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Le rôle de l'armée dans la pacification des nations, cas de la république démocratique du Congo et du Rwanda

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par Dieu Merci BYANGOY
Université de Lubumbashi RDC - Licence en relations internationales 2011
  

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§3. Doctrine

Une doctrine militaire est constituée des principes fondamentaux selon lesquels l' armée ou certaines de ses parties accomplissent leurs tâches pour atteindre les objectifs nationaux. Ces principes sont déterminants, mais ont besoin pour être concrétisés d'une évaluation de la situation. La doctrine militaire fournit également les conditions cadres pour le développement de l'armée.

Ø Doctrine de défense : stratégie de projection des forces

a. Armature conceptuelle

Il ne suffit pas de créer une armée républicaine. Encore faut-il doter la République d'une politique de défense innovante, adaptée aux menaces multiformes, en vue d'optimiser les opportunités et de minimiser les vulnérabilités.

En effet, « Un Etat qui n'élabore pas un concept de défense adapté à ses besoins, à ses potentialités, à ses caractères, manque à sa mission principale et se condamne à la soumission, peut-être à la disparition 40(*)», pour paraphraser Alain Plantey.

Faute d'avoir compris cette leçon des choses, la RDC l'a appris à ses dépens depuis l'indépendance, balançant entre sécessions et rébellions, occupation étrangère et pillages, massacres et viols systématiques, zones de non droit et menaces de balkanisation, etc.

Alors, l'urgence s'impose, pour élaborer une pensée stratégique congolaise au coeur de laquelle, l'Afrique médiane41(*) est l'horizon sinon la nouvelle frontière de sécurité et de paix pour la RDC. Et ce, d'autant plus que la RDC y est contrainte et forcée par ses 2.345.000 km² de superficie et ses neuf frontières partagées avec neuf pays voisins, dont les quatre polarités (Afrique centrale, Afrique australe, Région des Grands, Golfe de Guinée) constituent les pièces du puzzle.

En d'autres termes, la projection des forces est la stratégie de défense imposée à la RDC en tant qu'Etat contingent, aussi bien par sa géographie que par la conscience historique des menaces et des vulnérabilités de ces cinquante années d'indépendance.

Certes, on peut objecter que la projection des forces est la posture stratégique de grandes puissances. Néanmoins, rien n'interdit aux pays moins puissants de s'en approprier la philosophie, dès lors que par projection des forces, l'on entend la capacité à déployer rapidement les unités interarmées prêtes au combat sur les théâtres des opérations les plus éloignés possibles du centre décisionnel (mer, terre, air).

Et ce, non point pour mener des expéditions militaires à travers le monde, mais plutôt pour optimiser une stratégie de défense nationale, spécifique aux Etats continents écartelés par l'immensité de leur espace, la diversité de leurs richesses, la pluralité culturelle et identitaire de leurs nations.

Abordée sous cet angle, la projection des forces est une stratégie de maîtrise de l'immensité spatiale, y compris des conflictualités réelles ou virtuelles. Dans le cas de la RDC, la projection des forces est la doctrine des forces localisées ou des forces pré-positionnées sur les théâtres d'opérations internes, en fonction des menaces réelles ou potentielles, selon les scénarios préétablis et adaptés à la trilogie attaque/défense/riposte.

b. Variables dépendantes

La projection des forces implique une mobilisation et une disponibilité pleines et entières des hommes, des systèmes d'armes, de la logistique, des savoir-faire, du renseignement, des systèmes d'information et de communication etc.

Articulée autour de la mobilité, la flexibilité, la polyvalence des forces, sa mise en oeuvre est également dépendante de la maîtrise de l'immensité spatiale congolaise.

Ø La mobilité des forces

La mobilité des forces en tout temps et en tout lieu est l'une des clefs de la stratégie de projection des forces. Pour ce faire, la planification, la coordination, la conduite des opérations d'attaque ou de soutien s'imposent sur les théâtres internes préalablement sélectionnés. Elle dépend également de la modernité technologique des systèmes d'équipement, de transport et des ravitaillements terre/air/mer.

Ø La flexibilité des forces

La flexibilité des forces, c'est l'idée selon laquelle une armée moderne doit être « une armée modulaire », c'est-à-dire composé des petites brigades, indépendantes, interchangeables, disponibles pour travailler dans n'importe quelle division.

Le but de la flexibilité est d'accroitre l'efficacité par l'adaptation précise et sans délai de la force, au niveau d'effet à produire et de la supériorité opérationnelle dans tout type d'engagement, en combinant l'emploi des capacités disponibles avec l'organisation correspondante des forces interarmées.

Dans cette configuration, la rotation des forces et des moyens est le défi à relever. Il s'agit d'améliorer la capacité d'anticipation et l'efficacité d'attaque des forces projetées, grâce à la disponibilité des hommes et des systèmes d'armes.

Ø La polyvalence des forces

La polyvalence des forces, c'est l'idée d'après laquelle, les armées modernes sont celles où le caractère interarmées des forces est consacré. Le but de cette modernisation est de créer les conditions d'adaptabilité de la capacité d'action aux systèmes des commandements et d'armes.42(*)

Dès lors, la nécessité d'une rupture radicale avec l'ancien profil du soldat dont la formation était cloisonnée au métier spécifique de l'armée de l'air, de l'armée de terre ou de l'armée de mer, s'impose Dorénavant, un soldat moderne doit être polyvalent, c'est-à-dire à la fois marin, aviateur et fantassin, voire un combattant super-formé, super-équipé, super-entraîné. Tant et si bien que la baisse du nombre des soldats, est compensée par la polyvalence des soldats, des systèmes d'armes et la mobilité.

* 40 Alain Plantey, « Une diplomatie de la défense », in Stratégique, 2ème trimestre, 1985

* 41 Mwayila Tshiyembe, La géopolitique de paix en Afrique médiane, Paris, L'Harmattan, 2003

* 42 Mwayila Tshiyembe : GUERRE ET PAIX. Op cit

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein