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Etude de la salinité des sols par la méthode de détection électromagnétique dans le périmètre irrigué de Kalà¢at Landelous en Tunisie: cas d'une parcelle de courge

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par Hamza NOOMENE
Faculté des lettres, des arts et des humanités Manouba - Master de recherche environnement, aménagement et risque 2011
  

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Table des matières :

Introduction générale : 3

Problématique : 2

Approche de l'étude : 3

Chapitre 1 : Synthèse bibliographique 4

1. La salinisation des sols : 5

1.1. Définitions : 5

1.2. Les caractères des sels : 5

1.2.1. La solubilité des sels : 5

1.2.2. Le mouvement des sels : 6

1.3. La genèse d'un sol salin et/ou sodique : 6

1.4. Description de l'origine de la salinité 7

1.5. Les Types de la salinité des sols 8

1.5.1. La salinité primaire (ou Naturelle) : 8

1.5.2. La salinité secondaire (ou d'origine humaine) : 9

2. La différence entre la salinisation et la sodisation des sols : 10

3. La sensibilité des plantes au stress salin : 11

3.1. Classification des plantes selon leur tolérance à la salinité : 11

3.2. Tolérance des cultures à la salinité du sol : 13

4. La salinité et la texture des sols : 15

4.1. Définition de la texture du sol 15

4.2. L'eau et la structure en agrégats : 15

4.3. Rétention de l'eau dans les sols : 16

4.4. Infiltration de l'eau en fonction de la nature du sol : 16

4.5. La capacité de rétention au champ dans un système d'irrigation goutte à goutte : 17

4.6. La texture des sols et la mobilité des sels : 18

5. Étude de la salinité des périmètres irrigués : 19

5.1. Dans le monde : 19

5.2. En Tunisie : 20

6. Méthodes de mesure de la salinité des sols: 22

6.1. Les méthodes de détection des sols : 22

6.2. Méthodes de détection et de mesure de la salinité des sols : 24

6.2.1. La méthode de laboratoire : 24

6.2.2. Méthodes In situ : 24

6.2.3. La méthode à distance : 24

6.3. Les capteurs électromagnétiques et électriques : 24

7. Conclusion : 25

Chapitre 2 : Présentation de la zone d'étude 26

1. Cadre géographique : 27

2. Le climat et les ressources hydriques : 29

2.1. Pluie : 29

2.2. L'humidité : 29

2.3. La température : 30

2.4. Les vents : 30

2.5. L'insolation : 30

2.6. L'aménagement hydrique : 31

3. Les ressources en sol : 32

4. Conclusion : 34

Chapitre 3 : Matériel et méthode 35

1. Méthode d'échantillonnage : 36

1.1. Evaluation préliminaire : 36

1.2. Campagne d'échantillonnage : 36

1.2.1. Objectifs : 36

1.2.2. Patron d'échantillonnage : 37

2. Caractérisation physicochimique de la parcelle de la courge : 38

2.1. Analyse granulométrique : 39

2.1.1. But : 39

2.1.2. Principe : 39

2.1.3. Mode opératoire : 39

2.2. Détermination du pH : 41

2.2.1. But : 41

2.2.2. Principe : 41

2.2.3. L'échelle de l'acidité : 41

2.2.4. L'échelle de pH de sol : 42

2.2.5. Mode opératoire : 42

2.3. Mesure de la conductivité électrique de l'extrait de la pâte saturée : 42

2.3.1. Principe 42

2.3.2. Echelle de salinité : 42

2.3.3. Mode opératoire : 42

2.4. Mesure de la conductivité électromagnétique : 44

2.4.1. Principe : 44

2.4.2. Matériel : 44

2.4.3. Le principe de fonctionnement du EM38 : 44

2.4.4. Calibration du EM38 : 45

2.4.5. Mesure de la conductivité électromagnétique avec la sonde EM38 : 47

2.4.6. Traitement de données enregistrées : 48

2.4.6.1. Calibration des valeurs prises en mode horizontal : 48

2.4.6.2. Calibration des valeurs prises en mode vertical : 49

3. Méthode d'analyse géostatistique : 51

3.1. Mise en oeuvre les points d'échantillonnage. 51

3.2. La cartographie de la surface de concentration des sels dans le sol : 52

3.3. Création de la carte d'isovaleurs : 54

4. Conclusion : 54

Chapitre 4 : Résultats et discussion 55

1. Analyse des résultats de la texture de la parcelle de courge : 56

1.1. Résultats de l'analyse granulométrique en % : 56

1.2. Corrélation entre la CE et la fraction fine (Argile+Limon fin) : 57

1.3. Texture de la parcelle de courge : 57

2. Résultat de la mesure d'analyse du pH : 60

3. Résultat des analyses de la salinité au laboratoire : 61

3.1. Le pourcentage de saturation moyenne : 61

3.2. La conductivité électrique de l'extrait de la pâte saturée : 61

4. Résultat de l'analyse géostatistique de conductivité électrique apparente : 62

4.1. Modélisation de la structuration spatiale de la CEH : 62

4.1.1. La fréquence des données CEH : 62

4.1.2. La tendance globale des données CEH : 63

4.1.3. Autocorrélation spatiale : 64

4.1.4. Modélisation de la corrélation spatiale et les influences directionnelles : 64

4.2. Modélisation de la structuration spatiale de la CEV : 65

4.2.1. La fréquence des données CEV : 65

4.2.2. La tendance globale des données CEV : 66

4.2.3. Autocorrélation spatiale : 66

4.2.4. Modélisation de la corrélation spatiale et les influences directionnelles : 67

5. Discussion : 68

5.1. La salinité des sols en profondeur 0-100cm : 68

5.2. La salinité des sols en profondeur 0-200cm : 71

5.3. Evaluation générale de la qualité de la parcelle de courge : 73

Conclusion générale : 75

Référence bibliographique : 77

Annexes 82

Annexe 1 : 83

Annexe 2 : 89

Annexe 3 : 92

Table des illustrations :

Liste des cartes :

Carte 1 : Localisation de la parcelle de courge 28

Carte 2 : La conductivité électrique dans la profondeur 0-100cm 70

Carte 3 : La conductivité électrique dans la profondeur 0-200cm 72

Liste des figures

Figure 1 : Le mécanisme du phénomène de salinisation des sols 7

Figure 2 : Structure en agrégats 15

Figure 3 : Rétention de l'eau dans les sols 16

Figure 4 : La capacité de rétention au champ 17

Figure 5 : Prototype des capteurs des sols 23

Figure 6 : Les unités texturales 32

Figure 7 : l'équipement de la parcelle de courge 36

Figure 8 : Le maillage de la parcelle de courge 38

Figure 9 : Dispositif de la destruction de la matière organique (attaque à chaud) 40

Figure 10 : Echelle de pH (Potentiel Hydrogène) 41

Figure 11 : Principe de fonctionnement du EM38 45

Figure 12 : Texture de la parcelle de courge (Profondeur 0 - 30 cm) 58

Figure 13 : Texture de la parcelle de courge (Profondeur 30 - 60 cm) 58

Figure 14 : Texture de la parcelle de courge (Profondeur 60 - 90 cm) 59

Figure 15 : Modélisation du semi-variogramme de la CEH 64

Figure 16 : Modélisation du semi-variogramme de la CEV 67

Liste des graphiques

Graphique 1 : Production de biomasse de différents groupes de plantes suivant la salinité 11

Graphique 2 : La variabilité de niveau de production des cultures à l'augmentation de la salinité des sols 13

Graphique 3 : Variabilité de la disponibilité de l'eau en fonction de la nature du sol 16

Graphique 4 : Répartition mensuelle des pluies à Kalâat Landelous 29

Graphique 5 : Températures moyennes et extrêmes mensuelles relevées à Kalâat Landelous 30

Graphique 6 : Diagramme Ombrothermique de Kalâat Landelous 34

Graphique 7 : Droite d'ajustement linéaire : Equation d'étalonnage : corrélation entre CEH et CEe moy (0-90 cm) 49

Graphique 8 : Droite d'ajustement linéaire : Equation d'étalonnage : corrélation entre CEV et CEe moy (0-200 cm) 50

Graphique 9 : Corrélation entre la conductivité électrique et la fraction fine 57

Graphique 10 : Profils salins de la parcelle de courge 61

Graphique 11 : la fréquence de la distribution de la salinité du sol en profondeur 100 cm 63

Graphique 12 : Tendance globale des données CEH 63

Graphique 13 : Semi-variogramme de l'autocorrélation spatiale de conductivité électrique apparente 64

Graphique 14 : la fréquence de la distribution de la salinité du sol en profondeur 200 cm 65

Graphique 15 : Tendance globale des données CEV 66

Graphique 16 : Semi-variogramme de l'autocorrélation spatiale de conductivité électrique apparente 66

Liste des photos

Photo 1 : Vue aérienne de Kalâat Landelous prise en 2 octobre 2007 27

Photo 2 : Dispositif de mesure de la conductivité électrique de l'extrait de la pâte saturée 43

Photo 3 : Positions de mesures avec le EM38 44

Liste des tableaux :

Tableau 1 : la concentration des sels dans la pluie 9

Tableau 2 : Tolérance des cultures à la salinité du sol CEe (FAO, Bulletin n° 29) 14

Tableau 3 : Estimation globale de la salinisation secondaire des terres irriguées dans le monde 19

Tableau 4 : la moyenne de l'humidité relative en pourcentage 29

Tableau 5 : la vitesse moyenne des vents en mètre par seconde 30

Tableau 6 : l'insolation moyenne en heure par jour 30

Tableau 7 : Le volume moyen de l'eau d'irrigation en m3 par mois 31

Tableau 8 : Classement de la salinité de conductivité électrique 42

Tableau 9 : Résultat des analyses granulométrique 56

Tableau 10 : Résultats d'analyse du pH 60

Tableau 11 : Pourcentage de saturation moyen du sol 61

Tableau 12 : Résultat des analyses de la pâte saturée 61

Introduction générale :

Les sols ont une vocation principale de production agricole et sylvicole et assurent le développement de la végétation naturelle comme support de la biodiversité. Les sols sont aussi des réacteurs biologiques qui assurent de nombreuses fonctions environnementales ainsi qu'ils maintiennent le développement des êtres vivants.

La pénurie d'eau et la concentration des sels dans les sols sont actuellement considérées comme des menaces pour la vie humaine. Les ressources naturelles mondiales souffrent de plus en plus de surexploitation, de mauvaise gestion et de la pollution. En effet plus de 1/6 des terres dans le monde sont touchées par la dégradation et la déforestation, 6.4% des terres, équivaut à une superficie 9513373km2, seraient touchées par des phénomènes de salinité ou d'alcalinité. La superficie des terres cultivées ne représente que 10% des surfaces continentales (FAO, 2000). Les réserves en eau utilisables par les racines dépendent principalement de la texture, de la structure, de la profondeur et de la salinité du sol d'une part, et du mode d'irrigation et de drainage de l'autre part. C'est finalement le bilan hydrique local qui conditionnera la production végétale.

La salinité des sols est présente dans la plupart des grands systèmes d'irrigation à travers le monde sous l'effet conjugué d'une mauvaise qualité des eaux d'irrigation, de l'aridité et d'un drainage insuffisant du sol et des aquifères. La salinisation apparaît comme la conséquence de divers processus complexes de redistribution des sels liés au fonctionnement hydrologique du milieu sous l'influence de l'irrigation et du drainage.

La Tunisie compte plus de 400 000 ha de surfaces irriguées dont 25 % sont touchées par la salinisation. La salinité constitue un facteur limitant pour l'agriculture. En effet, les masses importantes des sels apportés par l'eau d'irrigation peuvent induire une stérilisation des sols en absence d'aménagements adéquats.

Problématique :

L'agriculture ainsi qu'une grande partie de la vie sur notre planète dépendent du sol.Il présente une ressource naturelle non renouvelable. De nombreux pays méditerranéens à climat aride nécessitent chaque année d'importants volumes d'eau d'irrigation afin d'obtenir des récoltes rentables. Certains sols de ces pays sont affectés par la salinité, entraînant des problèmes de production agricole et de qualité d'eaux de surface et d'eaux souterraines.

Les études récentes sur le terrain et au laboratoire (HACHICHA, 1995, 1998, 2000, 2004, LTIFI, 2009) ont identifié grâceà différents techniques que la salinité constitue un facteur limitant pour les agriculteurs de Kalâat Landelous. Ce phénomène est dû à une pratique intensive de la terre, la mauvaise gestion de l'eau d'irrigation et le disfonctionnement du réseau de drainage. Dans ce contexte et à partir de l'étude de la répartition spatiale de la salinité dans une parcelle de courge nous essayerons de comprendre le rôle des propriétés physiques et chimiques du sol sur la distribution des sels tout le long du profil pédologique.Quel est le rôle des propriétés physico-chimiques du sol sur la distribution des sels tout le long du profil pédologique ?Quel est le rôle de l'eau sur l'évolution de la salinité des sols?

La conductivité électrique (CE) a été employée pendant plusieurs années pour déterminer la salinité du sol moyennant sa mesure par l'extrait de saturation du sol (CEe) ou d'autres extraits de sol (USSL, 1954). Cependant, cette méthode demande du temps et de la main-d'oeuvre, particulièrement pour l'étude d'une grande zone. Pour cette raison, la mesure de la conductivité électrique apparente (CEa) est devenue une référence pour le suivi spatio-temporel de la salinité du sol car elle est basée sur une analyse geospatialisée fiable et rapide. La sonde électromagnétique EM38 de GEONICS est l'instrument le plus utilisé dans le monde et a été bien validé dans beaucoup d'études (MC NEIL J.D. 1986).

Approche de l'étude :

Nous avons utilisé des données et des supports (tableau statistique, carte topographique, ...), des documents papiers et numériques, pour avoir une idée sur les caractéristiques : climatique, morphologique et pédologique de la zone d'étude, l'aménagement et les types de cultures.

Notre approche d'étude consiste à :

· Utilisation de la technique d'induction électromagnétique comme outil pour une évaluation rapide de la salinité

· Analyser les données par la méthode d'analyse géostatistique

· Distribution spatial de la salinité

Ce travail va tenter de suivre la salinité des sols sur le plan vertical dans une parcelle de courgesituée dans le périmètre public irrigué de Kalâat Landelous en utilisant une sonde GEONICS EM38.A partir de l'analyse de la conductivité électrique des différents échantillons des sols au laboratoire et des mesures de la conductivité électromagnétique des sols effectuées au champ, nous allons déterminer la valeur de la conductivité électrique apparente.

Chapitre 1 : Synthèse bibliographique

1. La salinisation des sols :

1.1. Définitions :

La salinisation est défini par SERVANT (1975), comme étant l'ensemble des mécanismes suivant lesquels le sol s'enrichit en sels solubles et acquiert, à un degré plus ou moins fort, le caractère salé. CHERBUY (1991) a ajouté qu'il s'agit d'un processus résultant de la migration des sels à travers le profil du sol et de leur accumulation, par précipitation en profondeur.

MERMOUD (2001) vient d'indiquer que ce phénomène d'accumulation des sels solubles (en particulier le sodium) à la surface du sol et dans la zone racinaire, occasionne des effets nocifs sur les végétaux qui vont induire une diminution des rendements et une stérilisation du sol.

FRANÇOIS(2008) a actualisé la définition de la salinisationcomme étant un phénomène par lequel un sol devient sursalé. La salinisation résulte le plus souvent de l'irrigation de sols mal drainés sous climat aride. La stagnation de l'eau dans les couches superficielles du sol par défaut de drainage se traduit par une accumulation de sels dans les horizons les plus superficiels, car les mouvements ascendants, liés à la forte évaporation due au climat chaud et aride, excèdent de beaucoup l'infiltration et donc le lessivage.

En revanche, La salinité découle de la présence des solutés minéraux majeurs dissouts dans les eaux ou dans les sols. C'est la mesure de la totalité des sels dissouts, (SLAMA, 2004).

1.2. Les caractères des sels :

1.2.1. La solubilité des sels :

La composition de la solution, le pH et la température sont les paramètres influençant la solubilité des sels. Les sels se solubilisent par des formes différentes. En effet, les chlorures sontles plus solubles, les sulfates, les carbonates et les bicarbonates sont moyennement solubles. En revanche, lorsque les sulfates et les carbonates sont associés au calcium, ils deviennent presqueinsolubles.

1.2.2. Le mouvement des sels :

Les sels dans le sol peuvent se déplacer d'un horizon à un autre sous l'action de divers facteurs. Les sels les plus solubles sont généralement les plus mobiles. Le mouvement des sels dépend des états physiques de l'eau du sol,du gradient de température existant dans ce sol, et de la texture des sols etc.

1.3. La genèse d'un sol salin et/ou sodique :

La formation d'un sol salin ou sodique résulte généralement del'accumulation des sels dans les horizons de surface (CHURCHMAN et AL. 1993, NAIDU et RENGASAMY 1993, SUMNER 1993, KEREN 2000, LEVY 2000, BRADY et WEIL 2002, ESSINGTON 2004). Le régime hydrique du sol,la forme de sel, les conditions climatiques et la texture des sols sont les paramètres les plus importants qui manifestent la genèse d'un sol salin.Les sels les plus communs présents dans lasolution du sol correspondent aux cations Ca2+, Mg2+, Na+, K+, et aux anions Cl-, SO42-,CO32-, NO3-. Egalement le bore, le sélénium, l'arsenic et le molybdène (les éléments traces)sont considérés comme d'autres sels moins courants et plus toxiques à faibles concentrations (KEREN 2000, ESSINGTON 2004). De façon analogue à la formation d'un sol salin, un sol devientsodique lorsque la proportion d'ions Na+ dépasse celle des autres électrolytes de plusieursordres de grandeur (SUMNER 1993, LEVY 2000, ESSINGTON 2004). Cela dépend de la source desels mais aussi des conditions physico-chimiques du sol. Selon BOLT et AL (1978), la salinité seproduit si :

CEi×Qi > CEd×Qd

CEi : conductivité électrique moyenne de l'eau d'irrigation.

Qi : quantité d'eau d'irrigation.

CEd : conductivité électrique moyenne de l'eau de drainage.

Qd : quantité d'eau de drainage

Figure 1 : Le mécanisme du phénomène de salinisation des sols

La figure 1 de FRANÇOIS (2008), mettant en évidence le mécanisme du phénomène de salinisation des sols. L'irrigation (A) entraîne une stagnation de l'eau dans les sols (B) due au manque de drainage d'où résulte l'accumulation des sels en surface suite à l'évaporation (C).

1.4. Description de l'origine de la salinité 

La salinisation des sols est un processus anthropogénique, alors que la salinité du sol est un élément naturel et un facteur écologique constitué par la teneur en sel (NaCl : représente un facteur limitant de première importance car, au-delà d'environ 5 pour 1 000, il interdit le développement des plantes) des eaux ou des sols. C'est un facteur limitant de nombreux écosystèmes. L'excès de sel dans les sols empêche le développement d'une végétation normale, seules quelques plantes halophiles pouvant y croître. À l'opposé, la carence en sel des sols peut entraver le développement de certaines populations animales. On a ainsi pu mettre en évidence que la déficience en chlorure de sodium édaphique s'accompagnait de très faibles densités de population de campagnols dans les prairies naturelles. (FRANÇOIS2008)

La salinisation est contrôlée par un ensemble de facteurs liés aux conditions environnementales (climat, hydrologie), l'approvisionnement en eau et aux systèmes de contrôle (irrigation, drainage), et aux pratiques culturales (type et la densité du couvert végétal et les caractéristiques d'enracinement). Ces facteurs influent sur l'équilibre en eau du sol et donc le mouvement et l'accumulation de sels dans le sol.

Les étudesd'ABROL en 1988 sur La remontée des sels ont distingué que l'infiltration des eaux est plus fréquent le long des canaux d'irrigation, à proximité des réservoirs d'eau et les étangs de ferme, ce qui provoque la formation des croûtes de sel dans et autour des plantes. En collaboration avec l'excédent de l'eau d'irrigation appliquée au-dessus des besoins de cultures, et les mauvais entretiens des voies de drainage et les suintements contribuent à l'élévation de niveau de l'eau et qui peuvent former une nappe perchée.

NASERI(2001)a fait des recherches sur l'intrusion d'eau de mer et les eaux souterraines salines fossiles en IRAN. Il a remarqué que la surexploitation des eaux souterraines pour des usages urbains ou d'irrigation des périmètres dans la proximité des étendues d'eau salée (mer ou lac) favorise l'intrusion d'eau salée dans les aquifères de l'eau douce. L'augmentation subséquente du niveau de l'eau salée souterraine cause la salinisation du sous-sol, tandis que l'utilisation de la même eau pour l'irrigation entraîne la salinisation des sols de surface. Par exemple, l'élévation du niveau de la mer Caspienne d'eau de mer à la fin des années 1980 est à l'origine de dommage des infrastructures et les structures côtières. En revanche, l'envahissement de l'eau de mer dans les aquifères régionaux favorise également l'utilisation de l'eau pour l'irrigation dans la province du Golestan, Iran.

1.5. Les Types de la salinité des sols

1.5.1. La salinité primaire (ou Naturelle) :

La salinité primaire s'explique par l'accumulation de selsdans le sol ou d'eaux souterraines sur une longue période de tempsendeux processus naturels :

· L'altération des matériaux de base contenant des sels solubles : Les processus d'altération des roches se décomposent et la libération des sels solubles de divers types, principalement des chlorures de sodium, de calcium et de magnésium, et dans une moindre mesure, les sulfates et les carbonates. Le chlorure de sodium est le sel le plus soluble.

· Le dépôt de sels océaniques effectués dans le vent et la pluie : «les Sels cycliques" sont des sels de l'océan amenés par le vent et déposés par la pluie, et sont principalement le chlorure de sodium.

L'eau de pluie contient de 6 à 50 mg / kg de sel, la concentration de sels diminue avec la distance de la côte. Si la concentration est de 10 mg / kg, il s'ajoute 10 kg / ha de sel pour chaque 100 mm de précipitations par an. L'accumulation de chlorure de sodium dans le sol serait considérable au cours des millénaires. La quantité de sel stocké dans le sol varie en fonction du type de sol, étant faible pour les sols sableux et élevée pour les sols contiennent un pourcentage élevé de minéraux argileux. Il varie aussi inversement avec une pluviométrie

Tableau 1 : la concentration des sels dans la pluie

annuelle moyenne.

Le tableau 1 décrit la composition de l'eau de pluie de l'hémisphère nord (source : Encyclopaedia Britannica). La composition de l'eau de pluie varie considérablement en fonction des vents dominants et la distance de la côte. Elle est mesurée en mg / kg ou ppm (parties par million). La conductivité électrique de l'eau de pluie est de l'ordre de 0,01 dS / m.

1.5.2. La salinité secondaire (ou d'origine humaine) :

La salinisation secondaire est le résultat des activités humaines qui modifient l'équilibre hydrologique du sol entre l'eau appliquée (irrigation ou de pluie) et de l'eau utilisée par les cultures (transpiration).

Les causes les plus fréquentes sont :

· Le défrichement des terres et le remplacement de la végétation pérenne avec des cultures annuelles,

· L'utilisation des eaux d'irrigation riches en sel,

· Un drainage insuffisant et un système d'irrigation déséquilibré...

Avant l'intervention des activités humaines, dans des climats arides ou semi-arides, l'eau utilisée par la végétation naturelle a été en équilibre avec la pluie. A la compensation de mode d'irrigation, nous avons distinguéune modificationdes interrelations entre le système pédosphèrique, le système hydrosphèrique et le système atmosphérique qui ont été en équilibre, entre autre les précipitations d'une part, et l'eau d'irrigation sur l'autre et la physico-chimie des sols d'autre part.

L'excès d'eau soulève la nappe souterraine et mobilise des sels précédemment stockés dans le sous-sol et les amène jusqu'à la zone des racines. Les plantes utilisent l'eau et laissent le sel jusqu'à ce que l'eau du sol devienne trop salée pour l'absorption d'eau par les racines des autres. L'eau s'évapore en laissant des dépôtsde sels à la surface et formant ainsi «brûlure du sel » dans des cas. Le sel peut également se mobiliser latéralement vers les cours d'eau pour augmenter leur degré de salinité.

2. La différence entre la salinisation et la sodisation des sols :

FRANÇOIS (2008)a défini la sodisation comme étant l'accroissement du taux de sodium échangeable d'un sol dû à diverses modifications physico- chimiques, dont résultent une défloculation des argiles et une obturation des pores qui entravent la circulation de l'eau. Le sol devient de ce fait imperméable et donc infertile.

En revanche, le sol sodique est le sol dont la structure pédologique est conditionnée par la teneur en sodium. Les principaux types de sols sodiques sont les solonetz, les solontchaks et les soloths. (FRANÇOIS, 2008)

Le sodium (Na+) forme un taux d'accroissement élevé de tous les cations liés à des charges négatives sur les particules d'argile qui composent le complexe du sol. Les particules d'argile chargées négativement sont maintenues ensemble par des cations divalents. Lorsque les cations monovalents tels que Na+ déplacer les cations divalents sur le complexe du sol, et la concentration de sels solubles libres est faible, le complexe se gonfle et les particules d'argile se séparent.

Si la concentration de sels solubles est suffisamment faible, l'altération des minéraux en argiles sodiques, entre autre par l'hydrolyse, aura lieu d'où la création d'un sol très alcalin. Les sols alcalins sont un type de sol sodique avec un pH élevé en raison de carbonate de sels, et sont définis comme ayant un PSE (Pourcentage de sodium échangeable) de 15 ou plus avec un pH de 8,5 à 10.

Le processus de sodicité est un phénomène complexe qui se produit sur une longue période de temps. Les sels s'accumulent dans le profil du sol par de dépôts atmosphériques ou par l'altération des minéraux. La fraction argileuse du sol peut causer la saturation de sodium. Le lessivage du profil, soit par l'eau de pluie sur des périodes prolongées ou par l'irrigation à l'eau douce, abaisse la concentration de l'électrolyte en disparaissant les particules d'argile. Le lessivage des particules d'argile plus profondément dans le profil bloquent les pores de l'infiltration de l'eau. En effet, le sol argileux empêche l'écoulement de l'eau, il s'engorge rapidement à cause du blocage des pores.

Dans les milieux semi-arides, les profils de sols sont couramment salins ou sodiques, où le sel s'est accumulé en raison de la faible perméabilité du sous-sol sodique. Les sols salins et les sols sodiques sont très répandus dans les zones arides et semi-arides du monde. Les sels provenant de précipitations ou de réactions d'altération s'accumulent dans les zones saturées dans le sous-sol pour qu'ils permettent l'infiltration d'eau d'une manière très lente. La salinité transitoire indique la variation saisonnière et spatiale de l'accumulation de sel dans la zone racinaire n'est pas influencée par les processus et les eaux souterraines de la nappe phréatique en hausse (RENGASAMY, 2002). La salinité transitoire fluctue en profondeur en raison de la configuration des pluies saisonnières. Elle est dominée dans les différents paysages du monde. Probablement, les deux tiers de la superficie agricole de L'Australie à un potentiel de la salinité transitoire sont associés aux eaux souterraines (RENGASAMY, 2002).

3. La sensibilité des plantes au stress salin :

3.1. Classification des plantes selon leur tolérance à la salinité :

Graphique 1 : Production de biomasse de différents groupes de plantes suivant la salinité

La résistance d'une plante à la salinité s'exprime par sa capacité à survivre et à produire dans desconditions de stress salin.Cependant, les plantes ne sont pas égales face au stress salinSuivant leur production de biomasse en présence de sel, quatre grandes tendances ont étédiscernées.

Le graphique 1, est adapté par HAGEMEYER (1996), présente la production de biomasse de différents groupes de plantes suivant la salinité.

A. Les Halophytes vraies, dont la production de biomasse est stimulée par la présence de sel. Ces plantes présentent des adaptations poussées et sont naturellement favorisées par ces conditions : Salicornea europaea, Suada maritima...

B. Les Halophytes facultatives, montrant une légère augmentation de la biomasse à des teneurs faibles en sel : Plantago maritima, Aster tripolium...

C. Les Non-Halophytes résistantes, supportant de faibles concentrations en sel : Hordeum sp. ...

D. Les Glycophytes ou Halophobes, sensibles à la présence de sel : Phaseolus vulgaris, Glycine max

ALLAOUI A. (2006)a montré que la grande majorité de stress salins est provoquée par des sels de Na, particulièrement le NaCl.De ce fait, les termes halophytes et glycophytes font essentiellement référence aux stressprovoqués par un excès de Na+ (plus exactement, on devrait parler de plantes natrophyles ounatrophobes). Une plante halophyle obligatoire ne peut pas se développer sans un excès de selalors qu'une plante halophyle facultative se développera normalement dans des conditions nonstressantes. À l'inverse, une plante glycophyle obligatoire ne se développera jamais enprésence d'un excès de sels (LEVITT, 1980). Les plantes peuvent être regroupées dans des classesde tolérance tel que décrit dans BRADY et WEIL (2002) : dans chaque classe, désignée par unniveau de tolérance (sensibles à tolérantes) et de salinité (CE de 2 à 12 dS m-1) sontregroupées les espèces dont la croissance est réduite de moins de 10%.

Ainsi, il a été démontré que les plantes supérieures, incluant glyco- et halophytes, n'ont pas unmétabolisme tolérant aux excès de sel même si certains organismes montrent une bonnecroissance dans l'eau de mer (FLOWERS 1972, GREENWAY ET OSMOND 1972). L'avantageessentiel des halophytes sur les glycophytes réside dans la gestion des ions en excès dansl'organisme.

3.2. Tolérance des cultures à la salinité du sol :

La sensibilité des cultures au stress salin se traduit par une réduction du rendement. Le seuil de tolérance à la concentration de sel dans la zone radiculaire est propre à chaque culture. Le plus souvent le seuil de tolérance des cultures est exprimé par la CE de l'extrait de pâte saturée du sol (CEe).

Le graphique2, ci-après, présente la variabilité de niveau de production des différentes cultures à l'augmentation de la conductivité électrique de la pâte saturée. Nous remarquons que les cultures maraîchères et arboricoles sont généralement les plus sensibles à la concentration de sel dans la zone radiculaire, tandis que les céréales et la culture fourragères supportent une concentration plus élevée sans perte significative de rendement.

Graphique 2 : La variabilité de niveau de production des cultures à l'augmentation de la salinité des sols

Tableau 2 : Tolérance des cultures à la salinité du sol CEe (FAO, Bulletin n° 29)

Tableau 1 :

Niveau de production %

100

90

75

50

0

Cultures

Salinité de l'extrait de la pâte saturée CEe (dS/m)

Céréales

Blé

6

7

10

13

20

Sorgho

7

8

9

10

13

Maïs

7

8

9

10

13

Cultures industrielles

Betterave sucrière

7

9

11

15

24

Cultures fourragères

Bersim

2

3

6

10

19

Luzerne

2

4

6

9

16

Vesce avoine

4

6

8

12

20

Orge

6

8

10

13

20

Sorgho

7

8

9

10

13

Maïs

7

8

9

10

13

Cultures maraîchères

Haricot

1

1,5

2,3

3,6

6,3

Carotte

1

1,7

2,8

4,6

8,1

Petit pois

1

1,5

2,3

3,6

6,3

Oignon vert

1,2

1,8

2,8

4,3

7,4

Ail

1,2

1,8

2,8

4,3

7,4

Salade

1,3

2,1

3,2

5,1

9

Piment

1,5

2,2

3,3

5,1

8,6

Pomme de terre

1,5

2,2

3,3

5,1

8,6

Fève

1,5

2,2

3,3

5,1

8,6

Chou

1,8

2,8

4,4

7

12

Tomate

2,5

3,5

5

7,6

13

Artichaut

2,8

3,9

5,5

8,2

14

Pastèque /courge

4,7

5,8

7,4

10

15

Melon

4,7

5,8

7,4

10

15

Arboricultures

Vigne de table

1,5

2,5

4,1

6,7

12

Agrumes

1,8

5,4

3,4

4,9

8

Pommier

1,8

2,4

3,4

4,9

8

Poirier

1,8

2,4

3,4

4,9

8

Prunier

1,8

2,4

3,4

4,9

8

Olivier

1,8

2,4

3,4

4,9

8

Palmier dattier

4

6,8

11

18

32

Le tableau 2 montre aussi la relation entre la valeur de CEe et le niveau de production: en règle générale, un doublement de la valeur de la CEe entraînera une baisse de production de l'ordre de 50 %.

4. La salinité et la texture des sols :

4.1. Définition de la texture du sol

La texture indique l'abondance relative, dans le sol, de particules de dimensions variées: sable, limon ou argile. De la texture dépend la facilité avec laquelle le sol pourra être travaillé, la quantité d'eau et d'air qu'il retient, et la vitesse à laquelle l'eau peut entrer et circuler dans le sol. (FAO, 2006)

4.2. L'eau et la structure en agrégats :

La capacité de rétention de l'eau dans les sols dépend de leur porosité. Encore dénommée humidité (hygrométrie), elle se mesure en pourcentage de la quantité d'eau contenue dans un sol par rapport à son volume total. La capacité de rétention de l'eau par les lacunes des sols dépend de la teneur en limons et en argiles, car c'est un phénomène capillaire: l'adsorption est d'autant plus grande que la taille des particules est plus faible. (FRANÇOIS, 2008)

Figure 2 : Structure en agrégats

Source : (D'après DUCHAUFOUR, op. cit., mais modifié)

La figure 2 mettant en évidence la porosité d'un sol due à la structure lacunaire qui délimite des pores permettant une circulation de l'eau et des gaz.

· L = espaces lacunaires correspondant aux pores du sol,

· P = particules minérales,

· H = ciment constitué par les colloïdes floculés du complexe argilo-humique.

4.3. Figure 3 : Rétention de l'eau dans les sols

Rétention de l'eau dans les sols :

Toutefois, la disponibilité de l'eau pour les plantes ne dépend pas du seul volume total des cavités que referment les sols, mais aussi de la taille des pores qui conditionne la force de rétention capillaire à laquelle l'eau est soumise. (FRANÇOIS, 2008)

La figure 3représente les diverses formes d'eau contenues dans le sol en fonction de leur degré croissant de rétention.

4.4. Infiltration de l'eau en fonction de la nature du sol :

Graphique 3 : Variabilité de la disponibilité de l'eau en fonction de la nature du sol

Après une pluie, le sol saturé d'eau présente sa capacité maximale de rétention. Une partie va s'en écouler spontanément vers le bas par drainage : c'est l'eau dite de gravitation qui alimente les nappes phréatiques. (FRANÇOIS, 2008)

L'eau dont la pression capillaire excède au moins de 1/10 d'atmosphère représente la capacité de rétention du sol dite « au champ », dont une fraction importante constitue l'eau disponible, que les végétaux peuvent extraire par aspiration jusqu'à une quinzaine d'atmosphères. (FRANÇOIS, 2008)

4.5. La capacité de rétention au champ dans un système d'irrigation goutte à goutte :

Dans un système d'irrigation goutte à goutte, le mouvement des eaux dans les sols en fonction d'une trajectoire verticale varie selon la texture des sols. La capacité de rétention au champ varie beaucoup selon le type de sol.

La figure 4, ci-dessous, montre qu'un sol sablonneux retient mal l'eau car les forces capillaires y sont réduites (pores trop grands). En effet, l'eau se mobilise facilement dans un sol sablonneux vers la nappe superficielle. Le mouvement d'infiltration est plus rapide.

À l'opposé, le sol argileux où malgré la capacité au champ élevée, la faible taille des pores induit des forces de rétention capillaire considérable, supérieures à 15 atmosphères (voir le graphique 6). Il absorbe beaucoup d'eau mais ses intenses forces capillaires font qu'une fraction importante de cette eau ne peut être pompée par les racines des végétaux. Les sols argileux empêchent l'eau et l'air de pénétrer vers la nappe superficielle. (FRANÇOIS, 2008)

Figure 4 : La capacité de rétention au champ

La proportion d'eau disponible, exprimée en pourcent, correspond à la différence entre la capacité de rétention au champ et l'humidité contenue dans le sol au point de flétrissement.

Les plantes atteignent leur point de flétrissement quand la pression capillaire du sol devient supérieure à 50 Atmosphères. (FRANÇOIS, 2008)

4.6. La texture des sols et la mobilité des sels :

LTIFI (2009) a montré que la texture et la structure du sol agissent bien évidemment sur le processus de la salinisation selon son pouvoir drainant. Ainsi, un sol à texture grossière, perméable et bien drainant est très peu affecté par la salinisation, on y rencontre les phénomènes de lixiviation et de migration des sels en profondeur. En revanche, les sols lourds, peu perméables et de texture fine présentent des problèmes d'hydromorphie et de salinisation.

Selon VAN HOORN (1994), les sols sableux montrent une vitesse élevée d'écoulement capillaire mais une hauteur limitée de remontée. Les sols argileux montrent une vitesse faible, théoriquement une hauteur considérable de remontée, mais pratiquement assez réduite à cause de fissures qui se forment lors du desséchement et coupent le système capillaire. Au contraire les sols limoneux, qui ne montrent pas de fissures lors de desséchement, sont les plus dangereux de point de vue salinisation, puisqu'ils combinent une vitesse capillaire moyenne avec une hauteur élevée.

5. Étude de la salinité des périmètres irrigués :

5.1. Tableau 3 : Estimation globale de la salinisation secondaire des terres irriguées dans le monde

Dans le monde :

Source des données : Ghassemi et al. (1995) à partir de données de la FAO 1987

Hchicha 2002 à partir de données de la FAO 2002

Les terres irriguées du monde en 1987 ont totalisé 227 Mha (Tableau 3). Dans de nombreuses zones irriguées, la nappe phréatique a augmenté en raison de quantités excessives d'eau appliquée associée à un mauvais drainage. Dans la plupart des projets d'irrigation situés dans des zones semi-arides et arides, les problèmes d'engorgement et de salinité du sol ont atteint des proportions graves avant même que le plein potentiel du projet d'irrigation pourrait être réalisé. La plupart des systèmes d'irrigation du monde sont infectés parla salinitésecondaire, la sodicité ou l'engorgement. Le tableau 5 montre que la proportion de terres irriguées salinisées dans les rangs des différents pays à partir d'un minimum de 9% à un maximum de 34%, avec une moyenne mondiale de 20%. Les terres irriguées produisent1/3 des besoins dans le monde.

L'eau d'irrigation de bonne qualité contenant seulement 200-500 mg / kg de sel soluble.La teneur en sel del'eau d'irrigation estde 500 mg / kg, soit 500 mg / L ce qui donne 0,5 tonnes de sel par 1000 m3. Une parcelle de un hectare nécessite entre 6000 et 10000 m3 d'eau chaque année, soit un hectare de terre recevra entre 3 et 5 tonnes de sel par an.

La quantité de sels absorbés par les cultures est négligeable, le sel s'accumule dans la zone des racines, en particulier dans le système goutte à goutte. Si le drainage est adéquat, le lessivage de solest une solution pour diminuer la quantité des sels stockés, en fournissant plus d'eau moins saline.

Le défrichement modifie également l'équilibre hydrologique. Dans son état naturel, les racinesvivaces profondes des végétations indigènesutilisent presque toutes les eaux de pluie qui tombent sur la terre. En effet, les taux de croissance de la végétation naturelle sont limités par la disponibilité de l'eau de pluie en particulier dans les climats arides ou semi-arides. En Australie, 2 millions d'hectares de terres ont été endommagés par l'élévation de la nappe phréatique due au défrichement. En outre d'après les données du National Land and Water Resources, 15 Millions d'hectares sont à risque de salinisation par l'augmentation de la nappephréatique au cours des 50années prochaines.

5.2. En Tunisie :

En Tunisie, les sols affectés par les sels couvrent environ 1,5 million d'hectares, soit à peu près 10 % de la surface du pays. On les rencontre dans l'ensemble du territoire mais c'est surtout dans le Centre et le Sud que l'aridité du climat cause leur extension. Plusieurs formations géologiques constituent des sources de sels solubles. Les eaux de ruissellement et de drainage, enrichies en éléments solubles, s'écoulent vers les parties basses des bassins versants. À partir de là, deux cas de figure se présentent : soit le bassin versant possède un exutoire et les sels migrent alors plus bas - c'est le cas de la vallée de la Mejerda ; soit le bassin-versant est endoréique et une sebkha se forme dans la partie la plus basse. Ces phénomènes se produisent toute l'année dans la partie aride de la Tunisie et pendant la saison sèche dans la partie méditerranéenne. Ils sont soit naturels, soit provoqués par l'irrigation. Sur le plan géochimique, les solutions (d'eaux de surface, souterraines ou de sol) évoluent, au cours de leur concentration, selon la voie saline neutre, ce qui signifie que l'on observe, avec l'augmentation du facteur de concentration, la précipitation de certains sels dans un ordre déterminé (calcite, gypse, etc.) avec celle du NaCl en dernier lieu.(LTIFI, 2008)

En agriculture irriguée, les eaux de 2 à 3,5 g/l sont les plus employées. Les eaux de 3,5 à 4,5 g/l viennent en second lieu. Mais certains puits de plus de 7 g/l sont également utilisés (ENNABLI, 1995). A l'image des sols, les eaux en Tunisie ont un faciès géochimique chloruré-sodique au nord, chloruré-sulfaté-sodique au centre et sulfaté-chloruré-sodique au sud (HACHICHA, 1998). Mais des dégradations de qualité se traduisent par des faciès chlorurés sodiques plus marqués ont été observées surtout près des côtes (HACHICHA et JOB, 1995).

Plusieurs périmètres irrigués sont soumis à de graves problèmes qui se traduisent par une dégradation des sols et une baisse de productivité, en l'occurrence, la remontée de la nappe phréatique, la salinisation des sols et une progressive réduction de rendements. Les périmètres les plus affectés par ces phénomènes sont les régions qui n'arrivent pas à évacuerles eaux excédentaires, à savoir la vallée de la Mejerda dans le nord et les oasis dans le sud (HACHICHA, 2002).

Prés de 100 000 ha des périmètres irrigués sont profondément touchés par l'importance de la salinisation. 75% des sols sont dans un intervalle allant du moyennement à fortement sensibles à la salinisation.(LTIFI, 2008)

L'application du bilan de sels (MHIRI et AL., 1998) a montré une salinisation pour les périmètres irrigués de la basse vallée de la Mejerda et une accumulation de 113000 tonnes de sels qui a été marquée.

En 1993, HACHICHA a décrit le périmètre de Mornaguia (basse vallée de la Mejerda) irrigué depuis 1983, où la salinisation des sols s'est manifestée dans le secteur en pente de BouHnach, par suite du transfert des eaux de drainage naturel durant la saison pluvieuse des parcelles amont vers les parcelles situées plus bas. Ce cas illustre bien les risques de salinisation par transfert latéral des sels accumulés dans le sous sol à l'échelle d'un périmètre irrigué.

En 1992, Bach Hamba a montré qu'il existe une relation entre la salinité de la nappe et la salure de sols pour les profondeurs allant de 50 cm à 200 cm. De même dans cette étude une cartographie du risque de salinisation a été menée. Les risques de salinisation sont manifestés sur plus de deux tiers de périmètre.

Ben Hassine (2000) a montré que le risque de salinisation des sols à partir des eaux de la nappe est faible. En effet la salinisation à partir des eaux souterraines a été étudiée par corrélation simple entre la profondeur du plan d'eau et sa salinité d'une part et la conductivité électrique de trois horizons du sol (0-20, 20-40 et 40-60 cm) de l'autre part. Les résultats se sont avérés peu significatifs dans la majorité des cas.

6. Méthodes de mesure de la salinité des sols

6.1. Les méthodes de détection des sols :

La figure 5, ci-après,représente le prototype des détections de sols. En effet, il existe différents types decapteurs :

· Les capteurs électriques et électromagnétique permettent les mesures de la capacité électrique de résistivité et de la conductivité électromagnétique des sols;

· Les capteurs optiques et radiométriques pour l'utilisation des ondes électromagnétiques pour détecter le niveau d'énergie absorbé et réfléchi par le sol;

· Les capteurs mécaniques facilitent la mesure de la force des particules engagées du sol ;

· Les capteurs sonores qui permettent de quantifier le son produits par un outil en interaction avec le sol ;

· Les capteurs pneumatiques permettent d'évaluation de la capacité de la perméance de l'air dans le sol ;

· Les capteurs électrochimiques utilisent des éléments ioniques sélectifs produisant une tension de sortie en réponse à l'activité des ions sélectionnés (par exemple l'hydrogène, du potassium, du nitrate).

Les capteurs de sol sontdes appareils de détection capables de repérer les éléments enfouis dans le sol.

Figure 5 : Prototype des capteurs des sols

6.2. Méthodes de détection et de mesure de la salinité des sols :

Le choix d'une méthode d'évaluation de la salinité dépend de plusieurs facteurs tels que le but de la mesure, le nombre d'échantillons, le temps et les possibilités dont nous disposons pour effectuer notre travail. Il existe différentes méthodes pour la mesure de la salinité des périmètres irrigués:

6.2.1. La méthode de laboratoire :

Elle consiste aux mesures de la conductivité électrique (ou électrochimique) de l'extrait de la pâte saturée ou des extraits aqueux (rapport sol/eau : 1/2, 1/5 et 1/10). C'est une méthode destructive (destruction des sols) lors d'un forage à tarière de plusieurs échantillons.

6.2.2. Méthodes In situ :

Il s'agit de :

· La méthode électrique à l'aide d'un capteur de salinité qui consiste d'une paire d'électrodes incrustées dans un élément de céramique poreux.

· La méthode électromagnétique est utilisée dans notre travail.

Le prélèvement de la solution du sol «in situ', est largement répandu lorsqu'on souhaite suivre des évolutions temporelles. Cette méthode non destructrice présente l'avantage d'être proche des conditions réelles du milieu.

6.2.3. La méthode à distance :

Une méthode non destructive qui consiste à l'utilisation des ondes électromagnétiques des capteurs optiques et radiométriques. Elle est basée sur le développement et l'interprétation de données radiométriques et de la réponse spectrale des ondes réfléchies par le sol

6.3. Les capteurs électromagnétiques et électriques :

Les capteurs électriques et électromagnétiques sont utilisés pour mesurer la capacité des particules du sol à la conduite et / ou à accumulationde charge électrique. Le sol devient une partie de circuit électromagnétique formant une condition d'échange locale.Le signal enregistré sera affiché immédiatement par l'enregistreur de données. Les instruments les plus connussont : Technologies Veris, (Salina, KS) et GEONICS Limited (Mississauga, Ontario, Canada),Geocarta (Paris, France), Geometrics, (San Jose, CA), Dualem, (Milton, Ontario, Canada) et Crop Technology, (Bandera, TX).

Pour mesurer la salinité des sols dans le périmètre public irrigué de Kalâat Landelous, nous avons choisi, parmi ces capteurs, le GEONICS Limited EM38 pour calculer la conductivité électrique du sol (ECa)par induction électromagnétique.

7. Conclusion :

Le facteur naturel et anthropique intervient au déplacement des sels dans le sol. Le fait qu'il y a une accumulation des sels dans les horizons, nous résultons une formation d'un sol salin ou sodique.

La solubilité et le mouvement des sels sont des caractères qui réagissent aussi pour la formation d'un sol salin. Le développement des végétations, en particulier la culture maraîchère, peut être menacée à cause de l'excès des sels dans le sol.

Le climat, l'hydrologie, l'irrigation, le drainage, le type du couvert ainsi que leur densité et leurs caractéristiques d'enracinement sont des facteurs qui contrôlent la salinisation des sols.

La production des cultures se change à l'évolution de la quantité des sels dans le sol. En effet, 6 dS/m au plus de conductivité électrique est une valeur convenable pour produire 100% de blé. Par contre si la valeur de conductivité électrique de la pâte saturéesupérieure ou égale à 20 dS/m, on ne peut pas apercevoir de produit de blé.

La plante de courge ne tolère pas la salinité des sols ; à une valeur de conductivité électrique qui ne dépasse pas 4,7 dS/m, le niveau de production peut atteindre 100%. En revanche, 15 dS/m est une valeur qui peut baisser le niveau de production vers 0%.

Pour mesurer et contrôler la gravité de la salinité des sols, il existe trois méthodes : la première méthode celle au laboratoire par la mesure de conductivité électrique de la pâte saturée ou la méthode In situ par la mesure de conductivité électromagnétique de sol ou aussi la méthode à distance celle de la télédétection.

Chapitre 2 : Présentation de la zone d'étude

1. Photo 1 : Vue aérienne de Kalâat Landelous prise en 2 octobre 2007

Cadre géographique :

Kalâat Landelous est située à 35Km au Nord de Tunis sur la rive droite de l'ancien lit d'oued Mejerda et en bordure de la Méditerranée à une altitude de 3 à 5m.

La délégation de Kalâat Landelous couvre plus de 42% (19305ha) (D'après, Commissariat Régional au Développement Agricole, Ariana) de la superficie totale de gouvernorat d'Ariana.

Le nombre de population dans la délégation de Kalâat Landelous est de 23045 habitants : La majorité des habitants se concentrent dans la communauté de Kalâat Landelous et la minorité s'est installée à Hessien, le Pont de Bizerte, Bou Hnech, et Nahli.

La superficie de la commune de Kalâat Landelous est très faible. Elle représente 0.34% (66.5ha) (D'après, Agence d'Urbanisme de Grand Tunis) de la superficie totale de la délégation.

Le périmètre public irrigué, la zone d'étude, s'étendent sur la rive gauche de la Mejerda au nord-ouest de la délégation de Kalâat Landelous sur une surface de 2905 ha (D'après Comité de suivi des périmètres irrigués, 1998). Le périmètre irrigué de Kalâat Landelous (Voir la carte 1 ci-dessous) appartient au système hydropédologique de la Mejerda, Il est irrigué par les eaux de crues retenues dans les barrages d'El Aroussia et de Tobias.

La parcelle de courge fait partie du périmètre public irrigué de Kalâat Landelous.Elle se situe dans une latitude 37° 04' 29.27'' Nord et unelongitude 10° 05' 56.82'' Est.

Elle est placéeà quelques kilomètres (2,2 kilomètres distance vol d'oiseau) au Nord-Ouest de centre ville de Kalâat Landelous. À quelques mètres et en voisinage gauche de la parcelle de courge, il se trouve l'ancien lit de Mejerda et en voisinage droit, il y a la route secondaire d'Utique.

La carte 1 ci-après représente l'emplacement de la parcelle de courge par rapport à la commune de Kalâat Landelous ainsi qu'au périmètre public irrigué.

Carte 1 : Localisation de la parcelle de courge

2. Le climat et les ressources hydriques :

La région de Kalâat Landelous est caractérisée par un bioclimat méditerranéen semi-aride supérieur, elle reçoit près de 487.3 mm de pluie par an et son déficit hydrique climatique annuel s'élève à plus de 900 mm.

Graphique 4 : Répartition mensuelle des pluies à Kalâat Landelous

2.1. Pluie :

D'après ce graphique, nous remarquons une faiblesse relative des précipitations au cours de la période printemps été, et leur concentration en automne-hiver. La répartition saisonnière des pluies fait apparaître 42 % de pluie qui tombe annuellement au cours de trois mois d'hiver, 33% au cours des trois mois d'automne, 21 % des pluies tombe au printemps et 4 % seulement pendant la saison estivale, d'où un régime saisonnier de pluie de type HAPE (hiver, automne, printemps et été).

2.2. L'humidité :

Tableau 4 : la moyenne de l'humidité relative en pourcentage

L'humidité relative de l'air oscille entre 65 et 80 %.

2.3. La température :

La température moyenne mensuelle du site varie entre 11 et 27°C et la moyenne annuelle est de 18 C°.

Graphique 5 : Températures moyennes et extrêmes mensuelles relevées à Kalâat Landelous

2.4. Les vents :

Tableau 5 : la vitesse moyenne des vents en mètre par seconde

Les vents dominants dans la basse vallée sont de direction nord-ouest. Ils sont fréquemment redoutables, notamment le sirocco en été. La vitesse moyenne du vent varie entre 0,8 et 1,5m/s.

2.5. L'insolation :

Tableau 6 : l'insolation moyenne en heure par jour

La durée annuelle de l'insolation en Kalâat Landelous est environ 31426,5 heures. C'est en été qu'il y a le plus de journées ensoleillées, où l'insolation atteint 10.6 heures par jour et descend jusqu'à 3.2 heures par jour courant le mois de décembre.

2.6. L'aménagement hydrique :

La Vallée de la Mejerda est drainée pour le périmètre irrigué de Kalâat Landelous à l'aide de grands émissaires. Le réseau de drainage mis en oeuvre entre les fins des années 80 comprenait des canalisations en PVC annelés de 80 mm de diamètre, distantes de 40 mm, placées à une profondeur moyenne de 1,5 m, des collecteurs secondaires à ciel ouvert ayant une profondeur minimale de 1,60 m, et deux émissaires qui acheminent l'eau de drainage vers une station de pompage refoulant l'eau vers la mer. (HCHICHA, M. 2002)

Paramètres de drainage du périmètre irrigué de Kalâat Landelous :

Paramètres Valeur

Perméabilité de la couche supérieure : Ks1 (m/j) 0,53

Perméabilité de la couche supérieure : Ks2 (m/j) 0,53

Débit moyen de drainage : Q (m/j) 0,00432 (0,5 l/s/ha)

Profondeur minimale de la nappe : Z (m) 0,68

Profondeur minimale des drains : P (m) 1,35

Hauteur de la nappe à l'interdrain : H (m) 0,68

Profondeur du substratum imperméable : D (m) 3

Profondeur de la couche équivalente : d (m) 2

L2 = (4* K1*H2+ 8*K2*d*H) / (Q) 1600 [(4*0,53*0,682) + (8*,53*2*0,68)]/0,00432

Ecartement des drains : L (m) 40

Adapté de AGRAR, 1992

Tableau 7 : Le volume moyen de l'eau d'irrigation en m3 par mois

Les eaux d'irrigation sont gérées par la Société d'Exploitation du Canal et les Adductions des Eaux du Nord (SECADENORD). Le tableau 7 montre 10804196 m3 le total de volume d'eau d'irrigation fourni au périmètre entre la période 2002 et 2007. Le volume moyen est, presque, 10 Million m3 de l'eau d'irrigation chaque année dès la mise en marche des canaux de drainage.

3. Les ressources en sol :

Les études de BOUKSILA (1992) ont prouvé que la texture à l'intérieur du périmètre est hétérogène et non uniforme. Elle est fine en surface: 30% d'argile en moyenne, 52% de limon et 15% de sable. L'argile et le limon fin sont positivement corrélés entre eux et moins dispersés que les autres fractions. Les variogrammes bruts moyens de l'argile et l'argile+limon fin révèlent un important effet de pépite qui est imputé essentiellement au pas d'échantillonnage élevé (360 m x 200 m). Les variogrammes de direction parallèle à l'oued Mejerda présentent les meilleures corrélations spatiales. Les sols hétérogènes, laissent présager un comportement hydrodynamique à écoulement réduit et un travail du sol plus difficile. Sur la base de la fraction argile+limon fin, neuf unités texturales ont été mises en évidence

Figure 6 : Les unités texturales

Des mesures faites tous les 200 m sur un transect T l puis avec un pas de mesures de 20 m seulement sur T2, montrent que la variabilité des fractions granulométriques atténue. Cependant, le sol reste hétérogène et anisotrope en dépit des mesures rapprochées .La densité apparente croît de 1.36 en surface à 1,615 en profondeur avec une variante inférieure à 10%. Cette variable est assez structurée. Les portées des mesures s'élèvent en profondeur. La variation verticale est de loin supérieure à la variation latérale. La capacité de rétention de l'eau élevée de l'ordre de 280 mm, le sol reste humide pendant une période assez longue après l'arrêt des pluies ou des irrigations. La moyenne de la perméabilité selon la méthode de Müntz est d'environ 3.41 cm/h sur Tl et d'environ 1,67 cm/h sur T2. Elle est plus dispersée sur Tl (C.V= 153% sur Tl et seulement a 69% sur T2), les états de surface étant plus forte. Ainsi, la perméabilité est égale à 0,43 cm/h dans le sol tassé, 1,07 cm/h dans une jachère non travaillée et 2,01 cm/h au niveau du labour. Le tassement régénère une microporosité favorisant la remontée capillaire des sels. La conductivité hydraulique à saturation est atteinte plus rapidement dans le labour. Le régime quasi-permanent est atteint après 20 mn alors qu'il n'est atteint qu'après 60 mn dans la jachère et après 107 mn dans le sol tassé. Selon la méthode de Porchet, la valeur moyenne de la perméabilité est de 1.59 crn/h avec un C.V égal à 87% sur Tl. Cette moyenne s'élève sur T2 à 2,24 cm/h mais la série est moins dispersée; C.V égale à 67%. Les sols sont moyennement drainants. Dans la jachère, la perméabilité est lente en profondeur (0.31 cm/h) et devient très lente dans le sol tassé (0,17 cm/h). Au niveau du labour, la perméabilité s'élève à 2.88 cm/h Ces sols disposent d'une porosité de drainage d'environ 8%. Elle varie de 1% dans le sol tassé, 2% dans la jachère et s'élève à plus de 10% dans le sol labouré. Pour minimiser l'effet de la zone non saturée et des forces capillaires, la perméabilité mesurée au niveau d'une parcelle de 25 m2 ayant été saturée en eau sur 1 m de profondeur n'est que de 0,60 cm/h. Elle est ainsi plus faible quand la saturation du sol est maximale. (BOUKSILA, 1992).

4. Conclusion :

Le périmètre public irriguéde Kalâat Landelous représente 15% (2905 ha) de la superficie totale de la délégation de Kalâat Landelous (19305 ha). Il reçoit10 million m3 de l'eau d'irrigation d'Oued de Mejerda dont 9,15 million m3 d'eau d'irrigation les 7 mois entre le printemps et l'été en revanche 8,5% dans les 5 mois d'hiver et d'automne et plus que 487.3 mm de pluie par an. Il se caractérise par une humidité relative de l'air oscille entre 65 et 80%, une durée annuelle de l'insolation est environ 31426,5 heures et une vitesse moyenne du vent varie entre 0,8 et 1,5m/s.

D'après les paramètres et les données signalées dans le paragraphe précédent, nous distinguons le Diagramme Ombrothermique, ci-dessous, qui présente le régime thermique de la région de Kalâat Landelous. Et nous constatons, d'après le graphique 6, qu'une période sèche s'étale plus de 5 mois (de fin Avril à fin Septembre) qui engendre un déficit hydriques'élève (à plus de 900 mm), d'où le recours à l'irrigation pour la plupart des spéculations et en particulier les cultures estivales.

Graphique 6 : Diagramme Ombrothermique de Kalâat Landelous

Chapitre 3 : Matériel et méthode

1. Méthode d'échantillonnage :

1.1. Evaluation préliminaire :

Nous avons fait une sortie terrain pouravoir une revue de données existantes. Le propriétaire (ou l'utilisateur) du terrain est souvent la principale source d'information. En effet, nous avons reçu des informations qui concernent la superficie de la parcelle, le volume d'irrigation par jour, le besoin de la plante à chaque irrigation et le nombre d'irrigation par semaine :

- La superficie : 175 m × 60 m 1.05 ha

- Avec : l : litre

h : heure

Nombre d'irrigation par semaine : 4 fois par semaine

- Le besoin en eau d'une plante de 0 à 10 cm d'hauteur : 8 l/ (h ×2)

- Le besoin en eau d'une plante de 10 à 20 cm d'hauteur : 16 l/ (h ×2)

- L'espacement entre deux plantes : 2.5 mètres

- L'espacement entre deux lignes de plantation : 3 mètres

- Nombre des plantes dans la parcelle : 24 ×58 1392 plantes

- L'espacement entre les goutteurs : 40 cm

- L'espacement entre les conduites PVC (Tuyau) : 3 mètres

Figure 7 : l'équipement de la parcelle de la courge

Conduite PCV

Groupe de pompage

Source d'eau

1.2. Campagne d'échantillonnage :

1.2.1. Objectifs :

Avant d'entreprendre une campagne d'échantillonnage, nous avons défini tout d'abord les objectifsdeconnaître la salinité de sol et son rapport avec la qualité d'eau. Les principaux objectifs poursuivis consistent à démontrer la présence de sels dans les sols, à définir le degré de la salinisation et à évaluer la distribution spatiale des sels.

Il est nécessaire d'atteindre à préciser le profil stratigraphique et les propriétés des sols de la parcelle de courge.En effet, nous avons suivi d'autrescampagnes d'échantillonnage sur la même zone d'étude qui sont élaborées par MORRI M. (2011)de l'unité de recherche Gestion et Conservation des Ressources en Eau, l'INAT.

1.2.2. Patron d'échantillonnage :

Les approches les plus utilisées lors des campagnes d'échantillonnage de sols sont l'échantillonnage ciblé, l'échantillonnage aléatoire systématique et l'échantillonnage aléatoire simple. Ces approches peuvent également être combinées pour améliorer la qualité de l'information recueillie lors de l'échantillonnage. Il va falloir faire une localisation en plan pour élaborer le patron d'échantillonnage des différents prélèvements, de même pour définir le type d'échantillons à prélever.

La localisation des stations d'échantillonnage en plan est généralement faite à partir des cartes. Les emplacements sont ensuite localisés sur le terrain.Le patron d'échantillonnage élaboré est suffisamment flexible pour permettre des ajustements sur le terrain.

Nous avons fait deux compagnes d'échantillonnages dans le même terrain celle de la courge dans le même jour (1 juin 2011):

- 1ère compagne : pour enregistrer la réponse électromagnétique des sols.

- 2ème compagne : pour extraire des échantillons de sols de la parcelle de courge pour la mesure de la salinité de la pâte saturée et l'analyse de la granulométrie du sol, au laboratoire.

1ère compagne :

Pour faire la campagne d'échantillonnage du sol par une sonde électromagnétique GEONICS EM38, nous avons combiné la méthode d'échantillonnage ciblé et la méthode d'échantillonnage aléatoire systématique. Ces méthodes ont consisté à prélever des échantillons du sol à un endroit précis où les renseignements obtenus nous font soupçonner une salinisation, et nous fontpermettre une couverture uniforme du terrain à l'étude.

Nous avons su que les goutteurs sont fixés à quelques millimètres au dessus de la plante de la courge. En revanche, l'eau de l'irrigation forme un bulbe d'humectation à la zone racinaire de plante qui est le gradient de concentration du sel. Nous avons configuré un maillage qui est basé sur la zone d'implantation de la plante de courge, selon une structure régulière par une approche d'échantillonnage ciblé et systématique pour faciliter la cartographie des données et l'interprétation des résultats d'analyses en permettant de tracer des profils longitudinaux et transversaux de la salinisation. (Voir figure 8)

Le nombre d'enregistrement établi par le GEONICS dans la parcelle de courge égalà 162.

Figure 8 : Le maillage de la parcelle de courge

2ème compagne :

La deuxième compagne se caractérise par une approche d'échantillonnage ciblé. En effet, nous avons prélevé des échantillons du sol à un endroit précis. En choisissant les points où les données de la sonde enregistrés dans la fiche de sondage qui ont montré une grande variabilité entre une série de données.

À l'aide d'une tarière manuelle qui fore le sol de faible profondeur (de zéro à 1 mètre), nous avons prélevé 21 échantillons du solsur un Hectarepour préparer la pâte saturée au laboratoire et pour mesurer la conductivité électrique.

2. Caractérisation physicochimique de la parcelle de courge :

Au sein de la direction des sols, nous avons fait l'analyse granulométrique comme nous avons défini les propriétés chimiques du sol et celles qui sont liées au pH et à la salinité des mêmes échantillons qui sont prélevés de la parcelle de courge lors de la campagne 2 (voir titre : 2.3.1.2. Campagne d'échantillonnage).

2.1. Analyse granulométrique :

Nous avons défini la propriété physique du sol qui est liée à la granulométrie, la structure et la circulation des fluides à travers les vides édifiés par l'arrangement de leurs éléments structuraux.

2.1.1. But :

L'analyse granulométrique permet de déterminer la grosseur et les pourcentages pondéraux respectifs des différentes familles de grains constituant les échantillons.

En effet, l'analyse granulométrique a pour objectif de déterminer la texture du sol :

La répartition des diamètres d'après Atterberg est la suivante :

· Argiles d <0.002mm.

· Limons fins 0.002<d<0.02mm.

· Limons grossiers 0.02<d<0.05mm

· Sables fins 0.05<d<0.2mm.

· Sables grossiers 0.2<d<2mm.

2.1.2. Principe :

L'analyse granulométrique consiste à classer les différents grains constituants l'échantillon en utilisant une série de tamis, pour la fraction sableuse et la sédimentation dans l'eau avec la pipette de Robinson pour les fractions fines.

2.1.3. Mode opératoire :

L'opération permet les cinq démarches suivantes :

(1) Destruction de la matière organique :

i. Nous pesons 20g du sol tamisé à 2mm. Nous considérons à faire l'attaque à froid par l'ajout de 20ml d'eau oxygénée avec le 20g du sol dans un Erlenmeyer ; en laissantlasolution une nuitée.

ii. Nous faisons l'attaque à chaud par l'ajout de 400ml d'eau distillée puis nous laissons chauffer la suspension à ébullition sur une plaque chauffantependant 2heures. (Voir figue 9, ci-après)

iii. Nous ajoutons 10ml d'Hexamétaphosphate de sodium et 2ml d'ammoniaque pour stabiliser la suspension.

Figure 9 : Dispositif de la destruction de la matière organique (attaque à chaud)

Plaque chauffante

La solution dans un Erlenmeyer

(2) Prélèvement «Argiles + Limons »:

i. Nous mettons la suspension dans les éprouvettes en ajoutant un litre d'eau distillée.

ii. Nous mesurons la température de la solution et nous déterminons le temps de chute pour 10cm de profondeur pour les particules de diamètre inférieur à 0.05mm.

iii. Nous agitons de nouveau l'éprouvette par retournement à la main en bouchant son extrémité pour homogénéiser la suspension, nous posons l'éprouvette et déclenchons le chronomètre.

iv. Nous faisons descendre la pipette délicatement dans la suspension jusqu'à 10cm de profondeur.

v. Nous attendons le temps nécessaire pour la chute des sables.

vi. Nous aspirons et recueillons le liquide dans une capsule tarée.

vii. Nous portons à l'étuve à 105°C environ 24 heures.

(3) Prélèvement « Argiles + Limons Fins » :

i. Nous faisons les mêmes étapesde « les Argiles et les Limons » mais le temps de chute sera plus long (4min 48s pour une température de 20°C).

(4) Prélèvement des « Argiles » :

i. Nous procédons de la même manière que le prélèvement précédent mais le temps de chute sera encore plus long : 8heures à 20°C

(5) Détermination des « Sables Fins et Grossiers » :

i. Nous lavons par jets de pissette ses sables et les recueillir dans un creuset.

ii. Nous mettons dans l'étuve à 105°C pendant 24heures.

iii. Nous versons le contenu de l'éprouvette sur deux tamis superposés, le premier à 0.2mm et le second de 0.05mm ; les sables retenus sur le tamis 0.2mm sont les sables grossiers, et les sables fins sur le tamis de 0.05mm.

2.2. Détermination du pH :

2.2.1. But :

Le pH de la solution qui entoure les particules de terre à l'état naturel est sujet à des variations en fonction des changements dans les rapports terre/solution motivés par le climat la culture et d'autres facteurs.

2.2.2. Principe :

Le potentiel hydrogène (pH) mesure l'activité chimique des ions hydrogènes (H+) en solution ; il mesure donc son acidité ou sa basicité. Le pH est le paramètre servant à définir si un milieu est acide ou basique. Il est la mesure du nombre d'ions d'hydrogène (H+) présents dans le sol. La mesure est effectuée sur une suspension sol/solution soit dans le témoin soit dans des solutions normales de KCl par la méthode électrométrique au moyen d'un pH-mètre à lecture directe.Le pH est un mode d'expression de la concentration en ions hydrogène dans un apport terre fine/eau (1/2.5).

2.2.3. L'échelle de l'acidité :

Il s'exprime selon une échelle de 0-14 il est de valeur faible avec pH <6.5 indiquant une acidité ; la valeur > 7 correspond à un pH basique, la valeur 7 indique un milieu neutre.

Figure 10 : Echelle de pH (Potentiel Hydrogène)

Les sols calcaires sont généralement basiques, alors que les sols sableux ou très riches en matière organique sont plutôt acides.

La plupart des plantes s'accommodent d'un pH autour de la neutralité (de 5,5 à 7,5)

2.2.4. L'échelle de pH de sol :

Appréciations pH H2O

Fortement acide pH < 5

Acide 5 < pH < 6

Légèrement acide 6 < pH < 6,6

Neutre 6,6 < pH < 7,4

Légèrement alcalin 7,4 < pH < 7,8

Alcalin pH > 7,8

2.2.5. Mode opératoire :

Nous pesons 20g de sol sec tamisés à 2mmdans un bécherde 100ml. Nous ajoutons 50ml d'eau distillée puis nous agitons et laissonsla solution en contact pendant 2heures. Ensuite, nous faisons étalonner le pH-mètre avec les solutions tampons. Enfin, nous mesurons la solution à l'aide de pH-mètre.

2.3. Mesure de la conductivité électrique de l'extrait de la pâte saturée :

La Conductivité électrique de la pâte saturée (CEe) est une méthode qui a servi de standard pour mesurer la charge en sels solubles dans le sol. Elle est mesurée selon la méthode préconisée par le laboratoire de Riverside (US Salinity Laboratory Staff ; Richards, 1954).

2.3.1. Principe

La salinité globale de la pâte saturée est déterminée par la mesure de la (CE) exprimée en dS/m et corrigée à une température 25 °C.

2.3.2. Echelle de salinité :

Tableau 8 : Classement de la salinité selon la conductivité électrique

Source : Direction des sols

CE (dS/m)

2.3.3. Mode opératoire :

Nous pesons200 g de sol sec tamisés à 2mm. Nousles mettons dans une boiteplastique de 100ml puis nous procédons à la préparation de la pâte saturée par l'ajout progressif de l'eau distilléepour humecter le sol qu'à malaxer la solution à l'aide d'une spatule. Une fois, la pâte devient brillante, nous y créons une fente moyennant une spatule. Ainsi, si la fermeture de cette cicatrice se fait rapidement, nousdevons cesser l'ajout de l'eau distillée. Nous munissons la boite d'un couvercle étanche, en laissant la pâte en repos pendant 2 heures au minimum.(Voir Photo 2)

Après 2 heures, la pâte est mise dans un dispositif en connexion avec une pompe à vide qui fait la filtration de la solution du sol (extrait de la pâte saturée). Nous recueillons l'eau de filtration par décantation.La solution récupérée dans un flacon sert à la mesure de la conductivité électrique moyennant un conductimètre de laboratoire. Les valeurs obtenues de la conductivité électrique doivent être corrigées afin de les rendre à la même échelle de température (25 °C). (Voir Photo 2)

Photo 2 : Dispositif de la mesure de la conductivité électrique de l'extrait de la pâte saturée

2.4. Mesure de la conductivité électromagnétique :

2.4.1. Principe :

La mesure de la conductivité électromagnétique est une mesure geospatialisée fiable, rapide,non envahissante et non destructive. Cette méthode d'investigation indirecteest devenue une référence pour le suivi spatio-temporel de la salinité du sol.

2.4.2. Matériel :

Caractéristique du EM 38 :

Measurements conductivity (dS/m) or inphase ratio (ppt)

Sensor dipole transmitter

Intercoil spacing 1 meter

Operating frequency 14.6 kHz

Power supply 9 volt alkaline battery

Conductivity range 100 to 1000 dS/m

Inphase range #177;29 ppt

Resolution #177;0.1% of full scale

Accuracy #177;5% at 30 dS/m

Instrument dimensions 103 x 12 x 12.5 cm

Case dimensions 117 x 19 x 13 cm

Instrument weight 2.5 kg

Shipping weight 10 kg (including case)

Soil salinity assessment, 1999, FAO

2.4.3. Le principe de fonctionnement du EM38 :

Photo 3 : Positions de mesures avec le EM38

La sonde EM38RT se place sur la surface du sol et mesure instantanément la conductivité électromagnétique. Elle peut être placée selon la configuration horizontale des bobines pour intégrer une mesure d'environ 1 m de profondeur du sol, ou dans la configuration verticale des bobines pour intégrer les lectures d'environ 2m de profondeur. (Voir photo 3)

Figure 11 : Principe de fonctionnement du EM38

La bobine de transmission induit un champ magnétique primaire à travers le sol qui, selon ses propriétés, induit un deuxième champ magnétique qui est détecté par la bobine de réception située à un mètre de la bobine de transmission (voir figure 11). La relation entre ses champs est transformée en mesure de la conductivité électromagnétique.

2.4.4. Calibration du EM38 :

Avant de commencer la mesure de la conductivité électromagnétique avec la sonde EM38, il est nécessaire de vérifier la batterie et de calibrer la sonde mentionné ci-dessous:

(1) Placer l'interrupteur "ON-OFF-BAT" dans la position "BAT" (à la position 1000 dS/m, une batterie chargée doit donner une valeur absolue supérieure à 720).

(2) Placer l'interrupteur "ON-OFF-BAT" dans la position "ON" et laisser EM38 se réchauffer pendant 15 minutes.

La sonde EM38 est très sensible aux objets métalliques placés près des bobines de transmissions. Par conséquent, il faut enlever tous les objets métalliques personnels et s'assurer que l'instrument n'est pas actionné près des tuyaux métalliques enterrés, des radios, des téléphones cellulaires, des radars militaires, etc...

La calibration de la sonde doit s'effectuer de 1 à 2 fois par jour dans un sol conducteur (champ irrigué) et plus fréquemment dans un sol non conducteur (lecture d'environ 10dS/m).

Les étapes suivantes représentent le processus de la calibration de la sonde EM38 :

Etape 1:

· Placer la sonde EM38RT sur le sol dans la position verticale.

· Avec l'interrupteur "MODE" dans la position Q/P gauche, déplacer le dial "Q/P ZÉRO" jusqu'à obtenir une lecture de 0dS/m.

Etape 2 :

· Avec l'interrupteur "MODE" en position I/P droite, déplacer les dials "COARSE" et "FINE" jusqu'à obtenir une lecture de 0dS/m.

· Remettre l'interrupteur "MODE" en position Q/P et vérifier que la lecture est 0dS/m. Le cas contraire, déplacer encore le dial Q/P ZÉRO jusqu'à ce que la lecture soit 0dS/m.

Etape 3 :

· Soulever EM38 à 1,5 m au-dessus de la surface du sol en position horizontale et passer les étapes 4 à 6.

Etape 4 :

· Avec l'interrupteur "MODE" en position Q/P gauche, déplacer le dial "Q/P ZÉRO" jusqu'à obtenir une lecture de 0dS/m.

· Avec l'interrupteur "MODE" en position I/P droite, déplacer les dials "COARSE" et "FINE" jusqu'à obtenir une lecture de 0dS/m.

· Remettre le "MODE" en position Q/P gauche et vérifier que la lecture est 0dS/m. Le cas contraire, déplacer encore le dial "Q/P ZÉRO" jusqu'à ce que la lecture soit 0dS/m.

Etape 5 :

· Avec l'interrupteur "MODE" en position Q/P gauche, déplacer le dial "Q/P ZÉRO" jusqu'à ce qu'il donne une valeur arbitraire (par exemple : H = 10dS/m ; où H est la mesure horizontale).

· Changer EM38 en position verticale et repérer la valeur mesurée (par exemple : V=16dS/m).

· Calculer V - H (dans l'exemple donné : V - H = 16 -10 = 6 dS/m).

Etape 6 :

· Avec l'interrupteur "MODE" en position Q/P gauche et l'EM38 dans la position horizontale, tourner le cadran Q/P ZÉRO jusqu'à ce que la lecture soit la valeur calculée dans l'étape 5 (dans cet exemple, 6dS/m).

· Changer EM38 à la position verticale. La lecture devrait être le double de la valeur obtenue en position horizontale (dans cet exemple, la lecture devrait être 12 dS/m).

Remarque :Avec la sonde placée à 1,5 m au-dessus de la surface du sol, la lecture verticale (V) devrait être égale à deux fois la lecture horizontale (H). En d'autres termes, V=2H. Si cette relation n'est pas obtenue, répéter les étapes 4 à 6. Une fois que la relation V=2H est obtenue, appliquer le frein sur le dial Q/P et commencer la mesure.

2.4.5. Mesure de la conductivité électromagnétique avec la sonde EM38 :

(1) Mesurer la température du sol à 2 ou 3 profondeurs (30, 60 et 90cm) et calculer la température moyenne T afin de convertir la conductivité électromagnétique de t à 25°C.

(2) Avec la sonde posée sur la surface du sol en position horizontale et "MODE" en position I/P droite, déplacer "COARSE" et "FINE" jusqu'à obtenir 0dS/m.

(3) Avec "MODE" dans la position normale de Q/P, noter la lecture donnée dans l'écran. C'est la valeur de la conductivité électromagnétique horizontale en dS/m. Cette valeur devrait être divisée par 100 pour obtenir la conductivité électromagnétique en dS/m.

(4) Avec la sonde posée sur la surface du sol en position verticale et "MODE" dans la position I/P droite, déplacez "COARSE" et "FINE" jusqu'à obtenir une lecture de 0 dS/m.

(5) Avec "MODE" dans la position normale de Q/P, noter la lecture donnée dans l'écran. C'est la valeur de la conductivité électromagnétique en position verticale en dS/m. Cette valeur devrait être divisée par 100 pour obtenir la conductivité électromagnétique en dS/m.

(6) Selon l'expérience de mesure avec le EM38, il n'est pas nécessaire de vérifier le zéro à chaque fois car les petites déviations de zéro n'affectent pas la lecture de la conductivité électromagnétique.

Nous avons choisi de faire une mesure et un enregistrement manuels des données. C'est la méthode la plus simple qui consiste à prendre des mesures avec le GEONICS EM38comme il est indiqué ci-dessus.En notantau fur et à mesure la valeur donnée par l'écran numérique sur le papier de sondage.

2.4.6. Traitement de données enregistrées :

Le traitement des données de la conductivité électromagnétique consiste à calculer la corrélation entre la valeur réelle celle de la conductivité électrique de la pâte saturée et la valeur apparente de conductivimètre électromagnétique.

Nous avons pris 21 échantillons (7 profils) à des différentes profondeurs du sol 0-30, 30-60 et 60-90 cm. Nous avons calculé la moyenne 0-90 cm pour chaque profil.

Nous avons aussi 324 valeurs qui ont été enregistrées par l'appareil GEONICS ; 162 valeurs en mode horizontal et 162 valeurs en mode vertical. (Voir l'annexe 2)

Les lectures fournies par l'appareil GEONICS et les valeurs de conductivité électrique faites au laboratoiredoivent être corrigées afin de les rendre à la même échelle de température (25 °C) en utilisant le tableau de calibration de la température.(Voir l'annexe 3)

2.4.6.1. Calibration des valeurs prises en mode horizontal :

La conductivité électrique apparenteest estimée par la régression linéaire qui est représentée par l'équation affine suivante : CEe(x)=aCEH+b

CEH : La conductivité électromagnétique horizontale

CEeMoy(0-90cm) : La conductivité électrique de profondeur moyenne 0-90 cm de la pâte saturée moyenne

Soit :Xi = CEH(dS/m à 25°C)

Yi = CeMoy(0-90cm) dS/m à 25 °C

Le coefficient de corrélation est proche à la valeur extrême« 1 », ce qui exprime que les deux variables Xi et Yi sont « fortement corrélées ».

Graphique 7 : Droite d'ajustement linéaire : Equation d'étalonnage : corrélation entre CEH et CEe moy (0-90 cm)

D'après le graphique 7, nous avons l'équation suivante :

CEe(x)=2,8095*CEH - 0,2189

2.4.6.2. Calibration des valeurs prises en mode vertical :

L'emplacement de GEONICS selon la configuration verticale des bobines peut intégrer les lectures d'environ 2m de profondeur. Pour cela, nous avons considéré que la valeur de la conductivité électrique de la pâte saturée à la profondeur 90 cm et la valeur moyenne entre 0-200cm.

Nous avons établi la même méthode celle de la régression linéaire pour faire le calcul de la conductivité électrique apparente.

Nous avons considéré que :

CEV : La conductivité électromagnétique horizontale

CEeMoy(0-200cm) : La conductivité électrique de profondeur moyenne 0-200 cm de la pâte saturée moyenne

L'équation affine de la régression linéaire s'écrit : CEe'(x)=a'CEV +b'

Soit :X'i = CEV(dS/m à 25°C)

Y'i = CeMoy(0-200cm) dS/m à 25 °C

Le coefficient de corrélation est proche à la valeur extrême « 1 », ce qui exprime que les deux variables X'i et Y'i sont « fortement corrélées ».

Graphique 8 : Droite d'ajustement linéaire : Equation d'étalonnage : corrélation entre CEV et CEe moy (0-200 cm)

D'après le graphique 8, nous avons l'équation d'étalonnage suivante :

CEe'(x) = 3,0116*CEV - 1,0481

3. Méthode d'analyse géostatistique :

L'analyse géostatistiqueoffre une gamme d'outils puissants pour l'analyse exploratoire des données spatiales et la création des surfaces interpolées. Il permet de créer des modèles continus à partir des données échantillonnées et de prédire ainsi les valeurs sur des régions où le prélèvement n'a pas pu être effectué. De plus, l'analyse géostatistique accorde la possibilité d'analyser les caractéristiques qualitatives et quantitatives des données échantillonnées. (ESRI, 2010)

Nous avons fait l'analyse géostatistique pour cartographier les données calibrées. En effet, nous avons choisi la méthode géostatistique Krigeage ordinaire (GAASCUEL-ODOUX, 1984 ; VOLTZ, 1986 ; WALTER, 1990etBOIVOIN, 1991) pour :

· construire et interpréter les semi-variogrammes

· la représentation de la répartition de la salinité des sols

· construiredes cartesd'isovaleurs

Nous avons réalisé l'analyse géostatistique de données à l'aide du logiciel ARCGIS 9.3 en appliquant les étapes suivantes :

3.1. Mise en oeuvre des points d'échantillonnage.

· Ouvrir la base de données qui est enregistrée sur Excel2010 par ARCGIS 9.3.

· Sélectionner les coordonnées X et Y (1) et sélectionner le système de projection (2)

3

1

2

· Une fois qu'on a affiché les points, les échantillons sont localisés (3) dans un système de projection bien déterminé.

3.2. La cartographie de la surface de concentration des sels dans le sol :

Nous allons créer les valeurs de conductivité apparentepar l'interpolation. Nous allons faire la cartographie de la surface de concentration des sels dans le sol en utilisant les paramètres de Krigeage ordinaire.

4

3

2

1

· Nous cliquons sur « Geostatistical Wizard » (1) pour commencer l'analyse géostatistique.

· Une boite de dialogue (2) qui sera affichée et qui demandera la méthode d'interpolation et l'emplacement de données qu'elles vont être interpolées. Nous choisissons la méthode Krigeage et nous importons les valeurs de conductivité électrique apparente et nous mettons en place les coordonnées X et Y des données.

· Nous sélectionnons dans la boite de dialogue « méthode géostatistique » la carte de prédiction et nous choisissons le second ordre de suppression de la tendance (3). Un polynôme de second degré sera adapté pour tracerla courbe qui va préciser lesdirections géographiques de la carte.

· La boite de dialogue (4) montre l'élimination de la tendance en option standard.

8

7

6

5

a

b

· Cette étape est considérée comme la plus importante puisque nous allons faire la modélisation dusemivariogramme (5). Le nuage des points présentés dans lesemivariogramme doit être corrélé en faisant cocher anisotropy (a) ensuite nous modifions la direction de l'angle (b) pour atteindre un maximum de points proches de la courbe modèle

· Dans la boite de dialogue « Searchingneighborhood » (6) nous constatonsque les points d'échantillonnages ainsi qu'une ellipse dans un emplacement par défaut. Il va falloir orienter l'angle de direction comme il est corrélé dans (1, b) lesemivariogramme

9

· L'étape (7) de la validation croisée (Cross-validation) sert à fournir les prévisions les plus précises pour indiquer si le modèle est raisonnable pour la production d'une carte. En cliquant sur QQPlot (8), nous pouvons voir que certaines valeurs tombent légèrement au-dessus et au dessous de la ligne, mais la plupart des points très proche de la ligne droite en pointillé, ce qui indique que les erreurs de prédiction sont prêtesà être normalement distribuées.

· Une fois le taux d'erreur est très proche de 0, nous pouvons passer à la dernière étape celle d'observer le sommaire de la méthode (9) et la création de la carte de répartition de la salinité des sols.

3.3. Création de la carte d'isovaleurs :

Pour faire une carte d'isovaleurs, il faut sélectionner la couche de l'indicateur Krigeage avec le bouton droit, puis nous cliquons sur la propriété, ensuite nous allons vers l'onglet en faisant cocher la case qui indique le contour, enfin nous appliquons la configuration convenable (le nombre de classe, la couleur des contours et le nombre décimal des valeurs etc.) pour la représentation de la carte d'isovaleurs.

4. Conclusion :

Nous avons cherché tous les renseignements concernant la parcelle d'étude pour permettre à faire une évaluation préliminaire. Les informations nous ont permis de fixer les objectifs et d'établir le patron d'échantillonnage pour assister à la compagne d'échantillonnage.

Nous avons déterminé les caractéristiques physico-chimiques de la parcelle de courge par le biais de la mesure d'acidité des sols, par la conductivité électrique de l'extrait de la pâte saturée, aussi par la conductivité électromagnétique et par la texture des sols. Nous avons choisi la méthode électromagnétique comme outil pour évaluer la répartition du sel dans le sol car elle présente une méthode non destructive pour la couche vivante de la terre. En effet nous avons enregistré 324 valeurs sur un hectare. En revanche, Nous avons extrait 21 échantillons du sol (7 profils) à l'aide d'un forage à tarière pour faire la calibration des valeurs enregistrées par le GEONICS.

Nous avons traité les données enregistrées par le GEONICS à l'aide de méthode de régression. Nous avons fait l'analyse géostatistique de données par la méthode Krigeage pour préparer la carte de répartition de la salinité des sols et la carte d'isovaleurs.

Chapitre 4 : Résultats et discussion

Après l'analyse et les traitements des différentes données acquises sur terrain, soit par les analyses chimique et granulométrique au laboratoire soit par les données de la conductivité électromagnétique corrigées, nous allons procéder à interpréter les résultats.

1. Analyse desrésultats de la texture de la parcelle de courge :

1.1. Résultats de l'analyse granulométrique en % :

Tableau 9 : Résultat des analyses granulométrique

Le tableau 9des résultats de l'analyse granulométrique présente le taux de limon, d'argile et du sable en pourcentage dans les trois profondeurs de l'échantillon (0-30, 30-60 et 60-90 cm). D'après ce tableau, nous constatons que le pourcentage des fractions fines (argile+limon fin) est élevé et très dominant. Par contre, les fractions grossières sont moins présentées dans le sol.

1.2. Corrélation entre la CE et la fraction fine (Argile+Limon fin) :

Graphique 9 : Corrélation entrela conductivité électrique et la fraction fine

La corrélation de la CE avec la fraction fine est positivement significative (graphique 9) avec r = 0,43. Cette relation CE-fraction fine a été signalée par plusieurs auteurs dontHACHICHA etAL (1994).

Nous pouvons déduire à partir de cette corrélation (graphique 9) que la texture des sols est un facteur secondaire de la salinité des sols.

1.3. Texture de la parcelle de courge :

Les classifications des textures sont diverses. Notre campagne de cartographie est basée sur le triangle des textures de Hénin comme présentéedans les figures 12, 13 et 14 ci-après.

Selon la proportion en argile-limon-sable (A-L-S), le sol est classé au seinde ce triangle divisé en plusieurs catégories. Nous avons cherché les particularités des sols selon la profondeur pour que nous comprenions les mouvements des fluides dans la parcelle de courge. Une fois ce classement effectué, les catégories de texture sont regroupées encinq classes différentes : très lourde et lourde pour les sols à dominante argileuse, très légère à légère pour les sols à dominante sableuse et limoneuse, équilibrée pourles sols intermédiaires.

Figure 12 : Texture de la parcelle de courge (Profondeur 0 - 30 cm)

Figure 13 : Texture de la parcelle de courge (Profondeur 30 - 60 cm)

Figure 14 : Texture de la parcelle de courge (Profondeur 60 - 90 cm)

D'après les graphiques 12, 13 et 14 ; Nous constatons que la classe texturale de la zone d'étude est :

· Hétérogène, où la profondeur du sol entre 0-30cm, puisque la texture des sols entre cette intervalle dans l'échantillon E1 (Sud-Est de la parcelle) possède une classe texturale argilo-limono-sableuse. Donc il permet d'un sol équilibré là où la capacité de rétention de l'eau est moyenne. En revanche, dans la même profondeur, les échantillons E2, E4, E5 et E7 sont des sols lourds qui possèdent une classe texturale argile sablo-limoneuse. L'analyse de la granulométrie des sols montre que les échantillons E3 et E6 sont des sols très lourds puisqu'ils caractérisent un sol argileux.

· Relativement uniforme, où la profondeur de sol entre 30-60cm. L'échantillon E1 est un sol très lourd puisqu'il est de l'argile. A l'apposé, les 6 échantillons qui restent sont des sols lourds vu que la classe texturale de E2, E6 et E7 se caractérise par une argile sablo-limoneuse et celles de E3, E4 et E5 est définit par une argile limon-sableuse.

· Uniforme, où la profondeur de sol entre 60-90cm. La texture des sols des échantillons E1, E2, E4 et E6 est une argile sablo-limoneuse. E3, E5 et E7 permettent une argile limono-sableuse. Donc, Les 7 échantillons appartiennent à la classe texturale de sol lourd.

D'une façon générale, nous pouvons constater d'après les résultats des analyses granulométriques des 21 échantillons dans les 3 classes de profondeur [0-30cm] [30-60cm] [60-90cm] que la parcelle de courge se caractérise par une classe texturale ; 81% lourde, 14% très lourde et 4% équilibrée. Ces résultats montrent que le sol est riche en argiles et que la classe texturale est lourde.

Le sol est saturé en eau puisque nous avons enregistré le 22 et 23 MAI 2011 une précipitation, successivement, de l'ordre de 16mm et 6mm(D'après CRDA,Ariana, 2011).Par ailleurs, la rétention en eau est stabilisée par l'irrigation quotidienne qui compte 11.2 m en eau par jour. Rappelant que nous avons fait la compagne d'échantillonnage sur terrain celle de la courge le 1 juin 2011.

D'après la loi de Darcy où le sol est saturé en eau ; la vitesse d'infiltration de l'eau dans un sol enrichien argiles de classe texturale lourde présente une perméabilité de l'ordre de 1mm/heure. En effet, nous pouvons constater que la texture de la parcelle de courge intervient à la préservation de l'humidité des sols car l'infiltration se fait très lentement.

2. Tableau 10 : Résultats d'analyse du pH

Résultat de la mesured'analyse du pH :

La plupart des oligo-éléments se dissolvent mieux dans des conditions modérément acides (pH d'environ 6.5).

La courge est une culture maraichère à tolérance moyenne à l'acidité du sol : pH égale de 5,5 à 6,8.

Cependant, nous distinguons, d'après le tableau 10, que la valeur de pH varie entre 8.21 et 8.71, indiquant que le sol est nettement alcalin. L'alcalinisation est traduit par une augmentation de la teneur en Na échangeable sur le complexe absorbant du sol

La précipitation rapide des carbonates de Ca et Mg permet aux ions Na de se fixer sur le complexe absorbant. La teneur en ions Na2+ et K+ du sol provenant des sels alcalins (carbonates et sulfates) conduisant à des pH supérieures à 8.

Le phénomène d'alcalinisation se caractérise par une augmentation du pHqui peut êtrealors un frein à la disponibilité et à l'assimilabilité de certains éléments (Zn, P, N) et peut entraîner une carence.

3. Résultat des analyses de la salinité au laboratoire :

3.1. Tableau 11 : Pourcentage de saturation moyen du sol

Le pourcentage de saturation moyenne :

Le pourcentage de saturation est le rapport du volume d'eau distillée ajouté à un poids du sol sec jusqu'à l'obtention de la pâte saturée. Soit :

PS = (V/P) x 100

Le pourcentage de saturation moyenne(tableau 11) des échantillons de sol est constant pour lescouches 0-30, 30-60 et 60-90 cm.

3.2. La conductivité électriquede l'extrait de la pâte saturée :

Tableau 12 : Résultat des analyses de la pâte saturée

Graphique 10 : Profils salins de la parcelle de courge

Conductivité de l'extrait à saturation (dS/m)

Profondeur de sol (cm)

Nous remarquons, dans le tableau 12, une variabilité très faible des valeurs de la conductivité électrique ; une valeur minimale de la CEsat est de 1,21 dS/m alors que le maximum de la CEsat est de 4,5 dS/m.

Profondeur de sol (cm)

Le graphique 10 montre la variabilité de la conductivité de l'extrait de la pâte saturée (CEsat).Nous distinguons la CEsatdel'échantillon E2 qui augmente progressivement de 30 cm à 60 cm en arrivant à la profondeur 90 cm.

La solution extraite du sol dans la plupart des profils montre une salinité faible à moyenne.

La valeur de la CEsatde l'échantillon E4 est stable entre les profondeurs 0-30 cm et 30-60 cm, puis elle augmente à une profondeur de 90 cm. Par contre, nous remarquons un accroissement de la salinité des sols de 0-30 cm à 30-60 cm de profondeur et une brève stabilité de 30-60 à 60-90 cm dans l'échantillon E5.

Les valeurs de la CEsat de des échantillons E3, E6 et E7 sont plus faibles à la profondeur 30-60 cm que celles des profondeurs 0-30 et 60-90 cm. Pour l'échantillon E1, nous remarquons une augmentation de la salinité des sols aux profondeurs 0-30 cm et 30-60 cm et une diminution de la valeur de la CEsat à 30-60 cm et à 60-90 cm.

4. Résultat de l'analyse géostatistique de conductivité électrique apparente :

Les données de la conductivité électromagnétique sont corrigées (voir l'annexe 1 et 3) par l'équation de régression linéaire. En effet,Les données de la conductivité électrique apparente vont être exploitées par l'analyse géostatistique pour que les informations soient spatialisées grâce à l'outil d'interpolation et de la modélisation de la structuration spatiale.

4.1. Modélisation de la structuration spatiale de la CEH :

4.1.1. La fréquence des données CEH :

Le graphique 11 représente la fréquence de distribution de la salinité du sol en tenant la gamme des valeurs séparées en 10 classes. La hauteur de chaque barre représente la densité relative de données de chaque classe. Généralement, les caractéristiques importantes de la distribution sont sa valeur centrale, sa propagation et sa symétrie. La moyenne etla médiane ont à peu près la même valeur (voir légende du graphique 11), ce qui signifie que les données peuvent être distribuées normalement.

Graphique 11 : la fréquence de la distribution de la salinité du sol en profondeur 100 cm

L'histogrammeindique que les données sont symétriques. Il semble être proche d'une distribution normale.

4.1.2. La tendance globale des données CEH :

Graphique 12 : Tendance globale des données CEH

Légende de graphique :

X : axe Est-Ouest

Y : axe Nord-Sud

Z : axe de la tendance des données

Courbe bleue : tendance Nord-Sud

Courbe verte : tendance Est-Ouest

Nous distinguons, d'après le graphique 12, une diminution de valeurs empiriques. Ceci montre que les valeurs de concentration du sel sont dissemblables. Cette dissemblance entre les valeurs du sel augmente rapidement dans les sens Nord-Sud et Sud-Est, ainsi que légèrement dans le sens Sud-Ouest. Il existe encore une composante directionnelle à l'autocorrélation ou une anisotropie.

4.1.3. Autocorrélation spatiale :

Graphique 13 : Semi-variogrammede l'autocorrélation spatiale de conductivité électrique apparente

L'autocorrélation spatiale des concentrations de sel est bien représentée dans legraphique 13 ci-dessous. Les valeurs empiriques de semi-variogramme sont faibles au début des courtes distances. Elles augmentent d'une façon exponentielle à l'intervalle de distance [0,65h.10-2 ; 1,52h.10-2].

4.1.4. Modélisation de la corrélation spatialeet les influences directionnelles :

Figure 15 : Modélisation du semi-variogramme de la CEH

La figure 15représente une modélisation du semi-variogramme de la conductivité électrique apparente dont la profondeur est de 100 cm (CEH). En effet, le modèle sphérique s'ajuste bien dans notre étude. La distributionde la CEH du sol présente une anisotropie. La courbe du semi-variogramme indique que l'effet pépite est égal à 0,021,ce qui signifie qu'il y a une marge d'erreur négligeable au niveau de l'échantillonnage et une corrélation entre les analyses In situet les analyses du laboratoire.Ce qui laisse à supposer que l'échantillonnage est validé. Le semi-variogramme présente une portée de 33 m : distance à partir de laquelle les variables sont indépendantes et une direction de la semi-variance estde84° N (vers l'oued de Majerda)

La carte du semi-variogramme montre deux directions préférentielles de variance de la salinité.L'Ouest, le centre et L'Est présentent une variance faible.Par contre, le Nord et le Sudmontrent une variance assez importante.

4.2. Modélisation de la structuration spatiale de la CEV :

Nous allons faire une modélisation de la structuration spatiale de la conductivité électrique apparente dont la profondeur est de 200 cm.

4.2.1. Graphique 14 : la fréquence de la distribution de la salinité du sol en profondeur 200 cm

La fréquence des données CEV :

Le graphique 14 représente la fréquence de distribution de la salinité du sol en tenant la gamme des valeurs séparées en 10 classes. La hauteur de chaque barre représentela densité relative des données de chaque classe.Généralement, les caractéristiques importantes de la distribution sont sa valeur centrale, sa propagation et sa symétrie. La moyenne etla médiane ont à peu près la même valeur (voir légende de la graphique 14), ce qui signifie que les données peuvent être distribuées normalement.

L'histogrammeindique que les données sont symétriques. Il semble être proche d'une distribution normale.

4.2.2. La tendance globale des données CEV :

Graphique 15 : Tendance globale des données CEV

Légende de graphique :

X : axe Est-Ouest

Y : axe Nord-Sud

Z : axe de la tendance des données

Courbe bleue : tendance Nord-Sud

Courbe verte : tendance Est-Ouest

Nous distinguons, d'après le graphique 15, une distribution des valeurs empiriques. Ceci montre que les valeurs de concentration du sel sont dissemblables. Cette dissemblance entre les valeurs du sel augmente rapidement dans les sens Nord-Ouest et Sud-Est, ainsi que légèrement dans le Sud de centre et le nord de centre. Par ailleurs, Ily a une composante directionnelle à l'autocorrélation ou une anisotropie.

4.2.3. Graphique 16 : Semi-variogrammede l'autocorrélation spatiale de conductivité électrique apparente

Autocorrélation spatiale :

L'autocorrélation spatiale des concentrations de sel est bien représentée dans legraphique 16 ci-dessus. Les valeurs empiriques de semi-variogramme sont importantes au début des courtes distances. Elles augmentent d'une façon exponentielle dans l'intervalle de distance [0,24h.10-2 ; 0,8h.10-2].Puis, nous constatons une stabilité dans l'intervalle de distance [0,8h.10-2 ; 1,65h.10-2] pour les valeurs moins importantes, alors qu'une diminution pour les valeurs à la fin de l'axe de distance.

4.2.4. Figure 16 : Modélisation du semi-variogramme de la CEV

Modélisation de la corrélation spatialeet les influences directionnelles :

La figure 16représente une modélisation du semi-variogramme de la conductivité électrique apparente dont la profondeur est de 200 cm (CEV). Nous avons ajusté le semi-variogramme par le modèle sphérique. En effet, la distributionde la CEV du sol présente une anisotropie. La courbe du semi-variogramme indique que l'effet pépite est égal à 0,038 ce qui signifie qu'il y a une marge d'erreur négligeable au niveau de l'échantillonnage et une corrélation entre les analyses In situet les analyses dulaboratoire. Nous supposons que l'échantillonnage est validé. Le semi-variogramme présente une portée de 32 m : distance à partir de laquelle les variables sont indépendantes etune direction de la semi-variance est 91° N (vers l'oued de Majerda)

La carte du semi-variogramme montre deux directions préférentielles de la variance de la salinité.L'Ouest, le centre et l'Est présentent une variance assez faible. Par contre, le Nord-Ouest et le Sud-Estmontrent une variance importante.

5. Discussion :

Les valeurs de la conductivité électrique apparente sont des données quantitatives qui peuvent être exprimées par :

· La méthode d'interpolation géostatistique des valeurs

· Les lignes d'égales valeurs appelées isovaleurs ou isoteneurs

Àcondition que l'on puisse considérer comme homogène, l'espaceentre deux isolignespermet le calcul des points intermédiaires par une extension spécifique :Geostatistical Analyst. La méthode Krigeage permet de représenter l'information géographique en utilisant la valeur comme une variable visuelle. La valeur d'un signe graphique élémentaire est définie par le rapport entre les quantités perçues dans une surface donnée.

Pour cartographier les valeurs de la conductivité électrique apparente, nous avons utilisé la variable visuelle « valeur » qui est destinée pour les données quantitatives d'intervalle. La variation de valeur est obtenue avec une progression continue du marron clair au marron foncé.

Nous avons reparti les 162 données qui ont une profondeur de 0-100cm en 6 classes comme suite : [1.78 - 2], [2 - 2.25], [2.25 - 2.5], [2.5 - 2.75], [2.75 - 3] et [3 - 3.32] en dS/m. (Voir ci-après la carte de la conductivité électrique apparente en dS/m d'une profondeur de 0-100cm).

Nous avons reparti les 162 données qui ont une profondeur de0-200cm en 6 classes comme suit : [2.23 - 2.5], [2.5 - 2.75], [2.75 - 3], [3- 3.25], [3.25 - 3.5] et [3.5 - 3.8]en dS/m.(Voir ci-après la carte de la conductivité électrique apparente en dS/mà une profondeur de 0-200cm).

5.1. La salinité des sols en profondeur 0-100cm :

La carte 2 de la conductivité électrique apparente d'une profondeur moyenne 0-100cm montre une certaine variation de la salinité des sols. En effet, nous pouvons constater que la salinité des sols ne dépasse pas 3,32 dS/m. En revanche, pour avoir le maximum de taux de production agricole, il est souhaitable que la salinité des sols ne dépasse pas4,7 dS/m. C'est le cas de notre site où la salinité des sols varie entre 1,78 à 3,32 dS/m.

Nous remarquons une croissance des valeurs de la salinité qui commence au milieu de la parcelle de courge vers les limites. Nous proposons les trois classes suivantes :

· Classe faible [1,78- 2,25] est localisée au milieu de la parcelle de courge.Elle présente une superficie de 0,17 hectare. Nous distinguons des valeurs très faibles comprises entre 1,78 et 2dS/m qui ne dépassent pas une superficie de 2% par rapport à la superficie totale de la parcelle de courge. Par contre,l'extension là où la conductivité électriqueentre 2 et 2,25dS/m est de l'ordre de 0,15 hectare.

· Classe moyenne [2,25- 2,75] accapare « la part du lion » de la superficie totale de la parcelle de courge puisqu'elle couvre 64%. Nous pouvons observer les valeurs de la salinité des sols comprises entre 2,25 et 2,5dS/m sont localisées alentour de la première classe d'une superficie de 0,32 hectare. Les valeurs de conductivité électrique comprises entre 2,5 et 2,75dS/m sont repérées majoritairement au nord de la parcelle de courge.

· Classe élevée [2,75- 3,32] présente les valeurs les plus élevées dans notre enregistrement. Elles sont localisées principalement au Sud de la parcelle.En contre partie, nous remarquons deux autres petites valeurs qui sont implémentées au Nord-Est et au Nord-Ouest. Les valeurs de la conductivité électrique apparente entre 2,75 et 3dS/m ont une superficie de 0,25 hectare. Tandis que les valeurs de salinité des sols comprennent 3 et 3,32dS/mqui ne dépassent pas 6% de la superficie totale de la parcelle de courge.

Nous pouvons expliquer la variabilité de la salinité des sols dans une profondeur moyenne entre 0 et 100 cm due à plusieurs facteurs notant par importance : la topographie, la texture des sols, le drainage et la salinité des eaux d'irrigation.

Carte 2 : La conductivité électrique dans la profondeur 0-100cm

1 -Répartition des sels en dS/m

2 - Isoteneur en sel dS/m

3 - Localisation des échantillons

4 - Rapport de l'analyse géostatistique

4

3

2

1

Un hectare de la superficie de la parcelle de courge est un espace plat. Il est caractérisé par une altitude très faible qui ne dépasse pas 3 mètres par rapport au niveau de la mer et par une classe texturale du sol lourd. La conductivité électrique de l'eau d'irrigation est de 3.93 dS/m (MORRI M., juin 2011). La salinité du périmètre étant en général assez faible et la valeur maximale de conductivité électrique est de 3,32dS/m.

Ainsi, la culture de courgen'est plus affectée par lestress salincar la salinité des sols ne dépasse pas 4,7dS/m. Par conséquent,le rendement de courge tend vers 100%.

5.2. La salinité des sols en profondeur 0-200cm :

La carte 3 de la conductivité électrique apparente d'une profondeur moyenne 0-200cm montre une certaine variation de la salinité des sols. En effet, nous pouvons remarquer que la salinité des sols ne dépasse pas 3,8 dS/m. Nous avons fait les analyses géostatistiques des valeurs pour étudier la salinité des sols dans la zone racinaire de la plante de courge etpour avoir l'effet de la nappe sur la variation de la conductivité électrique.

Nous remarquons une croissance des valeurs de la salinité à partirde deux noyaux de la parcelle de courge vers les limites. Nous proposons les trois classes suivantes :

· Classe faible [2,23- 2,75] est représentée en deux noyaux au milieu et au Sud de la parcelle de courge, elle présente une superficie de 0,17 hectare. Nous distinguons des valeurs très faibles comprises entre 2,23 et 2,5dS/m qui ne dépassent pas une superficie de 2% par rapport à la superficie totale de la parcelle de courge. En revanche,l'extension dont la conductivité électriqueentre 2,5 et 2,75dS/m est de l'ordre de 0,15 hectare.

· Classe moyenne [2,75- 3,25]  présente la plus grande superficie de 82% par rapport à la surface totale de la parcelle de courge. Nous pouvons observer les valeurs de la salinité des sols comprises entre 2,75 et 3dS/m occupent5hectares de la totalité de la parcelle qui sont localisées alentour de la première classeen deux noyaux au milieu et au Sud avec un petit arc à l'extrême Nord. Les valeurs de conductivité électrique entre 3 et 3,25dS/m accaparent 32% de la totalité de la parcelle de courge.

· Classe élevée [3,25- 3,8]présente les valeurs les plus élevées dans notre enregistrement. Elles sont localisées généralement au Nord-Ouest et Nord-Est de la parcelle. En contre partie, nous remarquons deux autres petites valeurs qui sont implémentées au Sud-Ouest et Sud-Sud-Ouest. Les valeurs de la conductivité électrique apparente entre 3,25 et 3,5dS/m représentent une superficie de 0,1 hectare. Tandis que les valeurs de salinité des sols comprennent 3,5 et 3,8dS/mqui ne dépassent pas 1% de la superficie totale de la parcelle de courge. Elles sont situées dans le Nord-Ouest de périmètre.

Carte 3 : La conductivité électrique dans la profondeur 0-200cm

4

3

2

1

1 -Répartition des sels en dS/m

2 - Isoteneur en sel dS/m

3 - Localisation des échantillons

4 - Rapport de l'analyse géostatistique

Nous concluons aussi que la salinité enregistrée de la surface jusqu'à une profondeur de 200cm est globalement assez faible, et la valeur maximale de la conductivité électrique apparente est de 3,8dS/m. Ce résultat concorde bien avec la profondeur et la salinité de la nappe superficielle successivement de 178cm et 3,9dS/m (MORRI M., 2011),

5.3. Evaluation générale de la qualité de la parcelle de courge :

Pour faire l'évaluation de la qualité de la parcelle de courge, il fallait avoir les conditions favorables pour la plantation de courge. En effet,la courge est une culturemaraîchèrequi a besoin d'une profondeur moyenne d'enracinement entre 90-120 cm. Elle ne tolère pas la salinité des sols, telle que 4,7 dS/m la valeur maximale pour maintenir 100% de production.Egalement, la courge ne supporte pas l'acidité du sol, en effet la tolérance moyenne de l'acidité varie de 5,5 à 6,8pH. Elle s'adapte avec les saisons chaudes à une température allant de +10 à+30 °C. Enfin, elle a une exigence moyenne en eau entre 320-480 mm d'eaux par cycle saisonnier.

Nous avons fait une enquête-terrain avec le propriétaire de la parcelle de courge. En récoltant les informations concernant le volume d'eau d'irrigation journalier, durant le cycle d'irrigation qui s'étend du mois de mai à août. Durant quatre mois, laparcelle est irriguée par 512 litre d'eau à l'aide de la technique d'irrigation « goutte à goutte ». En ajoutant les précipitations durant le cycle saisonnier (Mars-Aout) qui atteint 122mm en moyenne (d'après CARDA). Donc nous pouvons ainsi conclure que la plante de courge a atteint ses besoins en eau.

D'après l'INM, la température moyenne dans la région de Kalâat Landelous est en :

· Mars : T = 13°C

· Avril : T = 14,7°C

· Mai : T = 19,5°C

· Juin : T = 23°C

· Juillet : T = 25,6°C

· Aout : T = 27°C

Ceci montre que les mois de deuxième cycle saisonnier sont favorables pour la plantation de courge.

Nous n'avons pas les données concernant la profondeur moyenne d'enracinement.Des difficultés empêchent le développement de la plante parce que la classe texturale du sol est lourde.

La courge se développe dans un sol ayant un pH entre 8.21 et 8.71et une salinité faible à moyenne. En effet, les valeurs de la conductivité électrique apparente  à une profondeur moyenne de 0-100cm varient entre 1,78 et 3,32dS/m et à une profondeur moyenne (0-200cm) comprises entre 2,23 et 3,8dS/m. Ceci montre que le sol est alcalin et non salin. BANERJEE (1959) a montré que la mise en valeur des sols submergés par la mer pose un problème. Ce problème est particulièrement grave lorsqu'il y a pénurie de calcium soluble pour remplacer le sodium échangeable à mesure que les sels solubles sont extraits du sol par lessivage. Sous l'effet du lessivage par l'eau de pluie, le sol devient non-salin alcalin et sa structure se désagrège. Il est donc indispensable de lui apporter du calcium soluble pour remplacer le sodium échangeable, et d'appliquer pendant un certain temps des traitements et des façons culturales propres à lui rendre une structure physique favorable. La région de Kalâat Landelous a enregistré 16 et 6mm2 des précipitations successivement dans la 22ème et 23ème journée du mois de Mai. Cette précipitation est un facteur intrinsèque de la désalinisation et de l'alcalinisation de la parcelle par lessivage des sels dans le sol.

Conclusion générale :

Le périmètre public irrigué de Kalâat Landelous a une superficie de 2905 ha et se caractérise par une périodesèche qui s'étale sur plus de 5 mois (fin Avril à fin Septembre) et un déficit hydrique de plus de 900 mm par an, d'où le recours à l'irrigation dans le deuxième cycle saisonnier pour la plupart des spéculations, enparticulier les cultures estivales.

Notre zone d'étude localisée dans le périmètre public irrigué de Kalâat Landelous couvre une superficie de 1,05 ha. Elle est située au voisinage de l'ancien lit d'oued Mejerda et occupée par une culture de courge.

Les analyses granulométriques montrent que le sol est riche en argiles et appartient à la classe de sol à texture lourde (81% lourde, 14% très lourde et 4% équilibrée). La répartition de la granulométrie de la surface jusqu'aux horizons profonds est successivement hétérogène, à la profondeur du sol entre 0-30cm, relativement uniforme, à la profondeur de sol entre 30-60cm et uniforme à la profondeur de sol entre 60-90cm.

La texture du sol riche en éléments fins est corrélée positivement avec la salinité.

L'étude in situ de la salinité des sols de la parcelle de courge par la méthode de détection électromagnétique est bien adaptée pour appréhender de façon sensible la salinité sur un plus grand volume de sol. C'est une technique fréquemment utilisée pour cartographier et diagnostiquer les couvertures pédologiques très conductrices comme celles des sols salés. L'utilisation d'un matériel de référence certifiée le GEONICS EM38 et l'exploitation des données par des méthodes géostatistiques (Using ArcGIS™ Geostatistical Analyst) ont fourni les résultats suivants :

· La modélisation par le modèle sphérique du semi-variogramme de la conductivité électrique apparente présente une anisotropie.

· Trois classes de salinité (dS/m) des sols à une profondeur 0-100cm ont été dégagées : classe faible [1,78- 2,25], classe moyenne [2,25- 2,75] et classe élevée [2,75- 3,32].

· Trois classes de salinité (dS/m) des sols à une profondeur 0-200cm ont été relevé : classe faible [2,23- 2,75], classe moyenne [2,75- 3,25] et classe élevée [3,25- 3,8].

Connaissant les exigences agronomiques de la courge, les résultats obtenus lors de notre compagne de mesure in situ, ont montré que les conditions climatiques de température et de salinité sont favorables, alors que l'alcalinité du sol pose un problème pour un rendement optimum au niveau de la production saisonnière. En effet et à long terme l'alcalinité pourrait affecter les propriétés fonctionnelles du sol qui se traduit par une dégradation de la structure du sol induisant une diminution de la perméabilité du système pédologique.

En guise de conclusion, le contrôle de la salinité du sol, par la connaissance de sa distribution spatiale et de son évolution dans le temps, devient nécessaire en vue d'aboutir à des stratégies de développement agricole durable.

Notre travail de recherche concerne une parcelle d'environ un hectare avec une densité de point élevé, mais comme perspective de recherche dans l'avenir, il y aura lieu l'application de cette technique d'induction magnétique sur :

Ø des parcelles de superficie plus grande

Ø plusieurs compagnes durant les deux cycles saisonniers

Ø divers types de culture

Ø différents types de sol

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Annexes

Annexe 1 :

Traitement statistique pour déterminer la corrélation entre les fractions fines et la conductivité électrique de la pâte saturé

Echantillon

Profondeur en cm

Limon fin %

Argile %

Argile + limon fin en %

CE à 25°c dS/m

E1 = L5,P5

0 - 30

21

17,5

38,5

1,91766

E1 = L5,P5

30 - 60

36,5

42

78,5

4,11369

E1 = L5,P5

60 - 90

28

36,5

64,5

3,37137

 

 

 

Moyenne

60,5

3,13424

E2 = L9,P1

0 - 30

26,5

27,5

54

2,22696

E2 = L9,P1

30 - 60

27

30,5

57,5

3,25796

E2 = L9,P1

60 - 90

21,5

31

52,5

4,51578

 

 

 

Moyenne

54,66666667

3,333566667

E3 = L15,P3

0 - 30

13

48

61

2,24758

E3 = L15,P3

30 - 60

29

32

61

1,36092

E3 = L15,P3

60 - 90

31

33,5

64,5

3,43323

 

 

 

Moyenne

62,16666667

2,347243333

E4 = L20,P3

0 - 30

20,5

32

52,5

1,59805

E4 = L20,P3

30 - 60

31,5

32

63,5

1,58774

E4 = L20,P3

60 - 90

25

39,5

64,5

2,85587

 

 

 

Moyenne

60,16666667

2,013886667

E5 = L21,P2

0 - 30

15

28

43

1,21658

E5 = L21,P2

30 - 60

34,5

28

62,5

1,90735

E5 = L21,P2

60 - 90

34,5

30,5

65

2,00014

 

 

 

Moyenne

56,83333333

1,708023333

E6 = L28,P1

0 - 30

23

42

65

2,71153

E6 = L28,P1

30 - 60

22

36

58

2,07231

E6 = L28,P1

60 - 90

15,5

30,5

46

2,82494

 

 

 

Moyenne

56,33333333

2,53626

E7 = L35,P5

0 - 30

34,5

33

67,5

2,50533

E7 = L35,P5

30 - 60

22

29

51

1,59805

E7 = L35,P5

60 - 90

37

32,5

69,5

3,73222

 

 

 

Moyenne

62,66666667

2,611866667

Traitement statistique des données pour déterminer l'équation de régression linéaire

Correction de la valeur de la conductivité électromagnétique

Ligne

Plante

X

Y

CEH(dS/m à 25°C)

CEV(dS/m à 25°C)

CEH-corr

CEV-corr

L1

P1

597651,00

4103207,00

1,07

1,52

2,79

3,81

 

P2

597663,00

4103207,00

1,10

1,30

2,87

3,25

 

P3

597676,00

4103206,00

1,16

1,28

3,04

3,20

 

P4

597689,00

4103208,00

1,10

1,41

2,87

3,53

 

P5

597701,00

4103207,00

1,16

1,45

3,04

3,63

L2

P1

597649,00

4103217,00

1,06

1,40

2,76

3,50

 

P2

597660,00

4103216,00

1,03

1,30

2,67

3,25

 

P3

597672,00

4103216,00

0,90

1,17

2,31

2,92

 

P4

597685,00

4103217,00

1,12

1,40

2,93

3,50

L3

P1

597700,00

4103221,00

1,00

1,30

2,59

3,25

 

P2

597687,00

4103220,00

1,04

1,25

2,70

3,13

 

P3

597674,00

4103221,00

1,13

1,34

2,96

3,35

 

P4

597658,00

4103219,00

1,00

1,19

2,59

2,97

L4

P1

597649,00

4103226,00

1,13

1,36

2,96

3,40

 

P2

597664,00

4103227,00

1,11

1,29

2,90

3,23

 

P3

597676,00

4103227,00

1,10

1,28

2,87

3,20

 

P4

597690,00

4103228,00

1,18

1,31

3,10

3,28

 

P5

597703,00

4103229,00

1,06

1,30

2,76

3,25

L5

P1

597701,00

4103234,00

1,02

1,26

2,65

3,15

 

P2

597687,00

4103232,00

1,04

1,23

2,70

3,08

 

P3

597673,00

4103234,00

1,02

1,23

2,65

3,08

 

P4

597662,00

4103233,00

1,09

1,31

2,84

3,28

 

P5

597648,00

4103232,00

1,22

1,42

3,21

3,55

L6

P1

597647,00

4103238,00

1,04

1,35

2,70

3,38

 

P2

597660,00

4103238,00

1,20

1,27

3,15

3,18

 

P3

597673,00

4103237,00

0,98

1,22

2,53

3,05

 

P4

597685,00

4103237,00

1,02

1,23

2,65

3,08

 

P5

597700,00

4103238,00

1,15

1,34

3,01

3,35

L7

P1

597701,00

4103243,00

1,08

1,21

2,82

3,02

 

P2

597688,00

4103244,00

0,99

1,30

2,56

3,25

 

P3

597673,00

4103243,00

1,15

1,31

3,01

3,28

 

P4

597662,00

4103242,00

1,17

1,29

3,07

3,23

 

P5

597648,00

4103244,00

1,20

1,31

3,15

3,28

L8

P1

597646,00

4103249,00

1,23

1,48

3,24

3,70

 

P2

597658,00

4103249,00

1,19

1,31

3,12

3,28

 

P3

597670,00

4103248,00

1,13

1,33

2,96

3,33

 

P4

597682,00

4103250,00

1,22

1,37

3,21

3,43

 

P5

597695,00

4103250,00

1,13

1,31

2,96

3,28

L9

P1

597695,00

4103256,00

1,26

1,38

3,32

3,45

 

P2

597684,00

4103254,00

1,10

1,22

2,87

3,05

 

P3

597671,00

4103254,00

1,14

1,34

2,98

3,35

 

P4

597658,00

4103255,00

1,13

1,39

2,96

3,48

 

P5

597646,00

4103255,00

1,25

1,54

3,29

3,86

L11

P1

597697,00

4103266,00

0,95

1,36

2,45

3,40

 

P2

597686,00

4103265,00

0,92

1,26

2,37

3,15

 

P3

597675,00

4103264,00

1,05

1,49

2,73

3,73

 

P4

597662,00

4103263,00

1,01

1,41

2,62

3,53

 

P5

597648,00

4103264,00

1,01

1,36

2,62

3,40

L12

P1

597644,00

4103269,00

0,96

1,31

2,48

3,28

 

P2

597655,00

4103268,00

0,96

1,32

2,48

3,30

 

P3

597666,00

4103269,00

1,00

1,31

2,59

3,28

 

P4

597677,00

4103270,00

0,96

1,37

2,48

3,43

 

P5

597688,00

4103271,00

1,06

1,46

2,76

3,65

L13

P1

597688,00

4103277,00

0,92

1,34

2,37

3,35

 

P2

597677,00

4103276,00

0,89

1,30

2,28

3,25

 

P3

597665,00

4103275,00

0,88

1,32

2,25

3,30

 

P4

597653,00

4103274,00

0,83

1,21

2,11

3,02

 

P5

597641,00

4103275,00

0,88

1,28

2,25

3,20

L14

P1

597642,00

4103277,00

1,01

1,41

2,62

3,53

 

P2

597654,00

4103279,00

1,03

1,48

2,67

3,70

 

P3

597666,00

4103280,00

0,94

1,27

2,42

3,18

 

P4

597679,00

4103281,00

0,95

1,37

2,45

3,43

 

P5

597689,00

4103282,00

1,02

1,34

2,65

3,35

L15

P1

597690,00

4103288,00

0,94

1,36

2,42

3,40

 

P2

597677,00

4103287,00

0,95

1,35

2,45

3,38

 

P3

597665,00

4103286,00

0,97

1,40

2,51

3,50

 

P4

597653,00

4103285,00

0,89

1,22

2,28

3,05

 

P5

597641,00

4103284,00

0,87

1,34

2,23

3,35

L16

P1

597641,00

4103289,00

1,15

1,51

3,01

3,78

 

P2

597652,00

4103290,00

1,01

1,39

2,62

3,48

 

P3

597663,00

4103292,00

1,00

1,35

2,59

3,38

 

P4

597675,00

4103292,00

0,98

1,37

2,53

3,43

 

P5

597687,00

4103292,00

0,97

1,29

2,51

3,23

L17

P1

597690,00

4103297,00

1,01

1,36

2,62

3,40

 

P2

597678,00

4103297,00

0,84

1,21

2,14

3,02

 

P3

597666,00

4103297,00

0,85

1,24

2,17

3,10

 

P4

597654,00

4103297,00

0,97

1,39

2,51

3,48

 

P5

597642,00

4103295,00

0,94

1,34

2,42

3,35

L18

P1

597641,00

4103299,00

0,87

1,25

2,23

3,13

 

P2

597652,00

4103301,00

0,87

1,28

2,23

3,20

 

P3

597663,00

4103302,00

0,87

1,29

2,23

3,23

 

P4

597675,00

4103302,00

0,92

1,32

2,37

3,30

 

P5

597687,00

4103303,00

0,87

1,28

2,23

3,20

L19

P1

597690,00

4103309,00

0,84

1,23

2,14

3,08

 

P2

597678,00

4103310,00

0,81

1,14

2,06

2,85

 

P3

597666,00

4103309,00

0,92

1,37

2,37

3,43

 

P4

597654,00

4103309,00

0,90

1,23

2,31

3,08

 

P5

597642,00

4103309,00

0,97

1,30

2,51

3,25

L20

P1

597642,00

4103314,00

0,88

1,39

2,25

3,48

 

P2

597655,00

4103316,00

0,78

1,12

1,97

2,80

 

P3

597668,00

4103316,00

0,79

1,19

2,00

2,97

 

P4

597682,00

4103315,00

0,74

1,12

1,86

2,80

L21

P1

597691,00

4103321,00

0,83

1,30

2,11

3,25

 

P2

597678,00

4103322,00

0,71

1,09

1,78

2,72

 

P3

597666,00

4103322,00

0,71

1,13

1,78

2,82

 

P4

597655,00

4103321,00

0,87

1,22

2,23

3,05

 

P5

597642,00

4103322,00

0,87

1,30

2,23

3,25

L22

P1

597643,00

4103325,00

0,81

1,36

2,06

3,40

 

P2

597654,00

4103328,00

0,81

1,18

2,06

2,95

 

P3

597665,00

4103328,00

0,82

1,17

2,08

2,92

 

P4

597677,00

4103326,00

0,87

1,14

2,23

2,85

 

P5

597690,00

4103326,00

0,89

1,23

2,28

3,08

L23

P1

597691,00

4103333,00

0,95

1,25

2,45

3,13

 

P2

597677,00

4103333,00

0,80

1,18

2,03

2,95

 

P3

597663,00

4103334,00

0,86

1,23

2,20

3,08

 

P4

597649,00

4103333,00

0,85

1,26

2,17

3,15

L24

P1

597640,00

4103339,00

1,02

1,35

2,65

3,38

 

P2

597652,00

4103339,00

0,98

1,36

2,53

3,40

 

P3

597665,00

4103341,00

0,83

1,24

2,11

3,10

 

P4

597678,00

4103340,00

0,88

1,36

2,25

3,40

L25

P1

597680,00

4103346,00

0,89

1,36

2,28

3,40

 

P2

597667,00

4103345,00

0,88

1,22

2,25

3,05

 

P3

597654,00

4103344,00

0,90

1,26

2,31

3,15

 

P4

597641,00

4103346,00

0,97

1,34

2,51

3,35

L26

P1

597643,00

4103350,00

0,90

1,31

2,31

3,28

 

P2

597656,00

4103351,00

0,91

1,35

2,34

3,38

 

P3

597668,00

4103350,00

0,93

1,24

2,39

3,10

 

P4

597680,00

4103350,00

0,91

1,29

2,34

3,23

L27

P1

597691,00

4103355,00

0,94

1,30

2,42

3,25

 

P2

597669,00

4103356,00

0,88

1,24

2,25

3,10

 

P3

597656,00

4103356,00

0,88

1,31

2,25

3,28

 

P4

597644,00

4103355,00

0,87

1,26

2,23

3,15

L28

P1

597644,00

4103360,00

1,05

1,42

2,73

3,55

 

P2

597656,00

4103361,00

0,93

1,39

2,39

3,48

 

P3

597667,00

4103360,00

1,05

1,35

2,73

3,38

 

P4

597680,00

4103360,00

1,01

1,45

2,62

3,63

 

P5

597692,00

4103361,00

1,07

1,44

2,79

3,60

L29

P1

597694,00

4103365,00

1,00

1,54

2,59

3,86

 

P2

597681,00

4103366,00

0,92

1,46

2,37

3,65

 

P3

597669,00

4103366,00

1,02

1,34

2,65

3,35

 

P4

597657,00

4103365,00

1,05

1,44

2,73

3,60

 

P5

597645,00

4103365,00

1,12

1,50

2,93

3,75

L30

P1

597643,00

4103370,00

1,05

1,54

2,73

3,86

 

P2

597656,00

4103371,00

1,07

1,52

2,79

3,81

 

P3

597668,00

4103370,00

0,99

1,35

2,56

3,38

 

P4

597681,00

4103371,00

1,02

1,39

2,65

3,48

 

P5

597692,00

4103370,00

1,00

1,45

2,59

3,63

L31

P1

597693,00

4103376,00

1,00

1,45

2,59

3,63

 

P2

597681,00

4103376,00

0,99

1,35

2,56

3,38

 

P3

597670,00

4103375,00

1,01

1,35

2,62

3,38

 

P4

597658,00

4103375,00

1,07

1,55

2,79

3,88

 

P5

597646,00

4103376,00

1,01

1,52

2,62

3,81

L32

P1

597645,00

4103380,00

1,09

1,61

2,84

4,03

 

P2

597658,00

4103380,00

1,06

1,48

2,76

3,70

 

P3

597670,00

4103381,00

0,94

1,39

2,42

3,48

 

P4

597683,00

4103380,00

0,99

1,40

2,56

3,50

 

P5

597696,00

4103380,00

0,99

1,52

2,56

3,81

L33

P1

597696,00

4103385,00

1,12

1,43

2,93

3,58

 

P2

597683,00

4103385,00

1,10

1,44

2,87

3,60

 

P3

597671,00

4103385,00

1,00

1,42

2,59

3,55

 

P4

597659,00

4103385,00

0,97

1,43

2,51

3,58

 

P5

597647,00

4103385,00

1,04

1,61

2,70

4,03

L34

P1

597645,00

4103390,00

0,98

1,46

2,53

3,65

 

P2

597658,00

4103390,00

1,08

1,45

2,82

3,63

 

P3

597670,00

4103390,00

1,08

1,41

2,82

3,53

 

P4

597683,00

4103390,00

1,18

1,49

3,10

3,73

 

P5

597696,00

4103390,00

0,99

1,38

2,56

3,45

L35

P1

597696,00

4103395,00

0,94

1,18

2,42

2,95

 

P2

597683,00

4103395,00

1,07

1,31

2,79

3,28

 

P3

597671,00

4103395,00

0,83

1,10

2,11

2,75

 

P4

597659,00

4103395,00

0,83

1,18

2,11

2,95

 

P5

597647,00

4103395,00

0,90

1,16

2,31

2,90

Annexe 2 :

Semi-variogramme :

Le variogramme est défini comme :

ã (si, sj) = ½ var (Z (si) - Z (sj))

Où Var est la variance.

Si deux sites, Si et Sj, sont proches l'un del'autre en terme de mesure de distance de d (Si, Sj), on attend qu'ils soient similaires, de sorte que la différence de leurs valeurs, (Z (Si) - Z (Sj)), sera faible. Si les deux sites (si et sj) sont plus éloignés, ils deviennent moins similaires, de sorte que la différence de leurs valeurs, (Z (Si) - Z (Sj)), deviendra plus grande. Ceci peut être vu dans la figure suivante, qui montre la forme d'un semi-variogramme typique.

La forme d'un semi-variogramme Typique (Nolin et al, 2000).

Les étapes de l'analyse géostatistique :

Annexe 3 :

Facteurs de correction de la conductivité électrique

Température.

Facteur

Température

Facteur

Température

Facteur

13,100

1,304

18,100

1,159

23,100

1,040

13,200

1,301

18,200

1,157

23,200

1,038

13,300

1,298

18,300

1,154

23,300

1,036

13,400

1,295

18,400

1,151

23,400

1,033

13,500

1,292

18,500

1,149

23,500

1,031

13,600

1,289

18,600

1,146

23,600

1,029

13,700

1,285

18,700

1,144

23,700

1,027

13,800

1,282

18,800

1,141

23,800

1,025

13,900

1,279

18,900

1,139

23,900

1,023

14,000

1,276

19,000

1,136

24,000

1,021

14,100

1,273

19,100

1,134

24,100

1,019

14,200

1,270

19,200

1,131

24,200

1,016

14,300

1,267

19,300

1,128

24,300

1,014

14,400

1,264

19,400

1,126

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault