[ 2.06778]

 
 
 
 

DDGP(-1)

-8540.506

-0.082077

-61.53642

 

 (6204.80)

 (0.22933)

 (23.0067)

 

[-1.37643]

[-0.35790]

[-2.67472]

 
 
 
 

DDGP(-2)

-5739.593

 0.142985

-68.10713

 

 (5148.71)

 (0.19030)

 (19.0908)

 

[-1.11476]

[ 0.75139]

[-3.56753]

 
 
 
 

PROAGR(-1)

-42.08029

 0.005522

 0.342133

 

 (47.6143)

 (0.00176)

 (0.17655)

 

[-0.88377]

[ 3.13781]

[ 1.93790]

 
 
 
 

PROAGR(-2)

 5.957302

-0.003956

 0.598815

 

 (48.5368)

 (0.00179)

 (0.17997)

 

[ 0.12274]

[-2.20521]

[ 3.32732]

 
 
 
 

C

 1561.353

-0.065019

 3.914426

 

 (888.638)

 (0.03284)

 (3.29497)

 

[ 1.75702]

[-1.97965]

[ 1.18800]

 
 
 
 
 
 
 
 

 R-squared

 0.621751

 0.460338

 0.862851

 Adj. R-squared

 0.523077

 0.319557

 0.827073

 Sum sq. resids

 33301566

 0.045491

 457.8438

 S.E. equation

 1203.285

 0.044473

 4.461643

 F-statistic

 6.301087

 3.269877

 24.11675

 Log likelihood

-251.3669

 54.80349

-83.44812

 Akaike AIC

 17.22446

-3.186899

 6.029874

 Schwarz SC

 17.55141

-2.859953

 6.356821

 Meandependent

 18.10037

 0.001184

 40.72979

 S.D. dependent

 1742.387

 0.053914

 10.72909

 
 
 
 
 
 
 
 

 Determinant resid covariance (dof adj.)

 33953.93

 

 Determinantresid covariance

 15300.65

 

 Log likelihood

-272.2392

 

 Akaike information criterion

 19.54928

 

 Schwarz criterion

 20.53012

 
 
 
 
 
 
 
 
 




MODELE ESTIME

VAR Model:

===============================

DDEPAGR = C(1,1)*DDEPAGR(-1) + C(1,2)*DDEPAGR(-2) + C(1,3)*DDGP(-1) + C(1,4)*DDGP(-2) + C(1,5)*PROAGR(-1) + C(1,6)*PROAGR(-2) + C(1,7)

DDGP = C(2,1)*DDEPAGR(-1) + C(2,2)*DDEPAGR(-2) + C(2,3)*DDGP(-1) + C(2,4)*DDGP(-2) + C(2,5)*PROAGR(-1) + C(2,6)*PROAGR(-2) + C(2,7)

PROAGR = C(3,1)*DDEPAGR(-1) + C(3,2)*DDEPAGR(-2) + C(3,3)*DDGP(-1) + C(3,4)*DDGP(-2) + C(3,5)*PROAGR(-1) + C(3,6)*PROAGR(-2) + C(3,7)

VAR Model - Substituted Coefficients:

===============================

DDEPAGR = - 0.8143254508*DDEPAGR(-1) - 0.8328322976*DDEPAGR(-2) - 8540.505993*DDGP(-1) - 5739.592614*DDGP(-2) - 42.08029118*PROAGR(-1) + 5.957301744*PROAGR(-2) + 1561.353158

DDGP = 1.499565978e-006*DDEPAGR(-1) + 4.749231346e-006*DDEPAGR(-2) - 0.08207693164*DDGP(-1) + 0.1429850987*DDGP(-2) + 0.005521961363*PROAGR(-1) - 0.003955946462*PROAGR(-2) - 0.06501924005

PROAGR = 6.613903503e-005*DDEPAGR(-1) + 0.001258883355*DDEPAGR(-2) - 61.5364243*DDGP(-1) - 68.10712952*DDGP(-2) + 0.3421328785*PROAGR(-1) + 0.5988150581*PROAGR(-2) + 3.914425676

IV. ANALYSE DE LA CAUSALITE AU SENS DE GRANGER

Ø ENTRE LA CROISSANCE ECONOMIQUE ET LA PRODUCTION AGRICOLE

Tableau 7a

Pairwise Granger Causality Tests

 

Sample: 1974 2007

 

Lags: 2

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

  NullHypothesis:

Obs

F-Statistic

Probability

 
 
 
 
 
 
 
 

  PROAGR does not Granger Cause DDGP

30

 7.65138

 0.00256

  DDGP does not Granger Cause PROAGR

 10.8168

 0.00041

 
 
 
 
 
 
 
 

Ø ENTRE LA CROISSANCE ET LES DEPENCES EN K DANS LE SECTEUR AGRI

Ø Tableau 7b

Pairwise Granger Causality Tests

 

Sample: 1974 2007

 

Lags: 2

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

  NullHypothesis:

Obs

F-Statistic

Probability

 
 
 
 
 
 
 
 

  DDEPAGR does not Granger Cause DDGP

30

 1.22252

 0.31150

  DDGP does not Granger Cause DDEPAGR

 1.60190

 0.22152

 
 
 
 
 
 
 
 

Ø ENTRE DDEPGAGR ET PROAGR

Ø Tableau 7c

Pairwise Granger Causality Tests

 

Sample: 1974 2007

 

Lags: 2

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

  NullHypothesis:

Obs

F-Statistic

Probability

 
 
 
 
 
 
 
 

  PROAGR does not Granger Cause DDEPAGR

31

 1.95776

 0.16143

  DDEPAGR does not Granger Cause PROAGR

 6.30086

 0.00587

 
 
 
 
 
 
 
 

GRAPHIQUE 4

V. ANALYSE DES CHOCS OU INNOVATIONS EXOGENES AU MODELE

 
 
 
 
 
 
 
 

 Response of DDEPAGR:

 
 
 

 Period

DDEPAGR

DDGP

PROAGR

 
 
 
 
 
 
 
 

 1

 1203.285

 0.000000

 0.000000

 

 (155.343)

 (0.00000)

 (0.00000)

 2

-789.3657

-245.7114

-163.2407

 

 (212.139)

 (208.737)

 (185.907)

 3

-307.3617

 224.2116

-82.75656

 

 (237.546)

 (234.965)

 (203.147)

 4

 699.5882

 285.8697

 112.9436

 

 (260.729)

 (227.090)

 (133.000)

 5

-410.6362

-215.5295

-15.83242

 

 (285.005)

 (217.618)

 (134.816)

 
 
 
 
 
 
 
 

 Response of DDGP:

 
 
 

 Period

DDEPAGR

DDGP

PROAGR

 
 
 
 
 
 
 
 

 1

-0.020483

 0.039475

 0.000000

 

 (0.00768)

 (0.00510)

 (0.00000)

 2

 0.001443

-0.015238

 0.021421

 

 (0.00815)

 (0.00872)

 (0.00737)

 3

 0.009648

-0.002397

-0.010020

 

 (0.00812)

 (0.00837)

 (0.00660)

 4

 0.006763

-0.013199

 0.005732

 

 (0.00836)

 (0.00767)

 (0.00512)

 5

-0.011117

 0.005247

-0.006547

 

 (0.00634)

 (0.00612)

 (0.00545)

 
 
 
 
 
 
 
 

 Response of PROAGR:

 
 
 

 Period

DDEPAGR

DDGP

PROAGR

 
 
 
 
 
 
 
 

 1

-0.369891

-2.172723

 3.879267

 

 (0.81318)

 (0.76178)

 (0.50081)

 2

 1.213479

-3.172537

 1.327225

 

 (0.92456)

 (0.89412)

 (0.70599)

 3

 2.962495

-4.153624

 1.448072

 

 (1.18192)

 (1.10813)

 (0.63052)

 4

 0.034193

-2.430057

 0.236898

 

 (0.91073)

 (1.13725)

 (0.83446)

 5

 0.371766

-2.042059

 1.181208

 

 (0.78481)

 (1.04624)

 (0.62599)

 
 
 
 
 
 
 
 

Cholesky Ordering: DDEPAGR DDGP PROAGR

 
 
 

Standard Errors: Analytic

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 





VI. DECOMPOSITION DE LA VARIANCE DE L'ERREUR PREVISIONNELLE

 
 
 
 
 
 
 
 

 Response of DDEPAGR:

 
 
 

 Period

DDEPAGR

DDGP

PROAGR

 
 
 
 
 
 
 
 

 1

 1203.285

 0.000000

 0.000000

 

 (155.343)

 (0.00000)

 (0.00000)

 2

-789.3657

-245.7114

-163.2407

 

 (212.139)

 (208.737)

 (185.907)

 3

-307.3617

 224.2116

-82.75656

 

 (237.546)

 (234.965)

 (203.147)

 4

 699.5882

 285.8697

 112.9436

 

 (260.729)

 (227.090)

 (133.000)

 5

-410.6362

-215.5295

-15.83242

 

 (285.005)

 (217.618)

 (134.816)

 
 
 
 
 
 
 
 

 Response of DDGP:

 
 
 

 Period

DDEPAGR

DDGP

PROAGR

 
 
 
 
 
 
 
 

 1

-0.020483

 0.039475

 0.000000

 

 (0.00768)

 (0.00510)

 (0.00000)

 2

 0.001443

-0.015238

 0.021421

 

 (0.00815)

 (0.00872)

 (0.00737)

 3

 0.009648

-0.002397

-0.010020

 

 (0.00812)

 (0.00837)

 (0.00660)

 4

 0.006763

-0.013199

 0.005732

 

 (0.00836)

 (0.00767)

 (0.00512)

 5

-0.011117

 0.005247

-0.006547

 

 (0.00634)

 (0.00612)

 (0.00545)

 
 
 
 
 
 
 
 

 Response of PROAGR:

 
 
 

 Period

DDEPAGR

DDGP

PROAGR

 
 
 
 
 
 
 
 

 1

-0.369891

-2.172723

 3.879267

 

 (0.81318)

 (0.76178)

 (0.50081)

 2

 1.213479

-3.172537

 1.327225

 

 (0.92456)

 (0.89412)

 (0.70599)

 3

 2.962495

-4.153624

 1.448072

 

 (1.18192)

 (1.10813)

 (0.63052)

 4

 0.034193

-2.430057

 0.236898

 

 (0.91073)

 (1.13725)

 (0.83446)

 5

 0.371766

-2.042059

 1.181208

 

 (0.78481)

 (1.04624)

 (0.62599)

 
 
 
 
 
 
 
 

 Cholesky Ordering: DDEPAGR DDGP PROAGR

 
 
 

 Standard Errors: Analytic

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

GRAPHIQUE 5

* 1 Revue NZELA, Office des Routes, Kinshasa, Avril, 1976, P.3.

* 2 Département de l'Agriculture et de Développement Rural, Situation Actuelle de l'Agriculture Zaïroise, S .E.P. Janvier 1987, Kinshasa, P. 22.

* 3 Département de l'Agriculture et de Développement Rural, Développement de l'Agriculture Zaïroise, Op.cit., p.444.

* 4REGIS BOURBONNAIS, Econométrie, manuel et exercice corrigés, 6è éd. Dunod, Paris, 2005, pp.223-225.

* 5 REGIS BOURBONNAIS, op.cit., p.226.

* 6Idem, p.227.






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