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Problématique de la structuration des organisations communautaires: cas de l'Association des Organisations Professionnelles Paysannes ( AOPP )

( Télécharger le fichier original )
par Mamadou Alpha COULIBALY
Université de Bamako ( Mali ) - Maà®trise en sociologie 2003
  

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N°13. Le syndicat agricole a-t-il un cadre juridique ?

Réponses

Effectif

Pourcentage

Oui

2

17 %

Non

10

83 %

Total

12

100 %

Commentaire :

Dans cette diversité syndicale du moment, 83%des membres trouvent que celui de l'agriculture n'a pas de cadre juridique contre 17%.1(*)3

N°14. Le PASAOP répond-t-il aux préoccupations des OP aujourd'hui ?

Réponses

Effectif

Pourcentage

Oui

5

42 %

Non

7

58 %

Total

12

100 %

Commentaire :

58%des membres enquêtés pensent que le PASAOP ne répond pas aujourd'hui aux préoccupations des OP contre 42%. Ce qui implique qu'elles ne sont pas suffisamment impliquées dans les programmes de développement.

N°15. Une nouvelle politique agricole est-elle nécessaire aujourd'hui au Mali ?

Réponses

Effectif

Pourcentage

Oui

12

100 %

Non

0

0 %

Total

12

100 %

Commentaire :

Tous les acteurs interrogés soutiennent qu'une nouvelle politique agricole est nécessaire aujourd'hui au Mali. Cela ne fait qu'étayer notre hypothèse selon laquelle les OP manquent d'appui institutionnel poussé.

2-2. Analyses qualitatives des données :

Nos villageois aujourd'hui s'adaptent à un nouveau type d'insécurité. Mais pour la plupart d'entre eux la subsistance est un problème majeur, seul peut résoudre le travail entrepris en coopération avec les autres membres de la parenté et grâce au concours des forces émanant des divinités.

Les fondements de la société sont bouleversés. Aux contrées plus ou moins clairement définies et exploitées par des groupes que reliaient entre eux la parenté ou la religion, se substituèrent de nombreuses communes occupées chacune par une population ayant droit de cité. La différence peut paraître minime, mais les malentendus qui en résultent peuvent prendre des proportions inquiétantes.

Les villageois étaient habitués à payer le tribut, mais les taxes sont de nature différente. Elles obligent à payer une somme en échange de la vente de sa propre subsistance, de nouvelles récoltes, du produit de son travail ou de ses marchandises acquises à meilleur compte en vue de réaliser un profit. L'argent ainsi gagné est utilisé pour acheter des vêtements importés, des articles de luxe, des activités de prestige.

La révolution technologique et la compétition sont une réalité pour les paysans. Avec l'introduction des cultures industrielles, l'activité sociale dans les villages s'éloigne de celle traditionnelle. De nouvelles idées, de nouvelles demandes, de nouvelles valeurs ont vu le jour. La structure familiale est bouleversée du fait de l'introduction de la main d'oeuvre dans une situation particulière où il est difficile de travailler près de la famille : exode. 1(*)4

Cependant les vieilles idées résistent à ces changements et les considèrent comme indésirables. Les idées ne jouent pas un rôle non moins important que les faits. La rivalité de deux civilisations crée des difficultés particulières pour ce peuple qui vit cette dynamique. Il s'agit d'une réévaluation qui met l'accent sur la tradition et manifeste le désir et le droit de bénéficier de la gamme complète offerte par le milieu sociologique.

Dans l'état actuel de la société caractérisé par les valeurs occidentales et la morale, les objectifs à atteindre se confondent avec des réalisations toujours plus grandes : la richesse et l'aisance.

En effet, force est de considérer nos pratiques traditionnelles de parenté afin de mieux comprendre nos réalités et mieux nous comprendre nous-mêmes dans nos sociétés, le vrai pauvre est celui qui n'a pas de parenté = l'esprit de famille et le principe de la réciprocité enracinent les rapports économiques dans le maillage des rapports sociaux. Compte tenu du poids de ce cadre social et culturel, les maliens ont tendance à prendre leur distance à l'égard d'un modèle de développement pour lequel les inégalités socio-économiques sont considérées comme un des véritables moteurs du progrès. Ils mettent en cause une modernisation économique imposant la destruction du lien social. Très peu de maliens sont disposés à assurer une modernité aliénante qui vise à instaurer une manière d'être et d'agir centrée sur l'individualisme propre à l'occident moderne. Dans les villages, au coeur de la déchéance multiforme, des acteurs témoignent de l'inventivité des sociétés et de leurs capacités d'innovation face aux mécanismes de paupérisation.

L'ampleur des changements impose un nouveau regard sur l'économie réelle de ces sociétés. Ainsi, les schémas d'analyse classique s'avèrent-ils inadaptés lorsque, par exemple des acteurs économiques ne sachant ni lire ni écrire les langues occidentales se propulsent au centre des mécanismes d'accumulation des ressources ; sans ignorer le dynamisme des femmes qui investissent massivement les entreprises informelles en plein essor dans les villes et l'impact que cela peut avoir sur les structures familiales. Les capacités d'innovation, la réinvention des traditions, sont la réponse des sociétés au resserrement des contraintes structurelles et leur riposte à la violence d'un capitalisme sans entrave. Les pratiques populaires sont les formes concrètes d'une socio économie enracinée dans le développement solidaire. Dans un contexte où les programmes élaborés par les experts s'appuient sur des hypothèses prétendument scientifiques, affirmant l'universalité de l'homme économique opposé à l'homme africain, ces expériences doivent être perçues comme une véritable solution de rechange à la structuration d'une nouvelle économie barbare se construisant sur les ruines de la société. Les formes de créativité qui se déploient en marge du système dominant, sont un mode de subversion du système occidental de développement. Ces tactiques et stratégies multiformes sont le signe de la renaissance des sociétés et cultures traditionnelles. Face à l'esprit de violence et d'exclusion des développeurs, la paysannerie organise la rupture et la déconnexion. Elle rêve d'autre chose que la modernité aliénante qui détruit les valeurs fondamentales chères à l'homme africain. C'est pourquoi le secteur agricole apparaît comme l'activité de l'avenir dans un monde globalisé s'obstinant à faire croire que le seul moyen de développement est la croissance économique. Cette croissance économique est nécessaire au développement mais elle n'est pas le développement. 1(*)5

De plus en plus, en entretenant l'illusion du fatalisme des paysans, et du traditionalisme des sociétés pour entretenir la répétition des formes culturelles des développeurs, on se dispense de réfléchir sur le potentiel de créativité des acteurs confrontés aux contraintes structurelles qui les obligent à se redéfinir.

Pour étouffer le débat sur la violence engendrée par le rôle croissant de l'argent dans nos sociétés, certains pour expliquer vulgairement la pauvreté des paysans passent par le fait qu'ils s'obstinent à s'accrocher à leurs croyances ancestrales, tandis que les cadres urbains acceptent de subir les pressions communautaires qui à travers les obligations de la parenté, empêchent toute capacité d'épargne et tout investissement productif. D'autres, à l'heure où le spectre de Malthus hante les institutions financières internationales, s'en prennent au lit des paysans jugé trop fécond : la femme et la famille deviennent des cibles des politiques de population. Le discours néo-libéral lie étroitement l'accroissement démographique et la dégradation de l'environnement. On choisit d'oublier l'emprise des programmes de développement qui étouffe les efforts des paysans et qui les maintient dans la pauvreté. 1(*)6

Pour continuer de se différencier, l'AOPPRK doit sans relâche améliorer la qualité de son service à ses OP. L'adaptation du concept de modernité aux spécificités locales est une voie qu'elle peut choisir. La création d'infrastructures logistiques doit s'inscrire pleinement dans la démarche des partenaires. C'est l'AFDI qui doit orchestrer les différents projets de modernisation dans les filières en collaboration avec d'autres. Elle apporte son savoir-faire au Mali il y a neuf ans. Pour susciter l'intérêt des OP membres l'AOPP doit maintenir un climat de confiance et accroître leur participation aux activités. Les actions en faveur des adhérents ne doivent pas se limiter à la tenue d'Assemblées Générales, à l'envoie des documents annexes (convocation, programme, comptes rendus) et à l'organisation de voyages. Pour répondre aux attentes des adhérents en termes d'informations et d'activités, l'Association, doit pouvoir organiser des foires et proposer des services adaptés aux envies des adhérents et à leurs centres d'intérêt : Excursions, voyages organisés.

Aussi l'envoi systématique d'un journal interne aux adhérents de l'AOPPRK doit être encouragé par le président car il permettra d'apporter un nouveau souffle à l'Association.

Au Mali, il y a une solidarité forte. Les professionnels de l'agriculture au Mali, doivent faire face à des conflits d'intérêts entre leurs activités et cette solidarité. En d'autres termes, dès qu'un agriculteur réalise ses premières récoltes, se pose inévitablement la question de savoir s'il faut en vendre pour réinvestir ou si, par solidarité, les redistribuer à son entourage. Trop souvent, la réponse est la redistribution. Parallèlement, le principe de l'intérêt général, qui sous-tend les fondements des démocraties occidentales, fait cruellement défaut dans notre pays : le Mali. Or, c'est bien l'intérêt général qui crée les conditions favorables à l'investissement des activités via un cadre légal et réglementaire, des règles comptables, des infrastructures industrielles technologiques de transport etc. C'est dire que le rôle des partenaires qui fournissent des infrastructures est essentiel

L'autre grand frein aux investissements est l'absence de relations commerciales entre les pays. Il n'existe pas, au Mali de zones de marché commun : les hommes circulent sans arrêt, mais pas les marchandises. Le tableau que nous dressons paraît sombre. Mais le paysannat malien a besoin d'abord d'infrastructures matérielles et de règles de droit applicable pour attirer et conserver les investissements. Puis, toutes les initiatives qui peuvent favoriser la fonction entrepreneuriale doivent être les bienvenues : Comme les clubs d'entreprises ! L'AOPPRK doit être capable de tisser des réseaux d'affaires.

A l'AOPPRK, les responsables des ressources humaines doivent tisser des liens entre eux afin de faire reconnaître le métier d'agriculteur comme créateur de valeur. De partager leurs expériences avec d'autres professionnels d'un même métier, de réfléchir aux nouveaux enjeux et de déterminer des plans d'action pour les années à avenir. Le tout, dans le cadre convivial, propice au dialogue.

2-2-1. AOPPRK : une organisation rationnelle :

L'approche sectorielle par filière et les fonctions économiques sont plébiscitées. Cette approche présente plusieurs avantages :

- Facilité de mobilisation des efforts sur une accroche concrète liée à une production.

- Facilité à concentrer des efforts sur un objectif commun circonscrit à identifier les principales contraintes, et à trouver des réponses immédiates rendant service aux membres.

- Impacts visibles : avec la maîtrise des coûts de production et l'amélioration des revenus. La crédibilité de l'organisation paysanne vis à vis de ses membres s'entrouvre renforcée. La base financière de l'OP disposant de ressources propres est plus solide et permet d'avoir davantage de poids économique et politique dans les négociations.

* 13 Données sur le terrain

* 14 Document : L'Afrique et les Africains, Paul BOHANANN

* 15 « L'Afrique à la dérive » in manière de voir n°29, février 1996

Catherine Coquery - Vidrovitch, Pour une histoire de développement, Etat, Sociétés, Développement, L'harmattan, Paris 1998, P.3

Le développement de l'homme Africain, Jean Marc Ela

* 16 « l'Afrique à la dérive » in manière de voir n°29, février 1996

Catherine Coquery - Vidrovitch, Pour une histoire de développement, Etat, Sociétés, Développement, L'harmattan, Paris 1998, P.3

Le développement de l'homme Africain, Jean Marc Ela

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