WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Analyse de l'efficacité de l'aide publique au développement dans les pays fragiles de l'Afrique subsaharienne:1 995 - 2009

( Télécharger le fichier original )
par Mike REMEZO
Université du Lac Tanganyika (Bujumbura au Burundi) - Licence en économie et commerce international 2011
  

Disponible en mode multipage

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

ANALYSE DE L'EFFICACITE DE L'AIDE PUBLIQUE AU DEVELOPPEMENT DANS LES PAYS FRAGILES DE L'AFRIQUE SUBSAHARIENNE : 1995 - 2009

Par:

BIGIRIMANA Emmanuel

et

REMEZO Mike

NDAYISABA Felix

· ND

& NDAYISABA Felix

NDAYISABA Félix

Mémoire présenté et soutenu publiquement en vue de l'obtention du grade de Licencié en Sciences de Gestion et d'Economie Appliquée

Option : Economie et commerce international

Sous la direction de :

M. NSABIMANA Salomon

Bujumbura, Décembre 2011

DEDICACES

A mon père

A ma mère

A mes frères et soeurs

A mes cousins et cousines

A toutes mes connaissances

BIGIRIMANA Emmanuel

A mon père

A ma mère

A mes frères et soeurs

A la famille SEBUSHAHU Pascal

A la famille NTAHONKIRIYE Omer

A mes cousins, cousines et neveux

REMEZO Mike

REMERCIEMENTS

Au terme de ce travail, il nous tient à coeur d'exprimer nos sentiments de gratitude à l'endroit de toute personne qui, de près ou de loin a contribué à sa réalisation.

Nos vifs remerciements s'adressent à Monsieur NSABIMANA Salomon, directeur de ce mémoire qui, malgré ses nombreuses obligations n'a pas manqué de nous guider dans nos premiers pas de chercheurs. Ses pertinentes remarques, ses sages conseils, sa patience, son courage et son contact ont été pour nous, une leçon tant scientifique que morale.

Nos sentiments de reconnaissance et de gratitude vont à l'endroit des autres membres du jury, pour le temps et l'effort qu'ils ont consacré à la lecture de ce mémoire. Nous sommes également redevables à tous nos éducateurs dès l'école primaire jusqu'à l'université, plus particulièrement ceux de l'ULT dans la Faculté des Sciences de Gestion et d'Economie Appliquée(FSGEA) pour tant de sacrifices et d'efforts fournis à la réussite de notre formation.

Que les responsables du centre de documentation de l'ULT, de l'UB,de la BRB, et de l'IDEC trouvent ici,l'expression de nos sinceres remerciements pour la documentation fournie.

A tous nos amis et connaissances, nous leur disons merci.

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

$ : Dollar Américain

% : Pourcentage

AFD : Agence Française de Développement

APD : Aide Publique au Développement

ASS : Afrique Subsaharienne

BAD : Banque Africaine pour le Développement

BM : Banque Mondiale

BRB : Banque de la République du Burundi

CAD : Comité d'Aide au Développement

CNUCED  : Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement économique

CPIA : Country Policy Institutional Assessment

CVI : Country Vulnerability Index

FMI : Fonds Monétaire International

G20 : Groupe de vingt pays

G8 : Groupe de huit pays

HCR : Haut Commissariat pour les Refugiés

IDEC : Institut pour le Développement Economique

OCDE : Organisation de coopération et de développement économique

OMD : Objectif du Millénaire pour le Développement

ONU : Organisation des Nations Unies

PAS : Programmes d'Ajustement Structurel

PCF : Fonds Post-Conflit

PIB : Produit Intérieur Brut

PIB/hab. : Produit Intérieur Brut par habitant

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

PPA : Parité de Pouvoir d'Achat

PPTE : Pays Pauvres Très Endettés

PVD : Pays en Voie de Développement

RCA : République Centrafricaine

RDC : République Démocratique du Congo

RNB : Revenu National Brut

SRP : Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté

UB : Université du Burundi

ULT : Université du Lac Tanganyika

USAID : United State Agency for International Development

VIH/SIDA  : Virus d'Immunodéficience Humaine/ Syndrome d'Immunodéficience Acquise

LISTE DES TABLEAUX, GRAPHIQUES ET ANNEXES

A. LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Résultats d'estimation des modèles à effets fixes 60

Tableau 2 : Résultats d'estimation des modèles à effets combinés 63

B. LISTE DES GRAPHIQUES

Graphique 1  : Evolution de l'aide publique au développement des pays relativement stables 30

Graphique 2  : Evolution de l'aide publique au développement dans les pays post-conflit 31

Graphique 3  : Evolution de l'aide publique au développement des pays en conflit armé 32

Graphique 4  : Evolution du taux de croissance du PIB pour les pays relativement stables 33

Graphique 5  : Evolution du taux de croissance du PIB pour les pays post-conflit 34

Graphique 6  : Evolution du taux de croissance du PIB/hab. des pays en conflit armé 35

Graphique 7  : Evolution de l'efficacité économique dans les pays relativement stables 38

Graphique 8 : Evolution de l'efficacité économique dans les pays post-conflit 39

Graphique 9 : Evolution de l'efficacité économique dans les pays en conflit armé 40

II.2.2. Evolution de l'efficacité sociale 40

Graphique11 : Evolution de l'efficacité sociale dans les pays post-conflits 42

Graphique12 : Evolution de l'efficacité sociale dans pays en conflit armé 43

II.2.3. Evolution de la légitimité sociale 44

Graphique13 : Evolution de la légitimité sociale dans les pays relativement stables 44

Graphique14 : Evolution de la légitimité sociale dans les pays post-conflit 45

Graphique15 : Evolution de la légitimité sociale dans les pays en conflit armé 45

II.3. Aide publique au développement et indicateurs de la fragilité 46

II.3.1. Aide publique au développement et efficacité économique 46

Graphique16 : Evolution de l'aide publique au développement et de l'efficacité économique dans les pays relativement stables 46

II.3.2. Aide publique au développement et efficacité sociale 47

Graphique17 : Evolution de l'aide publique au développement et de l'efficacité sociale dans les pays de post-conflit. 48

II.3.3.Aide publique au développement et légitimité sociale 49

Graphique18 : Evolution de l'aide publique au développement et de la légitimité sociale dans les pays en conflit arme 49

CHAPITRE III : AIDE PUBLIQUE AU DEVELOPPEMENT DANS LES PAYS FRAGILES DE L'AFRIQUE SUBSAHARIENNE : ANALYSE EMPIRIQUE 51

III.1. Cadre théorique des données de Panel 51

III.1.1. Présentation des données de panel 51

III.1.2. Rôle et avantages des données de Panel 52

III.1.3. Inconvénients des données de panel 53

III.2. Spécification du modèle et anticipation des signes 54

III.2.1. Présentation du modèle à estimer 54

III.2.2. Sources des données 56

III.2.3. Anticipations des signes 56

III.3. Présentation des résultats et implications économiques 58

III.3.1. Résultats d'estimation des modèles à effets fixes 58

Tableau 1 : Résultats d'estimation des modèles à effets fixes 60

Tableau 2 : Résultats d'estimation des modèles à effets combinés 63

III.3.3. Implications économiques des résultats 65

CONCLUSION GENERALE 68

BIBLIOGRAPHIE 71

ANNEXES LXXII

Graphique 8  : Evolution de l'efficacité économique dans les pays post-conflit 39

Graphique 9  : Evolution de l'efficacité économique dans les pays en conflit armé 40

Graphique 10  : Evolution de l'efficacité sociale dans les pays relativement stables 41

Graphique 11  : Evolution de l'efficacité sociale dans les pays post-conflits 42

Graphique 12  : Evolution de l'efficacité sociale dans pays en conflit armé 43

Graphique 13  : Evolution de la légitimité sociale dans les pays relativement stables 44

Graphique 14  : Evolution de la légitimité sociale dans les pays post-conflit 45

Graphique 15  : Evolution de la légitimité sociale dans les pays en conflit armé 45

Graphique 16  : Evolution de l'aide publique au développement et de l'efficacité économique dans les pays relativement stables 46

Graphique 17 : Evolution de l'aide publique au développement et de l'efficacité sociale dans les pays de post-conflit. 48

Graphique 18  : Evolution de l'aide publique au développement et de la légitimité sociale dans les pays en conflit arme 49

C. LISTE DES ANNEXES

DEDICACES i

REMERCIEMENTS ii

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS iii

LISTE DES TABLEAUX, GRAPHIQUES ET ANNEXES v

A. LISTE DES TABLEAUX v

B. LISTE DES GRAPHIQUES v

C. LISTE DES ANNEXES vii

0. INTRODUCTION 1

0.1. Enoncé du sujet, son intérêt et sa délimitation 1

0.2. Problématique 3

0.3. Hypothèses de travail 6

0.4. Méthodologie de recherche 6

0.5. Articulation du travail 7

Chapitre I : EFFICACITE DE L'AIDE PUBLIQUE AU DEVELOPPEMEN ET FRAGILITE DES ETATS : REVUE DE LA LITTERATURE 8

I.1. Historique et formes de l'aide publique au développement 8

I.1.1. Historique de l'aide publique au développement 8

I.1.2. Formes de l'Aide Publique au Développement 9

I. 1. 3. Allocation de l'Aide Publique au Développement 10

I.2. Littérature théorique et empirique sur l'efficacité de l'APD 11

I.2.1. Approche théorique de l'efficacité de l'APD 12

I.2.2. Quelques résultats empiriques sur l'efficacité de l'APD 15

I.2.3. La corruption comme handicap à l'efficacité de l'APD 17

I.3. La fragilité des institutions et efficacité de l'aide publique au développement 19

I.3.1. Historique de la fragilité des institutions 19

I.3.2. Les indicateurs directs à la fragilité des Etats 21

I.3.3. Les indicateurs indirects à la fragilité des Etats 24

Chapitre II : AIDE PUBLIQUE AU DEVELOPPEMENT ET LA FRAGILITE EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE : ANALYSE DESCRIPTIVE 27

II.1. Evolution de l'aide publique au développement et du PIB 27

II.1.1. Structure de l'aide publique au développement 27

II.2.2. Evolution de l'aide publique au développement 29

Graphique 1 : Evolution de l'aide publique au développement(en % du PIB) des pays relativement stables 30

Graphique 2 : Evolution de l'aide publique au développement(en % du PIB) des pays post-conflit 31

Graphique 3 : Evolution de l'aide publique au développement(en % du PIB) des pays en conflit armé 32

II.2.3. Evolution du taux de croissance du PIB 33

Graphique 4 : Evolution du taux de croissance du PIB des pays relativement stables 33

Graphique 5 : Evolution du taux de croissance du PIB des pays post-conflit 34

Graphique 6 : Evolution du taux de croissance du PIB/hab. des pays en conflit armé 35

II.2. La fragilité et ses indicateurs 36

II.2.1. Evolution de l'efficacité économique 37

Graphique 7 : Evolution de l'efficacité économique dans les pays relativement stables 38

Graphique 8 : Evolution de l'efficacité économique dans les pays post-conflit 39

Graphique 9 : Evolution de l'efficacité économique dans les pays en conflit armé 40

II.2.2. Evolution de l'efficacité sociale 40

Graphique 10 : Evolution de l'efficacité sociale dans les pays relativement stables 41

Graphique 11 : Evolution de l'efficacité sociale dans les pays post-conflits 42

Graphique 12 : Evolution de l'efficacité sociale dans pays en conflit armé 43

II.2.3. Evolution de la légitimité sociale 44

Graphique 13 : Evolution de la légitimité sociale dans les pays relativement stables 44

Graphique 14 : Evolution de la légitimité sociale dans les pays post-conflit 45

Graphique15 : Evolution de la légitimité sociale dans les pays en conflit armé 45

II.3. Aide publique au développement et indicateurs de la fragilité 46

II.3.1. Aide publique au développement et efficacité économique 46

Graphique 16 : Evolution de l'aide publique au développement(en % du PIB) et de l'efficacité économique des pays relativement stables 46

II.3.2. Aide publique au développement et efficacité sociale 47

Graphique17 : Evolution de l'aide publique au développement (en % du PIB) et de l'efficacité sociale des pays de post-conflit. 48

II.3.3.Aide publique au développement et légitimité sociale 49

Graphique18 : Evolution de l'aide publique au développement(en % du PIB) et de la légitimité sociale des pays en conflit armé 49

CHAPITRE III : AIDE PUBLIQUE AU DEVELOPPEMENT DANS LES PAYS FRAGILES DE L'AFRIQUE SUBSAHARIENNE : ANALYSE EMPIRIQUE 51

III.1. Cadre théorique des données de Panel 51

III.1.1. Présentation des données de panel 51

III.1.2. Rôle et avantages des données de Panel 52

III.1.3. Inconvénients des données de panel 53

III.2. Spécification du modèle et anticipation des signes 54

III.2.1. Présentation du modèle à estimer 54

III.2.2. Sources des données 56

III.2.3. Anticipations des signes 56

III.3. Présentation des résultats et implications économiques 58

III.3.1. Résultats d'estimation des modèles à effets fixes 58

Tableau 1 : Résultats d'estimation des modèles à effets fixes 60

Tableau 2 : Résultats d'estimation des modèles à effets combinés 63

III.3.3. Implications économiques des résultats 65

CONCLUSION GENERALE 68

BIBLIOGRAPHIE 71

ANNEXES I

Annexe 1 : Evolution de l'aide publique au développement II

Annexe 2 : Evolution de l'efficacité économique III

Annexe 3 : Evolution de l'efficacité sociale IV

Annexe 4 : Evolution de l'épargne nationale brute V

Annexe 5 : Evolution de l'investissement direct étranger VI

Annexe 6 : Evolution de l'investissement national brut VII

Annexe 7 : Evolution de la légitimité sociale VIII

Annexe 8 : Evolution de la profondeur financière IX

Annexe 12 : Evolution du taux de croissance du PIB XIII

TABLE DES MATIERES

DEDICACES.......... i

REMERCIEMENTS ii

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS iii

LISTE DES TABLEAUX, GRAPHIQUES ET ANNEXES v

A. LISTE DES TABLEAUX v

B. LISTE DES GRAPHIQUES v

C. LISTE DES ANNEXES v

0. INTRODUCTION 1

0.1. Enoncé du sujet, son intérêt et sa délimitation 1

0.2. Problématique 3

0.3. Hypothèses de travail 6

0.4. Méthodologie de recherche 6

0.5. Articulation du travail 7

Chapitre I : EFFICACITE DE L'AIDE PUBLIQUE AU DEVELOPPEMEN ET FRAGILITE DES ETATS : REVUE DE LA LITTERATURE 8

I.1. Historique et formes de l'aide publique au développement 8

I.1.1. Historique de l'aide publique au développement 8

I.2.2. Formes de l'Aide Publique au Développement 9

I. 2. 3. Allocation de l'Aide Publique au Développement 10

I.2. Littérature théorique et empirique sur l'efficacité de l'APD 11

I.2.1. Approche théorique de l'efficacité de l'APD 12

I.2.2. Quelques résultats empiriques sur l'efficacité de l'APD 15

I.2.3.La corruption comme handicap à l'efficacité de l'APD 17

I.3. La fragilité des institutions et efficacité de l'aide publique au développement 19

I.3.1. Historique de la fragilité des institutions 19

I.3.2. Les indicateurs directs à la fragilité des Etats 21

I.3.3. Les indicateurs indirects à la fragilité des Etats 24

Chapitre II : AIDE PUBLIQUE AU DEVELOPPEMENT ET LA FRAGILITE EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE : ANALYSE DESCRIPTIVE 27

II.1. Evolution de l'aide publique au développement et du PIB 27

II.1.1. Structure de l'aide publique au développement 27

II.2.2. Evolution de l'aide publique au développement 29

II.2.3. Evolution du taux de croissance du PIB 33

II.2. La fragilité et ses indicateurs 36

II.2.1. Evolution de l'efficacité économique 37

II.2.2. Evolution de l'efficacité sociale 40

II.2.3. Evolution de la légitimité sociale 44

II.3. Aide publique au développement et indicateurs de la fragilité 46

II.3.1. Aide publique au développement et efficacité économique 46

II.3.2. Aide publique au développement et efficacité sociale 47

II.3.3.Aide publique au développement et légitimité sociale 49

Chapitre III : AIDE PUBLIQUE AU DEVELOPPEMENT DANS LES PAYS FRAGILES DE L'AFRIQUE SUBSAHARIENNE : ANALYSE EMPIRIQUE 51

III.1. Cadre théorique des données de Panel 51

III.1.1. Présentation des données de panel 51

III.1.2. Rôle et avantages des données de Panel 52

III.1.3. Inconvénients des données de panel 53

III.2. Spécification du modèle et anticipation des signes 54

III.2.1. Présentation du modèle à estimer 54

III.2.2. Sources des données 56

III.2.3. Anticipations des signes 56

III.3. Présentation des résultats et implications économiques 58

III.3.1. Résultats d'estimation des modèles à effets fixes 58

III.3.3. Implications économiques des résultats 65

CONCLUSION GENERALE 68

BIBLIOGRAPHIE 71

ANNEXES

0. INTRODUCTION

0.1 Enoncé du sujet, son intérêt et sa délimitation

Dans la littérature, le concept d' "Etat fragile" englobe plusieurs dimensions et surtout l'efficacité dans la mise en oeuvre des politiques et programmes de l'Etat d'une part, et l'équité en termes d'opportunités économiques d'autre part (USAID, 2006). La fragilité concerne aussi bien l'aspect macroéconomique que le niveau de pauvreté et des inégalités.

Les PVD sont en permanence en difficulté d'infrastructures de toute nature : manque d'infrastructures qui est dû à la faiblesse de leurs économies qui, par conséquent, enregistrent de faibles recettes fiscales avec une épargne intérieure trop petite. Ces Etats n'ont d'autres recours que de se retourner vers les économies occidentales qui sont parvenues à mobiliser des fonds sur des épargnes, sur leurs budgets respectifs et sur les marchés financiers.

Depuis la période poste coloniale, l'Afrique semble déstabilisée par plusieurs obstacles au développement qui la maintiennent dans une situation de pauvreté grandissante. Le manque des infrastructures de base adéquates, le faible taux de scolarisation et d'alphabétisation, l'instabilité politique et les guerres qui se produisent dans cette région sont autant de facteurs qui maintiennent l'Afrique et surtout l'ASS dans une situation de sous développement. Malgré les aides que recevrait cette région, force est de constater que cet effort louable reste encore insuffisant.

L'aide publique au développement a été toujours caractérisée dans les PVD comme un moyen de lutter contre la pauvreté. Les stratégies adoptées par la coopération internationale ont évolué dans le temps, on enregistre une tous les dix ans. Mais ces stratégies n'ont pas eu les résultats escomptés car la pauvreté persiste toujours.

Au cours des années 1970, il s'agissait d'investir dans les actions qui touchaient directement les personnes pauvres, les années 1980 ont été marquées par l'avènement des PAS. Au cours des années 1990, la BM a adoptée des travaux à haute intensité de main d'oeuvre selon le principe qui consiste à distribuer le revenu aux plus pauvres en leur facilitant l'accès au travail. Les années 2000 ont été caractérisées par les SRP dont les résultats escomptés dans les PVD restent encore décevants. Aujourd'hui on est en face des OMD dont les résultats sont encore attendus.

Nous avons opté d'analyser l'efficacité de l'aide publique au développement dans les pays fragiles de l'Afrique Subsaharienne. Dans un premier lieu, ce travail analyse l'effet de l'APD sur la croissance économique et dans un second lieu, il analyse la relation qui existe entre la fragilité et l'efficacité de l'APD.

Étant conscient de la grandeur croissante des déficits budgétaires de ces pays, les APD concourent à hauteur de 50% des recettes budgétaires (OCDE, 2005). En effet, cette aide est destinée à réduire la pauvreté et déclencher la croissance économique, le principal1(*) moteur du développement durable. Nulle n'ignore l'importance de l'aide publique au développement dans les pays fragiles de l'Afrique Subsaharienne; elle constitue un flux additionnel de l'épargne intérieure, la principale source de financement mobilisable pour la mise en oeuvre d'une stratégie de développement. Faute d'investissements directs étrangers, elle présente aussi la principale opportunité de transfert de capitaux.

Ce travail cherche à analyser l'efficacité de l'aide publique au développement dans les 19 pays fragiles de l'Afrique Subsaharienne sur la période d'analyse qui s'étale de 1995 à 2009. L'intérêt de ce travail est de montrer la relation qui existe entre l'efficacité de l'APD et l'effet de la fragilité sur la croissance économique.

Pour le choix de ce sujet, nous avons été motivés par les travaux de Burnside et Dollar (1997) qui ont démontré que l'efficacité de l'APD est conditionnée par l'amélioration de la bonne gouvernance.

0.2 Problématique

Pour un PVD disposant de très peu de capitaux, le recours aux aides extérieures lui permet de franchir la contrainte budgétaire instantanée. Il peut s'attendre à une croissance élevée dans la mesure où l'entrée des capitaux permet l'abaissement du taux d'intérêt et par conséquent la hausse du volume de la production agrégée.

Selon H. Chenery et A. Strout (1966), la situation de sous- développement des pays pauvres est caractérisée par la diminution de leurs possibilités de développement, par le manque de l'épargne, le manque des devises étrangères donc l'impossibilité d'importation. Le rôle de l'APD est de combler l'écart entre l'épargne et l'investissement.

L'ASS a reçu une part non négligeable de l'APD pour la promotion du développement à travers l'investissement. Paradoxalement, la croissance d'Afrique en général a diminué en moyenne malgré l'augmentation de cette aide par rapport au revenu. Ces fonds d'aide n'ont pas contribué à réduire la pauvreté de manière significative.

Selon l'OCDE, l'APD a atteint un montant de 79 ,5 milliards de dollars en 2004 et 106 milliards de dollars en 2005 alors qu'en 2001 l'ASS bénéficiait d'une APD de 14,6 milliards de dollars provenant des sources bilatérales et multilatérales. Les nouvelles données publiées par l'OCDE montrent une croissance continue de l'APD en 2009 malgré la crise financière. Le total de l'APD versé par les pays donateurs membres du CAD a augmenté de 0,7% en terme réel mais la hausse est de 6,8% une fois la dette est abandonnée.

L'aide représente moins de 1% des dépenses gouvernementales en moyenne parmi les pays de l'OCDE alors que les gros efforts sont encore nécessaires pour atteindre les OMD.

Bien qu'il y ait une augmentation considérable de l'APD vers l'Afrique, le CAD constate que celle-ci est moindre par rapport à l'objectif qu'il s'est fixé. En 2009, les apports bilatéraux vers l'Afrique ont augmenté de 27 milliards de $, soit une progression de 3 % en taux d'intérêts réels par rapport à 2008, dont 24milliards de $ sont alloués à l'ASS, soit 5 ,1% de plus qu'en 2008.

L'augmentation des flux d'aide et de la dépendance vis-à-vis de l'aide a conduit à une multiplication des travaux sur l'effet de l'aide publique au développement dans des nombreux pays pauvres. La volonté de comprendre les effets de l'aide ont suscité des débats sur la définition de l'efficacité de l'aide publique au développement et ses critères d'évaluation.

Les études les plus connues sur l'efficacité de l'APD sont celles des économistes de la Banque mondiale qui ont été les premiers à suggérer que les liens entre la croissance économique et l'aide étaient trop faible en particulier dans un environnement des politiques publiques déficientes (Burnside et Dollar,1997).

Depuis la Déclaration de Paris de 2005 sur l'efficacité de l'APD, les débats se sont focalisés sur l'efficacité ou l'inefficacité de l'APD sur la croissance économique ou sur l'investissement, sur les formes d'aide comme l'aide bilatérale ou multilatérale, et sur la composition de l'APD entre autre les dons et les prêts (OCDE, 2003). Certains travaux réalisés estiment que le processus de démocratisation peut être amélioré par l'APD conditionnée. D'autres estiment que l'APD sous forme de dons est plus efficace pour orienter l'économie vers un développement durable. Pour les partisans des prêts, ils estiment que les prêts reçus sont orientés vers les dépenses de consommation au lieu des investissements.

Ayant reconnu les problèmes des pays pauvres, beaucoup d'initiatives ont été reprises en matière de l'APD. Les plus récentes concernent l'octroi de 0,7% du RNB par les pays donateurs à l'APD destinée aux pays pauvres afin de réduire la pauvreté dans le monde. Si l'APD peut promouvoir la croissance économique et le développement humain, elle ne le fait pas de manière efficace dans tous les pays. Ce manque d'efficacité est attribué, dans pas mal des cas, à des facteurs comme les institutions qui demeurent incapables d'accroitre la productivité de l'APD, une capacité d'absorption insuffisante, la multiplicité des donateurs aux exigences et objectifs variés, le manque de coordination et d' harmonisation entre les politiques des différents donateurs et la prise en compte des politiques nationales des pays bénéficiaires dans la formulation des stratégies des donateurs.

Les pays fragiles ayant des institutions moins solides et moins efficaces pour faire face à la lutte contre la corruption, ces Etats risquent de ne pas rendre l'APD efficace. L'analyse de Burnside et Dollar (1997,2000) est au coeur du débat de l'efficacité de l'APD qui a animé la communauté internationale dans les années1999. Ainsi, cette analyse marque un tournant dans l'étude de l'efficacité de l'APD puisqu'elle aborde la question des conditionnalités macroéconomiques favorables à une plus grande efficacité. Ainsi, étudier l'efficacité de l'APD dans les pays fragiles de l'Afrique Subsaharienne nous est parue indispensable car, malgré les conditionnalités exigées par les bailleurs pour rendre l'APD efficace, cette région reste décevante en matière de promotion de la croissance économique soutenue et du développement.

L'objectif principal de ce travail est d'analyser si l'APD a eu un impact significatif sur la croissance économique. Etant donné que ces pays ont été dévastés par des guerres civiles et la pauvreté que les autres pays du monde.

Au cours de notre travail, nous cherchons à répondre au questionnement suivant: Est-ce que l'APD est efficace pour promouvoir la croissance économique dans les Etats fragiles de l'ASS ? La fragilité des Etats influe-t- elle sur l'efficacité de l'aide publique au développement ?

0.3 Hypothèses de travail

"Une hypothèse est une réponse à la question de départ de la recherche. C'est une proposition de réponse à la question posée"2(*). Ainsi, Pour répondre aux questions ci-haut posées, deux hypothèses ont été formulées:

· L'aide publique au développement contribue positivement à la croissance économique des pays de l'ASS. En effet, un flux d'aide internationale est supposé se répercuter sur l'accumulation du capital, en s'ajoutant totalement à l'épargne domestique, venant combler le déficit en épargne qui contraint la croissance économique des PVD (Papanek, 1973 ; Hansen et Tarp, 2000) ;

· La fragilité des Etats influe négativement sur l'efficacité de l'aide publique au développement. Cette hypothèse s'explique par le fait que la croissance enregistrée depuis les années 2000 est menacé par la crise financière mondiale de 2007.En effet, l'afflux des capitaux et autres ressources financières internationales risquent de subir une baisse substantielle du fait de la reprise de la fragilité des économies développées (BAD, 2009).

0.4 Méthodologie de recherche

Comme l'indique Balinda (2001), la méthodologie est définie comme étant l'étude systématique par observation de la pratique scientifique des principes qui la fondent et des méthodes de recherche qu'elle utilise.

Pour ce travail, la démarche méthodologique a suivi trois étapes : une documentation portant sur la revue de la littérature théorique et empirique, une analyse descriptive et une investigation économétrique à l'aide de la méthode des moindres carrées ordinaires, utilisant les données de panel.

0.5 Articulation du travail

Ce travail est fait de trois chapitres. Après une brève introduction qui retrace l'intérêt de ce travail, le premier chapitre présente l'approche théorique de l'efficacité de l' aide publique au développement et quelques travaux empiriques déjà réalisés sur le thème, le second chapitre donne essentiellement l'évolution de l'APD et de la fragilité au sein des pays relativement stables, post-conflit et en conflit armé de l'ASS et enfin le troisième chapitre analyse empiriquement la relation qui existe entre la fragilité et l'efficacité de l'APD. Le travail est clôturé par une conclusion générale dans laquelle nous avons ajouté une interprétation économique des résultats obtenus.

Chapitre I : EFFICACITE DE L'AIDE PUBLIQUE AU DEVELOPPEMEN ET FRAGILITE DES ETATS : REVUE DE LA LITTERATURE

Ce premier chapitre retrace, d'une part, la revue de la littérature théorique et empirique ainsi que l'historique de l'APD dans les pays fragiles de l'ASS et la présentation de la situation de la fragilité des Etats, d'autre part.

I.1. Historique et formes de l'aide publique au développement

I.1.1. Historique de l'aide publique au développement

L'aide publique au développement(APD) remonte à la fin de la seconde guerre mondiale. En effet, l'idée de développer l'Europe trouve son point de départ dans un discours de George Marshall à l'université de Harvard en 1947, d'où le plan Marshall pour sauver l'Europe ruinée par la seconde guerre mondiale.

Avant cette période, les relations entre les nations ou à l'intérieur d'un empire étaient commerciales ou financières. Pour atteindre l'objectif de développer l'Europe, il a fallu une économie financée par de dons ou de prêts à des conditions souples (BM, 1970) et la réussite de l'Europe a donné l'image de ce que pouvait être le plan de développement soutenu par l'aide.

Au cours des années 1960, la plupart des pays Africains ont accédé à l'indépendance et ils ont commencé à bénéficier de l'aide étrangère. Cette dernière s'évaluait entre 20 et 30 milliards de dollars américains par an (BM, 1996). Le but principal était de déclencher une croissance économique de qualité et cohérente grâce à cet appui. Jusqu'au milieu des années 70, les donateurs mettaient l'accent sur le volume d'aide ; ils fournissaient une importante ressource financière ainsi qu'une assistance technique aux pays bénéficiaires.

A la fin des années 1970, l'idée que les ressources financières étaient une condition nécessaire mais pas suffisante est devenue apparente. En effet, les politiques économiques des pays bénéficiaires de l'aide sont apparues essentielles pour la réussite de tout plan de développement.

Dès lors, la politique de l'APD et les politiques des pays bénéficiaires sont devenues des composantes à intégrer dans tout processus de développement. Le pourcentage de l'APD débloquée pour l'Afrique Subsaharienne a augmenté entre 1998 et 2003: cette région a reçu 60% du surcroît de l'APD (Nations Unies, 2009). L'essentiel de ces fonds a toutefois été alloué à des pays sortant d'un conflit. En 2003, les donateurs ont adopté la déclaration de Paris sur l'efficacité de l'aide qui insiste sur cinq les principes : l'appropriation, l'alignement, l'harmonisation, la gestion axée sur les résultats, et la responsabilité partagée3(*).

I.1.2. Formes de l'Aide Publique au Développement

Dans la littérature, l'APD se présente sous plusieurs formes. En effet, à coté de l'aide octroyée par les Organisations Non Gouvernementales (ONG) qui permet de mettre en oeuvre de courtes opérations ponctuelles de moindre échelle, il existe également l'aide projet et l'aide programme que les pays de l'ASS utilisent pour le développement depuis longtemps.

· Aide des ONG

La Banque Mondiale précise que l'octroi de l'aide par les ONG est efficace dans la mesure où l'aide arrive directement aux bénéficiaires. Certaines ONG allouent leur aide sous forme d'assistance technique spécialisée dans certains domaines comme la gestion des affaires, l'éducation, la santé, l'assistance à des enfants et des femmes. D'autres se spécialisent dans des aides d'urgence.

Les ONG ont des façons très favorables d'atteindre leurs objectifs par rapport à l'aide classique (aide bilatérale et multilatérale). Elles se proposent d'atteindre les pauvres et de les faire participer dans la prise des décisions afin de répondre de façon efficace à la demande globale. Elles enseignent à la population cible comment se prendre en charge, en valorisant les ressources locales au lieu d'agir d'Etat à Etat. Les ONG agissent de personne à personne et pour ce, améliore l'efficacité de l'aide envers les pays fragiles.

Le financement du développement par les donateurs non membres du CAD, par les ONG et autres organisations de la société civile internationale reste significative depuis l'adoption des OMD (ONU, 2010). On estime que l'aide en provenance des pays non membres du CAD s'évaluait autour de 8,5 milliards de dollar américain en 2007, soit près de 7,5% des flux du CAD et environ 7,1milliards de dollars américain du total provenaient des pays membres de l'OCDE et dirigés vers les PVD.

· Aide projet et aide programme

L'aide projet sert à financer un projet spécifique pouvant prendre la forme d'une construction d'infrastructure ou de mise en place d'une unité de production. Quant à l'aide programme, elle vise à financer une partie du plan de développement du pays bénéficiaire. Il faut entendre l'aide programme comme un prêt -programme pouvant servir à payer les intérêts sur la dette extérieure contractée par un pays.

I. 1. 3. Allocation de l'Aide Publique au Développement

Le sommet de G20, en avril 2009, souligne combien il est important de ne pas réduire les engagements de l'APD pendant la crise. A part les retards d'exécution constatés par rapport à l'objectif global, qui est de réduire la pauvreté, il existe également un retard de couverture dans la répartition de l'APD. La part de l'APD allouée aux pays fragiles de l'Afrique Subsaharienne a cru de façon marginale entre 2000 et 2007. Et n'a pas favorisé les pays les plus dépourvus et possédant le plus grand nombre des pauvres.

De même, en 2007, le premier bénéficiaire de l'APD était l'Irak suivi par l'Afghanistan; ensemble les deux pays ont reçu environ 1 /6 de l'APD allouée par pays en provenance du CAD.

Par région, l'ASS reste le premier bénéficiaire de l'APD avec un doublement de fonds reçu en dollars américains des Etats Unis entre 2000 et 2007. L'Asie occidentale vient en deuxième position et les montants qu'elle a reçus à titre de l'aide ont augmenté au cours de cette période. Cependant, la hausse est imputable aux efforts d'allégement de la dette extérieure multilatérale (ONU, 2009). Quant à l'APD dans le cadre des relations multilatérales orientée vers l'ASS entre 1980 et 1992, elle était estimée en moyenne aux environs de 38% (Sinkan, 1995). En 2000 les donateurs ont transféré 50 milliards de dollars vers l'ASS, soit environ 0,22% du RNB contre 0,35% en 1997, 0,25% en 1996 et 0,35% entre 1994 et 1995.

Cette diminution de l'aide trouve son explication dans les organisations bureaucratiques, peu soucieuses des principes économiques qui visent à accroitre l'efficacité de l'APD entre autres les politiques des pays bénéficiaires. Cet état des faits a entrainé l'inefficacité l'APD et alimentait la corruption et la mauvaise gestion des ressources disponibles. D'où la décision des donateurs de réduire le volume de l'aide ou tout simplement de se désengager. D'autre part, les pays bénéficiaires expliquent que la réduction d'aide est due aux conditionnalités formulées par les pays donateurs.

I.2. Littérature théorique et empirique sur l'efficacité de l'APD

La relation aide-croissance a été analysée depuis les travaux de Burnside et Dollar (1997) et il est important de reconnaitre que, outre l'aide, il y a d'autres facteurs qui participent à la croissance économique. Pour beaucoup de pays de l'Afrique Subsaharienne, la faiblesse de la croissance économique s'explique par la vulnérabilité aux aléas climatiques et chocs économiques tels que la dégradation des termes de l'échange, les sécheresses, les inondations ou autres aléas.

Au fil des années, bien des pays de l'Afrique Subsaharienne ont pu bénéficier de nombreux concours d'organismes bilatéraux ou multilatéraux et d'organisations non gouvernementales qui diffèrent dans leurs priorités, objectifs et procédures, cycles de planification et conditions qu'ils imposent. Cette multiplicité des donateurs soulève des problèmes de coordination de l'APD et pose de grandes difficultés aux pays fragiles bénéficiaires de l'aide.

Les procédures et objectifs divergeant ont des conséquences considérables sur la relation "aide publique au développement" et "croissance économique" dans la mesure où le manque de coordination entre les donateurs induit la mauvaise gestion et le détournement des fonds de la part des pays fragiles bénéficiaires. Les vastes volumes d'APD non coordonnées versés à des économies tributaires de l'aide extérieure, peuvent entraver l'émergence d'une bonne gouvernance et d'institutions économiques efficaces, ce qui risque de gêner le développement de structures propices à la croissance économique.

L'aide publique au développement accordée d'une façon non considérable peut apporter une légère contribution à la croissance. Pour certains, l'inefficacité de l'APD dans les pays fragiles de l'Afrique Subsaharienne tient en partie à l'imprudence dont font preuve les pays donateurs et les agences de développement lorsqu'ils accordent de l'aide et des prêts à des pays Africains. Une grande proportion de l'aide publique au développement adressée à ce continent est utilisée pour financer des projets de prestige (Ayittey, 1999).

I.2.1. Approche théorique de l'efficacité de l'APD

La littérature sur l'efficacité de l'APD pour promouvoir la croissance porte des divergences. Rostow (1960), prédisait que l'épargne des pays bénéficiaires de l'aide s'accroit naturellement à la suite du décollage économique et que l'aide ne serait plus nécessaire après 10 ans ou 15 ans.

Hollis Chenery (1962) souligne l'importance de l'épargne dans sa variante de l'approche par le déficit de financement. De plus, Chenery et Alan Strout (1966) eurent recours à un modèle où l'aide est destinée à combler le besoin de financement entre les capacités d'épargne et les nécessités d'investissement. Pour eux, la hausse de revenu s'accompagne d'un taux d'épargne qui devrait être suffisamment élevé pour permettre d'arriver à une croissance auto- entretenue. 

Initialement, l'APD avait pour objectif de combler l'écart entre l'épargne nationale et l'investissement, et de remédier au manque de devises dans les économies tributaires des importations (BAD, 2006). La motivation théorique de cette relation réside dans le modèle Roy Harrod et Evsey Domar (1946) qui prend pour l'hypothèse que le taux de croissance d'une économie dépend de la productivité des machines en stock et de l'investissement. Selon cette hypothèse, tant que le taux d'épargne est inférieur au taux d'épargne requis, l'économie connaît un déficit d'épargne que l'APD peut combler.

Etant donné une relation positive entre l'investissement et la croissance économique, on peut s'attendre à ce que l'aide dirigée vers l'investissement stimule la croissance économique. Cette même idée a servi la base au modèle de déficit de devises de Chenery et Bruno(1962) et de Chenery et Alain Strout (1966) qui a justifié l'octroi de l'aide aux PVD des années 1960.

Pour Jagdish Bhagwati (1966), l'accroissement de l'investissement pour générer la croissance a subi plusieurs débats depuis l'analyse de Domar qui soutient que la production est fonction de stock de machine à utiliser. P. T. Bauwer (1972) disait que la politique de prêter aux pays sous développés afin qu'ils puissent payer les intérêts de leurs emprunts antérieurs a été sans effet.

Outre le double déficit (épargne et devises) présenté dans le modèle de Bruno et Chenery (1962), les études de Bacha (1990) et de Taylor (1990) ont mis en exergue le déficit budgétaire que l'APD peut financer.

Pour Addisson et al. (2005), un PVD enregistre un déficit budgétaire lorsqu'il ne dispose pas de ressources pour entreprendre des investissements ciblés, et l'aide étrangère joue un rôle crucial à condition d'être axée sur l'investissement.

En ce qui concerne l'efficacité de l'APD, il y a eu des controverses depuis les années 1970. Parmi ses opposants les plus farouches, Milton Friedman(1958), Piter Bauwer et William Easterly (2001) affirment qu'ils n'existent aucune relation entre l'APD et la croissance et que l'APD a conduit à une expansion de la bureaucratie étatique, pérennise les mauvais gouvernements et enrichit l'élite des pays pauvres. Ces auteurs évoquent l'ampleur de la pauvreté en Afrique et en Asie du Sud en dépit de 30 ans d'aides et le cas des pays qui ont reçu des gros apports d'aide et qui ont pourtant affiché un bilan désastreux comme la RDC, l'Haïti, et la Somalie.

Selon eux, l'aide et les programmes d'aide devraient être profondément remaniés, sensiblement réduits ou tout simplement abolis4(*). Quant aux défenseurs d'aide, ils réfutent ces arguments les jugeant exagérés. Parmi ces défenseurs, Jeffrey Sachs (2004), Joseph Stigitz(2002) et Nicolas Stern(1990) ont soutenu qu'en dépit de quelques échecs, l'aide a favorisé le recul de la pauvreté et la croissance de certains pays.

Il se trouve cependant que toutes ces analyses sont menées dans un environnement de non conflit qualifié de situation normale. En situation de post conflit, les études ont essentiellement porté leurs attentions sur le timing de l'aide (Collier et Hoeffler, 2004 ; Suhrke et al., 2005 ; Esso, 2008). Ainsi, les travaux récents se sont intéressés aux canaux de transmission de l'aide à la croissance dans les pays de post conflit (Mavrotas, 2003 ; Elbadawi et al., 2007).

Collier et Hoeffler (2004) ont examiné l'effet de l'aide sur la croissance en période d'après-guerre et ils ont trouvés qu'il n'existe pas de fondements théoriques permettant de déterminer si l'aide est plus ou moins productive dans les situations de post-conflit. Ces auteurs notent que les pays en situation d'après-guerre constituent une exception importante à la proposition selon laquelle pour des niveaux donnés de pauvreté, l'aide devrait être moins importante dans les pays ayant de mauvaises politiques économiques.

En critiquant l'approche méthodologique de Collier et Hoeffler (2004), Suhrke et al. (2005) n'estiment que le "timing" nécessaire pour que l'aide impacte positivement sur la croissance, soit quatre à sept années après la fin des conflits. Ils trouvent, contrairement aux résultats de Collier et Hoeffler, que la variable politique économique est le mécanisme par lequel l'aide influence la croissance économique. En effet, la question de l'efficacité de l'APD reste non tranchée entre les différents auteurs.

I.2.2. Quelques résultats empiriques sur l'efficacité de l'APD

Les théories sur les déficits ont donné l'impulsion de multiples études empiriques sur l'efficacité de l'APD. Nombreux d'entre elles ont pris en compte l'hypothèse selon laquelle l'APD exerce un impact positif sur l'investissement et la croissance économique. Néanmoins, Rahman (1968), Griffin (1970), Griffin et Enos (1970), Gupta (1970) et Weisskopf (1972) n'ont observé aucune relation statistiquement positive entre ces deux variables, contrairement à ce que laissait supposer le modèle de Harrod- Domar (1946-2000). Ce modèle consiste à dire que la croissance économique est fonction de nombre de machine en stock.

Les études économétriques sur les approches de la relation entre APD et croissance économique, menées dès les années 1980, n'ont pas dégagé des preuves concluantes étayant l'hypothèse de déficit. Sur un échantillon de 63 PVD, Mosley (1987) n'a conclu à aucune relation statistiquement significative entre l'APD et la croissance économique.

De même, les études empiriques réalisées au cours des années 1990 et 2000 tendent également à jeter le doute sur l'efficacité de l'APD en termes de la promotion de la croissance économique des pays bénéficiaires.

Ainsi, d'après l'étude de Boone (1996), qui s'est fondé sur les données de panels concernant 91 pays destinataires de l'APD sur une période de 1971 à 1990, les preuves de l'impact de l'APD sur l'investissement et la croissance économique sont insuffisantes. Easterly (1999, 2001 et 2003) a abouti aux mêmes conclusions que Boone et Mosseley.

Dans l'étude de 1999, l'auteur affirmait qu'il n'existait aucune base empirique témoignant d'une relation proportionnelle à court terme entre la croissance économique et le besoin d'investissement. Dans les ouvrages ayant suivi 2001 et 2003, il a testé empiriquement l'hypothèse selon laquelle l'APD favorise l'investissement et la croissance économique. Là encore, il n'a pas pu observer de relation entre l'APD et l'investissement, sauf pour 6 des 88 pays bénéficiaires.

Par contre, une analyse de l'effet de l'APD sur le budget en Ouganda, en Zambie, et au Malawi menée par Overseas Development Institute sur la période 1990-2000 ; constate que c'est l'Ouganda qui a bénéficié de l'effet sur la croissance économique le plus fort (Fagernaïs et Roberts, 2004). Ces écarts s'expliquent par le fait qu'au Malawi et en Zambie, l'APD continue d'être affectée à des programmes de développement spécifiques, alors qu'ils ne sont pas les plus efficaces pour la croissance économique (Gupta, Powell et Yang, 2006).

De plus, l'agence française de développement et al. (2005), qui a examiné à la fois l'impact de l'aide sur la croissance économique et la capacité des pauvres à cueillir les fruits du processus de croissance économique, constate que l'APD a alimenté l'accélération de la croissance économique des pays africains.

De là même, c'est en Ouganda que l'APD a produit un effet remarquable sur la croissance économique par le biais de la reconstruction, de l'amélioration de la gestion économique, des programmes sociaux et des progrès dans l'administration publique. Au Ghana, l'APD exerce une influence à la fois sur le soutien à la stabilisation macroéconomique et la stimulation des programmes sociaux. Le Mozambique offre également un bon exemple d'efficacité de l'APD sur la période de 25 ans.

De surcroit, Devarajan et al. (2001), sur une étude menée sur dix pays africains qui ont reçu l'aide programme au cours de la période 1999, ont observé que seuls trois d'entre eux (le Mali, le Ghana et l'Ouganda) ont réussi à se réformer et que l'APD avait retardé les réformes dans 4 autres (le Congo, le Kenya, le Nigeria et la Tanzanie). En revanche, Dunning (2004), a étudié la relation entre APD et la démocratie sur 48 pays du continent africain au cours de la période 1975-1986 et n'a observé aucune relation significative entre l'APD et la démocratie, mais il a dégagé une corrélation positive et statistiquement significative sur une période de 1987-1997.

De même Dovoodi, Trongson et Asawanuchit( 2000), sur la période 1960-2002 avec un échantillon de 46 pays de l'Afrique subsaharienne, révélaient qu'en moyenne le ciblage des dépenses sociales s'est révélé inefficace pour la promotion de la croissance économique. Cependant, des études ultérieures remettent en cause ces constats. Ainsi, des études par pays de la Zambie, du Sénégal, et du Burkina Faso soulignent l'importance de l'APD à des programmes de santé et de l'éducation lesquels étayent l'action du capital humain intervenant dans le processus de croissance économique (AFD et al., 2005).

I.2.3. La corruption comme handicap à l'efficacité de l'APD

La corruption est phénomène commun à tous les pays, les riches comme les pauvres, les petits comme les grands, les africains comme les asiatique, les musulmans comme les chrétiens (Easterly, 2006). La corruption est la pure incitation contre la croissance à laquelle font face les dirigeants des pays fragiles.

Le fait que les entrepreneurs donnent des pots de vin aux dirigeants, a un effet négatif sur la croissance économique. Une enquête réalisée dans les pays en développement par l'agence Roper Starch International a révélé que la corruption apparaît au quatrième rang après la criminalité, l'inflation et la récession (Easterly, 2006).

Les données fournies par l'International Credit Risk en 1990 montrent que la corruption et l'efficacité de l'APD sont inversement corrélées. De même que la corruption est inversement corrélée avec l'investissement. Outre l'effet direct de la corruption sur l'efficacité de l'aide, elle a également des effets indirects sur les conditions politiques qui comptent pour rendre l'APD efficace dans les pays fragiles.

La corruption avec toutes ses formes présente des effets différents sur l'efficacité de l'aide publique au développement. La corruption décentralisée qui se caractérise par l'éparpillement des personnes qui exigent des pots de vin, sans coordination entre elles présente des effets négatifs sur l'efficacité de l'APD. L'auteur continue en disant que la corruption centralisée où les dirigeants politiques cherchent à maximiser les revenus de l'organisation dans l'ensemble, présente des effets positifs sur l'efficacité de l'APD et donc un effet positif sur la croissance économique.

Les pays fragiles étant caractérisent par les institutions moins solides pour faire face à ce fléau, ils n'observeront pas la croissance qui résultera de l'aide étrangère. Celle-ci est minée par les clivages ethniques comme le souligne Svensson (2004) que dans une société marquée par les clivages ethniques, la corruption s'accroît sous l'effet de l'aide étrangère, phénomène qu'on ne pourra pas retrouver dans une société homogène du point de vue ethnique.

Les restrictions au libre échange, la qualité des institutions jouent également sur le niveau de la corruption. Ainsi, une administration qui obéit aux lois au lieu de se placer au-dessus d'elles crée un système solide moins propice à la corruption et donc un environnement favorable à l'efficacité de l'APD.

L'International Credit Risk mesure la qualité de l'environnement institutionnel selon les quatre critères suivant: la force de l'Etat de droit, la qualité de l'administration, le respect des contrats par le gouvernement et le risque d'expropriation. Pour éradiquer la corruption et créer les incitations favorables à l'efficacité de l'APD au sein de la sphère publique chacun de ces aspects institutionnels doit être solidairement ancré.

I.3. La fragilité des institutions et efficacité de l'aide publique au développement

I.3.1. Historique de la fragilité des institutions

La fragilité des Etats a été introduite dans le vocabulaire de l'ADP au début des années 1990, à l'époque où le gouvernement somalien a été destitué. A la fin des années 1990, un mouvement populaire a amené le Président Somalien Mohamed Siyad Barré à démissionner. C'est ainsi qu'en 1991, le gouvernement fut désintégré et laissa le pays sans Etat central. Cet événement quelque peu exceptionnel a fait naitre le concept d'Etat failli ou " failed states".

Par la suite, des événements violents sont survenus dans d'autres pays d'Afrique comme le Liberia (1992 à 2003) et en Sierra Leone (1991 à 2002). Suite aux attentats du 11 septembre 2001 sur les tours de World Trade Center et du Pentagone, le concept d'Etat fragile a pris une place importante dans les réflexions des stratégies et politiques des Etats donateurs vis-à-vis des pays bénéficiaires.

Bien que l'APD fût auparavant consacrée aux pays pauvres faisant preuve de bonne gouvernance, hormis les exceptions d'Etats fragiles en situation flagrante de post conflits, ces événements ont amenés les pays donateurs à adopter d'autres attitudes à l'égard des Etats fragiles. La première mission était la réorientation stratégique car ces Etats fragiles apparaissaient comme une réelle menace pour la sécurité mondiale. Le développement orienté vers ces Etats apparait comme un point incontournable pour les bailleurs, et l'aide publique au développement est considérée comme un élément de la stratégie de la lutte contre l'insécurité mondiale.

Concernant la définition de l'Etat fragile, il n'y a pas de consensus quant à sa définition. Ce qui explique la diversité d'appellations. Les dénominations sont propres à chaque coopération. Elles varient dans le temps et recouvrent différentes situations.

Chaque institution a utilisé ses propres indicateurs de la fragilité. La Banque Mondiale a considéré comme fragile les Etats dont la valeur du CPIA est inferieur à 3,2, la BAD a rajouté un indicateur de vulnérabilité, le Country Vulnerabilty Index (CVI), etc. Néanmoins, il existe d'autres termes pour designer des situations diverses entre autres pays en conflits, en post conflits, détériorés, etc. Ainsi, la fragilité d'Etat recouvre plusieurs situations qui varient en fonction des institutions ou des organisations. Sur le plan de la coopération, plusieurs déclarations relatives au concept d'Etat fragile ont été signées: les principes d'engagement dans les Etats fragiles de l'OCDE-CAD, la proposition pour améliorer l'aide du groupe de la BAD en faveur des Etats fragiles en Afrique (BAD, 2008).

Malgré l'absence de consensus sur l'appellation d'Etat fragile au sein de la communauté internationale, les bailleurs interviennent dans les domaines comme l'action humanitaire, les droits de l'homme, le développement et la sécurité, avec des motivations différentes pour chaque bailleur conduisant à des approches et réponses propres à chaque institution.

Cependant, on constate la persistance dans le monde du nombre de conflits et de la multiplication des Etats fragiles, particulièrement en Afrique Subsaharienne (Hugon, 2003). En situation de conflit, le lien entre aide et la croissance a fait l'objet de plusieurs études théoriques et empiriques. Dans la plupart des travaux, il montre que l'aide internationale est considérablement plus efficace pour augmenter la croissance dans les situations de sortie de conflit que dans les situations dites normales (Collier et Hoeffler, 2004 ; Esso, 2008).

La fragilité des Etats est un élément important dont l'USAID se préoccupe. Les indicateurs de la fragilité des Etats concernent les pays qui n'ont pas connu de performance économique et ont vu leur croissance économique stagner alors que la croissance démographique ne cesse de s'accélérer. La même agence identifie trois catégories d'indicateurs de la fragilité : l'efficacité économique, la légitimité économique, et l'efficacité sociale.

I.3.2. Les indicateurs directs à la fragilité des Etats

La santé économique et la croissance économique étant mesurées par la performance économique ; l'inflation, la croissance du PIB et le déficit budgétaire sont associés à la stabilité macroéconomique. Pour certains indicateurs qui sont particulièrement importants pour mesurer la fragilité, on utilise les critères beaucoup plus détachés car les données actualisées et fiables restent difficile à trouver.

Par exemple, le taux de chômage chez les jeunes et de l'iniquité horizontale n'existent pas dans beaucoup de pays d 'Afrique Subsaharienne, mais ils restent toujours à inclure dans les indicateurs de la fragilité des Etats. Similairement pour l'effectif de refugiés d'un pays, cet indicateur pour USAID n'est pas une donnée standard mais il est utilisé par le HCR.

Parmi les indicateurs directs à la fragilité des Etats, USAID mentionne :

· La croissance réelle du produit intérieur brut par habitant en parité du pouvoir d'achat, cet indicateur mesure le volume de la production relative à la taille de la population qui tient compte du revenu par tête. La croissance économique est le premier indicateur pour mesurer le succès d'un pays et le coût d'opportunité des Etats qui sortent de la violence, elle donne une meilleure opportunité de travail ou de débuter une affaire lucrative. Miguel et al. (2004), Collier et Hoeffler (2004) et Hoeffler et Sambanis (2004) ont trouvé que la croissance économique est une variable statistiquement significative pour réduire un conflit civil ;

· Le taux d'inflation est un indicateur de base de la stabilité macroéconomique. La fluctuation de l'inflation déstabilise l'économie, amplifie le risque économique, réduit la croissance et de ce fait, fait perdre aux agents la confiance monétaire. Si les agents économiques sont incertains à propos du pouvoir d'achat de la monnaie nationale, ils n'auront pas confiance en décisions des décideurs politiques, ce qui conduit à la chute de l'épargne et de l'investissement, à la fuite des capitaux qui influe automatiquement sur l'instabilité du taux de change et à la déviation des ressources rares dans l'inflation des ménages. Le niveau élevé de l'inflation est un indicateur direct de la fragilité des Etats, dans la mesure où il démontre la faible capacité des Etats et leur instabilité macroéconomique ou les deux à la fois. Le résultat en est la diminution de la croissance potentiellement particulière avec divers effets sur le pauvre qui est amené à suivre l'augmentation des prix et demeurer dans une économie incertaine ;

· Le déficit budgétaire est un important indicateur du risque pays. La persistance du grand déficit budgétaire est liée à la crise de la balance des paiements, à la hausse ou la baisse de l'inflation et d'autres sources d'instabilité macroéconomique qui contribue à l'échec des Etats. L'emprunt peut assembler les ressources financières pour le secteur privé, stimuler la croissance inflationniste, suite à l'offre de la monnaie et l expansion de la dette externe. Le grand déficit budgétaire avec le revenu faible est un signe de l'inefficacité des institutions fortes capables de gouverner et de résoudre les réclamations compétitives sur les ressources de l'Etat ;

· L'investissement fixe apparaît aussi essentiel dans l'économie pour répondre effectivement aux chocs économiques, au changement de l'environnement économique, permet d'avoir une capacité de construire des infrastructures nécessaires et investir dans une nouvelle technologie et ainsi augmenter la capacité productive. La prise en compte de l'investissement public et privé aident à mesurer la capacité d'un gouvernement à financer l'investissement en infrastructures indispensables et améliorer la confiance du secteur privé dans l'économie. Un taux d'investissement en dessous de 20% est un signe que l'économie est incapable de soutenir une croissance économique rapide ;

· L'investissement direct étranger est le témoignage de la confiance de l'investisseur étranger dans un Etat. Il est alors une source de financement pour promouvoir la croissance économique et souvent un transfert technologique capable d'impulser la hausse de la production du secteur réel ;

· La stabilité externe influe également sur l'efficacité de l'aide publique au développement, dans la mesure où elle augmente le risque pays et l'instabilité de la balance des paiements, ce qui influe sur la dette extérieure. L'intégration économique mondiale crée des risques que des opportunités, principalement le risque de déficit de la balance des paiements et de la crise de la dette extérieure. La crise de la balance des paiements mine et renverse la performance économique vers d'autres régions, et quand elle est combinée à d'autres facteurs comme ceux mesurant l'inefficacité d'un pays peut conduire à l'échec d'un Etat ;

· L'ouverture commerciale est un élément essentiel pour un pays afin d'avoir une stabilité macroéconomique. L'ouverture commerciale étant corrélée avec la bonne gouvernance et l'ouverture économique générale, permet aux pays fragiles de respecter un bon nombre de règles. La précaution s'avère indispensable dans l'interprétation de cette variable comme indicateur de la politique d'ouverture ou de la compétitivité. Les grands pays situés loin d'un grand marché tendent à avoir un ratio d'ouverture bas sans respecter si le régime politique est ouvert ou non. Parallèlement, les petits pays disposent d'un ratio commercial élevé, avec même des politiques commerciales protectionnistes. Un pays avec un grand niveau d'exportation de pétrole ou autres produits clés comme le diamant et la bauxite ont souvent disposé d'un ratio commercial élevé quel que soit son régime politique. L'idée que le bas niveau de l'ouverture commerciale soit corrélé avec d'autres causes de l'échec des Etats a été établie à l'université de Maryland.

D'autres chercheurs ont trouvé que le haut niveau de l'ouverture commerciale est corrélé avec une gouvernance forte et que l'ouverture commerciale cause l'orientation des institutions.

I.3.3. Les indicateurs indirects à la fragilité des Etats

Le ratio des produits primaires exportés, particulièrement le pétrole et les minerais dans le produit intérieur brut sont des sortes de ressources naturelles qui sont liées à la fragilité des Etats. On considère la catégorie étroite de pétrole et de minerais exportés mais on inclut également le bois de construction et d'autres matières premières.

Le management et la distribution des ressources apparaissent particulièrement prônant une gouvernance médiocre, et encore ces ressources sont identifiées comme un des facteurs les plus significativement corrélés avec l'échec et le conflit des Etats.

Pour Collier et Hoeffler (1998,2000), les ressources naturelles augmentent inévitablement le montant de pillage de ressources, elles incitent les rebelles de prendre contrôle de ces ressources et devient une source de revenu pour financer la rébellion. Robert Bates(2005) soutient que les ressources naturelles qui fournissent d'importants revenus au gouvernement, diminuent l'encouragement du gouvernement à fournir la sécurité, le bien public à la population et réduisent l'encouragement des institutions gouvernementales fortes.

Le solde du compte courant est un indicateur essentiel de la fragilité. Le grand déficit du compte courant indique la fragilité des Etats, le déficit étant le résultat inadéquat de l'épargne domestique à l'une ou l'autre épargne publique ou privé. Il est le résultat déséquilibré des biens et services du à l'offre et d'un manque de compétitivité. Le grand déficit n'est pas nécessairement mauvais si un pays dispose des opportunités d'investissement pour attirer l'investisseur étranger, la croissance rapide y résulte.

La corruption est un autre indicateur de la fragilité car, avec ses effets sur tous les aspects de la gouvernance, la corruption mine les réformes des institutions, la légitimité des institutions gouvernementales et la règle de droit (USAID, 2005). Outre le niveau de corruption, la facilité du Doing Business effectue un palmarès pour ce qui est du climat des affaires.

En effet, un faible score d'indice composite de cet indicateur implique qu'un pays a un problème dans la variété des facteurs institutionnels qui affectent l'environnement d'affaires. Cette suggestion montre que les institutions des Etats ne sont pas disposées à acquérir un commerce productif. Le rapport de USAID(2005) ajoute également que la population refugiée d'un pays est un facteur significatif de la fragilité, un pays qui affiche un grand nombre de refugiés a beaucoup de chances d'avoir un conflit. D'autres indicateurs de la fragilité sont ceux montrant le niveau de l'éducation, de la santé et des dépenses affectées à l'armée.

Selon Collier et Hoeffler(2000), l'éducation sert à mesurer le coût d'opportunité de la rébellion. La corrélation de l'éducation et de la guerre civile est significativement négative pour trois raisons majeur. Premièrement, éduquer les travailleurs qui ont des hauts niveaux influence un manque à gagner pour le futur car après avoir été formé, ils ne trouvent pas l'emploi compte de leur compétence. Deuxièmement, le haut niveau d'éducation indique qu'un Etat a des succès dans la réalisation des services sociaux essentiels. Et enfin une force de travail éduquée présente un effet négatif sur la croissance économique, mais aussi pour la valeur intrinsèque du développement humain.

La population éduquée n'est pas nécessairement sous-entendre un coût d'opportunité élevé pour un pays, si l'accès à l'emploi et la facilité d'opportunité à l'éducation sont gênés par d'autres facteurs comme la discrimination politique, l'ethnolinguistique ou facteurs religieux (Sambanis, 2005).

La bonne santé est imputable à la force de travail nécessaire pour la croissance économique, aussi bien que la mesure intrinsèque du développement humain. Un pays qui affiche une faible capacité d'assurer la santé pour leurs citoyens a peu de chance de croître. L'indicateur de la santé qui est faible induit une faible efficacité de l'Etat, parallèlement un bas niveau du PIB par habitant et un grand niveau de pauvreté absolue.

Cette particularité est vraie pour augmenter le niveau d'infection du VIH/SIDA spécialement parmi les populations actives. Les taux élevés d'infection vont substantiellement entraver la croissance économique et enfin l'efficacité des pays fragiles. En plus de l'indicateur de la santé, les dépenses militaires jouent un rôle très important parmi les indicateurs de la fragilité des Etats. Les dépenses militaires élevées reflètent les priorités du gouvernement dans l'allocation des fonds au budget. Les dépenses militaires marquent peu de ressources pour les programmes sociaux et humains ou activités économiques et cette raison les rend plus corréler avec la fragilité élevée des Etats.

Cependant, une attention dans l'interprétation de la variabilité de cette variable doit être nécessaire, les dépenses militaires élevées peuvent être un signe pour un pays à provoquer une instabilité régionale ou encore un niveau élevé des dépenses militaires peut être corrélé avec l'habilité d'un Etat à fournir la sécurité interne et externe et la stabilité.

Chapitre II : aide publique au developpement et la fragilite en afrique subsaharienne : ANALYSE descriptive

Ce deuxième chapitre analyse de façon descriptive l'évolution de l'APD, sa relation avec l'évolution du taux de croissance du PIB dans les pays de l'ASS subdivisés en trois catégories : les pays relativement stables, les pays post-conflit et les pays en conflit armé. Enfin, ce chapitre illustre la relation entre l'APD et les indicateurs de la fragilité.

II.1. Evolution de l'aide publique au développement et du PIB

Théoriquement, toute augmentation de l'APD devrait être suivie de la hausse du PIB en passant par l'épargne et l'investissement. La réduction de la pauvreté se traduisant par la hausse du PIB. La promotion des investissements financés par les flux d'épargne extérieure sous formes d'APD font croitre la production agrégée du pays bénéficiaire de l'APD. Cependant, les pays ayant reçu des APD massives ne sont pas ceux qui ont affichés la croissance économique.

Les pays de l'ASS ont connu une tendance négative de leur PIB durant les années 1980, suite à la mise en place des Programme d'Ajustement Structurel. Ces mêmes programmes qui consistaient en la réduction des dépenses publiques, ce qui a entrainé des conséquences néfastes sur les investissements publics qui ont subi le même sort, ont débouché sur la baisse du PIB.

II.1.1. Structure de l'aide publique au développement

L'APD octroyée par les pays donateurs aux PVD récipiendaires, est généralement composée d'aides, de dons, d'aides humanitaires et de prêts concessionnels et elle est essentiellement axée sur la réalisation d'infrastructures, les programmes sectoriels, les domaines sociaux, les projets de développement et la réduction de la pauvreté.

Selon le rapport de la CNUCED (2006), depuis 1960, l'Afrique a reçu 580 milliards de $ d'APD. Les flux d'aide, liés aux programmes d'ajustement du FMI et de la BM, ont continué d'augmenter pendant toutes les années 1980 mais en privilégiant de façon marquée l'ASS. La part de l'ASS dans l'aide totale a augmenté régulièrement pour passer de 16% en 1974 à 28% en 1992 (pour atteindre près de 21 milliards de $). L'on a ensuite enregistré un fléchissement marqué qui a duré jusqu'en 2000 (l'APD tombant à moins de 12 milliards de $), suivi en 2002 par une reprise qui a dépassé le chiffre précédemment atteint. Ce même rapport continue d'annoncer que rares sont les pays de l'ASS qui ont été épargnés par la contraction de l'aide des années 1990.

L'aide à la région a été fournie essentiellement sur un plan bilatéral. Pour le même rapport, l'APD multilatérale à l'ASS est passée à un peu moins du cinquième du total pour les années 1970 à près de 40 % au début des années 1990 (l'APD multilatérale résistant mieux à la baisse que les flux bilatéraux) avant de diminuer à nouveau (CNUCED, 2006).

D'après la BM(2003) et l'ONU(2002), la reprise de l'aide à la région a eu un élément multilatéral plus marqué, sa part atteignant près de 30% du total, essentiellement en raison de la place accrue représentée par l'allégement de la dette (et ce en dépit du principe selon lequel l'allégement de la dette viendrait compléter l'aide plutôt que de s'y substituer). Bien que, dans les pays donateurs, les idées reçues tendent à considérer l'aide essentiellement comme une réponse aux besoins de l'Afrique, l'APD à ce continent (en prix courants) a généralement été bien inférieure à celle accordée à l'Asie. Entre 1960 et 2004, l'Asie a reçu environ 40 milliards de $ d'APD de plus que l'Afrique (CNUCED, 2006).

Le même rapport énonce que l'APD à l'ASS a atteint son maximum pendant les années 1990 (5,5% du PIB) mais, en dépit de l'augmentation ultérieure des flux nominaux, sa part a diminué depuis lors sous l'effet de la reprise économique.

Cette part a été en hausse pendant toute cette période et a atteint 5% pendant les années 1990, reflétant, pour l'essentiel, la dégradation de la situation économique dans la région de l'ASS. L'augmentation de l'allégement de la dette accordée aux PPTE au cours de la période 1990-2004 a plus que doublé le ratio entre leur APD et leur PIB pour le porter à environ 11%.

Il importe pour les décideurs africains que l'aide soit prévisible mais, en réalité, elle a généralement été extrêmement instable, plus encore que pour les pays en développement d'autres régions. En fait, comme les flux d'aide sont importants par rapport aux autres variables macroéconomiques, cette instabilité peut devenir générale, ce qui ne manque pas d'avoir des conséquences négatives pour la mobilisation des ressources internes et les perspectives de croissance économique (CNUCED, 2006).

II.2.2. Evolution de l'aide publique au développement

Pour pouvoir interpréter l'évolution des différentes variables, nous avons procédé à la subdivision en trois catégories les pays concernés par ce travail : les pays relativement stables, les pays en situation de post-conflit et afin ceux en conflit armé.

En effet, ces Etats d'ASS ont presque connu tous les guerres civiles mais à des degrés différents. La première catégorie est constituée par les pays tels que le Cameroun, le Congo, les îles Comores, le Kenya, le Malawi, le Mali, l'Ouganda, le Rwanda et Togo. La deuxième catégorie est faite par les pays tels que le Burundi, la Côte d'Ivoire, la Guinée-Bissau, le Liberia, la Sierra Leone et la R.C.A. Et enfin, la dernière catégorie est composée par les pays tels que la R.D.C, le Tchad, le Niger et le Soudan.

Graphique 1 : Evolution de l'aide publique au développement(en % du PIB) des pays relativement stables

Source: Auteurs à partir des données en annexe1

Le graphique ci-haut montre que l'APD dans les pays relativement stables ont connu une tendance à la hausse pour certains pays et pour certaines périodes. La part de l'APD reçue par ces derniers varie entre 4,37% et 27,34% pour la sous-période 1995 - 1999, 2,03% et 20,67% pour la sous-période 2000 - 2004 et 2,47% et 21,93% pour la dernière sous-période 2005 - 2009. Les pays tels le Rwanda, le Malawi et le Mali ont reçu des parts plus importantes respectivement 27,34%, 23,1% et 17,02% comparativement aux autres pays de la même sous- catégorie car ces pays sont éligibles envers les bailleurs de fonds, par exemple, le Rwanda a réussi à combattre sensiblement la corruption.

Les autres pays en l'occurrence le Cameroun, le Kenya, le Togo et le Congo en ont reçu des parts moins importantes que les autres pays à concurrence de 4,74%, 3,67%, 2,47% et 2,03%. Cette part négligeable de flux est dû au fait que ces pays ne sortent pas de la crise ou bien ils disposent d'une capacité d'absorption faible de telle sorte que les bailleurs les jugent incapables d'absorber l'APD reçue.

Graphique 2 : Evolution de l'aide publique au développement(en % du PIB) des pays post-conflit

Source: Auteurs à partir des données en annexe1

De par ce graphique, l'APD évolue positivement pour certains pays, surtout pour le Burundi au cours de la période 2005-2009, ce qui est dû au fait que l'APD augmente pour la période post-conflit et diminue après une certaine période.

En ce qui concerne l'octroi de l'APD à destination de la région de l'ASS, les pays en situation de post-conflit ont vu l'enveloppe qui leur est allouée augmenter sensiblement et se fixer entre 6,78% et 53,3% pour la sous-période 1995-1999, 3,43% et 34,49% pour la sous-période 2000-2004 et enfin entre 1,12% et 45,92% pour celle relative à 2005-2009. Les pays comme la Guinée-Bissau et le Libéria ont reçu respectivement 45,81% et 53,31% de l'APD pendant la période 1995-1999. Pour la période 2000-2004, la Sierra Leone a encaissé 34,49% d'APD, une part presque équivalente à celle de la Guinée-Bissau 37,36%. Le Burundi quant à lui, n'a eu que 30,74% de l'APD tandis que les pays tels la Côte d'ivoire et la R.C.A n'ont reçu que de très petite part respectivement 3,43% et 6,62%.L'APD devrait donc être dirigée prioritairement dans les zones de post-conflit et augmenter dans les premières années de paix, pour ensuite diminuer progressivement. Toutefois, les schémas actuels d'allocation ne sont pas conformes à cette exigence.

En effet, théoriquement, l'APD augmente fortement dans les deux premières années d'après-guerre, pour ensuite diminuer et rapidement retrouver ainsi un niveau normal, voire inférieur (Hoeffler, 2004).

La période relative à 2005-2009 a coïncidé avec la hausse de l'apport de l'APD par les bailleurs pour les pays tels que le Burundi, le Libéria, la Guinée-Bissau et la Sierra Leone respectivement 45,92%, 43,8%, 26,56%, et 26,77% puisque ces Etats venaient de sortir de la guerre et les pays qui sortent des conflits affichent une aide massive pour diminuer continuellement après quelques années. A part la R.C.A dont la part d'APD reçue a rebondi jusqu'à 8,22%, la Côte d'ivoire, quant à elle, a vu sa part fléchir pour s'établir à 1,12%.

Graphique 3 : Evolution de l'aide publique au développement(en % du PIB) des pays en conflit armé

Source: Auteurs à partir des données en annexe1

De par ce graphique, cette sous-catégorie est composée par la R.D.C, le Niger, le Soudan et le Tchad ; pays en situation de conflit armé. Les flux d'APD reçus sont très faibles variant entre 2,2% et 30,74% au cours de ces trois sous-périodes. Le Soudan a eu une très petite part que les autres pays part équivalente à 2,2% pendant la période 2000-2004 si bien qu'elle a atteint 6,09% au cours de celle de 2005-2009.

Le Tchad a vu sa part réduite de façon continue au cours des sous-périodes 1995-1999, 2000-2004 et 2005-2009. Les flux d'APD à destination du Niger sont restés au même rythme de 12,57% et 13,68% au cours de toutes les trois sous-périodes. En ce qui concerne les pays en conflit armé, les bailleurs de fonds regroupés au sein du CAD de l'OCDE restent réticents à cause de leur situation d'instabilité politique critique.

II.2.3. Evolution du taux de croissance du PIB

Généralement, le taux de croissance du PIB a connu une évolution négative. Ceci est dû au fait que les pays de l'ASS ont connu les guerres civiles, les violences, la faiblesse des institutions et la corruption ; ce qui a miné les activités économiques capables de déclencher une croissance économique.

Graphique 4 : Evolution du taux de croissance du PIB des pays relativement stables

Source: Auteurs à partir des données en annexe12

Le graphique ci-dessus montre l'évolution du taux de croissance des pays supposés relativement stables. On remarque qu'ils ont connu, pour certains et par moment une évolution à la hausse comme à la baisse.

Sur ce graphique, les pays comme le Cameroun, les îles Comores, le Congo, l'Ouganda et le Rwanda ont vu leur taux de croissance diminuer continuellement pendant ces trois sous-périodes ceci peut être expliqué par le fait que l'ASS n'a pas profité le développement global du au progrès technologique.

En fait, dans la plupart des pays de l'ASS, le niveau de vie a même baissée (PNUD, 2005). Ce pendant, le Rwanda a connu un taux de croissance très élevé par rapport aux autres pays de l'ASS considérés comme stables au cours de la période 1995-1999, ceci est lié au fait que le Rwanda venait de sortir de la crise ethnique de 1994 qui avait ravagé le pays. Après la guerre, les activités économiques ont repris normalement.

En Ouganda, le taux de croissance du PIB a chuté continuellement durant les périodes 1995-1999 à 2000-2004 pour se relever au cours de la période 2005-2009 ce qui est du à la guerre civile et à la présence d'un mouvement rebelle au nord du pays qui mine les activités économiques pour cette région.

Graphique 5 : Evolution du taux de croissance du PIB des pays post-conflit

Source: Auteurs à partir des données en annexe12

De par ce graphique, l'évolution du taux de croissance des pays post- conflits de l'ASS a une tendance négative au cours de ces trois périodes sauf pour le Libéria qui avait connu un taux de croissance significatif jusqu'à 24% pendant la période 1995-1999. Ceci s'explique par le fait qu'au cours de cette période, ce pays exportait des diamants et même temps, il finançait la guerre civile en Sierra Leone : sa population était stimulée à produire car il y avait un marché d'écoulement.

Le Burundi présente un taux de croissance négatif pour toutes les périodes mais qui évolue positivement car de 1995 à 2007, le Burundi disposait des rébellions qui minaient les activités économiques du pays et freinaient la croissance économique. Ceci peut être expliqué par la fragilité des institutions que ces pays connaissent. La Guinée-Bissau affiche également un taux de croissance négatif, ceci est dû également à sa fragilité des institutions comme pour le cas du Burundi qui, malgré qu'il ait sortie de la crise, ce taux de croissance reste tellement bas. Le R.C.A a connu lui aussi la guerre civile, un coup d'Etat ; tous ces événements ont conduit ce pays à la chute de sa croissance économique jusqu'à afficher un taux de croissance nulle au cours des ces trois périodes.

Graphique 6 : Evolution du taux de croissance du PIB/hab. des pays en conflit armé

Source: Auteurs à partir des données en annexe12

De par ce graphique, le taux de croissance du PIB évolue négativement pour tous les pays en conflit armé à l'exception du Soudan pour tous les trois sous-périodes considérées. La R.D.C a connu une baisse significative de ce taux de croissance du PIB pour la sous-période 1995-1999 car au cours de cette période, la R.D.C était le lieu de rencontre de tous les rébellions de l'Afrique Centrale à cause de son sous-sol riches en minerais.

Pour le Soudan, son taux de croissance évolue positivement et de façon significative durant toutes les périodes considérées, ceci s'explique par le fait que le Soudan est un pays exportateur de pétrole. Le Tchad quant à lui a connu un taux de croissance négatif pour la période 1995-1999, pour se relever la période suivante atteignant un taux de 9% et pour la dernière période de2005-2009.

II.2. La fragilité et ses indicateurs

La communauté internationale a pris l'engagement d'atteindre les OMD en l'an 2015. Pour y répondre, la plupart des bailleurs de fonds ont envisagé d'augmenter leur budget consacré à l'aide publique au développement afin d'accroitre les dépenses des pays récipiendaires. L'un des enjeux principaux consiste à rendre compte de l'augmentation de l'APD avec l'augmentation de la fragilité dans les pays de l'ASS.

Selon le rapport mondial sur le développement humain (2002), depuis 1990, quelques 81 pays ont réalisé des progrès notables sur la voie de la démocratie. Malgré ces progrès, toutefois, la fragilité continue de prendre place très lentement dans ces pays. Sur 140 pays en élection multipartites, plus de 100 imposent encore des limites à diverses libertés civiles et politiques.

La fragilité conduit à la déstructuration des fonctions traditionnelles des Etats (chute des recettes fiscales et des dépenses, l'accroissement de la part du secteur informel), favorise la criminalisation des activités économiques et l'émergence des nouveaux conflits (Kaldor, 2000).

La fragilité présente des inconvénients non négligeables du fait qu'elle repose sur des analyses nationales. Les pays d'ASS ayant un grand besoin d'APD, la fragilité vient aggraver la pauvreté des ces pays, les empêchant d'atteindre les OMD. Elis(1999) révèle dans le cas du Libéria  l'importance d'un facteur religieux dans la relation entre fragilité et croissance économique.

La présence d'un conflit dans un pays voisin a été aussi reconnue comme facteur majeur dans l'effondrement des Etats et donc de l'inefficacité de l'APD (State Failure Task Force Report, 2000). Châtaigner (2004), identifie un commerce inégal qui profite certes de la fragilité des Etats, comme principal facteur actif de maintien des pays d'ASS dans la pauvreté, dans la criminalité ainsi que dans l'instabilité incessante.

II.2.1. Evolution de l'efficacité économique

D'une manière générale, l'efficacité économique permet de mesurer la capacité des institutions économiques dont dispose un pays à faire face aux chocs macroéconomiques internes et externes et d'adaptation aux fluctuations du taux de change. Mais aussi la capacité des Etats à coordonner ses activités, de les rendre efficaces et atteindre les populations bénéficiaires.

Graphique 7 : Evolution de l'efficacité économique dans les pays relativement stables

Source: Auteurs à partir des données en annexe2

De par ce graphique, l'on remarque que les pays relativement stables ont connu une légère diminution de leur fragilité surtout pour les pays comme le Cameroun, le Congo et le Kenya : ce qui est dû au fait que ces pays n'ont pas connu des guerres civiles, de violences, alors que d'autres pays comme les Îles Comores, le Malawi, le Mali, le Rwanda, le Togo et l'Ouganda ont vu leur fragilité stagnée au tour d'un score de 4. Ce qui est dû à la qualité des institutions des ces Etats qui affiche un niveau de corruption élevé et une mauvaise gouvernance.

Grosso modo, cela conduit à penser que la variable efficacité économique qui est un indicateur de la fragilité des Etats a une influence négative sur l'efficacité de l'APD dans les pays relativement stables de l'ASS.

Graphique 8 : Evolution de l'efficacité économique dans les pays post-conflit

Source: Auteurs à partir des données en annexe2

De par ce graphique, l'on constate que dans le groupe des pays post-conflit de l'ASS, la fragilité reste élevée pour toutes les périodes. Les pays comme le Burundi, le Libéria, la R.D.C, la Sierra Leone et le Guinée-Bissau ont enregistré une fragilité trop élevée suite à la guerre civile qu'a connue ces Etats.

La Côte d'Ivoire a connu une fragilité moindre par rapport aux pays considérés comme post-conflit durant toutes les périodes. Ceci s'explique par le fait que le cacao a fait l'essor de la Côte d'Ivoire dont elle est devenue en quinze ans ; le premier producteur mondial. L'accroissement de la production cacaoyère, qui a passé de 865 000 tonnes à 1,2 million de tonnes en 1998, (soit une augmentation de 39 %) a été le moteur de la croissance ivoirienne durant ces cinq dernières années. Mais aussi, le cacao a fait le déclin de l'économie, notamment dans les années 1980. La variable cacao peut être considéré comme un des principaux déterminants de la fragilité économique ivoirienne car elle attire les belligérants qui s'installent pour bénéficier des récoltes du cacao et les grandes puissances commerciales aux intérêts partagés (BM, 2007).

Graphique 9 : Evolution de l'efficacité économique dans les pays en conflit armé

Source: Auteurs à partir des données en annexe2

De par ce graphique, l'on constate que la fragilité de ces Etats suit une tendance positive pour toutes les périodes, en l'occurrence la période 1995-1999, 2000-2004, 2005-2009. Pour la R.D.C, le niveau élevé de sa fragilité est dû au fait que ce pays est ravagé par la guerre civile, la présence des différences ethniques, une faiblesse de leur institution et du niveau de corruption élevé (Rapport des Nations Unies, 2005) au cours de la période 1995-1999,2000-2004,2005-2009. Ce graphique nous montre également que les pays comme la R.D.C, le Niger, le Tchad sont vulnérables aux chocs externes et que le Soudan est moins vulnérable compte tenu de la variable efficacité économique et des fluctuations du taux de change.

II.2.2. Evolution de l'efficacité sociale

D'une façon globale, l'efficacité sociale étant définie comme étant la capacité des institutions d'un Etat à fournir les services sociaux tels que la santé publique, l'éducation et l'équité à sa population.

Graphique 10 : Evolution de l'efficacité sociale dans les pays relativement stables

Source: Auteurs à partir des données en annexe3

De par ce graphique, l'on constate une évolution continuelle et positive de la fragilité du point de vue de la variable efficacité sociale pour tous les pays relativement stables de l'ASS pendant ces trois périodes. Les pays comme le Cameroun, les Îles Comores, le Togo, l'Ouganda et le Congo présentent une fragilité moindre par rapport aux autres pays de la région. Ceci est dû au fait que ces Etats n'ont pas connu des guerres civiles très violentes et que leurs institutions sont jugées capables d'offrir des services sociaux à leur population, ce qui les rendent moins fragiles compte tenu de la variable efficacité sociale.

Néanmoins, les pays comme le Kenya, le Malawi, le Mali et le Rwanda présentent une insuffisance dans l'octroi des services sociaux à leur population : ce qui nous conduit à penser que la fragilité influe négativement sur la croissance économique. De plus, ces Etats ont connu des guerres durant ces périodes.

Graphique 11 : Evolution de l'efficacité sociale dans les pays post-conflits

Source: Auteurs à partir des données en annexe3

De par ce graphique, l'on constate que la fragilité occupe un niveau très élevé au sein des pays post-conflit pendant toutes les périodes. Tous ces Etats affichent une mauvaise distribution des services sociaux entre autres les infrastructures scolaires et sanitaires.

Le Burundi, par exemple a connu une guerre civile de 1993 à 2006, année de la signature d'un accord de cessez- le feu à Dar-Salam avec le dernier mouvement rebelle. Cependant, l'insécurité persiste ce qui fait que ce pays n'a réalisé aucune infrastructure afin de réduire son niveau de fragilité. Il en de même pour le Libéria au cours de la période 2000-2004, le pays était dans une crise de guerre civile. En général les pays post-conflit ont connu une fragilité élevée malgré leur accessibilité aux élections démocratiques et à des programmes de consolidation de la paix. En somme, le constant est que la variable efficacité sociale exerce une influence négative sur l'efficacité de l'APD dans les pays post- conflit de l'ASS.

Graphique 12 : Evolution de l'efficacité sociale dans pays en conflit armé

Source: Auteurs à partir des données en annexe3

Le graphique ci-dessus montre que les pays en conflit armé connaissent une évolution positive de leur fragilité pour toutes les périodes considérées à l' exception du Soudan qui a manifesté la fragilité élevée pendant la période 1995-1999 seulement, ce qui est dû au fait que le Soudan a franchi un pas énorme en matière de liberté d'expression et de légalité jusqu'à signer les accords reconnaissant le Sud- Soudan comme étant un Etat indépendant.

Cependant, les pays comme la R.D.C et le Niger connaissaient une variation très élevée de la variable efficacité sociale ce qui signifie que ces pays en conflit armé offrent moins des services sociaux à leur population. En effet, pour le Soudan, on remarque le changement de la concavité, l'évolution de la fragilité tend vers le bas à partir de l'année 2000 jusqu'à la fin de la période d'étude.

II.2.3. Evolution de la légitimité sociale

Globalement, la légitimité est entendue comme étant le respect des normes. Dans le contexte social cette fois-ci, elle est caractérisée par la perception de la culture, les coutumes et croyances de la population d'un pays.

Graphique 13 : Evolution de la légitimité sociale dans les pays relativement stables

Source: Auteurs à partir des données en annexe7

Le graphique ci-dessus traduit l'évolution de la fragilité pour les pays relativement stables, de ce graphique l'on constate que la fragilité évolue de façon négative pour certains pays alors que dans d'autres pays elle reste fixe à un haut niveau. Les pays comme le Kenya et le Togo ont réussi à réduire leur degré de la fragilité pendant le trois périodes. Ce pendant les Etats tel que les Îles Comores, le Congo, le Malawi et le Rwanda ont connu une fragilité forte compte tenu de la variable légitimité, ce qui est dû au fait que ces pays ne respectent pas les normes.

Graphique 14 : Evolution de la légitimité sociale dans les pays post-conflit

Source : Auteurs a partir des donnees en annexe7

De par ce graphique, la fragilite des Etats ne varie pas elle reste élévée sauf un seul pays le Burundi qui a connu une varition négative pour la période 2000-2004. Pour d'autres pays comme la R.C.A, la Sierra Leone, le Libéria la Côte d'ivoire et la Guinée-Bissau ont affiché une fragilité élévée ce qui signifie que ces Etats en matière de respect des normes sont loin d'atteindre un score favorable afin qu'ils réduisent leur fragilité.

Graphique15 : Evolution de la légitimité sociale dans les pays en conflit armé

Source :Auteurs à partir des donnees en annexes7

De par ce graphique, l'on remarque que la fragilité ne varie dans ces pays en conflit armé au cours de ces trois périodes 1995-1999, 2000-2004 et 2005-2009 sauf pour le Soudan qui a enregistré une variation à la baisse pour la période 2000-2004 et une augmentation pendant la période 2005-2009. Ce qui signifie que ces pays en conflit armé ne respectent pas les normes, ceci nous a conduits à penser que la fragilité des Etats influence négativement l'efficacité de l'aide publique au développement.

II.3. Aide publique au développement et indicateurs de la fragilité

II.3.1. Aide publique au développement et efficacité économique

D'une manière générale, la fragilité des Etats mine les institutions à atteindre un niveau de croissance économique élevé. En effet, la fragilité prise dans sa composante de la variable efficacité économique diminue l'effet de l'aide publique au développement sur la croissance économique des Etats.

Graphique 16 : Evolution de l'aide publique au développement(en % du PIB) et de l'efficacité économique des pays relativement stables

Source: Auteurs à partir des données en annexe1

Source: Auteurs à partir des données en annexe2

De par ces deux graphiques précédents, la fragilité des Etats représentée par la variable efficacité économique nous permet de constater que pour les pays relativement stables tels que le Cameroun, le Congo et le Kenya leur fragilité est (de l'ordre de 2 pour le Congo et 3 pour le Cameroun et le Kenya) moins importante que les autres pays de cette même catégorie. La variable APD des pays comme les Îles Comores, le Malawi, le Rwanda et l'Ouganda a cru en moyenne mais cela n'a pas empêché la fragilité des Etats via l'efficacité économique de rester à son niveau élevé ce qui nous permet de confirmer que ces pays connaissent des faiblesses en matières des institutions économiques capables de faire face aux chocs externes.

II.3.2. Aide publique au développement et efficacité sociale

L'efficacité de l'aide publique au développement peut être freinée par la fragilité des Etats suite une mauvaise allocation des services sociaux. Ainsi l'effet de la variable efficacité sociale sur la croissance est négatif. Autrement dit les pays qui affichent un score élevé de la fragilité connaissent une faiblesse dans la réception de l'APD.

Graphique17 : Evolution de l'aide publique au développement (en % du PIB) et de l'efficacité sociale des pays de post-conflit.

Source: Auteurs à partir des données en annexe1

Source: Auteurs à partir des données en annexe2

En considérant ces deux graphiques précédents, les pays en situation de post-conflit ont enregistré des parts croissantes de l'APD au cours de trois sous-périodes : 1995-1999, 2000-2004 et 2009. Le Burundi a reçu des parts croissantes de l'APD au cours des trois sous-périodes : 1995-1999, 2000-2004 et 2005-2009. Malgré ces flux, l'efficacité sociale n'a pas du tout été améliorée durant toutes les trois sous-périodes.

Le Libéria et la Sierra Leone si bien qu'en moyenne leur APD a cru, ne sont pas eux aussi parvenu à améliorer leur efficacité sociale en fournissant à leurs populations respectives des services sociaux de qualité. Une telle situation caractérise pour les sous-périodes :1995-1999, 2000-2004 et 2005-2009 les pays post-conflit vulnérable à la fragilité

II.3.3.Aide publique au développement et légitimité sociale

De façon globale la légitimité sociale influence négativement l'effet de l'APD sur la croissance économique. En effet les pays qui ont un grand score dans le non respect des normes ont peu de chance de rendre l'APD efficace.

Graphique18 : Evolution de l'aide publique au développement(en % du PIB) et de la légitimité sociale des pays en conflit armé

Source: Auteurs à partir des données en annexe1

Source: Auteurs à partir des données en annexe7

De par les deux graphiques ci-haut, les pays de l'ASS en situation de conflit armé tels la R.D.C, le Niger et le Tchad, même si de façon générale leur APD a augmenté, elle n'a pas été un élément stimulant la croissance, ceci est dû à son niveau de la légitimité sociale qui reste élevé, réduisant ainsi l'effet de l'APD sur la croissance économique. Le Soudan, malgré qu'il ait reçu une part d'APD moins importante comparativement aux autres pays se trouvant dans la même situation, est parvenu à réduire sa fragilité compte tenu de sa variable légitimité sociale qui a passé de 3 à 2,2 pour la sous-période : 2000-2004.

En effet, le constat est que les pays en conflit armé ne sont pas redevables au sein des bailleurs de fonds et que la fragilité des Etat diminue l'effet de l'APD sur croissance économique de ces Etats. D'une manière globale, l'on constate que ce soit dans les pays relativement fragile, post-conflit, ou en conflit armé, la fragilité influe négativement sur l'efficacité de l'APD.

CHAPITRE III : AIDE PUBLIQUE AU DEVELOPPEMENT DANS LES PAYS FRAGILES DE L'AFRIQUE SUBSAHARIENNE : ANALYSE EMPIRIQUE

L'objet de ce chapitre est d'analyser empiriquement l'effet de la fragilité des Etats sur l'efficacité de l'aide publique au développement au sein des 19 pays considérés de l'ASS. Nous présentons le cadre théorique des données de panel, ses avantages et inconvénients, les résultats d'estimation et l'interprétation des résultats.

III.1. Cadre théorique des données de Panel

L'économétrie des données de Panel remonte des travaux de Balesta et Nerlove (1996) et Madalla (1971) sur les modèles à effets composés ainsi que ceux de Swamy(1970) sur les modèles à effets aléatoires. En 1991, le Journal of Economic Litterature a introduit dans sa classification un nouveau code intitulé l'économétrie de panel.

L'économétrie des données de Panel a depuis cette période pris une grande importance Araujo, Brun et Combes (2004) jusqu'à devenir un domaine à part dans l'économétrie Qt, Im, Pesam et Shin(2000), l'exemple le plus illustratif d'étude avec les données de panel est celui de (Summer et Heston 1991). Selon Gujaratti (1998), la combinaison de la série chronologique avec des sections transversales peut accroitre à la fois la qualité et la quantité des données, chose impossible lorsqu'on prend une des deux dimensions.

III.1.1. Présentation des données de panel

L'emploi des données de panel donne à l'analyse de régression de dimension spatiale et temporelle. La dimension spatiale concerne l'ensemble d'unités en coupe d'observation. Il s'agit des pays, des Etats, des sociétés, ou même des individus. La dimension temporelle concerne des observations périodiques d'un ensemble des variables caractérisant ces unités pendant une période particulière.

Les données de panel peuvent enrichir l'analyse empirique dans des différentes directions qui sont presque impossibles utilisant les séries chronologique ou des coupes instantanées peuvent faire l'étude des modèles plus complexes de comportement.

Pour notre travail, nous disposons des données sur 19 pays fragiles d'Afrique Subsaharienne avec des variables explicatives sur une période de 15ans. Le choix de l'année 1995 comme limitée inférieur a été motivé par la non disponibilité des données pour les variables de la fragilité des Etats dans les antérieurs.

III.1.2. Rôle et avantages des données de Panel

Le modèle des données de Panel présente une série d'avantages entre autres :

· la double dimension des données (individuelle et temporelle) permet de rendre compte simultanément de la dynamique des comportements et de leur éventuelle hétérogénéité, ce qui constitue un avantage par rapport aux autres types de données que sont les séries temporelles et les coupes transversales. A ces avantages viennent s'ajouter d'autres liés au nombre très élevé de données et leur variabilité (Sevestre, 2002).

L'hétérogénéité est subdivisée en hétérogénéité observée et inobservée. La première peut être contrôlée à travers les variables explicatives tandis que l'hétérogénéité inobservée peut être contrôlée à travers l'analyse en coupe instantanée et sur une série temporelle.

Ne pas tenir compte de l'hétérogénéité inobservée conduirait à une inefficacité des estimateurs des Moindres Carrées Ordinaires, soit un estimateur biaisé.

· l'autre avantage est l'accroissement de la taille de l'échantillon, ceci conduit à l'augmentation du nombre de degré de liberté et à la réduction de la colinéarité entre les variables explicatives améliorant par là les estimations des résultats obtenus sur base des tests économétriques.

· avec la double dimension des données de panel, il en résulte une interprétation facile des résultats.

En effet, la différence des individus, les uns par rapport aux autres crée une variabilité interindividuelle. Cette dernière pouvant être décomposée en variabilité intra-individuelle temporelle proposée à chaque individu et en variabilité interindividuelle

III.1.3. Inconvénients des données de panel

Le biais de sélection et problème des données de panel incomplet à cause de manque des données suffisantes sur l'ensemble des observations représentent les problèmes les plus récents des données de panels. Lorsque toutes les observations ne sont pas disponibles : le panel est dit non cylindre ou déséquilibre. Il y a tendance à cylindrer l'échantillon en éliminant certaines observations pour que chaque individu ait le même nombre d'observation.

En effet, l'utilisation de panel non cylindre conduit à des problèmes d' hétéroscedacité et ou auto-corrélation des erreurs. L'autre problème que présentent les données de panel réside dans la fréquence non négligeable des sources des données statistiques utilisées ou la présence d'observation aberrante. Huber(1981) a montré que seulement 3% des valeurs suffisantes dans l'ensemble d'observation a perturbé significativement la qualité d'observation.

En dépit des ces limites, les économistes s'accordent de dire que les avantages des données de panel sont plus importants que les inconvénients et préconisent que chaque fois qu'il y a moyen de faire une analyse en panel il faut la privilégier par rapport au modèle en coupe instantanée l'analyse ou la série temporelle.

III.2. Spécification du modèle et anticipation des signes

Le modèle est donc une présentation schématique et partielle d'une réalité naturellement plus complexe Bourbonnais(2000). Dans le cadre de l'économétrie, nous pouvons considérer qu'un modèle consiste en une présentation formalisée d'un phénomène sous forme d'équation dont les variables sont des grandeurs économiques.

L'objectif du modèle est de présenter les traits les plus marquants d'une réalité qu'il cherche à styliser. C'est un outil du modalisateur utilise lorsqu'il cherche à comprendre et expliquer des phénomènes. D'après Yvan L. (1975), la spécification du modèle a pour objet d'exprimer la théorie économique sous forme d'équation linéaire ou non.

III.2.1. Présentation du modèle à estimer

La spécification du modèle repose sur les études empiriques antérieures et sur certains indicateurs particuliers des pays fragiles de l'Afrique subsaharienne. Pour pouvoir estimer le modèle utilisé dans ce travail, nous nous sommes inspirés des travaux de Paul Collier et David Dollar (2002) qui ont analysé l'effet de l'APD sur la croissance économique dans 109 pays pour la période de 1990 à 1996 dans laquelle nous ajoutons les variables de la fragilité des Etats.

Le modèle de Paul Collier et David Dollar est le suivant :

Git= C+b1 X+b2 Pit+b2 Ait+b3 APit+ Eit

Où G= croissance économique

X = conditions exogènes

P = politiques de chaque pays

A = niveau de l'APD nette par rapport au PIB

i = indice du pays

t = indice de temps

Pour notre travail, nous utilisons le modèle suivant :

Log PIB/habit = a0 + a1 log APB/PIBit +a2 log Touvit + a3 Tinflit +a4 S nat bruteit + a5 log Inv nat bruteit + a6 IDEit + a7 log M2/PIBit +effecoit + effisocit +legsocit+ ìit

Avec

PIB/hab. : Produit intérieur brut par hab., variable endogène du pays i à la période t

APD/PIB: ratio de l'aide publique au développement variable exogène du pays i à la période t

Touv: taux d'ouverture commerciale du pays i à la période t

Tinfl: taux d'inflation du pays i à la période t

S nat brute: épargne nationale brute du pays i à la période t

Inv nat brut: investissement nationale brute du pays i à la période t

IDE: Investissement Direct Etranger du pays i à la période t

M2/PIB: profondeur financière du pays i à la période t

Effeco : efficacité économique : variable explicative d'un Etat i à la période t

Effisoc : efficacité sociale : variable explicative d'un Etat i à la période t

Legisoc : légitimité sociale : variable explicative d'un Etat i à la période t

ìit : terme d'erreur du pays i à la période t

Le terme d'erreur ìit inclut les caractéristiques individuelles, les caractéristiques temporelles ainsi que l'erreur idiosyncratique (propre à chaque observation). En effet, il est égal à ìit = Vi + Ôt + åit Vi est la composante individuelle, Ôt est la composante temporelle et åit est le terme d'erreur idiosyncratique.

III.2.2. Sources des données

Les données ne sont relatives qu'aux 19 pays d Afrique Subsaharienne. Celles portant sur l'inflation ouverture commerciale investissement national brut, l'épargne nationale brute, l'investissement direct étranger, l'aide publique au développement ainsi que le produit intérieur brut par habitant en parité de pouvoir d'achat proviennent de la base des données du CD ROM de la banque mondiale 2009. Celles de la fragilité sont fournies par Systemicpeace Institute.

Notre période d'étude porte sur 15 ans, allant de 1995 à 2009. Par ailleurs, faute de données disponibles, nous avons été contraints de ne retenir, en définitive que 19 pays de l'ASS.

III.2.3. Anticipations des signes

Pour la variable APD, le signe attendu est positif, Papanek(1973) disait que l'aide internationale a un effet significativement positif sur la croissance, effet relativement plus important que celui de l'épargne domestique, des investissements privés étrangers et des autres flux étrangers.

Quant à la variable taux d'ouverture, le signe attendu est positif, l'ouverture commerciale permet aux pays en voie développement d'accéder au savoir et aux connaissances par le biais des biens étrangers et nécessaires dans le processus de production des firmes (Feder, 1983 ; Balassa, 1985 ; Harisson, 1996 et Edwards, 1998).

De plus pour la variable investissement direct étranger, le signe attendu est positif, ainsi comme le disait Dofsdotter(1998), Busse and Groizard(2006), Pruffer and Tond(2007) des infrastructures et des institutions locales de meilleures qualité augmentent la capacité des investissements directs étrangers à stimuler la croissance du produit intérieur brut et de la productivité globale des facteurs.

Concernant la variable investissement national brut, le signe attendu est positif, à ce niveau Levine R., et Renet D., (1992) montrent que le taux d'investissement en capital physique et humain affecte positivement la croissance économique. Levin et Renet (1992), Florax et Al. (2002), prédisent qu'il existe une forte corrélation positive entre l'investissement et le commerce international, source potentiel de la croissance économique.

De même pour la variable épargne nationale brute, le signe attendu est positif, Adam Smith, David Ricardo, et John Swart disent que l'épagne est la principale source de croissance économique et d'accumulation du capital.

Pour la variable inflation, le signe attendu est négatif, une augmentation des prix alors que les salaires restent inchangés se traduit par une perte de pouvoir d'achat des consommateurs et donc une diminution de la consommation affectant directement une baisse de la croissance économique.

Quant à la variable profondeur financière le signe attendu est positif, de façon théorique, le développement financier crée des conditions favorables à la croissance économique. Selon, Rajan et Zingales(2003), le développement du système financier contribue significativement à la croissance économique.

Concernant la variable efficacité économique, le signe attendu est négatif, l'efficacité économique étant mesurée à partir de la stabilité et de la performance macroéconomique de part le taux de croissance de l'économie, le taux d'inflation et la pression fiscale. L'instabilité est inévitablement déclencheuse et précurseur de la fragilité d'un Etat. Cette instabilité qui est d'ordre politique et sécuritaire se répercute sur toutes les activités économiques, d'où la chute de la croissance économique.

De même pour la variable efficacité sociale, elle est définie comme étant la capacité d'un Etat à fournir les services de base essentiels tels que l'éducation et la santé publique ; la fragilité mine ces services dans ces Etat et deviennent inefficients, son effet sur croissance est négatif, ici le signe attendu est négatif.

Et enfin quant à la variable légitimité sociale, le signe attendu est négatif, la légitimité étant définit comme respect des normes, l'existence des différentes coutumes, cultures et croyance impacte négativement la croissance économique car ils ne sont pas règlementés.

III.3. Présentation des résultats et implications économiques

Lors des estimations, nous avons opté d'estimer d'abord le modèle macroéconomique et ensuite les trois modèles qui prennent la dimension de la fragilité des Etats. Après avoir estimé les modèles à effets fixes dont les résultats se trouvent dans le tableau 1, nous avons procédé à l'estimation des modèles à effets combinés (voir le tableau2). Et enfin nous avons présenté les implications économiques des résultats.

III.3.1. Résultats d'estimation des modèles à effets fixes

Dans ce modèle on suppose que l'influence des explicatives sur la variable expliquée est identique pour tous les individus. Autrement le modèle a des pentes constantes et des interceptes qui différent selon le groupe de pays. Des différences significatives s'observent entre pays mais il n'ya pas d'effet temporel.

La prise en compte des spécificités individuelles et temporelles se fait donc pour l'introduction des effets spécifiques aux individus et aux périodes qui constituent autant de coefficient que l'on peut estimer.

En présence des effets fixes, les caractéristiques individuelles sont fixes. Et le modèle s'écrit :

Log PIB/habit = a0 + a1 log APB/PIBit +a2 log Touvit + a3 Tinflit +a4 S nat bruteit + a5 log Inv nat bruteit + a6 IDEit + a7 log M2/PIBit +effecoit + effisocit +legsocit + åit

Dans ce modèle, les coefficients d'un pays à un autre sont considérés uniformes sauf pour le terme constant. Contrairement au modèle à effets fixes, les modèles à effets aléatoires, les composantes de ìit, Vi et Ôt sont aléatoires et ne peuvent pas être ajoutés mécaniquement à la constante sous forme de variables muettes. Pour estimer un modèle à effets aléatoires ou à erreurs composées, (où les erreurs suivent une forme particulière d'autocorrélation) l'estimateur des MCO n'est pas approprié, l'estimateur des MCG en est le meilleur.

Ainsi nous procédons à un test de Hausman pour vérifier lequel des deux modèles (modèle à effets fixes et modèle à effets aléatoires), il conviendrait d'utiliser. Ce test vérifie l'hypothèse selon laquelle : il n ya pas de différence entre les coefficients de deux estimateurs.

Et si la probabilité calculée est supérieure au seuil de 5% que nous avons choisi, il est envisageable de retenir les estimateurs à effets aléatoires. Contrairement, si la probabilité calculée est inferieure à la probabilité critique, on considère le modèle à effets fixes. Bien que le modèle à effets fixes est considéré comme un modèle moins efficient à estimer, statistiquement parlant c'est un modèle plus raisonnable pour modéliser les modèles utilisant les données de panel. Le modèle à effets fixes donne des résultats consistants.

L'utilisation des logarithmes dans le modèle à estimer présente un avantage dans la mesure où elle vient résoudre le problème liés à l'utilisation des variables expriment dans des unités différentes. En plus les logarithmes donnent les valeurs des coefficients des variables explicatives sous une forme réduite.

Tableau 1 : Résultats d'estimation des modèles à effets fixes

Variable

M1

M2

M3

M4

C

7.04

(0.00)***

8.11

(0.00)***

7.34

(0.00)***

7.31

(0.00)***

APD/PIB

-0.04

(0.01)**

-0.06

(0.00)***

-0.05

(0.00)***

0.03

(0.07)*

IDE

0.008

(0.41)

0.006

(0.40)

0.0005

(0.49)

0.0007

(0.39)

Inv.nat.brut

0.15

(0.00)***

0.15

(0.00)***

0.15

(0.00)***

0.13

(0.00)***

M2/PIB

-0.13

(0.00)***

-0.13

(0.00)***

-0.13

(0.00)***

-0.13

(0.00)***

S.nat.brute

0.009

(0.00)***

0.008

(0.00)***

0.009

(0.00)***

0.01

(0.00)***

Tinfl.

-0.005

(0.16)

-0.006

(0.10)

-0.006

(0.09)

-0.0007

(0.10)

Tovc.

0.28

(0.00)***

0.23

(0.00)***

0.24

(0.00)***

0.23

(0.00)***

R2

0.95

0.96

0.96

0.96

R2 aj.

0.95

0.95

0.95

0.95

F-statistic

237.36

(0,00)***

251.13

(0.00)***

254.44

(0.00)***

256.67

(0.00)***

D - W

0.55

0.67

0.67

0.65

ECOEFF

 

-0.34

(0.00)***

 
 

EFFISOC

 
 

-0.18

(0.00)***

 

LEGSOC

 
 
 

-0.17

(0.00)***

T.de Hausman

0,00

0.00

0.00

0.00

Source : Auteurs à partir des résultats trouvés en Eviews

***: Significatif au seuil de 1% ** : Significatif au seuil de 5% *: Significatif au seuil de 10%

Le tableau ci-haut fait apparaitre respectivement les coefficients et les probabilités associées aux différentes variables. De par ce tableau, les résultats montrent que le modèle à effets fixes est globalement significatif compte tenu des coefficients des variables et de la probabilité de Fisher trouvé.

En effet, pour la significativité globale, les valeurs de R2 sont respectivement 0.95 ; 0.96 ; 0.96 ; 0.96 pour les modèles M1à M4. L'augmentation de R2 de 0.95 à 0.96 montre que la variable Efficacité économique est très importante dans l'explication du PIB/hab., de même que, les variables Efficacité sociale et Légitimité sociale pour lesquelles R2 augmente. En effet, R2 peut augmenter mécaniquement au fur et mesure qu'augmente le nombre de variables explicatives mais l'augmentation de R2-aj. révèle l'importance de la nouvelle variable dans l'explication du modèle.

Globalement, les variables prises en compte expliquent la variable endogène à hauteur de 95% ; donc, le modèle est globalement valide. Bien plus, un modèle ne peut être jugé comme valide du point de vue économétrique qu'en considérant également les résultats de Fisher. Les valeurs du stat. de Fisher renseignent également sur la significativité globale des relations estimées. Etant donné que la valeur de la probabilité de F.stat (0,000) pour toutes les modèles est inférieure à 5%, les modèles peuvent être jugés valides.

Quant à la significativité individuelle des variables, nous nous sommes basés sur la valeur de la probabilité critique de la statistique de student afin de se prononcer sur la pertinence ou non d'une variable. En considérant le modèle1, une seule variable l'aide publique au développement est significative au seuil de 10%, tandis que quatre autres variables à savoir l' investissement national brut, l'épargne nationale brute, et le taux d'ouverture commerciale et la profondeur financière sont significatives au seuil de 1% et évoluent dans le même sens que la croissance économique sauf pour la variable profondeur financière ; c'est-à-dire que si l'investissement national brut, l'épargne nationale brute et l'ouverture commerciale augmentent ; la croissance économique augmente aussi.

Pour le modèle2, six variables sont significatives au seuil de 1% l'épargne nationale brute, l'ouverture commerciale, l'aide publique au développement, l'investissement national brut, la profondeur financière et l'efficacité économique. Toutes ces variables ont un signe positif sauf la variable profondeur financière et celle de la fragilité qui ont des signes négatifs. Pour cette dernière, une augmentation de 1% de la fragilité se traduit par une baisse de la croissance économique de 0.34%.

Pour le modèle3, six variables sont significatives au seuil de 1% l'épargne nationale brute, l'investissement national brut, l'aide publique au développement, le taux d'ouverture commerciale et l'efficacité sociale tandis que pour modèle4, six variables sont significatives, l'une au seuil de 10% et les cinq autres au seuil 1% respectivement l'aide publique au développement et l'épargne nationale brute, l'investissement national brut, la profondeur financière, le taux d'ouverture commerciale ainsi que la légitimité sociale.

Tableau 2 : Résultats d'estimation des modèles à effets combinés

Variables

M5

M6

M7

C

6.64

(0.00)***

6.80

(0.00)***

6.60

(0.00)***

APD/PIB

0.30

(0.00)

0.21

(0.00)

0.03

(0.11)

IDE

-0.0002

(0.51)

-0.0005

(0.54)

-0.0008

(0.33)

Inv.nat.brut

0.18

(0.00)***

0.15

(0.00)***

0.14

(0.00)***

M2/PIB

-0.10

(0.00)***

-0.12

(0.00)***

-0.13 (0.00)***

S.nat.brute

0.007

(0.00)***

0.007

(0.00)***

0.009

(0.00)***

Tinfl.

-0.006

(0.08)

-0.006

(0.14)

-0.006

(0.06)

Tovc.

0.27

(0.00)***

0.23

(0.00)***

0.21

(0.00)***

R2

0.96

0.96

0.96

R2 aj.

0.95

0.95

0.95

F - stat

241.01

(0.00)***

242.95

(0.00)***

248.20

(0.00)***

D - W

0.60

0.60

0.64

APD/PIB*Ecoeff

-0.10

(0.00)***

 
 

APD/PIB*Effisoc

 

-0.09

(0.00)***

 

APD/PIB*Legsoc

 
 

-0.08

(0.00)***

Test de Hausman

0.00

0.00

0.00

Source: Auteurs à partir des résultats trouvés en Eviews

***: Significatif au seuil de 1%

**: Significatif au seuil de 5%

*: Significatif au seuil de 10%

Le tableau précédent, fait apparaitre respectivement les coefficients et les probabilités associées aux différentes variables. Pour les modèles à effets combinés, nous avons cherché à montrer comment la fragilité des Etats amoindrit l'influence de l'aide publique au développement sur la croissance économique dans les 19 pays considérés de l'ASS.

De ce fait lorsque la combinaison de ces deux variables agit négativement sur la croissance économique, on conclut que la fragilité des Etats réduit l'effet de l'aide publique au développement sur la croissance économique. En d'autres termes, lorsque la fragilité augmente, l'efficacité de l'aide publique au développement diminue. Ainsi, de par ce tableau, nous remarquons que l'effet combiné de la fragilité des Etats avec l'aide publique au développement agit négativement sur la croissance économique respectivement pour les modèle5 à7 ; ce qui signifie que la fragilité des Etats réduit l'effet de l'aide publique au développement sur la croissance économique.

Dans le même ordre d'idées, ce tableau montre également que l'effet combiné de la fragilité des Etats avec l'aide publique au développement reste significatif pour tous les modèles. Autrement dit, la fragilité des Etats agit négativement sur l'efficacité de l'aide publique au développement et ou renforce l'inefficacité de l'APD.

Pour ces modèles, nous constatons que la fragilité vient diminuer l'effet de l'aide publique au développement sur la croissance économique. Par la théorie économique, le signe attendu de l'effet de l'aide publique au développement sur la croissance économique était positif mais combiné avec la fragilité, le signe devient négatif ; ce qui revient à confirmer notre seconde hypothèse selon laquelle la fragilité des Etats influe négativement sur l'efficacité de l'aide publique au développement dans les pays fragiles de l'ASS.

Concernant la significativité individuelle des coefficients, modèle5 dispose cinq variables significatives : l'investissement national brut, l'épargne nationale brute, le taux d'ouverture commerciale, la profondeur financière, la variable aide publique combiné avec la fragilité au seuil de 1% et les autres restent non significatives.

Le modèle6 dispose cinq variables également significatives entre autre l'investissement national brut, l'épargne nationale brute, le taux d'ouverture commerciale, la profondeur financière, et la variable combiné aide publique avec la fragilité au seuil de 1%. Enfin, le modele7 dispose également cinq variables significatives au seuil de 1% : l'investissement national brut, l'épargne nationale brute, l'ouverture commerciale, la profondeur financière, et la variable combiné de la fragilité avec l'aide publique développement.

III.3.3. Implications économiques des résultats

Les variables prises en compte pour ce travail sont : l'aide publique au développement, l'investissement national brut, l'épargne nationale brute, le taux d'inflation, le taux d'ouverture commerciale, la profondeur financière, le produit intérieur brut par habitant, ainsi que les trois variables de la fragilité des institutions, l'efficacité économique, la légitimité sociale et l'efficacité sociale.

De par les estimations, on remarque que les variables l'investissement national brut, l'investissement direct étranger, le taux d'ouverture commerciale et l'épargne nationale brute exercent une influence positive sur la croissance économique dans les 19 pays de l'ASS ; alors que les variables tels que la profondeur financière et l'inflation exercent une influence négative sur la croissance économique dans ces 19 pays de l'ASS.

Du point de vue économique, les coefficients positifs obtenus sur les variables investissement national brut, l'épargne nationale brute et l'ouverture commerciale expliquent qu'il existe une relation positive entre laide publique au développement et la croissance économique dans les 19 pays de l'ASS.

Le coefficient négatif obtenu sur la variable aide publique au développement démontre

que celle-ci influence négativement la croissance économique, ce qui revient à infirmer que notre première hypothèse selon laquelle l'aide publique au développement contribue positivement à la croissance économique dans les pays fragiles de l'ASS.

Les coefficients négatifs obtenus sur les variables efficacité économique, efficacité sociale, et légitimité sociale montrent que la fragilité influence négativement la croissance économique, ce qui revient à confirmer notre deuxième hypothèse selon laquelle la fragilité des Etats influe négativement sur l'efficacité de l'APD dans les pays fragiles de l'ASS.

Comme le souligne Collier et Hoeffler(2004) l'APD est plus moins productive dans des situations de post-conflit. De ce fait, il faudrait reconstruire les pays, créer un environnement favorable dans lequel l'aide est particulièrement efficace. De plus, les pays de l'ASS ayant traversés des guerres civiles font face à une corruption persistante ce qui, combiné à la faiblesse de l'administration et des institutions rendent l'aide publique au développement inefficace.

Il faudrait que les pays fragiles de l'ASS mettent en place des programmes de lutter contre la corruption, améliorer leur gouvernance économique pour qu'ils puissent accroitre leurs revenus. Ainsi, les Etats devraient prioritairement orienter l'APD pour la reconstruction vers la recherche de la cohésion sociale, la promotion de la gouvernance, l'investissement capital humain, la création de l'emploi et la sécurité intérieure. De par ces canaux de transmission, il en résulterait une efficacité de l'APD (Esso, 2008).

Plus encore, la croissance enregistrée depuis le début des années 2000 est menacée par la crise financière de 2007. En effet, l'afflux des capitaux et autres ressources financières risquent de subir une baisse substantielle du fait de la reprise de la fragilité des économies développent.

Ainsi, les pays donateurs de l'APD doivent adopter des stratégies qui vont à la lutte contre la fragilité des Etats et la reprise de la crise financière. Dans le même ordre d'idée, les flux d'APD pourraient subir une baisse importante, avec des effets avérés sur la croissance économique à long terme en ASS. De ce fait, les pays de l'ASS doivent mener des politiques palliatives à l'inefficacité de l'APD. Il faudrait que l'APD reçue par les Etats bénéficiaires soit orientée vers des secteurs porteurs de la croissance économique.

Si l'efficacité de l'APD a été mise en cause lors des années 90, cela est dû aux quelques problèmes liés à son efficacité dans les pays d'ASS. De ce fait, il faut améliorer la coordination de l'APD ; coordonner la multiplicité des différents donateurs, leurs procédures d'octroi d'APD, leurs priorités, et leurs cycles de planification.

Il faudrait également que l'APD soit accordée compte tenu des besoins des pays bénéficiaires car l'aide reçue par ces pays est souvent orientée vers des projets de prestige comme l'achat des véhicules de luxe, extension de la bureaucratie, ce qui a débouché sur l'inefficacité de l'APD en ASS. Il faudrait de plus que les objectifs des donateurs soient harmonisés avec ceux des pays bénéficiaires.

CONCLUSION GENERALE

L'objectif de ce travail était d'une part, d'analyser l'efficacité de l'APD, et d'autre part, l'effet de la fragilité sur la croissance économique dans les pays fragiles de l'ASS. De ce fait, ce travail était subdivisé en trois chapitres. Le premier chapitre traite la littérature théorique et empirique relative à la relation entre l'APD et la croissance économique, la fragilité des institutions et l'efficacité de l'APD.

Le deuxième chapitre s'est focalisé sur l'analyse descriptive de ces relations dans 19 pays de l'ASS afin de mieux visualiser la relation entre la fragilité et l'efficacité de l'APD. Nous avons, par la suite, subdivisé ces 19 pays en trois catégories à savoir les pays relativement stables, les pays post-conflit et enfin, les pays en conflit armé. Enfin, le troisième chapitre a décrit la méthodologie économétrique des données de panel, constituant l'outil utilisé dans ce travail, et les résultats des estimations.

D'après la littérature théorique, l'APD influence positivement la croissance économique via l'augmentation de l'épargne, du taux d'investissement et la production agrégée. De plus, l'afflux massif de l'APD ne suffit pas pour garantir une croissance économique auto-entretenue. D'autres, facteurs politiques des Etats jouent un rôle important dans l'amélioration de l'efficacité de l'APD en ASS. D'après la littérature économique, l'APD est plus efficace dans les pays bénéficiaires disposant de bonnes politiques économiques, de bonne gouvernance et de stabilité politique.

L'analyse descriptive quant à elle, montre que dans les 19 pays considérés de l'ASS, les variables comme investissement direct étranger, investissement national brut, l'épargne nationale brute, et le taux d'ouverture commerciale évoluent en général dans le même sens que le produit intérieur brut par habitant alors que les variables comme aide publique au développement, inflation, et la profondeur financière influent négativement sur la croissance la croissance économique, cela revient à présumer que notre première hypothèse n'est pas vérifiée. De plus, les variables de la fragilité évoluent dans le sens inverse que la croissance économique. D'une manière globale, dans tous ces pays de l'ASS, la fragilité influe négativement sur la croissance économique : ce qui nous permet de confirmer notre seconde hypothèse selon laquelle la fragilité des Etats influe négativement sur l'efficacité de l'APD. Quant à l'analyse empirique, après l'estimation du modèle à effets fixes et à effets combinés, le constat est que toutes les variables sont significatives sauf les variables investissement direct étranger et l'inflation.

Compte tenu des résultats d'estimation des modèles à effets fixes retenus après le test de Hausman, l'hypothèse stipulant que l'aide publique au développement contribue positivement à la croissance économique dans les pays de l'ASS a été infirmée. Les variables comme efficacité économique, efficacité sociale et la légitime sociale influent négativement sur la croissance économique dans les pays fragiles de l'ASS et cela pour tous les modèles.

De même, ces résultats conduisent à la confirmation de la seconde hypothèse selon laquelle la fragilité influe négativement sur l'efficacité de l'APD. En effet, les variables comme efficacité économique, efficacité sociale et légitimité sociale augmentent la significativité globale des modèles. Dans le même ordre d'idées, l'effet combiné de la fragilité avec l'APD vient confirmer notre seconde hypothèse en ce sens que la combinaison de l'APD aux variables de la fragilité entre autres l'efficacité économique, l'efficacité sociale et la légitimité sociale agissent négativement sur la croissance économique.

Vue les résultats obtenus nous suggérons aux Etats de :

· mettre en place les politiques nationales visant à rende efficace l'aide publique au développement c'est-à-dire la bonne gestion, création des infrastructures nécessaires pour la croissance économique comme la construction des routes, construction des barrages, et la lutte contre corruption.

· Harmoniser leurs plans d'action avec ceux des bailleurs pour permettre une plus grande efficacité de l'aide publique au développement.

· Allouer l'aide publique au développement reçue aux infrastructures de base essentielles. De cette façon, elle permet de stimuler la croissance économique.

· Eviter les déficits de devises pour que l'aide publique au développement soit orientée vers les projets d'investissement.

· Proposer les secteurs dans lesquels les bailleurs de fonds peuvent intervenir pour promouvoir la croissance économique.

Bien que nous ayons mené ce travail sur l'efficacité de l'APD, nous ne prétendons pas avoir effectué un travail exhaustif sur ce sujet, compte tenu de sa complexité. En effet, notre travail présente certaines limites qui ouvrent sur les voies de recherche importantes. Notre proposition s'inscrit dans le cadre d'intégrer d'autres angles qui n'ont pas été abordés dans ce travail comme l'efficacité de l'APD et la démocratie, l'efficacité de l'APD et l'intégration régionale.

BIBLIOGRAPHIE

1. Araujo, C., Brun, l.F. et Combes, l.L., Econométrie, Bréal Editions, 2004.

2. Bourbonnais, R., Manuel et exercices corrigés, Dunod, Paris, 2000.

3. Bourbonnais, R., Manuel et exercices corrigés, Dunod,Paris, 2005.

4. Bourbonnais, R., Terraza Michel, Analyse des séries temporelles : 2è édition, Dunod, Paris, 2008.

5. Breune, J-E et Fino,D., Aide au développement et conflit armé au Burundi : Pourquoi rester, comment agir ?, Karthala, Genève, 2005.

6. Denglos, G., Introduction à l'économétrie, P.U.F, Paris, 2009.

7. Easterly, W., Les pays pauvres sont condamnés à le rester ?, Editions Eyrolles, Paris, 2006.

8. Guillaume, Olivier, L'aide publique au développement : un outil à réinventer, Editions Léopold Mayer, Paris, 2004.

9. Sevestre, P., Econométrie des données de panel, Ed. Dunod, Paris, 2002.

10. Yvan, L., Introduction à l'économétrie, Librairie Droz, Genève, 1975.

II. Mémoires

1. Bumwe Didier et Manirakiza Patrice, Développement financier, qualité des institutions et croissance économique : cas des pays de la CAE : 1996 - 2008, ULT, FSGEA, Bujumbura, 2010.

2. Intungane D., Aide publique au développement et gouvernance économique en Afrique subsaharienne : une analyse transversale de leur interaction, ULT, FSGEA, Bujumbura, 2008.

3. Muco Bertille et Nziza Alain Bruce, Rôle économique de l'Etat sur l'attractivité du territoire : cas des pays de la CAE : 1985 - 2006, ULT, FSGEA, Bujumbura, 2008.

III. Rapports, revues et articles 

1. Ayittey, George B.N., "Africa in chaos", New York, St. Martin's Press, 1998.

2. BAD, Africa development report 2008 / 2009: Conflict resolution, peace and reconstruction in Africa, Oxford University Press, Etats-Unis, 102p, 2008.

3. BAD, Assemblée annuelle : table ronde ministérielle et séminaire de haut niveau, 2009.

4. BAD, Rapport sur le développement en Afrique, 2006.

5. Balestra, P., and M. Nerlove, "Pooling Cross-Section and Time-Series Data in the Estimation of a Dynamic Model: The Demand for Natural Gas", Econometrica 34(4):585-612, 1966.

6. Balinda, R., Methodologie de la Recherche, Université de Goma, Goma, 2001

7. Barro, RJ., "Economic Growth in a Cross Section of Countries", Quarterly

8. Bhagwati, Jagdish," The economics of underdeveloped countries", New York, Mc Growhill, 1996.

9. Bigirindavyi, E., L'aide post-conflit : cadre conceptuel et expérience des pays sortant de la crise, IDEC, Bujumbura, 2007.

10. Boone, P., "Politics and the effectiveness of foreign aid", European Economic Review 40, 289-329, 1996.

11. Boone, P., "The impact of foreign aid on savings and growth", Mimeo, London School of Economics, 1994.

12. Burnside, C. and D. Dollar, "Aid, policies and growth", Policy Research Working Paper 1777, The World Bank, Development Research Group, Washington, D. C, 1997.

13. Collier, P., The failure conditionality in C. Gwin and J. Nelson, eds., perspectives on aid and development, Washington DC: Overseas Development Council, 1997.

14. Collier, P., and Dollar, D., Aid Allocation and Poverty, World Bank, Washington D.C, 2000.

15. Collier, P., and Dollar, D., Aid allocation and poverty, European Economic Review 46, 1475-1500, 2002.

16. Chenery and Bruno Development Alternatives in an open Economy: The case of Israel, Economic journal 72(285), 79-103, 1962.

17. Chenery, H. B. and A. M. Strout, "Foreign assistance and economic development", American Economic Review 56, 679-733, 1966.

18. CNUCED, Le développement économique en Afrique, Doublement de l'aide : assurer "la grande poussée", New York et Genève, 2006.

19. Dalgaard, C.-J., Hansen, H., "On aid, growth and good policies", Journal of Development Studies 37, 17-41, 2001.

20. Dalgaard, C.-J., Hansen, H., Tarp, F., "On the empirics of foreign aid and growth", Economic Journal 114, 191-216, 2004.

21. Devarajan, Shanta, Easterly, William, and Pack, H., "Investment in Africa: Too high or Too low?", Mimeo, World Bank, 1999.

22. Dowling, M. and U. Hiemenz, "Aid, savings and growth in the Asian region", Economic Office Report Series 3, Asian Development Bank, 1982.

23. Easterly, W., "Can foreign aid buy growth?" Journal of Economic Perspectives 17, 23-48, 2003.

24. Easterly, W., Levine, R., Roodman, D., "Aid, policies, and growth: Comment" American Economic Review 94, 774-80 (Comment to Burnside and Dollar, 2001), 2004.

25. Econometrics: "The relevance of Hendry's methodology", Regional Science and Urban Economics 33: 557-579, 2003.

26. Edwards, M., and D. Hulme, «NGOs Performance and Accountability in the New World Order» (unpublished; Manchester: Institute for Development Policy and Management), 1994.

27. Edwards, M., and D. Hulme, «Too Close for Comfort? The Impact of Official Aid on NGOs,» in NGOs, State and Donors, Too Close for Comfort?, ed. by M. Edwards and D. Hume (London: Macmillan Press), 1997.

28. Esso, L., Aide et croissance économique en Cote d'ivoire: une analyse par simulation en période de post conflit, BUPED n° 82, Politique économique et développement, Cellule d'analyse de politiques économiques du CIRES (CAPEC), Abidjan, Côte d'Ivoire, 2008.

29. Florax, R.J.G.M., H. Folmer, and S. J. Rey, "Specification searches in spatial"

30. Friedman, M., «Foreign Economic Aid,» Yale Review, 47(4): 501-16, 1958.

31. Griffin, K. B. and J. L. Enos, "Foreign assistance: Objectives and consequences", Economic Development and Cultural Change 18(3), 313-327, 1970.

32. Griffin, K. B., "Foreign capital, domestic savings and economic development", Bulletin of the Oxford University Institute of Economics & Statistics 32, 99-112, 1970.

33. Gupta, K. L. and M. A. Islam, "Foreign Capital, Savings and Growth. An International Cross-Section Study", International Studies in Economics and Econometrics. Dordrecht, Holland: D. Reidel Publishing Company, 1983.

34. Gupta, K. L., "Foreign capital and domestic savings: A test of Haavelmo's hypothesis with cross-country data: A comment", Review of Economics and Statistics 52, 214-216, 1970.

35. Gupta, K. L., "Foreign capital inflows, dependency burden, and saving rates in developing countries: A simultaneous equation model", Kyklos 28, 358-374, 1975.

36. Hadjimichael, M. T., D. Ghura, M. Mühleisen, R. Nord, and E. M. Uçer, "Sub-Saharan Africa: Growth, savings, and investment, 1986-93", Occasional Paper 118, International Monetary Fund, 1995.

37. Hansen, H., and F. Tarp, "The Effectiveness of Foreign Aid", Mimeo, Development Economics Research Group, University of Copenhagen, 1999.

38. Hansen, H., Tarp, F., "Aid and growth regressions," Journal of Development Economics 64, 547-70, 2001.

39. Hansen, H., Tarp, F., "Aid effectiveness disputed," Journal of International Development 12, 375-98. Same as pp 103-128 in Tarp, F. and P. Hjertholm, P., eds. Foreign aid and development. Lessons learnt and directions for the future. Routledge, London, 2000.

40. Hausman. L. A, "Specification Tests in Econometrics", Econometrica, 46, 1978.

41. Hugon, P., « Les conflits armés en Afrique : apports, mythes et limites de l'analyse économique », Tiers Monde, n° 176, octobre-décembre 2003.

42. Im, Persaran and Shin; "Test for unit roots in heterogeneous panel manuscript", Cambridge University, 1997

43. Levy, V., "Does Concessionary Aid Lead to Higher Investment Rates in Low-Income Countries?", Review of Economics and Statistics, LXIX, 152-156, 1987.

44. Levy, V.," Aid and Growth in Sub-Saharan Africa: The Recent Experience", European Economic Review, 32, 1777-1795, 1988.

45. Maddala, G. S., "The Use of Variance Components Models in Pooling Cross-Section and Time-Series Data." Econometrica3 9(2):341-58, 1971.

46. McGillivray, M. and O. Morrissey, "What do we know about the impact of aid on economic growth", Paper prepared for the CREDIT Tenth Anniversary Conference, University of Nottingham, 17 September 1998.

47. Mosley, P., "Aid, savings and growth revisited", Oxford Bulletin of Economics and Statistics 42, 79-95, 1980.

48. Mosley, P., J. Hudson, and S. Horrell, "Aid, the public sector and the market in less developed countries", Economic Journal 97, 616-641, 1987.

49. Mosley, P., J. Hudson, and S. Horrell, "Aid, the public sector and the market in less developed countries: A return to the scene of the crime", Journal of International Development 4(2), 139-150, 1992.

50. Mosley, P., Overseas Aid: Its Defense and Reform. Wheatsheaf Books, 1987.

51. Nerlove, M., and P. Balestra, «Formulation and Estimation of Econometric Models for Panel Data,» in The Econometrics of Panel Data: A Handbook of the Theory with Applications, ed. by L. Matyas and P. Sevestre (Dordrecht; Boston and London: Kluwer Academic), 1996.

52. Papanek, G. F. "Aid, foreign private investment, savings, and growth in less developed countries", Journal of Political Economy 81 (1), 120-130, 1973.

53. Papanek, G. F., "The effect of aid and other resource transfers on savings and growth in less developed countries", Economic Journal 82, 935-950, 1972.

54. Radelet S., Clemens, M. et Bhavnani, R., Rendre l'aide plus efficace dans les finances et le développement, Fond Monétaire International, Washington DC, 2005

55. Rahman, A. "Foreign capital and domestic savings: A test of Haavelmo's hypothesis with cross-country data", Review of Economics and Statistics 50, 137-138, 1968.

56. Sachs, J., "The end of poverty: economic possibilities for our time", Penguin Press HC., 2005.

57. Snyder, D. W., "Foreign aid and domestic savings: A spurious correlation?", Economic Development and Cultural Change 39 (1), 175-181, 1990.

58. Snyder, D. W., "Donor bias towards small countries: An overlooked factor in the analysis of foreign aid and economic growth", Applied Economics 25, 481-488, 1993.

59. Stiglitz, J., «Overseas Aid is Money Well Spent,» Financial Times, April 14, 2002.

60. Stoneman, C., "Foreign capital and economic growth", World Development 3 (1), 11-26, 1975.

61. Summers L.H. "Taxation and Corporate Investment: A Q-Theory Approach", Brookings Papers on Economic Activity, 1981(1), pp. 67-127, 1981.

62. Svensson, J., "Aid, growth and democracy", Economics and Politics 11, 275-97, 1999.

63. USAID, Fragile state indicators: A supplement to the country analytical Template, 2005.

64. Weisskopf, T. E., "The impact of foreign capital inflow on domestic savings in underdeveloped countries", Journal of International Economics 2, 25-38, 1972.

65. White, H. "The macroeconomic impact of development aid: A critical survey", Journal of Development Studies 28 (2), 163-240, 1992.

66. White, H., "What do we know about aid's macroeconomic impact? An overview of the aid effectiveness debate", Journal of International Development 4 (2), 121-137. World Bank (1998). Assessing Aid. What Works, What Doesn't, and Why. World Bank Policy Research Report. Oxford University Press, 1992.

IV. Référence électronique

1. www.afbd.org

2. www.oecd.org

3. www.systemicpeace.org

4. www.un.org

5. www.undp.org

ANNEXES

Annexe 1 : Evolution de l'aide publique au développement

Annexe 2 : Evolution de l'efficacité économique

Annexe 3 : Evolution de l'efficacité sociale

Annexe 4 : Evolution de l'épargne nationale brute

Annexe 5 : Evolution de l'investissement direct étranger

Annexe 6 : Evolution de l'investissement national brut

Annexe 7 : Evolution de la légitimité sociale

Annexe 8 : Evolution de la profondeur financière

Annexe 12 : Evolution du taux de croissance du PIB

* 1 En réalité, bien qu'elle ne soit pas une condition suffisante, la croissance économique est une condition nécessaire pour le développement en général et pour le développement durable en particulier.

* 2 BALINDA, R, Méthodologie de recherche, Université de Goma, Goma, 2001 p.21

* 3 BAD, Evaluation de la mise en oeuvre de la déclaration de Paris : Résumé des messages clés, BAD, juillet 2008, p.2

* 4 Steven RADELET, Michael CLEMENS, Rikhil BHAVNANI, Rendre l'aide plus efficace dans les finances et développement, Fond monétaire International, Washingiton, 2005, p.16






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway