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Le rôle de l'armée dans la pacification des nations, cas de la république démocratique du Congo et du Rwanda

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par Dieu Merci BYANGOY
Université de Lubumbashi RDC - Licence en relations internationales 2011
  

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CHAPITRE III. AUTOPSIE DES ARMEES CONGOLAISE ET RWANDAISE

Ce chapitre tente d'examiner l'armée rwandaise, armée de la R .D Congo, sa constitution (création), son emploi, sa doctrine, ses missions ainsi ses moyens matériels et humains.

SECTION I. ARMÉE CONGOLAISE

Les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) sont dans un processus de reconstruction après la deuxième guerre du Congo finie en 2003. Le gouvernement à Kinshasa, les Nations unies (avec la MONUC d'un effectif total de 22 000 personnels fin 2009), l' Union européenne (avec sa mission militaire EUSEC RD Congo et sa mission en 2006 EUFOR RD Congo) et des partenaires bilatéraux comme l' Angola, l' Afrique du Sud et la Belgique essaie de créer une force viable capable de réaliser les missions qui leur sont confiées, la plus importante étant la sécurité et stabilité pour la nation.

Cependant, la réussite de ce processus paraît incertaine car on assiste à un retour de la corruption et le gouvernement congolais éprouve énormément de difficulté à gérer et contrôler ses forces armées. On note également un manque de coordination entre les donateurs internationaux. Enfin, il est très important de souligner que les FARDC se constituent en partie sur base d'une tentative de regroupement et d'intégration (le "brassage" et le "mixage") au sein d'une structure de commandement unique des forces militaires tant du gouvernement légal de Kinshasa que des anciens mouvements de rébellion qui ont divisé le pays, en particulier depuis la seconde guerre d'août 2008. Il s'agit en particulier des mouvements Maï Maï, des troupes du RCD Goma, du MLC de Jean Pierre Bemba. De vieux antagonismes existent entre ces forces qui sont néanmoins censées opérer en harmonie au sein de l'armée. Les tentatives récentes d'intégrer des éléments militaires sous l'obédience du Général Laurent Nkunda au Nord Kivu ont montré la difficulté et les limites de cette stratégie. Les conflits internes dans l'armée sont de plus en plus fréquents.

Mais le problème le plus important ne se trouve pas là. En dépit de l'aide internationale, la R.D.C. Auparavant le Zaïre, au vu du profond sous-développement dans laquelle elle s'est enfoncée, n'a pas les ressources suffisantes pour se doter d'une armée régulière, bien gérée, dont les forces sont casernées. L'impossibilité de survivre dans ces conditions les amène à vivre sur le dos de la population par le biais d'exactions et de spoliations constantes, principalement en zones rurales. La paysannerie, déjà la partie la plus pauvre de la population, paye le plus lourd tribut alors qu'elles sont celles qui devraient être protégées par l'armée qui exerce en principe un rôle de maintien de l'ordre public, aux côtés de la police nationale. On assiste donc à un retour à la situation que le pays a connu à la fin de l'ère mobutisme où les militaires étaient devenus la crainte majeure de la population. La MONUC se voit donc obligée dans certains cas de protéger les populations civiles des violences qui sont le fait des forces armées.

Cette dramatique évolution s'est encore aggravée par le nombre croissant de violences sexuelles perpétrées par les militaires dans les campagnes dans un contexte de relative impunité, les poursuites engagées contre les auteurs de ces sévices par la juridiction militaire étant très limitées au regard de l'étendue du phénomène.

L'Armée congolaise doit être :

· Apolitique

Pour cela, il faut débriefer sur la guerre et les briefer sur la paix, leur nouvelle mission. Dès lors, aucune mention ne devra être faite des origines politiques des éléments.

· Nationale

- Elle doit être ouverte à des Nationaux sans distinction et sans discrimination,

- Elle doit avoir :

- le même drill

- la même standardisation des équipements

- une seule langue de commandement

- un même uniforme

- une même instruction de base

- une unité de commandement.

· Républicaine

En tant que telle, elle est au service des institutions et de la communauté nationale, elle ne peut donc être attachée à une personne ou à un groupe. C'est pourquoi il faut supprimer le système des Gardes Présidentielles pour les remplacer par un système de Garde Républicaine.

§1. Constitution ou création

La constitution et l'emploi d'une armée républicaine sont des tâches herculéennes. Leur réalisation exige lucidité, détermination, courage, patience, débat public entre Congolais, afin de dégager des idées originales et oser faire table rase des forces armées fabriquées de bric et des brocs pendant la transition, en vue de parer au plus pressé et répondre à l'impératif de la paix. A cette fin, deux préalables sont à accomplir : pas d'armée républicaine sans une République démocratique ; les FARDC sont l'antidote à une armée républicaine.34(*)

Ø Une République démocratique : comme condition d'existence d'une armée républicaine

L'horizon de la République démocratique était une simple profession de foi, au moment où s'éteignaient les lampions du dialogue intercongolais de Sun City, par la signature de l'Accord global et inclusif (2002). Aujourd'hui, il est plausible de penser, même s'il reste encore beaucoup de progrès à faire, que les fondations d'une république démocratique ont été érigées dans la constitution du 18 février 2006, qui ne demande qu'à être améliorée par la réforme.

Ø Les FARDC : obstacle à l'armée républicaine

Selon l'esprit de l'Accord global et inclusif (2002), les FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo) désignent un conglomérat des soldats et des milices qui se sont affrontés, les armes à la main, avant d'être malaxés en vue de créer les conditions de la paix, par le partage de pouvoir d'Etat entre les belligérants (leadership pentagonal 1+4) et la mise en commun de leur capacité militaire. 35(*)

Dès lors, le chantier FARDC doit être pensé comme le label d'une armée de transition sinon un laboratoire d'essais et erreurs, des succès et des échecs devant servir à imaginer et à façonner les conditions optimales à la naissance d'une Armée Républicaine de la RDC(AR-RDC). Or, aussi paradoxal que cela puisse paraître, l'ingénierie de l'Etat et de ses partenaires va dans le sens contraire. En effet, faute de perception stratégique d'une armée républicaine, il est à craindre que les intelligences ne soient pas réveillées, les dévouements rassemblés, les efforts et l'argent épargnés. Car, dans l'état actuel de la déstructuration des FARDC, il est impossible d'en faire une armée républicaine, même au prix du sang et des larmes.36(*)

Ø Professionnalisation d'une armée républicaine

Dire que l'armée républicaine est professionnelle, c'est postuler qu'elle doit être une armée des spécialistes détenant une compétence et un savoir-faire toujours renouvelés, adaptés à l'évolution de la stratégie militaire, selon les menaces, les technologies, les champs d'action, les métiers de trois forces (terrestre, aérienne, navale), selon l'article 187 de la constitution.

Il va de soi que l'armée nouvelle a besoin d'une main d'oeuvre hautement qualifiée notamment dans les domaines de l'électronique, l'aéronautique, l'automatique, la maintenance des engins mécaniques ou robotisés, etc. Ce professionnalisme doit se traduire également dans les modes de commandement, d'équipement, d'entraînement, de formation, de gestion des carrières, de recrutement, de la condition militaire, etc.

Ø Recrutement qualitatif

Le premier goulot d'étranglement du professionnalisme à faire est sauter, est le recrutement des soldats. Celui-ci doit offrir une quadruple garantie : garantie juridique (respect du droit à l'égalité d'accès aux emplois publics, reconnu à tout congolais ; garantie intellectuelle (la compétence ou le savoir-faire) ; garantie physique (bonne santé) ; garantie éthique (une moralité éprouvée), au sens de l'article 189 de la constitution.

Compte tenu de la dégradation généralisée du niveau d'instruction en RDC, le diplôme d'Etat de l'enseignement secondaire doit être le seuil minimal des compétences exigées au recrutement des militaires du rang.

Pour atteindre cet objectif, l'armée nouvelle doit être ouverte sur la société notamment les universités, les instituts supérieurs, les centres de recherche, sous forme de partenariat de formation et de brassage des savoirs sur les études de défense devant être intégrées dans le cursus universitaire. En amont, la construction ou la réhabilitation des écoles et des centres militaires, doit être une priorité des priorités.

Ø Gabarit réduit

Le second goulot d'étranglement à faire sauter est le gabarit de l'armée, en ligne de mire du recrutement. Il s'agit de répondre à la question suivante : combien faut-il des troupes ou des soldats pour optimiser le rendement sinon l'efficacité de l'armée nouvelle ?

Poser le problème en ces termes, c'est rompre radicalement avec les vieilles lunes d'une armée révolutionnaire, peuplée des soldats d'analphabètes, puisant leur force dans des pratiques magico-religieuses.37(*)

En finir avec ce passé milicien, c'est tenter de mettre en adéquation les fins et les moyens de la défense nationale, en fonction des mutations de la stratégie militaire, du profil du soldat du 21ème siècle (polyvalence, technicité), de la mission de défense (défense des intérêts vitaux de la RDC et contribution à la co-sécurité régionale), des moyens (humains, matériels, moraux). L'enjeu d'une telle politique de défense est de déterminer rationnellement le coût à payer pour cette modernisation et dire qui doit payer, afin que la RDC se dote d'une capacité de défense dissuasive. Alors, la polyvalence et la technicité du soldat militent en faveur d'une armée qualitative (sur la barre de 100.000 hommes), au détriment d'une armée quantitative ou armée de masse (au-dessus de la barre de 100.000 hommes).

Dans cet ordre d'idées, la sagesse commande qu'à l'horizon de la dixième année d'existence des FARDC, les soldats ne répondant pas aux exigences de l'article 189, soient méthodiquement préparés à la retraite, dans l'honneur et la dignité. A condition que, dès maintenant, le gouvernement mette en oeuvre une nouvelle politique de formation professionnelle cofinancée avec les partenaires, en vue de leur procurer un métier plus tard.

Autrement dit, plus drastique sera la réduction des effectifs, meilleure sera la perspective de constitution d'une armée nouvelle.38(*)

Ø La condition militaire

Par condition militaire, il faut entendre l'ensemble des dispositifs organisationnels particuliers encadrant les conditions de travail et de vie des personnels des armées. Par-delà les modalités par lesquelles ces conditions de vie et de travail sont érigées en politique publique par le gouvernement et les états-majors confrontés au processus de professionnalisation des armées, il faut souligner que la condition militaire est un élément central de l'identité revendiquée par l'institution militaire.39(*)

Parmi les éléments constitutifs de la condition militaire, il y a lieu de citer les droits civils et politiques, les obligations, la gestion des carrières, la responsabilité, la rémunération, la discipline, le logement, la nourriture, l'habillement, la formation continue, l'entrainement, les soins de santé, la mobilité, la féminisation, le retour à la vie civile et la reconversion dans le secteur public ou privé, l'équipement, le célibat, l'éducation des enfants, les aides et les compensations diverses, etc.

En effet, aussi loin que l'on puisse remonter dans le temps, la faillite de la condition militaire est l'une des vulnérabilités absolues de la RDC. Chemin faisant, le pari de la professionnalisation de l'armée républicaine ne peut être gagné, que si la condition militaire était modernisée de fond en comble. Car, la condition militaire, on ne le répétera jamais assez, est consubstantielle à la disponibilité permanente des soldats et de l'encadrement corolaire à l'efficacité exigée à la tâche.

Pour ce faire, force est de créer un Observatoire permanent d'évaluation de la condition militaire dont la mission est d'informer le Gouvernement, le Parlement et l'opinion publique sur les atouts et les vulnérabilités de l'armée nouvelle ainsi que sur les moyens d'éradiquer les disfonctionnements.

La publication des études annuelles sur l'état de la défense nationale, l'organisation des débats de sensibilisation du pays sur l'effort de la défense, peuvent contribuer à améliorer la perception et le rendement de l'institution militaire.

* 34 Mwayila Tshiyembe : GUERRE ET PAIX : RECONCILIATION NATIONALE, PREVENTION DES CONFLITS, FORMATION ET CONSOLIDATION D'UNE ARMEE REPUBLICAINE. Essai sur la République Démocratique du Congo (thème exposé au Symposium du cinquantenaire tenu à Kinshasa du 29 Novembre au 02 Décembre 2010)

* 35 Idem

* 36 Mwayila Tshiyembe : Op cit.

* 37 Mwayila Tshiyembe : Op cit.

* 38 Mwayila Tshiyembe : Op cit.

* 39 Idem

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus